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24 novembre 2024
Opinions
Par Abdoul Aly KANE
EAU POTABLE URBAINE : UN MODE DE GESTION DANS L’IMPASSE
L’ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, vient d’accorder une interview sur la question de l’augmentation des tarifs de l’eau, dont l’arrêté soumis à la signature du Président Diomaye Faye a reçu une fin de non-recevoir
L’ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, vient d’accorder une interview sur la question de l’augmentation des tarifs de l’eau, dont l’arrêté soumis à la signature du Président Bassirou Diomaye Faye a reçu une fin de non-recevoir.
Je voudrais affirmer d’emblée que cette chronique sur l’eau potable urbaine n’est pas une réponse aux propos tenus durant cet interview. En effet, ces propos sont davantage analysés dans un cadre plus large, à savoir le mode actuel de gestion de l’eau potable urbaine qui sert de cadre institutionnel aux obligations contractuelles mises en relief par le ministre.
Ils s’inscrivent plus précisément dans le cadre d’un schéma institutionnel (l’affermage) en vigueur depuis près de 30 ans (plus précisément depuis 1995/1996) dans le secteur, et devenu aujourd’hui inadapté du fait de l’ampleur progressive des investissements à réaliser pour répondre à une demande en eau exponentielle dans la région de Dakar en particulier.
Un bref rappel des contours de la réforme de 1995/1996 ne serait pas inutile pour la bonne compréhension de la problématique. C’est dans un contexte de déficit aigu dans l’approvisionnement en eau de nos centres urbains qu’une réforme de première génération instituant la Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES) et la société privée exploitante du service public (SDE remplacée depuis quelques années par la puis SEN’EAU) a été mise en œuvre en 1995/1996 par l’Etat sur instigation de bailleurs de fonds, soucieux de créer un cadre sécurisant pour leurs financements.
Créée le 7 avril 1995, la SONES a conservé de l’ex-SONEES (Société Nationale de l’Exploitation des Eaux du Sénégal) les missions de gestion du patrimoine hydraulique, d’élaboration du plan directeur, de détermination du programme des investissements et de recherche des financements, que la SONEES (avec 2 E) exerçait pour le compte de l’Etat du Sénégal.
L’exploitant privé ou fermier a remplacé l’ex-SONEES dans le domaine de l’exploitation du service public, contre une rémunération contractuelle adossée au « prix exploitant » accepté par l’Etat dans le cadre d’un contrat d’affermage.
En vertu du contrat de concession, l’Etat concède à la Sones le droit exclusif de construire, d’acquérir et de réhabiliter le patrimoine de l’hydraulique urbaine sur l’ensemble du territoire de la République du Sénégal, ainsi que la gestion physique, comptable et financière des biens et des droits immobiliers de l’hydraulique urbaine faisant partie de son domaine public.
En termes de bilan, on peut brièvement synthétiser la situation ainsi qu’il suit :
Le contrat PPP d’affermage a permis d’assurer la production et la distribution de l’eau potable sans rupture totale dans l’approvisionnement en eau sur la période 1996/2024.
L’opérateur privé, qui a été retenu sur la base d’un prix exploitant couvrant ses charges etses marges, reste à l’abri de toute perte d’exploitation directe. N’endossant pas le risque de l’endettement, il est de surcroît couvert par l’engagement de l’Etat d’assurer, en tout temps, l’équilibre financier du secteur.
Les bailleurs de fonds, gros pourvoyeurs de financements indispensables au secteur, trouvent leur compte dans ce schéma. C’est la raison pour laquelle ils accordent depuis près de 30 ans des concours importants au secteur, assortis de conditions de taux en deçà de ceux du marché financier (taux concessionnels).
Toutefois, ils restent des financiers soucieux du déroulement normal de l’échéancier de prêt, condition sine qua non de la poursuite de la relation avec le client « SONES ». Il est utile de préciser qu’à ce jour, la SONES n’a certes pas connu de défaut de paiement mais n’a pas non plus dégagé, en près de 30 ans, une trésorerie cumulée suffisante apte à lui permettre d’autofinancer substantiellement le renouvellement de son patrimoine, et surtout en temps opportun.
Pour autant que l’on puisse la dissocier de l’Etat, la SONES reste la grande perdante de l’affermage au regard des missions qui lui étaient imparties, du fait de la faiblesse de la redevance perçue en contrepartie de la mise à disposition des ouvrages hydrauliques, source de son incapacité à assumer les missions qui lui reviennent.
Elle n’a pas pu accomplir les missions potentielles qu’elle aurait dû remplir durant ces 30 dernières années, telles une plus grande implication dans la protection des ressources en eau dédiées aux centres affermés, la mise en place de service connexes (laboratoires d’analyses, institutions de formation aux métiers de l’eau etc.).
Concernant la situation actuelle, on peut dire que, malgré le grand tournant pris en 1996 en termes de réalisations de programmes hydrauliques d’envergure (PSE, PELT, KMS et autres programmes liés au stockage et à la distribution), qui ont préservé le Sénégal des ruptures d’approvisionnement du passé, la situation du secteur reste marquée par des décrochages de plus en plus fréquents entre l’offre et la demande en eau potable.
En cause, une progression rapide de la demande en eau, rendant insuffisante avant terme toute capacité de production additionnelle, du fait de lenteurs dans l’élaboration des programmes d’investissements et dans la mise à disposition des ressources financières empruntées auprès de bailleurs traditionnels (Banque Mondiale, KFW, BEI, AFD, Coopération japonaise, etc..), tout cela impactant les délais de mise en service.
Ce décrochage va tendre à l’accélération, au vu de multiples programmes de dessalement, et d’unités de production et de traitement prévues sur le site de KMS, qui vont s’accompagner d’augmentations substantielles de coûts d’exploitation.
Les stations de Keur Momar SARR (3) érigées sur le lac de Guiers à la suite de celle de Ngnith dans le souci de soulager les nappes souterraines surexploitées, présentent déjà l’inconvénient d’accroître les charges d’énergie avec les stations de surpression installées le long des conduites menant aux centres de consommation de la région de Dakar (250 km).
Les unités de dessalement prévues auront également un effet supplémentaire sur la hausse du poste énergie du compte d’exploitation du privé, lequel le répercutera d’ailleurs sur le tarif de l’eau en vertu de l’engagement de l’Etat de veiller à l’équilibre financier permanent du sous-secteur.
En conséquence, les charges prévisionnelles de l’Etat en matière de soutien au secteur iront croissantes.
Pour une réforme de 2ème génération accordant plus de prérogatives à la Société de Patrimoine !
Pour en arriver aux propos du ministre Thiam, ils laissent penser que ce dernier parle d’une augmentation des tarifs à supporter directement par les usagers, sans laisser le choix à l’Etat de prendre en charge le gap financier sur ses propres factures en ne touchant pas aux tarifs anciens payés par les usagers.
Il est en effet arrivé par le passé que l’Etat prenne à sa propre charge, via les factures de l’administration, hors la vue des usagers les augmentations de tarifs pour respecter son engagement d’assurer l’équilibre financier du secteur.
Le ministre exprime son point de vue ainsi qu’il suit : « Ce qu’ils vont faire, c’est subventionner le secteur, et encore qu’il y a déjà une subvention. Ce n’est pas tenable. Même s’ils diffèrent (Ndlr, cette augmentation des tarifs), ils le feront en 2025 ou 2026 parce que les investissements attendus sont importants et il faut que le secteur puisse d’autofinancer. De toutes façons il va falloir appliquer le tarif ou subventionner en 2025 ou 2026, car le secteur a besoin de financement, donc il fallait augmenter le prix de l’eau ».
On comprend donc, selon Serigne Mbaye Thiam, que l’Etat n’ait pas d’autre choix que d’appliquer directement les nouveaux tarifs aux usagers dans les deux années à venir, les subventions n’étant plus « tenables ». Faudrait-il lier ces propos à une exigence des bailleurs en charge de la surveillance des politiques budgétaires de faire payer par les usagers eux-mêmes les hausses tarifaires ?
Pour ce qui concerne le « timing » de la soumission de l’arrêté pour signature, il faut convenir que ce dernier aurait dû être soumis au Président Sall lui-même. Il est vrai que le contexte électoral n’était pas favorable, car une augmentation de tarifs d’eau n’est jamais populaire en période pré-électorale. C’est la raison pour laquelle on ne saurait exclure totalement une préoccupation d’ordre politique.
En tous cas, nulle part dans les propos tenus par le dernier ministre de l’Eau et de l’Assainissement du défunt régime ne pointe la remise en cause d’un mode de gestion appauvrissant pour l’Etat en termes de ponction sur les recettes budgétaires, et contraignant pour la société de patrimoine chargée du financement des investissements. Une société elle-même financièrement mal desservie pour prendre le relais
Or, c’est ça c’est le vrai débat que l’on a longtemps occulté
Soyons clairs ! On ne peut pas ne pas augmenter le tarif de l’eau au regard du coût du financement des infrastructures, qui dépend du loyer de l’argent sur les marchés financiers, desquels les institutions financières prêteuses tirent leurs ressources. Toutefois, il est essentiel de s’assurer au préalable que les revenus de l’exploitation de l’eau sont bien répartis, mais également de la fiabilité des comptes de l’exploitant dont les charges pèsent lourdement sur le secteur.
Le président de la République, qui a bien compris tout cela, a demandé un audit global du secteur à la suite de l’audit demandé par son prédécesseur lors de la panne de Keur Momar SARR en 2013, resté sans suite à ce jour.
Cette situation, combinée à la faiblesse de la capacité et de la volonté de payer des populations, contraint l’Etat à soutenir le sous-secteur par des subventions afin de neutraliser les hausses de tarifs sur les factures des usagers.
A charge pour l’Etat de convaincre les partenaires financiers de la nécessité de soulager les populations durement éprouvées par la vie chère, et de mener avec lui une réflexion portant sur le contenu d’une réforme de 2ème génération accordant davantage d’aisance et de prérogatives à la société de patrimoine qui en serait l’axe central.
C’est le lieu de déplorer les reconductions de contrats d’affermage sans bilans et sans grands changements au contrat de base, sauf des modifications faites souvent à l’initiative du fermier.
Il faut également déplorer que le dernier contrat Etat/SEN’EAU ait été signé par l’ancien président pour une durée de 15 ans à la place des 10 années usuelles.
Par Ibrahima BAKHOUM
BABACAR TOURE, QUATRE ANS DE L’ABSENCE ÉTERNELLE
Paix à l’âme du pionnier. Respect pour les continuateurs de l’œuvre multidimensionnelle du parrain de la 49e promotion du Cesti et ancien régulateur de l’audiovisuelle qui a donné son nom à la Maison de presse à Dakar.
Certains de leurs amis communs en étaient convaincus et en parlaient dans des cercles restreints. Si Babacar TOURE était encore de ce monde, le débat sur la troisième candidature du Président Macky SALL n’aurait pas occupé l’espace public aussi durablement qu’il en a été le cas. L’ancien Président du Groupe Sud Communication, plus tard porté à la tête du CNRA (2012-2018) avait l’écoute de celui qui alors présidait aux destinées du Sénégal. Et il n’en n’avait pas que de la part de son compatriote.
Conakry aurait peut-être fait l’économie des tensions qui conduisirent à l’initiative des militaires. Les mêmes potes d’ici et d’ailleurs invoquent encore, la solide complicité qui existait entre l’opposant Alpha CONDE et le très politique journaliste Babacar TOURE, BT pour la signature. Militant engagé à gauche, le fondateur de Sud tissait les mêmes rapports avec Alpha Oumar Konaré, ancien opposant malien devenu président de son pays. A Nouakchott, on lui prêtait oreille, quoiqu’il n’arrêtât jamais (peut-être pour cette raison), de dénoncer racisme et mal gouvernance, sur la rive droite du Sénégal.
A Dakar, c’est à peine si Babacar TOURE n’avait pas ses habitudes chez le Président Abdou DIOUF et chez son premier ministre Habib THIAM. Et pourtant, au plus fort des années de pouvoir socialiste, les publications du Groupe, chronologiquement Sud Magazine, Sud Hebdo, Sud quotidien et Sud FM étaient traitées de « nids » d’opposants. Une réputation surfaite ? Question de compréhension, surtout. Ceux qui voulurent voir dans les équipes de BT, « une certaine presse » en eurent pour leur (mauvais) compte. « Nous sommes une Presse c’est tout », répliquait celui dont les éditoriaux étaient aussi attendus, que redoutés.
UN INCONTESTÉ LEADER
Babacar TOURE était à la fois un excellent manager, un meneur d’hommes averti, mais toujours à cheval sur les principes : défendre la liberté d’expression pour la consolidation de l’Etat de droit, où qu’il puisse être menacé en Afrique. Il pouvait être reçu par le Président Abdoulaye Wade le lundi, le lendemain, laisser les journalistes exprimer leur désaccord avec les libéraux au pouvoir. Les ponts n’étaient pas coupés pour autant. Il avait une philosophie du journalisme : « tout papier est coupable ». Soit du fait de sa forme, soit parce qu’il bouscule des intérêts et des certitudes, mais « nous ne devons jamais oublier que nos moyens de vivre ne doivent pas passer avant nos raisons d’exister » comme régulateurs sociaux et contre-pouvoir. La Presse est une composante de la société civile, en effet. Là réside le nécessaire équilibre dans le traitement de l’information. On ne se cherche ni amis à couvrir, ni ennemis à détruire. Nos contempteurs d’aujourd’hui peuvent être nos laudateurs du lendemain, mais Sud restera une Presse, au sens plénier du terme. Régulateur social, Babacar TOURE en fut. En négociations syndicales, la corporation lui doit beaucoup pour la signature de la Convention collective des journalistes (droits, devoirs et traitements).
Le nom de Sud qu’il trouva après un tour de propositions venues des quatre autres journalistes autour de lui, avait l’opportunité d’être facile à prononcer certes, mais au-delà de la sonorité, Mbaye TOURE voyait l’essentiel des peuples damnés de la Terre, dans un contexte mondial marqué par l’impérialisme encore tout influent sur les gouvernances des pays anciennement colonisés ; en Afrique comme en Amérique du Sud. Il avait lu Marx, puisé dans Mao et compris le sens des luttes de libération. Pour cette raison, entre autres, l’homme de médias avait maintenu familiarité, amitié parfois, mais en tous les cas du respect avec ses « anciens camarades » idéologiques, politiques et démocratique parmi lesquels des leaders comme Abdoulaye Bathily (LD), Amath Dansokho (PIT), Landing Savané (AJ), Abdou Fall (RND). Dans le cercle des intellectuels plus ou moins engagés, on trouve le philosophe Alpha Amadou SY, des universitaires émérites dont Amady Aly DIENG, Pr Abdel Kader BOYE, Pr Iba Der THIAM. Il avait le commerce facile avec le syndicaliste Mademba SOCK qui vient de nous quitter.
La liste est beaucoup trop longue de personnalités de tous bords, qui ont été dans le carnet d’adresses de Mbaye, en l’occurrence quelques figures emblématiques tirées d’une longue liste de personnalités reconnues compétentes, crédibles, qui ont marqué l’espace public, durant ces dernières décennies, jusqu’à aujourd’hui encore, au Sénégal et ailleurs dans la sous-région ouest africaine. Homme de gauche, assurément, et pourtant, aucun nuage dans ses rapports à l’Amérique du Nord où il étudia au Canada (programme Cesti) et aux Etats-Unis.
UN ESPRIT OUVERT À TOUS LES VENTS DU PROGRÈS
Cette ouverture d’esprit qui le caractérisait lui ouvrait quasi toutes les portes, dans tous les foyers religieux du Sénégal, nonobstant l’appartenance qui lui valut d’être enterré à TOUBA, le 27 juillet 2020. La veille, le 26, date entrée dans l’histoire de la Presse sénégalaise, en début de soirée, le petit cercle à son chevet hésitait encore à donner la triste nouvelle. Le Pr Souvasin DIOUF, chirurgien orthopédiste, dut se résoudre à informer. Lui, c’est l’ami fusionnel, toujours présent et attentionné, chaque fois que de besoin.
Quand Vieux SAVANE, le directeur de publication de Sud quotidien prend son téléphone pour me donner la triste nouvelle, il ne sait pas que je venais de décider, pour autre raison professionnelle, de ne pas dormir ce soir-là. Et il y eut plus fort que le seul travail, pour m’imposer une lourde et longue nuit de veille. La Presse « perd son emblème » annonça Sud quotidien dans son édition du 27 juillet, attristant fortement son assistante de longue date, Madame Henriette Kande, qui avoua son incapacité à écrire la moindre ligne car aussi bouleversée que le fut son directeur de cabinet au Cnra, le magistrat Cheikh Bamba Niang.
L’univers médiatique secoué comme rarement auparavant, les UNE de la presse quotidienne ne sont que sur ce militant des grandes causes démocratiques dont la Liberté de la Presse.
C’est cet homme qui eut la générosité d’ouvrir une école de journalisme. Le CESTI ne pouvait recevoir tous les candidats au concours d’entrée. De très bons élèves qui rêvaient de journalisme avaient été laissés sur le bord de la route. Sud décida de leur donner une chance d’atteindre leur but. Aujourd’hui, des diplômés de l’Issic se rencontrent dans quasi toutes les rédactions de Dakar et ailleurs au Sénégal et en Afrique. De la même façon qu’il lança la première radio FM privée du Sénégal. Il fallait entendre Abdou Latif Coulibaly en faire l’historique, au trentième anniversaire de SUD FM, célébrée récemment en présence d’anciens et de nouveaux membres du Groupe. Il a expliqué comment le regretté Chérif El Valide SEYE émérite journaliste, en devint le premier directeur. Journalistes, techniciens, administratifs, chauffeurs et autres continuateurs de l’œuvre ont rendu un vibrant hommage à Babacar TOURE, qui fit un long parcours, de Enda Tiers-monde à Groupe Sud.
LES CONTINUATEURS HONORENT LA MÉMOIRE DES DISPARUS
Baye Omar GUEYE actuel patron de la Radio, avait été généreux pour penser associer tout le monde à la célébration. Manquait à l’évènement celui dont le coup de fil aux nécessiteux annonçait la bonne nouvelle : le regretté Ousmane Ndiaye, homme de tous les contacts, alliait efficacité et discrétion auprès du « frère », dont il était incontournable confident. Aujourd’hui, la mémoire fait le tour de la famille, de Fatima DIA et Aïssatou SY, mères des enfants. En pensant notamment à l’aînée, Ndèye Fatou qui, encore dans le berceau, vécut les moments les plus stressants du début de l’aventure Sud, quand les Sidy Gaye, Ibrahima Fall et Abdoulaye Ndiaga Sylla, entre autres fondateurs, faisaient la navette entre le Soleil à Hann et le centre- ville où le journal, encore en version magazine trimestriel, faisait ses premières éditions. Cela en inspira d’autres. Et naquirent Walf hebdo, le Cafard libéré, le Témoin, constitutifs de ce qu’on baptisa, « quatre mousquetaires » de la Presse privée.
Paix à l’âme du pionnier. Respect pour les continuateurs de l’œuvre multidimensionnelle du parrain de la 49e promotion du Cesti et ancien régulateur de l’audiovisuelle qui a donné son nom à la Maison de presse à Dakar.
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
FAUT-IL SUPPRIMER L’ASSEMBLÉE NATIONALE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour un système où chaque citoyen, grâce à son smartphone omniprésent, pourrait voter directement les lois et même proposer des textes législatifs. Une gouvernance populaire digitale, inspirée du modèle suisse (2/2)
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 25/07/2024
Une plateforme digitale populaire pour un modèle alternatif
Face aux dérives constatées dans la mise en œuvre du pouvoir législatif et qui enlèvent toute sa substance au principe de souveraineté populaire et le rendent inopérant de facto, il est impératif de repenser notre modèle démocratique.
L'alternative proposée est un système de consultation populaire directe, inspiré du modèle suisse de votation mais adapté à l'ère numérique. Ce système de gouvernance digitale populaire tirerait parti de la large connectivité des citoyens et des avancées technologiques pour ouvrir aux citoyens, de manière sécurisée, l’accès aux propositions et aux votes législatifs.
L’utilisation du téléphone mobile dans notre pays s’est en effet généralisée avec un taux de pénétration supérieur à 100%, qui s’explique certes par la détention de plus d’une puce SIM par certains individus, mais aussi par la généralisation de l’usage du smartphone dans la société. De toute évidence, il y a beaucoup plus de citoyens qui interagissent avec les plateformes numériques en tous genres que d’électeurs inscrits sur les listes électorales.
Dans ce modèle, chaque citoyen aurait la possibilité de participer directement à la législation selon les modalités suivantes :
Vote des lois : Les citoyens pourraient voter sur les propositions de lois via une Plateforme Numérique Législative Populaire (PNLP), garantissant l'intégrité du processus législatif et sa conformité à l’intérêt général.
Initiative législative : Concurremment avec l'Exécutif, les citoyens pourraient proposer des lois, qui seraient soumises au vote numérique populaire, après avoir recueilli un nombre significatif de soutiens, via une pétition numérique intégrée à la PNLP.
Procédures de destitution : Un mécanisme permettrait aux citoyens de lancer des procédures de destitution contre des élus ou des fonctionnaires ne respectant pas leurs mandats ou agissant contre l'intérêt public.
Ainsi, l’Assemblée nationale serait supprimée et remplacée par une Commission Législative Nationale (CLN) non élue, limitée à une trentaine de personnes tout au plus. Cette commission reprendrait la partie technique du pilotage et du cadrage du processus législatif, le temps d’une session législative qui remplacerait la session parlementaire classique. Ses membres seraient choisis dans les différents corps de métier de l'administration publique pour leur expertise, à savoir des juristes, des fiscalistes, des spécialistes des finances publiques, des ingénieurs, des économistes, des planificateurs... comme l'administration sénégalaise en regorge à profusion.
La sélection des membres de la CLN pourrait être confiée à l’institution judiciaire qui les coopterait dans un processus semblable à la sélection des jurés de tribunaux. Ils seraient ainsi détachés le temps d’une session législative et retourneraient à leur administration d’origine à la fin de celle-ci, sans modification de leur statut et de leur rémunération. Les frais induits par leur participation à la CLN (déplacements additionnels, repas, diverses contraintes justifiables) seraient pris en charge par l’Etat à travers les dotations à la commission législative. De telles dotations seraient bien évidemment très modestes comparées au budget actuel de l’Assemblée nationale.
Le débat parlementaire préalable au vote des lois serait remplacé par un débat public à travers les médias audiovisuels, la presse écrite et les réseaux sociaux mais aussi dans des comités de quartier et de villages. Dans ces discussions publiques, encadrées par les autorités administratives et couvertes par les médias gouvernementaux et privés sous la supervision de l’organe de régulation, spécialistes et pédagogues pourraient apporter des éclairages et expliquer les textes débattus pour que chacun puisse se faire une idée précise et déterminer son vote.
Ce modèle serait également répliqué au niveau de la gouvernance locale pour se substituer aux conseils départementaux et municipaux, tout aussi inefficaces, coûteux et corruptogènes. Les élections locales se limiteraient au choix, au suffrage universel direct, sans conseil associé, des chefs des exécutifs locaux tels que les maires et, si la nécessité est prouvée, les présidents de département et/ou de région. Les votes des conseils pour valider les décisions des exécutifs locaux laisseraient ainsi place aux votations des administrés via la plateforme numérique.
Avantages du modèle proposé
Avec les effets induits de la suppression ou de la refonte des élections autres que la présidentielle, d’une part, et la forte réduction des dépenses de fonctionnement dans les budgets de l’institution parlementaire et des collectivités locales, de l’autre, ce modèle permettrait à l’Etat d’économiser plusieurs centaines de milliards de FCFA sur un cycle électoral. La part de budget ainsi récupérée pourrait servir beaucoup mieux dans de l’investissement productif visant le bien-être des populations que dans l’entretien d’une caste de privilégiés sans véritable valeur ajoutée pour la Nation.
La suppression de l'Assemblée nationale et des conseils locaux et leur remplacement par un système de consultation populaire ne signifierait pas la fin de la démocratie représentative, mais plutôt son évolution vers une forme plus participative et réactive, libérée de la mainmise des organisations politiques qui ont trop longtemps confisqué la souveraineté populaire. Cela renforcerait la démocratie en rendant le pouvoir législatif directement accessible au peuple, ré-alignant ainsi la gouvernance avec les principes du Souverain originel, en améliorant la transparence et la responsabilité des décideurs politiques. Ce changement radical permettrait de restaurer la confiance dans nos institutions, en plaçant le pouvoir législatif là où il tire sa source : entre les mains du peuple.
Liste des candidats aux Élections Législatives 2022 publiée, par le Conseil Constitutionnel
Statistiques et Graphiques SITOE Système Intégré de Traitement des Opérations Électorales, par Bangath Systems
Du Contrat Social ou Principes du Droit Politique, par J.-J. Rousseau
par Ibou Fall
DES NOUVEAUX RICHES ET DES NOUVEAUX PAUVRES, PAR VAGUES
Il y en a qui n’en peuvent plus. Au diable les promesses électorales : les appels à candidatures attendront… Surtout ceux qui en savent trop pour être snobés. Mais ces maigres consolations ne font pas que des heureux dans les rangs des disciples du Projet
Après la barre des cent jours de magistère passée, le nouveau régime, sous la houlette du tandem pastefien Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko, n’en finit pas de s’installer…
Ça se hâte lentement.
Passons sur l’annonce téméraire du Conseil des ministres qui apprend au peuple des 54 % d’électeurs que le « Projet », vendu sur tous les tons depuis une décennie, avec une montée d’adrénaline sanglante depuis 2021, est en phase d’écriture. T’inquiète, c’est juste une affaire de quelques mois, mon pote !
Pour l’heure, certes, il faut parer au plus pressé. Il y en a, dans le premier cercle, qui n’en peuvent plus. Au diable les promesses électorales : les appels à candidatures attendront… Surtout ceux qui en savent trop pour être snobés.
Il y en a bien un, apparemment talonné par les urgences, depuis l’Amérique, qui en lâche des petits bouts inavouables, en précisant quel retour sur investissements il attend. Pensez donc, son million de dollars dépensés à la gloire du président de la République (putatif) Ousmane Sonko, PROS, à financer, dit-il avec quelque regret, des cocktails Molotov ; que dire de ses « live » religieusement suivis par les martyrs du « Projet » dont les plus engagés sont morts mystérieusement ? Des ménages disloqués, avoue-il, faussement modeste et repentant, rien que par ses prophéties ? Il n’en doute pas une seconde, le PROS est le Sauveur, le Projet, l’Arche de Noé et lui, le moussaillon sans lequel la barque sombrerait à la première tempête…
Le souci : ils ont oublié de l’embarquer… Là, il se trouve un peu seul et à court d’arguments comme de munitions. Sa première salve de rappel ne suffisant pas, après quelques semaines de patiente expectative, il en rajoute une couche pour la route, un peu en deçà de la ceinture.
On ne va pas s’attarder pour si peu, n’est-ce pas ?
Les affaires de la République n’attendent personne : il y a des vendeurs à la sauvette à déguerpir, des motocyclistes incontrôlables à remettre dans le droit chemin, des entrepreneurs trop prospères à appauvrir, des groupes de presse à mater, des activistes à jeter en prison, des privilégiés à renvoyer au rang de simple mortel.
En résumé, le peuple des gueux qui attend que justice lui soit rendue, est aux premières loges pour commenter la dégringolade des pontes du régime mackyavélique. Ah, le bonheur de pouvoir raconter en statut sur Facebook, photo à l’appui, la rencontre à l’arrêt des Tata brinquebalants, avec ce voisin devenu sympa, l’ancien ministre qui vous dépasse en berline le trimestre d’avant et fait semblant de ne pas vous reconnaître. Il a le boubou humblement froissé, la babouche plissée, le visage déjà émacié. Il pousse la modestie jusqu’à échanger avec vous son numéro de portable avec lequel il se permet des familiarités via WhatsApp.
On se sent réconforté pour bien moins que ça.
Il n’empêche que ces maigres consolations ne font pas que des heureux dans les rangs des disciples du Projet. Il leur faut du concret, du palpable, du cash de préférence… Pour l’heure, ça distribue les postes aux proches « méritants ». Ceux que l’on remarque sur tous les fronts, quand le « Projet » semble compromis, depuis début 2021. Beaucoup parmi cette faune rebelle passent par la case prison, histoire d’y précéder le chef, qu’on désigne sous le vocable respectueux de « mou sèll mi ». C’est la seule digne réponse aux grotesques accusations d’une anonyme masseuse surgie de nulle part, comprenez quelque île du pays sérère, laquelle cherche le buzz. La garce est encadrée par un escadron de la mort politique, spécialement constitué par Macky Sall et sa smala pour enterrer vivant le favori de 2024.
Comme on dit quand tout est compromis, et qu’un miracle survient, Dieu est aux commandes. En un mot comme en cent, le vent tourne et tout ce beau monde, après le 24 mars 2024, peut plastronner.
Ça mérite récompense, malgré tout ce que peuvent en penser les esprits chagrins.
Les nominations s’enchaînent depuis, à chaque sortie des Conseils de ministres, comme autant de délibérations aux examens, pendant que l’entrée en sixième, le Bac et le BFEM égrènent leurs lots de malheureux et d’heureux potaches.
Passé l’effet de surprise, on s’y fait : les appels à candidatures que le « Projet » vend depuis une décennie peuvent encore attendre, sans doute le mandat de PROS. Là, c’est Diomaye qui est aux manettes et, manifestement, il chauffe le fauteuil du PROS, que la malchance installe dans le trop étroit maroquin de Premier ministre et qui se contente modestement de bivouaquer au Petit Palais.
Son humilité et sa générosité, que dis-je, sa modestie et son altruisme, le perdront.
La semaine passée, d’un coup, près de quatre-vingts mâles nominations et quelques femelles attributions. Les féministes qui ne se sont pas rebellées quand Adji Sarr hurlait à la mort, ne se fouleront pas non plus pour si peu.
Il faut croire que dans les troupes, ça commence à crever la dalle et qu’il n’y a plus lieu d’attendre. Les premiers servis, bien entendu, au tout début, sont de la famille proche, du cercle restreint.
Au temps des vaches maigres, rappelons-le, ils font alors feu de tout bois, payent de leur personne, de leur intégrité et même de leur probité pour que l’Elu échappe aux sombres et non moins sordides complots ourdis depuis les officines mackyavéliques du Palais.
Ce n’est que justice.
Quant à la bande de pillards qui mettent ce pays à genoux depuis si longtemps, ils ne perdent rien pour attendre. Le tout nouveau patron de la RTS, Pape Alé Niang, qui a l’habitude d’ouvrir le bal, vient d’allumer la mèche : il faut « dire la vérité au Peuple » poste-t-il personnellement, à l’attention de ses patrons qu’il interpelle publiquement. L’écho lui provient de Fadilou Keïta, le nouveau patron de la Caisse des Dépôts et Consignations : la bande à Macky est une association de malfaiteurs qui ne laisse derrière elle qu’un champ de ruines.
C’est l’halali qui vient d’être lancé, pour que la vague de nouveaux pauvres inonde la cité.
Par Guimba KONATE
HARO SUR CES NOUVELLES «VOIX AUTORISEES» DU PAYSAGE MEDIATIQUE
Notre pays est tombé bas, bien bas , très bas même avec cette propension quasi endémique à l ‘insulte et au déballage qui a fini par gangrener toute la société sénégalaise.
Oui, il faut le reconnaitre, s’en indigner au plus profond de nous-mêmes et le dénoncer avec force.
Notre pays est tombé bas, bien bas , très bas même avec cette propension quasi endémique à l ‘insulte et au déballage qui a fini par gangrener toute la société sénégalaise. Notre pays qui, jadis dans les années 60 jusqu’à l’orée des années 2000 se distinguait par l’élégance à la fois vestimentaire et langagière de ses citoyens, était admiré mezza voce par tous nos voisins immédiats, s’est engagé dans une voie de caniveau dont l’odeur pestilentielle suinte de toutes parts dans nos rapports sociaux.
Il est loin, très loin, le temps où on se pâmait devant la mise vestimentaire impeccable de nos hommes publics : chemise très propre, cravate bien nouée et veste de saison dans une harmonie de couleurs qui ferait pâlir d’admiration tous les grands stylistes. Le tout, chevillé à une maitrise parfaite du langage public fait d’urbanité, de respect mutuel , de savoir académique avéré et de considération pour tous.
Ah ! qu’ils étaient beaux à voir nos grands hommes d’alors et très intéressants à écouter. Quand ils parlaient on était tout ouïe, tellement le phrasé était impeccable. Les anciens comme moi, ont la nostalgie des duels feutrés entre feus Djibo KA, Fara NDIAYE, Habib THIAM, Babacar BA et Abdou Rahim AGNE, Ousmane Ngom, Serigne DIOP, Tanor DIENG, Moustapha NIASSE et tant d’autres élégants gentlemen qu’il serait fastidieux de tous citer ici et qui faisaient plaisir à regarder pour la mise et à écouter pour la prose dans leurs propos. Elégance, urbanité, éloquence, tenue et retenue, densité du discours etc… Tout y était vraiment. En ces temps-là, la politesse, le respect de soi et de l’autre voulaient dire quelque chose. Eux étaient des MODELES de vrais MODELES à suivre, à copier.
L’espace public est envahi par une horde de saltimbanques sans foi, ni loi, ni culture , ni religion et dont les seules « qualités » seraient l’insulte gratuite et le déballage. Il ne se passe pas de jour sans qu’un hurluberlu sorti de nulle part n’accapare les plateaux de télévision ou n’envahisse les réseaux sociaux, juste pour débiter les insultes les plus scabreuses à l’endroit des tiers ou s’adonner à un déballage puant contre d’autres. IGNOBLE.
Il faut les voir ces énergumènes, très souvent mal fagotés, cheveux ébouriffés ou tressés c’est selon, barbe hirsute, yeux glauques, la bave aux lèvres, débitant leurs inepties dans un staccato délirant pour comprendre qu’ils ne savent même pas de quoi ils parlent et pire, n’y croient pas pour un sou. Ils déblatèrent juste pour faire mal. Sur la généalogie, sur la vie privée, sur les rapports d’argent et autres ragots de lupanar dont ils ne se donnent même pas la peine de prouver la véracité. Pourvu que le gros mot soit lâché rek… On reste sidéré et scandalisé devant les insanités débitées par les « influenceurs et autres tik tokeurs » de caniveau sur tout et sur tout le monde. Il est quand même révoltant de devoir déverser sa bille sur quelqu’un par des GROS MOTS tout aussi nauséabonds les uns, les autres, juste pour montrer qu’on est contre lui.
Est-il impossible de dire son fait à quelqu’un sans l’INSULTER ? NON… MILLE FOIS NON …
L’insulte est la marque des débiles, c’est-à-dire de ceux qui ne jouissent pas de toutes leurs capacités mentales. On injurie quand on est en colère non contrôlée et qu’on n’a plus d’argument. La colère étant un stade passager de la Folie. Autrement, injurier à tout bout de champ dénote l’absence de certains neurones dans le système cérébral conduisant à se vautrer dans la coprolalie permanente.
Mais ce qui est le plus révoltant dans toutes ces affaires de déballage et d’insultes dans les médiats et sur les RS, c’est que nombre de nos compatriotes osent se délecter des éructations putrides de ces zèbres -sénégalais de type nouveau. Souvent crées et entretenus par certains médias complices
La question qu’il faut se poser est : depuis quand est ce qu’on peut se réjouir d’entendre des INSULTES ? Assurément, il y a lieu de se poser moult questions sur cette attitude des sénégalais à se complaire dans la coprolalie.
Sur ce chapitre, le régime APR/BENNO a vu, les réseaux sociaux aidant, l’éclosion exponentielle d’une kyrielle de personnes plus proches du bouffon que d’autre chose qui se sont auto-érigées en « VOIX AUTORISEE » de notre cher pays.
Avec ce titre usurpé et autoproclamé, ils se prennent tellement au sérieux qu’ils s’adonnent à coeur joie à leur jeu favori qui est d’occuper jusqu’à la pollution extrême, nos médiats pour débiter des sornettes et autres, faites de déballages, d’insultes et autres calembredaines loufoques qui ont fini de saouler le bon peuple sénégalais pourtant friand de clowns et de saltimbanques.
Ces amuseurs de la galerie pris dans leurs délires psychédéliques ne se rendent même pas compte du fait de leurs limites criardes résultant de leur carence atavique, qu’ils lassent et indignent jusqu’à la nausée, le bon peuple sénégalais qui n’en peut plus mais de leurs apparitions intempestives dans les médiats pour débiter des sottises et des sornettes qu’ils sont les seuls à savoir, à croire et donc à cracher intempestivement et à tout bout de champ comme des spasmes convulsifs juste pour EXISTER.
Ces « nouvelles voix autorisées » sans AUCUN POIDS, ni politique ni électoral ni social ni religieux ni économique ni académique et sans aucune légitimité ni foi véritable en ce qu’ils débitent eux-mêmes, se retrouvent sous divers pedigrees. On y trouve des « politologues» friands de formules incantatoires qui sont autant de « balises à poser» pour ne pas se laisser masquer par le «petit doigt». On comprend bien que «politologue» çà ne nourrit pas son homme mais tout de même un peu de tenue et de retenue siérait bien à un si « brillant esprit » pour ne pas se laisser entrainer dans les caniveaux de la délation gratuite. Passons.
Ces resquilleurs comme les appelle si affectueusement le journal « LE TEMOIN » trouvent en leur sein des « politichiens » aigris, dont certains jadis catapultés subitement députés par le fait du Prince et qui tiennent vaille que vaille à s’adosser à leur ancien statut d’élu pour donner orbi et urbi des « avis doctes » sur TOUS les sujets et dans TOUS les domaines de la vie politique, sociale, sportive et religieuse de notre pays. Avec force arguties et «plus de cent fautes en cent lignes» entre autres, ils ne savent même pas que PARJURE est un mot masculin . Défense de rire NAK. Un autre hérétique venu de la vieille ville se targue de «leral askanwi» avec une mise de mendiant, un langage de charretier et une gestuelle de possédé qui assombrissent ses propos plus qu’ils ne les éclairent. Toujours dans la vieille ville, un autre hurluberlu qui se prend tellement au sérieux qu’il a osé briguer la mairie de sa ville natale. Il récoltera un score epsilon qui aurait dû le rendre plus humble dans ses attitudes et postures. Que nenni ! Il persiste et signe que «Sonko ne peut même pas gérer une boulangerie à fortiori une nation ». Apres la victoire éclatante du PASTEFF le 24 mars, Miracle !! Notre bonhomme devient le nouveau héraut du PM et déclare toute honte bue et sans sourciller « qu’il ne laissera personne insulter le PM qui est le PM de tous les sénégalais ». Il y’a longtemps que le ridicule a fini de ne plus tuer. Un autre spécimen de ces USURPATEURS de la parole publique qui avait en son temps, trahi son mentor de Thiès pour espérer voler de ses propres ailes et qui n’aura réussi qu’à glaner un poste de député grâce à un fort reste, s’efforce «d’agir» à fonds perdus pour émerger. Tout comme l’homme « bou guem bopame » qui attendait le 2ème tour pour « Tekki » et qui ne rate aucune occasion pour déverser son fiel contre le PM. Et tant d’autres VIP (Very Insignificant Person ) qui font autant de bruit que des tonneaux vides qui ne sont en fait que des cris de lamentation, de dépit et de rage de voir que : « Tout compte fait, CA MARCHE…pour le duo DIOMAYE/ SONKO ».
Ils pourront toujours continuer à pérorer, à calomnier ,à travestir, à mentir et à déverser leur bile, le train des 3J (JUBB-JUBBELJUBBENTI) est bel et bel lancé et..INCH CHA ALLAH, il arrivera à bon port n’en déplaise aux Cassandres et autres usurpateurs de la parole publique qui ne souhaitent que le malheur pour notre cher pays. BILLAHI… DIEU NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL .
SETAL SUNU REEW, LE COMBAT ULTIME POUR LA PROPRETE
Imaginez un Sénégal où chaque rue, chaque marché, chaque quartier respire la propreté. Imaginez un Sénégal où la propreté n'est pas un rêve, mais une réalité. Imaginez un Sénégal où chaque citoyen, chaque s'engage pour un environnement sain
Imaginez un Sénégal où chaque rue, chaque marché, chaque quartier respire la propreté. Imaginez un Sénégal où la propreté n'est pas un rêve, mais une réalité. Imaginez un Sénégal où chaque citoyen, chaque institution, chaque entreprise s'engage pour un environnement sain. Ce rêve, ce défi, cette ambition peuvent devenir réalité si nous nous y engageons ensemble.
Le Sénégal a déjà démontré sa détermination à améliorer le cadre de vie de ses citoyens, comme en atteste la présence permanente sur le terrain du ministre en charge de l'hydraulique et de l'assainissement, dans une approche de dialogue constructif et de résolution des problèmes.
Pour pérenniser les journées Setal Sunu Reew, il est crucial de coordonner les efforts des structures étatiques sous l’égide du Ministère de l'Hydraulique et de l’Assainissement et, en parfaite intelligence avec les collectivités locales et les organisations communautaires les plus representatives. Tirant profit du succès des deux premières éditions de Setal Sunu Reew, la priorité aujourd’hui est de savoir comment institutionnaliser ces journées. Oui, sans ambage, il nous faut une plateforme de coordination sous le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Cette plateforme multi acteurs aura la charge d'évaluer d'une part les points forts et les facteurs critiques et autres menaces, et d'autre part d'élaborer un plan de travail annuel, précisant les rôles de chaque acteur ainsi que les modalités de suivi et supervision des actions.
Les initiatives antérieures, comme les journées de Set Setal et le Cleaning Day, ont montré l’importance de la régularité et de la mobilisation communautaire. Diversifier les activités, introduire des compétitions inter quartiers, intercommunales, interministérielles,… et maintenir une communication constante, constituent des éléments essentiels pour éviter la lassitude et renouveler constamment l'enthousiasme et le désir de participation des populations, et des jeunes notamment. Le Chef de l’État a récemment souligné l’importance du concept « Setal Sunu Réew » et félicité les citoyens pour le succès de sa deuxième édition. Il a demandé une préparation rigoureuse de la troisième édition, prévue dans la ville sainte de Touba, axée sur la reforestation. Le Premier Ministre propose de transformer cette initiative en Programme national pour promouvoir la citoyenneté et l’économie sociale, renforçant ainsi le volontariat et l’insertion professionnelle des jeunes.
Ce programme pourrait assurer une coordination plus efficace et des résultats durables. En effet, la Direction Nationale du Cadre de Vie (DNCV), la SONAGED, l’ONAS, le Service National d’Hygiène, le Service Civique National, les Eaux et Forêts, les organisations de jeunesse et de femmes ont chacun un rôle clé dans la mise en œuvre d’un tel programme. La DNCV planifie l’urbanisme avec des normes environnementales strictes, la SONAGED gère les déchets solides, l’ONAS traite les eaux usées, le Service National d’Hygiène sensibilise aux bonnes pratiques, et le Service Civique National mobilise les jeunes pour des actions citoyennes.
N’oublions pas l’éducation, une composante essentielle pour ancrer durablement les pratiques de propreté. Des programmes scolaires, des campagnes de sensibilisation et des formations pour les leaders communautaires peuvent créer un changement de comportement à long terme. Le Rwanda, modèle en matière de propreté grâce à une volonté politique forte et une participation communautaire active, pourrait inspirer le Sénégal. Le concept d’Umuganda, une journée mensuelle de travaux communautaires obligatoires, pourrait inspirer davantage et une meilleure adaptation au contexte sénégalais.
Pour toucher tous les segments de la société, il est essentiel de cibler des lieux stratégiques comme les marchés, les gares routières, les voies publiques, les lieux de travail, les lieux de culte, les hôpitaux et les restaurants. Une collaboration avec les autorités locales et les associations de quartier facilitera cette massification. L’armée, avec sa logistique et son expertise, peut contribuer à rendre nos quartiers plus propres et former des volontaires. Le Service des Eaux et Forêts pourrait embellir nos quartiers avec des aménagements verts.
Chaque département ministériel doit veiller à l’hygiène et à la propreté des établissements et infrastructures sous sa responsabilité. Cela inclut la mise en place de plans d’action spécifiques et la mobilisation des ressources nécessaires pour assurer une propreté permanente.
Institutionnaliser et pérenniser les journées Setal Sunu Reew est un défi ambitieux mais réalisable. En coordonnant les efforts des structures étatiques, en s’inspirant des succès du Rwanda et en tirant des leçons des initiatives passées, le Sénégal peut instaurer un réflexe de propreté durable, à travers un programme de propreté fortement structuré et soutenu par des investissements significatifs d'assainissement. Ensemble, nous pouvons faire du Sénégal un exemple de propreté pour le monde entier. Ensemble, nous pouvons transformer notre pays. Ensemble, nous pouvons agir maintenant, pour un avenir plus propre et plus sain. Le Sénégal en a les moyens, mais le défi est d'ordre méthodologique et organisationnel. Les grandes batailles ne se remportent pas dans les bureaux, mais sur le terrain, au contact des populations, qui ne doivent plus être perçues comme des cibles mais comme des acteurs à part entière. Faisons leur confiance, allons vers elles, travaillons avec elles.
Comme le disait Thomas Sankara : « La propreté est le reflet de l’âme d’une nation. »
par Bamba Niakhal Sylla
LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION, LE PASTEF À L’ÉPREUVE DE LA GOUVERNANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Si les premiers pas des nouvelles autorités s'inscrivent dans une logique de prudence compréhensible, la mise en perspective d'une vision claire de leur politique demeure une attente légitime des citoyens
Au moment où les observateurs politiques se livrent à une analyse rétrospective des 100 premiers jours du nouveau régime, sur fond de scepticisme grandissant ou de trompette glorifiant, il parait opportun de verser aux échanges un regard constructif mais sans complaisance, fondé sur des considérations factuelles, qui semblent imprimer quelques orientations de la politique gouvernementale.
Par ailleurs, si l’espace démocratique autorise l’examen critique des politiques publiques, l’honnêteté intellectuelle exige en retour de considérer les limites de cet exercice dans le contexte d’une gouvernance qui n’a duré que trois mois.
Toutefois, il est loisible d’affirmer, sur la base de l’examen des déclarations politiques et des productions intellectuelles disponibles, que la rhétorique qui servait de leitmotiv à la vulgarisation du Projet était sans conteste d’inspiration révolutionnaire, au sens de la remise en cause radicale des pratiques de gestion et de gouvernance antérieures. En effet, en prétendant renforcer l’intégration africaine dans la lignée des pères fondateurs du panafricanisme et sortir le pays de l’opacité de la Françafrique et ses instruments d’asservissement et de prédation (présence militaire, domination monétaire, contrats léonins, accaparement des ressources nationales, etc.), le Pastef annonçait haut et fort les contours de la future politique gouvernementale. Cette intention de remise en cause des rapports internationaux s’accompagnait, sur le flanc intérieur, de la volonté d’instaurer une gouvernance vertueuse, de combattre avec opiniâtreté la corruption endémique et de promouvoir une presse et une justice libre et indépendante. Le discours était résolument disruptif et trouvait ses sources d’inspiration et son incarnation dans le refus de la servitude de Sankara, la restauration de la conscience historique africaine de Cheikh Anta Diop, et l’exaltation de la grandeur des civilisations négro-africaines, s’inscrivant ainsi dans le sillage des luttes pour une « renaissance » continentale. Derrière le discours, se tenait la promesse d’un avenir radieux, où les richesses nationales seraient abondamment et équitablement redistribuées, à l’image de la prospérité des monarchies arabiques.
La puissance du discours, porté par la figure charismatique d’Ousmane Sonko, a fini par convaincre la masse des déshérités et une diaspora nostalgique d’un retour au bercail, convaincue des capacités propres de l’Afrique d’être à l’avant-garde de l’évolution du monde, comme le prédisent les prospectivistes. La trajectoire héroïque de Sonko, émaillée de péripéties invraisemblables, et auréolée d’un zeste de mysticisme religieux, lui conférait une dimension singulière dans le landernau politique. Son discours eut l’effet d’un tsunami, emportant sur son passage toutes les digues de l’ancien régime, au point d’ébranler le « système » dans ses racines les plus profondes. Les mots sont dits : le changement annoncé sera « systémique », « global » et « holistique ». Tous les acteurs sincères et épris de liberté, mus par le désir de progrès, sénégalais et non-sénégalais, ont massivement adhéré au projet patriotique et panafricain promu par le Pastef, qui surgit dans un contexte continental marqué par l’émergence d’une nouvelle conscience africaine émancipée du complexe colonial. Au Sénégal, l’adhésion populaire était mêlée d’une ferveur messianique, au point où le chanteur-troubadour s’interrogeait même sur la sainteté du leader du Pastef. Le peuple vivait un moment épique de son histoire politique, porté par l’allégresse et le sentiment d’être acteur et témoin d’un moment de basculement rare dans la trajectoire des nations.
L’accession triomphale du Pastef au pouvoir, plébiscité dès le premier tour de l’élection présidentielle en mars 2024, allait ouvrir une nouvelle ère de gouvernance prometteuse, mais aussi difficultueuse en raison de l’ampleur des défis à relever et des promesses à tenir.
Les premiers pas marqués par la prudence et la détermination
Dans une large mesure, le redressement du pays envisagé par les nouvelles autorités s’assimile à un double effort d’assainissement de l’espace public national et de redéfinition des rapports internationaux déséquilibrés au détriment des intérêts nationaux.
En plus de la nécessite de disposer d’une vision claire, cette intention induit comme préalable la maitrise des rouages de l’Etat, un ancrage solide dans les institutions et une profonde imprégnation des dossiers par les nouveaux élus. Elle requiert un minimum de temps incompressible auquel ne peuvent se soustraire les nouvelles autorités, au risque d’un dévoiement susceptible de porter préjudice aux réformes envisagées.
Entre-temps, la mise en œuvre de certaines promesses de campagne s’est bien engagée dans le vaste spectre de la politique gouvernementale, qu’il s’agisse de la réduction du prix de denrées alimentaires de première nécessité pour soulager la souffrance des ménages, de la distribution plus équitable des intrants agricoles pour soutenir le monde paysan, de la recherche de l’impartialité dans les nominations aux postes de responsabilité pour une gouvernance transparence ou de l’instauration d’un climat politique plus serein et apaisé pour enfin dissiper l’atmosphère délétère imposée par la dérive autoritaire du pouvoir précédent.
Aussi, les audits initiés dans de nombreux organes de l’Etat devraient mettre en lumière les zones d’ombre de la gouvernance précédente et permettre à la justice de sévir dans les cas d’infractions avérées, en particulier pour les détenteurs de l’autorité publique, conformément aux priorités des nouvelles autorités.
Les conclusions des Assises de la justice devraient, quant à elles, favoriser une réorganisation plus efficace de la magistrature, en garantissant son indépendance dans le cadre des nouvelles orientations retenues.
Cependant, l’existence de nombreux rapports produits sous l’autorité de l’ancien régime par l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) et la Cour des Comptes, pointant du doigt une tripotée d’acteurs corrompus, pose la question de leur transmission à la justice pour traitement. Ces rapports émanant de l’ancien pouvoir ne peuvent être soupçonnés de complaisance ou d’être diligentés à des fins politiciennes pour réprimer, comme cela se faisait auparavant, des opposants gênants et récalcitrants.
Au plan international, les propos et décisions en direction de la France et des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) cristallisent l’attention, en raison du primat accordé à la souveraineté dans le programme du Pastef.
La rencontre des présidents Diomaye Faye et Macron à Paris, sans reproduire les clichés coutumiers d’allégeance dégradants de nombreux dirigeants africains, n’a pas non plus été l’occasion d’une clarification franche de la rupture prônée par le Pastef. Le communiqué final commun des deux chefs d’Etat est resté assez convenu, dans la pure tradition de la novlangue diplomatique.
En revanche, en plaçant les pays de l’AES (Mali et Burkina) au bas de la liste de ses premières visites internationales du président, en particulier après celle de Ouattara perçu comme un des piliers de la Françafrique, la présidence sénégalaise semble indiquer par ce choix diplomatique sa distance à l’égard de l’AES. Cela a été plus tard confirmé à Bamako, quand le président Diomaye Faye déclarait que l’adhésion du Sénégal n’était pas à l’ordre du jour. Cette distanciation est-elle destinée à rassurer la France en prévision des prochaines négociations promises sur les contrats déséquilibrés ? ou l’expression d’une politique ancrée dans la continuité ?
Toujours est-il que cette décision reste incomprise par de nombreux Africains qui voyaient dans l’accession au pouvoir du Pastef, l’opportunité de renforcer le « camp du refus » porté par l’AES ; une organisation qui s’attèle à mettre en œuvre une politique courageuse de souveraineté et d’intégration authentique, avec des résultats probants qui confortent la perspective d’une Afrique libre, résolument engagée dans la voie du progrès. A l’opposé, la CEDEAO continue de s’enliser dans l’immobilisme, incapable de porter le destin de la communauté en toute indépendance. La déception de nombreux patriotes de l’AES est à la hauteur de l’absence de solidarité attendue des nouvelles autorités sénégalaises, qui avaient pourtant envisagé, quand elles étaient dans l’opposition, la possibilité d’envoyer des troupes sénégalaises pour défendre les pays de l’alliance menacés d’agression par CEDEAO, en toute vraisemblance sur les injonctions françaises. Aussi, les références fréquentes au sankarisme par le chef du Pastef, toujours arborant le portrait du guide burkinabè en arrière-plan de ses conférences de presse, laissait supposer une proximité idéologique et de larges convergences d’idées sur le destin commun de l’Afrique.
De tout temps et en tout lieu, les modalités de lutte pour la souveraineté se sont accommodées aux contextes nationaux et aux circonstances du moment. A ce titre, on ne peut reprocher au triumvirat de l’AES, acculés de facto, la radicalité de leur posture, qui découle en vérité de l’intransigeance, des menaces et de la farouche adversité manifestées par les forces d’occupation incarnées par la France ; les mêmes menaces qui n’épargneront pas le Sénégal lorsque les autorités du pays décideront réellement d’appliquer leur programme de souveraineté. Sans être une parole sacrée, l’adage ivoirien, entonné dans une chanson célèbre, nous alerte en ces termes empreints d’humour : « Ce qui a tué Maclacla tuera Macloclo ».
Dans la lutte pour l’indépendance réelle de l’Afrique, le destin de l’AES se projette de manière inexorable comme élément central de la géostratégie du continent : la réussite de l’alliance sera un puissant catalyseur pour l’émancipation, alors que sa défaite apportera de la fragilité dans la marche vers la liberté des peuples africains. Derrière cet enjeu continental, il y a la suggestion d’une solidarité à développer, d’une bienveillance à manifester à l’égard de l’AES de la part des pays désireux de conquérir leur indépendance véritable. Ce point de vue est conforté par l’analyse a posteriori des oppositions qui ont prévalu entre les blocs de Monrovia et Casablanca lors de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, et les conclusions qui en ressortent sur la pertinence des choix stratégiques opérés à l’époque. La sagesse africaine enseigne “ Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble”. Ce cheminement collectif se fera-t-il avec La CEDEAO qui ne semble pas être en ordre de marche, entravées par ses liens de subordination ou avec l’AES, qui poursuit vaille que vaille son projet de souveraineté ?
L’exigence de visibilité et de perspective de la politique gouvernementale
Même si la période de trois mois d’exercice du pouvoir ne suffit pas à mettre en place une politique gouvernementale, encore moins d’évoquer un bilan, elle demeure néanmoins suffisante pour imprimer une orientation et dégager quelques perspectives. La prudence observée par les nouvelles autorités peut donner l’impression d’une gouvernance hésitante, probablement encalminée par l’ampleur des défis à relever. Est-ce le calme qui précède l’orage fécondant du changement ? l’accalmie imposée par le temps de l’imprégnation des dossiers et de la connaissance des méandres de l’Etat, comme déjà évoqué ? La volonté des autorités de se conformer au Projet sera d’autant plus partagée que la vision qui le sous-tend se déclinera dans ses modalités de mise en œuvre concrète sur les deux axes de la politique nationale et internationale.
La transformation sociale, politique et économique radicale défendue par le Pastef exige pour sa mise en œuvre la conjonction d’au moins quatre conditions incontournables : (1) la détermination à toute épreuve, (2) la connaissance des réalités sociales et politiques, (3) la compétence à travers l’expertise et le leadership et enfin (4) le courage, dans un contexte politique national et international périlleux.
Si la détermination du pouvoir actuel ne souffre véritablement d’aucune contestation, il importe toutefois qu’elle soit constamment nourrie, entretenue et préservée des forces corruptrices du « système ». Or la perception répandue du système à travers les individus et les lobbies qui le composent est potentiellement trompeuse. Ceux-ci ne sont que la face émergée de l’iceberg. Par sa nature composite, le système est structurant et se décline tous azimuts. Il se manifeste dans la rigidité des protocoles, dans l’obséquiosité des conseillers présidentiels, dans la flagornerie des courtisans facétieux, du jour comme du soir. Il est tapi dans le décorum et les lambris dorés des palais de la république. Il est dans les pas cadencés de la garde républicaine, qui vous sublime au point de vous déifier. Il est dans les salons feutrés des palaces visités, les sièges douillets des Maybachs présidentiels, les vrombissements stridents des longs cortèges républicains. Il est dans l’hyper présidentialisme de notre constitution monarchisant, héritée de l’ancien colonisateur ; il est encore plus insidieux lorsqu’il se propage dans le corps social telle une métastase, en altérant les repères éducatifs et les bases culturelles, notamment en promouvant la réussite facile au détriment de l’effort et de la persévérance ou en concevant favorablement la richesse illicite issue de la prévarication ; Toutes choses qui ont la puissance de transformer l’individu, parfois à son corps défendant, en un abject monarque en république bananière. « On ne pense ni aux mêmes choses ni de la même façon selon que l'on vit dans une chaumière ou dans un palais », aimait à répéter Sankara, empruntant à Karl Max cet aphorisme mainte fois vérifié. En être conscient est le premier rempart à dresser pour s’en prémunir, en s’entourant sans doute de rituels protecteurs, en s’aménageant des moments de recueillement et de méditation, des retraites spirituelles régulières, mais aussi à travers la promotion et l’animation d’un espace démocratique propice à la critique, aux échanges et à l’expression libre des idées.
En vérité, le « système » dont il est question est encore plus complexe, car il n’est que l’incarnation locale d’un « Système » plus englobant, conçu et élaboré au niveau international, auquel il est assujetti. Par conséquent, combattre le Système, c’est d’abord l’appréhender dans sa totalité : sa dimension locale et ses ramifications internationales.
Pour être efficace, la détermination doit s’inscrire dans une démarche de mobilisation sociale et citoyenne organisée à l’échelle du pays, à l’instar des expériences mondiales de politique de transformation sociale d’envergure. La révolution culturelle et agraire chinoise s’est organisée autour de mouvements de jeunesses, les gardes rouges, qui avaient pour mission de lutter contre les forces réactionnaires et d’accélérer l’aggiornamento culturelle en luttant contre les « quatre vieilleries » : vielles coutumes, vieilles idées, vieilles cultures et vieilles habitudes, considérées comme autant d’obstacles à l’avènement du socialisme populaire. La révolution bourgeoise française a engendré, quant à elle, des clubs politiques, des structures d’incubation d’idées réformistes inspirées des clubs Jacobins, où se distinguera plus tard la figure emblématique de Robespierre. La révolution bolchevik de 1917 s’est accompagnée d’une campagne d’instruction des adultes portée par des organisations de masses affiliées au parti communiste. A Cuba, la révolution avait pour fer de lance les Comités de Défense de la Révolution (CDR) qui œuvraient à la promotion des acquis de la révolution dans l’agriculture, l’éducation, la santé, etc. et qui ont à leur actif la percée fulgurante de la méthode d’alphabétisation « Yo, Si Puedo » universellement reconnue pour son efficacité et ses résultats. Cette forme d’organisation inspira plus tard Thomas Sankara lors de son accession au pouvoir.
Ces expériences diverses de mobilisation populaire, nonobstant leur efficacité et parfois leurs carences, illustrent l’importance de l’inclusion et de la participation des masses laborieuses et de la jeunesse prédominante dans les processus de développement ambitieux, de changements radicaux à l’échelle des nations. Dans le contexte spécifique du Sénégal, outre la redéfinition nécessaire des missions des démembrements de l’administration centrale en vecteurs du changement, l’urgence revient au déploiement de la coalition des partis porteurs du Projet sur l’ensemble du territoire national. Dans cette perspective, il serait sans doute indiqué de réfléchir sur des formes d’organisation populaires innovantes, adaptées aux réalités sociales, culturelles et anthropologiques du pays.
La connaissance des réalités sociales et politiques est la condition préalable de l’efficacité de l’action politique. Le mimétisme des élites africaines est la tare congénitale qui a pendant longtemps brimé l’esprit d’initiative et de créativité sur le continent. Il s’explique en grande partie par la perte de la confiance en soi voulue et entretenue par l’africanisme européocentriste, fer de lance idéologique du néocolonialisme occidental. Le dénigrement systématique de toute pensée révolutionnaire africaine, la falsification de l’histoire du continent à coup de publications tendancieuses, de matraquage idéologique et de propagande médiatique, avec la complicité de certaines élites du continent, ont pendant longtemps exercé une influence négative dans les productions intellectuelles africaines, sciemment orientées vers des problématiques banales et insipides, sans intérêt véritable pour le destin de l’Afrique. On assiste aujourd’hui à un renversement de paradigme avec la prise de conscience massive de la jeunesse africaine acquise à l’influence des penseurs réformistes africains et diasporiques.
Les politiques économiques et sociales appliquées sur le continent ne peuvent plus continuer à faire abstraction des réalités locales, en répétant de manière psittacique le catéchisme apocryphe du développement économique. Ces politiques conçues de l’extérieur pour les Africains, avec la complicité des organisations multilatérales, ont contribué au maintien voire à la consolidation de la main mise extérieure sur les ressources du continent.
La compétence : si la détermination et la connaissance sont nécessaires à l’action politique, elles ne sont pas pour autant suffisantes. La compétence à travers l’expertise et le leadership, sont le pendant de la détermination dans l’action politique. La compétence existe, à condition de savoir la dénicher, non pas dans la logique perverse de la transhumance, mais plutôt dans une approche purement utilitaire, technique voire technocratique, débarrassée des considérations partisanes. Elle est disponible à l’échelle du pays, dans le continent, en diaspora voir à l’échelle mondiale, à la seule condition qu’elle concoure à la préservation et à la défense des intérêts nationaux et au développement du pays. La compétence peut aussi se trouver dans les camps adverses de l’échiquier politique. Elle peut être sollicitée dans le cadre d’une politique d’ouverture, probablement nécessaire pour relever ensemble les défis immenses du développement. Le consensus qu’induit cette ouverture est aux antipodes de la pratique dégradante et avilissante de la transhumance politique, car il reposerait sur l’adhésion à un projet et à des principes, et non à l’infame débauchage de personnalités politiques et intellectuelles aux convictions volatiles, promptes à renier leurs idéaux pour des strapontins ministériels ou des positions de sinécure.
Enfin, le courage est la véritable locomotive du changement, en particulier dans le contexte africain, où les velléités d’indépendance réelles manifestées dans le passé ont très souvent été réprimée dans le sang par l’ancien maitre colonial, avec la complicité de leurs agents locaux, comme l’illustre le tableau de chasse macabre de la Françafrique : Ruben Um Nyobée, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Barthélemy Boganda, Hamani Diori, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi, etc., tous assassinés pour le seul tort d’avoir voulu accéder à une pleine souveraineté de leur pays. Avoir l’ambition de défendre sa souveraineté c’est assurément s’exposer à des manœuvres de déstabilisation criminelles. Outre la nécessité de se protéger et de renforcer le renseignement étatique, notamment par la diversification des partenaires internationaux, le meilleur rempart à la déstabilisation demeure le soutien massif de la population à la politique gouvernementale. A cet égard, la confédération des pays de l’AES a démontré que l’union des Etats pouvait constituer un puissant bouclier protecteur face aux velléités d’agression. La menace d’invasion qui pesait sur le Niger par les troupes de la CEDEAO s’est rapidement dissipée face à la solidarité inconditionnelle des deux autres pays de l’alliance, conformément aux dispositions de la charte du Liptako-Gourma.
Le discours moins incisif des nouvelles autorités en responsabilité des affaires de l’Etat contraste avec la verve révolutionnaire entretenue durant la phase de conquête du pouvoir. Cela peut aisément se comprendre. Aussi, le rythme des réformes engagées peut paraitre peu soutenu par rapport à l’ampleur des urgences et à l’étendue des défis, pendant que certaines déclarations, particulièrement à l’endroit de l’AES, sont simplement incomprises. Ces préoccupations légitimes ne doivent pas pour autant se traduire en un soupçon de renoncement ou en des invectives désobligeantes, car aucun élément palpable ne conforte l’idée d’un quelconque renoncement. Au contraire, l’heure est plutôt à la solidarité et à la mobilisation, à la réflexion et à la créativité, pour soutenir les reformes promues par le Pastef, qui ont suscité l’adhésion de millions de Sénégalais et d’Africains. Le rappel des engagements aux autorités est une exigence démocratique mais aussi un acte patriotique, car la réussite du Projet sera une fierté nationale et continentale. Ce qui peut apparaitre comme des hésitations peut aussi être compris comme le temps de la réflexion et de l’apprivoisement du nouvel environnement du pouvoir.
Mais d’ores et déjà, la résistance victorieuse portée contre la folle dérive autocratique de l’ancien régime, avec ce qu’il charriait d’arbitraire, de tyrannique, d’impunité, de mauvaise gouvernance, de népotisme, de clientélisme, somme toute, de mépris du peuple, ouvre des perspectives crédibles vers une gouvernance sobre et intègre de la politique intérieure du pays.
Sur le plan international, la visibilité de la politique gouvernementale se pose, notamment sur les questions de souveraineté économique, militaire et politique, qui ont une incidence majeure sur la politique intérieure de redressement économique et social. Là également les interrogations légitimes ne doivent pas se traduire en un procès en renoncement en tout état de cause prématuré, car le temps des négociations diplomatiques, c’est aussi le temps de la discrétion, qui s’accommode difficilement des tambours médiatiques.
Une bonne communication gouvernementale sera sans doute nécessaire pour aplanir les incompréhensions, mais aussi pour soutenir la mobilisation et animer la dynamique du changement promu. Pour le reste, le temps nous édifiera.
Par Mounirou FALL
AVIS DE TEMPETE SUR LE FRANC CFA ?
Le sommet tenu juste après la mise en place de la Confédération des Etats du Sahel avec, à la clé une nouvelle approche des pays AES vers le renforcement de leur intégration et comme prochaine étape l’adoption d’une monnaie commune aux trois Etats.
La 9ème revue annuelle des « réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA » s’est tenue à Niamey le 16 juillet 2024. Ce sommet qui s’est tenu juste après la mise en place de la Confédération des Etats du Sahel avec, à la clé une nouvelle approche des pays AES vers le renforcement de leur intégration et comme prochaine étape l’adoption d’une monnaie commune aux trois Etats. Ce qui leur permettra, sous peu, de disposer du levier de leur « politique monétaire ».
Le Burkina Faso a déjà donné le ton par l’adoption en séance du conseil des ministres du 17 juillet 2024 un nouveau Code des douanes et Code fiscal. Cette évolution n’est pas sans secouer la zone F CFA qui perd ainsi trois de ses huit membres. En effet, l’Union Douanière, premier palier de l’intégration économique et monétaire au niveau UEMOA est remis à plat.
Les répercussions de ce détachement monétaire AES sont différemment appréciées selon que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre de cette zone monétaire. Si pour les Etats AES, après un tassement de leur économie, une croissance nette est attendue avec comme principal levier l’adoption d’un taux de change flottant. En revanche, pour les 5 autres Etats de l’UEMOA, au vu de la rigidité des taux de change et des cordons douaniers et fiscaux mis en place, (TEC UEMOA absorbé par le TEC CEDEAO), leur marge de manœuvre reste ténue.
L’ancien espace CEDEAO risque de se retrouver avec pas moins de 10 différentes monnaies couplées à autant de politiques monétaires. Cette question éminemment technique face aux arguments politiques à tendance plutôt « souverainistes », met en exergue le fait que la monnaie est un important levier de pilotage de l’économie, à utiliser avec prudence et dextérité, pour accompagner les efforts de développement des pays. Le principale limite reprochée au CFA est liée à sa surévaluation, son inconvertibilité hors de sa zone et le manque de financement de l’économie, à cause de l’arrangement institutionnel entre le Trésor public français et l’arrimage du franc CFA à une monnaie forte qui constitue la principale limite technique reprochée au F CFA.
EVITER LA DOLLARISATION DE L’ECONOMIE
L’expérience de beaucoup de pays montre, en effet, que lorsque les déséquilibres du marché financier atteignent un certain niveau et la monnaie perd de la valeur, beaucoup d’agents économiques substituent d’autres monnaies plus stables à la monnaie nationale. Ce phénomène est plus connu sous le nom de « dollarisation ». Le terme dollarisation décrit toute situation où deux monnaies ont en même temps cours légal dans un pays. Elle implique, en général, l’utilisation d’une monnaie forte (le Dollar ou le F CFA) en même temps qu’une monnaie nationale, souvent plus faible. La dollarisation peut prendre différentes formes qui consistent à utiliser une monnaie étrangère pour effectuer des transactions à l’intérieur du territoire national. La mise en place d’une monnaie commune AES servira dans un premier à un appel d’air pour un rush vers le F CFA comme monnaie de réserve des populations pour faire face aux produits importés de la zone UEMOA. Avec le décrochage, la vitesse de circulation du F CFA dans les pays AES (qui désigne la vitesse à laquelle la monnaie est échangée entre les agents économiques) sera impactée par les niveaux des prix des produits venant des 5 autres pays de l’UEMOA qui verront leur prix de vente augmenter drastiquement.
Le concept établit un lien direct entre la masse monétaire et l'augmentation du niveau des prix. Sur le court terme, la vitesse de circulation de la monnaie est considérée comme constant. la vitesse de circulation de la monnaie (tout comme le volume des transactions) est insensible aux variations de la quantité de monnaie. En effet, de manière mécanique, si les Etats AES sortent du F CFA, alors ou bien les prix, ou bien le nombre de transactions, ou bien les deux à la fois, s’emballent pour une période parce que l’ensemble des prix de biens de consommation originaires de la zone CFA seront devenus onéreux par rapport à la nouvelle monnaie. Ce phénomène aboutit une hausse continue du niveau des prix qui dévalorise constamment toute unité monétaire nominale, ce qui incite les agents à s'en séparer rapidement.
C’est pour cela que la saisie de plus de 7 milliards de F CFA en faux billets au Burkina Faso, le 15 juillet dernier, n’est pas un bon signe. Le saut vers l’inconnue au niveau des population les ramènera, dans un premier temps, vers un réflexe de thésaurisation des devises que sont devenus le F CFA. Cependant, les ressources minières des Etats de l’AES (Uranium, Or, …) du fait de la prégnance de ces facteurs structurels, ont une forte compétitivité internationale, au-delà du taux de change réel. En effet en considérant certains indicateurs directement liés aux exportations et à l’investissement, leurs économies restent compétitives par un dynamisme réel du secteur des exportations, que l’on peut mesurer de deux différentes façons :
i) l’indice davantage comparatif révélé et
ii) le niveau de diversification et de complexité de l’économie.
L’indice de l’avantage comparatif révélé montre, pour un produit déterminé -uranium, or, comment les exportations d’un pays donné évoluent par rapport à la moyenne mondiale. La compétitivité internationale des pays de l’AES pays en question s’améliore si la valeur de l’indice est supérieure à 1, indiquant une croissance plus forte des exportations de produits transformés du pays, par rapport à la moyenne mondiale. Quant au niveau de diversification de l’économie, il peut être saisi par plusieurs indicateurs, dont notamment, le niveau de concentration des exportations et de la production, le niveau de complexité des produits exportés. Lorsqu’on combine ces deux critères, les pays AES, ont un avantage comparatif révélé sur un nombre de produits agricoles et miniers. Or ces produits sont caractérisés par une forte demande avec des prix élevés. C’est donc dire que le taux de change joue un rôle crucial par rapport aux performances des économies de la zones, en termes de compétitivité internationale ainsi que sur le financement, l’intégration économique. En effet, les critères de convergence de l’UMOA ainsi que le corset de l’arsenal réglementaire de la gestion des finances publiques bloquent les initiatives de financement des déficits budgétaires des Etats membres et le recours systématique aux émissions de titres publics pour en assurer le financement.
En effet, les pays de l’AES disposent des plus importantes réserves minières et pétrolières de la zone UEMOA, dont l’exploitation pourrait booster leurs économies selon l’atlas détaillant 24 substances, telles que le tungstène, l’antimoine, le zirconium, le cobalt, et bien d’autres publiées par le BRGM. La question de la gestion transparente des ressources minières revient avec insistance à la lumière de l’agitation autour d’une production exponentielle d’uranium et de pétrole nigérien interdit de transit par les autorités béninoises pour fait de blocus lié au changement de régime en place.
Quid des 5 Etats restant à l’UEMOA
La monnaie est une question de pouvoir. Le FCFA est né dans la mouvance des Accords de Bretton Woods, et sa non-pertinence est toujours d’actualité. Cela interroge l’indépendance des pays de la zone Franc et sa capacité à se prendre complètement en main sur le plan monétaire. les politiques qui dirigent les 5 autres pays restant dans l’UEMOA ne semblent toujours pas prêts à prendre le risque politique et économique d’une réelle souveraineté monétaire.
Le corset des 3,5% de déficit budgétaire à financer est l’élément utilisé par les détracteurs de la zone CFA qui trouvent dans ces arrangements institutionnels serait l’élément bloquant du financement de la croissance. La gestion des réserves de devises des pays membres de la zone Franc fait l’objet de plusieurs critiques. En contrepartie de la « garantie de convertibilité » que le Trésor français accorde au FCFA, nos États sont tenus de déposer dans des comptes d’opérations ouverts au Trésor français 50 % de leurs avoirs extérieurs nets (la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont chacune un compte d’opérations). Entre 2017 et 2021, le volume de réserves de change des pays de la zone UEMOA a tourné autour de 9000 milliards de FCFA (BCEAO). Ce qui fait environ 18 milliards de dollars pour les huit pays.
Les avoirs extérieurs déposés dans les comptes d’opérations sont rémunérés au taux de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne (BCE) pour la quotité obligatoire des dépôts (50 %), et au « taux minimum » des opérations principales de refinancement de la BCE pour les avoirs déposés au-delà de la quotité obligatoire de 50 %, dans les cas où les Banques centrales africaines souhaitent centraliser leurs avoirs extérieurs auprès du Trésor français au-delà de ces 50 % prévus par les textes. En revanche, si le compte devenait débiteur, les importations hors de chaque zone monétaire des États africains seraient facturés par la France et les pays africains seraient alors tenus de verser à la France des intérêts débiteurs ! Ce corset des réserves déposées auprès du Trésor français auraient pu être rapatriées pour financer les énormes besoins en infrastructures.
La contribution de l’industrie extractive en tant que fournisseur de produits stratégiques pour les pays industrialisés, la priorité accordée à ces ressources au point de vue des politiques, l’insuffisance des revenus tirés pour l’Afrique de l’Ouest et la nature parcellaire de cette industrie demeurent depuis l’époque coloniale, des caractéristiques essentielles du paysage actuel. Les initiatives prises par les nouvelles autorités sont orientées vers la mitigation des limites des retombées des industries extractives et de transformation des matières premières, notamment le caractère parcellaire de l’industrie extractive héritée de la colonisation et qui s’est soldé par des échecs. Il est temps pour nos pays de réajuster le tir.
Mounirou FALL
Ancien Secrétaire Permanent
Programme Indicatif Régional Afrique de l’Ouest, 8ème FED
Commission UEMOA
ENCADRÉ 1
MAITRISER SA POLITIQUE MONETAIRE POUR UN FINANCEMENT INFLATIONNISTE DE LA CROISSANCE
Détenir les leviers de sa politique monétaire permet aux Etats de disposer de la latitude des orientations en faveur de la croissance de l’économie productive. Elle permet de structurer son économie selon ses propres orientations. La croissance du produit global suppose un effort massif d’investissement, qui aboutit à l’allongement des décalages entre les flux réels et les flux monétaires. Alors que le financement non inflationniste de la croissance (limite du déficit budgétaire à 3,5% comme imposé par l’UMOA) réclame une austérité. Cette rigidité structurelle, limite les niveaux de la consommation. Aussi, les risques monétaires normaux de la croissance sont-ils souvent accrus par des obstacles structurels, reflétant les cadres institutionnels de chaque économie.
D’un autre côté, lorsque le pays détient les rênes de sa politique monétaire, il peut lever les principaux obstacles à l’ajustement de l’offre et de la demande et la rigidité du marché de la main-d’œuvre. L’écart inflationniste permet alors de localiser les tensions et de déceler les répercussions inflationnistes de l’investissement en fonction de la situation du marché de l’emploi. Le « mur du plein emploi » - en termes Keynésiens- crée un blocage de la production, qui multiplie les risques inflationnistes normaux de l’investissement. Aussi, les risques monétaires spécifiques de l’investissement résultent de la multiplicité des goulots d’étranglement et des risques accrus de blocage de la production. La décision de privilégier les investissements dans tel ou tel secteur résultera d’une décision du Chef de l’Etat en fonction des orientations que l’on veut donner à l’économie nationale. Cela permettra de lever les rigidités de la production. Avec les découvertes et renégociations des concessions autour de ressources minières et minérales, le levier monétaire permettra à l’Etat du Sénégal de disposer directement des ressources issues de l’exploitation et/ou la transformation locale puis de l’exportation des nos ressources.
ENCADRÉ 2
DEMENTELEMENT DU CORDON DOUANIER COMMUNAUTAIRE :
LE TEC OUT AU BURKINA FASO
Le Burkina a donné le ton en sa réunion du Conseil des ministres en date du 17 juillet 2024, remettant en question l’Union douanière commune ainsi que les dispositifs du Tarif Extérieur Commun – TEC – de l’UEMOA ainsi que tout le système de compense et de péréquation au niveau des cordons douaniers des huit Etats. Une nouvelle loi portant Code des douanes et Code fiscal a été adoptée par l’état burkinabé. Pour mémoire, le cordon douanier appelé TEC avait été institué pour que toute marchandise importée par les pays membres puisse payer à son point d’entrée communautaire un seul tarif extérieur. Ces sommes payées sont ensuite réparties par un système de péréquation aux autres Etats (destinataire final comme pays de transit de la marchandise). Pour le cas des pays enclavés -Burkina Faso, Mali ou Niger- ces derniers ont toujours été les moins privilégiés par ce système lié au règlement n° 08/2007 du 06 avril 2007 portant adoption de la nomenclature tarifaire et statistique de l’union économique et monétaire ouest africaine basée sur la version 2007 du système harmonise de désignation et de codification des marchandises. En effet, l’article 9 du TEC régional UEMOA stipule que « Les Parties contractantes ne prennent, par la présente Convention, aucun engagement en ce qui concerne le taux des droits de douane ».
La CEDEAO aussi qui a mis en place son TEC CEDEAO en 2015, à l’échelle des 15 Etats membres sur la base des textes de l’UEMOA élargis aux autres pays non-membres impactant de ce fait la mobilisation des ressources fiscales. LE TEC CEDEAO absorbe le TEC UEMOA. Aussi le TEC se positionne comme une des étapes de la mise en place d’un marché commun et l’adoption d’une monnaie unique. Cela passe par l’établissement d’une Union douanière et d’une monnaie commune. C’est pourquoi, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement avait adopté le TEC CEDEAO qui se caractérise par la création d’une 5ème catégorie ou 5ème bande tarifaire intitulé « Catégorie 4 : biens spécifiques pour le développement économique » qui s’ajoute aux quatre catégories du TEC UEMOA.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
L’AFRIQUE ATLANTIQUE : ENTRE MENACES ET OPPORTUNITES
Alors que l'Otan célébrait ses 75 ans autour de questions sécuritaires, une conférence au Maroc plaçait l'Atlantique africain au cœur du développement économique du continent, avec le projet d'unir par des infrastructures les pays sahéliens à l'océan
Au moment où l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) célébrait ses 75 ans à Washington D.C. en présence de 37 chefs d’Etat ou de gouvernement sur fond de bruits de bottes en Ukraine, une conférence s’ouvrait du côté de Dakhla, au Maroc : «Vision d’un Roi, l’Afrique atlantique, pour une région inclusive, intégrée et prospère» par le groupe media Le Matin. Le ton y était moins sécuritaire qu’à Washington et pointait clairement cet Atlantique africain trop souvent négligé dans l’agenda diplomatique, alors que les enjeux y sont gigantesques. On s’y enthousiasmait pour la nouvelle initiative de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, dévoilée en novembre 2023 et dont l’essentiel consiste à offrir un accès à l’Atlantique à quatre «pays frères» sahéliens : le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Les populations de ces pays durement frappés par le terrorisme depuis plus de vingt ans, souffrent également de l’impact des sanctions. La mise à disposition des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires devrait leur offrir des perspectives économiques nouvelles. Bien sûr, il faudra aller dans les détails, redoutables comme la définition des priorités stratégiques, l’intégration de projets déjà en cours comme le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, la Grande Muraille Verte, l’harmonisation des mécanismes de gouvernance maritime et bien sûr, la question des financements pour soutenir la modernisation des infrastructures.
C’est pour cela que l’initiative atlantique marocaine est à la fois un plan de développement et un plan de paix.
On se souvient de l’avertissement de Macky Sall, ancien Président du Sénégal, qui sait ce qu’il coûte de protéger la frontière sénégalaise des incursions terroristes : «Leur objectif, avait-il dit dans un entretien sur Rfi le 23 février 2021, est d’atteindre l’atlantique.» C’est le vieux projet terroriste, de la mer Rouge à l’Atlantique. Et pour cause : l’Atlantique est un espace stratégique de piraterie où, avec les 4000 bateaux qui passent chaque jour, la connexion se fait avec les réseaux sud-américains de trafic de drogue, indispensables pour s’enrichir et équiper leurs troupes. Dès lors, il ne faut pas s’étonner des attaques sur la côte du Golfe de Guinée, au Togo ou en Côte d’Ivoire. L’Atlantique, il faut donc y arriver avant eux.
Au-delà de la géographie, il y a aussi l’histoire et ses leçons. Les Africains de l’intérieur ne peuvent s’en sortir sans accès à l’Atlantique. Ils connaissent le prix de l’océan. En témoigne l’histoire de l’Empire toucouleur de El Hadj Omar et de l’Empire Wassoulou de Samori. Les deux héros africains du XIXème siècle, face à l’inéluctable avancée de la conquête coloniale européenne, auront tout fait pour «capter, avant qu’il ne fût trop tard, l’initiative politique et la conserver entre des mains africaines», selon les mots de l’historien Joseph KiZerbo dans son Histoire générale de l’Afrique (Hatier, 1972). Asphyxiés, ils auront cherché désespérément à dépasser la continentalité de leurs territoires par une ouverture sur l’océan. Ils avaient compris que l’Atlantique était leur seul salut. El Hadj Omar Tall dont l’empire couvrait une partie des territoires actuels du Sénégal, de la Guinée, la Mauritanie et du Mali, et qui avait pour ambition de libérer les opprimés de la tutelle de l’aristocratie et de la traite négrière tout en unifiant le Soudan d’alors, va se heurter dans sa progression aux troupes de Faidherbe avant d’échouer à Matam et de disparaitre dans les falaises de Bandiagara en 1869. Son fils et successeur à la tête de l’empire, Ahmadou, échouera pour les mêmes raisons : en refusant l’alliance offerte par Samori, fondateur de l’Empire Wassoulou, un autre espace enclavé couvrant une partie des territoires actuels de la Guinée, du Mali et le nord de la Côte d’Ivoire, il précipite sa défaite. Seul face aux Français à partir de 1880, Samori, malgré sa ténacité, illustrée par la bataille de Woyo-Wayankô, le 2 avril 1882, est pourchassé alors qu’il n’aura de cesse de se diriger vers la côte jusqu’à sa capture le 29 septembre 1898 par le commandant Gouraud et son exil final au Gabon.
L’échec de ces héros ouvrira la voie à la colonisation. L’importance stratégique de l’Atlantique telle qu’enseignée par l’histoire demeure.
L’Atlantique, c’est toujours le deuxième des cinq océans en taille, après le Pacifique. Elle couvre 17% de la surface de la terre et un quart de l’espace maritime mondial. Plus d’une centaine de pays sur trois continents bordent l’océan, et parmi lesquels la première puissance mondiale (les Etats-Unis), d’autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (dont le Royaume-Uni et la France), des puissances latino-américaines (comme l’Argentine et le Brésil). Du côté africain, l’Atlantique abrite 23 nations côtières, du Maroc à l’Afrique du Sud en passant par le Sénégal, pointe la plus occidentale du continent africain, le tout constituant 46% de la population du continent, 55% de son produit intérieur brut et 57% de son commerce. La zone contient également une grande quantité de ressources naturelles dont le pétrole. D’espace à civilisation atlantique, comme a fini par le devenir l’Otan dont les pays membres sont unis par un sentiment de solidarité militaire, il y a tout de même un monde. C’est pourtant le défi que doivent relever les pays de l’Atlantique africain.
Aujourd’hui comme hier autour de l’Atlantique, les enjeux sont autant des menaces que d’opportunités. La maritimité demeure en effet une affirmation de puissance comme en atteste la violence des zones de tension où se jouent les questions de souveraineté maritime, comme entre le Nigeria et le Cameroun au sujet de la presqu’île de Bakassi jusqu’en 2008, entre le Ghana et la Côte d’Ivoire jusqu’en 2017, le Sénégal et la Guinée-Bissau jusqu’en 1995 ou encore entre le Gabon et la Guinée équatoriale au sujet de l’île de Mbanie. Cette lutte d’influence se joue essentiellement autour du contrôle des zones exclusives maritimes, des détroits, des caps et des canaux, entre Etats qui rivalisent pour l’exploitation de gisements énergétiques. Le droit de la mer, issu de la Convention des Nations unies de Montego Bay sur le droit de la mer de 1982, ne suffisant pas toujours pour les abriter, c’est un espace stratégique qui n’échappe pas à la militarisation par les Etats désireux d’y étendre leur souveraineté.
Pour un pays comme le Sénégal, les pratiques de pêche illégale qui épuisent les stocks halieutiques sont le principal défi. Le règlement de cette question, cruciale pour les 600 000 Sénégalais qui vivent de la pêche, est d’ailleurs l’un des principaux engagements du Président Diomaye Faye pour renégocier les accords et sanctionner les chalutiers étrangers, notamment chinois et turcs, qui, sous pavillon sénégalais, cherchent à échapper à la réglementation. Selon le rapport 2022 de l’Environmental Justice Foundation, «la flotte chinoise de haute mer -de loin la plus grande au monde, capture environ 2,35 millions de tonnes de fruits de mer chaque année -selon certaines estimations, environ la moitié du total des captures en eaux lointaines de la Chine- évaluées à plus de 5 milliards de dollars»
Les zones indépendantes, considérées comme un «bien commun», apparaissent également comme le foyer d’une nouvelle mobilisation à travers la sauvegarde de la biodiversité. Ainsi, c’est après deux décennies de négociations qu’a été adopté le 19 juin 2023 l’accord «historique» sur la protection de la biodiversité marine au-delà des zones de juridiction nationale par la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine.
Conscientes de ces atouts, les institutions africaines ont élaboré un cadre d’action autour de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 et la Charte africaine sur la sûreté, la sécurité maritime et le développement, proclamé «2015-2025, Décennie des mers et des océans d’Afrique» et décidé que le 25 juillet serait désormais «Journée africaine des mers et des océans». C’est que les enjeux autour de l’économie bleue sont capitaux en Afrique alors que la transition énergétique maritime, la révolution portuaire et les transports maritimes, les activités halieutiques et énergétiques avec de nombreuses découvertes (notamment au Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana) et les câbles sous-marins bouleversent les économies africaines maritimes de manière spectaculaire. La gouvernance de l’océan est un défi majeur qui reste encore à relever pour les Etats africains au moment où la première puissance navale du monde, les Etats-Unis, viennent de lancer, le 18 septembre 2023 à l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, un nouveau Partenariat pour la coopération atlantique. Près de la moitié (15) des 32 pays atlantiques membres de ce Partenariat sont africains au moment de son lancement : Angola, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Mauritanie, Maroc, Nigeria, République du Congo, Sénégal, Togo. Ce Partenariat pour la coopération atlantique ne doit cependant pas être un simple instrument au service de la rivalité entre les grandes puissances. Il peut soutenir les Etats africains qui sont à la tâche pour maximiser la coopération portuaire, le déploiement des ports intelligents, les leviers touristiques, au moment où le continent lance la plus grande zone de libre-échange au monde. Sur le plan politique, l’Atlantique africain, ce sont 20% des voix à l’Onu, mais sans coordination entre ces pays côtiers, l’Atlantique africain est un lion sans dents.
Là encore, l’histoire nous enseigne que l’Atlantique n’a pas toujours été une promesse
Nous qui avons grandi sur la corniche sénégalaise, l’Atlantique et sa belle côte ont d’abord été des espaces de jeux pour les enfants insouciants que nous étions, un marché pour nos mamans qui venaient s’approvisionner en poissons, un espace professionnel pour nos familles issues de générations de pêcheurs. En arrière-fond, toujours l’île de Gorée pour nous rappeler que l’Atlantique a englouti bien des nôtres, épicentre d’une traite qui a déshumanisé l’Afrique pendant cinq siècles. Pour faire communauté, l’Atlantique doit devenir un espace de coopération mémorielle, avec les diasporas du Brésil aux Caraïbes au premier plan, et pourquoi pas entre musées côtiers porteurs de cette mémoire, du Musée des civilisations noires de Dakar au nouveau Musée international afro-américain de Charleston (Etats-Unis), au Mémorial à l’abolition de l’esclavage de Nantes (France). Alors que demain, 25 juillet, la communauté internationale célèbre la «Journée africaine des mers et des océans», tout, de l’histoire à la géographie, rappelle la centralité de l’Atlantique.
Rama Yade est Senior Director, Africa Center Atlantic Council.
Par Demba Moussa Dembélé
LA BARBARIE DE L’OCCIDENT COLLECTIF ET LE MARTYRE DU PEUPLE PALESTINIEN
Voilà bientôt dix mois que la barbarie de l’Etat sioniste et de ses soutiens occidentaux s’abat sur le peuple palestinien de Gaza. Tous les appels au cessez-le-feu ont été vains. De même que les injonctions de la Cour internationale de justice.
Voilà bientôt dix mois que la barbarie de l’Etat sioniste et de ses soutiens occidentaux s’abat sur le peuple palestinien de Gaza. Tous les appels au cessez-le-feu ont été vains. De même que les injonctions de la Cour internationale de justice. L’Etat sioniste continue son entreprise de génocide à grande échelle sous les yeux du monde entier.
Génocide en plein jour
A ce jour, on compte plus de 39.000 Palestiniens tués, dont 70% composés de femmes et d’enfants. Il y a plus de 90.000 blessés sans compter les milliers ensevelis sous les décombres des maisons, des écoles, des hôpitaux et des lieux de culte. Il n’y a plus d’hôpitaux fonctionnels. Pas d’écoles, ni universités. Tout a été détruit par la soldatesque sioniste assoiffée de sang. La famine a emporté la vie de centaines de personnes et provoqué des séquelles à vie chez des centaines d’autres, notamment chez les enfants.
Tout cela se déroule sous les yeux du monde entier, en plein jour. Dans les temps anciens, les génocides se déroulaient à l’abri des regards, presque en cachette. C’est après que le monde découvrait l’horreur, l’ignominie. Mais dans le cas de Gaza, le génocide se déroule sur nos écrans chaque jour, chaque heure, chaque seconde !
Complicité de l’Occident collectif
Et ce génocide se déroule avec la complicité, voire le soutien actif, de l’Occident collectif. En vérité, les Etats-Unis et certains de leurs alliés, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne, participent activement au génocide de par leur soutien militaire, financier, diplomatique et politique à l’état sioniste. On sait que c’est la fourniture régulière d’armes et de munitions de la part des Etats-Unis qui permet à Israël de continuer à commettre d’horribles massacres quotidiens sur des femmes et des enfants innocents. C’est le soutien diplomatique des Etats-Unis aux Nations-Unies qui a empêché l’adoption de Résolutions par le Conseil de Sécurité appelant à un cessez-le-feu et à l’acheminent de l’aide humanitaire. C’est donc le soutien indéfectible des Etats-Unis qui explique la défiance du génocidaire Netanyahou à l’égard de la « communauté internationale », y compris la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale.
Le soutien multiforme des Etats-Unis et de l’Occident collectif au génocide à Gaza met à nu la nature barbare des « valeurs occidentales ». Ces pays, qui prétendent donner des leçons en matière de droits humains, sont aujourd’hui des complices actifs des violations les plus abjectes de ces droits à Gaza. Ils ont défendu Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) quand l’Afrique du Sud a porté les accusations de génocide devant cette juridiction des Nations-Unies. Pire, les Etats-Unis sont allés plus loin en menaçant l’Afrique du Sud de représailles. Quand le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’émission de mandats d’arrêt contre les génocidaires Benjamin Netanyahou et le chef de l’armée sioniste, les Etats-Unis ont dénoncé une telle décision et menacé la CPI. Pour démontrer leur détermination à soutenir Israël, ils ont invité Netanyahou à venir s’adresser aux deux chambres du Congrès à Washington le 24 juillet!
Par ailleurs, les athlètes de l’Etat génocidaire d’Israël vont participer aux Jeux Olympiques de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août, comme si de rien n’était ! Et cela malgré une campagne internationale, appelant à exclure ce pays, et signée par des dizaines de milliers de personnes à travers le monde. Et pourtant, quand l’opération russe a commencé en Ukraine, les sportifs russes de toutes les disciplines ont été bannis par toutes les instances sportives internationales, à commencer par la FIFA et le CIO ! Cette différence de traitement illustre de manière flagrante la politique de deux poids, deux mesures et la profonde hypocrisie des pays occidentaux et des instances sous leur contrôle!
Solidarité avec le peuple palestinien
Face au soutien des Etats-Unis et de leurs alliés à la politique de génocide de l’Etat sioniste contre le peuple palestinien, les peuples du monde doivent renforcer leur solidarité agissante avec la Palestine, particulièrement avec la population martyre de Gaza. Au sein même de la bête immonde, c’est-à-dire dans les pays occidentaux, les étudiants et la jeunesse ont montré la voie avec des manifestations de rue, des occupations de campus universitaires et des affrontements avec la police. Ces jeunes manifestants sont la conscience du monde, surtout de leurs peuples face à l’ignominie et à la barbarie de ce qui se passe à Gaza.
Au Sénégal, un collectif d’organisations a demandé la rupture des relations diplomatiques d’avec l’Etat sioniste. C’est une demande légitime et appropriée. Compte tenu de son rôle sur la question palestinienne aux Nations-Unies, le Sénégal ne peut accepter de maintenir des relations diplomatiques avec un pays qui commet un génocide à la face du monde. Il est temps pour le Sénégal de montrer sa solidarité et son soutien au droit inaliénable du peuple palestinien à avoir un Etat viable sur les frontières de 1967 et avec comme capitale Jérusalem-Est. C’est le moment pour le gouvernement du Sénégal d’exprimer son indignation devant la barbarie sioniste. En plus de la rupture, d’autres actions doivent être organisées, parmi elles le boycott des produits fabriqués en Israël ou expédiés à partir de ce pays, la rupture de tous les contrats connus ou cachés avec des sociétés israéliennes, le gel de toute collaboration sur le plan culturel, académique et scientifique.
Au niveau continental, l’Union africaine ne doit plus accepter la candidature de ce pays comme « observateur ». Désormais, l’Union africaine doit se tenir aux côtés du peuple palestinien et condamner systématiquement toutes les politiques de l’Etat sioniste à son égard. L’Afrique doit traiter Israël comme un paria, un état d’apartheid qu’il est, et qui rappelle l’odieux système que le continent avait connu en Afrique du Sud.