Addis-Abeba (Ethiopie), 29 jan (APS) - Les chefs d’Etat africains ont entamé, dimanche, en milieu de matinée à Addis-Abeba (Ethiopie), une séance de travail au siège de l’Union africaine (UA), a constaté l’APS.
Le président Macky Sall participe à la rencontre qui précède, lundi, la réunion proprement dite du 28-e Sommet de l’UA qui sera marqué par la réintégration du Maroc et l’élection des président et vice-président de la Commission de l’organisation continentale.
La 28-e édition du Sommet de l’UA a pour thème : "tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse".
Les dirigeants africains vont voter un texte portant sur le retour du Maroc au sein de l’UA et élire le successeur de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la présidence de la Commission de l’organisation régionale.
Cinq candidats sont en lice : l’Équato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, et la Kényane Amina Mohamed Jibril.
Arrivé samedi très tôt à Addis-Abeba, le président Sall a assisté le même jour à la présentation du rapport sur le Sénégal du Mécanisme africain de revue par les pairs (MAEP).
Macky Sall a eu des entretiens bilatéraux avec certains de ses homologues.
Aux auditions à l’aveugle, sa performance adulée par le public sous le tempo du son «Aminata» de feu Laba Sosseh avait séduit le jury de «The voice Afrique francophone» (notamment A’salfo et Singuila) et lui assurer une place au sein de ce concours sous régional de chants. Youssoupha Diène, taximan de profession, a par la suite franchi les échelons avant d’être éliminé lors des «épreuves ultimes» où il n’a pas convaincu avec la reprise d’un morceau de Youssou Ndour. De cette aventure de dimension internationale, l’artiste a beaucoup appris. «The voice Afrique» a été une aubaine pour ce taximan qui, dès 12 ans, avait découvert son amour pour le chant et dirigeait déjà le daara Hizbut-Tarqiyyah de Rufisque. Aujourd’hui et après 18 ans passés à «chercher sa voix», il projette de faire un duo avec le rappeur Duggy Tee.
Parlez-nous un peu de vous et de vos débuts dans la musique…
Je suis Youssoupha Diène, originaire de Rufisque, taximan de profession et un grand passionné de la musique. J’ai commencé à faire de la musique depuis 2007. Mais je chante publiquement depuis 1999, car j’étais dans un daara appelé Hizbut-Tarqiyyah à Rufisque. Et c’est là-bas que l’on m’a appris les bases de la musique. Les khassaides sont en effet comme un virus, au fur et à mesure qu’on les récite. Plus cela devient une passion et on tend à se perfectionner. C’est une formation naturelle que j’ai acquise dès le bas âge. En 2009, j’ai décidé de carrément me consacrer à la musique en reprenant des morceaux de RnB et de mbalax. Je fréquentais les musiciens du groupe Super Sound pour apprendre. De là, j’ai commencé à écrire mes propres textes sans pour autant proposer un produit sur le marché musical.
A ce jour vous n’avez donc sorti ni album ni single ?
Non. Je n’ai jamais sorti d’album, mais j’ai fait un single, Bouki ndiour. Ce dernier, sorti vers 1999-2000, n’a pas connu de succès. J’y parle de la mauvaise gouvernance. Après cela, j’ai tout arrêté et je me suis mis à l’écart pour apprendre la musique avec amour sans voir le temps filer.
Ce long apprentissage n’a-t-il pas retardé votre carrière musicale ?
Non. Cela ne constitue pas un handicap. Durant toutes ces années, j’ai passé mon temps à chercher qui j’étais réellement. J’ai cherché et trouvé un style qui me définit. Cela, comme l’ont fait les grands artistes comme Michael Jackson.
Un taximan-artiste, c’est assez insolite quand même non ?
Oui ! Je suis taximan et musicien en même temps. Peut-être qu’en ce moment cela devient difficile pour moi de cumuler les deux, mais que ce soit la musique ou la conduite, je les fais toujours avec amour et rigueur. C’est difficile de jumeler deux fonctions à la fois, mais je gère pour le moment.
Avant The voice Afrique, avez-vous eu à participer à des concours de chants nationaux ?
Oui ! Avant The voice Afrique, j’ai participé à des concours nationaux où j’ai terminé parmi les meilleurs, comme Oscar des vacances, Link show, Relève bi. Autant de participations qui n’ont pas servi à grand-chose, car il n’y a pas eu de promotion et le suivi qu’il fallait. Au Sénégal, on peut remporter un concours et après les gens ne vous connaissent même pas.
Comment avez-vous vécu The voice Afrique francophone ?
Ce fut une belle aventure qui m’a permis de réaliser mon rêve le plus cher, c’est-à-dire prouver au monde ce que je vaux et défendre les couleurs de ma patrie. Avec The voice Afrique, j’ai pu flirter avec le bonheur et les connaissances musicales. C’était une nouvelle découverte qui m’a boosté à réapprendre la musique.
Comment ?
Dès notre arrivée à l’aéroport d’Abidjan, le guide qui nous est envoyé ne nous amène pas directement à l’hôtel. Il nous conduit illico chez un coach vocal. Alors que moi je n’ai jamais connu de coach vocal depuis que j’ai commencé à faire de la musique. C’est là où a commencé mon apprentissage. Dans le studio, on y voit quelqu’un qui pensait tout connaître en musique et à qui on prouve le contraire. Aussi, on avait droit à un autre coach qui fait partie du jury de l’émission (Ndlr, Lokua Kanza, Singuila, A’salfo et Charlotte Dipanda). Ils nous ont appris ce qu’était la musique et comment accrocher son public. Ils nous ont prouvé que la musique c’était une connexion avec le public, une connexion invisible. Le chanteur doit attirer avec sa voix avant son physique. Les Blancs n’ont pas de complexe, ils usent de tous les moyens pour nous faire aimer leur musique.
Quelles étaient vos relations avec les autres candidats sénégalais comme Omar, Aïda, Saliou, Khady, Daniella entre autres ?
On avait une belle relation, on s’aidait mutuellement. Et même avec les autres candidats des autres pays, on se tutoyait comme des frères. Il n’y avait pas de discrimination. Tout le monde m’apprécie et on savait reconnaître le mérite de nos adversaires. Mais malheureusement pour nous, on a presque tous été éliminés avant la grande finale. L’aventure pour moi s’est terminée après les battles. Je n’ai pas pu franchir la troisième manche. Mais je rends grâce à Dieu, car j’ai beaucoup appris avec The voice Afrique.
Avec vos acquis, quels sont aujourd’hui vos projets artistiques ?
Même si je n’ai pas un style musical qui m’est encore propre parce que je fais de la worldmusique, j’aimerais quand même pouvoir la faire connaître. J’ai beaucoup de projets en tête et heureusement, mon coach vocal, Véronique Lalouette, qui m’a appris comment chanter, m’a contacté pour qu’on travaille ensemble. C’est une proposition spéciale dont je suis fier et que j’ai acceptée avec honneur. Il y aussi Duggy Tee qui m’a proposé de faire un duo avec lui après avoir visionné sur la toile ma prestation avec le tube Aminata. Une chanson qu’il a partagée pour me retrouver et pouvoir chanter avec moi. Je salue sa grandeur d’esprit et son humilité. En même temps, je suis en train de faire des enregistrements d’un Ep avec un Américain, Tony Blackman. Mais je ne sais pas encore quand est-ce que cela va sortir. Pour le volet social, j’ai été contacté par une Ong qui oeuvre dans l’épanouissement des enfants handicapés. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire pour aider les enfants en situation difficile. Je profite de la tribune qui m’est offerte pour remercier tous mes fans d’ici et d’ailleurs pour leur soutien inconditionnel durant et après l’aventure The voice Afri que.
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NON AUX MUSULMANS, NON AUX ÉMIGRÉS
Au pas de course, Donald Trump met en oeuvre ses promesses de campagne. L'analyste politique René Lake en parle sur le plateau du Washington Forum
Donald Trump a pris ces jours-ci tout une série de décrets pour la mise en oevure de ses principales promesses de campagne. Va-t-il aller jusqu'au bout ? Quel sort réserve-t-il aux musulstamns ? Quel sort réserve-t-il aux émigrés ? Quels vont être ses rapports avec les femmmes ? Que pensesnt les Africains du nouveau président des Etats-Unis
René Lake est à nouveau parmi les invités du Washington Forum, la grande émission télé de la Voix de l'Amérique où toutes ses questions sont posées.
IL SE NOIE SOUS LES INSULTES
Un Gambien s'est jeté dans un canal à Venise et plusieurs personnes ont sorti leur téléphone pour filmer, pendant que d’autres insultaient le jeune homme mourant…
Un jeune Gambien s’est jeté dans le Grand Canal de Venise dimanche 22 janvier, très certainement dans l’intention de se suicider. Depuis les bateaux de transport en commun sur l’eau, plusieurs personnes ont sorti leur téléphone pour filmer, pendant que d’autres insultaient le jeune homme mourant… Mais personne n’a sauté pour le secourir.
Les terribles images de la noyade du jeune homme ont été publiées sur les réseaux sociaux, suscitant la polémique. On voit un homme, dans le Grand Canal de Venise, gardant difficilement la tête hors de l’eau. Des centaines de personnes assistent au drame, certaines le filment. Dans l’une des vidéos, une personne se met à crier en italien : "Afrique ! Afrique !", puis : "Lancez-lui des gilets de sauvetage !" Deux bouées sont lancées à l’eau, l’homme essaie visiblement de s’en approcher, mais ne les attrape pas. Il n’est pas possible de savoir si cette réaction était volontaire de la part du jeune homme, dont la presse assure qu’il tentait de se suicider.
La rédaction des Observateurs de France 24 a décidé de ne pas publier ces vidéos, en raison de leur caractère dégradant pour la victime. Nous ne publions que des captures d’écran.
"Laissez-le mourir"
Depuis les bateaux, les insultes fusent : "c’est une merde", "allez, rentre chez toi", "laissez-le mourir !", "il est stupide, il veut mourir".
Une deuxième vidéo, filmée d’un autre angle, a enregistré les discussions entre les touristes présents sur un bateau pendant la noyade. Quelques-uns assurent qu’ils veulent aller à l’eau, d’autres les en empêchent, affirmant que c’est trop dangereux.
Au final, à l’arrivée des secours sur place quelques instants plus tard, l'homme était déjà décédé.
Selon la presse italienne, il s’appelait Pateh Sabally et était âgé de 22 ans. Originaire de Gambie, il avait fui son pays pour rejoindre l’Italie, où il bénéficiait depuis deux ans d’un titre de réfugié. Il est arrivé à Venise en provenance de Milan dimanche.
Une enquête ouverte
"Je ne veux pas accuser qui que ce soit, mais peut-être que quelque chose de plus aurait pu être fait pour le sauver", a affirmé Dino Basso, le directeur local de la Société nationale de sauvetage, au journal Corriere del Veneto. Selon lui, dans cette eau qui était à cinq degrés, il ne sert à rien de jeter une bouée à quelqu’un qui sera paralysé par la température et aura du mal à la prendre, mais il vaut mieux essayer de saisir la personne et de la tirer hors de l’eau. Il ajoute également qu’un maître-nageur était sur le point de sauter, mais a été distrait par une femme qui criait depuis le bateau que le jeune homme faisait "semblant". "Le temps de vérifier, [le réfugié] avait disparu", explique-t-il.
"Cela fait réfléchir. Ce n’est pas un naufrage en mer, mais une mort dans un canal, en face de centaines de personnes", écrit de son côté Francesa Zaccariotto, chargée des travaux publics à Venise, sur sa page Facebook. La procureure de Venise a ouvert une enquête pour déterminer d'éventuels manquements dans ce drame.
Onze personnes ont été tuées jeudi dans le centre du Sénégal dans un accident de la route impliquant un camion-citerne et un minibus.
L'accident, survenu dans la localité de Malem Hodar (centre), a fait "onze morts, 14 blessés légers et neuf blessés graves", a affirmé un responsable de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers joint par téléphone.
Il s'agit d'une collision entre un camion-citerne transportant du carburant et un minibus convoyant des passagers, a précisé la même source.
Les accidents de la route sont fréquents au Sénégal. Ils sont généralement dus à l'indiscipline des conducteurs et au mauvais état des véhicules, selon les autorités et les spécialistes.
Mi-décembre, au moins 37 personnes, pour l'essentiel des pèlerins, avaient péri dans plusieurs collisions routières lors du Maouloud, fête musulmane célébrant la naissance du prophète Mahomet.
FRED ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI
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REINE DES GRAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment démarre-t-on une entreprise avec juste 1500F pour faire du chiffre d'affaire en millions après 12 mois ? Les réponses de Carole KABRÉ, Fondatrice de Neere Cosmétique
Beaucoup trop de gens, très souvent, pensent qu’en matière d’entreprenariat, un budget astronomique est nécessaire pour démarrer. Ce n’est pourtant pas toujours le cas comme nous l’assure Carole Kabré dans cet entretien exclusif. (Voir vidéo, ci-dessus), la patronne de Neere Cosmétique, elle est cette semaine, l’invitée de Parole de Jeunes. L'émission des jeunes entrepreneurs africains.
Etudiante au CESAG, Carole est la fondatrice et manager de Neere Cosmétique, une startup spécialisée dans la fabrication de produits cosmétiques bio.
Si pour le moment l’étudiante n’a pas stratégie de communication huilée, c’est que ses propres cheveux assurent la promotion de son entreprise. Une communication sans frais.
Lancée avec juste 1500F, il y a un an, Neere Cosmétique (NC) fait déjà un chiffre d’affaires honorable, avec des perspectives prometteuses, une ambition no limit. En effet, NC, c’est un petit poucet qui, à peine né, a de grandes ambitions. Carole Kabré vise loin. Elle veut challenger les grands et faire une intrusion dans leur cour.
Son ambition étant, les matières premières nécessaires faisant et sa foi en Dieu aidant, Carole veut concurrencer dans quelques années des géants du cosmétique tels L’Oréal. Un vrai combat de David contre Goliath, pourrait-on dire. Et pourquoi pas ? Etant entendu que dans l’histoire de David contre Goliath, l’on connaît la fin. Carole Kabré nous raconte Neere Cosmétique, ses aspirations...
Originaire du Burkina Faso, la jeune étudiante est d’apparence calme et affable. Un regard innocent et sourire bienveillant. Un discours fluide.
Passionnée d’entrepreneuriat, Carole a toujours médité sur ce qu’elle peut faire pour alimenter son portefeuille : un petit commerce dans son environnement immédiat par-ci, achat et revente de petits trucs par-là. Et donc, la voie royale pour un portefeuille toujours fourni de manière continue, c’est l’entrepreneuriat à proprement parler. C’est la petite histoire de NC.
La jeune entrepreneure est présidente de l’Association des étudiants stagiaires et managers africains du CESAG (ASEMA).
Révélé par Jeune Afrique Business+ le 23 janvier, le départ d'Evelyne Tall-Daouda, numéro deux du groupe bancaire panafricain, a été confirmé dans un communiqué de presse du groupe bancaire panafricain. Portrait d'une pionnière.
Dans un communiqué envoyé le 25 janvier, Ecobank a confirmé l’information révélée le 23 janvier par Jeune Afrique Business+, nouveau service d’informations professionnelles : Evelyne Tall-Daouda quittera le groupe bancaire panafricain le 31 janvier 2017, dans le cadre d’une « retraite anticipée ». Nous mettons en ligne à cette occasion son portrait, publié initialement en octobre 2016 dans le Hors-Série Spécial Finance de Jeune Afrique.
Avec dix-huit années passées chez Ecobank, l’histoire professionnelle d’Evelyne Tall-Daouda se confond avec les grandes étapes du développement du groupe. Son ascension a été aussi rapide que le rayonnement de l’institution panafricaine, désormais active dans 36 pays africains, un record. « Ma promotion est due à mon sens de l’éthique, de l’humilité et de l’intégrité. J’ai aussi su saisir les opportunités qu’offrait la banque », confie celle qui, depuis 2012, est directrice générale adjointe d’Ecobank. Véritable numéro deux, elle s’occupe notamment de la gestion des relations du groupe avec les régulateurs afin d’en assurer la stabilité et joue un rôle stratégique sous la direction d’Ade Ayeyemi, son directeur général, recruté en 2015.
Rien ne prédestinait pourtant la Sénégalaise à devenir l’une des banquières les plus puissantes du continent. Et sûrement pas sa formation littéraire à l’université de Dakar. « Mon parcours est atypique, concède cette grande timide, qui se tient à distance des médias. Après ma licence d’anglais, option littérature américaine, j’ai obtenu une bourse pour l’école supérieure d’interprétation et de traduction de Paris. Mais les lenteurs administratives du Sénégal m’ont fait basculer sur l’École des attachés de direction, devenue l’École de management de Paris, pour ne pas perdre ma bourse », explique-t-elle, assise dans ses bureaux du siège d’Ecobank, à Lomé, avec une vue panoramique sur l’océan Atlantique.
Dans ma carrière, j’ai ressenti beaucoup de solitude en tant que femme
De retour au Sénégal, elle effectue un stage à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar, avant de rejoindre l’américaine Citibank, où elle restera dix-huit ans. En 1998, Ecobank la recrute comme directrice générale adjointe de sa filiale malienne. Un an plus tard, elle en devient la directrice générale. Retour ensuite au Sénégal pour gérer la filiale locale à partir de 2000. La haute direction d’Ecobank lui confie cinq ans plus tard les rênes de la zone de l’UEMOA, couvrant huit pays. Très vite, une nouvelle promotion attend Evelyne Tall-Daouda : elle reçoit pour mission de parachever l’expansion du groupe sur le continent, notamment en Afrique centrale et en Afrique australe.
« Dans ma carrière, j’ai ressenti beaucoup de solitude en tant que femme, dans les conseils d’administration de haut niveau et par rapport à des collègues qui avaient une bonne capacité de réseautage. Pourtant, cela ne m’a pas affaiblie », assure celle qui dit n’avoir eu ni mentor ni modèle.
Son père, l’écrivain sénégalais Chérif Tall, lui a transmis la passion du mot
En près de deux décennies à Ecobank, la Sénégalaise a eu à travailler avec des hommes au fort tempérament, en commençant par le Nigérian Arnold Ekpe, un homme de poigne, puis avec Thierry Tanoh. Durant la crise qu’a traversée l’éphémère directeur général ivoirien du groupe, Evelyne Tall-Daouda est restée, comme à son habitude, discrète. Pourquoi ne pas avoir tenté de prendre le leadership ? Par deux fois au moins, avant le choix de Tanoh et avant celui d’Ayeyemi, elle s’est portée candidate au poste le plus prestigieux du secteur bancaire africain. Sans succès…
Réseau
Evelyne Tall-Daouda, qui se dit proche de Linah Kelebogile Mohohlo, la gouverneur de la Banque centrale du Botswana, ambitionne d’organiser et de regrouper au niveau de la sphère francophone les quelques femmes qui occupent des postes de direction, de façon à créer un réseau solide. Les longues journées de travail et les semaines de voyage – trois sur quatre dans le mois – ne la contrarient pas. « Je n’ai pas vraiment décidé de ma vie, mais je suis une femme complète, une bonne professionnelle, une bonne épouse, une bonne mère de famille, une bonne fille et une bonne citoyenne », confie-t-elle.
Même si Evelyne Tall-Daouda se dit encore loin de la retraite, elle ne perd pas de vue son projet d’écrire un livre pour les générations futures. Fille de l’écrivain sénégalais Chérif Tall, la directrice générale adjointe d’Ecobank dit avoir conservé sa passion pour la littérature malgré un agenda chargé. « Mon père m’a transmis la passion du mot et surtout le goût du partage, qui est une preuve de générosité. Cependant, dans mon livre, je ferai preuve de constance dans mon sens de l’éthique. Il y a des choses dans le milieu de la banque qui ne seront jamais dites », précise cette professionnelle aguerrie.
BENOIT HAMON, LE DAKAROIS
Il est arrivé au Sénégal à l’âge de 8 ans. Son père travaillait pour la marine française. Il est allé à l'école au Cours Saint-Marie de Hann
Favori de la Primaire de la gauche française, Benoît Hamon a passé une partie de son enfance au Sénégal. Élève au Cours Sainte-Marie de Hann, du CE2 à la 5e, il a vécu dans cet établissement dakarois « dans un contexte où le religieux se mixait à la diversité sociale ». Explication du caractère généreux de son programme de campagne ? Slate.fr a tenté de comprendre.
Hamon comme Ségolène
Après Ségolène Royal, née à Dakar et candidate malheureuse en 2007 devant Nicolas Sarkozy, Benoît Hamon est bien parti pour insuffler à la présidentielle Française un soupçon du Sénégal. L’éphémère ministre français de l’Éducation nationale, qui a vécu quatre ans dans la capitale sénégalaise, est arrivé en tête du premier tour de la Primaire de la Gauche. Dimanche prochain, il affrontera l’ex-Premier ministre Manuel Valls pour le second tour.
À quatre jours de sa victoire (très probable selon les sondages), Slate.fr a fouillé son enfance au Sénégal pour chercher les fondements de son programme généreux. « Mais quelle influence a eu cette scolarité à Dakar dans la construction de l’homme politique qu’il est devenu aujourd’hui, à la fois défenseur d’une politique migratoire “’généreuse”’, d’un revenu universel versé à tous les citoyens ou partisan d’une réforme scolaire pour intégrer plus de mixité dans les établissements scolaires français ? » s’interroge le site français.
Hamon est arrivé au Sénégal à l’âge de 8 ans. Son père travaillait pour la marine française. Il a été inscrit au Cours Saint-Marie de Hann. « Dans cet établissement qui rassemble de nombreux locaux, mais aussi des fils et filles d’expatriés, des enfants de musulmans ou de chrétiens, des Libanais, Guinéens, ou Marocains, le futur homme politique y découvre surtout la mixité et la tolérance religieuse », relate Slate.fr. Qui met en avant le témoignage d’Albert Diatta, assistant de l’actuel directeur de l’école : « Le cursus met fortement l’accent sur cette valeur de tolérance. Pour les enfants, c’est un gage de qualité pour le futur. »
Hamon acquiesce : « C’est un établissement qui a été déterminant. J’y ai grandi dans un contexte où le religieux se mixait à la diversité sociale, me confie Benoît Hamon. Mais, il est difficile de dire exactement l’influence que cela a eue dans mon parcours politique par la suite. Quatre ans à Dakar, c’est à la fois beaucoup, car cela structure votre enfance, et peu dans une existence. Une vie se construit par étapes successives et dans la narration de la mienne je ne sais pas exactement qu’elle est la force de mon enfance à Dakar, mais cela a forcément eu un rôle dans ma construction en tant qu’homme. »
“’Touche pas à mon pote”’ me renvoyait au Sénégal »
Mais avant de toucher l’homme politique, ce séjour à Dakar a influencé le lycéen qui, dans les années 1980, s’engage pour la campagne de lutte contre le racisme lancée par Sos Racisme. « C’est vrai que la campagne “Touche pas à mon pote” me parlait parce que ça me renvoyait à mes années au Sénégal. (...) Je me suis engagé quand j’ai vu que dans mon lycée il y avait des badges du Front national qui circulaient et qui affirmaient “Touche pas à mon peuple” », se rappelait Hamon en 2016 sur Trappy Blog, repris par Slate.
À propos de la laïcité du député frondeur, Slate.fr a cherché à « savoir si elle a été modelée dans le terreau de son enfance sénégalaise ». Réponse de l’intéressé : « Au Sénégal, j’ai grandi dans un environnement religieux c’est vrai, mais aussi dans la tolérance. Ce que je défends en matière de laïcité, c’est un retour originel à la loi de 1905 qui est une loi de liberté et non de discrimination. »
Invité de la matinale de France Inter, le 23 janvier, il disait : « La laïcité n’a jamais été pensée comme un glaive contre une religion en particulier. La force de la loi de 1905 était de mettre aux deux pôles, d’une part, ceux qui voulaient que la loi religieuse pèse encore sur la loi des hommes et, d’autre part, ceux qui voulaient faire de la laïcité un instrument pour abattre les religions. La loi de 1905, c’est la coexistence des deux. »
Une référence au Cours Sainte-Marie
Benoît Hamon est retourné au Cours Sainte-Marie lors d’un voyage politique à Dakar, il y a quelques années. « Il tenait vraiment à passer, il était là avec beaucoup d’émotion », a confié à Slate Albert Diatta. C’était l’occasion de revoir défiler dans sa tête les souvenirs de ses années d’écolier au milieu de ses camarades de toutes les couleurs et venus de tous les horizons. Parmi ceux-ci, il y a Augustin Hoareau, aujourd’hui directeur de La 1re Martinique, la chaîne de France Télévisions sur l’île.
« Nous avons été plusieurs années ensemble à l’école, mais j’étais plus âgé que lui rembobine Hoareau pour le site français. Je devais avoir 15-16 ans et lui 9-10 ans. Mais on se côtoyait tous les jours car nos pères étaient tous les deux ingénieurs sur le port de Dakar pour la marine nationale. L’armée transportait ensemble les enfants de militaires à l’école. On prenait donc le même bus, le “bus bleu”. Comme ça se fait partout, “les grands” avaient l’habitude de se réserver les places sur la banquette du fond et de chasser les petits qui s’y installaient. Mais on avait toujours Hamon qui s’opposait à nous. Il trouvait ça injuste que les grands gardent ces places. Cela ne m’a pas étonné de le retrouver en politique plus tard (rire). Un jour il a même organisé un vote dans le bus pour savoir si les places du fond devaient être réservées aux plus grands. »
À l’heure où il cavale vers l’investiture de la Gauche, Hamon est érigé en modèle au Cours Sainte-Marie de Hann. « Depuis longtemps, nous informons chaque nouvelle génération d’élèves sur les célébrités qui sont passés ici avant eux, pour leur donner des références et leur montrer qu’avec le travail la réussite est possible. Aujourd’hui, nous leur parlons d’Hamon », révèle Albert Diatta. Qui sourit : « J’ai reçu un e-mail de responsables de l’école qui se gargarisent des résultats de la primaire. » En attendant de pouvoir peut-être jubiler à l’annonce de ceux de la présidentielle, au mois de mai prochain. Une marche plus élevée pour le « Boy Dakar » nommé Hamon.
Un peu hâbleur mais dur à la tâche, il a beaucoup d'expérience, pas mal de succès et un fantôme dans le placard. Fédérateur des Bleus et clivant, voilà Patrice Evra, 35 ans: c'est un sacré personnage du foot français que vient d'engager Marseille.
. Riche parcours
Le natif de Dakar a grandi aux Ulis, en région parisienne, mais c'est dans le Sud-Est que l'arrière gauche va prendre son essor, à Nice (2000-2002) puis surtout Monaco (2002-janvier 2006) après des expériences dans les divisions inférieures en Italie.
Cet explosif défenseur au gabarit moyen (1,75 m, 76 kg), très offensif mais rarement buteur, décolle sur le Rocher, sous les ordres de Didier Deschamps, jusqu'à se mêler au gratin européen à Manchester United (janvier 2006-2014), où il devient un des capitaines d'Alex Ferguson.
A la Juventus (2014-janvier 2017), Evra enrichit encore son palmarès de multiple champion d'Angleterre et d'Italie. Il y poursuit son histoire avec la Ligue des champions au plus haut niveau, fréquentée de manière concluante (victoire en 2008) ou pas (finales perdues en 2004, 2009, 2011 et 2015).
A Manchester comme à Turin, ce professionnel à l'hygiène de vie impeccable impose et diffuse sa grande confiance en soi, confinant parfois à l'arrogance, comme lorsqu'il lance en mai 2009, après avoir éliminé Arsenal avec United en demi-finales de C1 (1-0, 3-1): "C'était onze hommes contre onze enfants".
. Tache et verve
Car Evra, c'est un sacré caractère, qui a tendance à masquer son palmarès. Et qui l'amène à imprimer son nom en capitales sur la page la plus sombre du foot français, Knysna, en tant que meneur en chef de la fameuse grève de l'entraînement à cette Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.
Obnubilé par la recherche du "traître" qui a révélé à L'Equipe les insultes de Nicolas Anelka envers Raymond Domenech, le capitaine sera sanctionné de cinq matches de suspension en équipe de France.
Acculé par l'opinion publique et la presse, le tonton se fait flingueur, et la France du foot découvre la verve particulière du défenseur.
Lilian Thuram demande sa radiation à vie des Bleus ? "Il ne suffit pas de se balader avec des livres sur l'esclavage, des lunettes et un chapeau pour devenir Malcom X", tacle-t-il.
Il s'en prend ensuite aux consultants "Michel Fernandel" (Luis Fernandez) ou "Rolland Tournevis" (Rolland Courbis), ou aux "clochards" Bixente Lizarazu et Pierre Ménès. "Tous ceux-là, si tu mets (l'ex-ministre) Rama Yade arrière gauche, ils vont dire qu'elle est meilleure qu'Evra", cingle-t-il.
. Retour en grâce
Après Knysna, Evra reviendra pourtant en sélection neuf mois plus tard, dès mars 2011. Il se fait discret, même si son orgueil affleure devant les difficultés de Blanc à trouver un capitaine: "Ce n'est pas si facile de remplacer Evra", lâche-t-il en parlant de lui à la 3e personne tout sourire en août 2011.
Il réussira néanmoins l'exploit de reprendre le fil de son histoire d'amour avec le maillot bleu (81 sélections, zéro but), toujours clamé. Il ne joue qu'un match à l'Euro-2012, mais parvient à écarter la concurrence des Clichy, Mathieu, Trémoulinas, Digne. Titulaire des Bleus par défaut selon les sceptiques, ou parce que sans être flamboyant, il est régulier, selon ses partisans.
S'il a été déchu du brassard après Knysna, il reste le capitaine officieux, celui qui a "le rôle peut-être le plus important dans le groupe", comme le dit l'attaquant Loïc Rémy au Mondial-2014, achevé en quart de finale.
L'Euro-2016 à domicile fait entrer "Tonton Pat" dans la culture populaire. Un cliché pris par un photographe de l'AFP durant le 8e de finale contre l'Eire dans une posture étrange fait les délices d'internet; il prend la balle au bond en devenant lui-même actif sur les réseaux sociaux.
Son humour, sa décontraction et son rôle de grand frère, notamment auprès de la pépite Paul Pogba, achèvent d'en faire un chouchou du grand public. Ses discours de vestiaire, dévoilés dans un documentaire fin décembre, confirment l'aura du bonhomme.
Ecarté des Bleus après l'Euro-2016 en raison de son grand âge, il est rappelé en novembre 2016, et même titularisé, pour pallier le forfait de son successeur, Layvin Kurzawa. Un rappel "ponctuel", prévient Deschamps.
Mais Evra garde le Mondial-2018 dans un coin de la tête, comme il le glisse sur TF1: "Peut-être qu'on va se retrouver dans deux ans". Tout dépendra des 18 mois de "Tonton Pat'" à l'OM.