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5 avril 2025
Politique
LA NOUVELLE INTERDICTION DE VOYAGE DE TRUMP POURRAIT CIBLER 43 PAYS, DONT PLUSIEURS NATIONS AFRICAINES
Selon des informations obtenues par le New York Times, l'administration Trump envisage un système à trois niveaux comprenant des interdictions totales, des restrictions partielles et des mises en garde sous ultimatum
(SenePlus) - D'après des informations obtenues par le New York Times, l'administration Trump envisage une interdiction de voyage aux États-Unis considérablement plus étendue que celle mise en place lors de son premier mandat, ciblant potentiellement les citoyens de 43 pays au total.
Selon des responsables familiers avec le dossier, un projet de liste de recommandations élaboré par des responsables diplomatiques et de sécurité propose une classification en trois niveaux, avec des conséquences différentes pour chaque catégorie.
Une interdiction totale pour 11 pays
Le premier niveau, désigné comme "liste rouge", comprend 11 pays dont les citoyens se verraient catégoriquement interdire l'entrée aux États-Unis. Ces pays sont l'Afghanistan, le Bhoutan, Cuba, l'Iran, la Libye, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Yémen, d'après les sources du New York Times.
Les responsables interrogés ont toutefois souligné que "cette liste a été élaborée par le Département d'État il y a plusieurs semaines, et que des changements sont probables d'ici à ce qu'elle parvienne à la Maison Blanche."
Des restrictions partielles pour 10 autres nations
Un deuxième niveau, la "liste orange", comprendrait 10 pays pour lesquels les voyages seraient restreints mais non totalement interdits. Le quotidien new-yorkais précise que "dans ces cas, les voyageurs d'affaires fortunés pourraient être autorisés à entrer, mais pas les personnes voyageant avec des visas d'immigrant ou de touriste."
Cette liste inclut notamment la Russie, le Bélarus, Haïti, le Pakistan, mais aussi deux pays africains : la Sierra Leone et le Soudan du Sud. Les citoyens de ces pays seraient également "soumis à des entretiens obligatoires en personne pour obtenir un visa", rapporte le journal.
Une mise en garde pour 22 pays, majoritairement africains
Le troisième niveau est particulièrement significatif pour le continent africain. Selon le projet, une "liste jaune" de 22 pays aurait "60 jours pour résoudre les déficiences perçues, sous peine d'être déplacés vers l'une des autres listes".
D'après le NYT, cette liste comprend principalement des nations africaines : "Angola, Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie et Zimbabwe." Des pays comme le Cameroun et Sao Tomé-et-Principe figurent également sur cette liste préliminaire.
Les problèmes évoqués pourraient inclure "le défaut de partage avec les États-Unis d'informations sur les voyageurs entrants, des pratiques de sécurité prétendument inadéquates pour la délivrance de passeports, ou la vente de citoyenneté à des personnes de pays interdits", ce qui pourrait servir de faille aux restrictions, selon les responsables cités par le quotidien américain.
Un processus encore en cours d'évaluation
Le New York Times précise que ce projet est actuellement en cours d'examen par "les ambassades et les bureaux régionaux du Département d'État, ainsi que par des spécialistes de la sécurité d'autres départements et agences de renseignement". Ces derniers fournissent des commentaires sur "l'exactitude des descriptions des déficiences dans des pays particuliers ou sur les raisons politiques" qui pourraient justifier de reconsidérer l'inclusion de certains pays.
Lorsqu'il a pris ses fonctions le 20 janvier, Trump a émis un décret exécutif "ordonnant au Département d'État d'identifier les pays 'pour lesquels les informations de vérification et de contrôle sont si déficientes qu'elles justifient une suspension partielle ou totale de l'admission des ressortissants de ces pays'", rappelle le journal.
Cette nouvelle interdiction de voyage, si elle est mise en œuvre telle que proposée, affecterait de manière disproportionnée de nombreux pays africains, soulevant des questions sur les critères utilisés pour établir ces listes et leurs implications diplomatiques pour les relations entre les États-Unis et le continent africain.
par Nioxor Tine
UN PACTE PEUT EN CACHER UN AUTRE
Il est contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution
14 mars 2024 – 14 mars 2025, il y a un an, jour pour jour, le président Diomaye et le premier ministre Sonko sortaient de prison, de l’hôtel zéro étoile du Cap Manuel pour aller s’installer dans un autre hôtel, plus confortable. Ils devaient leur élargissement à la promulgation d’une loi d’amnistie controversée, votée une semaine auparavant.
La défaite programmee du Benno-APR
Après l’échec retentissant de sa tentative de torpiller le processus électoral, au moyen d’un report sine die de l’élection présidentielle, le patron de Benno Bokk Yakaar, déjà convaincu de la prochaine défaite de son camp, cherchait à sauver les meubles, à s’aménager une sortie honorable mais surtout sécurisée.
Imaginons un instant, ce qui aurait pu se passer, si la brillante victoire électorale du candidat Diomaye était survenue, alors qu’il était encore retenu dans les liens de la prévention avec des centaines de ses camarades.
C’est bien parce que la voie du camp patriotique vers la victoire était déjà tracée, que le président Sall s’est vu obligé d’opérer une retraite aussi précipitée que désordonnée, à la faveur d’une loi d’amnistie, qui avait, en plus, l’avantage de conférer une impunité scandaleuse aux bourreaux de son camp.
Un an après, le camp patriotique, sous la houlette du Pastef, se rend compte, après deux élections victorieuses, celle présidentielle du 24 mars et les législatives du 17 novembre de l’année dernière, que tout reste à faire. La mise en œuvre du projet de transformation systémique se heurte, en effet, à de multiples écueils.
L’envol plombé du projet pastefien
Le premier obstacle est la situation économique héritée du précédent régime, dont la nature désastreuse est incontestable et a été amplement étayée par le rapport de la Cour des comptes. Lequel a dévoilé de nombreux manquements et écarts dans la gestion des finances publiques, avec des chiffres maquillés, minorant aussi bien le montant de la dette que celui du déficit budgétaire.
Ce sinistre legs réduit drastiquement la marge de l’Etat, qui se trouve « contraint », ne réussissant à subvenir, qu’au prix d’énormes difficultés, aux dépenses courantes de fonctionnement et à fortiori, aux dépenses d’investissements.
Il en découle une grogne sociale tout à fait légitime, mais que les adversaires politiques malintentionnés cherchent à instrumentaliser.
Bisbilles avec le monde du travail
Il est vrai, que certains observateurs proches du camp patriotique avaient alerté, dès le début, sur l’insuffisante implication du monde du travail dans la dynamique de transformation systémique enclenchée par Pastef et ses alliés.
Il s’y ajoute le fait que, lors des luttes épiques menées par la jeunesse patriotique, ces dernières années, on avait pu noter, si ce n’est une collusion manifeste de la plupart des patrons des centrales syndicales avec le défunt régime du Benno-APR, tout au moins, une neutralité bienveillante à son endroit.
S’abritant derrière le prétexte d’apolitisme du mouvement syndical, ces leaders ont, en réalité fait montre d’une inertie certaine devant les agressions outrancières du pouvoir de Macky Sall contre les droits et libertés, y compris ceux des travailleurs.
Les syndicats de base, par contre, ont été moins soumis, faisant même preuve d’une grande combativité, qui a permis aux enseignants et aux professionnels de santé d’arracher certains acquis. Il en est ainsi de la revalorisation de certaines primes et indemnités des enseignants (prime scolaire, indemnités spéciale d’enseignement, d’encadrement pédagogique, de recherche documentaire …etc.). Dans le secteur de la Santé également, en plus de l’accord de principe sur le reclassement de certains corps, il a été procédé à une revalorisation de l’indemnité de risque et à l’octroi de l’indemnité de logement, qui n’est cependant pas encore élargie à tous les ayant-droits.
Sur fond de détérioration prononcée du pouvoir d’achat des masses populaires liée, en partie, à des facteurs exogènes et de licenciements importants dans certaines sociétés parapubliques, qui servaient souvent à caser la clientèle politique des barons du défunt régime, on a assisté à une levée de boucliers des centrales syndicales qui, une fois n’est pas coutume, sont parvenues à faire front commun. Le 14 février dernier, un grand rassemblement des forces syndicales du Sénégal s’est tenu au siège de la CNTS, en brandissant des menaces de grève générale.
Quel pacte garantit la stabilité sociale ?
L’Etat, de son côté, va convoquer, le 27 février une rencontre tripartite Etat-employeurs- travailleurs, en proposant la signature d’un pacte de stabilité sociale, rappelant le précédent pacte de stabilité sociale et d’émergence économique, de triste mémoire, qui avait servi de paravent au plan Sénégal Emergent. Résultat des courses, l’atonie voire la complaisance des centrales syndicales a occasionné l’exacerbation de la mal-gouvernance, aussi bien au niveau des finances publiques qu’à celui des sociétés parapubliques et a subséquemment conduit à cette situation économique désastreuse, entièrement imputable au précédent pouvoir.
Le pouvoir Pastef, promoteur et soutien des lanceurs d’alerte a tout intérêt à maintenir intacte la fonction de veille citoyenne des organisations de la société civile, dont les syndicats. C’est dire qu’un pacte de bonne gouvernance démocratique inspiré des Assises nationales est un plus sûr garant de la stabilité sociale, car permettant aux travailleurs de s’approprier des objectifs du projet de transformation systémique.
A quand la nouvelle République ?
Le nouveau régime fait également l’objet d’attaques injustifiées de la part d’anciens caciques du Benno Bokk Yakaar, leurs thuriféraires et certains opposants égarés, sur la reddition des comptes et sur l’abrogation partielle de la loi d’amnistie. S’exonérant de toutes responsabilités sur les détournements de deniers publics, sur le bradage foncier et sur la répression disproportionnée et parfois sanglante de citoyens cherchant à faire valoir leurs droits et libertés, ils veulent mettre sur un pied d’égalité les bourreaux et les victimes.
S’il faut saluer la détermination dont fait montre le régime Pastef pour remettre le pays sur les rails et appliquer le slogan du Jubb Jubbal Jubbanti, il faut reconnaître qu’il compte davantage sur les professions de foi et les déclarations d’intention, plutôt que sur la mise en place de mécanismes éprouvés pour aboutir à une véritable refondation institutionnelle, gage de ruptures conséquentes et décisives d’avec l’ancien ordre néocolonial.
De nouvelles règles du jeu en conformité avec les idéaux de justice sociale doivent être définies et respectées par tous. Il est ainsi contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution.
En somme, il est illusoire de vouloir faire aboutir le projet de transformation systémique, en utilisant la vieille République néocoloniale devenue obsolète.
La Commission électorale nationale autonome (CENA) invite l’Etat et la classe politique à apporter des correctifs au processus électoral afin de renforcer la vitalité du modèle démocratique sénégalais.
La Commission électorale nationale autonome (CENA) invite l’Etat et la classe politique à apporter des correctifs au processus électoral afin de renforcer la vitalité du modèle démocratique sénégalais. Dans son rapport sur les dernières élections législatives rendu public hier, vendredi 14 mars, elle appelle ainsi à réfléchir sur la rationalisation des partis, vu la faiblesse de leur représentativité, et recommande à la DGE (Direction générale des élections) de dématérialiser le dépôt des dossiers de candidatures pour les élections.
Le rapport de la Commission électorale nationale autonome (CENA) sur les dernières élections législatives qui a été rendu public hier, vendredi, est fort de quelques enseignements majeurs sur le processus électoral sénégalais. A l’issue de son audit, l’organe de contrôle et de supervision des élections a jugé « très faible » la représentation de la plupart des 41 partis ou coalitions de partis ayant participé aux joutes législatives de novembre dernier.
Aussi considère-t-elle qu’il urge, à la lumière des résultats, de travailler à leur rationalisation, pour juguler les « effets pervers » de la pléthore des candidatures sur la vitalité démocratique et la dépense publique. « À l’issue du scrutin, note-t-elle dans son rapport, la liste Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu cent-trente (130) sièges sur centsoixante-cinq (165) sièges. La liste gagnante est suivie par les listes Takku Wallu Senegaal (16 sièges), Jàmm Ak Njariñ (7 sièges) et Sàmm Sa Kaddu (3 sièges)… Seules deux listes ont atteint au moins 10% des suffrages exprimés, seules cinq listes ont atteint au moins 1% des suffrages exprimés sur les quarante-et-une (41) listes qui ont concouru ».
L’organe en charge de la supervision et du contrôle du processus électoral en conclut que la représentativité de la plupart des partis et coalitions concernés est très faible, avant de pointer « deux principaux effets pervers ». « Le trop grand nombre de partis politiques et de candidats aux élections rend de fait inaudible les principales offres politiques et ne milite pas à̀l’approfondissement des débats sur les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux qui interpellent les populations. Le raccourci et la recherche du retentissement médiatique immédiat deviennent les stratégies les plus utilisées », avance d’abord la CENA. Avant d’indexer ensuite le volet relatif à l’efficacité de la dépense publique, en déplorant le coût onéreux du scrutin du 17 novembre dernier. Qui plus est, note la CENA, « le refus, par la majorité́ des candidats, de l’utilisation des bulletins àformat réduit, a empêché́l’État de faire une économie de huit (8) milliards de francs ». Pour y remédier, « il apparait urgent, dit la CENA, de réunir les parties prenantes sur la rationalisation des partis politiques et des candidatures aux élections pour une expression démocratique plus dynamique », précisant qu’à la date du 26 mai 2023, il a été dénombré 339 partis politiques au Sénégal.
DEMATERIALISER LE DEPOT DES DOSSIERS DE CANDIDATURES
Dans son rapport, la Commission électorale nationale autonome (CENA) préconise également la dématérialisation du dépôt des dossiers de candidatures au moyen d’une plateforme sécurisée et dans les délais légaux. Selon l’organe de supervision et de contrôle, une telle procédure « permettrait de gagner en efficacité et en transparence dans l’examen de la recevabilité des candidatures ».
Et d’arguer : « Les dossiers physiques seront ensuite déposés dans l’ordre du tirage au sort suivant un chronogramme défini et en multipliant les guichets ».
Selon l’organe de contrôle et de supervision des élections, une telle innovation pourrait permettre de dépasser les couacs notés au niveau de la commission instituée au sein de la Direction générale des élections pour réceptionner les dossiers de candidatures aux différentes élections. Ce qui donne souvent lieu à des perturbations dans le bon déroulement des travaux de réception, d’enregistrement de la notification des noms des coalitions de partis politiques légalement constitués ou d’entités regroupant des personnes indépendantes.
MANSOUR FAYE DE NOUVEAU BLOQUÉ À L’AÉROPORT
Pour la seconde fois en quelques jours, l'ancien ministre s'est vu interdire de quitter le territoire. Il dénonce une restriction arbitraire de ses droits et annonce des recours juridiques.
Pour la seconde fois en quelques jours, Mansour Faye s'est vu interdire l'embarquement alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays. Après un premier incident lundi lors de son voyage avorté vers Djeddah, il a une nouvelle fois été bloqué ce mercredi 13 mars 2025 à 16h30, alors qu’il se rendait à Abidjan
Malgré sa carte d’embarquement en main, un agent lui a signifié l’interdiction de quitter le territoire, invoquant des "instructions". Tentant d’obtenir des explications auprès du commissaire de l’aéroport, il s'est vu répondre que ce dernier n'était pas disponible.
Furieux, l'ancien ministre a dénoncé ce qu'il qualifie de "dictature qui ne passera pas" et annoncé son intention de saisir les instances compétentes pour faire valoir ses droits. "Je ne lâcherai pas, c'est mon droit le plus absolu", a-t-il déclaré. Il était accompagné d’un huissier de justice qui a constaté la situation et ses avocats sont aussi informés.
Après cet énième refus, Mansour Faye a finalement quitté l’aéroport.Il se dit déterminer à poursuivre le combat pour récupérer sa liberté de mouvement.
par Abdoulaye Bathily
BOUBACAR MOUSSA BA, TISSERAND DE LA FRATERNITÉ AFRICAINE
Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions
Témoignage d’Abdoulaye Bathily adressé au Professeur Mohammed Ould Maouloud, président de l’Union des Forces du Progrès (UFP) en République islamique de Mauritanie, à l’occasion des obsèques de Ba Boubacar Moussa ce vendredi 14 mars 2025.
Camarade, mardi dernier (4 mars) tu m’envoyais un message m’informant de l’hospitalisation du camarade Boubacar Moussa Ba à l’hôpital Fann de Dakar.
Après ma vaine tentative de le joindre sur son propre téléphone, tu m’as communiqué le contact de son fils Moctar qui se trouvait à son chevet. Je fus rassuré par les dernières informations le concernant malgré son état jugé préoccupant.
Hélas, Allah a décidé de le rappeler à Lui. Nous nous inclinons devant Sa Décision.
La disparition de Boubacar Moussa me remplit d’une profonde tristesse.
J’ai été témoin de plusieurs décennies de la vie de lutte et de combats menés par ce camarade exemplaire à tous égards. Ma relation avec lui date de janvier 1969. Le Sénégal venait à peine de sortir de la tourmente de mai 1968 dont l’Université de Dakar était l’épicentre. Le mouvement étudiant cherchait à panser des blessures physiques et morales infligées par la répression, la fermeture partielle de l’Université et les démons de la division. Comble de malheur, Samba Baldé étudiant en médecine alors président de l’Union des Étudiants de Dakar et figure emblématique de son unité et de son engagement militant venait de nous quitter brutalement emporté par une crise cardiaque en plein cours au centre hospitalier universitaire Le Dantec.
Dans ce moment de désarroi, les dirigeants d’alors avaient décidé de se concerter pour choisir les camarades les plus aptes à relever les défis du moment et les proposer au renouvellement du Comité Directeur de l’Union des Étudiants de Dakar (UED), notre organisation supranationale.
En ma qualité de président nouvellement élu du Comité Exécutif de l’Union Démocratique des étudiants Sénégalais (UDES), je fus désigné par le Comité de concertation des Organisations progressistes représentant les Unions nationales de recueillir les propositions.
C’est ainsi que le camarade Mbou Diagana, vice-président de l’UED me proposa l’étudiant Ba Boubacar Moussa de la faculté des sciences au nom du groupe national mauritanien.
Il m’avait fallu plusieurs rencontres dans ma chambre au 107 Pavillon D de la cité universitaire pour vaincre les réticences de Boubacar et le rassurer ; signes de l’humilité et de la rigueur qui le caractérisaient. Il décida, dit-il, de servir la cause commune.
Il fut élu à l’Assemblée Générale de la Corporation des Étudiants de la Faculté des Sciences pour siéger au Conseil des Étudiants de l’Union des Étudiants de Dakar, ensuite comme membre du Comité Directeur de l’Organisation lors du renouvellement de ce bureau en février 1969.
Le choix de Boubacar dans cet organe dirigeant du mouvement s’avéra particulièrement mérité.
Son engagement marqué par une lucidité exemplaire dans l’analyse des contextes soutenus par ses talents de tribun lui valut très vite le respect et l’admiration des camarades de toutes les Unions Nationales.
La pertinence de ses réflexions adossée à son courage dans l’action lui donna très vite la stature morale du dirigeant qui va continuer de s’affirmer à l’épreuve des luttes à Dakar.
Suite au rebondissement de la crise universitaire en 1971 et à l’exclusion d’une bonne partie du leadership du mouvement étudiant, Boubacar poursuivra en France son engagement au sein de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) et dans le milieu des travailleurs africains immigrés où il s’y distinguera avec brio.
Puis de retour en Mauritanie il poursuit sur le terrain national son combat avec constance et ténacité. Des voix plus autorisées que la mienne parleront mieux de ce chapitre de la vie de Boubacar Moussa.
L’engagement militant de Boubacar ne s’est pas limité pas à l’Université et au théâtre mauritanien. Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions comme l’OMVS, le CILSS, la CEDEAO en vue de promouvoir le développement des peuples de notre espace dans la démocratie, la solidarité et la fraternité durables entre les composantes nationales, culturelles et raciales.
Panafricain et militant authentique, Boubacar était un bâtisseur de ponts, un tisserand de la fraternité humaine. Son attachement au Sénégal ne tient pas seulement aux circonstances familiales ; il reflète la logique de son engagement transnational. Il était un militant total et de tous les jours, un esprit généreux.
J’ai en mémoire de nombreux exemples pour soutenir mon témoignage à cet égard.
Entre autres, lorsqu’à la fin des années 70 un groupe de jeunes journalistes talentueux sous la direction de feu Babacar Touré a décidé de lancer le projet de Sud Communication aujourd’hui **Sud Quotidien** au Sénégal ; ils trouvèrent auprès de Boubacar un de leurs tous premiers soutiens politique et moral.
Dans l’exercice de mes fonctions politiques et diplomatiques, j’ai eu la chance d’avoir pu bénéficier de mes échanges avec Boubacar sur les problèmes de nos deux pays, de l’Afrique et du monde.
Malgré les déceptions et les souffrances de la maladie qui le rongeaient il ne s’était jamais départi de son optimisme révolutionnaire toujours contagieux pour ses interlocuteurs.
En cette douloureuse circonstance, je présente mes sincères condoléances à sa veuve la **camarade Fama Anne** et à leurs enfants, à toute sa famille, à l’UFP et ses militants, à tous les camarades de lutte en Mauritanie, en Afrique et au-delà, au peuple et au gouvernement mauritanien. Que Allah Tout Puissant lui pardonne ses péchés et lui accorde la Paix éternelle au Paradis Firdaws.
Adieu Boubacar
Adieu Frére
Adieu l’Ami
Adieu Camarade !
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LES MARCHANDS DE RÊVES QUI VOLENT LA JEUNESSE
Derrière les écrans lumineux et les promesses de gains faciles se cachent des vies brisées, des études abandonnées et des familles ruinées. Pape Samba Kane reprend un combat entamé il y a 18 ans, avec son livre choc "La folie des jeux d'argent"
Dans un ouvrage coup de poing intitulé "La folie des jeux d'argent", l'écrivain et journaliste Pape Samba Kane (PSK- renouvelle son combat contre les jeux de hasard au Sénégal, 18 ans après une première publication qui lui avait valu de sérieuses représailles.
Cette réédition enrichie cible particulièrement les "Narbi", ces salles de paris sportifs électroniques qui ont envahi les quartiers populaires de Dakar et d'autres villes sénégalaises. Selon l'auteur, ces établissements ont remplacé les "casinos de quartier" qu'il avait dénoncés en 2006, mais avec des conséquences encore plus dévastatrices.
"Ils ont mis des Narbi dans les mêmes quartiers difficiles, les mêmes quartiers pauvres, avec la même dissémination partout", révèle Pape Samba Kane, qui voit dans ce phénomène un véritable "virus contagieux" touchant toutes les couches sociales, et particulièrement les jeunes.
L'enquête de PSK expose les mécanismes implacables de l'addiction aux jeux en ligne. Contrairement aux loteries traditionnelles, les paris sportifs électroniques maintiennent une pression constante sur les joueurs, les incitant à parier en temps réel sur différentes phases d'un match. "Pendant 90 minutes, comment peut-on regarder un match aussi tendu en perdant son argent et en gagnant un peu de temps en temps?", s'interroge l'auteur.
Les conséquences de cette addiction sont alarmantes : détournements d'argent, mensonges, endettement, prostitution et parfois suicides. L'écrivain rapporte des cas dramatiques, comme celui d'un étudiant qui a disparu avec l'argent destiné au loyer familial, ou d'un autre qui a abandonné ses études pendant une année entière pour fréquenter ces établissements.
Pape Samba Kane dénonce également l'absence de régulation efficace. "La loi stipule que seul le président de la République peut donner une autorisation pour l'ouverture d'un casino. Pourquoi y a-t-il des casinos dans nos téléphones sans que le président n'ait son mot à dire?", s'indigne-t-il, plaidant pour une commission de régulation comme il en existe au Bénin ou en France.
Face à cette situation, l'écrivain s'étonne du silence des autorités religieuses, politiques et morales, pointant du doigt le rôle des opérateurs téléphoniques et des célébrités qui font la promotion de ces jeux. Il révèle toutefois que le champion de lutte Modou Lô aurait récemment refusé 300 millions de francs CFA pour une campagne publicitaire de paris en ligne.
Malgré les risques, PSK poursuit son combat, soutenu par des personnalités du monde culturel qui projettent d'adapter son livre au théâtre et au cinéma. "C'est l'arbitrage de Dieu", conclut-il, espérant que cette fois son message sera entendu avant que cette "arme d'autodestruction surnoise" ne fasse davantage de ravages dans la société sénégalaise.
PAR Souleymane Gueye
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE DES CONDITIONNALITÉS DU FMI
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'heure où le nouveau gouvernement doit négocier avec cette institution, une question se pose : comment transformer une relation de subordination en partenariat équitable au service du développement durable?
Au cours des quarante dernières années, le Sénégal a suivi les recommandations du FMI visant à réduire le déficit budgétaire et à atténuer l’accumulation de la dette publique, en contrepartie d’un soutien financier. Pourtant, l’économie sénégalaise demeure fragile, marquée par une pauvreté persistante, une détérioration continue des conditions de vie, des inégalités sociales croissantes et une érosion des capacités institutionnelles. Ces déséquilibres structurels soulignent l’urgence de stimuler une croissance économique endogène et durable, condition essentielle pour résorber les déficits et renforcer la résilience économique. Cela exige non seulement une gouvernance efficace, mais aussi des réformes structurelles profondes, s’inscrivant dans une vision à moyen et long terme—des réformes qui pourraient s’opposer aux prescriptions budgétaires conventionnelles du FMI. Ainsi, il est impératif pour le gouvernement sénégalais de repenser ses relations avec le FMI afin d’éviter le suivisme continuel des régimes précédents. Comment le Sénégal peut-il engager cette transformation et concilier impératifs budgétaires et objectifs de développement durable ?
Rôle historique du FMI : Encourager la coopération économique internationale
Il y a 80 ans quelques pays se rencontraient à New Hampshire pour discuter des questions économiques et de l’économie internationale à la suite de la seconde guerre mondiale. De ces discussions, naissait le « Système de Breton Wood » dont le Fonds Monétaire International (FMI) est l’émanation et la Banque Mondiale dans une moindre mesure. Leur objectif primordial était de consolider un état interventionniste dans l’économie pour atténuer les dérives et limites d’un « capitalisme sauvage » effréné et incontrôlable.
Les précurseurs (Keynes et White) croyaient fortement à la nécessité de l’intervention de l’état dans l’activité économique (1). Ainsi les pays étaient libres d’imposer des contrôles des capitaux afin de minimiser la fuite des capitaux en cas de récession ou de crise de la balance des paiements. Le FMI leur avait même permis d’être protectionniste. Ce qui contredit totalement ce qui se passe actuellement dans l’économie internationale où le FMI essaie d’améliorer la coopération monétaire internationale, d’encourager le commerce international et la croissance économique, et de décourager les politiques qui constituent des obstacles à la prospérité économique.
Auparavant, le FMI accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. Mais l’accord avait ses limites dans la mesure où le FMI n’avait pas créé un mécanisme contraignant les pays excédentaires à procéder à des ajustements – augmenter la demande intérieure- pour que les pays déficitaires solvent leur crise économique immédiatement sans recourir à des prêts avec des coûts exorbitants. Au lieu de cet ajustement, le FMI se limitait à imposer des « conditionnalités » donc l’objectif était la stabilisation, c’est-à-dire la correction des déséquilibres macroéconomiques pour résoudre la crise de la balance des paiements.
Chocs pétroliers, transition historique du FMI et échecs du « Washington consensus » programme
À la suite des chocs pétroliers des années 1970, de la volatilité des prix des matières premières, de l’inflation galopante qui s’en est suivi, et du développement de l’informatique, plusieurs acteurs prennent des décisions majeures – réforme de l’économie chinoise par Den Xiao Ping, abandon du contrôle de change en Angleterre, dérégulation et diminution des taxes aux États Unis, et échec de l’Union Soviétique – qui vont changer la configuration de l’économie internationale et financière. Ces actes corollés aux problèmes domestiques (augmentation des déficits budgétaires et commerciales) et aux calamites naturelles qui sévissaient dans beaucoup de pays du Tiers monde ont été l’occasion saisie par les institutions financières internationales pour imposer des reformes (2) – programme d’ajustement structurel – en faisant du FMI le principal agent pour les mettre en œuvre.
Mais le FMI a perdu sa crédibilité après avoir imposé son programme d’ajustement structurel avec des conséquences économiques désastreuses. En Amérique Latine, l’intervention du fond avait conduit à une récession économique avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Les économies de ces pays se sont détériorées avec une augmentation des inégalités et une forte détérioration des déficits budgétaires et externes qui ont conduit à une crise financière internationale. L’intervention du FMI en Asie a aussi été désastreuse du fait de la suppression du contrôle des capitaux et de l’application des mesures recommandées (Washington Consensus) par les économistes du fond.
Le Sénégal et beaucoup de pays africains n’ont pas échappé au diktat du FMI. En effet, l’ajustement structurel des années 80 dont la justification était l’ancrage du pays dans la mondialisation et le rétablissement des équilibres budgétaires et extérieures ont conduit a l’affaiblissement des moyens d’intervention de l’État dans l’économie (élimination progressive des sociétés publiques à vocation agricole, réduction des programmes sociaux, suppression de la petite et moyenne industrie a travers le retrait des mesures protectives , élimination des banques nationales dédiés à distribuer le crédit aux Pme, ouverture du marché intérieur aux industries étrangères plus compétitives(3)). Cette politique a eu des conséquences désastreuses sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des populations.
Malgré l’échec de cette politique d’ajustement structurel, il est presque impossible de contourner le FMI lors qu’un pays a besoin de lever des fonds auprès des bailleurs et des marches financiers. Cependant, le Sénégal peut contourner le FMI, ou à défaut, minimiser l’impact que le FMI peut avoir sur la conception et l’implémentation des politiques publiques, malgré le besoin de financement croissant de l’économie
Le Sénégal doit-il défier le FMI ?
Compte tenu des performances historiques du FMI (3), il serait judicieux que le gouvernement sénégalais aborde avec prudence le recours au Fonds pour ses besoins de financement. Dans certains contextes, les recommandations du FMI ont suscité des débats quant à leur efficacité. Le Sénégal pourrait ainsi envisager de réévaluer les accords conclus avec le Fonds, afin de garantir qu’ils s’alignent sur les priorités nationales. Le FMI, en tant qu’institution internationale, opère selon des principes économiques qui reflètent souvent une approche libérale et des intérêts globaux. Cette orientation pourrait être en décalage avec les principes de souveraineté, de bonne gouvernance et d’équité prônés par le Pastef.
En effet, le FMI est en mesure de soulager temporairement la situation économique difficile en octroyant ce prêt de $1,8 milliard, mais le résultat de l’application de ces conditionnalités pourrait conduire à l’aggravation de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, la détérioration des finances publiques, et l’installation d’un malaise social aux conséquences incalculables sur la capacite du pays à mener à terme son programme de transformation systémique de l’économie. Dans cette perspective, le Sénégal pourrait suivre l’exemple de certains pays d’Asie du Sud Est en entreprenant des réformes économiques internes tout en renforçant son autonomie économique. Ces réformes doivent tourner autour de quelques axes :
Un effort soutenu de rationalisation des dépenses publiques qui passera par : un réaménageant les ministères qui pourront tourner autour de 15, une consolidation/suppression de certaines agences publiques, une réduction drastique des coûts de fonctionnement des administrations et une chasse effrénée aux fonctionnaires absentéistes nommés par clientélisme politique ou faveurs personnelles, une purge des fonctionnaires fictifs de l’administration centrale et des entreprises para publiques, un non renouvellement des contrats des consultants des agences publiques
Un meilleur ciblage des subventions aux services de base (électricité, gaz, transport) sur le court terme et une réduction graduelle de ces subventions sur le long terme.
Une restructuration des plans sociaux en repensant les prestations familiales pour les Sénégalais sous le seuil de la pauvreté et en introduisant une carte alimentaire. Dans cette optique, il faut privilégier les transferts directs et les aides directes.
Il faut continuer à mener ces réformes nécessaires pour continuer l’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur la majorité parlementaire et populaire prête à accompagner le gouvernement.
Pour pallier le déficit de financement de l’économie sénégalaise et éviter de faire appel au FMI actuellement, le Sénégal peut suivre une stratégie de mobilisation des ressources internes qui tournerait autour de ces axes :
Récupérer l’argent détourné en mettant en œuvre des mécanismes d’incitation (médiation pénale, amnistie pour blanchir l’argent détourné et planqué dans des comptes à l’étranger, des coffres forts, sous les matelas, et en espèce) à retourner les fonds et des mesures coercitives pour les récalcitrants (reddition intelligente des comptes)
Élargir l’assiette fiscale (sans pour autant augmenter le taux d’imposition fiscale), optimiser le recouvrement des recettes fiscales, et minimiser les dépenses fiscales et les exonérations fiscales.
Mobiliser l’épargne locale et de la diaspora en mettent en pratique la campagne de mobilisation et de sensibilisation déjà entamée autour du financement endogène de l’économie.
Éviter une nouvelle restructuration de la dette et à défaut renégocier la dette à l’échelle régionale/ BRICS. Pour cela, il faudra restaurer et renforcer la confiance des investisseurs privés par la mise en place de stratégies efficaces de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité et conséquemment accélérer la baisse du risque pays. Ce qui favorisera des opportunités de refinancement sur les marchés privés.
Développer les exportations en accélérant la mise en place des projets économiques viables centrés autour d’une politique de substitution aux importations et de la relance des exportations énergétiques, minières, halieutiques et agricoles.
Accélérer les reforme structurelles pour transformer le secteur primaire et favoriser la production, en allouant une plus grande part du budget à ce secteur.
Commencer à concrétiser un plan de relance économique sur le moyen et long terme.
Ces mesures permettront à l’économie sénégalaise de mieux résister aux chocs extérieurs, tels que la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ou encore la baisse des prix des matières premières à l’exportation. Par ailleurs, elles contribueront à poser les bases solides de la transformation industrielle, au développement d’une industrie culturelle innovante et numérique, ainsi qu’à la promotion des PME, éléments clés pour atteindre les objectifs du Plan de Développement « Sénégal 2050 ». Ces mesures, renforcées par un appel à la mobilisation populaire autour d’un pacte social visant à bâtir une économie endogène, pourraient éventuellement permettre au Sénégal d’éviter de se soumettre aux exigences du FMI.
Bibliographie
John Maynard Keynes et Dexter White, conseiller économique de FDR qui a joué un rôle important dans la conception du New Deal
Washington Consensus et Mesures d’ajustement structurel « stratégie de développement des pays africains » Gueye, S Colloque sur les pays africains Monterey Institute of International Studies April 2016
Abdoul A Kane « Restaurer le pouvoir des organes de contrôle, un gage de bonne gouvernance » Seneplus.com
LES ACTEURS POLITIQUES INVITÉS À RÉFLÉCHIR SUR LA RATIONALISATION DES PARTIS
Dans son rapport sur les législatives de novembre dernier, la Commission électorale nationale autonome souligne la faible représentativité des partis et coalitions en lice.
La Commission électorale nationale autonome (CENA), jugeant ”très faible” la représentation des partis politiques à la lumière des résultats des législatives de novembre dernier, considère qu’il est urgent de travailler à leur rationalisation, pour juguler les “effets pervers” de la pléthore des candidatures sur la vitalité démocratique et la dépense publique.
Dans son rapport sur les dernières législatives rendu public vendredi, la CENA juge “particulièrement très faible” la représentativité́ de la plupart des 41 partis ou coalitions de partis ayant participé à cette élection.
”À l’issue du scrutin, note-t-elle dans son rapport, la liste Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu cent-trente (130) sièges sur cent-soixante-cinq (165) sièges. La liste gagnante est suivie par les listes Takku Wallu Senegaal (16 sièges), Jàmm Ak Njariñ (7 sièges) et Sàmm Sa Kaddu (3 sièges)”.
L’examen de ces résultats montre que “seules deux listes ont atteint au moins 10% des suffrages exprimés, seules cinq listes ont atteint au moins 1% des suffrages exprimés sur les quarante-et-une (41) listes qui ont concouru”, relève l’organe en charge de la supervision et du contrôle du processus électoral.
Elle en conclut que la représentativité de la plupart des partis et coalitions concernés est ”très faible”, avant de pointer “deux principaux effets pervers que la pléthore des candidatures lors des élections législatives a induits par rapport à̀ la vitalité́ du débat démocratique et à l’efficacité́ de la dépense publique”.
“Le trop grand nombre de partis politiques et de candidats aux élections rend inaudible les principales offres politiques et ne milite pas à̀ l’approfondissement des débats sur les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux qui interpellent les populations. Le raccourci et la recherche du retentissement médiatique immédiat deviennent les stratégies les plus utilisées”, avance d’abord la CENA.
Elle évoque ensuite le volet relatif à l’efficacité de la dépense publique, en déplorant le coût onéreux du scrutin du 17 novembre dernier.
“Dans un pays en développement, où les ressources sont rares, une bonne allocation des crédits disponibles est nécessaire. Lors des élections législatives, vingt-cinq (25) listes de candidats n’ont pas atteint 0,5% des suffrages exprimés. Chacune de ces listes a coûté́ 280 millions de francs au contribuable, soit un montant total de sept (7) milliards de francs”, signale la CENA.
Selon l’organe en charge du contrôle et de la supervision du processus électoral, “le refus, par la majorité́ des candidats, de l’utilisation des bulletins à format réduit, a empêché́ l’État de faire une économie de huit (8) milliards de francs”.
Sur cette base, “il apparait, dès lors, urgent de réunir les parties prenantes sur la rationalisation des partis politiques et des candidatures aux élections pour une expression démocratique plus dynamique”, indique la CENA, précisant qu’à la date du 26 mai 2023, il a été dénombré 339 partis politiques au Sénégal.
LA LISTE DES MEMBRES DE LA COMMISSION AD HOC
Les membres de la commission ad hoc pour la levée de la l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop, ex ministre de la République, sont connus. L’Assemblée les a choisis ce vendredi.
Les membres de la commission ad hoc pour la levée de la l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop, ex ministre de la République, sont connus. L’Assemblée les a choisis ce vendredi.
La commission ad hoc devant se pencher sur la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, poursuivi dans une affaire de plus de 700 millions de francs Cfa, a été mise en place. Ses membres sont au nombre de onze.
Il s’agit de : Ayib Daffé, Abdoulaye Tall, Amadou Bâ, Youngar Dione, Marie Angélique Diouf, Abdoul Ahad Ndiaye; Béatrice Germaine Téning Faye ; Alioune Ndao; Safiétou Sow; Djimo Souaré et Moussa Hamady Sarr. Durant ke vote, 143 députés ont voté pour et 2 contre.
DES PAYS AFRICAINS APPROCHÉS POUR ACCUEILLIR LES PALESTINIENS DE GAZA
Le plan de Trump salué par Netanyahu, prévoit l'évacuation permanente des deux millions de Palestiniens et la transformation du territoire en projet immobilier américain. Des contacts ont été établis avec le Soudan, la Somalie et le Somaliland
(SenePlus) - Selon des informations exclusives obtenues par l'Associated Press (AP), les États-Unis et Israël ont pris contact avec les dirigeants de trois gouvernements d'Afrique de l'Est pour discuter de l'utilisation de leurs territoires comme destinations potentielles pour déplacer les Palestiniens déracinés de la bande de Gaza, dans le cadre du plan d'après-guerre proposé par le président Donald Trump.
D'après les responsables américains et israéliens qui se sont confiés à l'AP sous couvert d'anonymat, ces contacts avec le Soudan, la Somalie et la région sécessionniste de la Somalie connue sous le nom de Somaliland témoignent de la détermination des États-Unis et d'Israël à faire avancer un plan qui a été largement condamné et soulève de graves questions juridiques et morales.
Le plan de Trump, présenté lors d'une réunion à la Maison Blanche le mois dernier, prévoit que les plus de 2 millions d'habitants de Gaza seraient définitivement envoyés ailleurs. Selon cette proposition, les États-Unis prendraient possession du territoire, superviseraient un long processus de nettoyage et le développeraient comme un projet immobilier.
"Cette idée d'un transfert massif de Palestiniens était autrefois considérée comme un fantasme de la frange ultranationaliste israélienne", rappelle l'AP. Cependant, depuis que Trump a présenté cette idée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a saluée comme une "vision audacieuse".
Les Palestiniens de Gaza ont catégoriquement rejeté cette proposition et réfutent les affirmations israéliennes selon lesquelles les départs seraient volontaires. Les nations arabes ont exprimé une opposition véhémente et ont proposé un plan de reconstruction alternatif qui laisserait les Palestiniens sur place. Les groupes de défense des droits humains ont déclaré que forcer ou faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils partent pourrait constituer un crime de guerre potentiel.
Malgré ces oppositions, la Maison Blanche affirme que Trump "maintient sa vision", selon les informations rapportées par l'agence de presse américaine.
Selon cette dernière, des démarches séparées des États-Unis et d'Israël auprès des trois destinations potentielles ont commencé le mois dernier, quelques jours après que Trump a évoqué le plan concernant Gaza aux côtés de Netanyahu. D'après les responsables américains, Israël prend la tête dans ces discussions.
Les responsables américains et israéliens ont confirmé à l'AP les contacts avec la Somalie et le Somaliland, tandis que les Américains ont également confirmé des discussions avec le Soudan. Ils ont indiqué qu'il n'était pas clair quels progrès ces efforts avaient réalisés ou à quel niveau les discussions avaient eu lieu.
Les États-Unis et Israël disposent d'une variété d'incitations — financières, diplomatiques et sécuritaires — à offrir à ces partenaires potentiels. "Il s'agit d'une formule que Trump a utilisée il y a cinq ans lorsqu'il a négocié les Accords d'Abraham — une série d'accords diplomatiques mutuellement bénéfiques entre Israël et quatre pays arabes", explique l'AP.
La Maison Blanche a refusé de commenter ces efforts de sensibilisation. Les bureaux de Netanyahu et de Ron Dermer, le ministre du Cabinet israélien et confident de Netanyahu qui dirige la planification d'après-guerre d'Israël, n'ont également pas fait de commentaire.
Cependant, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, défenseur de longue date de ce qu'il appelle l'émigration "volontaire" des Palestiniens, a déclaré cette semaine qu'Israël travaille à identifier des pays pour accueillir les Palestiniens. Il a également affirmé qu'Israël prépare un "très grand département d'émigration" au sein de son ministère de la Défense, selon les informations rapportées par l'AP.
Le Soudan, pays d'Afrique du Nord, faisait partie des quatre nations des Accords d'Abraham qui ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël en 2020.
Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont retiré le Soudan de leur liste des États soutenant le terrorisme, une mesure qui a donné au pays accès à des prêts internationaux et une légitimité mondiale. Mais les relations avec Israël n'ont jamais décollé alors que le Soudan a plongé dans une guerre civile entre les forces gouvernementales et le groupe paramilitaire RSF.
Deux responsables soudanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat ont confirmé à l'AP que l'administration Trump a approché le gouvernement dirigé par l'armée au sujet de l'accueil des Palestiniens.
L'un d'eux a déclaré que les contacts ont commencé même avant l'investiture de Trump, avec des offres d'assistance militaire contre le RSF, d'aide à la reconstruction d'après-guerre et d'autres incitations.
Les deux responsables ont affirmé que le gouvernement soudanais avait rejeté l'idée. "Cette suggestion a été immédiatement repoussée", a déclaré un responsable à l'AP. "Personne n'a rouvert cette question."
Le chef militaire, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré lors d'un sommet des dirigeants arabes la semaine dernière au Caire que son pays "rejette catégoriquement" tout plan visant à transférer "les frères palestiniens de leur terre sous quelque justification ou nom que ce soit."
Le Somaliland, un territoire de plus de 3 millions d'habitants dans la Corne de l'Afrique, a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais il n'est pas internationalement reconnu comme un État indépendant. La Somalie considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire. Le nouveau président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a fait de la reconnaissance internationale une priorité.
Un responsable américain impliqué dans ces efforts a confirmé à l'AP que les États-Unis avaient "une conversation discrète avec le Somaliland sur une gamme de domaines où ils peuvent être utiles aux États-Unis en échange d'une reconnaissance." Toutefois, un responsable du Somaliland, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que son gouvernement n'a pas été approché et n'est pas en pourparlers concernant l'accueil de Palestiniens.
La Somalie a été un défenseur vocal des Palestiniens, organisant souvent des manifestations pacifiques dans ses rues en leur soutien. Le pays a rejoint le récent sommet arabe qui a rejeté le plan de Trump et semble être une destination improbable pour les Palestiniens, même s'ils acceptaient de déménager.
Sambu Chepkorir, avocat et chercheur sur les conflits à Nairobi, au Kenya, a déclaré à l'AP qu'il est difficile de comprendre pourquoi la Somalie voudrait accueillir des Palestiniens étant donné le fort soutien du pays à l'autodétermination palestinienne. "Les réalignements continuent de changer, et il y a peut-être un agenda caché", a suggéré Chepkorir à l'AP.
Un responsable somalien, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que le pays n'avait pas été approché concernant l'accueil de Palestiniens de Gaza et qu'il n'y avait eu aucune discussion à ce sujet.