La caravane de Pastef à Touba est encore en deuil. Un militant de la formation politique a perdu la vie ce vendredi.
L’information a été confirmée par Cheikh Thioro Mbacké, responsable de Pastef à Touba. Un deuxième décès a été enregistré dans la caravane de Pastef à Touba. Il s’agit, selon l’ex-député, de Serigne Mbacké Thiam. Il avait été hospitalisé à l'hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba depuis le choc du 5 novembre dernier.
Il a malheureusement rendu l'âme ce vendredi dans la matinée. «Par ma voix, tout Pastef Touba présente ses sincères condoléances à sa famille et à tous les patriotes et prie pour le repos éternel de son âme», a publié Ckeikh Thioro Mbacké.
LÉGISLATIVES, IBRAHIMA BAKHOUM FUSTIGE LES DÉRIVES MÉDIATIQUES
« Certaines personnes ont bénéficié d’une visibilité excessive, tandis que d’autres ont été presque complètement ignorées par les médias. Une telle disparité est inacceptable dans un cadre démocratique », selon le journaliste.
Lors de son intervention dans l’émission « Salam Sénégal » sur Radio Sénégal Internationale, le journaliste Ibrahima Bakhoum a formulé une analyse sévère sur la couverture médiatique des élections législatives en cours. Il a mis en lumière des inégalités marquées et des pratiques contraires aux dispositions du code électoral, en particulier dans les médias privés.
D’après son analyse, la campagne actuelle a souffert d’un traitement médiatique inégal, favorisant certains candidats au détriment d’autres. « Certaines personnes ont bénéficié d’une visibilité excessive, tandis que d’autres ont été presque complètement ignorées par les médias. Une telle disparité est inacceptable dans un cadre démocratique », a-t-il déclaré.
Les chaînes de télévision publiques, à l’instar de la RTS, ont respecté les exigences légales en octroyant à chaque candidat trois minutes d’antenne. Cependant, Ibrahima Bakhoum souligne que même si cette approche semble juste sur le papier, elle n’a pas engendré un véritable intérêt du public ni permis de juger adéquatement la pertinence des propositions des candidats.
Le journaliste a également alerté sur le recours potentiel de certains candidats à l’achat de temps d’antenne dans des médias privés, une pratique prohibée par le code électoral. Ce phénomène met en exergue un manque de régulation adéquate et soulève des questions sur l’équité envers les différents aspirants aux mandats.
Au cours de l’émission, Bakhoum a interpellé le Président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) au sujet d’un site internet qui consacre la totalité de ses débats à Ousmane Sonko. « Cette situation est alarmante et nécessite une révision législative afin de mieux encadrer ces abus. Il est essentiel d’augmenter le financement des médias pour garantir leur indépendance et un traitement équilibré », a-t-il plaidé.
Par ailleurs, le journaliste a exprimé ses préoccupations concernant les violences verbales présentes durant la campagne, qui pourraient affecter le fonctionnement de la future Assemblée nationale. Selon lui, les antagonismes personnels et les discours agressifs risquent de créer des tensions au sein de l’hémicycle. « Certains candidats manquent du bagage politique et administratif nécessaire pour occuper un siège à l’Assemblée. Cela pourrait nuire à la qualité des débats et affaiblir l’institution législative », a-t-il averti.
Pour prévenir de telles dérives à l’avenir, Ibrahima Bakhoum insiste sur la nécessité de réformer le cadre législatif régissant la couverture médiatique des élections. Il appelle également à renforcer les capacités des organes de régulation, comme le CNRA, afin de garantir un traitement équitable pour tous les candidats en campagne.
L'ÉTAT CONFOND TAHIROU SARR
Le ministère de l'Urbanisme s'élève contre les propos xénophobes visant les étrangers dans la gestion de l'état civil sénégalais. La fraude documentaire, loin d'être généralisée, ne représente que 1,73% des demandes de carte nationale d'identité
Le ministère de l'Urbanisme s'élève, dans le communiqué suivant parvenu à notre rédaction, contre les propos xénophobes visant les étrangers dans la gestion de l'état civil sénégalais. Les chiffres officiels démontent les accusations : seuls 207 791 étrangers résident au Sénégal, soit 1,1% de la population totale. La fraude documentaire, loin d'être généralisée, ne représente que 1,73% des demandes de carte nationale d'identité. Le système est rigoureusement encadré par la justice, avec des contrôles réguliers des registres par les présidents de tribunal et les procureurs.
"Communiqué
Une personne du nom de Tahirou Sarr se signale, ces derniers temps, dans les médias et réseaux sociaux, par des sorties intempestives dirigées contre des étrangers, qui sont susceptibles de troubler la paix et la cohésion sociale dans notre pays. Face à ces dérives, il est apparu nécessaire pour le Département en charge de l'état civil de rétablir la vérité sur les affirmations faites par ce monsieur et qui sont totalement erronées.
Celles-ci tournent autour d'aspects relatifs, entre autres, à l'enregistrement des faits d'état civil concernant les étrangers dans les registres de l'état civil sénégalais et la vente des actes d'état civil.
- L'enregistrement des faits d'état civil intéressant les étrangers
S'agissant de l'enregistrement des faits d'état civil concernant les étrangers dans les registres de l'état civil du Sénégal, il convient de rappeler les dispositions de la loi n° 72-61 du 12 juin 1972 portant Code de la Famille, notamment l'article 43, qui prévoit que « toute naissance ou décès concernant un étranger se trouvant au Sénégal doit être obligatoirement déclarée à l'officier de l'état civil sénégalais » dans les formes et conditions prévues par ledit code.
L'enregistrement à l'état civil est ainsi une démarche obligatoire pour toute personne dont l'évènement d'état civil est survenu sur le territoire national. Ainsi, les étrangers, résidant ou séjournant temporairement au Sénégal, sont soumis aux procédures d'enregistrement des faits d'état civil les concernant auprès de l'état civil sénégalais au même titre que les nationaux.
Cet enregistrement vise surtout à régulariser le statut administratif de ces événements sur le territoire sénégalais. Les personnes assujetties sont astreintes à faire transcrire la naissance auprès de leur représentation diplomatique ou consulaire pour en assurer la reconnaissance dans leur pays d'origine.
La même démarche vaut pour le Sénégalais né à l'étranger et qui se fait déclarer dans les registres de l'état civil du pays hôte, dans la forme usitée par ce pays. Ces actes font foi et sont transcrits à l'état civil sénégalais.
Selon le dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGPH-2023), parmi les 18 126 390 individus résidents au Sénégal, 207 791 sont de nationalité étrangère, soit 1,1 % contrairement aux chiffres avancés par monsieur SARR. Enfin, il importe de préciser que la seule naissance au Sénégal ne confère pas de droit la nationalité sénégalaise.
En effet, pour être Sénégalais par le droit du sol, il faut être né au Sénégal d'un père né au Sénégal ou d'une mère née au Sénégal, conformément aux dispositions de l'article premier alinéa premier de la loi n° 61-10 du 7 mars 1961 déterminant la nationalité sénégalaise.
- La vente des actes d'état civil de Sénégalais aux étrangers
Parmi les thématiques les plus abordées par monsieur Sarr, figure la vente des documents d'état civil de Sénégalais aux étrangers.
Il faut rappeler que la tenue de l'état civil au Sénégal est soumise à un contrôle strict des autorités judiciaires, en l'occurrence le président du tribunal d'instance et le procureur de la République. D'abord, tout registre doit être coté et paraphe avant toute utilisation par le président du tribunal d'instance. Ensuite, le juge, conformément aux dispositions de l'article 35 du Code de la Famille, procède une fois par an, et chaque fois qu'il l'estime nécessaire, à la vérification des registres de l'état civil de l'année en cours en se transportant dans les différents centres de son ressort.
Il en est de même du procureur de la République qui, en vertu dudit article 35, est tenu, lors du dépôt des doubles des registres de l'état civil au greffe, de vérifier leur état
Il y a lieu, par ailleurs, d'informer que des procédures judiciaires de reconstitution des actes de l'état civil détériores ou disparus sont prévues par les textes en vigueur, qu'il s'agisse d'un acte isolé, d'un registre ou * des deux registres, quelle que soit la cause de la détérioration, destruction ou disparition (mauvaise conservation, incendie, intempéries, actes de vandalisme etc.). Cette reconstitution, selon le cas, se fait soit par la voie judiciaire, soit par la voie administrative (disparition des deux exemplaires d'un registre).
Il est indéniable qu'il peut y avoir des cas de fraudes dans notre état civil. Il convient toutefois de souligner qu'ils sont particulièrement le fait d'individus véreux qui, parfois, se font passer pour des officiers ou agents de l'état civil et attribuent, moyennant rémunération, de faux numéros de registre et d'acte d'état civil.
Les personnes bénéficiaires de ces actes fictifs, de bonne foi pour certaines, ne peuvent, en toute légalité, se voir délivrer des copies et extraits de leurs actes.
Les procédures judiciaires prévues par les textes en vigueur permettent aux véritables titulaires des actes de l'état civil d'être rétablis dans leurs droits.
Cette fraude documentaire, selon des données reçues de la Direction de l'Automatisation des fichiers (DAF), ne représenterait que 1,73% des actes reçus en vue de l'établissement de la carte nationale d'identité et 0, 37% de tous les extraits de naissance reçus.
- Un vaste chantier de digitalisation en cours pour faciliter et sécuriser l'accès à l'état civil
Suivant la vision de Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République du Sénégal, pour la dématérialisation des démarches administratives et sur instruction du Premier ministre Ousmane Sonko, le ministère de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement des Territoires, à travers le l'Agence nationale de l'Etat civil, est en train d'accélérer le processus de modernisation de l'état civil.
En effet, pour réduire la fraude documentaire, voire l'annihiler, l'Etat du Sénégal s'est inscrit dans une démarche de mise en place d'un système d'état civil performant, moderne, fiable, sécurisé et accessible, ceci notamment grâce à la digitalisation.
Le processus entamé a permis :
- la numérisation et de l'indexation de plus de vingt-millions (20 000 000) d'actes d'état civil et leur migration dans le Registre national de l'Etat civil
(RNEC), créé pour centraliser les données d'état civil de tous les Sénégalais, lesquelles sont stockées dans les datacenters de l'Etat. Le nouveau logiciel de gestion des faits d'état civil (LGEC) mis à la disposition de trois cent soixante (360) centres d'état civil interconnectés à l'intranet gouvernemental, donne accès au RNEC et permet aux officiers et agents d'enregistrer et de délivrer des actes en toute sécurité. A ce jour, plus de mille cent (1100) officiers et agents de l'état civil ont été formés à son utilisation ; garantissent la protection des données à caractère personnel, la fiabilité et l'authenticité des actes ;
- la sécurisation du système d'état civil digitalisé avec l'élaboration d'une Politique de Sécurité du Système d'Information de l'Etat Civil (PSSI-EC) et de la Stratégie de protection des données à caractère personnel de l'état civil. De même, l'implémentation de la signature électronique et du QR code dans le LGEC, ainsi que la traçabilité de toutes les opérations effectuées dans l'application, l'identification de leurs auteurs, assurée par l'attribution d'un compte individuel et d'identifiant propre à chaque agent intervenant,
- la création d'une plateforme d'offre de services aux usagers permettant à toute personne de demander en ligne, par un traitement rapide et sécurise, copie ou extrait de son acte d'état civil. Le lancement de la phase test est prévu bientôt, des communes pilotes déjà identifiées.
Ainsi, l'introduction de ces procédés informatiques sont aujourd'hui autant de moyens mis en œuvre par le Gouvernement pour faciliter l'accès des usagers à l'état civil mais aussi pour lutter efficacement contre la fraude documentaire.
En définitive, nous appelons à plus de retenue et de responsabilité dans les messages véhicules sur les réseaux sociaux qui visent à stigmatiser des communautés et attiser la haine envers les étrangers. Nous rassurons aussi les Sénégalais sur les efforts qui sont en train d'être faits par l'Etat pour sécuriser leurs données d'état civil, tout en les rendant plus accessibles pour eux."
PLUS DE 12 000 CARTES D’ÉLECTEUR NON ENCORE RETIRÉES À MBOUR
Plus de 12 000 cartes d’électeurs n’ont pas encore été retirées auprès des commissions de distribution du département de Mbour (Ouest), a appris l’APS du préfet, Amadou Diop.
Plus de 12 000 cartes d’électeurs n’ont pas encore été retirées auprès des commissions de distribution du département de Mbour (Ouest), a appris l’APS du préfet, Amadou Diop.
”Nous avons un stock de 12 088 cartes non encore retirées“, a notamment dit Amadou Diop.
Il a précisé que seules 217 cartes ont été distribuées depuis le début des opérations, le 13 octobre dernier.
Le département de Mbour compte 351 039 électeurs répartis dans 729 bureaux de vote et 219 lieux de vote, a renseigné encore l’autorité préfectorale.
Amadou Diop a par ailleurs assuré que toutes les dispositions sont déjà prises pour un bon déroulement du scrutin de dimanche.
”Le déploiement du matériel se fera au plus tard le samedi pour la commune de Mbour et le vendredi soir pour Joal“, a-t-il dit.
Il a indiqué que les forces de défense et de sécurité vont reconduire le dispositif habituel en période électorale pour assurer une couverture sécuritaire le jour du scrutin.
TOUTES LES DISPOSITIONS PRISES POUR UN SCRUTIN LIBRE, TRANSPARENT ET INCLUSIF
L’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour la tenue d’un scrutin ”libre, transparent et inclusif” dimanche sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger
L’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour la tenue d’un scrutin ”libre, transparent et inclusif” dimanche sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, a assuré vendredi le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Jean-Baptiste Tine.
‘’Toutes les dispositions nécessaires ont été prises et continuent de l’être pour la tenue d’un scrutin libre, transparent et inclusif le dimanche aussi bien sur l’ensemble du territoire national qu’à l’étranger’’, a-t-il dit lundi au cours d’une rencontre avec des journalistes.
‘’A ce jour (vendredi), tout le matériel électoral et les documents électoraux ont été mis à la disposition des autorités administratives, diplomatiques et consulaires’’, a-t-il fait remarquer.
‘’Depuis le 21 octobre dernier, le matériel électoral, les bulletins de vote ainsi que les documents électoraux de l’étranger ont été conditionnés et mis à la disposition des prestataires retenus pour leur expédition auprès des représentations diplomatiques et consulaires’’, a souligné le général Tine.
‘’Tous les signaux augurent d’une bonne organisation matérielle pour aboutir à des élections avec zéro contestation’’, a insisté le ministre de l’Intérieur.
Evoquant le volet financier de cette opération électorale, M. Tine a fait savoir que ‘’l’Etat a pu mobiliser le budget nécessaire pour le financement des élections malgré le nombre important des listes en compétition.
Au total 41 listes sont en compétition pour les élections législatives anticipées du 17 novembre.
‘’Ce nombre important est lié à la non application du filtre du parrainage pour les élections législatives anticipées conformément à la décision du Conseil constitutionnel’’, a rappelé Jean-Baptiste Tine.
Le ministre de l’Intérieur est revenu sur les cartes d’électeur non encore retirées au niveau des commissions départementales de distribution. ‘’Le stock à distribuer sur le territoire national s’élevait à 278.736 cartes au démarrage du processus électoral’’, a-t-il rappelé.
‘’A la date du 08 novembre 2024, 16.660 cartes ont été retirées, soit 5,9%. Le nombre de cartes restant à distribuer est estimé à 262.076, soit 94,02%’’, a renseigné le ministre de l’Intérieur.
Il a rappelé qu’une stratégie de communication et de sensibilisation a été déroulée à travers les médias pour inciter les Sénégalais à retirer leur carte d’électeurs avant le jour du scrutin.
Plus de 7,3 millions de Sénégalais sont appelés aux urnes dimanche pour renouveler les 165 sièges de l’Assemblée nationale. Ils sont répartis dans 7 048 lieux de vote et 16 440 bureaux de vote à travers le territoire national et à l’étranger.
par Oumou Wane
FIN DES ACCORDS DE PECHE : BON VENT !
Le poisson devient de plus en plus rare de nos jours. Nos pêcheurs font des milliers de kilomètres pour des captures dérisoires. Ils sont confrontés aux dangers de la haute mer et ils y laissent parfois leur vie
Ce dimanche 17 novembre, en même temps que les Sénégalais éliront leur nouvelle Assemblée nationale, les bateaux européens cesseront de pêcher dans la zone économique exclusive du Sénégal.
Aucune relation entre les deux événements, j’en conviens, mais permettez-moi de voir dans cette coïncidence du calendrier, un symbole et même un symbole heureux : le temps des bascules !
Si l’Afrique veut se décoloniser enfin, elle doit sortir des tutelles dans lesquelles on l’a installée.
Tout à fait sincèrement, je ne suis pas une spécialiste de la pêche ni des ressources halieutiques, et je découvre, comme nous tous, que les bateaux battant pavillon européen cesseront de pêcher dans les eaux sénégalaises à partir de dimanche soir après le non-renouvellement d'un accord entre Bruxelles et Dakar.
L'accord en vigueur avec l'UE arrivant à expiration dimanche soir à minuit ne sera pas prolongé et je ne peux pas m’empêcher d’y voir là une bonne nouvelle. L’Union européenne s’est précipitée d’annoncer la fin de l’accord pour se donner bonne figure, mais elle savait ce qui l’attendait avec les nouvelles autorités au pouvoir au Sénégal et d’ailleurs la ministre des Pêches Fatou Diouf a dénié à l'UE l'initiative de la fin de l'accord. "L’État n’était pas encore dans une logique de négocier", dit-elle dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
Officiellement : "Il ne serait pas cohérent pour l'Union européenne, qui a une politique de tolérance zéro à l'égard de la pêche INN (illicite, non déclarée et non réglementée) de renouveler un accord avec des pays qui ont été notifiés de ce type de difficultés".
Est-ce encore les mêmes poncifs qui reviennent dès qu’il s’agit de penser l’Afrique : continent de précarité, peuples sans histoire, tribalisme, misère, famine ?
Selon Jean-Marc Pisani, l’ambassadeur de l’Union Européenne pour notre pays, le Sénégal a encaissé 10 milliards F CFA en cinq ans. Ce qui correspond, d’après l’économiste sénégalais Magaye Gaye à une enveloppe annuelle dérisoire qui représente « à peine 2 % du budget du ministère de la Pêche du Sénégal ».
Le poisson devient de plus en plus rare de nos jours. Nos pêcheurs font des milliers de kilomètres pour des captures dérisoires. Ils sont confrontés aux dangers de la haute mer et ils y laissent parfois leur vie. Des accrochages avec des chalutiers sont fréquents, qui n’hésitent pas à renverser les pirogues dans leur sillage. Combien de pêcheurs sénégalais ont opté pour l’émigration au péril de leur vie ?
Non honnêtement, après quatre siècles d’humiliation et d’exploitation, l’Afrique doit reconquérir et revaloriser ce qui avait été mis à mal par les nations européennes.
Je me souviens, un président de la République française, avait avancé ici au Sénégal en 2007 que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire ». Et bien, le Sénégal, est aujourd’hui un modèle pour tout le continent et poursuit son chemin dans l’Histoire.
Plus que tout autre continent, l’Afrique et ses matières premières, fut la proie des colonisateurs et parfois le demeure aujourd’hui encore. Ce matin je lisais dans Médiapart qu’une entreprise française « éthique et équitable » abandonnait ses brodeuses sénégalaises sans autre forme de procès.
En effet, la CSAO, que nous connaissons bien, aurait fait travailler des dizaines d’ouvrières sénégalaises sans aucun contrat de travail. Lorsqu’un de ses ateliers a fermé, les travailleuses n’ont donc obtenu aucun dédommagement. L’entreprise estime qu’il s’agissait d’artisanes indépendantes.
Je veux rendre hommage à ces femmes et je demande à nos autorités de se pencher sur toutes ces formes d’inégalités, afin de remettre à l’honneur la juste valorisation et préservation des savoir-faire sénégalais.
Et pour revenir à nos pêcheurs, je félicite l’État sénégalais, qui tient ses promesses envers ses concitoyens. Nul doute que secteur après secteur le Sénégal confirmera qu’il est bien l’une des figures de proue du mouvement d’émancipation en Afrique.
Par Mbagnick DIOP
AUX URNES CITOYENS !
Après demain, dimanche 17 novembre 2024, vous serez nombreux à vous aligner devant les bureaux de vote d’ici et d’ailleurs, pour élire 165 députés censés substituer la souveraineté à la soumission
Après demain, dimanche 17 novembre 2024, vous serez nombreux à vous aligner devant les bureaux de vote d’ici et d’ailleurs, pour élire 165 députés censés substituer la souveraineté à la soumission. Aurez-vous l’embarras du choix face aux piles de bulletins confectionnés à l’effigie d’hommes et de femmes qui vous déclarent leur flamme ?
Le soubassement de votre choix ne doit pas être tracé à la dimension des photos et des professions de foi qui sentent le soufre. Quand vous accéderez dans l’isoloir, bulletins en main, pensez aux Sénégalais dont le sort doit être la préoccupation fondamentale de l’Assemblée Nationale. C’est une lapalissade que de vous rappeler les mensonges statistiques, les détournements de deniers publics, les répressions policières barbares du passé, les investissements inadéquats sur fond d’enrichissement illicite, tant du point de vue de leur montage financier que des chantiers inachevés dont les maîtres d’œuvre sont notoirement reconnus comme des escrocs. Ou alors, des voleurs d’Etat qui ne perdent rien pour attendre. Les scandales qui illustrent leur veulerie sont révélateurs d’un faisceau de corruption à des niveaux insoupçonnés.
Eu égard à autant de méfaits, votre main ne doit guère trembler pour introduire dans l’enveloppe et l’urne le bulletin qui correspond le mieux aux aspirations des citoyens sénégalais.
Le principe de la souveraineté nationale à bien des égards doit être à la fois la boussole et le flambeau qui aideront à sortir le Sénégal des ténèbres.
Le peuple en a assez d’une petite Assemblée nationale où des députés sans consistance, totalement inféodés à l’exécutif, votent des lois qui sont aux antipodes des intérêts vitaux du Sénégal. Le temps des scandales financiers et de la routine dans les choix économiques doit être à jamais révolu.
Place alors à une Assemblée Nationale forte de l’intelligence des députés, suffisamment imbus du caractère exigeant de leurs mandants, pour un Sénégal gouverné dans la paix, la justice, l’intégrité et l’ambition sur la voie du développement économique durable.
UNE CAMPAGNE ELECTORALE DE DENONCIATIONS, DE PROGRAMMES ET DE REGLEMENTS DE COMPTES
C’est le clap de fin ! La campagne a été longue. Très longue même ! Du Sénégal des profondeurs à Dakar, la capitale des enjeux, la campagne a tenu toutes ses promesses.
La campagne électorale pour les Législatives anticipées s’achève ce vendredi à minuit. Elle a été marquée par des affrontements et des stratégies opposées entre les principaux partis. Alors que Pastel a rassemblé des foules et multiplié les critiques contre le bilan du régime précédent, Sàmm Sa Kàddu a opté pour une « campagne de tension » en réponse. Pendant ce temps, Jàmm Ak Njarin, Tàkku Wàllu Sénégal et Senegal Kese se sont démarqués par une approche plus modérée, centrée sur le débat d’idées. Retour sur une campagne mouvementée sur fond de rivalités sanglantes, d’échanges de civilités et d’ambitions politiques.
C’est le clap de fin ! La campagne a été longue. Très longue même ! Du Sénégal des profondeurs à Dakar, la capitale des enjeux, la campagne a tenu toutes ses promesses. Ce qui devait être un moment solennel pour décliner un programme s’est parfois transformé en règlement de comptes. Si la plupart des candidats, comme ceux des coalitions Jàmm Ak Njarin et Tàkku Wàllu, ont mené une campagne globalement paisible, la bataille verbale et parfois physique entre Pastef et Sàmm sa Kàddu a jeté une ombre sur cette période électorale.
Pastef, l’affluence des foules
L’aura du Pastef est loin de s’estomper. Depuis la dernière présidentielle 2024, le parti des patriotes a confirmé sa dynamique populaire. Après six mois au pouvoir, le capital de sympathie pour le chef «insubmersible» du Pastef demeure intact, même si le quotidien des Sénégalais reste difficile. De Ziguinchor à Mbacké, en passant par la banlieue dakaroise, le Pastef attire des foules. Ousmane Sonko, fidèle à son tempérament de «showman», enflamme les masses humaines avec un objectif clair : les convaincre à soutenir son projet.
Durant la première phase de la campagne, les patriotes ont axé leur discours sur le bilan économique négatif laissé par le régime de Macky Sall, cherchant à discréditer son rival Amadou Bâ, leader de la coalition Jàmm Ak Njarin, et la coalition Tàkku Wàllu Sénégal. Dans sa démarche de dénonciation, Ousmane Sonko est allé jusqu’à annoncer la découverte de 1000 milliards dans un compte bancaire, sans toutefois fournir de détails. Simple déclaration de campagne ou vérité ? Cette déclaration a suscité un tollé et des experts ont exprimé leur scepticisme. En politique, tous les moyens semblent bons pour déstabiliser ses adversaires ! Sur cette lancée, Sonko a même appelé Amadou Bâ à un débat télévisé. Une initiative vite stoppée par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) dirigé par le Président Mamadou Oumar Ndiaye. Pourtant, certains y voient un progrès pour la démocratie sénégalaise, tandis que d’autres estiment que cela vise à éclipser les autres candidats.
Sàmm Sa Kàddu : Une campagne de tension !
Dirigée par Barthélémy Dias, la coalition Sàmm Sa Kàddu s’est distinguée par une «campagne de tension» pour tenter de freiner l’élan électoral du Pastef. Cette stratégie, qui avait déjà porté ses fruits pour Ousmane Sonko face à Macky Sall, a été reprise par Dias pour surpasser les patriotes sur leur propre terrain. A chaque caravane constat-et-on, les leaders de la coalition incarnée par Barthelémy Dias, Bougane Gueye Dany et Anta Babacar Ngom n’ont pas hésité à critiquer sévèrement la gouvernance de Sonko-Diomaye. Des piques qui ont provoqué des réactions vives de l’aile dure du Pastef qui a même accusé des militants de Sàmm Sa Kàddu d’avoir incendié leur propre siège à Dakar.
Cette méthode d’attaque directe contre le Pastef a permis à Sàmm Sa Kàddu de gagner la sympathie…médiatique. La rivalité avec le Pastef a cependant failli dégénérer, notamment lors de l’arrestation de Bougane Guéye Dany à Tambacounda. Les invectives entre les deux camps se sont intensifiées, et les affrontements sont devenus fréquents, malgré les mises en garde du président de la République Bassirou Diomaye Faye.
Le mano à mano évité de justesse !
Alors que Ousmane Sonko avait fait sa première phase de campagne une dénonciation des malversations du régime de Macky Sall. La coalition Sàmm sa Kàddu est entrée dans la danse pour s’illustrer. Tout a commencé à Tambacounda lors de l’arrestation de Bougane Guèye Dany. Les menaces et les invectives proférées face aux militants de Pastef sont un tournant dans la campagne électorale. C’est le début de la bataille des mots. Les déclarations incendiaires fusent de toutes parts. Les attaques de caravanes se multiplient. De Dakar à Koungheul, les affrontements sont monnaie courante. La tension a atteint un nouveau sommet avec l’agression des commerçants de Saint-Louis par l’inter-coalition Tàkku Wàllu et Sàmm Sa Kàddu. En réponse, Sonko a encouragé ses partisans à «se venger», ravivant le slogan «Gatsa-gatsa» (la loi du Talion).
Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique dit avoir « été informé qu’en dépit de toutes les dispositions prises pour permettre une campagne électorale apaisée, certains acteurs nourrissent des projets d’actes de violence et de sabotage contre des caravanes et d’autres activités organisées par des listes concurrentes». Le cortège de Sàmm Sa Kàddu est arrêté à Thiès le mardi par des éléments de la police. Ils ont passé au peigne fin tous les véhicules et procédé à quelques arrestations. Ce qu’a d’ailleurs dénoncé Abdou Mbow de la coalition Takku Wallu. « Je voudrais condamner cette tentative d’intimation orchestrée par le pouvoir en place et son chef Ousmane Sonko à l’endroit des opposants politiques. C’est une injustice, une intimidation, mais aussi une violation grave des libertés garanties par notre Constitution. Tous les candidats ont le droit de battre campagne librement. Les problèmes dans l’arène politique ne se règlent pas par procuration. Ousmane Sonko, aujourd’hui, a peur et n’a rien d’autre à faire qu’à se réfugier derrière la police pour régler des comptes politiques », a-t-il fulminé. Plusieurs responsables de Pastef montent alors au créneau pour rivaliser d’ardeur dans la surenchère verbale. Fadilou Keita, directeur de campagne de Pastef, s’est fendu d’un post : «Barthélémy Dias ne battra plus campagne dans ce pays », écrit-il. Amadou Ba, député Pastef selon qui, « l’Etat est fort et va mettre fin aux dérives des nervis ». Selon lui, « l’opposition abat sa dernière arme : la violence ». Des militants patriotes se regroupent alors devant la mairie de Sacré-Cœur Mermoz. La tension monte... Les appels au calme se multiplient. Mardi dernier, l’hécatombe a failli se produire. Fort heureusement, le chef du parti Pastef a appelé ses militants à la retenue. La hache du « Gatsa-Gatsa » est ainsi enterrée. Un état de fait qui n’a pas empêché des milliers de patriotes de se défouler sur l’avenue Bourguiba à quelques mètres du domicile du maire de Dakar Barthélemy Dias barricadé par les forces de l’ordre. Dans une émission télévisée, Dias a souligné que des malintentionnés voulaient « mettre le feu à son domicile ».
Jàmm ak Njarin et Senegaal Kesé : la voix de la modération !
Malgré le climat tendu, Amadou Bâ, leader de Jàmm Ak Njarin, a mené une campagne paisible, centrée sur les idées et les préoccupations économiques, notamment le chômage et l’emploi des jeunes. Bien qu’allié à Sàmm Sa Kàddu dans certains départements, il a évité de s’engager dans les invectives, préférant dénoncer la violence. Cette posture lui permet de se présenter comme une alternative modérée. Aux côtés d’Amadou Bâ, la coalition Senegaal Kesé a également mis en avant les débats d’idées, se démarquant par son appel au calme et à la responsabilité. La liste des Nationalistes, dirigée par Tahirou Sarr, a mené une campagne très suivie sur les réseaux sociaux. Surfant sur le nationalisme et le souverainisme, son discours est apprécié par certains Sénégalais. Les résultats de cette formation politique seront à suivre avec attention.
Alors que les tensions ont marqué la fin de la campagne, l’issue de cette élection pourrait redéfinir durablement l’échiquier politique sénégalais. Le choix des électeurs, entre ferveur populaire, stratégies d’opposition musclées et appels au calme, déterminera non seulement les résultats, mais aussi l’avenir du dialogue politique au Sénégal.
Dimanche prochain, le Pastef va-t-il rempiler ?
Par El hadji NDIAYE
NON À L’APOLITISME DES INTELLECTUELS
Le Pastef, parti somme toute, hybride s’écarte progressivement de son engagement de transformation sociale, voire systémique. Nous avons besoin de penseurs, de leaders d’opinion et de personnalités publiques défenseurs des intérêts du pays
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » - Gramsci.
Antonio Gramsci, dans ses Cahiers de prison, théorise le rôle fondamental des intellectuels dans la reproduction et la consolidation des idéologies dominantes. Cette conception veut que les intellectuels ne soient pas de simples observateurs passifs, mais des acteurs investis de la mission de défendre et promouvoir les intérêts de leur classe sociale. Qu’ils soient organiques ou traditionnels, ils deviennent les piliers de la cohésion idéologique qui soutient le pouvoir en place, incarnant ainsi les aspirations et la vision du groupe social dont ils émanent.
On peut se demander si cette conception gramscienne n’a pas été finement exploitée par le Pastef qui, avant même son accession au pouvoir, avait saisi l’importance du rôle des intellectuels organiques pour forger une idéologie propre. Au point que ses idées populistes, autrefois dissidentes, sont devenues hégémoniques dans le débat public sénégalais. Ce parti a su imposer un ensemble de concepts creux tels que “souveraineté”, “rupture”, “système”, “projet”, “transformation systémique”, qui se sont ancrés dans les esprits comme autant d’objectifs collectifs pour un changement radical de l’avenir de notre pays. Portées par le désenchantement face aux graves manquements du régime Benno Bokk Yakar, ces idées sont parvenues à capter le mécontentement populaire exacerbé par l’augmentation du coût de la vie, la montée des inégalités, le manque d’emplois, les scandales financiers, la violation des libertés et la persistance des pratiques clientélistes. En mobilisant une cohorte d’intellectuels, Pastef a œuvré à l’élaboration d’une vision alternative appelée « le projet » et à la mise en place d’une contre-hégémonie qui, jusqu’à mars 2024, semblait pour 53% des électeurs sénégalais, répondre aux attentes du peuple en quête de justice, de transparence et de… rupture.
Mais, à l’épreuve des faits, l’exercice du pouvoir a mis en lumière les carences du Pastef, révélant les contradictions entre ses idéaux et ses pratiques. À rebrousse-poil de ses promesses de campagne, ce parti, somme toute, hybride s’écarte progressivement de son engagement de transformation sociale, voire systémique du Sénégal. Les reniements, le recours au clientélisme politique, l’adoubement des transhumants , les présumés scandales et les difficultés économiques ont anéanti la confiance et l’élan populaire dont Pastef jouissait. Il s’en est suivi une érosion progressive de la crédibilité de ceux qui se voulaient les porteurs d’un changement radical, laissant dans leur sillage des craintes quant à leur capacité à gérer un État.
Dès lors, il revient aux intellectuels (enseignants, artistes, leaders religieux, influenceurs) habituellement perçus comme « neutres » et souvent apostrophés de la pire des manières par les patriotes de se muer en intellectuels organiques, engagés dans la défense des intérêts supérieurs de la nation sénégalaise. « Vivre signifie être partisans », écrivait Gramsci. Le Sénégal d’aujourd’hui a besoin de penseurs, de leaders d’opinion et de personnalités publiques qui défendent et promeuvent les intérêts de notre pays. Ces hommes et femmes doivent s’engager au-delà de la sphère purement intellectuelle, en participant activement aux luttes sociales et en œuvrant à la construction d’une nouvelle vision qui répond aux aspirations et valeurs de la société sénégalaise, afin de contrebalancer l’hégémonie exercée par le pouvoir actuel, lequel n’hésite pas à manipuler l’opinion publique et à réprimer toutes voix dissidentes.
Face au populisme ambiant et aux menaces, il est nécessaire de réinsuffler dans la conscience collective les valeurs essentielles du « vivre-ensemble », de ramener les repères culturels et moraux qui se sont effrités sous la pression d’un pouvoir orienté vers les intérêts d’un groupe au détriment du peuple. Il faut proposer une vision du Sénégal fondée sur la solidarité, la probité, l’intégrité et la vérité, qui rappelle que tout développement se doit d’être inclusif et respectueux des attentes de tous les citoyens.
Ainsi, la mobilisation des masses ne suffit plus. Cette « guerre de mouvement », certes très importante, doit être complétée par une « guerre de position » sur les plans éducatif, culturel et médiatique, laquelle s’inscrit dans la durée. Elle se joue sur le terrain des idées et ses acteurs sont les intellectuels. Afin de protéger l’identité nationale, il est indispensable de mettre en œuvre une vision fondée sur les besoins réels du Sénégal. Il y va du salut de notre nation. Il revient donc aux intellectuels de concevoir une contre-hégémonie qui dépasse une simple opposition mécanique aux slogans populistes. Cette contre-hégémonie doit offrir une vision inclusive, durable, orientée vers la justice sociale, l’émergence économique et respectueuse des identités culturelles spécifiques au Sénégal. C’est le moment du sursaut afin de produire et structurer une voie porteuse de renouveau et de cohésion, pour restaurer la confiance collective et garantir au Sénégal un avenir stable et prospère.
*ELHADJI NDIAYE
UN SCEPTIQUE DES VACCINS PRESSENTI À LA SANTÉ AMÉRICAINE
Trump a choisi Robert F. Kennedy Jr, pour diriger le Département de la Santé. Un choix qui alarme déjà la communauté scientifique, le candidat étant connu pour avoir diffusé de fausses infos sur les vaccins et contesté des pratiques médicales établies
(SenePlus) - Donald Trump, président élu des États-Unis, a annoncé jeudi 14 novembre, son intention de nommer Robert F. Kennedy Jr. à la tête du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS). Une nomination qui soulève déjà de vives inquiétudes dans le milieu médical.
Sur son réseau social Truth Social, Trump affirme que Kennedy "restaurera les agences de santé de la nation selon les traditions de la recherche scientifique de référence", avec pour mission de "rendre l'Amérique à nouveau grande et en bonne santé". De son côté, Kennedy promet de "libérer les agences du carcan des entreprises" pour permettre aux Américains de "redevenir le peuple le plus sain de la Terre".
Pourtant, cette nomination potentielle suscite de fortes réserves. Le Dr Richard E. Besser, ancien directeur par intérim du CDC, cité par le New York Times (NYT), estime que la présence de Kennedy à ce poste "représenterait des risques incroyables pour la santé de la nation". La sénatrice démocrate Patty Murray va plus loin, qualifiant ce choix de "catastrophique" et "extrêmement dangereux".
Les inquiétudes se focalisent notamment sur les positions controversées de Kennedy en matière de santé publique. Le quotidien new-yorkais rappelle qu'il a diffusé de fausses informations sur les vaccins, s'est opposé à la fluoration de l'eau, a promu le lait cru malgré les avertissements de la FDA, et soutenu l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 après que son autorisation d'urgence a été révoquée.
S'il est confirmé, Kennedy dirigerait un département de 80 000 employés répartis dans 13 divisions opérationnelles gérant plus de 100 programmes. Ces agences régulent notamment l'alimentation et les médicaments, décident des remboursements Medicare et Medicaid, et supervisent la recherche médicale sur des maladies comme le cancer et Alzheimer.
La confirmation de Kennedy par le Sénat reste incertaine. Si certains républicains, comme le sénateur Tommy Tuberville, soutiennent sa nomination, d'autres, comme la sénatrice Susan Collins, expriment des réserves. "Je trouve certaines de ses déclarations alarmantes", confie-t-elle au New York Times.
Ces derniers mois, Kennedy a modifié son discours, se concentrant davantage sur ce qu'il appelle "l'épidémie de maladies chroniques" et sur la nutrition. Le Dr Anand Parekh, cité par le journal, se dit "agréablement surpris" de voir Kennedy mettre l'accent sur la nutrition plutôt que sur ses thèmes habituels concernant les vaccins.
Mais la Dr Mandy Cohen, directrice du CDC, exprime son inquiétude au New York Times : "Même sans changer une seule réglementation ou directive, la diffusion de désinformation depuis une position de pouvoir est préoccupante."