Dakar, 10 jan 2017 (AFP) - Ablaye Mbaye, jeune chanteur sénégalais populaire dans son pays et connu également en Afrique, est décédé lundi à Dakar à la suite d'un malaise en studio, a indiqué à l'AFP un de ses proches, la star Youssou Ndour déplorant sur Twitter la perte d'"un petit frère".
Fils d'une famille de griots, Ablaye Mbaye, de son vrai nom Abdoulaye Mbaye, non-voyant à la silhouette longiligne, est né en 1981 à la Médina, quartier populaire de Dakar où a aussi grandi Youssou Ndour, qui l'a pris un temps sous son aile.
Selon sa biographie officielle, Ablaye Mbaye, qui chante depuis l'âge de 12 ans, a accompagné Youssou Ndour en tournée durant sept ans. "Ablaye est décédé" lundi soir après avoir fait "un malaise en studio", affirmé à l'AFP Guissé Pène, important acteur culturel au Sénégal et un de ses proches.
Cela s'est produit "alors qu'il procédait aux derniers réglages pour la sortie de son album prévue le 4 février, un album intitulé +Intérêt général+", a dit M. Pène. Selon lui, son corps a été transporté dans un hôpital dakarois.
Aucune indication n'était disponible dans l'immédiat sur ses obsèques. Réagissant à la nouvelle sur son compte Twitter, Youssou Ndour a écrit: "J'ai vraiment perdu un petit frère". Le message, signé de ses initiales, est accompagné du mot-dièse "#RIPAblayeMbaye".
Ablaye Mbaye est l'auteur de quelques albums et de plusieurs chansons à succès dans le pays et la région, notamment "Yaay, maag na" ("Maman, j'ai grandi" en langue wolof), mais aussi de collaborations fructueuses avec d'autres artistes dont Youssou Ndour, Disiz et Kery James.
Sur Instagram, Disiz a rappelé avoir enregistré avec Ablaye Mbaye plusieurs chansons - figurant sur deux cassettes publiées par le rappeur franco-sénégalais sous son vrai nom, Serigne Mbaye Guèye. Il a salué "l'être chaleureux et lumineux qu'il était".
"Je me souviens de son rire lorsque je tentais de parler wolof. Mais surtout je me souviens de sa voix la première fois que je l'ai entendu chanter. Je n'ai rien dit parce que le jeune rappeur que j'étais était fier, mais combien de fois, et ce soir plus que jamais, je pleure en écoutant sa voix touchée par la grâce", a-t-il écrit.
Selon l'Agence de presse sénégalaise (APS), son premier album, "Nila démé", sorti en 1995, a été produit par Youssou Ndour. De même source, son décès survient moins de deux mois après celui de son père, El Hadji Dame Mbaye.
Plusieurs médias locaux lui ont rendu hommage, tout comme le monde de la culture et ses admirateurs, nombreux à travers le pays. "Va donc retrouver la lumière...
La musique sénégalaise perd une belle voix et un artiste discret", a affirmé sur Twitter Aïsha Dème, présidente de la Fondation Music in Africa, une plate-forme panafricaine.
TANOR, TEL CRONOS
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec la bénédiction de Macky, il fait appel à la Justice qui vient d'embastiller le maire Bamba Fall - Il est l'incarnation du dieu Cronos qui mange ses enfants pour ne pas avoir d’héritier
Quand le 30 mars 1996, le président de la République Abdou Diouf, l’alors président du Parti socialiste (PS), intronise Ousmane Tanor Dieng, son homme-lige, comme le nouveau Premier secrétaire, son oukase ne manque pas de créer un séisme politique au sein de la formation politique de Léopold Sédar Senghor. Le manque d’échanges critiques entre acteurs politiques concernés lors de cette rencontre historique et décisive dans la vie du PS a valu à cet événement l’appellation railleuse de « congrès sans débat ». Cet acte de réformation voire de refondation qui consacre l’arrivée massive de jeunes technocrates dans les instances du PS crée des dissensions profondes et des frustrations ingérables chez les anciens appelés « légitimistes » au point que le parti commence à s’ébrécher pour ne pas dire se fracturer. Mais les renouvellements frauduleux et bâclés prédisaient les décisions arbitraires qui allaient être prises lors de ce « congrès sans débat ».
De Charybde en Scylla
Djibo et plusieurs de ses camarades, premières victimes de Refondation dont le chef de file est Ousmane Tanor Dieng, flétrissent le centralisme démocratique du parti et remettent en cause le découpage arbitraire et partial des coordinations. Ainsi le 25 octobre 1997, à l’hôtel Indépendance, ils tiennent une conférence et lancent le courant du Renouveau pour contrecarrer la Refondation tanorienne. Le PS vient de connaître sa plus grave crise après le « congrès sans débat ». Les sanctions du bureau politique ne feront pas reculer les Rénovateurs qui tiennent la dragée au dauphin putatif du président Diouf, chef de file des Refondateurs. Et aux législatives de 1998, ils font une percée à l’Assemblée nationale avec 11 députés. Moustapha Niasse suit les traces de Djibo Ka et le 16 juin 1999, il publie un texte qui marque la rupture avec le PS version Tanor. Et le voilà exclu du PS. Les deux mastodontes qui se présentent contre leur ancien mentor à la présidentielle de 2000 pèseront lourd dans la défaite du président Abdou Diouf. Leurs scores (16,77% pour Niasse et 7,08) contraignent le candidat socialiste à un second tour d’où il ne sortira pas vainqueur. Ainsi Ousmane Tanor Dieng qui a dirigé la campagne d’Abdou Diouf, même s’il a été écarté intelligemment au second tour, récolte 41,51%. La défaite électorale de Diouf permet aux légitimistes socialistes restants de tourner casaque. Certains (Assane Diagne, Adama Sall, Abdourahmane Sow, Sada N’Diaye, Abdoulaye Diack, Iba Guèye, Aïda Mbodj et Salif Bâ…) transhument vers les prairies bleues alors que d’autres mettent sur pieds leur propre formation politiques. Le courant contestataire « Démocratie-Solidarité » voit le jour avec les apparatchiks Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré, Abdou Khadre Cissokho (qui a opéré un come-back), Moustapha Kâ, Madia Diop et Amath Cissé. La désignation contestée du Premier secrétaire comme le candidat socialiste à la présidentielle de 2007 par le Congrès d’investiture, le 13 janvier 2007, sous la présidence de Cheikh Abdoul Khadre Cissokho, Secrétaire à la vie politique du Parti socialiste et ex-co-fondateur de « Démocratie-Solidarité », poussera Robert à se présenter, au nom de son courant, sous la bannière de la formation de Tété Diédhiou, l’Union des forces démocratiques (Ufd). Finalement Tanor obtient 13,56% des voix se classant 3e derrière Wade et Idrissa Seck. Avec Tanor, la descente aux enfers continue. Il va de Charybde en Scylla. C’est ainsi qu’au sein du Ps, de nouvelles voix commencent à se faire entendre pour contester le leadership de Tanor et lui dénient la légitimité pour être le candidat du PS à la présidentielle de 2012.
En novembre 2009, les premières salves retentissent aux yeux oreilles de Tanor. Au micro de Radio France Internationale, Aïssata Tall Sall, porte-parole du Ps, annonce : « je suis dans les dispositions pour me présenter aux prochaines échéances électorales au Sénégal. Rien ne s’y oppose… Il y aura bien des primaires pour la désignation de leur futur candidat ». Même son de cloche du côté de Khalifa Sall à la même radio : « le Ps n’a pas de candidat naturelle. Les élections primaires sont prévues par nos textes. Si on avait pensé avoir un candidat naturel on ne les aurait jamais prévues ». Même Abdoulaye Wilane dont les atomes crochus avec Tanor sont connus de tous soutient la même position en déclarant que « le Ps peut avoir un candidat naturel, mais il n’est pas l’officiel ». Alioune Ndoye, maire de Dakar-Plateau enfonce le clou : « le Ps n’a pas de candidat naturel » martèle-t-il. La naissance d’un mouvement de soutien « And Dolel Khalifa » sonne comme un adoubement du maire de Dakar à la présidentielle de 2012. Nonobstant ces remises en cause de son leadership, Tanor s’accroche aux basques de son poste de Secrétaire général du PS pour se présenter en 2012. Mais les résultats du premier tour le place quatrième avec 11,30%. Une régression par rapport à 2007.
D’ailleurs c’est cette régression que Malick Noël Seck fustigeait sans aménités au point d’être exclu du PS. « Il a été confié à Tanor une mission à la réussite de laquelle il a failli. Il est aujourd’hui au Parti socialiste ce que l’écharde est à la blessure, et il ne partira pas tant que nous ne l’aurons pas nous même extirpé. Il est nécessaire, urgent et impératif qu’il soit destitué. Convergence socialiste ne saurait soutenir une liste qui n'a plus rien de socialiste » vociférait-il.
Ainsi après trois échecs successifs – 2000, 2007 et 2012 –, l’hallali politique de Tanor semble avoir sonné. Lui-même avait déclaré qu’il ne serait plus candidat à une autre présidentielle après 2012. Malgré l’échec à la présidentielle, Tanor se dédit et annonce sa candidature au XVe congrès du PS du 5 juin 2015 qui le réélit comme Secrétaire général du PS dans des conditions non transparentes.
Pas candidat mais « candidataire »caudataire
Il est avéré qu’en 2019, le Secrétaire général du PS n’est pas candidat, il est « candidataire » caudataire du président Macky Sall. Là que le bât blesse, c’est le refus de Tanor d’admettre un autre candidat socialiste en dehors de sa personne. C’est cette infatuation que les jeunes comme Bamba Fall, Barthelemy Dias, Aminata Diallo et autres militants imbus des idéaux de la social-démocratie récusent. Et pour éviter que Tanor et ses apparatchiks transforment le PS en comité de soutien de l’APR, de jeunes socialistes se sont présentés à la maison du parti le 5 mars 2016 pour troubler la réunion du bureau politique qui devait officialiser l’assujettissement du wagon socialiste à la locomotive apériste. Incapable de régler politiquement ce différend qui l’oppose aux contestataires pro-khalifa, incapable de transcender les remous consubstantiels à toute formation politique, Tanor et sa valetaille ont demandé, avec la bénédiction de l’Exécutif, le secours de la justice, laquelle vient de décerner plusieurs mandats de dépôts au maire Bamba Fall et compagnie. Au préalable, Barthelemy Dias a été délesté de son immunité parlementaire avant de faire face aux juges du Prince qui, à coup sûr, essayeront de compromettre sa carrière politique. L’objectif de Tanor est clair : tuer impitoyablement ses adversaires de parti selon la volonté du président Macky Sall. Aujourd’hui après que l’AFP est rayée de la carte politique, il reste à déstabiliser le parti de Senghor.
Aujourd’hui, le mérite de Tanor, c’est d’avoir sombré depuis 1996 le PS dans une abime insondable et de s’être débarrassé de tous ses contradicteurs excepté encore l’intraitable Khalifa Sall qui refuse toute compromission et collusion avec le président Sall. Il a saccagé l’héritage idéologique de Senghor qui s’est révélé être pour lui un véritable faix politique. Jamais Tanor n’a su refonder le PS et le mettre dans une nouvelle dynamique de conquête du pouvoir. Las de ses défaites successives, il a choisi de mettre à l’encan la formation de Senghor pour jouir des prébendes du pouvoir. Sachant qu’il n’a plus un avenir politique prometteur, il refuse de passer le flambeau aux jeunes loups ambitieux. Mais Tanor, c’est l’incarnation du dieu Cronos qui mange ses enfants pour ne pas avoir d’héritier. Mais la mythologie enseigne qu’un de ses enfants Zeus a échappé à son autophagie et lui Cronos finit ses jours dans le Tartare, la prison des Enfers située au profond de la terre.
LE FRANC CFA NE VA PAS PORTER NOTRE DÉVELOPPEMENT…
L'EXPERT EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL RENÉ LAKE : UNE MONNAIE DÉCONNECTÉE DES RÉALITÉS DE L’ÉCONOMIE NATIONALE TUE LE DYNAMISME INTERNE NÉCESSAIRE À LA CROISSANCE
Alors que des voix en Afrique s'élèvent de plus en plus pour demander la suppression du franc CFA, SenePlus.com a décidé de publier une interview de René Lake réaliséée par le magazine RÉUSSIR et déjà publiée il y trois ans, le 25 janvier 2014.
Depuis Washington où il réside depuis plus 20 ans, notre compatriote René Lake soutient que si notre objectif est de développer le Sénégal par la croissance économique, cela ne pourra pas se faire dans la Zone franc.
Vous soutenez la nécessité pour le Sénégal et les pays de la région de sortir de la Zone franc. Pourquoi ?
J'ai envie de vous répondre par une question : qu'est-ce que la parité fixe du Cfa avec le franc français, et maintenant avec l'euro, a-t-elle rapporté au Sénégal et aux pays de la Zone franc ? Pas grand-chose, à part la garantie de la convertibilité qui n'est pas essentielle dans notre problématique de développement. Ma perspective est celle d’un développement durable et non d’une dépendance économique perpétuelle, basée sur une supposée “coopération internationale”.
Le Franc CFA, du fait de sa parité fixe avec l'euro, facilite les importations. C’est un avantage en particulier pour l'élite africaine qui a des besoins de consommation extravertis. Cela n'apporte rien à la création de richesses au plan intérieur. Au contraire, cela rend les coûts des produits locaux bien plus élevés qu'ils ne devraient l'être pour être compétitifs au plan national et à l’international.
Une monnaie nationale ne serait-elle pas trop faible ?
Une monnaie faible n’est pas, en soi, un problème. Bien souvent, c’est une grande opportunité surtout si l’on veut stimuler les investissements venant de l’étranger. Les Etats-Unis, sous Bush, ont bénéficié de la faiblesse du dollar pour financer l’effort de guerre et maintenir l'expansion de leur économie.
La Chine ne cesse de profiter de sa monnaie faible au point que les Usa et l’Europe sont en train de leur mettre une pression terrible pour qu’ils réévaluent le Yuan. À contrario, l’euro trop fort est un handicap majeur pour les économies européennes, sauf l’Allemagne, la seule à pouvoir supporter son taux élevé de change sur le marché monétaire international, voire y tirer un réel avantage.
Vous pensez qu'une monnaie locale ou régionale va booster l'économie des pays de la Zone CFA ?
Le dynamisme du marché intérieur se crée par des réformes. D’abord, il faut une monnaie qui corresponde à la réalité du marché intérieur ; puis, réformer les lois sur le domaine national pour permettre une monétarisation de la terre par le biais des titres fonciers. Cela permettra aux paysans et grands fermiers d’accéder au crédit bancaire pour s’équiper et exploiter la terre.
Après la dévaluation du FCFA, nos marchés internes n’ont jamais été aussi dynamiques. Nous avons battu tous les records de croissance. C'est la preuve qu'une monnaie, déconnectée des réalités de l’économie nationale, tue le dynamisme interne. Comment voulez-vous qu'une monnaie d'un pays pauvre soit arrimée à une autre monnaie d’un pays développé et que cela soit favorable à la création de richesses ? Franchement, il s'agit là d'une question de bon sens…
Un avantage au maintien dans la Zone franc est la rigueur dans la politique monétaire que nous impose l'existence du franc Cfa. Qu'en pensez-vous ?
Une monnaie nationale ou régionale, gérée par un ou des gouvernements responsables et engagés dans la bonne gouvernance politique et économique, permet d’utiliser la planche à billets pour stimuler l’économie, dans certaines situations. C’est ce qu’Obama et, avant lui, Bush ont fait pour relancer l'économie américaine et maintenir des taux d'intérêt très bas pour stimuler les investissements, renforcer la production et accroître les exportations. De même, François Hollande fait des propositions audacieuses dans le contexte de l'UE, sur la Banque centrale européenne.
Sans un contrôle des mécanismes d’émission monétaire, on se prive d’un instrument financier essentiel au développement. C’est comme si une entreprise voulait se développer sans accès au crédit.
Il faut donc se débarrasser du FCFA au plus vite ?
Oui ! Pour enfin valoriser la production locale et créer de la richesse intérieure. Les investissements venant de l’extérieur (y compris de la Diaspora) vont se multiplier et il n’y aura pas de limite aux opportunités d’investissements. Il n’y a rien de nouveau dans mon propos. C’est une question de bon sens, basé sur l’expérience des autres. Je ne connais aucune économie au monde, viable et qui soit basée uniquement sur la capacité d’importation du pays. Le seul véritable avantage du FCFA, c’est faciliter les importations et c’est bien là le problème ! Une économie de croissance ne peut pas être centrée autour d'une politique d'importation.
NON AU FRANC CFA!
Une manifestation contre cette monnaie héritée de la période coloniale est prévue ce samedi à travers plusieurs capitales du continent et d’Europe
Abidjan, 6 jan 2017 (AFP) -- Une manifestation contre le franc CFA, une monnaie commune à 15 pays francophones d’Afrique de l’ouest et du centre, est prévue samedi à travers plusieurs capitales du continent et d’Europe, ont annoncé vendredi les organisateurs dans un communiqué.
"Les panafricains organisent pour la première fois, de Paris à Dakar en passant par Abidjan, Ouidah, Londres et Bruxelles, une journée internationale de mobilisation sur le thème du franc CFA et la nécessité de se défaire de cette monnaie postcoloniale", selon le communiqué transmis à l’AFP à Abidjan.
Les organisateurs qualifient l’événement de "mobilisation inédite et historique" et expliquent aussi que le "front contre le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA)" se fera à travers des conférences pour dénoncer "les effets pervers de cette monnaie postcoloniale" et réclamer "la fin de la servitude monétaire".
Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), l’Ivoirien Tiémoko Koné Meyliet avait affirmé le 23 novembre dernier que le franc CFA "pouvait continuer à servir les économies" des 15 pays qui l’utilisent, rejetant les critiques sur son caractère "désuet".
Créée en 1939, la zone Franc est un espace économique et monétaire d’Afrique subsaharienne, où vivent 155 millions d’habitants. Elle comprend 14 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Centrafrique et Tchad). Le quinzième membre est l’archipel des Comores.
La monnaie commune à cette zone est depuis 1945 le "franc CFA", qui signifie "franc de la communauté financière africaine" dans l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) et "franc de la coopération financière en Afrique centrale" dans la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).
Le "CFA", autrefois arrimé au franc français, dispose d’une parité fixe avec l’euro. Ce lien fort est considéré par beaucoup comme un gage de stabilité.
LENA GUEYE, LA NOUVELLE FRAISE DU LION DE GUEDIAWAYE
Balla Gaye 2 prend de court ses nombreux fans qui se focalisent sur un montage éventuel de son combat contre gris Bordeaux. En effet, les imams de la mosquée de ouest Foire ont scellé hier son mariage avec la belle et séduisante Léna Guèye.
Exit Boury Bathily. Léna Guèye a réussi à déchirer le coeur de l’ancien Roi des arènes. Ce dernier a fini par perdre la tête devant cette belle nymphe qui tournerait la tête de plus d’un homme. Balla Gaye 2 a fini par demander la main de Léna malgré ses problèmes conjugaux avec sa dulcinée Boury Bathily.
Hier, Balla Gaye et Léna Guèye de la série Mbettel qui passe sur la RTS se sont dit oui. Terrassé par la beauté de cette fraise si juteuse, Balla Gaye 2 a ainsi craqué. Devant les hommes, le mariage a été scellé, pour le meilleur et pour le pire. L’ancien Roi des arènes qui n’a plus noué son nguimb depuis sa défaite contre Eumeu Sène le 5 avril 2015 a défrayé la chronique ces derniers jours avec son ancienne épouse Boury Bathily avec qui il est en instance de divorce. Maintenant qu’il a réussi à mettre la corde sur Léna Guèye, Balla Gaye 2 devrait pouvoir se consacrer tranquillement à sa préparation.
Son retour est fortement attendu cette semaine. Sachant qu’il n’a plus droit à l’erreur sur le plan sportif, son prochain combat sera celui de tous les dangers. Une troisième défaite successive pourrait avoir des conséquences désastreuses sur sa carrière.
SADIO MANÉ DANS LE TRIO DE TÊTE
L’attaquant sénégalais de Liverpool en troisième position du classement du Ballon d'Or
Dakar, 22 dé (APS) – Sadio Mané, l’attaquant sénégalais de Liverpool (élite anglaise), figure parmi les joueurs désignés par un jury mis en place par la Confédération africaine de football (CAF) pour décerner le Ballon d’or africain 2016.
L’attaquant sénégalais, l’Algérien Riyad Mahrez et le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (Dortmund, Allemagne) sont arrivés en tête du vote des sélectionneurs ou directeurs techniques nationaux des associations nationales affiliées à la CAF, du Comité des médias, du comité technique et du comité de football, ainsi que d’un groupe d’experts des médias
Pierre-Emerick Aubameyang avait été élu meilleur footballeur africain 2015.
Pour le joueur africain de l’année (basé en Afrique), le gardien de but ougandais est en lice avec l’attaquant zimbabwéen, Khama Billiat, et le milieu de terrain zambien, Rainford Kalaba.
Les lauréats seront connus le 5 janvier prochain lors d’un gala prévu à Abuja, au Nigeria.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS BOUBACAR BORIS DIOP
MACKY, QUE CHERCHE-T-IL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - A la différence de Wade qui nous avait tous rendus un peu fous par ses provocations répétées, Macky Sall a réussi à endormir le pays en donnant à tous ceux qui auraient pu l’importuner une excellente raison de se taire
PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS |
Publication 05/01/2017
Suite à une série de meurtres au Sénégal, le débat sur la peine de mort a refait surface dans l’espace public. Que vous inspire ce débat ?
Ces meurtres ont été parfois si atroces qu’il est normal que l’opinion s’en soit émue même si une aussi forte réaction prouve, paradoxalement, que Dakar n’est ni Johannesburg ni Mexico. Cela dit, il est beaucoup trop simpliste de prétendre qu’il suffirait de tuer les criminels pour en finir avec de tels drames. Les arguments classiques contre la peine de mort ont été rappelés et je me contenterai d’insister sur l’un d’eux, le plus décisif à mes yeux : le risque de tuer des innocents au nom de la loi. Toutes les études laissent apparaître de ce point de vue une réalité effarante. Aux Etats-Unis les tests ADN font souvent libérer in extremis des condamnés à mort et en trente ans, 150 personnes y ont été exécutées puis finalement… disculpées. Que je sache, le système judiciaire sénégalais n’est pas plus performant que celui de l’Amérique, nous allons nous aussi commettre l’irréparable. Et pour être franc, ce débat me paraît quasi surréaliste dans un pays où seuls deux condamnés ont été fusillés en soixante ans d’indépendance... Le dernier, Moustapha Lô, l’a été en 1967. En somme, alors qu’il ne s’est rien passé pendant un demi-siècle, des voix se sont soudain élevées de partout pour exiger que soit rétabli un châtiment aboli depuis 2004. Beaucoup de nos compatriotes sont sincèrement convaincus du pouvoir dissuasif de la peine capitale, s’ils la proposent c’est plus par souci de notre sécurité collective que par goût du sang. Malgré tout le respect que l’on peut avoir pour cette opinion, je tiens à souligner à quel point elle me paraît dangereuse. La logique du ‘yaka’’, peu soucieuse de la complexité des phénomènes sociaux, conduit souvent au désastre. Mieux vaut travailler sur les causes au lieu de se laisser fasciner par les effets. Il se pourrait bien aussi que ce débat en cache un autre. Derrière ce qui se présente comme une suggestion ponctuelle, se profile un projet de réforme sociale bien plus vaste et ambitieux. Il n’y a aucune raison de remettre en question sa légitimité mais peut-être faut-il savoir raison garder. À force de vouloir enjamber ses repères, on risque de se retrouver face au vide.
"DANS UNE SOCIÉTÉ SI HABITUÉE À SE MENTIR À ELLE-MÊME ET OÙ TOUT LE MONDE CHERCHE DES RACCOURCIS, C'EST LA RECETTE IDÉALE POUR L'HORREUR"
Pensez-vous que le fait que l'une des victimes était un membre de l'APR, le parti de Macky Sall, à participer à amplifier le débat ?
Très certainement mais il me semble qu’au-delà de cet aspect partisan les Sénégalais ont surtout été choqués par le fait que la victime et son présumé assassin entretenaient des relations de confiance et d’affection. Chacun s’est senti interpellé car chez nous les inégalités sont « absorbées» voire occultées par ce type de lien. Et comment ne pas parler du mobile ? Après tout, c’est aussi l’histoire pathétique d’un jeune homme qui veut se marier sans en avoir les moyens… Dans une société si habituée à se mentir à elle-même et où tout le monde cherche des raccourcis, c’est la recette idéale pour l’horreur.
Quel bilan dressez-vous du magistère de Macky Sall et quelles sont ses chances de rempiler en 2019 ?
À mon humble avis, il n’y a aucun souci à se faire pour l’actuel président. Au train où vont les choses, je ne vois pas qui peut l’empêcher de se succéder à lui-même. Il n’a de toute façon que cela en tête et pour ce qui est de la politique politicienne, il a été à bonne école. Il a sans doute même amélioré la méthode de son maître à penser. Dans la gestion des biens publics, Wade, c’était le fameux « Mamadou bitike » immortalisé par la chanson, ce flambeur si généreux avec l’argent des propriétaires de son magasin. Macky Sall, lui, ferait plutôt penser au discret boutiquier du coin sur qui chacun sait pouvoir compter en cas de coup dur. Il aide à faire bouillir la marmite, est informé de ce qui se passe dans chaque famille et d’une certaine façon contrôle la vie du quartier. C’est ainsi qu’à la différence de Wade qui nous avait tous rendus un peu fous par ses provocations répétées, Macky Sall à réussi à endormir le pays en donnant à tous ceux qui auraient pu l’importuner une excellente raison de se taire. Il a surtout l’habileté de ne pas attendre d’eux des louanges : leur silence lui suffit. Le système fonctionne à merveille parce que notre société est comme plongée dans une douce torpeur. Le lion, lui, ne dort que d'un œil, contrairement à ce qu'il a voulu nous faire croire. Mais au final le réveil pourrait être brutal pour tout le monde.
Macky était attendu principalement sur la bonne gouvernance. Pensez-vous qu'il est à la hauteur de cette ambition populaire ?
Il est vrai qu’il y a moins de scandales financiers que sous son prédécesseur, l’on ne parle plus à longueur de journée de milliards dilapidés à tout va. En outre, de ne presque plus entendre le mot ‘’délestage’’, ça fait du bien, quoi qu’on dise. Le profane que je suis est certes impressionné par les nombreux chantiers et projets d’infrastructures mais ils donnent parfois l’impression que pour nos dirigeants le pays se réduit à ses grands centres urbains, voire à sa capitale. Il n’en reste pas moins que faute d’une vision sur le long terme les engagements du candidat Sall n’ont pas tardé à mourir de leur belle mort. On l’a bien vu avec l’affaire Karim Wade et avec la crise à l’Ofnac. On peut quand même dire aujourd’hui que tout le cirque à propos des biens mal acquis, c’était une machine de guerre contre la famille Wade et contre ceux qui au PDS hésitaient à rendre les armes. Ayant également promis de réduire le train de vie de l’Etat, Sall supprime le Sénat parce que ça fait bien puis crée d’autres institutions complètement bidon, parce qu’il faut bien placer Djibo Kâ, Tanor Dieng et, dans la foulée, une nombreuse clientèle politique.
Venons en à la politique étrangère de Macky Sall. Vous paraît-elle cohérente ? ll semble aller dans tous les sens et s'impliquer dans presque tout.
C’est ce que l’on pourrait peut-être appeler les mystères de sa politique étrangère. Il a par exemple été sur le point de projeter au Yemen 2100 soldats de la modeste armée sénégalaise. Il prétendait ainsi combattre en notre nom une rebellion Houtie dont aucun d’entre nous n’avait entendu parler auparavant. Il n’est pas non plus facile d’expliquer pourquoi c’est le Sénégal qui doit remettre sur le tapis le délicat dossier du Sahara Occidental. Nous avons également accepté d’héberger deux ex-détenus Libyens de Guantanamo que les Américains avaient cherché en vain à ‘’caser’’ dans d’autres pays africains. Et quand il s’est agi de libérer Karim Wade, citoyen sénégalais condamné par les tribunaux sénégalais, il a fallu traiter en secret avec l’Emir du Qatar ! On pourrait de même parler de cet accord militaire signé en mai dernier avec les Etats-Unis et dont la vraie nature n’échappe à personne. Quant à la récente affaire de la résolution du Conseil de sécurité sur les colonies juives dans les territoires occupés, ultime cadeau à Obama, elle ne va sûrement pas faciliter le dialogue avec l’administration Trump. Au final et sans que ce soit il est vrai toujours de la faute de Macky Sall, notre pays est en delicatesse avec l’Iran, l’Algérie, Israël et la Turquie. Que la situation soit tendue avec Banjul et Nouakchott, cela peut s’expliquer même si on doit s’en désoler mais notre profonde implication dans certains dossiers, dangereux et d’une complexité inouie, à mille lieues de l’Afrique subsaharienne, cela reste une énigme.
"LE VIEUX NÈGRE ET LA MÉDAILLE"
Macky Sall semblait être aux anges durant sa visite officielle à Paris. Cela ne vous a-t-il pas un peu surpris ?
Ici aussi nous sommes au moins en terrain connu, celui de nos relations avec la France. À propos de cette équipée parisienne, Mame Less Camara a très justement évoqué ‘’Le vieux Nègre et la médaille’’ de Ferdinand Oyono. Moi je me souviens que gamin à la Medina nous chambrions nos copains mauritaniens en détournant leur hymne national : « Ould Daddah dem na Paris ! » Ces jours-ci on a été, avec tout le tapage autour de la visite d’Etat de Macky Sall en France, dans quelque chose d’aussi risible et puéril. On me dira : ‘’Nous sommes en politique et il faut ce qu’il faut, Macky a réussi un joli coup.’’ Cela est bien possible mais je suis loin d’en être sûr.. Je suppose d’ailleurs que l’intéressé n’a été dupe à aucun moment mais au final le malaise est là : personne n’a envie de voir son président traité de haut par un de ses homologues étrangers. C’est très bien d’être reçu avec faste à l’Elysée mais si cela vous gonfle si manifestement de fierté il y a un problème et cela devient embarrassant pour votre propre peuple.
Et l’accueil par une ministre...
Non, cela ne m’a pas trop dérangé. Je pense au contraire que cette affaire n’aurait pas dû susciter un tel tollé. Je ne me souviens en effet pas d’avoir déjà vu Hollande ou un autre président français accueillir un de ses homologues à Roissy ou à Orly. Il est vrai que quand l’Angolais Dos Santos lui a dépêché un ministre à l’aéroport de Luanda, le même François Hollande l’a vécu comme une grosse humiliation… Bon, ce sont les contradictions d’un politicien qui, rappelons-le au passage, ne compte plus de toute façon chez lui.
Sans en avoir l'air, il apparaît que Macky Sall a renforcé les intérêts de la France au Sénégal. Etonnant, non ?
Dans le dispositif de la Françafrique le Sénégal a toujours eu une place un peu spéciale, celle d’un pays dont les élites ont été plus que partout ailleurs formatées par la France. En outre - on s’en rend mieux compte à présent - la Françafrique mafieuse des Bongo et Cie n’a jamais vraiment attiré Senghor et Diouf. Le manque de ressources naturelles nous confinait au rôle de sentinelle de la francophonie, un rôle assumé avec zèle, comme chacun sait, par nos deux premiers présidents. Aujourd’hui qu’on a découvert du gaz et du pétrole en quantité chez nous, la volonté de reprise en main est nette. La manifestation publique d’intérêt de Valls pour ces réserves de gaz et de pétrole avait le mérite de la franchise, elle réaffirmait une sorte de ‘’privilège historique’’ de la France à exploiter nos ressources. De fait, on n’a jamais aussi lourdement senti sa présence dans notre économie. On voit se déployer partout les enseignes de ses multinationales mais aussi celles de compagnies plus modestes qui pourraient, si l’on n’y met vite bon ordre, menacer jusqu’au petit commerce national. Au début de son mandat, Macky a essayé de se donner un peu d’air en traitant avec la Turquie, la Chine, le Maroc, le Brésil etc. Le schéma n’est pas totalement remis en cause mais Paris a vite fait de montrer que lorsqu’il s’agit de son « pré carré » - autrement appelé « les pays du champ » - la Chine et elle ne boxent pas, pour ainsi dire, dans la même catégorie.
"LA FRANCE EST UN PAYS EN DÉCLIN, ELLE SE SAIT EN FIN DE PARCOURS SUR LE CONTINENT AFRICAIN"
Justement du fait de la réalité historique dont vous parlez, l'Etat sénégalais a-t-il vraiment une marge de manœuvre ?
Elle peut sembler de plus en plus réduite mais je suis plutôt optimiste, ce ne sont là que les apparences. La France est un pays en déclin, elle se sait en fin de parcours sur le continent africain. Même si sa capacité de nuisance demeure réelle, nous sommes loin de l’époque où elle pouvait par un petit putsch militaire de derrière les fagots changer radicalement la donne à Bangui, Ndjaména, Niamey ou ailleurs. En d’autres temps Sarkozy n’aurait pas eu à sortir le grand jeu pour se débarrasser de Gbagbo. En vérité les certitudes d’antan ont été balayées par la globalisation. Juste un exemple, ici. Avant la visite d’Etat de Macky Sall dans leur pays, les officiels français ont défilé à Dakar : sept ministres en quatre mois, comme l’a rappelé l’ambassadeur Bigot. Il n’y a pourtant pas de quoi s’exciter, car cela veut dire que la France doit désormais mouiller le maillot pour décrocher des contrats au Sénégal et aider par la même occasion des entreprises comme Alsthom à garder la tête hors de l’eau. Cela ne signifie pas que la partie est terminée, loin s’en faut. Paris va se cramponner à l’Afrique francophone avec l’énergie du désespoir parce que celle-ci est en quelque sorte son bâton de vieillesse.
Mais ne pensez-vous pas que l’ancienneté de ces relations avec l'Afrique est quelque part un atout pour la France par rapport à ses rivaux ?
C’est ce qui se dit ici et là mais peut-être ne faudrait-il pas aller trop vite en besogne. Nous parlons d’un lourd passé colonial, ces relations charrient donc beaucoup de rancœur. Celle-ci s’exprime du reste si fréquemment de nos jours que l’on peut parler d’un sentiment anti-français diffus et marginal mais que l’on aurait tort de sous-estimer. Pensez donc : dès qu’une entreprise française remporte un marché, on lui jette à la figure les horreurs de la colonisation ! Ça ne sera pas tenable, à la longue. Ce n’est pas non plus un hasard si la mobilisation contre le franc CFA a pris une telle ampleur, avec l’adoption d’une date-repère de protestation, le 7 janvier, dans tous les pays concernés. Macky Sall a même cru devoir défendre le CFA sous le regard suspicieux de Hollande. Ce n’était sûrement pas l’endroit le plus indiqué pour un tel plaidoyer et tout le monde a bien perçu la gêne présidentielle. Il n’avait sans doute pas le choix mais nous sommes déjà en train de sortir de cette époque où un chef d’Etat sénégalais n’a d’autre choix que d’en passer par où veut l’Elysée. Ce n’est bien sûr pas demain la veille, cela pourrait encore prendre une ou deux décennies mais je crois que cette logique d’émancipation est irréversible.
LA UNE DU QUOTIDIEN DE CE JEUDI
MAME MBAYE NIANG OBTIENT LA TETE DE JEAN PIERRE SENGHOR
Depuis hier, le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) a tourné la page Jean Pierre Senghor. En effet, le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, a obtenu la tête du coordonnateur national du Prodac, hier en Conseil des ministres. Un limogeage qui suscite moult interrogations.
Jean Pierre Senghor n’est plus le coordonnateur national du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). La décision a été prise hier lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Mamina Daffé, biologiste, titulaire d’un Dess en aquaculture, qui était précédemment Directeur technique du Prodac, remplace au poste de coordonnateur national de la même structure, Jean Pierre Senghor, qui est «appelé à d’autres fonctions». Sur la même lancée de nominations au Prodac, il faut aussi retenir celle de Abdoulaye Seydou Sow, Administrateur civil, comme président du Conseil d’orientation de la même entité. Le limogeage contre toute attente de celui qui a porté depuis sa nomination, le 23 juillet 2014, ce programme si cher au chef de l’Etat suscite des interrogations. Qu’est-ce qui a dû pousser la tutelle du Prodac – le ministre de la Jeunesse Mame Mbaye Niang – à se débarrasser du coordonnateur national de ce programme, au moment où la structure est en pleine phase d’expérimentation des domaines agricoles communautaires dans diverses localités du pays profond ? Les domaines agricoles communautaires d’Itato dans la région de Kédougou, de Séfa dans la région de Sédhiou, de Keur Samba Kane dans la région de Diourbel et tout prochainement celui de Sangalkam, entre autres, l’illustrent à souhait.
La courbe empruntée par le Prodac n’était pas mauvaise. La preuve aussi avec les nombreux financements à coup de plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa obtenus auprès de plusieurs bailleurs de fonds dont la Banque islamique de développement (Bid). Les questionnements ne s’estompent pas pour autant. Le Prodac n’a-t-il pas fini de susciter des convoitises au niveau de certaines sphères insoupçonnées de l’Etat ? Toujours est-il que de nombreuses zones d’ombre entourent ce limogeage du coordonnateur national du Programme des domaines agricoles communautaires.
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
LE HARGNEUX MARCHAND
À 105 ans, Robert Marchand, le plus vieux cycliste du monde continue de taquiner le vélo. Cette année encore, ce vieux-jeune, devenu célèbre grâce à sa passion, compte s'offrir un nouveau record. Toujours dans la gaieté et la bonne humeur
A 105 ans, le hargneux Robert Marchand, le plus vieux cycliste du monde, n'est pas prêt de sortir de la piste. Ce cycliste hors-pair, passionné de sa discipline, continue de participer à des compétitions avec des concurrents bien plus jeunes qu'il défie sans complexe aucun.
Cette année encore, ce vieux-jeune veut encore s’offrir un nouveau score. Sympathique et joyeux, il est adulé et applaudi par le public et ses concurrents.
Ces exploits en cyclisme en dépit de son grand âge, sont soutenus par l’activité physique intense combinée à une hygiène de vie saine et rigoureuse.
Le vieux Marchand qui ne jure que par le vélo, revoyez-le sur la piste dans la vidéo-ci-dessus.
C’est à croire que tout Dakar s’était donné rendez-vous au Grand bal de Youssou Ndour. Mais des gens venus faire la fête et qui avaient déjà payé leurs tickets étaient obligés de rebrousser chemin, car n’ayant pu accéder au Cices, lieu du spectacle. Et ceux qui ont pu le faire ont souffert. Mais à l’arrivée, le show a été assuré par le roi du Mbalax et son orchestre.
Une longue file de voitures, du rond-point principal du quartier Nord-Ford à celui de la Cité Sipres. Un embouteillage monstre sur la voie de dégagement nord (VDN) de 22h à 4h du matin. Des embouteillages, il y en avait aussi sur la voierie. Ceux qui avaient pris des taxis en sont descendus pour marcher. You a vraiment ‘’fermé’’ la VDN comme il l’avait promis.
Une foule immense a répondu à l’appel du roi incontestable du ‘’mbalax’’. Ce qui a rendu difficile voire impossible l’accès au lieu du spectacle. Tous tenaient quand même à y être, ticket à la main. Certains ont carrément défoncé les barrières de sécurité, à leurs risques et périls, pour entrer. D’autres ont escaladé les murs. On ne faisait plus la différence entre hommes et femmes, grandes dames et demoiselles, grands messieurs et ‘’bad boys’’, détenteurs de tickets Vip et de tickets simples. Tous s’y sont mis.
Les préposés à la sécurité étaient débordés. Ils n’ont rien pu faire pour contenir la meute qui était devant eux. Personne ne pouvait retenir la foule. Ainsi a commencé une série de bousculades, de disputes, de bagarres, etc. Face à cette situation, d’aucuns ont préféré rentrer chez eux, très déçus et très en colère. ‘’Je préfère revendre mon ticket et rentrer, c’est trop ça. Je ne pense même pas continuer. J’avais même du mal à ressortir du Cices’’, dit un spectateur sur un ton dépité.
Certains sont rentrés en revendant leurs billets. Des tickets de 10 000 F Cfa revendus à 15 000 F et des billets de 20 000 F Cfa cédés entre 25 000 et 30 000 F. Ceux qui achetaient à cette heure-là étaient véritablement courageux et sont des inconditionnels de You. Ils avaient en fait espoir que la foule se disperse pour qu’ils fassent leur entrée. ‘’J’ai revendu mon ticket à 15 000 ; là, je vais à la soirée de Wally Seck. Si ce n’est pas Jean, c’est Paul. C’est l’ambiance qui compte pour moi’’, dit une jeune fille sur un ton taquin. Elle n’a pas été la seule d’ailleurs car beaucoup de personnes ont quitté le Cices pour aller se défouler ailleurs.
‘’Yousou Ndour doit éviter ce genre de situations. Ce n’est pas la première fois qu’il organise son grand bal. Il savait bien que tout le monde n’allait pas y accéder. Il a vendu des milliers de tickets tout en étant conscient que l’espace aménagé était trop petit pour accueillir tout le monde. Ceux qui n’ont pas pu y accéder et qui ont leurs tickets sont beaucoup plus nombreux que ceux qui étaient déjà à l’intérieur‘’, rouspète Oumy Cissé accompagné de ses deux sœurs.
‘’Il n’a qu’à changer de lieu pour la tenue du Grand bal. Il peut le faire au stade mais pas à ici’’, fulmine une spectatrice désespérée. Mais de l’avis de Ndèye Awa Guèye, il est impensable de faire le Grand bal au stade car c’est trop grand et il y a certaines personnes qui ne pourront pas y aller. Ce qu’il devrait faire, c’est plutôt limiter le nombre de billets mis en vente. C’est mieux que de nous faire vivre cette situation. Ce n’est pas intéressant en fin de compte’’, a-t-elle suggéré.
Pour s’excuser du désagrément causé ou pour se racheter, Youssou Ndour donne rendez-vous à ses aficionados samedi prochain au même lieu pour un autre Grand bal. Comme pour dire à ceux qui ont raté la soirée du 1er janvier qu’ils auront le temps de se rattraper. ‘’Ce n’est pas pour rien qu’il propose de jouer samedi prochain. Comment peut-on acheter un billet à 10 000 F CFA ou à 20 000F CFA, se sacrifier pour venir et qu’on te dise que c’est plein. Rien que pour notre sécurité, on ne va pas entrer avec cette bousculade’’, dit un fan sur un air désolant.
Show assuré
Ceux qui ont pu accéder à l’espace où se tenait le concert ne l’ont pas regretté. Car le chanteur et par ailleurs ministre conseiller a assuré du début à la fin de la soirée, comme à ses habitudes, aux côtés de son jumeau Mbaye Dièye Faye. ‘’Birima’’, ‘’Amitié’’, ‘’Africa’’, ‘’Song Daan’’, ‘’Ndakarou’’, ‘’Xadialo’’, ‘’Money money’’, ‘’I love you’’, ‘’Mbeuguel’’, entre autres chansons résonnaient dans tout le Cices. Youssou Ndour était en pleine forme. Le public a aussi dansé sur les rythmes endiablés du Super étoile.
‘’Malgré la souffrance que j’ai endurée aujourd’hui, je serai encore là si c’est à refaire. Je suis un mélomane. J’ai assisté à beaucoup de concerts d’artistes ici au Sénégal mais ce que j’ai vu aujourd’hui, je ne l’ai jamais vu. Et malgré tout ce monde qui est là, chacun se défoule à sa façon et c’est comme si Youssou Ndour ne chantait que pour toi. C’est extraordinaire’’, nous dit un spectateur sur un ton sérieux.
Lui fait partie des chanceux. Il était non loin de la scène. Ceux qui étaient derrière n’ont pu faire la fête comme lui. De la désolation ou du dégoût se lisait sur bien de visages. En effet, au moment où certains se laissaient aller sur la scène, d’autres ruminaient leur colère. Toutes les personnes qui étaient derrière, un peu loin de la scène, n’ont pu voir ni le spectacle ni profiter des écrans géants qui étaient placés dans certains coins du Cices.
La ‘’bonne affaire’’ des vendeurs de sandales et des voleurs
Sapées comme jamais et hautes comme des girafes en arrivant ce 1er janvier au Grand Bal de Youssou Ndour, bien des femmes sont sorties du Cices avec des centimètres en moins. Il s’agit de celles qui ont oublié que des ballerines sont plus confortables lors d’évènements de ce genre. Certaines d’entre elles ont perdu un talon avant même d’accéder à l’esplanade du Cices où se tenait le premier grand spectacle de 2017.
D’autres étaient fatiguées de voir leurs pieds pétris par leurs chaussures. Elles ont alors vite oublié leurs fioritures. La coquetterie, elles n’en avaient cure. Elles ont commencé à enlever leurs chaussures. Mais marcher pieds nus n’est ni sain ni sûr. Heureusement qu’il y avait des vendeurs de sandales à côté. Des tapettes chèrement payées. La bonne affaire pour les businessmen. Profitant de la détresse de ces jeunes filles, ils leur ont vendu des sandales coûtant habituellement 500 F à 1 500 F Cfa ou même 2 000 F CFA.
D’autres que la bousculade et le nombre incalculable de personnes présentes au Cices ont ravi, ce sont les voleurs. Les téléphones portables et les porte-monnaies ne leur suffisaient plus. Ils repéraient les filles qui portaient des perruques et cheveux naturels pour les agresser. Il fallait voir le spectacle. Les perruques volaient comme par magie et des cris de détresse fusaient de partout. On passait de miss monde à la reine des moches en une fraction de secondes. Mais le Grand Bal de Youssou Ndour vaut bien plus qu’une messe.