Ouagadougou (Burkina-Faso), 4 mars (APS) – Le réalisateur sénégalais Alain Gomis a remporté samedi l’Étalon d’or de Yennenga pour son film "Félicité" lors de la 25ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
La cérémonie de clôture a eu lieu au Palais des sports de Ouagadougou sous présidence des chefs d’Etats burbinabé Roch Marc Christian Kabore et ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
Le film "Félicité figurait sur la liste des 20 longs métrages sélectionnés pour la compétition officielle de l’édition 2017 (FESPACO) qui a démarré le 25 février dernier.
L’Étalon de Yennenga est le grand prix du FESPACO qui se tient tous les deux ans au Burkina Faso.
Gomis avait déjà remporté l’Etalon d’or de Yennenga lors de l’édition 2013 du Fespaco, avec le long métrage "Tey" (Aujourd’hui).
Le réalisateur sénégalais était également, lauréat du Grand Prix du jury de la 67-ème édition du Festival international du film de Berlinale (9-19 février) pour son film "Félicité".
PAR ABDOUL MBAYE, ANCIEN PREMIER MINISTRE
LES MENSONGES D'UN PROCUREUR
Il aura donc fallu du mensonge, des omissions et la désignation d’un bouc émissaire pour démontrer l’absence d’un acharnement sur ma personne !
SenePlus publie l'intégralité du communiqé de ce samedi 4 mars 2017 signé par Abdoul Mbaye, ancien Premier ministire et président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail. Ce communiqué fait suite à la conférence de presse donnée hier par Serigne Bassirou Gueye, le procureur de la République qui est revenu sur les affaires judiciaires qui mettent le monde politique en ébulition.
"Le vendredi 3 mars 2017, Monsieur le Procureur De la République près Le Tribunal De Grande Instance (TGI) de Dakar a tenu un point de presse. Il a passé en revue de nombreux dossiers dans lesquels il lui était reproché de chercher à nuire à des leaders de l'opposition. En termes clairs il lui est reproché une instrumentalisation de la justice à l'effet de régler des comptes à des leaders de l'opposition.
S'agissant du dossier Aminata Diack c/ Abdoul Mbaye, Mr Bassirou Gueye a exposé qu'il avait été saisi par feue Mme Ngom, alors Présidente du Tribunal Départemental de Dakar, lui demandant de clarifier la situation des époux Mbaye lesquels avaient chacun produit des certificats de mariage contradictoires. Il a soutenu que :
- Monsieur Abdoul Mbaye avait produit un certificat de mariage faisant état de ce que les deux époux étaient mariés sous le régime de séparation des biens;
-Madame Aminata Diack avait produit un certificat de mariage selon lequel les deux époux étaient mariés sous le régime de communauté des biens.
Il a dit avoir alors saisi la Police et plus tard le juge d'instruction pour faire la lumière et vérifier lequel des documents est faux. Il a poursuivi que le juge d'instruction Samba Sall a, après avoir terminé son instruction, renvoyé Abdoul Mbaye devant le Tribunal Correctionnel.
En premier lieu, je relève que Mr Bassirou Gueye doit particulièrement manquer de sérénité au point d’évoquer en face de la presse un dossier déjà en audience et dont il s’est dessaisi.
En second lieu, on attend d’un Procureur de la République dévoilant les éléments du contenu d’un dossier, qu’il dise la vérité : NON MONSIEUR LE PROCUREUR, Abdoul Mbaye n’a jamais produit un certificat de mariage au dossier.
En troisième lieu, en présence de 2 certificats contradictoires (en fait il n’y en a qu’un, l’autre étant le fruit de son imagination forcée), Monsieur le Procureur aurait pu préciser pourquoi il a choisi de ne poursuivre que Abdoul Mbaye.
Il a en outre indiqué qu'il n'y a eu aucun acharnement puisque Abdoul Mbaye n'a ni été placé en garde à vue ni placé sous mandat de dépôt. Telles sont sans doute les instructions qu’il avait reçues.
Il a cependant omis de dire que j’ai été inculpé pour complicité de faux, usage de faux et escroquerie alors qu’il n’y avait ni faux présenté (toujours pas à ce jour), ni préjudice (toujours pas à ce jour), ni partie civile.
Il a omis de préciser que Aminata Diack s’est constituée partie civile au cours de l’instruction après mon audition, et que le juge Samba Sall a refusé de me réentendre afin que je puisse être informé des faits qu’elle me reproche.
Il a omis de préciser, laissant penser à une simultanéité, que ma plainte contre Aminata Diack n’est que très récente. Je l’ai toujours refusée jusqu’à ce que sa plainte venue ne m’en laisse plus le choix.
Il a omis de rappeler que j’ai été placé sous contrôle judiciaire pour une affaire de faux fabriquée de toutes pièces, et que je suis encore à ce jour empêché de voyager alors que le juge Samba Sall s’est dessaisi du dossier en le transmettant en police correctionnelle sur les réquisitions du Procureur.
Il aura donc fallu du mensonge, des omissions et la désignation d’un bouc émissaire pour démontrer l’absence d’un acharnement sur ma personne ! Mes compatriotes, les hôtes étrangers qui vivent parmi nous et la communauté internationale apprécieront.
Où va donc la justice du Sénégal ? Juges en fonction, juges à la retraite, laisserez-vous le juge Ibrahima H. Deme, seul, sonner l’alerte ? Il est temps de réagir et de stopper les dérives d’une justice provoquées par de l’incompétence, de la méchanceté et de la bêtise politiques."
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TRUMP EST UN ANTI-MUSULMAN
Bernard Henri-Lévy : "Si Marine Le Pen est élue, ce serait la misère, le chaos"
"Il arrive que les peuples veuillent le pire alors qu'ils croient poursuivre le bien". Dans la matinale info, Jean-Pierre Elkabbach recevait Bernard Henri-Lévy. Le philosophe est venu parler de son documentaire "La bataille de Mossoul".
Bernard Henri-Lévy a aussi évoqué la question des juifs et des musulmans sous la présidence de Donald Trump.
Il s'est également montré très critique à l'égard de Marine Le Pen.
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C'EST SCANDALEUX
EXCLUSIF SENEPLUS : Mohamed Sall Sao sur l'appropriation du domaine public maritime par des privés, qui empêchent l'accès et la jouissance aux autres citoyens
En marge de l'émission télé SANS DÉTOUR à laquelle il est invité, Mohamed Sall Sao, le président de la commission études et stratégies de la plateforme "Avenir Senegal bi gnou bëgg", s'est prononcé sur la dégradation progressive du cadre de vie et des problèmes environnementaux que cela pose.
L'ancien fonctionnaire des Nations Unies pointe du doigt la mauvaise qualité de l'air à Dakar, les constructions anarchiques le long du littoral et l'appropriation par des privés de ce même domaine qui constitue un patrimoine national de fait, et en principe accessible à tous.
Mohamed Sall Sao est face à la caméra de Moctar Bâ.
Regardez !
LE TOGOLAIS ABISSOUBIÉ BATAZI REMPORTE LA 6-ÈME ÉDITION
Dakar, 26 fév (APS) - Le Togolais Abissoubié Batazi a battu samedi le Sénégalais Yannick Languina par 2 sets à 1, remportant ainsi la 6-ème édition du tournoi open de tennis, doté de la Coupe du Rotary club international.
Lors du premier set, c’est pourtant Languina, tête de série numéro 1, qui avait annoncé la couleur en remportant la manche (6-4), avant de se faire rattraper au deuxième set par son vis-à-vis (3-6) et de perdre carrément le gain de la partie au troisième et dernier set (3-6).
Plus de 250 participants ont pris part à ce tournoi inscrit sur le calendrier fédéral et qui se joue tous les ans au mois de février, sur 3 semaines de compétition avec cette année14 tableaux.
L’initiateur du tournoi, Baidy Dieng, a indiqué qu’en 2012, lorsque démarrait ce tournoi, il n’y avait que 32 participants inscrits qui avaient joué sur 2 tableaux, notamment en simple et en double.
Il a déploré le fait qu’il n’y ait pas assez de compétition de tennis dans la sous-région. A ce propos, il a invité les férus de raquette ayant les moyens et/ou les capacités, à organiser des tournois de ce genre.
‘’Il faut des gens qui initient ce genre de tournoi. Moi, j’aime et j’initie’’, a-t-il confié avec fierté. Selon lui, il n’est pas impératif d’appartenir à une fédération pour organiser ce genre de rencontres.
‘’On peut faire les choses de manière bénévole sans être fédéral’’, a-t-il estimé.
Le vainqueur du tournoi a reçu une enveloppe de 400.000 FCFA, alors que le finaliste malheureux a empoché 200.000 FCFA. Baidy Dieng a expliqué qu’aussi bien les demi-finalistes que les quart-finalistes ont reçu des enveloppes ‘’incitatives’’ et ‘’consolatrices’’.
En sus des enveloppes pour les finalistes, demi-finalistes et quart de finalistes, les organisateurs ont remis plus de cinquante coupes aux participants, surtout aux lutins chez qui même les demi-finalistes ont reçu des trophées de participation.
‘’Il y a toujours les mêmes qui gagnent en finale, et à mon sens, il faut aussi encourager ceux qui suivent les vainqueurs, parce qu’aussi l’idée c’est de contribuer à la promotion et à la vulgarisation de ce sport au Sénégal’’, a-t-il.
Selon lui, le temps où le tennis était considéré comme un sport de riche est révolu. ‘’La majeure partie des jeunes et enfants qui ont pris part à ce tournoi sont justes doués et aiment ce sport’’, a-t-il dit, soulignant que ‘’s’il y avait un peu plus de moyens et de courts de tennis en banlieue, sûr que de vrais champions en sortirait’’.
COUMBA GAWLO CHANTE LE MAINTIEN DES FILLES À L'ÉCOLE
En visite de terrain mercredi dernier dans l'arrondissement de Fimela pour s'enquérir des réalisations de l'Ong World Vision Sénégal au bénéfice des enfants et des femmes, la musicienne Coumba Gawlo Seck en a profité pour faire un plaidoyer en faveur du maintien des filles à l'école et contre les mariages précoces.
Les filles de l'arrondissement de Fimela dans le département de Fatick peuvent s'enorgueillir d'avoir une avocate de la trempe de Coumba Gawlo Seck. En direction des femmes qu'elle a rencontrées mercredi passé dans le village de Nobadane situé dans la commune de Loul-Séssène, la diva a fait un très fort plaidoyer en faveur du maintien des filles à l'école mais également contre les mariages précoces. "Je voudrais inviter les mamans ici présentes à laisser leurs filles le plus longtemps possible à l'école pour qu'elles soient bien instruites afin qu'elles puissent bien connaitre leurs devoirs mais surtout leurs droits" dira-t-elle d'emblée.
Prenant exemple sur elle-même, elle ajoute : "Moi qui vous parle, je viens d'une famille modeste et si mes parents ne m'avaient pas laissée à l'école, je ne serais pas la personne que vous êtes venues accueillir si chaleureusement aujourd'hui. Je ferais peut-être partie de ces enfants analphabètes, ignorant leurs droits et qui passent tout leur temps à tendre la main. Egalement, je ne ferais pas partie des personnes que l'on cite en exemple aujourd'hui à travers le monde. Pour toutes ces raisons, je vous demande une fois de plus de laisser vos filles à l'école et de ne pas les donner précocement en mariage afin qu'elles puissent obtenir des diplômes, réussir dans la vie et vous soutenir", a plaidé la star internationale.
Laquelle effectuait une visite de terrain dans l'arrondissement de Fimela en compagnie du patron de World vision (Wv) Sénégal, Andrew Catford, pour s'enquérir des réalisations faites dans cette localité en faveur de l'enfance, par cette Ong caritative. Ceci, dans le but de renforcer le partenariat qui existe déjà entre son association dénommée Lumière pour l'enfance et Wv.
Pour sa part, le directeur des opérations de Wv n'a pas manqué de se réjouir très fortement de la présence de Coumba Gawlo Seck à leurs côtés. "Nous partageons avec Coumba Gawlo les mêmes valeurs en faveur de l'enfance et de la femme. A Wv, nous avons élaboré une stratégie nationale avec comme objectif principal d'améliorer le bien-être de 8 millions d'enfants dans la période 2016-2021. Cela on ne peut pas le faire en solo. Vous pouvez le faire avec des gens engagés dans la même cause. Et nous avons trouvé en Coumba Gawlo une dame de cœur qui a non seulement utilisé sa musique pour défendre la cause de l'enfant et de la femme mais également a créé des outils pour faciliter cela à savoir sa radio (Fem Fm) et l'association Lumière pour l'enfance. Donc c'est une partenaire stratégique avec qui nous pouvons faire beaucoup de choses", a soutenu Diégane Ndiaye.
Ce dernier a, par ailleurs, renseigné que Wv a permis le parrainage de 69 mille enfants à travers le Sénégal dont 3 mille dans la commune de Loul-Séssène et 1800 dans celle de Fimela.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ALYMANA BATHILY
JEANNE MARTIN CISSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Parcours d'une militante africaine
Alymana Bathily, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/02/2017
Cette dame qui s'est éteinte ce 21 Février 2017 à l'âge de 91ans a été la première femme au monde à présider le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'était en 1972. C'est connu.
Mais beaucoup de faits marquants de la vie de cette femme, dont certains ont déterminé le cours de l'histoire de l'Afrique, sont encore peu connus.
En voici quelques-uns.
On ne sait pas par exemple, même au Sénégal, qu'elle a vécu dans ce pays, une grande partie de sa vie.
D'abord comme pensionnaire de la fameuse Ecole Normale de formation d'institutrice de Rufisque de 1940 à 1944 (Sa promotion précéda celle de Madame Annette Mbaye D'Erneville et de Mariama Ba l'auteur d'Une Si Longue Lettre). Puis de 1948 jusqu'en 1958, à l'indépendance de la Guinée.
Pendant cette période elle enseigne à l'Ecole des Garçons de la Médina (actuelle Ecole ALASSANE Ndiaye Alou) et milite à l'Union Démocratique du Sénégal (USD), section du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) dont elle était membre depuis 1947.
Elle cite parmi ses camarades de l'UDS de cette époque Doudou Gueye, Abdoulaye Guèye, James Benoit, Thierno Ba, Rose Basse, Tiombé Samb, Maguette Diop..
Elle fut à la base des premières organisations de femmes au Sénégal, en l'Afrique de l'Ouest et en Afrique.
D'abord en participant en Octobre 1954 au congrès de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes (FDIF) à Asnières en France, comme déléguée de l'Union Démocratique du Sénégal. Puis en participant à la création en 1955 de l'Union des Femmes du Sénégal à côté notamment de Khady Sall, Thiombé Samb, Fatou Diarra, Virginie Camara, Aida Sarr Diop…
Puis dès 1958 elle travaille déjà, avec notamment Marthe Ouandié (épouse du leader de l'Union des Populations du Cameroun Ernest Ouandié et de Margeret Wambui Kenyatta , fille et non épouse de Jomo Kenyatta), à la création d'une fédération des femmes africaines.
Cette fédération ne verra le jour que le 27 juillet 1962 au Tanganyika, actuel Tanzanie. Toutes Les femmes d'Afrique, de l'Ouest, du Centre, du Nord et même des territoires d'Afrique Australe alors colonisés, y sont représentés.
Pour en arriver là, Jeanne Martin Cissé aura contribué à mettre en place d'abord l'Union des Femmes de l'Ouest Africain (UFO) constitué à Bamako le 23 juillet 1959 et qui comprendra pour la première fois, à côté de déléguées de pays francophones, celles du Ghana, du Nigeria, de la Sierra Leone et de la Mauritanie.
Puis elle travaillera à l'élargissement de l'UFO en organisation continentale qui sera actée par un congrès à Tunis en 1962.
En tant que présidente du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 1972, Jeanne Martin Cissé aura permis la reconnaissance internationale des mouvements de libération d'Afrique en assurant le leadership du groupe africain qui obtiendra le statut d'observateur aux Nations Unies pour le PAIGC de Guinée Bissau et du Cap Vert, le FRELIMO du Mozambique et MPLA d'Angola.
C'est en grande partie grâce à elle et Salim Ahmed Salim alors représentant permanent de la Tanzanie que l'Afrique donnera 26 voix (le plus important bloc de voix de l'organisation) à la République Populaire de Chine qui sera ainsi reconnue le 25 octobre 1971 comme membre permanent des Nations Unies.
En 1969 elle introduit Stokely Carmichael alors Premier Ministre des Black Panthers auprès de Sékou Touré qui lui donne la nationalité guinéenne et nomme la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba son épouse porte-parole de la délégation de la Guinée aux Nations Unis. La Guinée établit ainsi après Kwame Nkrumah le lien entre les luttes des Africains Américains et celles des Africains. La Guinée dans le même temps donne une visibilité sans précédent à la lutte des Sud-Africains et au Congrès National Africain (ANC).
Ministre de l'Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l'Enfance de 1976 à 1984, elle contribue avec les organisations des Nations Unies et avec la Norvège et la Suède à l'organisation de l'année internationale de l'enfance en 1979.
Elle tente de mettre en place à l'instigation du Président Sékou Touré une institution de prise en charge des plus pauvres…
En Avril 1984 à la suite de la mort de Sékou Touré et après le coup d'état de Lansana Conté elle est arrêtée et détenue, jusqu'en mai 1985, puis libérée sans avoir été jugée,
Elle vit à Dakar de 1985 à 1989. Le Président Abdou Diouf lui délivre un passeport diplomatique sénégalais. Elle reçoit le prix Aline Sitoe Diatta de l'organisation féministe Yewu Yewi.
Elle vit ensuite auprès de ses enfants aux Etats Unis de 1989 à 1998. Elle étudie pendant cette période et obtient un diplôme d'anglais.
En 2006 elle participe avec la veuve et les enfants de Sékou Touré à la première conférence des Clubs Ahmed Sékou Touré à Bamako.
2009 : elle publie aux éditions l 'Harmattan son autobiographie qui est non seulement un compte rendu des moments les plus marquants de sa vie, au plan personnel et au plan politique, mais une description vivante de toute une époque.
Au sortir de son concert de samedi dernier à l’Institut français de Dakar, Awa Ly était la star que tout le monde voulait approcher, toucher. Auréolée de toutes parts, elle recevait encore des félicitations du public qui tenait à immortaliser ces instants, avec une prise de photos, des autographes sur un Cd fraîchement acheté, sur une brochure de l’Institut français qui porte son image, sur le bras, pour les plus téméraires. Certains vont même jusqu’à lui proposer de faire une autographe sur la manche de leur boubou. Avec son feutre, Awa écrivait des noms, des bouts de phrases et apposait sa signature. L’instant selfie passé, la diva pouvait enfin dîner et accorder une interview.
Qui est véritablement Awa Ly ?
Je découvre encore qui est Awa Ly (rires). Je suis une chanteuse, actrice à mes heures perdues, Sénégalaise, Française, Italienne, citoyenne du monde.
Qu’est-ce qui fait la particularité de votre style musical?
Le style particulier, c’est justement le fait qu’on ne puisse pas mettre une étiquette ou un label sur ce que je fais. C’est un mélange de folk, de pop, de jazz et de blues des fois. Tout un chacun selon sa sensibilité retrouve plus du folk, du jazz, du pop ou du blues, selon ce qu’il est et a envie d’entendre. Mais je suis très heureuse qu’on ne puisse pas mettre une étiquette ou un label sur ce que je réalise.
Je veux pouvoir être libre de chanter ou de faire la musique dont j’ai envie, au moment où j’en ai envie sans me sentir enfermée dans une cage. Que ça soit celui du jazz ou du rock ou peu importe.
Où est-ce que Awa Ly a appris à chanter et à jouer toutes ces musiques qui séduisent tous les publics à travers le monde?
Je n’ai jamais pris de leçons de chants. C’est quelque chose que j’ai en moi. C’est comme un don. C’est inné ! Chacun de nous a un don. La chanson, la musique, c’est ma chose. J’essaie comme je peux de développer ce don que j’ai en moi. Je crois fortement que Dieu nous donne à chacun des dons et c’est à nous de faire en sorte qu’ils ne soient pas donnés en vain. C’est encore work in progress !
A partir de quel moment avez-vous senti ce don en vous ?
J’adore chanter depuis toute petite. Déjà à l’école primaire, mes camarades me demandaient de leur chanter, à la récréation. Après, c’est vrai que j’ai fait mes études en commerce international, rien à avoir avec la musique. Je n’étais pas partie pour devenir chanteuse. Dans le temps, je ne pensais pas pouvoir en faire ma passion, mon métier.
Les parents étaient toujours inquiets. Ils veulent qu’on étudie d’abord. C’est ce que j’ai fait. Mais à un moment donné, la musique a pris le dessus. C’est seulement, il y a une dizaine d’années que j’ai commencé à devenir une chanteuse professionnelle. Mais ce changement s’est fait naturellement, sans forcer. Les premières personnes avec qui j’ai chanté, ce sont des amis musiciens avec qui j’ai participé à plusieurs spectacles à Rome. Doucement, doucement j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée.
C’est la première fois que vous venez vous produire au Sénégal ?
Je suis déjà venue au Sénégal, en étant petite pour des vacances scolaires. Il paraît que j’ai appris à marcher ici avec ma grand-mère. Dès que je peux, je viens au Sénégal parce que j’ai beaucoup de familles ici, et j’aime revenir, me ressourcer. J’ai célébré mon mariage ici aussi.
C’est donc votre première prestation à Dakar en tant qu’artiste. Comment trouvez-vous l’accueil du public sénégalais ?
Oh là, là, là ! C’est fantastique ! Fantastique ! J’ai trouvé un public attentif, curieux, chaleureux, et participatif. Je suis très heureuse et très touchée de l’accueil au Sénégal. Je suis tellement reconnaissante que je ne trouve pas les mots pour dire toute ma reconnaissance. Je remercie tous ceux qui sont venus voir mes concerts à Dakar et à Saint-Louis, en espérant qu’il y aura d’autres occasions Inch’Allah de pouvoir revenir.
De manière générale, quelles sont vos impressions sur le Sénégal ?
C’est un pays très actif, très proactif, c’est un Peuple qui aime et cherche la paix. Notre rapport à la Gambie a été très fort, on a montré le bon exemple. Et on est un exemple pour d’autres pays d’Afrique et pas seulement. C’est pour cela, j’aimerais qu’on retrouve la sérénité d’antan.
J’entends des choses que je n’entendais pas avant sur des violences étranges à l’intérieur du Sénégal.
Il faut absolument qu’on retrouve cette paix qui existait. Pour cela, il faut que tout un chacun fasse son introspection et commence à faire ce changement par soi-même, d’éducation, de respect des uns des autres.
Dans une de vos interviews, vous disiez avoir quelques appréhensions en ce qui concerne ce concert au Sénégal. De quoi aviez-vous peur ?
Oui ! Comme c’est la première fois que je viens jouer dans mon pays d’origine, ce n’est pas... (Elle ne termine pas sa phrase). Les gens m’ont vu jouer sur Youtube ou sur le net, mais ne m’ont jamais vu en live. Je ne savais pas trop... c’est vraiment un genre métisse avec beaucoup de... Même s’il y a sur l’album des apports de musiques africaines et ouest africaines. Parce qu’il y a la kora, du djembé qui y est aussi. Mais ici en live, on était en quartet et c’est très loin du mbalax, même si je n’en écoute pas mal. Mais il y a beaucoup d’artistes folk que j’admire ici. Je savais qu’il y a de la place pour ce genre de musique, comme Yoro Ndiaye, Julia Sarr, et Fadda Freddy qui était avec nous ce soir (Ndlr : samedi dernier). Au début, j’étais très heureuse, un peu nerveuse aussi, mais les deux soirées m’ont montrée qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir.
Composé de 10 titres, votre album Five and feather que vous avez présenté ce soir (Ndlr : samedi dernier) au public sénégalais signifie littéralement «Cinq et une plume». Quel est le sens de ce titre?
Cinq et une plume, c’est un titre que j’ai choisi exprès, très cryptique et très mystérieux. Parce que je voulais qu’à la suite de l’écoute de ces 10 chansons, que tout un chacun puisse se faire une idée de cette formule magique. Five and feather, je pense que c’est une formule magique. Il y a beaucoup de choses qui se dénombrent par le chiffre 5 dont les cinq doigts de la main, les 5 dimensions, les 5 émotions (sens) et la plume pour écrire. C’est l’élément qui te fait arriver au 6e sens... Mais j’aimerais bien que les lecteurs du journal Le Quotidien, en écoutant l’album, me donnent, eux, leur définition.
Quand on écoute les thématiques abordées sur cet opus, elles parlent plus d’amour. Que représente pour vous l’amour ?
Tout ! L’amour ça représente tout, tout. Comme je disais tout à l’heure sur scène, l’amour c’est la base. C’est ce qui fait que tu te réveilles le matin, que tu vis ta journée et qui fais que tu es avec les personnes qui t’entourent le plus possible. C’est ce qui te fait vivre, même dans le travail. La passion pour le travail, c’est l’amour. L’amitié est une forme d’amour aussi.
Il y a autant d’êtres qu’il n’y a d’amour sur cette planète. C’est essentiel. Sur cet album, je parle essentiellement d’amour. De différentes sortes d’amour. Il y a le coup de foudre, l’amour fou, une séparation tragique, l’amour pour l’humanité (Here), Friendship (amitié). Ce n’est pas toutes les formes d’amour certes, mais l’album en présente quelques belles facettes.
Mis à part l’amour, vous parlez aussi du drame migratoire dans Here (ici) ? Une thématique assez particulière. Quel regard portez-vous sur la migration des jeunes africains ?
J’ai mal, j’ai mal, j’ai mal, pour mes frères et sœurs qui recherchent quelque chose qui leur est dû en quelque sorte. Ce n’est pas parce que tu es né quelque part que tu as un petit bout de papier qui te dis : «Toi tu peux aller ici, ou là que c’est juste.» Ce n’est pas juste du tout. Je sais qu’il y a beaucoup de raisons économiques, politiques, sociales... mais la première chose qu’il faut retenir, c’est que l’homme naît libre, il doit pouvoir être libre pour pouvoir aller là où il veut, quand il veut, sans devoir rendre de compte à personne. De trouver des solutions comme cela, c’est-à-dire risquer sa vie au point de... Je trouve cela dramatique. Justement, quand tu fuis la guerre et que tu veux sauver ta vie et la vie des tiens et que tu meures en la recherchant... Le manque d’empathie me blesse énormément.
Vous faites intervenir plusieurs artistes dans cet album à l’instar de Balaké Cissokho (Kora), Faada Freddy...
Oui, il y a le violoniste chinois qui joue de l’eru, le contre-bassiste américain, Faada Freddy à la voix. Oui, j’ai eu la chance d’avoir beaucoup d’artistes très talentueux, qui sont venus partager sur cet album Five and feather. Je ne les remercierais jamais assez.
Dans l’album vous trainez votre public de l’anglais à l’italien en passant par le français, le wolof un peu...
Oui il n’y a que des chansons en anglais. J’ai fait mes études aux Etats-Unis, donc j’ai plus de facilité à écrire en anglais. En anglais on peut avec très peu de mots, exprimer beaucoup de concepts et avoir plusieurs niveaux de lecture. J’ai écrit des chansons en italien, français, wolof pas encore. Mais ça arrivera inch’Allah.
Vous comprenez bien wolof ?
«Degg na wax bi mo diafé» (Elle répond avec un séduisant accent anglophone. (Ndlr : je comprends bien le wolof, mais je m’exprime mal). Quand tu me dis : «Kay ma rayla» (Ndlr : Viens que je te tue), je ne viens pas (rires).
Vous étiez à Saint-Louis vendredi dernier. On organise chaque année le Festival international de jazz dans cette ville. Avez-vous noué des contacts avec les organisateurs de ce festival pour une éventuelle participation ?
Oui ! J’ai vu les organisateurs. Pour cette année, ils m’ont invitée mais ça tombe en plein milieu de ma tournée allemande. Je ne peux malheureusement pas participer à cette édition. Mais j’espère pouvoir le faire l’année prochaine.
Sur votre album, vous avez chanté avec Faada Freddy. Y a-t-il d’autres artistes sénégalais avec qui vous aimeriez partager une chanson dans vos futurs albums ?
Oui ! J’ai parlé de Yoro Ndiaye que j’aime beaucoup. J’aime beaucoup Daara-ji, avec Ndongo D avec qui j’aimerais aussi pouvoir collaborer. Avec Julia Sarr. Avec Xuman, j’aimerais beaucoup.
Quelles sont vos prochaines dates ?
A la fin de la semaine prochaine, je vais donner deux concerts à Casablanca, ensuite, en France. L’album Five and feather sort à la fin du mois en Allemagne et j’ai une tournée prévue dans ce même pays au mois d’avril. J’irai au mois d’avril au Cap-Vert pour le Créole jazz festival. J’espère du fond du cœur pouvoir revenir au Sénégal le plus rapidement possible Inch’Allah.
Un dernier mot en wolof.
«Nouyouna niep, dieureudieuf ci sama biir xol.» (Je salue tout le monde et je les remercie du fond du cœur).
Messi en Egypte pour une campagne contre l'hépatite C
La superstar du football Lionel Messi s'est rendue mardi en Egypte dans le cadre d'une campagne visant à attirer les patients atteints de l'hépatite C dans le pays pour se faire soigner.
L'hépatite C, une maladie virale transmise par le sang, est très répandue en Egypte.
"Les médicaments contre l'hépatite C sauvent des vies, mettons fin aux listes d'attente", a écrit l'attaquant vedette du FC Barcelone sur sa page Facebook.
Le quintuple Ballon d'or a signé pour être l'ambassadeur de l'initiative Tour n' Cure, a précisé le programme sur son site internet.
La campagne offre la possibilité de traiter les patients du monde entier "sans temps d'attente et à un coût réduit". Elle promeut également "la possibilité de profiter de la beauté de l'Egypte et de visiter les monuments historiques pendant le traitement, tout en profitant d'un séjour de détente dans un hôtel 5 étoiles".
L'hépatite C affecte 130 à 150 millions de personnes dans le monde et peut entraîner cirrhoses et cancers du foie. Selon l'Organisation mondiale de la santé, elle est responsable de jusqu'à 500.000 décès par an.
La venue de Messi en Egypte était initialement prévue en décembre, mais le footballeur argentin l'avait reportée après un attentat suicide qui avait fait 29 morts dans une église du Caire. Il avait à nouveau reporté sa visite la semaine dernière après la défaite cinglante du FC Barcelone face au PSG en Ligue des champions.