L’artiste ivoirien Meiway a offert samedi dernier un savoureux show au dîner-gala de Emma style. En clôture de la 7e édition de cet évènement de mode, «Le professeur Awolowoh» a assuré une reprise de ses classiques au grand bonheur du public. En presque 30 minutes de prestation, le «Zoblazo» a enflammé la salle au point que certaines dames se sont improvisées choristes, livrant une collection de déhanchement avec pour refrain à la bouche : «On a gagné» ou encore «Tu es ma chérie, ma chérie préférée…». A sa descente de scène, «Le 13e apôtre», comme on le surnomme encore, a répondu à nos interpellations malgré son essoufflement.
Quelles sont vos impressions en voyant l’enthousiasme du public sénégalais à reprendre vos morceaux ?
Ecoutez ! Ce n’est jamais facile de se produire devant un public étranger. C’est toujours un challenge d’affronter ce public là, mais quand on sort de scène dans ces cas-là comme aujourd’hui, on est tout à fait soulagé. On est surtout soulagé d’avoir tiré son épingle du jeu, comme diraient les sportifs. Ça s’est plus ou moins bien passé. On s’est très bien amusé et le public a été très réceptif.
Pourquoi on ne vous retrouve sur scène à Dakar qu’à l’organisation du Emma style show ?
Emma style, cela fait 3 éditions et chaque fois c’est la même ferveur. Je crois qu’on a réussi autour de Emma à fonder une famille qui s’est agrandie aujourd’hui. C’est autour de cette grande famille qu’on se réunit chaque fois et cela donne cet évènement. Ça s’est très bien passé cette année encore et j’espère que je serai là une prochaine fois.
A quand un grand show de Meiway pour le public dakarois ?
Quand vous allez l’organiser. Dès qu’un organisateur m’invite, met toutes les conditions en place et tout le schéma en place, tout l’environnement adéquat, ça sera un bonheur de venir faire une prestation pour le public dakarois. Ce fut le cas par exemple au Fesman il y a quelques années. Si vous l’organisez, ce sera avec plaisir que je vais venir.
Parlez-nous rapidement du dernier album qui fait votre actualité…
Illimitic c’est le 12ème album de ma discographie qui est sorti depuis septembre dernier. Il se comporte très bien depuis qu’il est sur le marché. On a fait plusieurs concerts qui ont très bien marché, notamment celui-là. Le prochain concert, c’est à Paris dans une semaine exactement. Il y a un bon engouement. Ça tourne. Cela veut dire qu’il y a de bons retours et c’est tout bénéfique pour le travail qu’on a accompli. Au menu de ce nouvel album intitulé Illimitic, il y a les grands tubes de mon répertoire qui ont fait bouger les gens en Afrique et à l’étranger.
Vos déhanchements sur la musique Zoblazo ne changent pas malgré trente années de carrière. Quel est votre secret ?
(Rire) C’est ce que vous dites, non. On n’est pas si jeune que ça et forcément ça laisse des traces. Là j’ai un peu de courbature après ce show. C’est l’âge. On fait une musique qui est tellement énergique que forcément, à un certain âge, on commence à le ressentir dans le corps, le physique. Mes performances sont de moins en moins bonnes à mon avis. Je peux mieux faire. Mais n’empêche que la persévérance dans le travail avec mes danseuses me permet de me maintenir physiquement.
Avez-vous à l’idée des projets de featuring ou de duo avec des artistes sénégalais pour vous essayer à notre mbalax national ?
Ça serait du bonheur. Ce serait un vrai bonheur de faire un featuring avec un artiste sénégalais. Vous savez, on fait un métier qui est formidable, où l’adversité n’existe pas. En musique, on ne fait jamais de combat. Au contraire on fait des duos et pas des duels. Donc ça serait un bonheur de travailler avec des artistes sénégalais. Pourquoi pas ? Cela m’est rarement arrivé. On s’est souvent retrouvé sur des scènes pour faire des concerts, mais je n’ai jamais été dans des studios avec un artiste sénégalais pour réaliser un son. Non ! J’espère qu’un jour ça arrivera. J’aime bien le mbalax et le Sénégal. Je suis très proche du Sénégal. Je connais la culture sénégalaise et donc ça sera un bonheur de m’en inspirer.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
DE LA NÉGROPHOBIE DES SOCIÉTÉS ARABES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les transitions démocratiques en Afrique… La CPI… Les violences et humiliations subies par les Noirs en Afrique du Nord et ailleurs…
PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS |
Publication 07/02/2017
La vieille négrophobie des sociétés arabes, jusqu’ici assez sournoise, est en train de se décomplexer au point de devenir de plus en plus meurtrière
Au Ghana, Nana Akufo-Addo vient de mettre un terme à ce que l'on a appelé avec humour "la ‘’tyrannie des John". Nous venons d'avoir une nouvelle alternance avec le vainqueur qui félicite le vaincu. Le scénario semblait se répéter en Gambie avant la volte face de Jammeh. Dans l’ensemble quelle lecture faites-vous de l’état de la transparence et de la bonne gouvernance en Afrique ?
Il faut reconnaitre que nous sommes loin de l’époque des Bokassa et Idi Amin Dada. S’il y a autant de contentieux électoraux, c’est bien parce que le suffrage universel est devenu la seule source de légitimité politique. Beaucoup de choses sont certes à parfaire et je suis persuadé que cela se fera au fil des ans. Je m’en réjouis, naturellement, mais d’un autre côté, cela me laisse de plus en plus perplexe. Pour ne rien vous cacher, cela m’arrache parfois un sourire bien amer. On a l’impression que les mêmes élites se relaient à la tête de l’Etat, la transhumance rendant par ailleurs quasi impossible tout renouvellement en profondeur de la classe dirigeante. Si l’alternance ne permet pas de relever le défi du changement, elle n’est finalement rien d’autre qu’une façon plus élégante et démocratique de se partager le gâteau national.
Une alternative à la démocratie, ça existe ?
Je n’en connais pas. S’il y en avait une, cela se saurait. Il ne viendra à l’idée d’aucune personne réfléchie de dénoncer la démocratie, on n’a encore rien trouvé de mieux pour éviter l’écrasement des faibles par les plus forts. Je pense toutefois qu’il faut lui donner un nouveau sens, veiller à ce qu’elle ne se transforme pas en une sinistre farce. Nous voyons tous que sous nos cieux le président, une fois élu, ne tient plus trop compte de l’opinion de ses concitoyens. En fait, dans un pays comme le nôtre, il est bien conscient de devoir sa nouvelle position à des lobbies dont les plus puissants et redoutables sont étrangers. Ceux-ci financent de même des groupes de pression locaux qui sont une épée de Damoclès au-dessus de la tête de l’heureux élu et plus ce dernier a des choses à cacher plus ils le trouvent génial. Un chef d’Etat facile à faire chanter sera en effet plus enclin à servir leurs intérêts que ceux de son propre pays. Signe des temps, ce débat fait rage aux États-Unis, la controverse a éclaté avant même la prestation de serment de Donald Trump. C’est amusant de voir les Américains si choqués à l’idée que Trump pourrait être un jouet entre les mains de Poutine car pour la plupart des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, c’est une histoire bien connue que celle de ces fantoches tenus en laisse de l’extérieur. Peut-être aussi faudrait-il chercher de ce côté pour percer ce que j’appelais dans notre dernier entretien les mystères de la politique étrangère de Macky Sall ? On ne peut pas tout réduire à cette dimension éthique, fondatrice de la liberté d’action du leader mais je crois qu’elle est essentielle. En fait, si j’ai un tel respect pour Paul Kagamé c’est parce qu’il est d’une intégrité personnelle au-dessus de tout soupçon. Si ces gens, qui le détestent tant par ailleurs, avaient prise sur lui, il lui serait impossible de prendre les bonnes décisions pour son peuple au point d’obtenir les résultats que chacun peut constater. Au final, c’est bien que les droits des citoyens soient préservés, c’est bien qu’ils soient libres à l’égard de leurs dirigeants mais si ces derniers ne le sont pas à l’égard des puissances etrangeres, l’exercice democratique devient dérisoire.
Trois pays, l’Afrique du Sud, le Burundi et la Gambie ont claqué la porte de la CPI dénonçant sa partialité. Un précédent dangereux ?
Ils ne sont pas les seuls. La Russie a également claqué la porte de la CPI et la Namibie et le Kenya sont sur la même voie. Et quand on sait que la Chine, les Usa et l’Inde n’en ont jamais fait partie, on peut fortement douter du caractère international de cette juridiction. Le reproche qui lui est fait de cibler en priorité les dirigeants africains est tout à fait fondé. Sur dix instructions en cours, neuf concernent le continent et on est à peu près dans les mêmes proportions pour les affaires déjà jugées. J’espère, faute d’un retrait massif et concerté sous la bannière de l’Union africaine, que nos pays vont être de plus en plus nombreux à quitter la Cpi. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu son Procureur de l’époque, Luis Moreno Ocampo, valider lors d’une conférence de presse à New York la fable obscène d’un Kadhafi aux abois en train de faire distribuer des caisses de Viagra à ses ‘’mercenaires africains’’ pour leur permettre de mieux violer des femmes arabes… Je ne vois franchement pas comment après cela on peut prendre au sérieux une telle institution.
Comment appréciez-vous le déroulement du procès de Laurent Gbagbo ?
Tout le monde est bien conscient de l’embarras du tribunal. Sans avoir jamais été un admirateur de Gbagbo, je suis de ceux qui le considèrent aujourd’hui comme un otage. Rappelons les faits : à la faveur d’un contentieux électoral, des blindés français forcent les grilles de son palais et plus tard, après une arrestation particulièrement humiliante, filmée sous tous les angles, il est conduit à la Haye dans une opération spectaculaire, style Rambo, et depuis au moins cinq ans des témoins supposés à charge défilent à la barre pour se contredire les uns les autres ou à l’occasion avouer avoir menti sur commande. Je me souviens aujourd’hui de tous les intellectuels qui hurlaient contre Gbagbo, allant jusqu’à lui imputer le massacre de Duékoué au cours duquel des centaines de ses propres partisans avaient été sauvagement assassinés sous le regard impuissant des Casques bleus. Accusée de symboliser dans le conflit ivoirien la justice des vainqueurs, la Cpi a parfois comme des remords, on l’entend alors murmurer timidement le nom de Guillaume Soro mais les impératifs de la realpolitik lui font vite perdre la mémoire. Quant à Blaise Compaoré, personnage beaucoup plus intéressant comme chacun sait – même et peut-être surtout par rapport à la guerre civile ivoirienne – aucun de nos champions locaux des droits de l’homme n’a cru jusqu’ici devoir l’importuner. Pour moi, le cas Gbagbo est simple : si on ne trouve rien contre un accusé, il faut lui rendre sa liberté. L’exemple de Slobodan Milosevic devrait nous faire tous réfléchir : surnommé ‘’Le boucher des Balkans’’, traîné dans la boue, il est mort soudainement, dans des conditions mystérieuses, dans cette même prison de la Haye. Son procès a quand même eu lieu par la suite et il a finalement été reconnu innocent de toutes les charges qui pesaient sur lui… Presque personne n’est au courant de cet épisode parce que les medias dit globaux l’ont passé sous silence. Que l’on me comprenne bien, cependant : je ne suis pas en train de présenter Milosevic en innocente victime d’une juridiction aux ordres des Occidentaux. Je connais beaucoup trop mal la situation dans l’ex-Yougoslavie pour me permettre un tel raccourci. J’estime simplement que le fait mérite d’être signalé parce qu’il est un argument de plus en faveur de la libération de Gbagbo.
Vous étiez au Mali il n'y a pas bien longtemps. La menace terroriste y est toujours bien présente.
Aminata Dramane Traoré organise chaque année une manifestation dénommée « Migrances ». De Dakar, Demba Dembele, Taoufick Ben Abdallah et moi-même avons rallié Bamako pour y prendre part avec d’autres amis. Aminata est très respectée dans son pays, même par ceux qui sont en désaccord avec elle. Comme vous le suggérez, on ne peut pas être à l’heure actuelle au Mali sans parler de la menace terroriste mais ces trois journées de réflexion ont surtout été l’occasion de préparer à notre manière le sommet Afrique-France de Bamako. Nous avons clairement réaffirmé dans un texte notre position sur certains grands sujets de l’heure - le franc Cfa, les Ape et la Cpi – avec en toile de fond la question centrale de la migration. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a ouvert les travaux par une déclaration sans ambiguïté sur le refus de son pays de signer les ‘’accords de réadmission des migrants clandestins’’ que l’Union européenne veut lui imposer. Des migrants venus d’Algérie et de Libye ont fait des témoignages bouleversants et l’une d’elles s’est adressée à l’assistance à partir de Syrte, cette ville libyenne devenue un épouvantable enfer pour les Subsahariens.
"VIOLENCES ET HUMILIATIONS NÉGROPHOBES"
Vous semblez beaucoup réfléchir à toutes ces questions liées à la situation des Subsahariens en Afrique du Nord. Qu'est-ce qui le justifie ?
La question est devenue si importante à mes yeux que j’y reviens sans cesse. Je l’ai longuement abordée il y a quelques semaines dans une interview avec un quotidien espagnol et au cours de cette édition de ‘’Migrances’’ j’ai choisi de centrer mon exposé sur ce seul sujet. C’était d’ailleurs d’actualité puisque quelques jours plus tôt avait débuté en Algérie la rafle de 1400 migrants Africains. Brutalisés, spoliés, insultés – un officiel du nom de Farouk Ksentini, chef d’une Commission de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme les accusant publiquement de propager le sida – ils ont finalement été conduits dans des camions de sable à Tamanrasset, c’est-à-dire à près de 2000 kilomètres d’Alger. Là, on en a remis quelques centaines aux autorités nigériennes, les autres restant sur place avec interdiction formelle de quitter les lieux. Nos medias, très excités par l’affaire Jammeh, n’en ont pas soufflé mot. Cette indifférence est à mon avis assez révélatrice d’un certain état d’esprit élitiste : quand un journaliste, un avocat ou un diplomate est molesté quelque part, nous sommes tous révoltés et la levée de boucliers est immédiate mais lorsque des centaines de jeunes jugés pour ainsi dire sans importance sociale sont brûlés vifs, jetés aux requins ou abandonnés comme des chiens dans le désert algérien, cela ne nous indigne pas vraiment. Et ces ratonnades en Algérie ne sont rien à côté des violences et humiliations négrophobes subies par les mêmes migrants au Liban, dans les monarchies du Golfe et dans la Libye post-Kadhafi. On ne doit évidemment pas généraliser : à Alger des voix se sont élevées contre ces exactions et en Tunisie les bonnes volontés sont en train de se mobiliser du mieux qu’elles peuvent contre ce fléau. Le problème n’en est pas moins réel et ce n’est pas en s’obstinant à le nier que l’on va se donner une chance de le résoudre : la vieille négrophobie des sociétés arabes, jusqu’ici assez sournoise, est en train de se décomplexer au point de devenir de plus en plus meurtrière. Et c’est justement pour cette raison que nous ne pouvons plus continuer à nous taire. En réalité nous en parlons souvent entre nous, de ce racisme-là, sans toutefois que cela aille plus loin : chaque fois que des jeunes Camerounais et Sénégalais sont assassinés au Maghreb ou quand l’affaire Mbayang Diop en Arabie Saoudite fait la ‘’Une’’ des journaux. Ce serait bien du reste que la situation de Mbayang Diop soit rappelée chaque jour par les radios privées, systématiquement, pour l’aider à rester en vie. En fait, seule une certaine pudeur nous a toujours empêchés de poser publiquement le débat. L’heure est venue de nous y résoudre, sans haine et surtout pour éviter que la situation ne finisse par échapper à tout contrôle.
Dakar, 6 fév (APS) – Le film ‘’Kemtiyu – Séex Anta’’ du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye a reçu le prix du meilleur documentaire de la 23-ème édition du Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe (FEMI), qui s’est déroulée du 27 janvier au 4 février, a appris l’APS de source autorisée.
Le documentaire d’Ousmane William Mbaye retrace le parcours de l’historien et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-1986). Il a été projeté le 1-er décembre à l’Institut français de Libreville.
Le FEMI se donne pour mission de ‘’promouvoir les œuvres cinématographiques et les cinéastes des Antilles-Guyane et plus largement de la Caraïbe, trop peu mis à l’honneur et de ce fait souvent méconnus du grand public’’, indique le site de la manifestation.
Le festival offre aussi ‘’l’occasion de découvrir le meilleur du cinéma international à travers une programmation diversifiée de films incitant à la réflexion sur des sujets de société, mais aussi de dénicher des talents en devenir et mettre en lumière des talents confirmés’’. Il programme plus de 60 films locaux, régionaux et internationaux ; longs métrages, courts métrages, documentaires souvent inédits et en avant-première.
Après sa première mondiale, le 7 mai dernier à Sorano, le film "Kemtiyu – Séex Anta" a été montré en Côte d’Ivoire (Abidjan), au Canada (Montréal), en France (Paris, Apt), en Afrique du Sud (Johannesburg). Il sera en compétition officielle à la 25-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO.
C'est l'histoire d'un Belge, il arrive au Cameroun et un an après il gagne la Coupe d'Afrique des Nations: Hugo Broos est devenu dimanche le premier sélectionneur belge à coucher son nom dans le livre d'or de la biennale du football africain.
Avec la victoire des Lions indomptables en finale contre l'Egypte (2-1), c'est aussi l'histoire d'un homme de 64 ans, ancien défenseur d'Anderlecht et des Diables rouges, qui prend humblement sa revanche contre celles et ceux qui l'avaient oublié, à peu près tout le monde.
"Cela m’étonne un peu de voir qu’aujourd’hui, tout le monde loue mes qualités en Belgique", a d'ailleurs déclaré au journal flamand Nieuwsbald l'ancien joueur blanchi sous le harnais, mais svelte comme un jeune homme, les yeux clairs et rusés qui semblent éclairer un éternel petit sourire ironique.
"Mes qualités étaient encore remises en doute il y a peu. Cela fait d’ailleurs des années que je n’ai pas reçu ma chance. Personne ne me contacte. On m’a déjà dit que j’étais trop vieux, ou trop cher, alors que durant ces six dernières années, personne ne m’a demandé ce que je voulais comme salaire", a ajouté celui qui vient de rejoindre le cercle des Européens sans grade que l'Afrique tire soudain de l'anonymat.
Arrivé en février 2016 à la tête d'une sélection qui n'avait pas gagné de match en phase finale de la CAN depuis 2010, le natif de Humbeek a immédiatement été plongé dans les joies du marigot camerounais: presse intraitable, éternelles bisbilles joueurs/fédération sur le montant des primes, sans oublier les rodomontades de Roger Milla sur le thème du +c'était mieux de mon temps+.
- Flegmatique -
"Ce n'est pas agréable, certainement pas", assure Broos, critiqué jusqu'au début de la CAN. "Je n'ai pas compris pourquoi au début on ne m'a pas donné ma chance. Un journaliste doit être critique mais il faut rester correct. Et la correction n'était pas toujours là".
Flegmatique, Broos a résisté aux assauts venus de toutes parts en restant fidèle à lui-même: "Je fais à ma manière. Si cela ne réussit pas, tant pis pour moi. Mais je pense qu'aujourd'hui, cela a réussi".
Au chômage depuis plusieurs années, le Belge a su constituer un groupe avec des joueurs pour la plupart inconnus, pour parer aux défections de sept cadres, qui doivent se mordre les doigts de n'être pas venus au Gabon.
Alain Giresse, Hervé Renard, voire un nouveau retour de Claude Le Roy: on voyait plutôt très classiquement un Français, de préférence avec une expérience en Afrique, pour remplacer l'Allemand Volker Finke début 2016 à la tête du Cameroun.
- 'Habitué' à la pression -
Difficultés financières de la Fédération, dans un pays qui connaît comme le reste de l'Afrique centrale un ralentissement de son économie ? Toujours est-il que le choix des dirigeants s'est porté sur un entraîneur belge (FC Bruges, Excelsior Mouscron, Anderlecht, Genk...), qui avait découvert sur le tard les joies de l'expatriation, avec de brèves expériences de clubs en Turquie, aux Emirats arabes unis, ainsi qu’en Algérie à la JSK où il ne reste que quelques mois.
Dès son arrivée à Yaoundé, le Belge a dû convaincre les sceptiques: "Je n’ai pas peur, je suis vraiment habitué à travailler sous pression".
"Evidemment, la pression est peut-être un peu plus forte ici, dans ce grand pays. Mais vous êtes habitué à cette pression lorsque vous avez entraîné des clubs en Belgique comme Anderlecht ou le FC Bruges", a-t-il insisté, sans convaincre grand monde à l'époque.
Avec deux matches nuls initiaux contre l'Afrique du Sud, Broos met en place sa méthode: faire tourner les joueurs, miser sur le collectif plutôt que sur des fortes individualités, donner leur chance à des nouveaux venus comme Christian Basogog (Aalborg/Danemark), désigné meilleur joueur du tournoi alors qu'il n'a été sélectionné pour la première fois qu'en novembre dernier.
Sur les coups de 22h00 ce dimanche à Libreville, le sexagénaire a couru comme un gamin pour venir partager la joie de ses joueurs sur le stade de l'Amitié. La revanche des Lions, qui commençaient à subir le désamour de tout un pays, est aussi celle qu'il prend sur son propre parcours.
PAR FRÉDÉRIC ATAYODI ET FODÉ MANGA
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POURQUOI J’AI QUITTÉ LES AIRS POUR LA TERRE ?
EXCLUSIF SENEPLUS : la reconversion professionnelle, comment ça marche? Peut-on accepter de perdre les 3/4 d'un mirobolant salaire de pilote pour l'entrepreneuriat, en recommençant tout à zéro? - Réponses de Sheikh Ousmane Seck, le directeur d'UNI-PRO
FREDERIC ATAYODI ET FODÉ MANGA |
Publication 05/02/2017
Se retrouver dans un cockpit et faire soulever un géant des airs était une passion d'enfant qui s'est fort heureusement réalisée pour Sheikh Ousmane Seck.
Pilote de ligne, il se sentait bien dans les airs, survolant les océans et taquinant les nuages.
Mais peu d’années après, il a renoncer aux airs préférant revenir sur terre, où il y avait bien plus de défis à relever.
Diplômé de l’école de pilotage de la Royale Air Maroc, Sheikh Ousmane a officié pendant presque 6 ans comme pilote de ligne, avant de décider de se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est alors qu’il créa ACP Consulting, un cabinet de placement, puis UNI PRO, une école de formation qui alterne formation théorique et pratique en entreprise.
Dans cet entretien, Sheikh Ousmane nous parle de son aventure d’entrepreneur, assurant qu'il n'a pas créé une école juste pour figurer dans le décor de l'existant.
Sur un autre plan, il ne est un peu gêné que l’on parle tant de chômage au Sénégal alors que les entreprises ne cessent de demander des compétences bien précises, des profils opérationnels.
Pour lui, ce sont tout simplement les profils qui ne sont pas parfois adaptés aux besoins des entreprises. C’est d’ailleurs d’où est parti l’idée du lancement d’UNI PRO.
Regardez l'entretien
BALLA GAYE, LA SEXTAPE ET LA PLAINTE DEVANT LE PROCUREUR
Le lutteur Balla Gaye 2 est encore au devant de la scène. Il a déposé une plainte auprès du Procureur de la République du Tribunal de grande instance de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, via son avocat, Me Alassane Cissé. Une plainte déposée pour laver son honneur. En effet, révèle “Les Echos”, une vidéo qui fait le buzz dans des groupes privés de whatsapp montre le lutteur de Guédiawaye en compagnie d'une fille. “Les Echos” soutiennent même que cette vidéo à caractère pornographique a été relayée par des sites pornographiques. Suffisant pour que “le lion de Guédiawaye” monte au créneau pour saisir le Procureur d'une plainte
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MULTIPLE PHOTOS
SUADU DIAW SE RACONTE
EXCLUSIF SENEPLUS : Son Incroyable talent, ses études tumultueuses, ses ambitions, le sport et la musique dans sa famille, son tonton Youssou Ndour et les siens, ce dont Fally Ipupa est amoureux
Elle a fait sensation il y a quelques mois lors du show «L’Afrique a un incroyable talent» qui s’est déroulé à Abidjan. Suadu Diaw a fait un bon parcours lors de cette aventure jusqu’à parvenir à la finale de cette show, sous le regard admiratif des membre du jury.
De retour à Dakar, nous avons rencontré l’artiste qui nous livre quelques infos sur sa vie.
Ainsi, dans cet entretien exclusif, Suadu Diaw nous fait des confidences ayant trait sa vie artistique familiale, ses études tumultueuses entrecoupées de voyages professionnels, la place du sport dans sa famille, ses projets, ses rapports avec les Ndour. Toujours souriante et de bonne humeur, Suadu répond sans détour.
Grands sont les rêves de cette jeune artiste qui a encore du chemin à faire. Epaulée par Youssou Ndour, la protection de ce dernier aidant, Suadu compte aller au bout de ses ambitions.
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SALL COMMUNICATION
EXCLUSIF SENEPLUS : L'éditorialiste Alymana Bathily analyse les stratégies de communication du président de la République : techniquement faible et inefficace, politiquement contreproductif et non gratifiant
FRED ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI |
Publication 03/02/2017
La communication du président Macky Sall a attiré l’attention de plusieurs observateurs de la vie politique, des professionnels des médias et autres, avec notamment l’omniprésence des affiches du président le long des principales artères de la capitale.
Dans la deuxième partie de notre entretien avec Alymana Batilly, le sociologue des médias nous fait une analyse de ces campagnes de communication dont l’effet de saturation reste perceptible.
De l’avis d’Alymana Bathily, cette manière de communiquer du président est techniquement faible et politiquement peu pour ne pas dire pas du tout bénéfique. Parce que cette omniprésence provoque chez le récepteur un rejet car, il n’y voit rien d’autre qu’une propagande savamment orchestrée.
Mais le plus grave selon l’éditorialiste de SenePlus, c’est le déséquilibre de plus en plus prononcé de l’accès aux médias publics, accaparés par le pouvoir en place.
Voir l’entretien
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DÉCRYPTAGE D'ALYMANA BATAHILY
EXCLUSIF SENEPLUS : Quelles urgences pour le président Adama Barrow ? Quel avenir pour Yahya Jammeh ? Peut-on envisager la confédération sénégambienne avec la nouvelle Gambie ?
Dans cette interview l'éditorialiste de SenePlus, Alymana Bathily, sociologue des médias et consultant en communication analyse le dénouement de la crise gambienne, les perspectives entre les relations sénégalo-gambienne.
Pour lui le dénouement de la crise gambienne qui a vu Jammeh abdiquer et d’accepter de transmettre le pouvoir à Adama Barrow, est un sentiment de soulagement.
Le président élu qui a pris ses fonctions, doit faire, de l’avis de notre invité faire face à l’urgence sécuritaire et de s’entourer des personnalités reconnues par le peuple et qui ne sont pas compromises afin de mener à bien son projet de société.
Par ailleurs, avec la nouvelle Gambie, le Sénégal devrait avoir les meilleures relations qui soient : relations apaisées d’amitié et de fraternité basées sur l'égalité sans que l'on parle d'un petit-frère et d'un grand-frère ou de toute sorte d’impérialisme.
Voir l’interview
PAR JEAN MEISSA DIOP
TOUS PLUS SUPPORTEURS QUE REPORTERS
Est-il possible qu'un journaliste sportif commentant une compétition opposant son pays à un autre observe la distance professionnelle qui lui éviterait d'être plus supporter que reporter ?
Africa Check |
Jean Meïssa DIOP |
Publication 02/02/2017
Le journaliste sportif peut-il observer la distance professionnelle nécessaire dans la relation des faits, quand il s'agit de couvrir son équipe nationale ? Jean Meissa Diop pose le débat.
Est-il possible qu'un journaliste sportif commentant une compétition opposant son pays à un autre observe la distance professionnelle qui lui éviterait d'être plus supporter que reporter ? Difficile d'y répondre par oui quand on a suivi les prestations de journalistes sénégalais pendant les phases finales de la Coupe d'Afrique 20117 au Gabon.
Des reporters de radio à leurs confrères de télévision et, dans une moindre mesure, de la presse écrite, les uns et les autres se seront identifiés à l'équipe de leur pays plus qu'ils n'ont observé le recul qui permet d'apprécier les faits avec discernement.
"Sénégal 2, Tunisie 0 !", s'enthousiasme Malal Junior Diagne sur la radio dakaroise RFM, "la Tunisie n'a pas encore de but et Dieu fasse qu'elle n'obtienne rien !".
En mission pour le pays ou pour le public ?
Quand on se reporte sur les chaînes de télévision, c'est Moustapha Diop présentant l'émission "CAN – Plateau spécial" sur le plateau de Walf-TV qui apparaît avec, autour du cou, une écharpe aux couleurs nationales. Sur la TFM, c'est Cheikh Tidiane Diaho habillé en maillot du Sénégal qui présente l'émission "La cour des grands".
Sur la RFM, le consultant Tassirou Diallo parle de l'équipe du Sénégal au sens très possessif en disant "nous avons encore deux matches importants…". Il y a eu tant de ces étrangetés à souligner dont ce "Malheureusement, c'est un ballon qui va tomber sur un pied tunisien". Et plus tard, c'est "Hors-jeu ! Heureusement !". L'équipe du pays du reporter l'a échappé belle. Ailleurs, ça exhorte les joueurs du pays : "Allez, poussez le ballon !" "Heureusement que le Sénégal a pu dégager le ballon qui allait droit au but".
Il s'en est trouvé pour justifier voire excuser la faute commise par un joueur sur un adversaire : "Ce n'était pas l'intention de Kara Mbodj de faire tomber le joueur tunisien". Au micro, d'autres reporters piaffent d'impatience de voir le match terminé : "Arbitre, il faut siffler la fin de la partie !" ou réclamer des sanctions contre l'équipe adverse : "Cela fait longtemps que l'arbitre aurait dû réduire à dix joueurs l'équipe du Cameroun".
Peut-être les percevant comme des patriotes en mission de haute portée (ou intérêt) nationale, le ministre sénégalais des Sports, Matar Bâ, s'est rendu à Franceville (Gabon) à l'hôtel pour s'enquérir des conditions d'hébergement des journalistes sportifs sénégalais venus couvrir la CAN. Des journalistes considérés – voire se considérant – comme étant en mission plus pour leur pays que pour leur public qui n'est pas forcément sénégalais.
Lors d'une CAN, un reporter ivoirien, la voix abattue, soupira : "Oh, nous sommes battus !" Le phénomène d'atteinte du droit à l'information n'est pas propre qu'au Sénégal. Il est, pour ainsi dire, universel.
"Des dessous plus économiques"
En France, c'est l'attitude du directeur de la rédaction de la chaîne BeIn Sports, Florent Houzot, qui fit jaser ses confrères du quotidien sportif L'Equipe en avouant avoir volontairement décidé de ne pas diffuser les images de "ce qui ressemble effectivement à un bras d'honneur de Paul Pogba", après le but de Payet […] pour ne pas créer de polémiques inutiles", Houzot, avait ponctué son message d'un "Allez les Bleus !".
"En France, le patriotisme a des dessous plus économiques". Plus l'équipe de France ira loin, plus les audiences de BeIN Sports seront excellentes et plus l'investissement consenti pour acquérir les droits (colossaux) de cet Euro 2016 seront amortis de manière encore plus satisfaisante. C'est de bonne guerre (économique et psychologique)", écrit le journal en-ligne Slate.
"Dans l'esprit de beaucoup – mais à tort –, un journaliste sportif (d'une chaîne, d'une radio ou d'un journal) se doit d'être un supporter de son équipe nationale", écrit Slate.fr. Il y a "incongruité" (sic) quand un journaliste présente son journal accoutré d'un maillot de l'équipe nationale de son pays, tranche le même Slate.fr.
Un des principes de base du journalisme sportif est de "collaborer avec les organisations sportives". C'est écrit dans les statuts de l'Association internationale de la presse sportive depuis 1924, s'étonne la version en ligne du journal Les Inrocks du 2 août 2012.
"Quand les reporters deviennent supporters"
"On les appelle "journalistes", mais ce sont des supporters”, tranche le site du club algérien USM, qui ajoute : "Commentateurs sportifs : d'abord supporters… ou d'abord journalistes ?". "S'il est admis que, dans certains cas, un certain "chauvinisme" peut être toléré (par exemple, lorsque, sur le terrain, une équipe algérienne rencontre une équipe étrangère), il est inconcevable que l'auditeur ou le téléspectateur perçoive nettement quelle équipe a les faveurs du journaliste lorsque celui-ci commente une rencontre de football qui oppose deux clubs nationaux", écrit le site algérien.
Au Sénégal, faisant le portrait d'Abdoulaye Diaw de RFM, le quotidien gouvernemental Le Soleil écrit que "Laye Diaw, comme on l'appelle, perd souvent le mot quand une équipe qu'il "supporte" est en passe de perdre ou a perdu. Le même Laye Diaw peut se confondre également aux supporters même lors qu'il n'est pas au stade mais au studio, tant sa passion est grande pour ce sport". Et le titre du même article résume ce parti-pris de beaucoup de journalistes sportifs sénégalais : "Quand les reporters deviennent supporters" (Le soleil repris par le portail www.allafrica.com du 16 juillet 2001).
La conclusion, c'est le site de l'USM Alger qui la donne : "Dans le milieu du journalisme sportif, la notion de neutralité est essentielle". "Rien n'interdit à un commentateur sportif d'avoir une préférence pour un club. Mais si l'envie lui prenait de manifester cette préférence, c'est dans les tribunes que sa place doit être. Pas dans une cabine de presse, ni dans un studio de radio ou de télévision".
Jean Meïssa Diop est journaliste, membre du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) du Sénégal.