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23 novembre 2024
Politique
LE GRAND ÉCART DE SONKO
De Kolda à Dakar, les ralliements d'anciens opposants au Pastef se multiplient sous l'œil bienveillant de son chef. Ces retournements de veste, jadis fustigés par le leader du parti au pouvoir, créent aujourd'hui des dissensions internes
(SenePlus) - Dans un contexte politique sénégalais en pleine effervescence à l'approche des législatives du 17 novembre, le parti au pouvoir Pastef fait face à une situation paradoxale qui met en lumière les contradictions de son leader, Ousmane Sonko.
Le meeting du 3 novembre à Kolda a marqué un tournant symbolique. Selon Jeune Afrique, deux figures locales antagonistes, Mame Boye Diao, ancien directeur des Domaines et ex-patron de la Caisse de dépôts et consignations, et Abdourahmane Baldé, ex-directeur de la Loterie nationale, se sont réconciliés publiquement sous l'égide de Sonko. Un revirement spectaculaire pour ces anciens opposants au Pastef.
Le cas d'Abdourahmane Baldé est particulièrement révélateur. Comme le rapporte le magazine panafricain, celui qui affirmait en novembre 2023 avoir refusé de militer au Pastef en raison "du discours va-t-en-guerre et de la radicalisation d'Ousmane Sonko" a finalement choisi de rejoindre le parti qu'il critiquait.
La vague de ralliements s'est amplifiée avec l'adhésion de plusieurs cadres de l'ancienne majorité présidentielle. Jeune Afrique cite notamment Gallo Ba, ex-ministre de la Fonction publique, et Adji Mergane Kanouté, ancienne vice-présidente du groupe parlementaire BBY.
La nomination controversée de Samba Ndiaye à la tête du conseil d'administration de la SN/HLM a provoqué une crise interne. "Notre parti reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet [...] En revanche, il reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse", avait déclaré Sonko.
L'évolution du discours de Sonko est flagrante. Lors d'un meeting à Mbacké le 10 novembre, il affirmait ne pas avoir besoin "de ces transhumants", tout en concédant pouvoir les accueillir. Pourtant, le même jour, Bara Gaye, maire de Yeumbeul Sud, révélait avoir été personnellement sollicité par Sonko : "Arrête de manger les cuisses de grenouilles en France et reviens, car le pays a besoin de toi", lui aurait lancé le leader du Pastef.
Un analyste politique cité par Jeune Afrique résume la situation : "Nous avons l'impression que le Pastef s'est accommodé de la transhumance qu'il dénonçait avec virulence pendant les années d'opposition. Cela revient à dire que peu importe la manière, les législatives doivent être gagnées."
PLUS DE 2 051 CARTES EN ATTENTE À BAKEL
Au total deux mille cinquante une cartes d’électeur sont en souffrance dans le département de Bakel (Tambacounda, est), a-t-on appris de l’adjoint au préfet Ngor Pouye
Au total deux mille cinquante une cartes d’électeur sont en souffrance dans le département de Bakel (Tambacounda, est), a-t-on appris de l’adjoint au préfet Ngor Pouye.
“On a deux mille cinquante et une cartes non retirées au niveau du département de Bakel”, a-t-il dit dans d’un entretien avec l’APS.
Dans l’arrondissement de Moudéry, qui compte quatre communes, 1 096 cartes n’ont pas été retirées par leurs titulaires, contre 584 cartes en souffrance à la préfecture de Bakel.
Selon les données de la carte électorale, le département de Bakel compte 175 bureaux de vote répartis sur 118 lieux de vote pour une population électorale de 66 767 électeurs.
lettre d'amérique, par rama yade
DONALD TRUMP ET L’AFRIQUE : QU’EN ATTENDRE ?
Face à un continent qui revendique sa souveraineté et multiplie les partenariats internationaux, la politique du 'America First' devra composer avec un nouveau paradigme
C’est officiel : Donald J. Trump est de retour à la Maison Blanche avec pour objectif clair de placer «l’Amérique d’abord» («America first !») au cœur de sa politique. Quel impact sur l’Afrique ?
Cela reste à voir, mais le mieux serait peut-être de ne rien attendre. De prendre les devants. Et privilégier «Africa first». De toutes les façons, l’Afrique a été complètement absente de la campagne présidentielle américaine, y compris côté démocrate.
On peut néanmoins anticiper quelques changements à partir des sources disponibles, à savoir le premier mandat de Donald Trump d’une part et, le projet 2025 d’autre part.
Le premier mandat de Trump
Si ‘on remonte à son premier mandat, la stratégie isolationniste du Président Trump l’avait conduit à plaider auprès du Congrès pour la réduction des programmes de développement dont beaucoup sont en Afrique. Seuls Mike Pompeo, son secrétaire d’Etat entre 2018 et 2021, s’est rendu au Sénégal et en Ethiopie, et son épouse Melania au Kenya. En quatre ans à la Maison Blanche, seuls deux chefs d’Etat africains ont été reçus : Muhammadu Buhari du Nigeria et Uhuru Kenyatta du Kenya. Washington n’avait pas non plus accueilli de Sommet Etats-Unis Afrique, quand Vladimir Poutine relançait spectaculairement les sommets Russie-Afrique à Sotchi en 2019.
Toutefois, on se souvient que le Président Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental en 2020, faisant de ce pays du Maghreb un acteur décisif des Accords d’Abraham.
L’Afrique vue sous l’angle de la compétition avec la Chine
Toutefois, l’influence croissante de la Chine en Afrique et le recul des positions américaines en Afrique avaient amené l’Administration Trump à s’inquiéter, expliquant la création d’une nouvelle agence de développement, Development Finance Corporation, mieux dotée financièrement que ses prédécesseurs. Prosper Africa a aussi été lancé avec pour objectif, selon John Bolton, alors conseiller à la Sécurité nationale, qui en avait fait l’annonce fin 2018, de «favoriser les investissements américains, stimuler la classe moyenne africaine et améliorer le climat des affaires dans la région». Que l’annonce ait été faite par le conseiller à la Sécurité nationale démontrait clairement que c’est la concurrence des Etats «prédateurs», Russie et Chine en tête, qui motivait la nouvelle initiative.
Depuis, la Russie a confirmé son statut de premier vendeur d’armes en Afrique et la Chine celui de premier partenaire commercial de l’Afrique, investissant cinq fois plus que les Etats-Unis sur le continent.
La survenue d’évènements majeurs depuis le départ de Trump de la Maison Blanche laisse également à penser que l’Afrique qu’il retrouvera n’est pas celle qu’il avait quittée en 2020. L’impact de la pandémie, la crise énergétique dans la foulée de la guerre en Ukraine, la série de coups d’Etat au Sahel et le retrait forcé de la France, la guerre civile au Soudan, la montée en puissance des pays du Golfe en Afrique, les initiatives sud-africaines dans la guerre à Gaza, comme le renforcement des Brics, ont profondément bouleversé le paysage africain.
Le Projet 2025
De fait, avec un tel contexte, il faut sans doute se tourner vers le Projet 2025 pour tenter d’imaginer comment une politique africaine sous un second mandat Trump pourrait évoluer. Conçu par Heritage, un cercle de réflexion très conservateur de Washington, le Projet 2025, document d’un millier de pages, prévoit de remplacer 4000 fonctionnaires dès l’entrée en fonction de Donald Trump, par des alliés susceptibles de mettre en œuvre rapidement une transformation conservatrice de la société américaine. Bien que, durant la campagne, Donald Trump s’en soit distancé, bon nombre des inspirateurs de ce plan sont des proches, notamment Tom Homan à qui il vient de confier la mise en œuvre de sa politique migratoire.
Dans la courte section du Projet 2025 consacrée à l’Afrique, on trouve l’affirmation de deux principes. D’abord, la volonté de privilégier le commerce plutôt que l’assistance ; ensuite, le refus d’intégrer les «valeurs culturelles», notamment les droits des Lgbtq+ (homosexuels, trans…) dans la politique étrangère américaine. Il est indéniable que ces deux principes resonneront positivement en Afrique.
Le business d’abord ?
Concernant le premier, il est de nature à favoriser une approche transactionnelle. S’il a lieu, le renouvellement de l’accord commercial Usa-Afrique (Agoa) et Dfc en 2025, puis d’Exim Bank en 2026, permettra de donner un aperçu de l’orientation que Donald Trump souhaite donner à sa stratégie commerciale vis-à-vis de l’Afrique. Le sort réservé à certains projets d’ampleur comme le Lobito Corridor - héritage majeur de Joe Biden en Afrique - devra aussi être surveillé, tout comme la réforme des institutions de Bretton Woods dont on ignore si elle va être confirmée par la nouvelle équipe. A cet égard, l’Afrique, qui paie pour un réchauffement climatique dont elle n’est pas responsable, a besoin de financements : il faudra voir comment cet impératif se conjugue avec l’approche climato-sceptique du nouveau pouvoir américain, que d’aucuns soupçonnent de vouloir sortir des engagements de Paris.
Aux côtés de Donald Trump, la présence de Elon Musk, désireux de conquérir les marchés africains, notamment avec Starlink, peut cependant offrir des perspectives nouvelles pour réduire la fracture énergétique. On l’avait aperçu à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre dernier, rencontrer le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, le président namibien, Nangolo Mbumba, et le Premier ministre du Lesotho, Sam Matekane.
Des gagnants et des perdants ?
Concernant le second, des pays comme l’Ouganda -précédemment exclus de l’Agoa en raison de préoccupations concernant les droits des homosexuels- pourraient retrouver une oreille plus bienveillante de la part des Etats-Unis de Donald Trump.
A l’inverse, des pays comme l’Afrique du Sud, qui entretiennent des relations désormais complexes avec les Etats-Unis, pourraient perdre cet accès. Le Maroc devrait rester un partenaire-clé au regard du grand jeu moyen-oriental qui s’ouvre.
Enfin, ces dernières années, quelques républicains ont déployé des efforts pour la reconnaissance du Somaliland, afin de renforcer l’influence des Etats-Unis sur la très disputée Mer Rouge.
Africa first
Au-delà du président Trump, c’est du côté de son équipe - secrétaire d’Etat, secrétaire en charge du Commerce, secrétaire en charge de l’Afrique, directeur Afrique de la Maison Blanche, dirigeants des agences de développement, nouveaux ambassadeurs dont celui des Nations unies - qu’il faudra regarder : les profils choisis diront beaucoup des intentions du nouveau locataire de la Maison Blanche. De Marco Rubio à Elise Stefanik, les premières désignations laissent entrevoir une diplomatie offensive face à la Chine et l’Iran.
En attendant, de l’Egypte à l’Ethiopie, en passant par le Sénégal et la Côte d’Ivoire, de nombreux présidents africains l’ont félicité pour sa «victoire» et ont espéré, à l’instar de Bola Tinubu au Nigeria, de pouvoir renforcer leur «coopération économique» avec les Etats-Unis. Si les dirigeants du Moyen-Orient ont bien accueilli le retour de Donald Trump, à l’inverse des dirigeants européens inquiets des droits de douane et du sort réservé à l’Ukraine, l’Afrique pourrait se montrer plus attentiste, entre la méconnaissance du fonctionnement de Washington par ses dirigeants et la pression de son opinion de plus en plus afro-souverainiste et plus vocale que jamais. Les nations africaines ont un atout dans leur manche : une centralité retrouvée qui en fait des partenaires très courtisés par le monde entier. L’Afrique a désormais des options. La balle est donc du côté de Washington. Sinon, à l’Amérique d’abord, de nombreux Africains seraient tentés d’opposer «l’Afrique d’abord».
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
LES CITOYENS DENONCENT LA VIOLENCE ET LES INVECTIVES
La tension est à son comble ! La campagne électorale, qui devrait être un moment pour exposer son programme politique aux citoyens, est minée par la violence. Les attaques de caravanes, les insultes et les provocations sont devenues monnaie courante.
Dans un contexte de tensions croissantes, la campagne électorale, censée être un moment de débat d’idées, est marquée par des violences récurrentes. Des attaques de caravanes, des insultes et des affrontements rythment désormais la course aux élections. La dernière en date est l’attaque des nervis de Sàmm sa Kàddu contre des commerçants du marché de Sor de Saint Louis. Entre espoirs et inquiétudes, les citoyens réagissent face à une escalade qui pourrait mettre en péril la stabilité du pays.
La tension est à son comble ! La campagne électorale, qui devrait être un moment pour exposer son programme politique aux citoyens, est minée par la violence. Les attaques de caravanes, les insultes et les provocations sont devenues monnaie courante. Le terrain politique est désormais une arène de gladiateurs !
« La manière de faire de la politique dans nos pays est loin d’être parfaite »
La brise matinale fouette les visages décontractés en cette matinée de mardi. Sur les allées Seydou Nourou Tall, les embouteillages sont à leur paroxysme. Les cas de violence durant la campagne électorale ne sont pas passés inaperçus. Aux kiosques des journaux, pris d’assaut par quelques passants, les unes relatant les violences électorales sont minutieusement scrutées par certains curieux. Un fait inquiétant pour Amadou Yaffa, étudiant, qui dénonce ces actes. Selon lui, les attaques de caravanes n’ont pas leur place dans une campagne électorale. « La politique ne devrait pas rimer avec la violence. La campagne électorale n’est pas éternelle. Les invectives et la violence doivent être bannies. Ce qui s’est passé à Koungheul était tout simplement inadmissible », fustige-t-il. À l’en croire, le débat d’idées devrait primer sur tout. « La manière de faire de la politique dans nos pays est loin d’être parfaite. Au lieu de se concentrer sur les bilans, les réalisations ou les objectifs, les candidats préfèrent user de la violence pour être au-devant de la scène. Et cela ne changera absolument rien ! », déplore Amadou.
« Il semble que nos politiciens n’apprennent pas de leurs erreurs »
Dans une petite boutique de l’avenue Bourguiba, le volume de la radio est à fond. La revue des titres résonne au loin. Bien qu’occupé à épousseter ses marchandises, Adama Diop accepte de lâcher quelques mots. La dernière ligne droite de la campagne, dit-il, risque d’être très tendue. « J’ai écouté les déclarations récentes de Sonko et Barthélémy Diaz. Si rien n’est fait pour les stopper dans leur escalade, on risque d’assister à des affrontements d’ici la fin de la semaine », avertit-il. Selon lui, les appels du Président Diomaye sont restés lettre morte. La situation est loin de s’apaiser. « Les leaders politiques ne sont pas réceptifs au discours du Président de la République. Chacun cherche à être au-devant de la scène. Et la violence et les invectives sont devenues un moyen d’attirer l’attention des médias », souligne-t-il.
À quelques pas de là, Mamadou Lô, vendeur de pièces détachées, n’est pas surpris par la recrudescence de la violence dans cette campagne électorale. Il suit de très près le duel verbal entre Barthélémy Diaz et Ousmane Sonko. Pour lui, il n’y a rien de nouveau dans le discours des leaders politiques sénégalais. « En 2019, on se souvient des échauffourées à Tambacounda lors des élections présidentielles, qui ont causé des morts. Il semble que nos politiciens n’apprennent pas de leurs erreurs. Ils poussent parfois le bouchon trop loin », avance-t-il. Selon lui, il faut un minimum de retenue face à une situation qui peut exploser à tout moment. « Je ne suis pas un partisan du régime actuel, mais ce qui s’est passé à Dakar, Koungheul et Saint-Louis est tout simplement inadmissible dans une République. Comment peut-on attaquer des commerçants désarmés ? Les acteurs politiques devraient faire preuve de maturité pour éviter certaines provocations qui ne feront qu’empirer la situation. Les auteurs de certains actes déviants doivent être sanctionnés », dit-il. Mamadou affirme qu’une crise politique doit être évitée à quelques jours des élections législatives. Selon lui, les autorités judiciaires devraient s’impliquer davantage.
« Le Président Diomaye ne veut pas être juge et partie »
Le trafic routier bat son plein à GrandDakar en cette mi-journée. Autour du marché grouillant de Dubaï, le vrombissement des cars rapides assure presque l’ambiance sonore. Ici, la violence électorale est longuement discutée dans une gargote entre commerçants et riverains. Cheikhouna Rassoul Ndiaye, 33 ans, est venu acheter une tasse de café. Il est habitué aux discussions politiques dans ce cabaret animé. Pour lui, le temps est venu pour les autorités compétentes de mettre fin aux agissements des politiciens qui mènent une « campagne de tension » dont les conséquences sont souvent désastreuses. « Le Président Diomaye a joué son rôle de régulateur, mais les forces de défense et de sécurité devraient être plus enclines à réagir très tôt pour maintenir l’ordre dans les caravanes. Les autorités judiciaires devraient également agir pour punir ceux qui incitent à la violence », propose-t-il. Selon cet étudiant en droit, l’État devrait montrer son autorité. « Il est inconcevable de voir des caravanes encadrées par des hommes armés jusqu’au dent », fustige-t-il.
Non loin de là, dans le quartier de Rue 10, Astou Diouf est gérante d’une parfumerie. L’odeur de déodorant emplit l’air. Élancée et vêtue d’une jupe, cette jeune femme suit avec intérêt la campagne électorale sur les réseaux sociaux. Selon elle, les déclarations de Sonko sur la faiblesse du gouvernement sont véridiques, bien qu’il en soit lui-même le chef. « Le Président Diomaye ne veut pas être juge et partie. C’est pour cela qu’on assiste à une certaine retenue des autorités. Ils ne veulent pas reproduire les erreurs de Macky Sall. Utiliser les moyens de l’État pour réprimer les voix discordantes, c’est révolu », analyse-t-elle, tout en précisant que cela n’empêche pas les forces de sécurité de maintenir l’ordre. Bamba Faye est assis, feuilletant tranquillement un journal. Il dénonce les déclarations incendiaires des politiciens, qu’il juge « inacceptables ». « C’est devenu une habitude. L’usage d’un langage violent teinté d’insultes et de diatribes est devenu la norme. Ce qui devrait primer, c’est le programme, pas les injures. », déplore-t-il. Selon le sexagénaire, « à moins d’une accalmie rapide, le climat actuel risque de nuire à la participation électorale mais aussi à l’image des hommes politiques ».
SONKO ET DIAS, UNE CONFRONTATION ÉVITÉE
La bataille entre les deux mastodontes de la scène politique que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Dias déclenchée depuis le démarrage de la campagne électorale n’a pas eu lieu
La bataille entre les deux mastodontes de la scène politique que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Dias déclenchée depuis le démarrage de la campagne électorale n’a pas eu lieu. Ousmane Sonko malgré une démonstration de force de ses partisans a renoncé à la riposte parce que l’Etat a pris en charge ses doléances en arrêtant près de 80 personnes proches de Barthélémy Dias et de Saam Sa Kaddu. Ladite coalition (voir par ailleurs) a appelé à la paix et au calme.
Les hostilités entre Sonko et Barthélémy Dias ont démarré dès les premiers jours de la campagne électorale occasionnant des blessés et la mise au feu du siège de Saam Sa Kaddu. Depuis, la tension est vive entre partisans des deux leaders politiques. Mais c’est avant hier à Saint Louis qu’ils se sont réellement montrés en spectacle dans des affrontements qui ont failli mal tourner. Informé de la situation, Ousmane Sonko n’a pas pu retenir sa colère à Rufisque où il tenait un meeting. Devant une foule immense, il a accusé nommément Barthélémy Dias d’avoir orchestré cette attaque contre ses militants avant de le menacer de ne plus tenir campagne. Dans la même foulée, il improvise un meeting devant le domicile de Barth où il donne rendez-vous les militants. Touché dans son orgueil la réponse de l’édile de la capitale ne s’est pas faite attendre puisque dans la même soirée, Barth lui a apporté une réplique très salée en l’accusant de tous les noms d’oiseaux. Dès lors tous les regards étaient tournés hier vers la résidence de Dias pour voir la suite.
Sonko sonne la mobilisation mais tempère...
C’est en début d’après -midi que le domicile de Barthélémy Dias a été investi par des militants de Pastef qui ont décidé de respecter le mot d’ordre de leur leader lancé la veille à Rufisque. Au fil des minutes, la foule s’agrandit devenant même incontrôlable. Des jeunes en furie, dopés par les mots déplacés de Barth à l’endroit du Premier ministre ont pris d’assaut sa maison où étaient positionnés ses quelques militants sans réaction face à des jeunes qui réclamaient sa sortie. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre présentes sur les lieux pour les repousser afin d’éviter tout accrochage entre les deux camps.
Mais qu’à cela ne tienne, les jeunes «pastefiens» étaient présents partout dans la commune de Mermoz Sacré Cœur s’adonnant à cœur joie à des chants en signe de victoire déjà acquise ou du leadership incontesté de Ousmane Sonko à Dakar. Au rond -point de l’Ecole Normale Supérieure, une foule compacte s’était formée pour accueillir la tête de liste de Pastef à Dakar dont l’arrivée venait d’être signalée. Il est dix-huit heures, Abass Fall apparaît aux côtés d’autres responsables. Dans sa prise de parole, celui qui est surnommé «Borom Ndakarou» n’a pas raté Barthélémy Dias tout comme Babacar Ndiaye tête de liste dans le département de Pikine.
C’est aux environs de dix-neuf heures que le cortège de Ousmane Sonko s’est finalement présenté sur les lieux. Accueilli par une marée humaine déchaînée, il lui a fallu une heure de plus pour commencer son discours. Debout sur son véhicule, Sonko s’est montré moins virulent qu’avant hier à Rufisque. Il a tout de même fait savoir que ce n’est pas parce qu’ils sont au pouvoir qu’ils ne vont pas résister aux attaques et provocations. D’après lui, il est inacceptable que le Pastef continue de subir les mêmes coups qu’au temps où il était dans l’opposition «nous avons tout subi depuis ma radiation de la fonction publique. Il faut savoir que nous sommes dans un pays de droit que nous voulons construire. Pour cela, il faut faire appliquer la règle dans toute sa rigueur. En tant que tête de liste, il y a des choses que je ne peux pas tolérer malgré que je sois Premier ministre...Nous avons l’obligation de travailler selon la loi qui régit le pays. L’État est très sérieux... Nous avons la mission de développer ce pays. Au bout de cinq à dix ans nous serons évalués pour soit poursuivre notre mission ou laisser la place à d’autres» a-t-il dit.
Parlant de la campagne et de ses propos tenus à Rufisque appelant les militants à se retrouver devant le domicile de Barthélémy Dias, il a fait savoir que le Pastef n’a jamais prôné la violence. Au contraire c’est un parti qui met en avant la paix, les idées et la compétence. C’est pourquoi il a invité ses souteneurs de ne provoquer personne. La riposte annoncée par Ousmane Sonko à l’encontre de Barthélémy Dias et « Samm Sa Kaddù » n’a pas eu lieu finalement. Fraîchement revenu de Touba où il était allé présenter ses condoléances à la famille du regretté Modou Tall, Ousmane Sonko a finalement renoncé estimant que ses doléances ont été prises en compte avec l’arrestation de plus de 80 personnes supposées impliquées dans les violences de Saint-Louis. « On n’a aucun intérêt dans la violence. J’avais dit que si l’État ne fait pas ce qu’il doit faire dans les 24 heures, nous allions prendre nos responsabilités. Comme nos attentes ont été satisfaites, je demande à tout le monde de retourner dans la campagne. Pastef ne provoque pas la violence. Il ne reste que 04 jours, et tout le monde s’est rendu compte qu’il n’y a qu’une coalition dans ce pays. Qui ne veut pas entendre un Sénégalais prononcer le nom de Sonko, devra aller, non pas en Europe, en Amérique ou en Asie mais en Papouasie Nouvelle Guinée, peut-être.... Il nous reste trois jours de campagne seulement. Je vous assure que personne ne peut empêcher la tenue des élections législatives dimanche prochain. Je vous invite à poursuivre la campagne dans le calme et la sérénité et d’aller voter massivement pour notre victoire avec au moins 150 députés» a-t-il lancé aux militants.
Après son discours, la caravane a continué de sillonner les rues de Dakar accompagnée par les militants avec la même ardeur. Quand à Barthélémy Dias, il a finalement organisé une rencontre avec ses militants, entouré des membres de sa coalition.
81 INDIVIDUS INTERPELLES, SELON LE GOUVERNEUR
Les violences enregistrées à Saint-Louis avant-hier, lundi 11 novembre, dont les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux, avec de nombreux blessés et des destructions de biens, lors du passage d’une caravane de la coalition «Takku Wallu»
De violents incidents ont émaillé la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, notamment à Dakar, à Koungheul, malgré les nombreux appels au calme dont celui du président de la République et des religieux. Les violences enregistrées à Saint-Louis avant-hier, lundi 11 novembre, dont les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux, avec de nombreux blessés et des destructions de biens, lors du passage d’une caravane de la coalition «Takku Wallu» dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, aura été celle de trop, poussant l’autorité à agir. 81 personnes ont été interpellées, en lien avec ces violences : 04 individus pour coups et blessures à Saint-Louis et 77 autres parmi les préposées à la sécurité de la coalition à km 50.
81individus suspectés d’être impliqués dans les violences ayant éclaté lundi, dans la commune de Saint-Louis, « entre des préposés à la sécurité d’une caravane politique et des marchands ambulants», ont été interpellés par la Police, informe le gouverneur de cette région du Nord, Al Hassan Sall, dans un communiqué rendu public hier, mardi 12 novembre 2024.
«Le lundi 11 novembre 2024, dans le cadre de la campagne électorale en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, des incidents ont été enregistrés dans la commune de Saint-Louis entre des préposés à la sécurité d’une caravane politique et des marchands ambulants à hauteur du marché Sor», lit-on dans le document.
Et la source de souligner que ces incidents ont entrainé des blessés par arme blanche et des vols à l’arraché, signale le texte. Suffisant pour l’ouverture d’une enquête par la police afin que les personnes impliquées soient identifiées et présentées aux autorités judiciaires. C’est ainsi que, note le texte, la police a procédé à l’interpellation de 81 individus suspectés d’avoir pris part aux incidents. «Le gouverneur de la région de Saint-Louis appelle les populations en général et les acteurs politiques en particulier, à bannir la violence et à dérouler leurs activités dans la paix, la sérénité et le respect des lois et règlements», indique la même source. Aussi le chef de l’exécutif régional engage-t-il la Police et la Gendarmerie à veiller davantage sur la sécurité des personnes et des biens au passage des caravanes politiques sur toute l’étendue de la région et également à s’opposer systématiquement à la rencontre de caravanes politiques rivales.
En outre, le gouverneur Sall invite à redoubler de vigilance et de rigueur pour le respect strict de la mesure d’interdiction de port d’armes, prise par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, en procédant à des fouilles sur tout véhicule suspecté d’en transporter ou toute personne soupçonnée d’en détenir, le cas échéant.
LES MISES EN GARDE ET LA FERMETE DU GENERAL JEAN-BAPTISTE TINE A L’ORIGINE DES ARRESTATIONS
Dans un communiqué publié lundi, après ces incidents, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a mis en garde, contre tout acte de violence et de sabotage durant la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Dès lors, déclarant avoir été informé de «projets d’actes de violence et de sabotage contre des caravanes et d’autres activités organisées par des listes concurrentes», le général Jean-Baptiste Tine mis en garde les éventuels contrevenants à l’arrêté qu’il a pris le 22 octobre 2024 portant interdiction du port d’armes de toutes catégories et de matières explosives, du 17 octobre au 17 décembre 2024,
Mieux, «des instructions fermes ont été données aux Forces de sécurité pour fouiller systématiquement les personnes et les cortèges considérés comme suspects», a-t-il averti. Et de prévenir que la découverte de toute arme, par nature ou par destination, entraînera l’application des sanctions prévues par la loi. «Le ministre en appelle au sens des responsabilités de tous les acteurs pour la poursuite de la campagne électorale dans un climat de paix et de sérénité», conclut le communiqué.
77 PERSONNES ARRETEES, 7 VEHICULES, DU MATERIEL ET DES ARMES SAISIES SUR UNE CARAVANE PAR LA POLICE A KM 50
Toujours suite aux violences électorales déplorées à Saint-Louis, le lundi 11 novembre 2024, ayant occasionné plusieurs blessés, la Division communication et relations publiques de la Police, dans un communiqué, daté d’hier mardi, relève que «la réactivité du dispositif sécuritaire mis en place par la Police nationale a permis d'intervenir pour empêcher les débordements et d'interpeller quatre (04) individus pour coups et blessures volontaires. Ils sont placés en position de garde à vue au commissariat central de SaintLouis». La police nationale révèle qu'aux environs de 1 h 30 minutes du matin, à hauteur de km 50, un détachement de la Brigade d'intervention polyvalente (BIP), renforcé par le Groupement d'intervention mobile (GMI), a procédé à l'interception et à la fouille de la caravane d'une coalition de partis politiques. Une fouille qui a permis de «découvrir à bord des véhicules une importante quantité de bombes asphyxiantes, de bâtons télescopiques, de douilles, de tasers, de couteaux, de lance-pierres, entre autres».
Conséquence, signale la Division communication de la Police nationale, «77 individus, essentiellement des gardes du corps, trouvés à bord de ces véhicules ont été interpellés. 07 véhicules à bord desquels ces armes ont été trouvées, ont été également saisis. Les recherches se poursuivent aux fins d'appréhender toute autre personne impliquée dans ces violences», a renseigné la Police nationale. Il faut indiquer que les violences de cette campagne concernent essentiellement la coalition Samm sa kaddu et le Pastef. Hier, mardi, comme par défiance, Pastef a organisé une grande caravane à la Sicap Baobab, quartier résidentiel de Barthélémy Dias, tête de liste de Samm sa kaddu. De retour de Touba, Ousmane Sonko, tête de liste Pastef, y a appelé à la paix, non sans manquer d’égratigner le maire de Dakar. « A partir de ce jour, nous le libérons et l’appelons à sortir pour faire la campagne car personne ne va le frapper, personne ne va l’insulter mais le nom de Sonko, il va l’entendre »
PAPE ALÉ NIANG DÉNONCE LA RONDE DES MORALISATEURS
Selon lui, dès la première agression perpétrée contre la caravane d’Abass Fall, « les auteurs jubilaient à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux d’avoir commis ce crime ; des personnes averties avaient tiré la sonnette d’alarme ».
Le directeur de la RTS, Pape Alé Niang a dénoncé mardi, ce qu’il appelle la ronde des moralisateurs après le discours vigoureux du candidat et tête de liste de la coalition Pastef Ousmane Sonko dénonçant la faillite de l’État devant les agressions répétées contre les militants de son parti dont la dernière en date d’hier.
Selon le journaliste, le leader de Pastef a dit tout haut ce que « bon nombre de Sénégalais pensent tout bas. L’État a failli ».
« Qu’est-ce qu’on reproche à Ousmane Sonko, président du parti Pastef ? D’avoir dit tout haut ce que bon nombre de Sénégalais pensent tout bas. L’État a failli. Et la tête de liste de Pastef n’a élevé la voix qu’à la troisième agression de ses militants. Trop, c’est trop. Qui peut admettre ou cautionner l’agression sauvage des militants de Pastef à Saint-Louis ? Un crime exécuté froidement. Quelle est la responsabilité de l’État devant cette dégénérescence de violence ? » s’est interrogé Pape Alé Niang.
Selon lui, dès la première agression perpétrée contre la caravane d’Abass Fall, « les auteurs jubilaient à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux d’avoir commis ce crime ; des personnes averties avaient tiré la sonnette d’alarme ».
« Qu’est-ce qui a été fait ? Puis, la caravane de Sonko a été attaquée à Koungheul. Des commissaires ont été relevés. Et les commanditaires ? L’enquête est au point mort. Et le dossier risque d’être classé sans suite. Alors Sonko assène ses vérités sans fard. Et c’est la ronde des moralisateurs. Ousmane est honnête et sincère, mais surtout direct et clair quand il s’agit de dire ses vérités. Il pouvait s’envelopper sous le manteau de cette hypocrisie et tirer les ficelles en tant que Premier ministre. Mais ce n’est pas l’homme. Il n’avance jamais masqué. Il a le courage de ses idées et de ses positions. Malheureusement, au Sénégal, être honnête est souvent un délit, surtout en politique », a notamment soutenu le Directeur de la RTS.
par Dethie Faye
L'APPEL À LA RAISON
Au vu de la tournure dangereuse de la campagne électorale, malgré les différentes alertes, les Sénégalais doivent prendre conscience que ceux qui font l'apologie de la violence ne méritent pas nos suffrages
Dans un post, en date du 31 octobre 2024, je declarais : "Je suis avec beaucoup d'attention la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Les actes de violence notés depuis quelques jours, entraînant des dégâts matériels et des blessures, n'honorent pas les acteurs politiques.
Je réitère ma condamnation de la violence sous toutes ses formes et invite la justice et les forces de défense et de sécurité à assumer leurs responsabilités pour mettre un terme à cette barbarie."
Aujourd’hui, mardi 12 novembre 2024, au vu de la tournure dangereuse de la campagne électorale, malgré les différentes alertes, les Sénégalais doivent prendre conscience que ceux qui font l'apologie de la violence ne méritent pas nos suffrages.
Dethie Faye est président de la CDR/Fonk Sa Kaddu.
PAR Oumou Wane
OÙ VOULONS-NOUS ALLER ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi cette brutalité de la campagne ? Pourquoi cette atmosphère de violence, cette remise en cause de l’ordre social ? Serait-ce par absence d’arguments ou de programmes ?
Mais de quoi l’opposition a-t-elle peur dans notre pays pour perpétrer des actes de violence aussi inqualifiables qu’inacceptables ? Peut-être de la rupture majeure qui s’annonce et a déjà imprégné les esprits depuis la dernière élection présidentielle.
Les attaques de la nuit dernière contre des militants du Pastef à Saint-Louis sont terribles et abîment notre démocratie. Le Premier ministre Ousmane Sonko qui est également tête de liste du parti Pastef, a fait état sur ses réseaux sociaux, dans la nuit de lundi à mardi, d’attaques ayant ciblé son camp à Dakar, Saint-Louis, et Koungueul, qu’il impute à des sympathisants de Barthélémy Dias, maire de Dakar et leader d’une coalition concurrente. Choqué visiblement par ces images d’une rare violence, Ousmane Sonko, hors de lui, réclame des sanctions fortes après ces attaques contre ses militants. D’ici-là, il se chargera lui-même de rétablir l’équilibre de la terreur en appelant ses partisans à se rendre devant chez Barthélémy Dias…
Déjà, le convoi du Premier ministre, en campagne pour les élections législatives, avait été attaqué la semaine dernière à Koungheul, dans le centre du pays. Cette agression sur un élu s’inscrit dans un climat de violence exacerbé qui réclame une condamnation unanime de la classe politique.
Alors pourquoi cette brutalité de la campagne ? Pourquoi cette atmosphère de violence, cette remise en cause de l’ordre social ? Serait-ce par absence d’arguments ou de programmes ? Comme le dit très justement Aminata Touré « La violence est l’arme des perdants qui n’ont aucun autre argument à faire valoir ».
Je veux citer aussi Mamadou Diop Decroix, qui dans son article « Pourquoi faut-il voter la liste Pastef ? », met le doigt sur le courage politique d’Ousmane Sonko, en nous rappelant que « pour la première fois depuis 1960, un parti au pouvoir va à une campagne électorale en s’interdisant l’utilisation des moyens de l’État ».
C’est cela aussi le prix de la rupture ou le piège de la rupture théorisé par Mame Birame Wathie ? Quoi qu’il en soit, depuis très longtemps les enjeux d'une élection n'avaient pas été aussi importants au Sénégal. Quasi historiques !
Et c’est bien cela qui souffle un vent d’espoir dans la population et un vent de panique dans l’opposition. On ne peut jamais prédire à l’avance les résultats d’une élection mais l’on devine bien ici que la victoire est déjà acquise pour le parti au pouvoir. La victoire et avec elle le changement de société et de gouvernance, la rupture tant attendue par la majorité et si redoutée par ses détracteurs.
Souvenons-nous, le 12 septembre dernier à 20 heures, dans une allocution à la télévision nationale, notre nouveau président Bassirou Diomaye Faye annonçait dans une allocution : « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise ».
Rien de bien surprenant donc à ce que le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, ait annoncé la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre prochain. Le Parlement actuel restant jusqu’ici dominé par les fidèles de l’ancien président Macky Sall.
Les candidats de 41 listes de coalitions et partis politiques ont jusqu’à dimanche pour convaincre les électeurs : 165 sièges au Parlement sont en jeu pour des législatives cruciales pour le parti au pouvoir, le Pastef. Pour le camp présidentiel, après sa victoire haut la main à la présidentielle avec 54% des voix, le principal enjeu des législatives est de décrocher 99 députés sur les 165 pour pouvoir avoir la majorité qui permettrait la mise en place de la haute cour de justice. C’est peut-être là la source du désespoir et des angoisses qui provoque toute cette violence.
Aujourd’hui, le programme économique des nouvelles autorités, baptisé « Sénégal 2050 », multiplie les objectifs chiffrés, dont une croissance soutenue pour les prochaines années.
Alors, Macky Sall, depuis son bastion retranché, peut bien critiquer le duo Diomaye-Sonko en pointant du doigt son immaturité dans une missive au peuple sénégalais. Même si la rupture ne fait pas une politique ! C’est sans compter sur le renouveau et le brio de l’offre du Pastef et du programme de notre président et de son premier ministre, pour « faire du Sénégal, un pays souverain, prospère et juste ».
Oumou Wane est présidente de Citizen Média Group-africa7
BOUGANE DÉNONCE UNE CHASSE AUX SORCIÈRES
Le leader de Gueum Sa Bopppointe du doigt une conspiration orchestrée au sommet de l'État. Dans un communiqué au vitriol, il accuse le camp présidentiel de préparer le terrain pour une possible annulation des élections
(SenePlus) - Bougane Guèye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp et membre de la coalition Saam Sa Kaddu, a dénoncé l'arrestation nocturne de plus de 40 agents de sécurité rattachés à sa protection et à celle de Barthélémy Dias.
Selon un communiqué publié par le leader politique, ces interpellations auraient été ordonnées par le ministre de l'Intérieur, Jean Baptiste Tine. L'affaire prend une dimension plus préoccupante avec les accusations portées contre Ousmane Sonko, tête de liste nationale du Pastef, qui aurait donné des directives pour cibler la coalition Saam Sa Kaddu.
Le contexte de cette campagne des législatives s'est particulièrement tendu suite à l'attaque du siège de Saam Sa Kaddu et à la déclaration controversée d'Abass Fall, cadre du Pastef, appelant les militants à s'armer. Bougane Guèye Dany interprète ces événements comme une stratégie visant à semer le chaos à Dakar durant les derniers jours de campagne, possiblement pour créer les conditions d'une annulation du scrutin.
Le leader de Gueum Sa Bopp lance un appel aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les exhortant à "rester républicaines face aux ordres illégaux". Il sollicite également l'intervention de la communauté internationale pour garantir le respect des droits constitutionnels de tous les Sénégalais, qu'ils soient électeurs ou candidats.