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27 novembre 2024
Politique
par Ibrahima Thioye
CLÉS DE COMPRÉHENSION DE LA VICTOIRE DE TRUMP
Le trumpisme 2.0 s'est révélé plus efficace que jamais, séduisant même des électeurs traditionnellement démocrates. Ce triomphe dessine les contours d'une Amérique transformée, entre espoirs et inquiétudes
Cet article n’a pas pour but de faire l’apologie du trumpisme, ce populisme outre-Atlantique. Il propose plutôt des clés de compréhension de la victoire de Trump à l’élection présidentielle de 2024. Son offre politique a su répondre aux besoins, aspirations, espoirs et rêves d’une Amérique conservatrice. Rappelons que l’essence du populisme est de susciter et d’amplifier les peurs, colères et haines tout en proposant des solutions radicales contre un ou plusieurs boucs émissaires (les étrangers, les élites ou l’establishment) à coups de déclarations tonitruantes. Cela constitue, pour les larges masses populaires, un excellent moyen de raviver l’espoir, de repousser leur honte, et de rehausser ou préserver leur fierté face au malheur ou au mal-être.
Une victoire écrasante de Trump
Le triomphe de Trump lors de cette élection présidentielle est indiscutable. C’est une victoire sans appel qui lui ouvre les portes de la Maison-Blanche et lui donne un accès favorable à la Chambre des représentants et au Sénat. Trump a bénéficié d’un vote populaire et d’adhésion. C’est une Amérique conservatrice qui élit Trump comme 47e président, avec un score supérieur à celui de 2016. Ses adversaires démocrates sortent de cette élection en état de choc.
Un marketing politique efficace
Une marque forte : Trump, en lui-même, constitue une marque forte et puissante. Il a su élaborer une proposition de valeur percutante pour l’électorat, en tissant un réseau d’influence solide. Globalement, son camp a brillamment utilisé les nouveaux canaux de communication, notamment via des posts et des podcasts. En émettant les critiques les plus acerbes contre Trump, les médias classiques dominants (mainstream) n’ont fait qu’accroître sa notoriété et même son capital confiance.
Une communication efficace : simple, ciblée et multicanale.
Slogans simples et marquants :
America First,
MAGA (Make America Great Again),
I will fix it.
Deux thèmes clés de son positionnement :
la lutte contre l’immigration (assurant un retour au plein emploi pour les Américains) ;
l’amélioration du pouvoir d’achat (hausse des revenus et baisse des impôts).
Quatre axes principaux :
baisse des impôts ;
limitation des importations (via des droits de douane) ;
lutte contre l’immigration ;
prise de distance vis-à-vis de l’écologie
Utilisation optimisée des nouveaux canaux :
visibilité accrue (présence trois fois plus importante sur les plateformes numériques, en particulier sur X) ;
communication variée selon les publics (présence sur TikTok, mais aussi podcast de 3 heures chez Joe Rogan) ;
contenus générés par l’intelligence artificielle.
Autres facteurs de cette victoire
Les faiblesses de Kamala Harris
une campagne courte de trois mois, limitant sa notoriété ;
moindre visibilité sur les plateformes numériques ;
difficulté à se différencier de Biden, avec l’héritage de l’Administration actuelle (inflation, crise du logement) ;
positionnement flou, tentant de séduire l’électorat centriste ;
difficulté à articuler une vision économique claire ;
posture défensive, affichant peu d’énergie.
Les atouts de Donald Trump
Deux aspects distinctifs du trumpisme, imprévisibilité et pragmatisme :
l’imprévisibilité, avec son impulsivité (fonctionnant par intuition), donnant une impression d’authenticité ;
le pragmatisme (priorité aux bénéfices pour lui-même et pour l’Amérique), sans s’encombrer de lourdes idéologies.
Capacité à tisser un « réseau de valeur » efficace avec des personnalités à haute notoriété comme Elon Musk, David Sack et Peter Tiel anciens membres de la fameuse « mafia paypal », Robert Kennedy, J D Vance, Joe Rogan, etc.
Capacité à attiser la peur, la haine et la colère (spectre d’une troisième guerre mondiale, flux massif d’immigrés, catastrophe économique, etc.).
Rôle de victime ou de héros : son image de self-made-man anti-establishment lui permet de transformer les situations embarrassantes en opportunités, renforçant son aura de héros.
Capacité à susciter l’espoir et les rêves de la classe moyenne.
Discours axé sur des valeurs conservatrices et un repli identitaire (contre l’avortement, le wokisme, etc.).
Changements dans le comportement de vote de certaines catégories
Les catégories suivantes, censées renforcer le camp démocrate, n’ont pas été totalement au rendez-vous :
les femmes,
les Latino-Américains et Afro-Américains,
les ouvriers et cols bleus.
Risques avec Trump 2
Sur le plan interne
dégradation des services publics dans certains domaines,
aggravation des conditions de vie pour les couches vulnérables,
atteinte à la démocratie (risque de dérive autocratique, remplacement des débats par des insultes et invectives).
Sur le plan extérieur
déclin de l’Europe et conséquences sur ses anciennes zones d’influence,
risque de guerre au Moyen-Orient,
intensification des guerres commerciales,
accélération du dérèglement climatique.
Éventuelles bonnes surprises avec Trump 2
Amélioration des conditions de la classe moyenne ;
paix mondiale retrouvée : Trump est très pragmatique ; il va inscrire sa politique étrangère dans une dynamique globale de recherche de profit pour les États-Unis et pour lui-même. Comme Barack Obama a obtenu le prix Nobel de la paix, il va certainement s’intéresser à cette distinction pour réparer définitivement la fameuse humiliation subie lors du dîner des correspondants de la Maison-Blanche de 2011 ;
ouverture accrue : Trump accepte d’intégrer de fortes personnalités avec lesquelles il subsiste des divergences sur certains points (Robert Kennedy n’a pas le même point de vue que Trump à propos des énergies fossiles). Des membres de la « mafia PayPal » (Musk, Sack, Tiel) ont soutenu Trump en vue de se donner les meilleurs atouts pour développer leur business ;
approche « win-win » et adoption des valeurs du digital STOAH (partage, transparence, ouverture, authenticité, humilité). J. D. Vance, proposé comme colistier, est très proche des membres de la « mafia PayPal ». Ce rapprochement entre Trump et ce groupe est très intéressant car ne n’oublions pas, comme l’un d’entre eux l’a dit : « La Silicon Valley n’est pas un emplacement, mais c’est surtout un état d’esprit (mindset). » Qui entre Trump et ce groupe de personnalités atypiques influencera le plus l’autre ? Attendons de voir.
Selon Elon Musk, « le podcast avec Joe Rogan a été décisif dans la victoire de Trump ; il montre que Trump est un homme bon ». En l’écoutant, on peut imaginer un Trump 2 plus posé, pondéré, empathique, tout en restant fidèle à ses convictions. La conversation de trois heures avec Joe Rogan (un allié) illustre sa capacité d’adaptation et la projection d’une image positive et empathique. Cependant, l’annonce d’Elon Musk pourrait aussi être une adresse à Trump lui-même : saura-t-il adopter cette attitude face à des adversaires ? Cela reste peu probable.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
L'IMAGINAIRE EST L’ARCHITECTURE TISSEE DE NOTRE RECIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le contexte africain, l'imaginaire se révèle être plus qu'un refuge. C'est un outil de résistance et de reconstruction identitaire. Cette force vitale ancrée dans des traditions séculaires ouvre la voie à la renaissance
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 11/11/2024
Si l’on considère la définition du mot imaginaire, celui-ci a évidemment plusieurs sens. En tant qu’adjectif, c’est ce qui est créé par l’imagination et qui n’a d’existence que dans l’imagination. Mais en tant que substantif, c’est une œuvre, un domaine ou un monde de l’imagination.
Si l’on va un peu plus loin car la notion d’imaginaire embrasse plusieurs champs disciplinaires. Dans le domaine philosophique et selon la théorie de Jean-Paul Sartre, c’est le domaine de l’imagination, posé comme intentionnalité de la conscience : Nous sommes à même, à présent, de comprendre le sens et la valeur de l'imaginaire. Tout imaginaire paraît « sur fond de monde », mais réciproquement toute appréhension du réel comme monde implique un dépassement caché vers l'imaginaire.
Dans le domaine de la psychanalyse et selon Lacan, c’est un registre essentiel (avec le réel et le symbolique) du champ psychanalytique, caractérisé par la prévalence de la relation à l’image du semblable.[1]
L’historien roumain Lucian Boia, quant à lui, retient huit structures archétypales qui sont autant de constantes des cultures : 1/ la conscience d’une réalité transcendante, qui recoupe le sacré ; 2/ le double, la mort et l’au-delà ; 3/ l’altérité, ouvrant sur l’animal et le divin ; 4/ la quête de l’unité (androgyne) ; 5/ l’actualisation des origines ; 6/ le déchiffrement de l’avenir ; 7/ l’évasion hors de la condition humaine (âge d’or, utopies) ; 8/ la lutte et la complémentarité des contraires.[2]
Ainsi, on voit bien que le caractère de l’imaginaire est multiple et façonné par plusieurs symboliques nécessaires à la condition humaine d’une communauté spécifique.
Dans le domaine de la littérature, l’imaginaire est au premier plan de l'œuvre créatrice car il s’appuie sur un ensemble articulé autour de l’histoire, des croyances, des mythes, des valeurs et des images d’un peuple ou d’une culture.
Ainsi, on peut se demander comment l’imaginaire s’articule au récit que nous bâtissons ? Car, selon moi, l’imaginaire est au cœur de notre narration collective. L’imaginaire est une construction culturelle qui s’associe à l'identité profonde, tout en se métamorphosant aux conjonctures du temps. Quand cette société, en communion unitaire, est constituée solidement, par l’histoire, par l’éducation, par la langue, par le social et par le culturel, elle demeure libre. Ainsi l’imaginaire, sûr de lui-même, peut voguer sur toutes les mers qui s'offrent au regard, il peut résister, s’échapper parfois, il peut même se soustraire pour vivre d’autres horizons, mais toujours pour mieux revenir sur les terres fondatrices. L’imaginaire, quand il est stable, peut être pluriel car il se construit avec d’autres empreintes culturelles qui viennent s'incruster et forment un diamant pur. Pourtant, celui-ci n’est ni figé ni travestissement et il est en quête d’unité tout en convoitant le singulier.
Toutefois, l’idéologie peut parfois cultiver les imaginaires, les détourner de leur essence première et les éloigner de la réalité des symboles constitutifs d’une culture. C’est souvent le cas des territoires colonisés par une civilisation extérieure. Dans le même temps, les racines identitaires sont des alliées puissantes pour résister à l’écrasement et à l’asservissement. C’est par l’imaginaire culturel que le cerveau et le corps se défendent. C’est par l’imaginaire et la connaissance de soi que la continuité culturelle s’organise et s’affirme.
Pour parler du récit africain, notre imaginaire culturel n’est pas né avec l’esclavage et la colonisation, loin de là. Il est bien antérieur et enraciné dans notre histoire, dans nos paysages, dans nos rites, dans notre culture, dans la cosmogonie et dans les rondes sociales que nous formons. Notre histoire et nos imaginaires sont multiformes et ils nous appartiennent amplement à la fois dans les fondations du sacré et l’ouverture d’un nouveau monde, autrement dit d’une renaissance.
Une terre africaine épanouie, abondante et concordante n’est pas une utopie. Elle est seulement le fruit d’un assemblage unitaire autour de nos valeurs, de notre culture féconde, de notre histoire réhabilitée, de la défense de notre patrimoine ancestral, de nos langues revitalisées par la transmission, d’une conduite politique citoyenne et responsable, en harmonie avec nos désirs d’avenir. C’est l’architecture de nos récits et de notre imaginaire que nous devons, ensemble, défendre pour faire vivre tous les soleils de nos libertés et voir fleurir tous les flamboyants de notre renaissance.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain et chercheur en sciences cognitives.
CAMPAGNE 2.0, LA BONNE AFFAIRE DES INFLUENCEURS ET CRÉATEURS DE CONTENUS
Les acteurs politiques se tournent vers ces créateurs pour maximiser leur impact électoral, à coups de contrats publicitaires. Mais au-delà de l'aspect lucratif, ces créateurs, comme Seck, naviguent aussi entre les opportunités financières et leurs convic
En plus des médias classiques de masse et d’autres supports de communication, les réseaux sociaux constituent un théâtre d’expression favori des acteurs politiques au bonheur des influenceurs et créateurs de contenus plus que jamais sollicités en période électorale. Les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain ne font pas exception.
Pour s’attirer l’électorat en grand nombre au soir de ce scrutin législatif, les acteurs politiques sollicitent les influenceurs et créateurs de contenus digitaux, comme Amary Seck, un jeune étudiant régulièrement convoité.
Inscrit en licence de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le jeune Seck dit être suivi par plus de 60 000 followers (suiveurs) et revendique une couverture mensuelle avoisinant trois millions de vues grâce à ses vidéos et textes d’humour. Grâce à ces productions digitales virales, il est ‘’régulièrement sollicité depuis le lancement de la campagne’’, dit-il.
‘’On me contacte directement pour des contrats à caractère publicitaire. Je propose un package de services cédés souvent à plus de 500 000 francs CFA. Des fois, le montant varie entre 100 000 francs CFA et 400 000 francs CFA, suivant les catégories d’influence’’, explique-t-il.
Amary Seck fait en outre savoir qu’il lui arrive de décliner certaines propositions en raison de ses convictions. Récemment contacté par un politicien via un intermédiaire, il déclare avoir ‘’refusé une proposition alléchante pour des raisons personnelles’’.
A l’image de beaucoup de créateurs, Amary, comme l’appellent ses connaissances, met en avant ses talents d’humoriste par des histoires simples et drôles inspirées de l’actualité qui font mouche auprès de ses followers.
‘’Mes contenus sont souvent axés sur l’humour, la motivation, l’actualité parfois’’, confirme-t-il, en admettant perdre souvent des abonnés à la suite de la publication de contenus ne répondant pas à leurs attentes.
Il affirme avoir reçu des critiques de son public selon lesquelles ‘’un créateur de contenu ne doit pas prendre parti.’’
De son côté, Mountaga Cissé, blogueur et formateur en médias sociaux, vante les avantages que peuvent tirer les acteurs politiques en recourant aux influenceurs et créateurs de contenus.
‘’Le recours aux créateurs de contenus digitaux est prisé par les politiques, surtout en cette période de campagne électorale. Ils sont prêts à décaisser des sommes importantes d’argent’’, assure-t-il en faisant valoir que la visibilité des acteurs politiques sur les réseaux sociaux peut influencer le choix des électeurs.
Il signale que les acteurs politiques ayant investi ces dernières années les réseaux sociaux ont davantage bénéficié du soutien de l’électorat.
M. Cissé cite le cas d’Ousmane Sonko, tête de liste du parti PASTEF – Patriotes africains du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité, très influent sur ls réseaux sociaux, et qui a l’habitude de les utiliser pour s’adresser à ses militants, sympithisants et le public.
Pour Mountaga Cissé, les Sénégalais sont très connectés et suivent tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
Il fait observer à partir d’études qu’il mène depuis le début de la campagne électorale pour les législatives de dimanche que les sorties du Premier ministre sont les plus suivies. Il a en même temps relevé une montée en puissance des contenus sur Tahirou Sarr, un candidat aux idées nationalistes.
LA DIASPORA AU CŒUR DES ENJEUX POLITIQUES
Avec quinze sièges parlementaires réservés aux Sénégalais de l’étranger, les communautés sénégalaises de pays comme la France, les États-Unis, l’Italie, et le Maroc saisissent l’opportunité d’influencer l’avenir politique de la nation.
La campagne électorale pour les Législatives au Sénégal bat son plein et la diaspora sénégalaise, répartie dans le monde entier, ne reste pas en marge de cette effervescence politique. Avec la création de quinze sièges parlementaires réservés aux Sénégalais de l’étranger, l’engagement des communautés sénégalaises dans les pays comme l’Italie, les États-Unis, la Belgique, l’Espagne, la France et le Maroc prend une importance sans précédent. Partout, l’objectif est clair : mobiliser les électeurs de la diaspora pour influencer l’issue des élections.
À Bergame, la scène électorale s’anime sous un ciel européen. La salle est comble et l’enthousiasme palpable, avec l’hymne national sénégalais retentissant dans la liesse. Le maire de Keur Massar, Bilal Diatta, a fait le déplacement pour soutenir la campagne de Pastef, à des milliers de kilomètres de son pays. Les partisans, en majorité des jeunes et des familles, scandent les noms de Pastef et de son leader charismatique Ousmane Sonko. Pour Sadibou Diakhaté, un militant de Turin, la ferveur est sans équivoque. "Il y a des dizaines de manifestations de ce genre depuis le début de la campagne en Italie", explique-t-il, ajoutant que Pastef est "le seul parti capable de mobiliser un grand nombre de militants".
De l’autre côté de l’Atlantique, l’ambiance est plus modérée. À Cincinnati, les Sénégalais se réunissent dans un espace communautaire appelé Store Market Darou Salam pour mener leurs activités de campagne. Aïcha Diallo, investie par Pastef pour les États-Unis et le Canada, a fait une visite remarquée. "La campagne est plus active dans les grandes villes comme New York et Atlanta, mais ici, c’est plus discret", confie Pape Moussa Sow, un habitant de Cincinnati. Il déplore un certain manque d'enthousiasme, mais note que les actions de Pastef restent les plus visibles, par rapport aux autres coalitions.
La Belgique, un terrain de débats passionnés
À Bruxelles, au cœur du quartier de Matonge, la communauté sénégalaise se réunit pour des meetings électoraux souvent animés. Mamadou Diop, président de l’association Senebel et membre de Pastef, décrit l’atmosphère : "Il y a parfois des frictions entre militants, mais cela fait partie du jeu démocratique." Ici, les actions de campagne incluent le porte-à-porte et des interventions lors d'événements religieux, toujours accompagnées d’une présence significative sur les réseaux sociaux. Malgré quelques tensions, l’engagement reste fort.
En Espagne, Moustapha Guèye, qui vit à Lérida depuis 2006, évoque une campagne électorale qui rappelle celle des présidentielles, même si l’engouement est moindre. "Les militants organisent des marches les week-ends, mais les foules ne dépassent pas quelques centaines de personnes", explique-t-il. Cependant, il admet que la dynamique de Pastef reste plus vigoureuse que celle des autres coalitions, bien que les contributions financières aient diminué par rapport aux précédentes campagnes présidentielles. "Les cotisations sont en baisse, mais la ferveur reste palpable", précise-t-il.
La France, foyer de réunions intenses
En France, des réunions se tiennent régulièrement, notamment à Paris et à Lyon. Wande Tounkara, résidant en région parisienne, mentionne que les manifestations se déroulent principalement dans des salles. "Il y a quelques actions menées par les coalitions comme Jàmm ak Njaarin et Takku Wallu, mais elles n’ont pas la même ampleur que celles de Pastef", rapporte-t-il. Les militants parcourent les quartiers pour sensibiliser les Sénégalais aux enjeux des Législatives, souvent par le biais de réunions de proximité.
Le Maroc, une campagne discrète, mais engagée
Au Maroc, la campagne se concentre principalement à Casablanca, selon Abdou Welle. "Il n’y a quasiment pas d’activités dans d’autres régions comme Marrakech ou Fès", observe-t-il. Ici, les militants privilégient les réseaux sociaux pour mobiliser, faute de pouvoir organiser des événements de grande envergure. "La campagne est surtout virtuelle", ajoute-t-il, soulignant le manque de dynamisme comparé aux manifestations observées au Sénégal.
Dans le cadre de ces élections législatives, 112 sièges seront pourvus, dont 90 élus dans les départements sénégalais et 15 pour la diaspora. Ce découpage électoral depuis 2017 accorde une place stratégique à la communauté sénégalaise de l’étranger. Chaque zone électorale, de l’Afrique du Nord à l’Europe de l’Ouest, désignera ses représentants selon un scrutin majoritaire. Ce système favorise les listes qui obtiendront le plus de suffrages, un enjeu crucial pour des coalitions comme Pastef, qui mise sur sa mobilisation internationale.
À l’époque, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, rappelait l’importance économique de la diaspora, qui injectait plus de 900 milliards de francs CFA (environ 1,38 milliard d’euros) dans l’économie sénégalaise, chaque année. Cela représente près du tiers du budget national. Ces quinze sièges pour la diaspora répondaient d’après lui, à une demande de reconnaissance accrue de la contribution des Sénégalais de l’étranger.
Toutefois, la Direction des Sénégalais de l’extérieur notait qu’il n’existait pas de recensement officiel des expatriés. "Les projections estiment leur nombre entre 2,5 et 3 millions", selon des sources officielles.
La campagne législative des Sénégalais de la diaspora est un phénomène inédit qui témoigne de l’engagement croissant de cette communauté. Si l’enthousiasme est débordant dans des villes comme Bergame et Bruxelles, la campagne reste plus modeste dans des régions comme le Maroc ou l’intérieur des États-Unis. Pourtant, l’influence de la diaspora pourrait se révéler déterminante pour le résultat final, en particulier pour des partis qui misent sur un engagement mondial.
La diaspora sénégalaise s’organise, débat et s’implique, témoignant d’un attachement profond aux enjeux politiques du pays d’origine. Que ce soit à travers des marches, des réunions, ou une campagne sur les réseaux sociaux, la communauté sénégalaise dans le monde entier joue un rôle clé dans ces élections législatives. Reste à savoir si cette mobilisation se traduira par un impact électoral significatif et si la voix de la diaspora résonnera avec force à l’Assemblée nationale.
DAKAR ET NOUAKCHOTT RÉAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT À RENFORCER LEUR COOPÉRATION
En marge du sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Riyad, Bassirou Diomaye Faye et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ont exprimé leur solidarité et leur engagement mutuel pour un avenir commun plus prospère.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont réaffirmé, lundi, à Riyad en Arabie Saoudite, leur engagement à renforcer les relations de coopération entre les deux pays.
‘’Ensemble, ils [Faye et El Ghazouani] ont réaffirmé leur engagement à renforcer la coopération entre le Sénégal et la Mauritanie pour une stabilité et un développement mutuels’’, indique la présidence de la République sur le réseau social X.
Les deux chefs d’État ont échangé en marge du sommet extraordinaire conjoint de suivi arabo-islamique, consacré à la situation en Palestine et au Liban, qui s’est ouvert ce lundi dans la capitale saoudienne.
Ce sommet de l’Organisation de coopération islamique (OCI) ‘’vise à renforcer le soutien et la solidarité de la Oumma islamique envers ces deux pays et à promouvoir une paix durable dans la région’’, renseigne la présidence sénégalaise.
LÉGISLATIVES 2024, LES JEUNES AU CŒUR DE L’ENGAGEMENT ÉLECTORAL
Portée par une aspiration de changement, la jeunesse de Yoff se mobilise et exprime ses attentes pour une représentation politique authentique. Jeunes étudiants, artisans et entrepreneurs partagent leurs espoirs et leurs doutes.
« C’est le moment pour nous, les jeunes, de prendre notre destin en main ! », s’exclame Marième Diop, 22 ans, étudiante en sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son regard s’illumine alors qu’elle évoque ses espoirs d’un changement tangible. En cette matinée du samedi 09, le soleil se lève doucement au Yoff. Au marché central de ce populeux quartier, les jeunes se rassemblent, animés par des discussions vives devant les boutiques . Le bruit des voitures se mêle aux éclats de voix des vendeurs et clients. Des jeunes discutent des derniers développements politiques du pays. Le débat fait rage autour de l’arrivée de nouveaux visages, jeunes, sur les listes électorales. Les jeunes rencontrés semblent unanimes : cette nouvelle génération de candidats incarne une opportunité de balayer les idées reçues et d’apporter un souffle nouveau à une politique souvent jugée déconnectée des réalités quotidiennes. « Nous avons des idées, des projets qui répondent vraiment aux besoins de notre société », témoigne Marième.
Pour d’autres, l’investiture des jeunes est synonyme de renouveau et de dynamisme. Ibrahima Sylla, 19 ans, élève en terminale, exprime son enthousiasme : « je me sens représenté pour la première fois. Ces candidats parlent de nos luttes, de nos rêves. Ils comprennent ce que c’est que d’être jeune au Sénégal aujourd’hui. Les jeunes, souvent en première ligne des mouvements sociaux, ressentent le besoin d’être entendus dans un monde où les décisions les concernant sont souvent prises sans leur consultation ». Non loin de Ibrahima Sylla, nous retrouvons quatre jeunes hommes assissent autour d’une table en bois usé. Ils échangent déjà leurs avis sur la question. Modou Tine, menuiser de formation confie : « je trouve ça inspirant que des jeunes comme nous prennent l’initiative de se lancer en politique ! Ça montre qu’ils veulent faire entendre notre voix ». Son ami Moussa Fall, un passionné du rap, acquiesce : « oui, mais il ne suffit pas de s’inscrire sur les listes. Il faut qu’on sache réellement ce qu’ils vont faire une fois élus ! ». À quelques mètres de là, Fatou Kébé, une jeune entrepreneure, se joint à nous. Pour elle, il y a vraiment une dynamique nouvelle dans notre génération, dit-elle avec enthousiasme : « beaucoup de jeunes veulent changer les choses, qu’il s’agisse d’accès à l’éducation ou de la création d’emplois. C’est un bon signe ! ». Il est clair que cet engagement résonne fort dans le cœur de cette jeunesse en quête de changement.
« Il y a beaucoup d’espoir, oui, mais aussi des doutes »
Cependant, au milieu de cette euphorie, certains expriment des réserves. « Il y a beaucoup d’espoir, oui, mais aussi des doutes. Est-ce que ces jeunes candidats auront vraiment le pouvoir de changer les choses ou seront-ils vite englués dans le système ? » questionne Babacar Diouf, étudiant en journalisme et un fervent observateur de la scène politique. Cette interrogation résonne au sein d’une génération qui a soif de changements mais craint la désillusion. Omar, un jeune ingénieur, prend la parole. « Oui, mais je me méfie. Combien de promesses n’ont jamais été tenues ? Regarde ce qui s’est passé avec les derniers élus. Beaucoup d’entre eux ont oublié d’où ils viennent une fois qu’ils sont en poste. », déclare le jeune âgé de 26ans. Ses mots résonnent, et un silence complice s’installe autour de la table. Pour Sokhna Sène, passionnée de Slam propose une solution : « ils devraient venir dans nos quartiers, écouter nos préoccupations, pas seulement pendant la campagne ! ».
Des jeunes de Yoff semblent se rassembler autour d’une conclusion : l’engagement élu de leurs pairs est un reflet de leur désir de changement. Ils aspirent à une représentation authentique, qui va au-delà des promesses électorales. Ce moment de partage, de réflexions et de rêves laisse entrevoir un futur où la voix des jeunes est entendue et valorisée. La passion et l’enthousiasme sont palpables, suscitant un véritable mouvement de changement au sein de cette communauté. Au quartier de Yoff, des jeunes fort de leurs réflexions, montrent qu’ils sont prêts à s’impliquer, à investir leur énergie et à défendre leurs idéaux. Un engagement nécessaire, pour un avenir qui leur ressemble.
LA LOI D’AMNISTIE NE COUVRE PAS LES CRIMES INTERNATIONAUX
La matinale Salam Sénégal de RSI a comme invité, ce lundi 11 novembre, Alioune Tine fondateur du think tank Afrikajom Center. Beaucoup de sujets ont été abordé au cours de cet entretien.
La matinale Salam Sénégal de RSI a comme invité, ce lundi 11 novembre, Alioune Tine fondateur du think tank Afrikajom Center. Beaucoup de sujets ont été abordé au cours de cet entretien. La disparition du ministre des finances et du budget Mamadou Moustapha Bâ ainsi que l’abrogation de loi d’amnistie voté en avril ont occupé le devant de la discussion.
« Il nous faut savoir la vérité »
Dans ses propos, Alioune Tine a tenu à rendre un hommage au défunt ministre. Il qualifie celui-ci « d’homme généreux, bien, souriant, humaniste ». Pour lui, son décès est une « tragédie pour le pays et sa famille » et il faut dire « que c’est une peine énorme pour la famille qui a demandé à l’enterrer à Dakar ». Mais les polémiques qui entourent le décès du Moustapha Bâ ont suscité le doute à tel point que le procureur a ordonné une autopsie. Pour Alioune Tine « c’est une double tragédie puisqu’il a été déclaré mort naturelle, en France ». Une deuxième tragédie ajoute-t-il puisque « l’intéressé veut être enterré le plus rapidement possible comme le veut la famille et les traditions ». Par contre ajoute-t-il « le procureur a bien fait d’ouvrir une enquête parce qu’il nous faut savoir la vérité car nous sommes dans des périodes assez floues, il y a eu assez de confusions, de polémiques, de tensions ». Donc « savoir la vérité serait une bonne chose » selon le fondateur de Afrikajom Center. Il faut dit-il « concilier cet impératif de vérité et le besoin de faire le nécessaire c’est-à-dire prier et enterrer celui qui vient de quitter ».
« C’était un remède et un poison »
Revenant sur une possible loi d’abrogation de l’amnistie agitée par beaucoup de politiques, Alioune Tine dit que cette loi nous a sorti d’une impasse. Il estime que si « on a été obligé de recourir à une loi d’amnistie cela veut dire que notre societé et notre démocratie étaient profondément malades ». Pour lui « cela a été un remède et en même temps un poison puisque c’est l’impunité de crimes extrêmement graves ». Ce qu’il savoir, explique-t-il « la loi d’amnistie ne couvre pas les crimes internationaux, comme la torture et les exécutions extra judiciaire ».
UNE JONCTION ENTRE LE REWMI ET LA REPUBLIQUE DES VALEURS SE DESSINE
Après la triple victoire de l’opposition d’alors lors des élections locales et législatives de 2022, mais aussi à la dernière présidentielle, une nouvelle carte politique s’est dessinée à Thiès, après un règne de près de 20 ans du Rewmi
Après la triple victoire de l’opposition d’alors lors des élections locales et législatives de 2022, mais aussi à la dernière présidentielle, une nouvelle carte politique s’est dessinée à Thiès, après un règne de près de 20 ans du Rewmi. Cette nouvelle carte va inéluctablement se préciser au soir du 17 novembre 2024. Et d’ores et déjà, l’idée d’une jonction entre le Rewmi et la république des Valeurs (RV) est de plus en plus agitée pour, au-delà des législatives, aller vers d’autres conquêtes électorales.
Les dernières victoires électorales de l’opposition d’alors à Thiès marquent une nouvelle étape dans la configuration politique à Thiès. En effet, depuis que l’hégémonie du puissant Parti Socialiste (PS) alors au pouvoir a commencé à basculer en 1996, la capitale du Rail est restée fidèle à l’opposition. Après la victoire euphorique des libéraux en 2000, le cité est restée dans le giron du pouvoir, mais suite aux démêlées politiques entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade, elle a retrouvé le camp de l’opposition où elle est restée pendant près de 20 ans. Cette tradition politique collée à la cité du Rail va-t-elle être bouleversée avec l’avènement du nouveau régime ? C’est pour le moment difficile d’apporter une réponse précise à cette question. Mais ce qui est sûr, c’est que les choses commencent à bouger dans l’arène politique locale. C’est dans ce cadre que nos sources révèlent que Thierno Alassane Sall président de la République des Valeurs (RV) a rencontré une frange de Rewmi, notamment de la commune de Thiès-Ouest, pour un soutien lors du scrutin du 17 novembre.
Et au-delà des législatives, une option est annoncée, allant dans le sens de la construction d’une nouvelle coalition vers les rendez-vous électoraux à venir, précisément les prochaines élections locales. Certains ont marqué leur intérêt tandis que d’autres ont soutenu l’idée qu’ils aillent d’abord discuter avec Idrissa Seck pour une éventuelle orientation à donner à la base, dans ce sens. Les mêmes sources renseignent d’ailleurs qu’avant les législatives, Thierno Alassane Sall a eu à rencontrer Idrissa Seck, pour une éventuelle alliance lors de ces législatives, mais ce dernier avait déjà donné sa parole ailleurs. Cependant, à l’issue de la rencontre entre Thierno Alassane Sall et cette frange de Rewmi, aucune décision n’a été prise, mais l’idée est de poursuivre la réflexion, pour éventuellement sceller prochainement une entente.
En tout cas, aux yeux de plusieurs acteurs politiques de Thiès, la mise d’un terme à la carrière politique du président Idrissa Seck serait un véritable gâchis, car il n’a posé aucun acte qui mérite un tel sort, «d’autant plus que ceux qui s’agitent aujourd’hui ont faire pire que ce qui lui est reproché. Et de telles reproches sont seulement liées au fait que le président Idrissa Seck a toujours préféré mettre le focus sur l’intérêt du pays, en acceptant de répondre à la main tendue de Me Abdoulaye Wade d’abord, puis du Président Macky Sall. Malheureusement, une telle démarche a été transformée en souillures sur sa trajectoire par des politiciens mal intentionnés».
En attendant cette mise à jour de la carte politique, les différents leaders locaux poursuivent leur randonnée dans le cadre de la campagne électorale, chacun voulant que sa famille politique se taille une place de choix dans cette inéluctable reconfiguration. C’est pourquoi, lors de visites de proximité ce week-end, Abdou Mbow a tiré sur le camp présidentiel. Il a déclaré que dans le contexte actuel, l’intérêt personnel doit être banni et que toutes les énergies soient orientées vers les défis de développement du pays. C’est tout le sens, à ses yeux, de la mise en place réussie de l’inter-coalition, dont le seul objectif est le progrès du Sénégal. Et pour ce faire, dit-il, beaucoup de leaders ont renoncé aux privilèges personnels pour se mettre exclusivement au service des aspirations des populations.
Selon lui, pour redorer son blason, le parti au pouvoir n’a trouvé rien de mieux à faire que de recourir à une vaste campagne de transhumance, parce que tout simplement ses 8 mois de gouvernance ne sont marqués que par un recul dans tous les domaines, le désespoir, notamment dans les rangs de la jeunesse, ce qui exacerbe le phénomène de l’émigration clandestine. C’est la raison pour laquelle, il souligne qu’il n’est pas exclu qu’il se tourne vers des fraudes massives, car il sait qu’il a été lâché par les populations. Abdou Mbow est d’avis que la transhumance est de nature à détruire la morale et la dignité dans la politique.
En meeting à Mékhé, Thierno Alassane Sall tête de liste de la coalition Sénégal Kese a quant à lui assimilé les transhumants à des criquets pèlerins. Il ajoute que ceux qui étaient jetés en pâture, accusés de détournements, sont en train de se ruer vers les rangs de PASTEF. Pour lui, c’est nauséabond d’autant plus que certains étaient déjà investis dans les listes de l’opposition.
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DIFFEREND AMADOU BA-MACKY SALL : ADAMA FAYE PARLE DE PROBLEMES D’ARGENT
Frère de l’ex-Première dame et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», Adama Faye donne son point de vue sur ce qui oppose son beau-frère, l’ancien Président Macky Sall, à son ancien Premier ministre, Amadou Ba.
Adama Faye, frère de Marième Faye Sall et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», parle du différend entre l’ancien Président Macky Sall et Amadou Ba, son ancien Premier ministre. M. Faye a indiqué que l’argent est à l’origine du contentieux opposant l’ancien chef de l’Etat et l’ex-chef du gouvernement.
Frère de l’ex-Première dame et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», Adama Faye donne son point de vue sur ce qui oppose son beau-frère, l’ancien Président Macky Sall, à son ancien Premier ministre, Amadou Ba. «Je vous dis tout ce que je sais sur le différend entre Amadou Ba et Macky Sall. Tout repose sur l’argent. Leur seul problème, c’est l’argent. Si tu es un Président qui a l’intention de faire des malversations financières, si tu vois un ministre plus avide en argent et plus voleur que toi, tu ne seras pas d’accord», croit savoir Adama Faye, invité de l’émission «Les Grandes gueules» sur la chaîne privée Sen Tv, ce samedi.
«Je défie quiconque de me démentir. C’est Macky Sall qui me l’a dit en personne. Avant 2020, il y avait un homme d’affaires étranger qui avait gagné un marché, mais n’a pas honoré sa promesse. Il devait être poursuivi, mais personne ne l’a fait. J’entendais les gens dire ça, mais je n’y croyais pas. Cet homme dont je vous parle, me devait de l’argent, je lui avais fait un service privé. Un jour, j’ai entendu qu’il est dans un hôtel de la place. Je me suis dépêché sur les lieux pour lui demander mon dû. Il m’a payé, mais après il m’a remis une montre que je devrais remettre à Macky Sall», déclare M. Faye.
Ce dernier revient sur ses rapports antérieurs avec son beau-frère.
«En ce temps-là, je n’avais pas de problème avec Macky Sall. Lorsqu’il m’a remis la montre, je lui ai demandé s’il ne l’avait pas truquée. Il m’a dit : «Non. Macky, c’est mon ami.» Après, je suis allé chez Macky Sall à qui j’ai dit que «tel t’a donné une montre, mais elle est dans ma voiture, je crains qu’il l’ait truquée». Macky Sall m’a répondu : «Non, lui, c’est mon ami, il ne va pas faire ça.» Je lui ai donné la montre. Après, il m’a demandé si je pouvais rencontrer encore la personne dont je parle. Je lui ai répondu : «Oui.» Il m’a dit : «Va lui demander combien il a donné à Amadou Ba ? Amadou Ba m’a donné un milliard alors qu’il m’avait promis 10. Il a donné des sommes, mais pas les valeurs réelles»», soutient-il.
«J’ai quitté son domicile sans repartir là-bas, parce que je sais que cet argent n’est pas licite. C’est l’argent du contribuable. Lorsqu’il m’a dit cela, j’ai pensé à Cheikh Yérim Seck, qui disait qu’il y a des personnes auxquelles on a octroyé des marchés et qui n’ont pas honoré leurs promesses, mais n’ont pas été poursuivies», a soutenu Adama Faye. Qui revient sur une autre aventure entre Amadou Ba et Macky Sall : «Un jour, le Président Macky Sall avait envoyé un émissaire chez Amadou Ba pour lui dire qu’il fasse attention, car il a ses dossiers.» En réponse à Macky Sall, Amadou Ba a dit : «Va lui dire que j’ai moi aussi ses dossiers.»», a indiqué Adama Faye.
Le frère de l’ex-Première dame dit : «Un jour, un ministre m’a dit que ton beau-frère-là ne donne pas assez d’argent quand on gagne un marché. «Touti lalay thiébal.
SONKO ACCUSÉ D'INTIMIDATION
Me Elhadji Amadou Sall dénonce une attitude jugée hostile envers toute forme de critique. "Il menace tout le monde, il ne laisse personne, dès qu'il ne supporte pas d'être attaqué, il passe son temps à attaquer"
Me Elhadji Amadou Sall, ancien ministre de la Justice et membre de la coalition d'opposition Takku Wallu Senegal, a vivement critiqué ce dimanche le comportement du Premier ministre Ousmane Sonko lors de l'émission "Objection" sur Sud FM.
L'avocat dénonce particulièrement l'attitude du leader de Pastef envers ses détracteurs : "Il menace tout le monde, il ne laisse personne, dès qu'il ne supporte pas d'être attaqué, il passe son temps à attaquer", a-t-il déclaré, rappelant notamment les récentes confrontations avec Madiambal et l'ancien président Macky Sall.
Me Sall pointe du doigt ce qu'il considère comme un manque de retenue incompatible avec la fonction de Premier ministre : "C'est un homme d'État à qui est confié la responsabilité de diriger l'exécutif de notre pays [...] Quoique sur le terrain politique, il peut s'exprimer politiquement, mais il y a la retenue de sa fonction."
L'ancien ministre évoque également le passé d'opposant d'Ousmane Sonko, rappelant "beaucoup d'outrages à l'endroit des journalistes, des militaires, des policiers, des gendarmes, des magistrats, des fonctionnaires, des juges, des avocats."
Concernant la plainte déposée contre Anta Babacar Ngom, Me Sall prédit que le Premier ministre ne se présentera pas s'il est convoqué par la justice : "Il n'y a qu'une seule chose qu'il craint, c'est de répondre à la justice. Et on le sait, on l'a vu. C'est dans son ADN."