SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 novembre 2024
Politique
PAR Aoua Bocar LY-Tall
HOMMAGE À CHEIKH IBRAHIMA NIANG
EXCLUSIF SENEPLUS - Héritier spirituel de Cheikh Anta Diop, il a consacré sa vie à la recherche et à l'enseignement, tout en gardant une humilité exemplaire. J’ai eu le privilège de le connaître et le don de Dieu de faire partie de ses proches et ami-e-s
Un éminent Cheikh Anta'iste, Professeur Cheikh Ibrahima Niang a pris son envol pour l'éternité en ce 9 novembre 2024.
Connaître certaines personnes est un privilège.
Faire partie de leurs ami-e-s, de leurs proches est un don de Dieu (mayyu Yallah ou Dokke Allaah). Al hamdoulilahi ! Ce fut mon cas avec Cheikh Niang (comme l'appelaient les ami-e-s). J’ai eu le privilège de le connaître et le don de Dieu de faire partie de ses proches et ami-e-s. Quand affichant un large sourire, les yeux pétillants d’affection, Cheikh me disait : ‟HAoua”, appuyant sur le H, j'avais l'impression qu'il chantait mon nom. En fait, comme à l'égard de beaucoup de gens pour ne pas dire de tout un chacun, il transmettait ainsi sa bonté.
C'est dire que Cheikh Ibrahima Niang fut un frère, un grand ami, un camarade de classe et un compagnon de lutte politique dans le RND. Nous avons étudié ensemble au Département de Philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ch.A.D), puis, à l'Institut des Sciences de l'Environnement (ISE) créé par la Belgique au Sénégal et basé à la Faculté des Sciences de l’Université Ch.A.D.
Cheikh Niang et moi avions tellement évoqué le nom de Cheikh Anta Diop dans nos cours que tout le corps professoral de l'ISE décida de nous suivre pour aller le rencontrer. Il nous fit une présentation détaillée du Laboratoire Carbone 14. Tout un cours multidisciplinaire !
Les professeurs belges furent épatés par l’étendue de son savoir et aussi, étonnés de découvrir un scientifique de sa stature tout prêt de leur Institut sans avoir jamais avoir entendu parler de lui. Quand nous sortîmes de l’ISE, l'un d'eux me serra dans ses bras en me disant : "Merci Aoua et toi aussi Cheikh de nous avoir fait découvrir ce savant hors pair. Nous n'aurions jamais pu imaginer son existence au Sénégal et celui d’un Laboratoire Carbone 14."
Cheikh Niang fut un militant engagé du Mouvement étudiant au Rassemblement National (RND), parti fondé par le Professeur Cheikh Anta Diop en 1976. C’est un éminent Cheikh Anta'iste.
Même s'il n'avait pas pu y assister pour des raisons de santé, il avait donné son accord pour participer au Symposium de la célébration citoyenne du CENTENAIRE de Cheikh Anta Diop.
Il était membre du Comité scientifique. Aussi, il était prêt à produire un texte pour les Actes du Symposium. Dieu en a décidé autrement, mais l'intention vaut l'action.
Cheikh Niang était un homme pétri de valeurs humaines (humilité, bonté, gentillesse, générosité, etc.). D'une subtile gentillesse et d'une grande générosité matérielle et scientifique, à l'image de notre maître à penser, Cheikh Anta Diop, Cheikh Ibrahima Niang, c'était "l'Humilité dans la Grandeur". Malgré sa simplicité, il imposait la respectabilité.
Il fascinait aussi par son savoir et par sa capacité de le transmettre. Socio-anthropologue, il fut un brillant intellectuel, un enseignant-chercheur hors pair. Par ses recherches et leur diffusion, il a entre autres contribué à la compréhension des impacts sociaux et culturels de l’épidémie du VIH/SIDA et de la pandémie de la Covid-19 ainsi que de leur prévention en Afrique surtout de l’Ouest. Il fut aussi un expert conseil pour des organisations internationales telles l’OMS, l’ONU SIDA, la Banque mondiale, le PNUD et le BIT.
En ce 9 novembre 2024, de Dakar Cheikh a pris le chemin de retour à son Kolda natal sur la terre du Fouladou qu’il a tant aimée. Il rejoint ainsi au sein du ventre de la Terre-Mère sa mère Seynabou Carvalho et son père Cheikh Sidiya Niang, des parents qui ont fait de lui un homme ouvert aux autres, un Sénégalais de marque plurielle. C'est certainement celle-ci qui l'a fait passer de la philosophie à l'environnement, science par essence multidisciplinaire.
Cheikh Niang laisse en deuil sa famille, surtout sa sœur, Fatou, le monde scientifique et universitaire, ses étudiant-e-s ainsi que ses camarades du Mouvement étudiant et du RND.
Sa mémoire restera gravée dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu ou rencontré simplement.
SVP, priez pour Cheikh Ibrahima Niang afin que sa belle Âme repose éternellement en paix.
De ta sœur, amie et camarade de toujours,
Dre Aoua Bocar LY-Tall, Sociologue/Environnementaliste.
L’ENJEU DU VOTE AUTOUR DES DEUX SYSTÈMES ÉLECTORAUX INDÉPENDANTS
D'un côté, le scrutin majoritaire promet 112 sièges au vainqueur, de l'autre, le système proportionnel offre 53 sièges aux différentes forces politiques. Un mécanisme complexe qui cristallise les débats
Les 7 371 890 millions d’électeurs sont appelés aux urnes le 17 novembre prochain dans le cadre des législatives anticipées pour choisir les 165 députés qui constitueront la 15e législature. Ce choix se fera à travers les systèmes majoritaire et proportionnel qui sont les deux systèmes électoraux indépendants en vigueur au Sénégal, mais aux enjeux contradictoires.
Il ne reste que quatre jours de campagne électorale aux 41 listes de partis politiques, coalitions de partis et entités indépendantes engagées dans la course pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain. En effet, c’est le vendredi 15 novembre que prend fin à partir de minuit la campagne électorale en cours pour ces premières législatives anticipées de l’histoire politique du Sénégal. Le dimanche 17 novembre, il reviendra aux 7 371 890 millions d’électeurs répartis dans 16 440 bureaux de vote ouverts dans les 7 048 lieux de vote dont 6 681 sont localisés dans les 46 départements et 367 à l’étranger de choisir les 165 députés qui constitueront la 15e législature. Ce choix se fera à travers les deux systèmes électoraux indépendants en vigueur au Sénégal. Il s’agit du système majoritaire et celui proportionnel avec respectivement 112 sièges dont 97 députés seront élus dans les 46 départements du Sénégal et 15 sièges dans les 8 circonscriptions de la diaspora, couvrant des zones comme l’Afrique du Nord ou l’Europe de l’Ouest et les 53 postes restants choisis sur la base du système proportionnel. Le système de vote majoritaire également appelé en langue locale wolof «raw gaddu ».
Réputé simple et efficace, ce système est appliqué dans le vote au niveau des 46 départements sur le territoire national et les 8 circonscriptions de la diaspora. Il est basé sur la règle de la majorité. Autrement dit, à l’issue du scrutin du 17 novembre prochain, toute liste qui arrive en tête dans l’un des 46 départements ou les 8 circonscriptions de la diaspora, rafle tous les sièges réservés. C’est un système qui permet au parti vainqueur d’avoir une assez grande majorité pour gouverner sans le blocage de l’opposition. Le nombre de sièges à élire pour ce scrutin est déterminé à la veille de chaque élection législative par décret du président de la République et publié par le ministre en charge des élections en tenant compte de la taille de la population de chaque département ou chaque circonscription de la diaspora. Pour ces législatives anticipées du 17 novembre prochain, ce décret portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental a été publié au journal officiel le mercredi 18 septembre et il reconduit la grille de répartition des sièges retenue pour les dernières élections législatives du 31 juillet 2022.
Rappelant que le nombre de députés à élire dans chaque département à l’intérieur comme à l’extérieur du pays est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département, ce document précise que « depuis les élections législatives du 31 juillet 2022, le nombre de circonscriptions (quarante-six départements) et de sièges (cent soixante-cinq) n’a pas varié même s’il y a une légère hausse de la démographie liée à l’accroissement naturel de la population ».
Il faut rappeler que ce système a été toujours critiqué par la classe politique, notamment l’opposition. Selon eux, ce mode de scrutin restreint la représentativité ou la pluralité politique au niveau des institutions en ce sens qu’il rend difficile l’émergence, l’expression et la visibilité des partis à faible représentativité où le parti majoritaire exerce sa suprématie et grâce à sa majorité qualifiée de « mécanique » dicte sa loi aux autres formations.
Mode de scrutin proportionnel Combiné au système majoritaire, le proportionnel permet la représentation des partis de moindre envergure dans toutes les institutions où il est appliqué dans le mode d’élection des membres notamment à l’Assemblée nationale, au Conseil départemental ou municipal. En quelque sorte, ce scrutin (proportionnel) tente de corriger les inconvénients du système majoritaire (restriction de la représentativité ou la pluralité politique au niveau des institutions). Et ce, en permettant à toute liste qui obtient un nombre de voix correspondant au quotient national qui sera calculé par la Commission nationale de recensement sur la base du nombre des suffrages valablement exprimés lors de ce scrutin d’obtenir un siège de député. Pour ces législatives anticipées, le nombre de sièges à pourvoir au scrutin proportionnel plurinominal est de cinquante-trois (53) sièges.
ZIGUINCHOR HANTE-T-ELLE CERTAINES COALITIONS ?
Alors que la région est considérée comme un fief du Pastef, seules trois têtes de liste nationales ont osé s'y aventurer jusqu'à présent. Cette absence remarquée soulève des questions sur la réalité du jeu démocratique dans la région sud
A quelques jours de la clôture de la campagne, les leaders des coalitions se font encore désirer à Ziguinchor. Seules trois têtes de listes nationales ont débarqué à Ziguinchor pour cette campagne : Thierno Alassane Sall, chef de file de la coalition « Sénégal Kesse », Ousmane Sonko, le leader de la coalition Pastef et Abdoulaye Sylla, tête de liste de la Coalition « And Bessal Sénégal », ont débarqué à Ziguinchor. Les autres têtes de liste brillent par leur absence dans la région où la question de.la paix reste un sujet évoqué.
Si pour Thierno Alassane Sall, il faudrait cerner les causes de la crise pour résoudre ce conflit, Ousmane Sonko prône pour sa part la retenue sur les questions de sécurité publique. Toujours est-il que les investis au niveau local poursuivent leur campagne sous la forme de porte-à-porte. Une stratégie qui semble prospérer à Ziguinchor où la coalition Pastef en « roue libre » détient le palme de l’animation de la campagne avec ces caravanes qui sillonnent la ville et les autres départements.
Guy Marius Sagna et compagnie impriment leur marque dans cette campagne à travers des caravanes qui sillonnent différentes localités de la région. Question : qu’est-ce qui peut bien pousser les autres têtes de liste à opérer un black-out à Ziguinchor ? La réponse à cette question est à chercher dans la configuration politique dans la région. Pour ce militant d’une coalition qui préfère garder l’anonymat : « Notre leader a décidé de ne pas venir à Ziguinchor et nous sommes d’accord avec sa démarche car Ziguinchor a fini de basculer dans le camp du Pastef et il sera difficile de renverser la tendance. La seule chose que nous pouvons faire, c’est essayer de faire un travail d’approche pour convaincre certains. Donc, se déployer à Ziguinchor avec toute la logistique tout en sachant que vous n’allez pas gagner, ce n’est pas la peine … », déclare-t-il avant de souligner qu’ils font le travail pour grignoter quelques voix qui pourront être comptabilisées sur la liste nationale. Une thèse que ne semble pas approuver cet autre militant d’une autre coalition qui s’explique difficilement ce boycott de Ziguinchor par sa tête de liste nationale. « Ce n’est pas tout Ziguinchor qui est avec le Pastef. Il y a des gens qui sont fatigués donc il faut venir à Ziguinchor pour les réconforter, les soulager des difficultés et leur redonner confiance. Ne pas venir à Ziguinchor, c’est déjà abdiquer avant même le début du combat. Je suis investi sur la liste départementale de Ziguinchor et j’ai besoin du soutien de mon leader ici», martèle cet investi sur la liste départementale de Ziguinchor.
Pour certains, la venue à Ziguinchor pour ces têtes de liste pourrait être assimilée à une perte de temps. D’autres sont d’avis que certains leaders rechignent à venir à Ziguinchor pour tout simplement éviter «la sonkorisation ». Pourtant, des leaders comme Thierno Alassane Sall et Abdoulaye Sylla se sont déployés avec leur caravane à Ziguinchor sans problème. Le temps est certes compté pour ces leaders nationaux mais à quelques jours de la clôture de cette campagne pour les législatives anticipées, il n’est pas exclu qu’ils viennent à Ziguinchor transmettre leur programme.
En attendant, les caciques de l’ancien régime sous différentes bannières déroulent ce qu’ils appellent un travail de fond. Maodo Dia, tête de liste départementale de la coalition « Jeff jel takku liguey Sénégal » s’investit dans les coins et recoins du département tout comme les investis de la coalition Takku Wallu à l’image de Dior Gomis qui poursuit avec son équipe le « porte-à-porte ».
Son mentor Abdoulaye Baldé, Président de l’UCS membre de cette coalition, a décidé de hausser le curseur en descendant sur le terrain pour accompagner cette liste. Un autre qui poursuit aussi sa campagne sans tambour ni trompette, c’est l’ancien Président de la CNDT Benoit Sambou, Président du Mouvement PACTE, investi sur la liste nationale de cette coalition « Takku Wallu » qui sillonne les différents quartiers de Ziguinchor et du département pour porter le programme de la coalition.
Lors d’une émission sur la radio SudFM Ziguinchor, le « Monsieur élection APR » a expliqué l’importance de donner la majorité à « Takku-Wallu » pour un équilibre des institutions. L’ancien ministre de l’Economie Doudou KA qui a mis sur pied un nouveau parti URGENS coache de loin ses poulains et ses militants qu’il appelle à voter la liste PASTEF dans le département de Ziguinchor.
En attendant l’arrivée de la tête de liste de la coalition « JAMM AK NJARIN », ses investis dans le département en l’occurrence Docteur Ibrahima Mendy déroulent leur campagne à Ziguinchor.
LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR MET EN GARDE CONTRE DES PROJETS DE VIOLENCE ÉLECTORALE
Des instructions ont été données aux forces de sécurité pour effectuer des fouilles systématiques et sanctionner tout port d'armes ou objet dangereux, a précisé le Général Jean Baptiste Tine.
Alors que la campagne électorale touche à sa fin, le ministère de l’Intérieur alerte sur des risques de violence et de sabotage ciblant certaines caravanes. Cette déclaration intervient peu de temps après les graves accusations d’Ousmane Sonko, leader de Pastef, suite à l’agression de ses militants à Saint-Louis. Sonko affirme avoir alerté le ministre de l’Intérieur dès le début de la campagne électorale, dénonçant des menaces pesant sur son convoi et reprochant à l’État de ne pas assurer la sécurité de son parti.
« J’ai interpellé le ministre de l’Intérieur depuis le début de la campagne électorale pour l’informer que Barthélemy Dias s’est procuré des armes, des coupe-coupe, des grenades et des fusils à pompe dans l’intention d’attaquer le convoi de Pastef. Je lui ai dit que c’est le candidat Ousmane Sonko qui vous interpelle. Je lui ai dit de prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité publique », a déclaré Sonko, tout en indiquant avoir contacté le ministre de la Justice pour les mêmes raisons.
Selon Sonko, aucune arrestation n’a été effectuée malgré trois agressions, ce qu’il qualifie de « faillite de l’État » à garantir la sécurité de son parti, le Pastef, « qui se trouve être le plus grand parti du Sénégal ».
Le Général Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, a rappelé que des instructions strictes ont été données aux forces de sécurité pour effectuer des fouilles systématiques sur les cortèges suspects. Il a également mis en garde contre la possession d’armes ou d’objets dangereux, soulignant que des sanctions sévères seront appliquées en cas de découverte. Cette mise en garde vise à prévenir tout acte de violence, alors que la campagne électorale s’achève dans un climat de tension croissante.
par Ibrahima Thioye
CLÉS DE COMPRÉHENSION DE LA VICTOIRE DE TRUMP
Le trumpisme 2.0 s'est révélé plus efficace que jamais, séduisant même des électeurs traditionnellement démocrates. Ce triomphe dessine les contours d'une Amérique transformée, entre espoirs et inquiétudes
Cet article n’a pas pour but de faire l’apologie du trumpisme, ce populisme outre-Atlantique. Il propose plutôt des clés de compréhension de la victoire de Trump à l’élection présidentielle de 2024. Son offre politique a su répondre aux besoins, aspirations, espoirs et rêves d’une Amérique conservatrice. Rappelons que l’essence du populisme est de susciter et d’amplifier les peurs, colères et haines tout en proposant des solutions radicales contre un ou plusieurs boucs émissaires (les étrangers, les élites ou l’establishment) à coups de déclarations tonitruantes. Cela constitue, pour les larges masses populaires, un excellent moyen de raviver l’espoir, de repousser leur honte, et de rehausser ou préserver leur fierté face au malheur ou au mal-être.
Une victoire écrasante de Trump
Le triomphe de Trump lors de cette élection présidentielle est indiscutable. C’est une victoire sans appel qui lui ouvre les portes de la Maison-Blanche et lui donne un accès favorable à la Chambre des représentants et au Sénat. Trump a bénéficié d’un vote populaire et d’adhésion. C’est une Amérique conservatrice qui élit Trump comme 47e président, avec un score supérieur à celui de 2016. Ses adversaires démocrates sortent de cette élection en état de choc.
Un marketing politique efficace
Une marque forte : Trump, en lui-même, constitue une marque forte et puissante. Il a su élaborer une proposition de valeur percutante pour l’électorat, en tissant un réseau d’influence solide. Globalement, son camp a brillamment utilisé les nouveaux canaux de communication, notamment via des posts et des podcasts. En émettant les critiques les plus acerbes contre Trump, les médias classiques dominants (mainstream) n’ont fait qu’accroître sa notoriété et même son capital confiance.
Une communication efficace : simple, ciblée et multicanale.
Slogans simples et marquants :
America First,
MAGA (Make America Great Again),
I will fix it.
Deux thèmes clés de son positionnement :
la lutte contre l’immigration (assurant un retour au plein emploi pour les Américains) ;
l’amélioration du pouvoir d’achat (hausse des revenus et baisse des impôts).
Quatre axes principaux :
baisse des impôts ;
limitation des importations (via des droits de douane) ;
lutte contre l’immigration ;
prise de distance vis-à-vis de l’écologie
Utilisation optimisée des nouveaux canaux :
visibilité accrue (présence trois fois plus importante sur les plateformes numériques, en particulier sur X) ;
communication variée selon les publics (présence sur TikTok, mais aussi podcast de 3 heures chez Joe Rogan) ;
contenus générés par l’intelligence artificielle.
Autres facteurs de cette victoire
Les faiblesses de Kamala Harris
une campagne courte de trois mois, limitant sa notoriété ;
moindre visibilité sur les plateformes numériques ;
difficulté à se différencier de Biden, avec l’héritage de l’Administration actuelle (inflation, crise du logement) ;
positionnement flou, tentant de séduire l’électorat centriste ;
difficulté à articuler une vision économique claire ;
posture défensive, affichant peu d’énergie.
Les atouts de Donald Trump
Deux aspects distinctifs du trumpisme, imprévisibilité et pragmatisme :
l’imprévisibilité, avec son impulsivité (fonctionnant par intuition), donnant une impression d’authenticité ;
le pragmatisme (priorité aux bénéfices pour lui-même et pour l’Amérique), sans s’encombrer de lourdes idéologies.
Capacité à tisser un « réseau de valeur » efficace avec des personnalités à haute notoriété comme Elon Musk, David Sack et Peter Tiel anciens membres de la fameuse « mafia paypal », Robert Kennedy, J D Vance, Joe Rogan, etc.
Capacité à attiser la peur, la haine et la colère (spectre d’une troisième guerre mondiale, flux massif d’immigrés, catastrophe économique, etc.).
Rôle de victime ou de héros : son image de self-made-man anti-establishment lui permet de transformer les situations embarrassantes en opportunités, renforçant son aura de héros.
Capacité à susciter l’espoir et les rêves de la classe moyenne.
Discours axé sur des valeurs conservatrices et un repli identitaire (contre l’avortement, le wokisme, etc.).
Changements dans le comportement de vote de certaines catégories
Les catégories suivantes, censées renforcer le camp démocrate, n’ont pas été totalement au rendez-vous :
les femmes,
les Latino-Américains et Afro-Américains,
les ouvriers et cols bleus.
Risques avec Trump 2
Sur le plan interne
dégradation des services publics dans certains domaines,
aggravation des conditions de vie pour les couches vulnérables,
atteinte à la démocratie (risque de dérive autocratique, remplacement des débats par des insultes et invectives).
Sur le plan extérieur
déclin de l’Europe et conséquences sur ses anciennes zones d’influence,
risque de guerre au Moyen-Orient,
intensification des guerres commerciales,
accélération du dérèglement climatique.
Éventuelles bonnes surprises avec Trump 2
Amélioration des conditions de la classe moyenne ;
paix mondiale retrouvée : Trump est très pragmatique ; il va inscrire sa politique étrangère dans une dynamique globale de recherche de profit pour les États-Unis et pour lui-même. Comme Barack Obama a obtenu le prix Nobel de la paix, il va certainement s’intéresser à cette distinction pour réparer définitivement la fameuse humiliation subie lors du dîner des correspondants de la Maison-Blanche de 2011 ;
ouverture accrue : Trump accepte d’intégrer de fortes personnalités avec lesquelles il subsiste des divergences sur certains points (Robert Kennedy n’a pas le même point de vue que Trump à propos des énergies fossiles). Des membres de la « mafia PayPal » (Musk, Sack, Tiel) ont soutenu Trump en vue de se donner les meilleurs atouts pour développer leur business ;
approche « win-win » et adoption des valeurs du digital STOAH (partage, transparence, ouverture, authenticité, humilité). J. D. Vance, proposé comme colistier, est très proche des membres de la « mafia PayPal ». Ce rapprochement entre Trump et ce groupe est très intéressant car ne n’oublions pas, comme l’un d’entre eux l’a dit : « La Silicon Valley n’est pas un emplacement, mais c’est surtout un état d’esprit (mindset). » Qui entre Trump et ce groupe de personnalités atypiques influencera le plus l’autre ? Attendons de voir.
Selon Elon Musk, « le podcast avec Joe Rogan a été décisif dans la victoire de Trump ; il montre que Trump est un homme bon ». En l’écoutant, on peut imaginer un Trump 2 plus posé, pondéré, empathique, tout en restant fidèle à ses convictions. La conversation de trois heures avec Joe Rogan (un allié) illustre sa capacité d’adaptation et la projection d’une image positive et empathique. Cependant, l’annonce d’Elon Musk pourrait aussi être une adresse à Trump lui-même : saura-t-il adopter cette attitude face à des adversaires ? Cela reste peu probable.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
L'IMAGINAIRE EST L’ARCHITECTURE TISSEE DE NOTRE RECIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le contexte africain, l'imaginaire se révèle être plus qu'un refuge. C'est un outil de résistance et de reconstruction identitaire. Cette force vitale ancrée dans des traditions séculaires ouvre la voie à la renaissance
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 11/11/2024
Si l’on considère la définition du mot imaginaire, celui-ci a évidemment plusieurs sens. En tant qu’adjectif, c’est ce qui est créé par l’imagination et qui n’a d’existence que dans l’imagination. Mais en tant que substantif, c’est une œuvre, un domaine ou un monde de l’imagination.
Si l’on va un peu plus loin car la notion d’imaginaire embrasse plusieurs champs disciplinaires. Dans le domaine philosophique et selon la théorie de Jean-Paul Sartre, c’est le domaine de l’imagination, posé comme intentionnalité de la conscience : Nous sommes à même, à présent, de comprendre le sens et la valeur de l'imaginaire. Tout imaginaire paraît « sur fond de monde », mais réciproquement toute appréhension du réel comme monde implique un dépassement caché vers l'imaginaire.
Dans le domaine de la psychanalyse et selon Lacan, c’est un registre essentiel (avec le réel et le symbolique) du champ psychanalytique, caractérisé par la prévalence de la relation à l’image du semblable.[1]
L’historien roumain Lucian Boia, quant à lui, retient huit structures archétypales qui sont autant de constantes des cultures : 1/ la conscience d’une réalité transcendante, qui recoupe le sacré ; 2/ le double, la mort et l’au-delà ; 3/ l’altérité, ouvrant sur l’animal et le divin ; 4/ la quête de l’unité (androgyne) ; 5/ l’actualisation des origines ; 6/ le déchiffrement de l’avenir ; 7/ l’évasion hors de la condition humaine (âge d’or, utopies) ; 8/ la lutte et la complémentarité des contraires.[2]
Ainsi, on voit bien que le caractère de l’imaginaire est multiple et façonné par plusieurs symboliques nécessaires à la condition humaine d’une communauté spécifique.
Dans le domaine de la littérature, l’imaginaire est au premier plan de l'œuvre créatrice car il s’appuie sur un ensemble articulé autour de l’histoire, des croyances, des mythes, des valeurs et des images d’un peuple ou d’une culture.
Ainsi, on peut se demander comment l’imaginaire s’articule au récit que nous bâtissons ? Car, selon moi, l’imaginaire est au cœur de notre narration collective. L’imaginaire est une construction culturelle qui s’associe à l'identité profonde, tout en se métamorphosant aux conjonctures du temps. Quand cette société, en communion unitaire, est constituée solidement, par l’histoire, par l’éducation, par la langue, par le social et par le culturel, elle demeure libre. Ainsi l’imaginaire, sûr de lui-même, peut voguer sur toutes les mers qui s'offrent au regard, il peut résister, s’échapper parfois, il peut même se soustraire pour vivre d’autres horizons, mais toujours pour mieux revenir sur les terres fondatrices. L’imaginaire, quand il est stable, peut être pluriel car il se construit avec d’autres empreintes culturelles qui viennent s'incruster et forment un diamant pur. Pourtant, celui-ci n’est ni figé ni travestissement et il est en quête d’unité tout en convoitant le singulier.
Toutefois, l’idéologie peut parfois cultiver les imaginaires, les détourner de leur essence première et les éloigner de la réalité des symboles constitutifs d’une culture. C’est souvent le cas des territoires colonisés par une civilisation extérieure. Dans le même temps, les racines identitaires sont des alliées puissantes pour résister à l’écrasement et à l’asservissement. C’est par l’imaginaire culturel que le cerveau et le corps se défendent. C’est par l’imaginaire et la connaissance de soi que la continuité culturelle s’organise et s’affirme.
Pour parler du récit africain, notre imaginaire culturel n’est pas né avec l’esclavage et la colonisation, loin de là. Il est bien antérieur et enraciné dans notre histoire, dans nos paysages, dans nos rites, dans notre culture, dans la cosmogonie et dans les rondes sociales que nous formons. Notre histoire et nos imaginaires sont multiformes et ils nous appartiennent amplement à la fois dans les fondations du sacré et l’ouverture d’un nouveau monde, autrement dit d’une renaissance.
Une terre africaine épanouie, abondante et concordante n’est pas une utopie. Elle est seulement le fruit d’un assemblage unitaire autour de nos valeurs, de notre culture féconde, de notre histoire réhabilitée, de la défense de notre patrimoine ancestral, de nos langues revitalisées par la transmission, d’une conduite politique citoyenne et responsable, en harmonie avec nos désirs d’avenir. C’est l’architecture de nos récits et de notre imaginaire que nous devons, ensemble, défendre pour faire vivre tous les soleils de nos libertés et voir fleurir tous les flamboyants de notre renaissance.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain et chercheur en sciences cognitives.
CAMPAGNE 2.0, LA BONNE AFFAIRE DES INFLUENCEURS ET CRÉATEURS DE CONTENUS
Les acteurs politiques se tournent vers ces créateurs pour maximiser leur impact électoral, à coups de contrats publicitaires. Mais au-delà de l'aspect lucratif, ces créateurs, comme Seck, naviguent aussi entre les opportunités financières et leurs convic
En plus des médias classiques de masse et d’autres supports de communication, les réseaux sociaux constituent un théâtre d’expression favori des acteurs politiques au bonheur des influenceurs et créateurs de contenus plus que jamais sollicités en période électorale. Les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain ne font pas exception.
Pour s’attirer l’électorat en grand nombre au soir de ce scrutin législatif, les acteurs politiques sollicitent les influenceurs et créateurs de contenus digitaux, comme Amary Seck, un jeune étudiant régulièrement convoité.
Inscrit en licence de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le jeune Seck dit être suivi par plus de 60 000 followers (suiveurs) et revendique une couverture mensuelle avoisinant trois millions de vues grâce à ses vidéos et textes d’humour. Grâce à ces productions digitales virales, il est ‘’régulièrement sollicité depuis le lancement de la campagne’’, dit-il.
‘’On me contacte directement pour des contrats à caractère publicitaire. Je propose un package de services cédés souvent à plus de 500 000 francs CFA. Des fois, le montant varie entre 100 000 francs CFA et 400 000 francs CFA, suivant les catégories d’influence’’, explique-t-il.
Amary Seck fait en outre savoir qu’il lui arrive de décliner certaines propositions en raison de ses convictions. Récemment contacté par un politicien via un intermédiaire, il déclare avoir ‘’refusé une proposition alléchante pour des raisons personnelles’’.
A l’image de beaucoup de créateurs, Amary, comme l’appellent ses connaissances, met en avant ses talents d’humoriste par des histoires simples et drôles inspirées de l’actualité qui font mouche auprès de ses followers.
‘’Mes contenus sont souvent axés sur l’humour, la motivation, l’actualité parfois’’, confirme-t-il, en admettant perdre souvent des abonnés à la suite de la publication de contenus ne répondant pas à leurs attentes.
Il affirme avoir reçu des critiques de son public selon lesquelles ‘’un créateur de contenu ne doit pas prendre parti.’’
De son côté, Mountaga Cissé, blogueur et formateur en médias sociaux, vante les avantages que peuvent tirer les acteurs politiques en recourant aux influenceurs et créateurs de contenus.
‘’Le recours aux créateurs de contenus digitaux est prisé par les politiques, surtout en cette période de campagne électorale. Ils sont prêts à décaisser des sommes importantes d’argent’’, assure-t-il en faisant valoir que la visibilité des acteurs politiques sur les réseaux sociaux peut influencer le choix des électeurs.
Il signale que les acteurs politiques ayant investi ces dernières années les réseaux sociaux ont davantage bénéficié du soutien de l’électorat.
M. Cissé cite le cas d’Ousmane Sonko, tête de liste du parti PASTEF – Patriotes africains du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité, très influent sur ls réseaux sociaux, et qui a l’habitude de les utiliser pour s’adresser à ses militants, sympithisants et le public.
Pour Mountaga Cissé, les Sénégalais sont très connectés et suivent tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
Il fait observer à partir d’études qu’il mène depuis le début de la campagne électorale pour les législatives de dimanche que les sorties du Premier ministre sont les plus suivies. Il a en même temps relevé une montée en puissance des contenus sur Tahirou Sarr, un candidat aux idées nationalistes.
LA DIASPORA AU CŒUR DES ENJEUX POLITIQUES
Avec quinze sièges parlementaires réservés aux Sénégalais de l’étranger, les communautés sénégalaises de pays comme la France, les États-Unis, l’Italie, et le Maroc saisissent l’opportunité d’influencer l’avenir politique de la nation.
La campagne électorale pour les Législatives au Sénégal bat son plein et la diaspora sénégalaise, répartie dans le monde entier, ne reste pas en marge de cette effervescence politique. Avec la création de quinze sièges parlementaires réservés aux Sénégalais de l’étranger, l’engagement des communautés sénégalaises dans les pays comme l’Italie, les États-Unis, la Belgique, l’Espagne, la France et le Maroc prend une importance sans précédent. Partout, l’objectif est clair : mobiliser les électeurs de la diaspora pour influencer l’issue des élections.
À Bergame, la scène électorale s’anime sous un ciel européen. La salle est comble et l’enthousiasme palpable, avec l’hymne national sénégalais retentissant dans la liesse. Le maire de Keur Massar, Bilal Diatta, a fait le déplacement pour soutenir la campagne de Pastef, à des milliers de kilomètres de son pays. Les partisans, en majorité des jeunes et des familles, scandent les noms de Pastef et de son leader charismatique Ousmane Sonko. Pour Sadibou Diakhaté, un militant de Turin, la ferveur est sans équivoque. "Il y a des dizaines de manifestations de ce genre depuis le début de la campagne en Italie", explique-t-il, ajoutant que Pastef est "le seul parti capable de mobiliser un grand nombre de militants".
De l’autre côté de l’Atlantique, l’ambiance est plus modérée. À Cincinnati, les Sénégalais se réunissent dans un espace communautaire appelé Store Market Darou Salam pour mener leurs activités de campagne. Aïcha Diallo, investie par Pastef pour les États-Unis et le Canada, a fait une visite remarquée. "La campagne est plus active dans les grandes villes comme New York et Atlanta, mais ici, c’est plus discret", confie Pape Moussa Sow, un habitant de Cincinnati. Il déplore un certain manque d'enthousiasme, mais note que les actions de Pastef restent les plus visibles, par rapport aux autres coalitions.
La Belgique, un terrain de débats passionnés
À Bruxelles, au cœur du quartier de Matonge, la communauté sénégalaise se réunit pour des meetings électoraux souvent animés. Mamadou Diop, président de l’association Senebel et membre de Pastef, décrit l’atmosphère : "Il y a parfois des frictions entre militants, mais cela fait partie du jeu démocratique." Ici, les actions de campagne incluent le porte-à-porte et des interventions lors d'événements religieux, toujours accompagnées d’une présence significative sur les réseaux sociaux. Malgré quelques tensions, l’engagement reste fort.
En Espagne, Moustapha Guèye, qui vit à Lérida depuis 2006, évoque une campagne électorale qui rappelle celle des présidentielles, même si l’engouement est moindre. "Les militants organisent des marches les week-ends, mais les foules ne dépassent pas quelques centaines de personnes", explique-t-il. Cependant, il admet que la dynamique de Pastef reste plus vigoureuse que celle des autres coalitions, bien que les contributions financières aient diminué par rapport aux précédentes campagnes présidentielles. "Les cotisations sont en baisse, mais la ferveur reste palpable", précise-t-il.
La France, foyer de réunions intenses
En France, des réunions se tiennent régulièrement, notamment à Paris et à Lyon. Wande Tounkara, résidant en région parisienne, mentionne que les manifestations se déroulent principalement dans des salles. "Il y a quelques actions menées par les coalitions comme Jàmm ak Njaarin et Takku Wallu, mais elles n’ont pas la même ampleur que celles de Pastef", rapporte-t-il. Les militants parcourent les quartiers pour sensibiliser les Sénégalais aux enjeux des Législatives, souvent par le biais de réunions de proximité.
Le Maroc, une campagne discrète, mais engagée
Au Maroc, la campagne se concentre principalement à Casablanca, selon Abdou Welle. "Il n’y a quasiment pas d’activités dans d’autres régions comme Marrakech ou Fès", observe-t-il. Ici, les militants privilégient les réseaux sociaux pour mobiliser, faute de pouvoir organiser des événements de grande envergure. "La campagne est surtout virtuelle", ajoute-t-il, soulignant le manque de dynamisme comparé aux manifestations observées au Sénégal.
Dans le cadre de ces élections législatives, 112 sièges seront pourvus, dont 90 élus dans les départements sénégalais et 15 pour la diaspora. Ce découpage électoral depuis 2017 accorde une place stratégique à la communauté sénégalaise de l’étranger. Chaque zone électorale, de l’Afrique du Nord à l’Europe de l’Ouest, désignera ses représentants selon un scrutin majoritaire. Ce système favorise les listes qui obtiendront le plus de suffrages, un enjeu crucial pour des coalitions comme Pastef, qui mise sur sa mobilisation internationale.
À l’époque, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, rappelait l’importance économique de la diaspora, qui injectait plus de 900 milliards de francs CFA (environ 1,38 milliard d’euros) dans l’économie sénégalaise, chaque année. Cela représente près du tiers du budget national. Ces quinze sièges pour la diaspora répondaient d’après lui, à une demande de reconnaissance accrue de la contribution des Sénégalais de l’étranger.
Toutefois, la Direction des Sénégalais de l’extérieur notait qu’il n’existait pas de recensement officiel des expatriés. "Les projections estiment leur nombre entre 2,5 et 3 millions", selon des sources officielles.
La campagne législative des Sénégalais de la diaspora est un phénomène inédit qui témoigne de l’engagement croissant de cette communauté. Si l’enthousiasme est débordant dans des villes comme Bergame et Bruxelles, la campagne reste plus modeste dans des régions comme le Maroc ou l’intérieur des États-Unis. Pourtant, l’influence de la diaspora pourrait se révéler déterminante pour le résultat final, en particulier pour des partis qui misent sur un engagement mondial.
La diaspora sénégalaise s’organise, débat et s’implique, témoignant d’un attachement profond aux enjeux politiques du pays d’origine. Que ce soit à travers des marches, des réunions, ou une campagne sur les réseaux sociaux, la communauté sénégalaise dans le monde entier joue un rôle clé dans ces élections législatives. Reste à savoir si cette mobilisation se traduira par un impact électoral significatif et si la voix de la diaspora résonnera avec force à l’Assemblée nationale.
DAKAR ET NOUAKCHOTT RÉAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT À RENFORCER LEUR COOPÉRATION
En marge du sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Riyad, Bassirou Diomaye Faye et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ont exprimé leur solidarité et leur engagement mutuel pour un avenir commun plus prospère.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont réaffirmé, lundi, à Riyad en Arabie Saoudite, leur engagement à renforcer les relations de coopération entre les deux pays.
‘’Ensemble, ils [Faye et El Ghazouani] ont réaffirmé leur engagement à renforcer la coopération entre le Sénégal et la Mauritanie pour une stabilité et un développement mutuels’’, indique la présidence de la République sur le réseau social X.
Les deux chefs d’État ont échangé en marge du sommet extraordinaire conjoint de suivi arabo-islamique, consacré à la situation en Palestine et au Liban, qui s’est ouvert ce lundi dans la capitale saoudienne.
Ce sommet de l’Organisation de coopération islamique (OCI) ‘’vise à renforcer le soutien et la solidarité de la Oumma islamique envers ces deux pays et à promouvoir une paix durable dans la région’’, renseigne la présidence sénégalaise.
LÉGISLATIVES 2024, LES JEUNES AU CŒUR DE L’ENGAGEMENT ÉLECTORAL
Portée par une aspiration de changement, la jeunesse de Yoff se mobilise et exprime ses attentes pour une représentation politique authentique. Jeunes étudiants, artisans et entrepreneurs partagent leurs espoirs et leurs doutes.
« C’est le moment pour nous, les jeunes, de prendre notre destin en main ! », s’exclame Marième Diop, 22 ans, étudiante en sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son regard s’illumine alors qu’elle évoque ses espoirs d’un changement tangible. En cette matinée du samedi 09, le soleil se lève doucement au Yoff. Au marché central de ce populeux quartier, les jeunes se rassemblent, animés par des discussions vives devant les boutiques . Le bruit des voitures se mêle aux éclats de voix des vendeurs et clients. Des jeunes discutent des derniers développements politiques du pays. Le débat fait rage autour de l’arrivée de nouveaux visages, jeunes, sur les listes électorales. Les jeunes rencontrés semblent unanimes : cette nouvelle génération de candidats incarne une opportunité de balayer les idées reçues et d’apporter un souffle nouveau à une politique souvent jugée déconnectée des réalités quotidiennes. « Nous avons des idées, des projets qui répondent vraiment aux besoins de notre société », témoigne Marième.
Pour d’autres, l’investiture des jeunes est synonyme de renouveau et de dynamisme. Ibrahima Sylla, 19 ans, élève en terminale, exprime son enthousiasme : « je me sens représenté pour la première fois. Ces candidats parlent de nos luttes, de nos rêves. Ils comprennent ce que c’est que d’être jeune au Sénégal aujourd’hui. Les jeunes, souvent en première ligne des mouvements sociaux, ressentent le besoin d’être entendus dans un monde où les décisions les concernant sont souvent prises sans leur consultation ». Non loin de Ibrahima Sylla, nous retrouvons quatre jeunes hommes assissent autour d’une table en bois usé. Ils échangent déjà leurs avis sur la question. Modou Tine, menuiser de formation confie : « je trouve ça inspirant que des jeunes comme nous prennent l’initiative de se lancer en politique ! Ça montre qu’ils veulent faire entendre notre voix ». Son ami Moussa Fall, un passionné du rap, acquiesce : « oui, mais il ne suffit pas de s’inscrire sur les listes. Il faut qu’on sache réellement ce qu’ils vont faire une fois élus ! ». À quelques mètres de là, Fatou Kébé, une jeune entrepreneure, se joint à nous. Pour elle, il y a vraiment une dynamique nouvelle dans notre génération, dit-elle avec enthousiasme : « beaucoup de jeunes veulent changer les choses, qu’il s’agisse d’accès à l’éducation ou de la création d’emplois. C’est un bon signe ! ». Il est clair que cet engagement résonne fort dans le cœur de cette jeunesse en quête de changement.
« Il y a beaucoup d’espoir, oui, mais aussi des doutes »
Cependant, au milieu de cette euphorie, certains expriment des réserves. « Il y a beaucoup d’espoir, oui, mais aussi des doutes. Est-ce que ces jeunes candidats auront vraiment le pouvoir de changer les choses ou seront-ils vite englués dans le système ? » questionne Babacar Diouf, étudiant en journalisme et un fervent observateur de la scène politique. Cette interrogation résonne au sein d’une génération qui a soif de changements mais craint la désillusion. Omar, un jeune ingénieur, prend la parole. « Oui, mais je me méfie. Combien de promesses n’ont jamais été tenues ? Regarde ce qui s’est passé avec les derniers élus. Beaucoup d’entre eux ont oublié d’où ils viennent une fois qu’ils sont en poste. », déclare le jeune âgé de 26ans. Ses mots résonnent, et un silence complice s’installe autour de la table. Pour Sokhna Sène, passionnée de Slam propose une solution : « ils devraient venir dans nos quartiers, écouter nos préoccupations, pas seulement pendant la campagne ! ».
Des jeunes de Yoff semblent se rassembler autour d’une conclusion : l’engagement élu de leurs pairs est un reflet de leur désir de changement. Ils aspirent à une représentation authentique, qui va au-delà des promesses électorales. Ce moment de partage, de réflexions et de rêves laisse entrevoir un futur où la voix des jeunes est entendue et valorisée. La passion et l’enthousiasme sont palpables, suscitant un véritable mouvement de changement au sein de cette communauté. Au quartier de Yoff, des jeunes fort de leurs réflexions, montrent qu’ils sont prêts à s’impliquer, à investir leur énergie et à défendre leurs idéaux. Un engagement nécessaire, pour un avenir qui leur ressemble.