SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 novembre 2024
Opinions
Par Me Jurain
ELITES, VOUS AVEZ DIT ELITES ?
Dans tous les pays du monde (ou presque, en tout cas dans toutes les démocraties), il est ce qu'il est convenu d'appeler des "élites". Ce sont des jeunes gens, ou jeunes femmes, bardés de diplômes, en général conscients de leur supériorité...
Dans tous les pays du monde (ou presque, en tout cas dans toutes les démocraties), il est ce qu'il est convenu d'appeler des "élites". Ce sont des jeunes gens, ou jeunes femmes, bardés de diplômes, en général conscients de leur supériorité, (si eux en sont convaincus, c'est déjà ça), et qui sont capables d'attendre dix ans, vingt ans, pour entrer dans le saint des saints cercle "gouvernemental". Pourquoi pas? Les postes qu'on leur attribue sont grassement rémunérés, mais en plus, ils ont un énorme (pas qu'un, d'ailleurs) avantage, que me résumait assez bien un de mes amis qui faisait partie de ce "troupeau", mais qui n'était pas dupe. Un jour, il me confiait: "as-tu remarqué que nous passons tout notre temps dans des conférences, qui ne servent a rien, où ce que l'on dit est souvent stupide?" heu...oui, ça je l'avais remarqué! Mais, rajoute t-il, t'es-tu intéressé aux lieux de ces conférences? Ça ne se passe jamais dans un petit village de la France profonde (ou du SENEGAL profond, pour ne pas faire de jaloux), non, c'est toujours NEW YORK, RIO DE JANEIRO, DUBAI, etc. Mais le pire, c'est que parce que nous avons décidé, nous, que nous étions exceptionnels, au dessus du lot, nous sommes intouchables. Souvent, un ministre dit n'importe quoi, ou pire, fait n'importe quoi: il n'est jamais sanctionné! Si vraiment ses bêtises sont plus grosses que lui, il quittera discrètement le gouvernement....Pour bénéficier d'une promotion bien plus avantageuse sur le plan pécuniaire! En FRANCE, deux ministres des finances se détachent du lot, sur ces cent dernières années: Antoine PINAY, il n'avait pas fait l'ENA ou autres grandes écoles, non, il dirigeait simplement une petite entreprise où l'on fabriquait des chapeaux, à côté de SAINT ETIENNE. Il n'avait pas de diplômes, mais il avait du bon sens, et il connaissait surtout les fins de mois difficiles, où il faut avant touts choses, assurer la paie de son personnel . Le deuxième, Monsieur Pierre BEREGOVOY, lui avait deux diplômes: le certificat d'études primaires, et un CAP d'ajusteur. Ils n'avaient ni l'un ni l'autre, la suffisance et l'arrogance de nos "élites" d'aujourd'hui, non, simplement du bon sens, et une vision des choses beaucoup plus terre à terre que livresque, mais combien plus juste!
Alors, oui, il faudra que les mentalités changent au pays, et très vite, et surtout, de gré, ou de force.
Pas plus tard que ce matin, j'entendais à la radio, un ex cacique du régime mafieux précédent, s'offusquer de ce qu'un "influenceur" aurait été mis en prison pour "offense au chef de l'état", qu'il s'agissait là d'un détenu "politique", et qu'il y avait actuellement trois détenus politiques, que c'était inadmissible dans un pays comme le notre! Pauvre choux, où était-il il y a un an, lorsque le SENEGAL décomptait pas moins de MILLE CINQ CENTS prisonniers politiques, qui n'ont jamais su pourquoi ils sont rentrés en prison, et qui n'ont encore moins su pourquoi ils en sont sortis!
Alors oui, Messieurs les politiciens, je crois qu'il faut tout reprendre concernant votre éducation : leçon numéro un: apprendre le respect, l'humilité, et la décence. Ces trois valeurs marchent de pair. Nous avons un Président, qui a été élu par une majorité écrasante des votants, dès le premier tour. On lui doit le respect, et respecter sa fonction. Tout simplement parce qu'il est NOTRE Président, qu'il représente non seulement notre pays, et une partie de nous-mêmes. L'insulter, c'est insulter le pays tout entier, et cela n'est pas acceptable. Pendant toute la durée de son -ou ses - mandats, le respect lui est dû, parce qu'il représente, de par la volonté du peuple, le pays, le drapeau, et une nation toute entière. Lorsqu'il ne sera plus président, le respect se méritera, car il sera départi de sa fonction, et c'est alors l'homme qui sera digne de respect -ou pas. si l'on découvre qu'il a mal agi pendant son magistère, et que les organes de contrôle et la justice du pays le condamnent pour malversations diverses ou autres détournements. Alors là, n'étant plus Président et ne jouissant plus de sa fonction, on pourra lui retirer le respect qu'on lui devait le temps de son magistère, et s'il était avéré qu'il se serait comporté comme un vulgaire voyou ou chef mafieux, alors là seulement, il deviendrait quelqu'un qui ne mérite aucun respect. Parce qu'à ce moment là, il redeviendrait un citoyen ordinaire, qui aurait des comptes à rendre au pays tout entier. Mais de grâce, laissons ce Président, notre Président travailler, d'autant que jusque là, et pour l'instant, il nous a démontré qu'il fait bien son travail, sans se soucier des critiques ou quolibets dont on peut supposer qu'il s'y attendait, car l'homme est intelligent, plus que d'autres que nous avons connus avant, et surtout, surtout, moins arrogant! Pour l'instant, nous pouvons dire que nous avons un bon Président, c'est une chance, et savourons cette chance, avec délectation, mais dans le respect dû à sa personne et sa fonction.
De même pour Monsieur le Premier Ministre: on aime ou on n'aime pas, c'est selon, mais parce qu'il occupe une fonction digne de respect, on lui doit le respect, et de par la fonction qu'il occupe, il représente une partie de nous-mêmes. Il ne s'agit plus de "SONKO", mais de Monsieur le Premier Ministre du SENEGAL.
Les mentalités doivent changer, car un Président, un Premier ministre, n'est rien sans la confiance et l'adhésion de tout un peuple derrière, il s'agit d'une seule et même équipe. Et je suis pour le moins "étonné" de ce que j'entends ces jours ci, ça et là. Il se dit que l'administration fiscale a déclenché de nombreux contrôles fiscaux, dans des petites et/ou moyennes entreprises: quoi de plus normal? Payer ses impôts est un acte civique, auquel toute personne est soumise: on ne peut pas se plaindre que les routes sont mal entretenues, si l'on fraude au niveau des impôts. Donc, que cela rentre -et vite- dans les mentalités de chacun d'entre nous, tout le monde doit payer ses impôts, en fonction bien sûr d'un barème qui exonère les plus pauvres d'entre nous, c'est évident. Mais l’assujettissement à l'impôt est une obligation qui concerne chacun d'entre nous. Et si je me réfère aux discussions qu'il m'est arrivé d'avoir avec des contrôleurs et/ou inspecteurs des impôts, lorsque je m'acquitte annuellement de cette tâche, il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire de ce côté là.
Alors, cette rupture, ce changement, nous l'avons voulu. Mais il faut en accepter les contraintes, et il nous appartient, à chacun d'entre nous d'en comprendre la valeur. Le changement, la rupture, ce n'est pas que pour les autres. Chacun d'entre nous doit apporter sa pierre à l'édifice. Je n'ai jamais entendu dire, Monsieur Ousmane SONKO, aujourd'hui Monsieur le Premier Ministre, dire à ses militants d'alors, qu'ils n'avaient qu'à dormir, et que les billets seraient là, sagement rangés sur la table à leur réveil. Non, je l'ai toujours entendu dire que la vie n'était pas un long fleuve tranquille, et que s'ils veulent que le pays leur appartienne, et bien il faut se retrousser les manches, travailler, souvent dur, et changer de mentalité, changer de logiciel. Je conseillerais vivement à ceux qui n'ont pas compris, de se le faire expliquer, mais vite, car alors l'incompréhension s'installera, et la machine gouvernementale se grippera, ce qui serait vraiment dommage, pour une fois que l'on a ici, au pays, les hommes qu'il faut là ou il faut, avec un projet d'avenir qui ne peut être que profitable à tous.
Mais ce changement s'impose à tous: nos dirigeants nous montrent la route à prendre, écoutons-les, suivons-les. Le temps des critiques viendra avec celui des échecs, s'il y en a. Je n'ai jamais entendu dire par Monsieur le Président de la République, ou Monsieur le Premier Ministre, qu'ils allaient faire des miracles. Non, je les ai toujours entendus dire qu'ils prônaient la rupture d'avec les habitudes antérieures détestables, qu'ils allaient s’affairer à mettre plus de justice sociale, plus de souveraineté sur le plan international, mettre fin à ces dominations étrangères détestables qui n'ont qu'un seul but, maintenir le pays dans un état de pauvreté pour permettre à ces puissances étrangères de continuer de s'enrichir sur le dos du peuple sénégalais. Voilà ce que moi, j'ai entendu, et je ne me suis jamais caché: ça me plait! Alors, arrêtons ces querelles intestines, quelle importance que le Président ait deux femmes c'est légal, et surtout c'est son problème personnel! Que le Président porte un boubou ou un costume trois pièces, ce n'est même pas son choix mais celui du protocole! Moi, ce qui m'intéresse, c'est la réussite de son projet, de leur projet.
Pour l'instant, cette équipe s'en sort bien, et même si il y a eu quelques petites erreurs de débutant ça et là, et bien, mon dieu, cessons de voir le verre à moitié vide, et faisons tout pour nous focaliser sur le verre à moitié plein. Eux sans nous, ils ne pourront rien faire, mais nous sans eux, nous ne sommes rien. Nous sommes tous dans la même pirogue, et que ceux qui voudraient à tout prix la faire chavirer se disent qu'ils auront toutes les chances de faire partie de la liste des noyés. Donc, le mieux est de comprendre que nous avons changé d'ère, et si chacun contribue à la réussite de ce projet, et bien, c'est tout le monde qui en profitera. Il faut changer de mentalité, et c'est peut être là le plus dur qui reste à faire.
Mais à coeur vaillant, rien d'impossible. C'est à chacun d'entre nous, individuellement, de le comprendre, et de faire ce qu'il faut pour parvenir au résultat. La confiance est là, c'est déjà un beau début. Continuons!
Par N. Finkelstein
JE SUIS ISRAËL
Je suis venu dans un pays sans peuple pour un peuple sans terre. Les gens qui se trouvaient ici n'avaient pas le droit d'être ici, et mon peuple leur a montré qu'ils devaient partir ou mourir, rasant 400 villages palestiniens...
Impact.sn |
N. Finkelstein |
Publication 29/07/2024
Je suis venu dans un pays sans peuple pour un peuple sans terre. Les gens qui se trouvaient ici n'avaient pas le droit d'être ici, et mon peuple leur a montré qu'ils devaient partir ou mourir, rasant 400 villages palestiniens, effaçant leur histoire.
Je suis Israël. Certains de mes collaborateurs ont commis des massacres et sont ensuite devenus Premiers ministres pour me représenter. En 1948, Menachem Begin était à la tête de l'unité qui massacra les habitants de Deir Yassin, dont 100 femmes et enfants. En 1953, Ariel Sharon a dirigé le massacre des habitants de Qibya et, en 1982, a fait en sorte que nos alliés en massacrent environ 2 000 dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila.
Je suis Israël. Découpé en 1948 sur 78 % de la terre de Palestine, dépossédant ses habitants et les remplaçant par des Juifs d'Europe et d'autres parties du monde. Alors que les indigènes dont les familles ont vécu sur cette terre pendant des milliers d’années ne sont pas autorisés à revenir, les Juifs du monde entier sont les bienvenus pour obtenir la citoyenneté instantanée.
Je suis Israël. En 1967, j’ai englouti les terres restantes de la Palestine – Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza – et j’ai placé leurs habitants sous un régime militaire oppressif, contrôlant et humiliant tous les aspects de leur vie quotidienne. Finalement, ils devraient comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus et rejoindre les millions de réfugiés palestiniens dans les bidonvilles du Liban et de Jordanie.
Je suis Israël. J'ai le pouvoir de contrôler la politique américaine. Mon comité des affaires publiques américano-israéliennes peut faire ou défaire n’importe quel homme politique de son choix, et comme vous le voyez, ils rivalisent tous pour me plaire. Toutes les forces du monde sont impuissantes contre moi, y compris l’ONU puisque j’ai le veto américain pour bloquer toute condamnation de mes crimes de guerre. Comme Sharon l’a si éloquemment exprimé : « Nous contrôlons l’Amérique ».
Je suis Israël. J’influence également les grands médias américains et vous trouverez toujours des informations adaptées à mes préférences. J'ai investi des millions de dollars dans la représentation des relations publiques, et CNN, le New York Times et d'autres ont fait un excellent travail de promotion de ma propagande. Regardez d’autres sources d’information internationales et vous verrez la différence.
Je suis Israël. Vous, les Palestiniens, voulez négocier la « paix !? Mais tu n’es pas aussi intelligent que moi ; Je négocierai, mais je ne vous laisserai avoir vos municipalités que pendant que je contrôlerai vos frontières, votre eau, votre espace aérien et tout ce qui est important. Pendant que nous « négocions », j’avalerai vos sommets et les remplirai de colonies peuplées des plus extrémistes de mes extrémistes, armés jusqu’aux dents. Ces colonies seront reliées à des routes que vous ne pourrez pas utiliser, et vous serez emprisonnés dans vos petits bantoustans entre elles, entourés de points de contrôle dans toutes les directions.
Je suis Israël. J'ai la quatrième armée la plus puissante au monde, possédant des armes nucléaires. Comment vos enfants osent-ils affronter mon oppression avec des pierres, ne savez-vous pas que mes soldats n'hésiteront pas à leur faire sauter la tête ? En 9 mois à Gaza, j'ai tué 40000 civils d'entre vous et blessé 170 000 pour la plupart des femmes et des enfants , oui ! pour la plupart des civils ! et j'ai le mandat de continuer puisque la communauté internationale reste silencieuse. Ignorez, comme je le fais, les centaines d'officiers de réserve israéliens qui refusent désormais d'exercer mon contrôle sur vos terres et votre peuple ; leurs voix de conscience ne vous protégeront pas.
Je suis Israël. Tu veux la liberté ? J'ai des balles, des chars, des missiles, des Apaches et des F-16 pour vous anéantir. J'ai assiégé vos villes, confisqué vos terres, arraché vos arbres, démoli vos maisons, et vous réclamez toujours la liberté ?
Vous ne comprenez pas le message ? Vous n'aurez jamais la paix ni la liberté, parce que je suis Israël.
par Thierno Alassane Sall
ILS NOUS AVAIENT PROMIS LA RUPTURE DE L'ALLÉGEANCE À LA FRANCE
Rarement les JO n’ont autant symbolisé l’arrogance occidentale qui impose au monde sa vision unilatérale de la civilisation. Il est regrettable que notre président légitime cette vision du monde coloniale
Ils nous avaient promis la rupture de l’allégeance à la France, c’est bien parti. Le president Bassirou Diomaye Faye vient d’honorer sa 2ème visite en France (en seulement 3 mois de présidence) pour des événements folkloriques, ce qui contraste avec les nombreuses urgences de notre pays.
Rarement les JO n’ont autant symbolisé l’arrogance de l’Occident qui impose au monde sa vision unilatérale de la civilisation.
D’abord, exclure la Russie pour sa guerre en Ukraine tout en accueillant à bras ouverts Israël, soupçonné de génocide par le Procureur de la CPI et condamné par la CIJ.
Ensuite, interdire à certaines athlètes de porter le hijab, au mépris de la liberté de religion, tout en cautionnant des représentations blasphématoires lors de la cérémonie d’ouverture.
Il est regrettable que notre président légitime ces incohérences, cette vision du monde coloniale, centrée sur l’Occident, avec lesquelles il avait promis de rompre.
par Ousmane Sonko
THIAROYE 44 SERA REMÉMORÉ AUTREMENT DÉSORMAIS
La France doit revoir ses méthodes. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d'Africains assassinés après avoir contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent
Nous demandons au gouvernement français de revoir ses méthodes, car les temps ont changé !
D'aucuns ont salué comme une grande avancée la décision des autorités françaises d’accorder leur « reconnaissance » à six des soldats africains froidement abattus en 1944 au camp de Thiaroye par l’armée française. Une reconnaissance qui consiste à leur attribuer, à titre posthume, l’étiquette « mort pour la France ».
Pourquoi cette subite « prise de conscience » alors que le Sénégal s’apprête à donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir, avec la célébration du 80e anniversaire cette année ?
Je tiens à rappeler à la France qu'elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d'histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d'Africains trahis et assassinés après avoir contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent.
Thiaroye 44, comme tout le reste, sera remémoré autrement désormais.
PAR Moustapha Kamara
MULTIPLE PHOTOS
AUGUSTIN SENGHOR A-T-IL DROIT À UN CINQUIÈME MANDAT ?
Les statuts de la FSF datant de 2010 n'ont jamais été mis à jour, contrairement aux recommandations de la FIFA et de la CAF. Cet immobilisme nourrit les discussions autour d'une éventuelle nouvelle candidature du président sortant
Depuis quelques jours mon téléphone n’arrête pas de sonner pour une question récurrente ; la gouvernance de la FSF en l’occurrence le nombre de mandats auquel a droit l’actuel président. Maître Kamara, Augustin a-t-il droit à un 5e mandat consécutif ?
Le moins que l’on puisse dire c’est que les avis sont très partagés. D’aucuns pensent que l’actuel président peut se présenter indéfiniment donc à un 5e mandat au motif que les textes de la FSF ne s’y opposent pas. En effet, l’article 40 des statuts de la FSF précisent que « le président est élu par l’assemblée générale. Le mandat a une durée de 4 ans … et peut être réélu ». En outre, son bilan sportif avec les sélections nationales serait positif.
En face, d’autres pensent totalement le contraire. En effet, pour eux ou à tout le moins pour la majorité avec lesquels j’ai discuté, Augustin après 4 ans mandats consécutifs doit partir même s’ils reconnaissent des progrès durant notamment son 4e mandat. Au demeurant, il ne s’agit même pas de juger son bilan pour apprécier s’il reste ou pas, mais d’une question de principe, d’héritage et de tradition démocratique du Sénégal qui doit s’appliquer également en matière sportive.
Qu’est-ce que j’en pense ?
A vrai dire, pour ma part, la réponse est simple car si les statuts de la FSF restent vagues sur le sujet, pas à cause de leur imprécision mais à cause de leur ancienneté, les textes des fédérations internationales sportives comme la FIFA et CAF dont dépendent la FSF ou encore les textes français tranchent clairement la question.
En effet, les statuts de la FSF sur la question du nombre de mandats du président de la FSF datent du 22 avril 2010. Or, depuis 14 ans, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont de la gouvernance des fédérations sportives. Et comme d’habitude, les dirigeants de notre fédération ne se sont jamais mis à niveau malgré les promesses électorales de changer les textes. Nous subissons par conséquent, cet immobilisme statutaire dont « le seul véritable écueil demeure le nombre de mandats avec l’installation de véritables systèmes pérennisés par des modes électoraux souvent trop favorables pour les hommes en place ».
Force est de constater par ailleurs que le football local doit réinventer un modèle plus favorable à son vrai professionnalisme et donc à sa rentabilité.
Sur le plan international que ça soit dans certaines législations nationales ou les règlements sportifs des fédérations internationales ou grandes fédérations nationales, toutes disciplines confondues, les mandats sont limités à 3.
En effet, l’article 33 alinéa2 des statuts de la FIFA « Le président est élu par le Congrès. La durée de son mandat est de 4 ans … le nombre total de mandat du président est limité à 3 (consécutifs ou non) ».
En outre, l’article 22 alinéa 8a et 8b des statuts de la CAF précisent que « la durée du mandat du président est de 4 ans…Le président et les membres du COMEX ne peuvent être élus pour plus de 3 mandats consécutifs ».
En France, l’article 26 alinéa 4 des statuts de la FFF précise qu’« une même personne ne peut exercer plus de 3 mandats de président de FFF de plein exercice, qu’ils soient consécutifs ou non. »
Cet article est en réalité une application des dispositions de la loi n°2022-296 du 2 mars 2022 qui vise à favoriser la vie démocratique dans les instances dirigeantes des fédérations sportives et des ligues professionnelles qui s’applique aussi bien en matière de limitation de mandat, de parité que de transparence dans la déclaration de patrimoine et d’intérêts.
Par conséquent, ma réponse est non. L’actuel président de la FSF n’a pas à un éventuel 5e mandat, au regard de ce qui se pratique actuellement dans la gouvernance démocratique des fédérations sportives internationales et nationales. Et le Sénégal qui est l’une des plus grandes démocraties politiques au monde doit également l’être sur le plan sportif.
Maître Moustapha Kamara est Docteur en droit du sport, MBA management, Professeur à Paris Business School, avocat à la Cour.
par Djibril Ndiogou Mbaye
YORO DIA, LE PRÉSIDENT MONTRE LA LUNE, VOUS REGARDEZ SON PETIT DOIGT
Malgré un exercice irréprochable du président Diomaye face aux journalistes, vous avez décidé de revêtir votre tenue de fantassin, chair à canon décomplexé, pour porter la réplique. Vous n’avez ni le bon discours, ni la bonne méthode
« Quand on a rien à dire de plus important que le silence, on doit se taire » afin de laisser les honnêtes gens apprécier le chant des rossignols.
Malgré un exercice irréprochable du président Diomaye face aux journalistes, vous avez décidé de revêtir votre tenue de fantassin, chair à canon décomplexé, pour porter la réplique. Vous n’avez ni le bon discours, ni la bonne méthode.
Convoquer des vieilleries, et des cultures obsolètes qui n’ont pas fait leur preuve à leur propre époque. Aligner des litanies philosophiques, des théories économiques périmées ou inadaptables à nos réalités socio-économiques n’est pas la panacée.
En plus de ne pas être les nôtres et de ne partager aucune réalité historique ou sociale, vos invocations ne font qu’entériner votre déraisonnable propension à comparer des sociétés et des époques que tout sépare.
Ce qui a fonctionné au XIIIe siècle, en Amérique, sous une autre culture, n’a aucune chance de se reproduire littéralement au XXIe siècle, sous nos cieux et sous le magistère du président Diomaye Faye.
Vos références à « la révolte des barons anglais contre le Roi Jean Sans Terre en 1215, à la révolution française (injustice fiscale subie par le tiers Etat) », à la révolution américaine, à des théoriciens, philosophes ou autres hommes de sciences du siècle des lumières n’a rien de pertinent.
Cette semaine, pour tenter de torpiller la première interview du président de la République, vous avez revisité le musée des antiquités et avez troublé inutilement le sommeil de Chateaubriand et convoqué la « Magna carta » , pour remplir un texte vaseux, constitué d’une compilation de citations et de descriptions d’événements préhistoriques éloignés de nos réalités actuelles.
Sincèrement désolé si le président n’était pas habillé en "riding coat", redingote ou queue de pie, et n’avait pas un monocle à collier vissé à l’arcade sourcilière gauche. C’est juste que nous sommes au XXIe siècle et figurez-vous que le monde a changé, les hommes aussi.
Si après tout ce temps au pouvoir vous ne savez pas la destination des recettes fiscales, la situation est pire que ce que tout le monde imaginait de vous et de vos commanditaires.
On ne peut pas parler d’une pression fiscale, susceptible d’entraîner une révolution anglaise ou française au Sénégal, parce que le Sénégalais ne s’est pas encore appropriée la culture de l’impôt. Le contribuable sénégalais est encore à inventer ou tout au moins à parfaire.
Dans un souci de préparer les générations futures à plus de responsabilités fiscales, j’ai d’ailleurs proposé, dans une lettre au président et au premier ministre, d’inscrire au-dessus de chaque tableau de classe, dans chaque école du Sénégal, la phrase « Payer son impôt est un devoir civique ». Une meilleure implication fiscale de nos compatriotes permettrait à l’État de moins faire appel à l’emprunt et à mieux financer les insatiables besoins de notre exigeante communauté. Encore que votre affirmation selon laquelle toutes les grandes révolutions seraient dues à des raisons fiscales est d’une inexactitude historique et d’une légèreté intellectuelle déconcertante. La révolution française est due à une conjonction de causes politiques économiques et sociales beaucoup plus complexes. Pareil pour la révolution américaine qui a été causée par des raisons conjoncturelles et structurelles telles que les relations coloniales heurtées avec la Grande Bretagne, alors puissance impérialiste. On peut citer également des contentieux économiques, l’émergence d’une identité américaine et bien sûr l’influence mondiale des lumières, qui ont donné leur nom à ce grand siècle.
Citez au moins, de temps à autre, une de ces grandes révolutions africaines, l’Egypte, citez Thierno Souleymane baal, kocc Barma , cheikh Anta Diop ou des chercheurs plus contemporains tel que Youssou Mbargane Guissé. D’éminents intellectuels dont les études permettent de pouvoir nous affranchir de l’expertise inadéquate de la plupart des savants occidentaux.
Comment pouvez-vous convoquer la révolution industrielle pour dénigrer la politique fiscale de notre époque ou l’intelligence de nos valeureux intellectuels n’a rien à envier à l’intelligence artificielle. Des intellectuels capables de théoriser un modèle et un processus de développement fondés sur nos réalités matérielles, historiques et socio-économiques.
Votre démarche ne fait que trahir votre état d’esprit condescendant qui n’est pas encore redescendu de son piédestal depuis que vous avez perdu le pouvoir. Pourtant trois mois se sont déjà écoulés mais lorsqu’on a été gonflé à l’hélium de l’injustice pendant 12 ans, il est difficile de se dépréssuriser en si peu de temps.
Donc parions que vous continuerez encore à débiter des analyses tronquées sous une apparente sérénité intellectuelle et une pseudo démarche scientifique, après votre prochaine visite au musée des antiquités économiques et politiques occidentales.
Vous cachez mal votre complexe d’infériorité. Vous êtes toujours prêt à critiquer le « projet » en le définissant comme un programme prêt-à-gouverner.
Mais je vous renvoie à la définition que Le Petit Robert donne du mot « projet »
« Projet : Image d'une situation, d'un état que l'on pense atteindre.
Synonymes: Brouillon, ébauche, premier état ». Nourrissez-en votre réflexion, nous en rediscuterons ultérieurement.
Dans votre diatribe forcé contre le président et son interview, j’ai lu votre pire article. Votre lectorat doit être déçu. Je vous ai trouvé plus percutant auparavant. Je vous l’avoue.
Mais c’est ce qui arrive lorsqu’on est mue par un « esprit de critiques » qui n’a pas la finesse et l’honnêteté intellectuelle d’un « esprit critique » auquel vous êtes très sûrement imperméable.
En fin de compte, je vous trouve bavard, en ces temps où les valeureux sénégalais cherchent et proposent des solutions innovantes pour la rupture et le développement.
Taisez-vous, Yoro Dia, un peu de tenue. Ceux qui parlent ennuient ceux qui travaillent.
par Ibrahima Malick Thioune
LA POLITIQUE DE L’ADVERSITÉ
Derrière les discours frontaux et oppositionnels de certains dirigeants se cachent des mécanismes psychologiques plus profonds. Comprendre ces ressorts permet d'éclairer une stratégie qui nourrit tensions et divisions au sein du corps social
L'épistémologie est une démarche analytique qui a pour objectif de dégager et d'évaluer les fondements du discours scientifique. Elle a pour fonction de rendre plus évidentes les assises d'une théorie et de jauger ses diverses qualités explicatives : elle est appelée à en dégager la logique, la portée, mais aussi les limites. Le discours politique ayant été saturé par les idées de "post-vérité", de "fake news", de "bulles épistémiques" et de "déliquescence de la vérité", il est évident que pour comprendre les logiques qui sous-tendent ce secteur de l’activité humaine une épistémologie politique soit un détour incontournable. C’est à ce prix que certains phénomènes[1] s’éclaireront notamment celui de l’adversité en politique.
Dans un monde où la communication politique est omniprésente, certaines figures émergent par leur capacité à manipuler le conflit et l'adversité pour asseoir leur identité politique. Ces hommes et femmes politiques semblent n’exister que dans l’adversité, transformant le débat public en pugilat verbal et une arène de confrontation permanente. Leur stratégie repose sur une polarisation extrême, où le dialogue et la coopération sont souvent sacrifiés au profit d'une rhétorique incendiaire et de philippiques dirimants. Ce phénomène soulève des questions fondamentales sur la nature même du leadership politique et sur l'impact de cette approche sur la société, surtout il « traduit une dialectique particulière de la confrontation, de l’homogénéisation d’un groupe dans le rapport à un “autre”, réel ou fantasmé, renseignant sur les conflits d’idées les plus démocratiques, à la déflagration des conflits violents les plus extrêmes[2] ».
Cette conflictualité en politique désigne la dynamique de tensions et d'oppositions qui caractérise les interactions entre différents acteurs, qu'ils soient individuels ou collectifs. Ce phénomène se manifeste par des rivalités idéologiques, des luttes pour le pouvoir et des débats souvent polarisés. Si la conflictualité peut être perçue comme un moteur de changement, stimulant le débat public et favorisant la prise de conscience des enjeux sociétaux, elle présente également des risques. En effet, une conflictualité excessive peut mener à la radicalisation des positions, à la dégradation du dialogue et à l'érosion de la confiance entre les citoyens et leurs institutions. Lorsqu'elle devient la norme, cette dynamique peut nuire à la démocratie, transformant le débat en un affrontement stérile où les solutions constructives sont éclipsées par des luttes de pouvoir. Ainsi, comprendre la conflictualité en politique est essentiel pour naviguer dans un paysage complexe, où l'équilibre entre opposition constructive et coopération est crucial pour le bien-être collectif.
La psychologie humaine joue un rôle clé dans cette dynamique. En cultivant un environnement de tension et de méfiance, ces politiciens exploitent des peurs, des paniques morales et des frustrations bien ancrées dans l’esprit collectif. Ils parviennent à mobiliser des foules en désignant des boucs émissaires, en transformant des différences d'opinion en antagonismes irréconciliables dans la mesure où « le politique est un univers de légitimité dans lequel les acteurs vont puiser pour se positionner favorablement dans le monde social[3]». Cette stratégie, ce jeu d’acteur bien que potentiellement payante à court terme, peut avoir des effets délétères à long terme, tant sur la santé mentale des citoyens que sur la cohésion sociale.
Des mécanismes psychologiques profonds sont ainsi à l'œuvre dans cette politique de l’adversité, et les conséquences sur le paysage sociopolitique sont désastreuses. Précisément, « un acquis fondamental de l’anthropologie tient dans le constat de la relativité des choses du politique » si bien que les stratégies des acteurs pour se construire une identité doit se lire dans une évolution permanente qui navigue entre conflit et coopération selon des intérêts particuliers. En examinant les implications de cette approche, nous mettrons en lumière son caractère profondément contre-productif et les défis qu’elle pose à la démocratie moderne.
La construction de l'identité politique par l'adversité
Pour de nombreux politiciens, l'adversaire devient une nécessité incontournable pour refaçonner le paysage politique. Leur identité et leur positionnement se construisent autour de l'opposition, et sans celle-ci, ils semblent perdre leur pertinence. Cette dépendance à l’adversité s'explique par des mécanismes psychologiques profonds. Les leaders qui se définissent par le conflit exploitent la dynamique de groupe, où l'ennemi commun renforce la cohésion des partisans. En créant une image de défenseur face à un oppresseur, ils mobilisent des émotions puissantes, telles que la peur et l'indignation, qui galvanisent le soutien.
Cette stratégie peut également être perçue comme une illusion de force. En cultivant une image de combattant, ces politiciens attirent l’attention et le soutien, mais cela masque souvent une vulnérabilité sous-jacente. Leur discours se concentre sur la dénonciation plutôt que sur la proposition, ce qui révèle une incapacité à offrir des solutions constructives. Paradoxalement, cette approche peut donner une impression de dynamisme, mais elle reste superficielle et ne répond pas aux attentes des citoyens en matière de leadership éclairé.
Les politiciens adeptes de cette stratégie exploitent également des émotions primordiales pour renforcer leur emprise. La colère et la frustration des citoyens face à des problèmes non résolus sont utilisées comme leviers pour galvaniser des mouvements. En amplifiant ces sentiments, ils créent un climat de tension qui les positionne comme des figures salvatrices. Cependant, cette manipulation émotionnelle peut s’avérer dangereuse, car elle alimente un cycle de conflits qui rend difficile toute forme de dialogue constructif.
La dépendance à l’adversité conduit également à un discours unidimensionnel. Les enjeux complexes de la société, tels que la santé, l’éducation ou le changement climatique, sont souvent simplifiés à des oppositions binaires. Cette réduction des débats à des luttes de pouvoir empêche l’émergence de solutions nuancées et réfléchies, laissant les véritables problèmes des citoyens sans réponse. La politique devient alors un spectacle, où le conflit prime sur la substance, ce qui conduit à une déshumanisation des débats publics.
La conflictualité en politique repose sur une série de ressorts interconnectés qui nourrissent et exacerbent les tensions entre différents acteurs. Tout d'abord, l'identité et l'appartenance jouent un rôle central dans cette dynamique, car les individus s'identifient souvent à des groupes spécifiques—qu'ils soient politiques, ethniques ou religieux—et perçoivent les autres groupes comme des adversaires. Cela crée un schéma « nous contre eux », renforçant les clivages et alimentant les conflits. Il se profile alors « une tentation de subvertir le champ politique, en contestant les verdicts de légitimité pré-construits au sein du champ politique[4] ». Parallèlement, les émotions comme la peur, la colère et l'indignation constituent des moteurs puissants de la conflictualité. Les politiciens exploitent ces émotions pour mobiliser leur base, amplifiant souvent des menaces perçues, ce qui intensifie les tensions et polarise les opinions dans une irreconciliation native.
Le discours et la rhétorique utilisés dans le débat public jouent également un rôle crucial. Un langage agressif, qui emploie des métaphores de guerre et des expressions clivantes, peut exacerber les conflits, tandis qu’un langage inclusif et conciliant peut contribuer à les apaiser. De plus, les enjeux sociaux et économiques, tels que les inégalités persistantes, constituent un terreau fertile pour la conflictualité. Lorsque des groupes se sentent marginalisés ou désavantagés, cela engendre des ressentiments, se traduisant par des luttes pour la reconnaissance et le pouvoir.
Les médias, en particulier les réseaux sociaux, jouent un rôle essentiel dans la propagation de cette conflictualité. Ils facilitent la diffusion rapide d'informations souvent biaisées ou sensationnalistes, contribuant ainsi à la polarisation des opinions et à l'escalade des conflits. Enfin, le contexte historique et culturel influence significativement la conflictualité. Les traumatismes passés, les luttes pour les droits civiques ou les conflits armés laissent des cicatrices durables qui rendent certaines communautés plus susceptibles de s'engager dans des confrontations politiques.
Ainsi, la conflictualité en politique est le résultat d'une interaction complexe entre ces divers facteurs. Comprendre ces ressorts est essentiel pour développer des stratégies visant à réduire les tensions et promouvoir un dialogue constructif, permettant ainsi d'envisager des solutions durables à des enjeux sociétaux pressants.
En somme, la construction d'une identité politique par l'adversité repose sur des mécanismes psychologiques et stratégiques qui, bien que potentiellement efficaces à court terme, soulignent une fragilité fondamentale. Cette approche ne peut durablement satisfaire les besoins d'une société en quête de solutions et de progrès, posant ainsi la question de la viabilité d'un tel leadership dans un monde complexe et interconnecté.
Les effets psychologiques sur la société
La politique de l’adversité engendre une polarisation accrue au sein de la société. En accentuant les différences et en transformant les opinions divergentes en antagonismes, ces leaders créent un climat de méfiance généralisée. Les groupes sociaux se retrouvent alors divisés, chacun se considérant comme le « bon » face à un « mauvais » clairement défini. Cette dynamique de confrontation non seulement exacerbe les tensions, mais nuit également à la capacité des citoyens à dialoguer et à collaborer sur des enjeux communs.
Pour les anthropologues fonctionnalistes, la politique « la politique renvoie à des fonctions sociales de régulation. Ces fonctions sont nécessaires : à défaut, la société sombre dans le chaos. En ce sens, il n’y a donc pas de société sans politique[5]». Cependant, l’atmosphère conflictuelle générée par cette politique peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des individus. La tension constante, la peur et l’anxiété découlant de cette polarisation peuvent mener à des troubles psychologiques tels que le stress chronique et la dépression. Les citoyens, bombardés par des discours alarmistes, peuvent se sentir acculés, ce qui entraîne un sentiment de désespoir et de fatalisme. Cette détérioration du bien-être mental affecte non seulement les individus, mais aussi la dynamique sociale globale, rendant les communautés plus vulnérables.
La stratégie basée sur l’adversité peut également provoquer un désengagement civique. Face à un discours toujours conflictuel, certains citoyens particulièrement les intellectuels peuvent choisir de se retirer de la sphère politique, convaincus que leur voix n’a pas d’importance dans un climat aussi tendu faisant sienne la maxime populaire qui dit « le silence est la meilleure réponse à l’insolent ».
Ce désengagement peut se traduire de deux manières :
- par une baisse de la participation électorale et une diminution de l’implication dans des initiatives communautaires. Cela figure une défiance et un divorce entre le politique et les populations. À long terme, cela affaiblit la démocratie, car une société désengagée est moins encline à revendiquer des changements positifs.
- une abdication des intellectuels qui demeurent un élément essentiel au bon fonctionnement de la démocratie car faisant le lien entre le monde des idées – largement inaccessible à cause de son érudition et de son élitisme – et le grand public. Le lien étroit et nécessaire entre pouvoir et savoir finit par s’effilocher. Or faut-il le rappeler « tout régime politique a besoin de structures idéologiques[6] ».
La politique de l’adversité contribue également à la normalisation de la violence verbale dans le discours public c’est-à-dire des « montées en tension interactionnelle[7]» « à partir d’actes de langage repérables et analysables (insulte, mépris, dénigrement, menace, etc…)[8]». Au fond, l’usage de l’insulte est une démarche rhétorique qui utilise l’attaque ad hominem et ad personam[9] . Pour Schopenhauer c’est le « stratagème ultime[10] » qui intervient dans le scenario suivant : « Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler celaargumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem[11]. »
En légitimant des comportements agressifs et en stigmatisant l’empathie, ces leaders encouragent une culture où l'hostilité devient la norme. Cela peut avoir des répercussions sur le comportement des citoyens, qui imitent souvent les attitudes de leurs leaders. Par conséquent, le respect et la civilité dans le débat public en souffrent, rendant les échanges plus difficiles et moins constructifs. Précisément, « l’argumentation polémique en jeu dans les interactions, et parfois dans la violence verbale fulgurante, est un type particulier de discours ou d’échanges, basée sur la controverse voire le conflit[12]».
Enfin, la politique de l’adversité fragilise le tissu social. La méfiance et la division créées par de telles dynamiques peuvent mener à des conflits ouverts, à des émeutes ou à des actes de violence. Les communautés, au lieu de s’unir sur leur ressemblance pour résoudre des problèmes communs, se retrouvent en guerre les unes contre les autres sur leurs dissemblances, rendant toute forme de coopération impossible. Cette fragmentation peut avoir des conséquences durables sur la cohésion sociale, avec des générations futures qui héritent d’un climat de méfiance et d’animosité.
Au bout du compte, les effets psychologiques de la politique de l’adversité sont profondément préoccupants. Ils vont au-delà des simples stratégies électorales et touchent à la santé mentale des citoyens, à leur engagement civique et à la qualité du débat public. Cette dynamique pose un défi majeur pour notre société, appelant à une réflexion sur la nécessité de promouvoir des discours constructifs et inclusifs, capables de rassembler plutôt que de diviser.
Une approche contre-productive
Cette manière de faire de la politique n’est pas seulement inefficace, elle est contre-productive. En se concentrant sur l’adversité, ces leaders détournent l’attention des véritables enjeux sociétaux. Les problèmes urgents tels que la santé, l’éducation ou le changement climatique sont souvent relégués au second plan, car le discours conflictuel prend le pas sur les solutions constructives.
De plus, la promesse d’un affrontement constant peut engendrer une déception chez les électeurs. Lorsque les résultats ne répondent pas aux attentes créées par une rhétorique incendiaire, la désillusion peut s’installer. Cela peut provoquer un désengagement civique, avec des conséquences à long terme sur la démocratie et la participation citoyenne.
La politique de l’adversité, bien qu’elle puisse offrir une visibilité à court terme, s’avère être une stratégie profondément contre-productive. En cultivant la division et en négligeant les véritables enjeux sociétaux, ces leaders risquent de miner la confiance des citoyens et d’affaiblir le tissu social. Pour un avenir politique durable, il est crucial de promouvoir un discours constructif et inclusif, capable de rassembler plutôt que de diviser.
Panurgisme de haine
La politique de l'adversité, en favorisant une polarisation extrême des opinions, engendre une binarité manichéenne au sein de la population. Cette dichotomie simpliste divise le monde en "eux" et "nous", réduisant la complexité des enjeux politiques à une opposition stérile entre le bien et le mal. Les leaders politiques exploitent cette dynamique en désignant un ennemi commun, galvanisant ainsi leurs partisans par le biais de discours incendiaires et de rhétorique de confrontation. Cette stratégie de division et d'antagonisme exacerbe les tensions sociales, transformant les débats politiques en une joute émotionnelle plutôt qu'en une discussion rationnelle sur les politiques publiques. Ce phénomène est particulièrement visible dans les sociétés démocratiques contemporaines, où les réseaux sociaux et les médias de masse amplifient les voix les plus extrêmes, marginalisant les positions modérées et nuancées.
Cette polarisation intense favorise le développement d'un panurgisme de haine parmi les partisans de chaque camp, renforçant les différences et alimentant les ressentiments. Les individus, soumis à une pression de conformité au sein de leur groupe, adoptent les opinions et les comportements radicaux pour ne pas être perçus comme des traîtres ou des modérés. Ce phénomène de pensée de groupe[13] et de biais de de conformisme inhibe la réflexion critique et encourage l'homogénéité des idées, créant une atmosphère où la dissidence est perçue comme une menace. En conséquence, les clivages sociaux se creusent, les discours de haine se normalisent et la cohésion sociale s'érode, menant à une fragmentation de la société. Cette dynamique de division perpétuelle non seulement entrave le dialogue constructif et la coopération, mais également nourrit un cycle de vengeance et de méfiance qui peut conduire à des conflits sociaux violents et à une instabilité politique durable.
[1] Des phénomènes tels que la post-vérité, le désaccord et le relativisme, les réseaux épistémiques, les fake news, les chambres d'écho, la propagande, l'ignorance, l'irrationalité, la polarisation politique, les vertus et les vices dans le débat public.
[3] Guionnet, Christine, et Christian Le Bart. « Conflit et politisation : des conflits politiques aux conflits de politisation ». La politisation, édité par Philippe Hamon et Laurent Bourquin, Presses universitaires de Rennes, 2010, https://doi.org/10.4000/books.pur.129036.
[5] Guionnet, Christine, et Christian Le Bart. « Conflit et politisation : des conflits politiques aux conflits de politisation ». La politisation, édité par Philippe Hamon et Laurent Bourquin, Presses universitaires de Rennes, 2010, https://doi.org/10.4000/books.pur.129036.
[6] Chabal, Emile. « Les intellectuels et la crise de la démocratie », Pouvoirs, vol. 161, no. 2, 2017, pp. 109-120.
[7] Claudine Moïse. Analyse de la violence verbale : quelques principes méthodologiques. 26e Journées d’étude sur la parole, Jun 2006, Dinard, France. hal-02500506
[9] Par ad hominem doivent être désignés les propos qui traitent de notre interlocuteur selon son titre, son statut, ses actions, ses engagements, ses déclarations… Tandis que l’ad personam consiste à traiter… ce même interlocuteur de tous les noms
[10] Les stratagèmes rhétoriques sont indépendants de la vérité objective, et par conséquent que ceux-ci « peuvent aussi être utilisés quand on a objectivement tort »,
[11] Arthur Schopenhauer, L’art d'avoir toujours raison, La petite collection
[13] La pensée de groupe est un phénomène psychologique dans lequel les gens s'efforcent de maintenir la cohésion et de parvenir à un consensus au sein d'un groupe. Cela peut signifier que le consensus est atteint sans réflexion critique ou sans évaluation des conséquences ou des alternatives possibles. La pensée de groupe a tendance à se produire lorsqu'il y a un leader fort et persuasif, un niveau élevé de cohésion du groupe et une pression externe pour prendre la "bonne" décision. Les gens peuvent mettre de côté leurs convictions personnelles et adopter l'opinion de la majorité, soit volontairement, soit sous la pression du groupe. En fin de compte, le désir d'éviter les conflits étouffe souvent l'individualité et aboutit au conformisme.
Par Diagne Fodé Roland
GUY MARIUS SAGNA SORT LE PARLEMENT DE LA CEDEAO DE LA CLANDESTINITÉ
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire
Bés Bi le Jour |
Diagne Fodé Roland |
Publication 27/07/2024
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire censée contrôler l’action commune d’intégration des États balkanisés de la sous-région ouest africaine.
Mettant le pied dans les plats, celui à qui est de plus en plus attribué le titre de député des peuples a pointé dans ses interventions :
- les atteintes liberticides dans des pays comme la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, etc. pour y exiger le respect des Constitutions et des libertés collectives et individuelles ;
- la nécessité d’une solidarité souveraine de la CEDEAO avec les pays confrontés au terrorisme et au double jeu de la françafrique, de l’eurafrique et de l’usafrique ;
- les privilèges indus que s’octroient le parlement et les institutions de la CEDEAO alors que les populations sont jetées dans la misère;
- les donneurs de leçons sur les «droits de l’homme» d’ONG financées par les impérialistes qui dénoncent «la paille dans l’œil des Africains et se taisent sur la poutre liberticide dans leurs pays les USA fondés sur «le génocide des Amérindiens et l’esclavage des Noirs» et l’UE colonialiste et néocolonialiste pour exiger le respect du parlement de la CEDEAO pour les «experts» africains tout aussi capables ;
- la notion «d’Afrique pauvre» à laquelle il oppose celle de «l’Afrique appauvrie» ;
- l’exigence de souveraineté de la CEDEAO vis à vis des bailleurs de fonds spoliateurs de l’Afrique.
Jouant à fond son rôle de député élu pour porter la voix des sans voix, la voix des peuples, Guy Marius vient ainsi de donner au parlement tout son sens au contraire de l’insignifiance servile dans laquelle le club des chefs d’États néocoloniaux l’avaient jusqu’ici maintenu.
Cette servilité a été exprimée clairement par le communiqué du Bureau de ce parlement croupion qui crie «au respect des présidents» sans jamais dire en quoi protester contre les atteintes liberticides autocratiques serait un «manque de respect».
La contestation populaire anti-impérialiste confinée à la rue, à la grève dans les lieux de travail, puis à la tête des États de la «Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel» déborde maintenant dans les parlements nationaux et le parlement de la CEDEAO en attendant d’arriver au parlement de l’UE. Il faut maintenant travailler à donner une suite par le Congrès du parti Pastef/Les Patriotes qui doit préparer les législatives pour envoyer le plus grand nombre possible de Guy Marius à l’Assemblée nationale dans la marche vers la souveraineté nationale et panafricaine.
Assane Guèye
ÊTRE SOUVERAIN EN DISCIPLINE
«Il y a moins d’inconvénients à ne rien changer» disait autrefois un roi de France. On ne prendra pas le risque de dire que rien n’a changé depuis le 24 mars au Sénégal. Les visages ne sont plus les mêmes mais les méthodes et les mœurs n’ont pas encore…
«Il y a moins d’inconvénients à ne rien changer», disait autrefois un roi de France. On ne prendra pas le risque de dire que rien n’a changé depuis le 24 mars au Sénégal. Les visages ne sont plus les mêmes mais les méthodes et les mœurs n’ont pas encore évolué. Ce n’est pas la distribution de la justice qui est le problème numéro un dans le pays. C’est le marasme comportemental qu’il faut traiter en premier lieu. En la matière, l’état des lieux n’est pas à notre avantage. Il n’y a pas d’états généraux plus urgents que ceux qu’on consacre au retour du goût de la discipline. N’en connaissant plus la saveur, on ne sait pas ce qu’on rate chacun et tous. Comme les régimes qui les ont précédées et qui se sont heurtés à cette réalité déplaisante, les nouvelles autorités auront beaucoup de mal à avoir des résultats dans une ambiance de laisser-aller et sans cet ingrédient qui est la première des denrées de première nécessité. L’absence de discipline ne dégrade pas que leurs auteurs. Elle fatigue tout le monde. C’est une bombe à retardement. Même les avantages qu’on aurait sur les autres en matière de stabilité politique sont masqués par ce voile épais des mauvaises habitudes et attitudes. Comment en arrive-t-on là ? Le manque d’autorité et des mauvais dirigeants peuvent l’expliquer.
Nettoyer les esprits avant de nettoyer la rue
Les gouvernants ne montrent pas l’exemple par une discipline de fer dans la gestion des affaires publiques. S’ils ne sont pas à la hauteur, la bassesse se répand partout. Il faut nettoyer les esprits avant de nettoyer la rue. On verra tout de suite les transformations que subiront les artères et l’espace public. Il n’est jamais trop tard pour commencer l’introspection où chacun balaie devant sa porte. Pour cette belle et grande nation sénégalaise qui a l’art de voter comme aucune autre pour ensuite se montrer réfractaire à l’autorité qu’elle a installée, le grand défi est cette reconversion des mentalités pour laquelle le grand Maodo avait presque donné sa vie. Les nouveaux arrivants s’en inspirent mais n’ont encore tenu le moindre discours ou appel retentissant dans ce sens. On peut se proclamer souverainiste mais commençons d’abord par être souverain en discipline et en philosophie du comportement. Le reste ne sera que simple formalité. Faute de quoi, on aura procédé qu’à un changement dans la continuité qui sera pour tous un sommeil sans rêves. Disons, un cauchemar. Dans ce beau pays, les alternances sont devenues banales mais on en fait à chaque fois un usage bancal.
Copier-coller et pâle copie
Avec la récente alternance, le Président Macky Sall a perdu son poste. Il s’est même exilé. Lui qui prenait plaisir à exiler des gens. Quand un ex- homme fort quitte ses fonctions, tous ceux que son décret avait propulsés doivent s’attendre à subir le même sort. La vague déferlante de nominations ne devrait pas soulever de débat outre mesure. Ceux qui ont gagné prennent les strapontins avec les hommes et les femmes qui gardent leur confiance. Les promus sont des Sénégalais et non des martiens. Ils seront jugés à l’aune des résultats qu’ils vont délivrer. C’est à l’œuvre qu’on saura s’ils sont aptes ou non. Les soupçons de népotisme créent un malaise. Ils réveillent des passions toxiques comme l’envie, la jalousie, le favoritisme. Mais si le serpent de mer revient aussi souvent, c’est qu’on en a fait l’amère expérience avec les exercices passés. Le népotisme est mal puisqu’il est fils de la corruption. Proche de la dévolu- tion monarchique, il fait fi du mérite et de l’effort. Les politiciens pratiquent beaucoup la consanguinité. Ils récompensent plus qu’ils ne nomment. Enfin, ces cascades de noms qui virent d’autres noms signifient qu’on s’écarte du chemin de la sobriété et de la qualité. Et d’ailleurs, si tout se résumait à la quantité pour avoir la garantie de l’efficacité, cela se saurait. Plus, il y a de DG ou de PCA, moins les services publics sont performants. En règle générale, le copier-coller rend de pâles copies.
Par Omar WADE
INTEGRONS LE SENS PRIMORDIAL ET INALIENABLE DE L’IMPOT DANS UN ETAT MODERNE
L’impôt, quelle que soit par ailleurs la dénomination retenue, est un prélèvement avec ou sans contrepartie directe, requis d’autorité des personnes physiques ou morales et destiné à la couverture des charges publiques
Il convient de comprendre ensemble le caractère primordial des impôts pour leur vouer une profonde considération. L’impôt, quelle que soit par ailleurs la dénomination retenue, est un prélèvement avec ou sans contrepartie directe, requis d’autorité des personnes physiques ou morales et destiné à la couverture des charges publiques En ce sens, les impôts représentent des droits communs prééminents et inaltérables à dessein particulier. (…) Il est essentiel de rappeler que les services publics sont les piliers de l’État social. La qualité de vie dans la société est étroitement liée à la qualité des services publics. Sans impôts, taxes et redevances, ces services seraient inaccessibles pour la grande majorité de la population. L’État est donc garant de l’amélioration continue des conditions de vie de la population. Ainsi, les recettes fiscales et sociales sont principalement redistribuées sous forme de services publics. Elles doivent donc être considérées comme une source de financement des équipements collectifs, des équipements d’intérêt général et des services publics : soins de santé, sécurité sociale, pensions, transports publics, établissements d’enseignement, culture et formation, loisirs collectifs, protection de l’environnement, sécurité, etc. En ce sens, ces recettes constituent autant de postes d’investissement dont la réalisation fonde la légitimité, l’acceptabilité et la reconnaissance de l’État et de la fiscalité par les citoyens. Face à ces avantages, il y a des devoirs et des obligations que doivent honorer les citoyens.
Parmi ceux-ci, le devoir le plus important par sa valeur, sa permanence et son poids est l’impôt dans son acception large. En effet, la couverture de tous ces besoins collectifs énumérés supra nécessite et exige des prélèvements fiscaux. Cet argument, est pour plusieurs auteurs, suffisant pour rendre l’impôt légitime. On relève que « l’impôt en soi est justifié, car le fonctionnement de toute société et d’une société libre en particulier implique des coûts qui doivent être couverts par des ressources suffisantes ». Les citoyens sont à la fois les sujets qui supportent l’impôt et les bénéficiaires, en retour, des services financés par l’impôt. Aucun État moderne n’est concevable sans impôt. Aussi, depuis longtemps, a-t-on essayé de définir un cadre théorique visant à expliquer, voire à légitimer le prélèvement fiscal. On accepte bien que « L’impôt est (pour les individus) une contrepartie de la protection de leur vie, leurs biens, leur liberté ».
Ajoutons aussi que « le maintien de l’État et du gouvernement exige des frais et de la dépense, et comme quiconque accorde la fin ne peut refuser les moyens, il s’ensuit que les membres de la société doivent contribuer de leur bien à son entretien ».
Ces impôts indirects…
Dans le même contexte et spécifiquement, les droits et taxes de douane, recettes dites douanières sont des deniers publics pré liquidés, encaissés et reversés au Trésor public par le Commissionnaire en Douane appelé communément Transitaire. Ils découlent d’une genèse concoctée à partir d’un régime douanier exclusivement attribué par le Commissionnaire en Douane et autres Déclarants, à une marchandise, constituant la matière première savamment assaisonnée à une compilation réglementaire de documents juridiques et d’écritures économiques de la législation douanière. Ce sont des impôts minutieusement conçus avec les quotités de toutes les marchandises inscrites nominativement et bien scientifiquement dans la nomenclature du tarif des douanes harmonisées. Les droits de douane sont des impôts indirects « qu’on exige d’une personne dans l’intention que celle-ci se fasse indemniser par une autre » par le simple fait que c’est le consommateur final de la marchandise qui les supporte. Ils concernent toutes les marchandises qui franchissent le territoire douanier. Ils sont « attendus » par le Service des Douanes qui fait observer toutes les mesures de sauvegarde, de la conduite et de mise en douane effective dans l’attente d’un dédouanement. Les droits et taxes de douane sont des impôts assujettis aux marchandises en voie effective d’être mises à la consommation, applicables à tous les citoyens au titre inaliénable du droit commun. Ils sont acquittés sur une marchandise ; ce qui lui administre une nationalisation, un caractère de jouissance offrant un statut de totale indépendance d’en disposer, d’en distribuer à quelque titre que ce soit ou simplement d’en user librement. La marchandise est dûment nationalisée par l’acquittement des droits et taxes. Quand on parle de droits et taxes de douane, ou pense à l’immédiateté de leur perception pour en faire un denier public pour toutes les importations / exportations assujetties à cet effet. D’ailleurs, le code des Douanes du Sénégal en son article 3 stipule que : « Sous réserve des dispositions de l’alinéa 2 de l’article précédent et sauf dispositions contraires adoptées dans le cadre des conventions internationales ou de la réglementation douanière communautaire, les lois et règlements douaniers s’appliquent uniformément dans l’ensemble du territoire douanier et sans égard à la qualité des personnes. Les marchandises importées ou exportées par l’État ou pour son compte ne font l’objet d’aucune immunité ou dérogation. » (…)
L’Etat, l’arbitre central !
Les droits et taxes représentent un bien collectif, essentiel, national, fondamentalement utile, primordial, inaltérable, sacré, prééminent pour développer la Cité. (…) L’État est l’arbitre central du jeu économique d’un pays où la puissance publique est exercée dans toute sa plénitude par les fonctionnaires chargés de son administration. Le développement est aussi un problème administratif. L’efficacité d’une Nation dépend en grande partie, des individus qui la composent, de leur qualité professionnelle, de leur intégrité et de leur dévouement au service de l’État. « […] C’est à la fois pour asseoir la suprématie de l’intérêt général sur les intérêts particuliers et pour respecter l’égalité des droits de tous les citoyens qu’on a voulu une administration neutre et indépendante ouverte à tous sans distinction, soustraite aux compromissions, aux influences politiques, aux faveurs et à la cooptation ». On ajoutera une administration soustraite aussi aux conflits d’intérêts, au népotisme et à la considération du statut devant l’application de la loi. Les fonctionnaires constituent la cheville ouvrière du secteur public. Ils incarnent la contrainte de l’État et du gouvernement, ils sont au cœur des processus d’élaboration, de mise en œuvre, de contrôle et d’évaluation des politiques publiques. La fonction publique est exercée par les fonctionnaires de l’administration de l’État. Ils assurent le fonctionnement moderne de l’administration d’un pays. Le Sénégal a institué sa propre fonction publique démocratique dès 1957 (loi cadre de 1957) « au service exclusif de l’État, peu sensible aux influences politiques ou financières ; avec des fonctionnaires convaincus de la supériorité des intérêts dont ils ont la charge, conscients de leur responsabilité à l’égard de la Nation, fiers d’appartenir à la fonction publique et animés d’un vaillant esprit de corps ». (…) La fonction publique est le choix d’une personne de servir librement la Nation avec son corollaire d’avantages liés à la garantie, à la pérennité d’une rémunération et d’autres émoluments et encore la jouissance d’un statut honorifique par des conditions de vie apaisées, sereines et bien décentes. Elle est occupée par les fonctionnaires de l’administration centrale (…). Les fonctionnaires de toutes sphères confondues qui légifèrent, rendent justice au nom du peuple, sécurisent les biens et les personnes, renflouent, recouvrent et contrôlent la destination des deniers publics, au service de la Nation, doivent accomplir leurs missions dans une obligation d’impartialité et de neutralité découlant du principe d’égalité des citoyens devant le service public en vertu duquel ils doivent traiter tous les usagers sur le même pied. Ils incarnent la puissance publique, source de leur motivation première qui ne doit pas être source d’abus de position dominante ou de pouvoir « de discrimination entre les citoyens en fonction de leurs opinions ou de leur situation financière ou faire jouir ses affinités ». Le comportement du fonctionnaire est déterminant dans tous les actes qu’il pose quotidiennement dans l’exercice de sa charge professionnelle qu’il doit d’exécuter bien consciencieusement. (…) Il reste utile de retenir que l’Administration du Service public sera toujours en quête de renforcement des performances et de meilleure qualité de services pour l’intérêt de tout un peuple. C’est à cette fonction publique là que tout pays aspire (…) Le développement de toutes les nations passe inéluctablement par les deniers publics collectés à l’intérieur de la Cité sous forme de droits et taxes directs ou indirects. C’est l’impôt qui finance l’Administration et les projets de l’État. D’où la primauté des droits et taxes et autres impôts pour le développement de la Nation. L’indépendance financière de nos États qui est le gage de développement et de souveraineté nationale véritable peut bel et bien être atteinte par l’optimisation des formes de détermination, de liquidation et de recouvrement des impôts, droits et taxes.
* Doctorat en Administration des Affaires – DBA -
D.E.S.S Commerce International
Master Science Politique
D.E.S Economie de la Corruption
Arbitre Commercial accrédité IMAQ / CANADA
PCA de PANATRANS – Transit / Douane
Consultant en Gouvernance d’Optimisation
N.B: Extrait de son Livre/Thèse intitulé Le Champ Organisationnel des Commissionnaires en Douane au Sénégal : Analyse configuration elle et axes problématiques édité sous les Presses Universitaires de Dakar – Juillet 2018. (Pages 36, 37, 38, 53, 54, 55 et 56).