Situé sur la route des Niayes, précisément au croisement Tivaouane Peulh, l’«Hôpital traditionnel de Keur Massar» déparait par rapport aux structures classiques de prise en charge des maladies au Sénégal. Là, le maître mot est médecine traditionnelle et phytothérapie. Immersion dans un univers où les soins, les médicaments, les plantes se combinent dans un cocktail atypique.
Ce samedi matin, ce n’est pas le grand rush au service d’accueil. La clientèle se fait rare contrairement aux autres jours de la semaine. Plusieurs affiches sont postées sur les tableaux qui relatent l’histoire de la création du centre. Dans les rayons sont exposées des publications sur la médecine traditionnelle Africaine. Elles vantent les bienfaits de la médecine africaine dans la lutte contre certaines maladies comme la lèpre, Lyme, l’asthme. Mais elles retracent aussi l’histoire de la création du site des lépreux. La rue qui traverse le centre est très fréquentée par les habitants des quartiers riverains, notamment ceux de la cité gendarmerie et ceux de la « cité hôpital traditionnel de Keur Massar ». Ils empruntent cet axe pour prendre les bus Tata, les cars Ndiaga Ndiaye afin de rallier le centre-ville de la capitale Dakar. « Ce domaine appartient à l’Etat du Sénégal.
Toutefois, le domaine de HTK n’a pas été épargné par la pression foncière. Auparavant, il était à 80 ha mais aujourd’hui, il fait moins de 4 ha », nous affirme un responsable du centre. A quelques mètres du portail, une case, contiguë à la pharmacie fermée, porte le nom de Denis Guichard, et sert de service d’accueil des malades et leurs accompagnants. Les fiches de consultation sont établies par la responsable. Elle assure la vente des tickets de consultation, l’orientation des malades et reçoit les appels téléphoniques. Le prix du ticket est à 1000 F Cfa. La responsable du service accueil nous précise cependant : « Les gens font la confusion entre le grand hôpital de Keur Massar et l’hôpital traditionnel de Keur Massar. Nous avons reçu plusieurs appels alors que ces personnes voulaient s’adresser à l’hôpital moderne de Keur Massar. Nous leur précisons qu’ils se sont trompés de numéro puisque, nous, on est l’hôpital traditionnel de Keur Massar. Cela arrive fréquemment ».
CONSULTATIONS A RISQUE
Le troisième bâtiment en face du laboratoire abrite les salles de consultation. Celles-ci sont équipées de lits et de chaises. Une fois que le malade a pris place, le phytothérapeute lui donne un pot dans lequel il va respirer. Le produit que l’on inhale est très piquant, plus que l’oignon. Le phytothérapeute demande alors au patient ce qu’il ressent. Les réponses du malade permettent à Mr Djiby Ba d’établir le diagnostic. Au cours de cette séance, le patient vomit. C’est le produit qu’il inhale qui provoque des vomissements. Interrogé sur la nature du produit inhalé, Mr BA estime : « c’est un secret que je ne peux révéler. Une chose est sûre, c’est un produit fait à base de plantes ». Sûr de son travail et de sa méthode, il nous avoue alors : « J’ai récusé plusieurs diagnostics faits par les médecins. Les maux de ventre, lyme qui est un palu chronique. Car, ces pathologies pouvaient être traitées dans un délai de 15 jours. Donc, si le malade ne guérit pas, il n’y a l’ombre d’aucun doute, c’est que le diagnostic du médecin pose problème », avance le phytothérapeute et coordonnateur de l’hôpital. Au minimum, 15 personnes se font consulter par jour à l’hôpital traditionnel. La médecine traditionnelle est l’ultime recours pour ces malades qui ont fait le tour des hôpitaux sans trouver de remède à leur mal. Autre raison invoquée : les factures des soins trop chères qui les obligent à changer de lieu pour se faire traiter. Car les tradipraticiens proposent des prix qui sont à la portée de toutes les bourses. Par contre, les résultats de la médecine traditionnelle sont mitigés. Pis, le risque d’un faux diagnostic est élevé. « Il y a des tradipraticiens qui s’évertuent à interpréter des bilans médicaux réalisés dans les structures hospitalières : Fann, Aristide le Dantec etc… », nous révèle un malade rencontré devant l’enseigne de l’hôpital. Le coordonnateur du centre rejette cependant toutes ces accusations. « On voit tout dans notre métier», indique le patron du centre « le travail d’un médecin est différent de celui d’un tradipraticien. Il est évident qu’un phytothérapeute ne peut se substituer à un médecin».
LE JARDIN BOTANIQUE SINISTRE
Les pertes recensées au jardin botanique ont été considérables avec l’hivernage. Plus de « 50 espèces végétales sont détruites par les eaux pluviales qui ont envahi tout le périmètre de l’hôpital.», révèle le phytothérapeute. Et d’indiquer : « Nous avions planté divers végétaux pour la fabrication de produits pour soigner des maladies comme le diabète, l’hémorroïde, les troubles de la mémoire entre autres. Les inondations enregistrées l’année dernière ont occasionné la mort beaucoup d’espèces végétales. Il s’agit des alovera pour la lutte contre les bactéries, les filaos anti-douleur, les Law Sonia ( henné), antibiotique désintoxifiant ainsi que l’eucalyptus qui soigne les difficultés respiratoires comme l’asthme, le rhume etc. »
ABSENCE DE LOIS SUR LE CONTROLE DES PRODUITS ET DU PERSONNEL
En ce qui concerne la certification du laboratoire de recherche et de production, le phytothérapeute explique que le laboratoire national de contrôle des médicaments « a refusé que nos produits soient testés là-bas. Car, les dispositions en vigueur ne permettaient pas cela. Dans les pays comme Burkina, le Mali, la médecine traditionnelle est reconnue. Nous avons des dépôts de médicament en France, précisément dans les Vosges ». . Et Mr Djiby Ba, responsable de l’ex-centre de soins anti lépreux de Keur Massar appelé aujourd’hui hôpital traditionnel, créé sous l’égide de l’association « Rencontre des médecines » de soutenir qu’ «au Sénégal, la médecine traditionnelle n’est pas reconnue mais elle est tolérée. Le bâtiment qui fait face à la salle de consultation quand on se dirige vers la sortie principale abrite l’unité de production de médicaments et le « labo de recherche ». Pour obtenir des extraits des plantes, on fait bouillir leurs feuilles, écorces à l’aide d’une cuisinière. Le visiteur manque d’étouffer à cause de la forte chaleur ambiante. Samba Talla, préparateur, est en train de mettre sous emballage des produits. Sur les sachets ou les flacons, on peut lire le nom du médicament, la date fabrication et sa péremption. « Chaque produit coûte 1000 F Cfa. Le protocole paye un peu plus cher 10 000 FCfa », révèle Madame Ba, la gestionnaire de la pharmacie. Et de préciser que « Le protocole présente des avantages pour le malade. En ce sens que s’il est victime de plusieurs pathologies, il peut guérir sans problème ». Pour le « Dr Djiby Ba de Htk » comme l’appellent certains malades à travers des mails qu’ils lui envoient. Les résultats sont globalement satisfaisants. « Nous avons guéri plusieurs malades. Ceux qui sont en Europe nous envoient souvent des mails pour nous informer de l’évolution satisfaisante de leur état de santé», a-t-il révélé. Et de plaider, face à l’accès aux médicaments qui demeure un véritable casse-tête pour les populations, au renforcement de la confiance envers la médecine traditionnelle. Et cela d’autant plus dans nos pays, « 53% des sénégalais n’ont pas accès aux médicaments essentiels », comme l’avait révélé feu le Dr Issa Mbaye Samb, ministre de la Santé d’alors. Qui plus est, selon le coordonnateur de l’hôpital traditionnel, « l’Organisation mondiale de la santé relève que 80% de la population africaine fait recours à la médecine traditionnelle». D’où la nécessité pour lui de « légaliser » l’exercice de cette profession.
LA DG OMS -AFRIQUE A DAKAK DU 2 AU 7 PROCHAIN
La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, Dr Moeti Matshidiso, entame lundi un séjour d’une semaine à Dakar pour prendre part au Forum Galien
Dakar, 29 sept (APS) – La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, Dr Moeti Matshidiso, entame lundi un séjour d’une semaine à Dakar pour prendre part au Forum Galien, placé cette année sous le thème ‘’ « Maladies non transmissibles : l’Afrique dans la lutte ».
Le Dr Matshidiso répond ainsi à une invitation du Professeur Awa Marie Coll Seck, présidente de l’Association Galien Afrique, précise un communiqué du bureau pays de l’OMS.
L’honneur lui est ainsi faite d’être ‘’l’hôte de marque’’ de ce forum en sa qualité de co-présidente du panel de discussions sur les maladies non transmissibles (MNT). Placé sous le thème ‘’Approche multisectorielle de la prévention des MNT’’, ce panel se tiendra le 6 octobre.
Cette année, ‘’pour la sixième fois consécutive, le Forum Galien aura lieu sur le sol sénégalais et fera de Dakar la capitale africaine de la santé, de l’innovation et du leadership des femmes et des jeunes’’, souligne le communiqué.
« Maladies non transmissibles : l’Afrique dans la lutte » est le thème central de l’édition 2023 du Forum Galien.
Le communiqué rappelle que ‘’le Prix Galien est décerné depuis 50 ans et est l’équivalent du prix Nobel de l’innovation pharmaceutique’’.
Depuis la première édition en 2018, le Galien Forum Afrique œuvre au renforcement de la recherche et du développement durable par le partage d’expériences face aux enjeux majeurs de santé publique.
Au cours de son séjour en terre sénégalaise, la Directrice régionale de l’OMS sera reçue par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Elle visitera ‘’le centre de gestion logistique des urgences sanitaires de Diamniadio le 4 Octobre 2023’’.
La construction du hub logistique pour l’Afrique de l’Ouest est en cours et se veut un centre de référence pour la prévention, la préparation, la détection, et la réponse rapide aux urgences de santé publique.
L’OMS appuie ‘’le Sénégal pour en faire un pôle d’excellence régional, qui couvrira 17 pays d’Afrique de l’Ouest, plus l’Algérie et la Mauritanie’’.
Ce pôle ‘’remplira deux fonctions essentielles, à savoir améliorer la coordination régionale des urgences en servant de bras opérationnel au programme de préparation et de riposte aux situations d’urgence de l’OMS’’.
TIVAOUANE PRONE UN RETOUR AU MODELE PROPHETIQUE
Perte de valeurs, islamisme radical, paix dans le monde… le Khalife général des Tidianes invite tout le monde à garder sa foi, en l’abreuvant des enseignements du Prophète Mouhamed
Le Mawlid an-Nabawi ou Gamou, commémorant la naissance du Sceau des Prophètes, édition 2023, a vécu la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 septembre. A Tivaouane, l’une des plus grandes cités religieuses de convergence de fidèles, au Sénégal, pour célébrer l’événement, le retour aux enseignements du Prophète Mouhamed (Psl) a été prodigué comme la seule façon de se protéger contre l’Islam radicale prônée par certains. La cérémonie officielle de l’édition de cette année du Gamou de Tivaouane tenue avant-hier, mercredi 27 septembre, a été l’occasion pour le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, et le chef religieux, Serigne Mansour Sy Dabakh, d’appeler les fidèles, venus en masse pour l’occasion, à se conformer à ce modèle.
L e ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a annoncé avant-hier, mercredi 27 septembre 2023, lors de la cérémonie officielle du Gamou de Tivaouane, que le président de la République, Macky Sall, veut construire un musée du Prophète Mouhamed (Psl) au Sénégal, en inspiration d’une réalisation saoudienne. Venu présider cette rencontre qui marque l’instant solennel du Maouloud (Gamou), commémorant la naissance du Sceau des Prophètes, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les enseignements d’El Hadji Malick Sy (Mawdo) notamment en relation avec la vie du Prophète Mouhamed (Psl). Antoine Diome a servi un discours qui a conquis les cœurs des fidèles Tidianes venus assister à la cérémonie officielle.
Dans son allocution, le ministre de l’Intérieur a aussi loué l’Islam confrérique du Sénégal. Sur ce point, il a rappelé le devoir de chaque citoyen de s’ériger en rempart contre toutes les menaces du modèle islamique sénégalais. A la suite d’Antoine Diome, Serigne Mansour Sy Dabakh a retransmis le message du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour. Le chef religieux a notamment souligné «l’importance de préserver la paix dans le monde, en transmettant le message de l’Islam». Mieux, au nom du Khalife général des Tidianes, le guide religieux a relevé : «Rien ne vaut la paix dans ce monde si complexe. Et le Khalife général des Tidianes m’a chargé d’inviter tout le monde à garder sa foi, en l’abreuvant des enseignements du Prophète Mouhamed».
Convaincu que «rien ne vaut» cette «paix», il a transmis le message en plusieurs langues étrangères, notamment en Français et en Anglais, même s’il a suivi l’essentiel de son cursus en langue arabe, afin de propager le «message universel de l’islam, adressé à l’humanité toute entière» ; un message qui «transcende les limites géographiques, raciales et culturelles», a-t-il insisté. Le guide religieux a, en outre, invité les fidèles à s’inspirer du modèle prophétique ; non sans rappeler la place qu’ont occupée la vie et l’exemplarité du Prophète de l’Islam dans les enseignements d’El Hadji Malick Sy. Il n’a pas manqué de rappeler que Seydi Elhadji Malick Sy a consacré presque tous ses écrits au Prophète de l’Islam.
La cérémonie officielle du Gamou de Tivaouane s’est déroulée en présence d’une pléthore d’invités. Des ambassadeurs accrédités au Sénégal et des autorités administratives, politiques etc. ont pris part à l’événement. Le thème de cette année est : «C’est vers la guidance du Prophète (Psl) que nous orientons les générations futures». Différentes activités ont marqué la commémoration de la naissance du dernier des Prophètes. En plus de la dizaine de jours du Bourd, diverses autres activités ont eu lieu.
«90% DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES VENDUS DANS NOTRE PAYS VIENNENT DE L’ETRANGER»
La production locale de médicaments mais aussi de produits pharmaceutiques inquiète au plus haut point les autorités. selon Pr Awa Marie Coll SECK, présidente de l’association Galien Afrique,
En prélude au forum Galien qui aura lieu dans la capitale sénégalaise du 3 au 7 octobre prochain, l’association Galien a tenu un webinaire avec le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (remapsen). A cette occasion, la présidente de l’association Galien Afrique, Pr Awa Marie Coll Seck, a soutenu que 90% des produits pharmaceutiques vendus dans notre pays viennent de l’étranger.
La production locale de médicaments mais aussi de produits pharmaceutiques inquiète au plus haut point les autorités. A l’occasion d’un webinaire avec le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement(Remapsen), Pr Awa Marie Coll Seck est largement revenue sur cette production locale. Selon elle, les autorités sont très conscientes de ce problème bien que nous ayons beaucoup de chercheurs en Afrique, beaucoup d’institutions, sans compter les Africains de la diaspora. «Donc, il y a un potentiel mais très souvent, les moyens font défaut. Nous appelons les gouvernements à nous venir en aide. Pour que le problème puisse se régler, il faut une discrimination positive et que nos chercheurs soient aussi rappelés afin que l’on puisse trouver des choses positives», souligne t-elle.
Elle rappelle que la Maroc a gagné la première édition en rapport avec le partenariat Nord-Sud sur un médicament contre la maladie du sommeil. «Ce médicament intéresse l’Afrique. Pour dire que le Maghreb, de manière générale, dispose d’une industrie pharmaceutique. Il faut que l’on se batte pour que dans les autres pays, cela soit une réalité. Car 90% des produits pharmaceutiques vendus dans notre pays viennent de l’étranger. Ce qui prouve la faiblesse de la recherche et de la production pharmaceutique en Afrique», regrette Pr Awa Marie Coll Seck. Par ailleurs, elle souligne qu’au prochain forum, beaucoup de thèmes seront développés comme l’environnement en matière de déterminants de la santé, avec les déchets, la pollution, entre autres, qui sont à l’origine de beaucoup de problèmes de santé. Concernant la malbouffe, Pr Awa Marie Coll Seck soutient que les influences occidentales ont changé la manière de s’alimenter des Africains, «en utilisant tout ce qui est banni pour le faire manger à l’opinion, comme tous ces bouillons que nous utilisons maintenant dans nos pays», s’en désole l’ancienne ministre de la Santé.
Pour ce qui est de l’automédication, l’une des conséquences, c’est l’insuffisance rénale. «L’automédication, les médicaments de la rue, n’entraînent que l’insuffisance rénale qui est un grand fléau dans nos pays et est extrêmement coûteuse», prévient-elle.
L’ARN POUR RENVERSER LA TENDANCE
« 90 % des fonds alloués à la recherche médicale sur le continent sont encore consacrés aux maladies infectieuses, alors que celles non transmissibles sont la première cause de mortalité en Afrique »
« 90 % des fonds alloués à la recherche médicale sur le continent sont encore consacrés aux maladies infectieuses, alors que celles non transmissibles sont la première cause de mortalité en Afrique ». Cette affirmation émane des membres du Réseau Africain de Recherche (ARN) qui ont initié une conférence internationale sur la question à Dakar pour la prise en charge de ces pathologies par la recherche. A cet effet, ils comptent travailler à inverser la tendance.
Pour booster la recherche pour une meilleure prise en charge `des maladies non transmissibles, le Réseau Africain de recherche (Arn) a tenu une conférence internationale sur la question les 25 et 26 septembre dernier à Dakar avec l'appui du gouvernement sénégalais. Après avoir examiné les dernières données scientifiques et les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ils ont estimé que les Mnt sont responsables d'une part significative de la morbidité et de la mortalité en Afrique, entraînant une souffrance humaine considérable et un fardeau socioéconomique pour les individus, les familles, les communautés et les systèmes de santé. Face à cette situation, le réseau a émis une déclaration sur les maladies non transmissibles. Convaincus que la prévention est possible et pouvant alléger le fardeau économique des ménages et des Etats, les acteurs ont fait le plaidoyer pour l’augmentation des ressources financières domestiques dans la recherche. « Il est opportun de se joindre à la lutte mondiale contre les MNT, renforcer la collaboration pour créer un avenir plus sain en Afrique » a-ton relevé dans la déclaration. Et de poursuivre : « nous soutenons la nécessité d'une approche intégrée et multisectorielle pour prévenir, identifier, traiter et gérer les MNT. Cela inclut la promotion de modes de vie sains, la sensibilisation et l'éducation des populations tout au long du cycle de vie, l'accès aux services de santé de qualité, l'amélioration de la litératie en santé, le renforcement des systèmes de santé, la recherche et l'innovation, ainsi que la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé ».
Reconnaissant l'importance de la recherche scientifique pour mieux comprendre les causes, les facteurs de risque et les meilleures pratiques en matière de prévention et de prise en charge des MNT en Afrique, les acteurs ont appelé à une intensification de la recherche sur les MNT, y compris la recherche translationnelle, afin de générer des données probantes pour guider les politiques de santé et les interventions efficaces. Toutefois, ils ont estimé : « cela implique l'allocation de ressources appropriées, la mise en œuvre de politiques de santé efficaces, la formation et le renforcement des capacités des professionnels de la santé, ainsi que l'engagement des communautés dans la promotion de la santé ».
Sur la problématique de la mobilisation accrue des ressources financières et l’implication des politiques en faveur de la prévention et du contrôle des MNT en Afrique, ils ont demandé aux gouvernements de prendre des mesures concrètes pour intégrer les programmes de lutte contre les MNT dans leurs politiques de santé nationales, en mettant un accent particulier sur les populations les plus vulnérables et marginalisées. « Nous encourageons la coopération régionale et internationale afin de partager les meilleures pratiques, les connaissances et les ressources dans la lutte contre les Mnt. Plus d'effort doit être déployé pour la prise en charge des cancers en Afrique, notamment la disponibilité financière de la chimio et radiothérapie. Nous appelons à une meilleure implication des associations de malades qui doivent être intégrés et accompagnés dans les programmes de lutte contre les Mnt », ont il fait comprendre.
Pour rappel, les Mtn concernent entre autres les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle, les maladies rénales, le cancer, le diabète, l'obésité, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires chroniques, les maladies de système et les maladies psychiatriques.
LE FARDEAU DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES POURRAIT DOUBLER D’ICI 2030
Le fardeau des maladies cardiovasculaires va doubler d’ici 2030 si rien n’est fait, a alerté le Professeur de médecine interne et cardiologue, le Camerounais Samuel Kingue
Diamniadio, 26 sept (APS) – Le fardeau des maladies cardiovasculaires va doubler d’ici 2030 si rien n’est fait, a alerté le Professeur de médecine interne et cardiologue, le Camerounais Samuel Kingue, rappelant que déjà en 2013, ces maladies avaient fait un million de décès en Afrique subsaharienne.
‘’Les maladies cardiovasculaires sont au 1er rang dans toutes les régions de l’Afrique. En 2013, nous étions à un million de décès en Afrique subsaharienne et elles représentent 11 % de la mortalité globale en Afrique », a déclaré le Professeur de médecine interne et cardiologie à l’université de Yaoundé, Samuel Kingue.
Il prenait part à la session consacrée aux maladies cardiovasculaires à la conférence internationale sur l’épidémie des Maladies Non Transmissibles (MNT) ouverte lundi au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio à l’initiative de l’African Research Network (ARN).
Dans sa communication sur »la situation actuelle de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires en Afrique », il a signalé que »d’ici 2030, si rien n’est fait, le fardeau de ces maladies va doubler ».
Revenant sur les maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle (HTA), il a souligné que ‘’nous avons une incidence de 30 % en Afrique et 46 % des adultes âgés de 25 ans et plus sont hypertendus ». »En 2010, le HTA avait fait 500.000 décès’’, a t-il rappelé.
Pour le cardiologue, il faut mettre en place des stratégies ‘’comme prévenir surtout et agir dès l’enfance ». »Nous devons également nous alimenter de manière propice et nous habituer à faire du sport’’, a t-il conseillé.
Selon lui, »quand l’hypertension est déjà là, il faut suivre le traitement et avoir les mesures de vigilance mais surtout inclure la prise en charge des maladies cardiovasculaires dans les soins de santé primaire ».
Dans sa communication sur »les problèmes à résoudre pour une prise en charge optimale des maladies cardiovasculaires’’ , le Professeur Rolland Nguetta de la Côte d’Ivoire a souligné que ‘’les soins coûteux sont un problème pour nos populations, d’où le recours à la médecine alternative’’.
‘’Il y a également les défis liés au déficit des ressources humaines, une mauvaise répartition des spécialistes. Ce qui pose le problème d’une qualité des soins », a-t-il relevé.
En Afrique, il y a moins d’un cardiologue pour 300.000 habitants, a affirmé Pr Nguetta.
Ces défis sont, selon lui, »liés au système de santé notamment à la gouvernance ». »Il faut, selon lui, penser à la couverture sanitaire universelle et à l’intégration de la prise en charge de l’hypertension dans les soins de santé primaire ».
Face à cette situation, a notamment estimé le Pr Nguetta, »il faut mettre l’accent sur la prévention partout en Afrique ».
Pour le président de la société sénégalaise de cardiologie (SOSECAR), le Professeur Abdoul Kane, »il faut mettre le focus sur l’approche multisectorielle pour la prise en charge optimale des maladies non transmissibles ».
La rencontre de Diamniadio regroupe, lundi et mardi, 86 conférenciers. Il est prévu 14 sessions thématiques et 3 panels sur les MNT.
La pose de la première pierre d’un institut de recherche sur les maladies non transmissibles sera effectuée ce mardi en marge de la conférence qui sera sanctionné par une Déclaration dite de Dakar sur les MNT.
LE SENEGAL RIPOSTE A TRAVERS LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE
Les maladies non transmissibles (MNT) font partie des plus grands défis actuels de santé de ce siècle, elles touchent tous les pays du monde et concernent les personnes de tous âges.
Le Sénégal riposte à travers la Couverture sanitaire universelle
Les maladies non transmissibles (MNT) font partie des plus grands défis actuels de santé de ce siècle, elles touchent tous les pays du monde et concernent les personnes de tous âges. Classées comme « maladies à soins coûteux » elles constituent un poids lourd pour les individus et un fardeau difficile à supporter pour les familles, les communautés et l’Etat. Pourtant, la plupart de ces pathologies sont évitables car leurs déterminants sont essentiellement d’ordre comportemental, alimentaire, socio- culturel (mode de vie), environnemental, médical et économique.
Les maladies non transmissibles compromettent ainsi les progrès en cours pour l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 dont une des cibles consiste à réduire d’un tiers le taux de mortalité́ prématurée due à cette catégorie de maladies.
Le Sénégal, pour sa part, fait face à la double charge de morbidité́ et de mortalité liée aux maladies transmissibles et non transmissibles tel que le montre l’analyse situationnelle réalisée dans le cadre de l’élaboration du Plan national de Développement sanitaire et social (PNDSS 2019-2028). Cette charge a été accentuée à partir de 2020 par la Covid-19. En raison de leur ampleur, des incapacités qu’elles provoquent et de leur prise en charge très coûteuse, les maladies non transmissibles sont l’objet d’une attention soutenue de la part du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
La Couverture sanitaire universelle (CSU) est un outil essentiel pour l’atteinte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 ; un mécanisme pour assurer un accès équitable partout et pour tous. Il constitue dès lors une exigence sociale et économique et un impératif de justice et d’équité.
C’est cela l’option du Sénégal qui, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République, a érigé l’accès équitable à des services socio-sanitaires de qualité au rang de priorité nationale.
En effet, conformément au Plan Sénégal Emergent (PSE) et au Plan national de Développement sanitaire et social (PNDSS) 2019-2028, le Gouvernement du Sénégal a mis en place plusieurs stratégies innovantes pour réduire les inégalités d’accès aux prestations socio-sanitaires.
Spécifiquement pour les maladies non transmissibles (MNT), des investissements efficients ont été consentis pour accroitre la sensibilisation et l’éducation sanitaire, la détection et le dépistage précoces, la prise en charge adéquate.
Des stratégies ont été déjà mises en œuvre conformément au plan stratégique national de lutte contre les Maladies non transmissibles 2017-2022 soutendu par les résultats de l’enquête réalisée en 2015 sur les facteurs de risque et la prévalence des MNT (enquête STEPS). L’évaluation de ce plan stratégique national a conduit à l’élaboration d’un plan d’accélération de la lutte contre les maladies non transmissibles 2023-2025 en cours de mise en œuvre. Pour rappel, les orientations stratégiques tournent autour de différents points tels que : la diminution des facteurs de risque comportementaux, l’amélioration de l’égalité des chances dans l’accès à la prise en charge, la promotion et la prévention des MNT, le renforcement des compétences individuelles en matière de santé et de lutte contre les MNT.
Des enjeux majeurs sont aussi à considérer à savoir la collaboration intra-sectorielle multidisciplinaire et multisectorielle, la consolidation des environnements favorables à la santé, l’amélioration de la prise en charge des MNT, le renforcement de la recherche et du suivi/évaluation.
Dans la prévention primaire, la vaccination gratuite des filles âgées de 09 à 14 ans contre le papillomavirus humain (fortement incriminé dans la survenue du cancer du col de l’utérus) a été introduite dans le programme élargi de vaccination (PEV) depuis le 31 octobre 2018. Il y a aussi le vaccin contre l’hépatite B à la naissance introduit dans le PEV depuis 2013, en prévention du cancer du foie. Le Sénégal a promulgué la loi anti-tabac conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et prépare la révision de cette dite loi pour intégrer les nouveaux produits du tabac. Au titre toujours de la prévention, un livret de recettes culinaires à base de produits locaux a été conçu et élaboré par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Toutefois, il est important de souligner le caractère multisectoriel de la lutte contre les MNT. C’est à ce titre qu’un comité national multisectoriel de lutte contre les MNT a été mis en place depuis 2019. Cette collaboration a permis d’élaborer un module pour la promotion du comportement sain au niveau des écoles ; il s’agit de la promotion dès le bas-âge de l’activité physique régulière et de l’alimentation saine entre autres.
Dans le cadre de la décentralisation du dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus ; il y a la formation des professionnels de santé et l’équipement des structures ; des unités de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus ont été mises en place dans 71 structures sanitaires, dont 11 proposent un dépistage de haute performance avec la disponibilité de tests HPV (Virus du Papillome Humain : pour dire que notre pays va ainsi au-delà des tests classiques basés sur l’utilisation du lugol).
En outre, des Cliniques du Diabète et de l’Hypertension artérielle ont été mises en place dans des centres de santé pour renforcer le dépistage et la prise en charge de proximité de ces affections.
Concernant la maladie rénale chronique, des mesures évolutives importantes sont prises par l’Etat du Sénégal par rapport à l’accessibilité géographique et la gratuité de la dialyse dans le service public. Ainsi, de trois centres de dialyse en 2010, notre pays est passé à 23 centres de dialyse dans les structures publiques en 2023. Toutes les régions disposent d’au moins une unité. Cette extension se poursuit dans les projets de construction de nouvelles structures à Mbour, Thiès, Tambacounda et Bakel.
Dans le domaine de l’accès aux médicaments, la subvention de la chimiothérapie pour un montant d’un milliard de Francs CFA a permis de rendre gratuite la chimiothérapie pour le cancer du sein et du col de l’utérus, et de subventionner celle des autres types de cancers à hauteur de 40 à 50% selon le schéma thérapeutique. Il faut noter que pour l’exercice 2023, ce budget a connu une hausse de 500 millions. De plus, la subvention pour l’insuline est passée de 300 à 500 millions pour le traitement du diabète.
Relativement à la disponibilité de la radiothérapie, quatre (04) appareils ont été installés dans les structures sanitaires publiques dont un à l’hôpital Cheikhoul Khadim de Touba. Ce dispositif est accompagné par l’allocation d’une subvention de 75% des frais pour renforcer la protection sociale. Ceci permet actuellement aux malades de payer les séances à cent cinquante mille francs au lieu d’un million. C’est ainsi que pour une soutenabilité et un accès durable, nous exhortons les populations à plus d’adhésion dans les mutuelles de santé au nom de la solidarité agissante.
Des évolutions majeures sont notées dans le diagnostic et la prise en charge des affections cardio-vasculaires avec l’avènement de la coronarographie à Dakar et à Touba, en plus du renforcement du service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique.
Aussi, pour la formation continue à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, des guides de prise en charge ont été élaborés sur les maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive) et hématologiques notamment la drépanocytose et l’hémophilie. Au titre de la prévention de maladies du sang, l’appel est lancé aux communautés pour une meilleure compréhension des risques liés aux mariages consanguins.
Pour le renforcement des ressources humaines, un recrutement important du personnel socio-sanitaire a été opéré, avec 3317 agents entre 2021 et 2023. Les bourses de spécialisation ont été augmentées, passant de cent cinquante mille à trois cent mille francs CFA ; le grand défi reste aujourd’hui une bonne répartition de ce personnel à travers le pays.
Le développement de l’offre de services n’est pas en reste avec la réhabilitation des structures de base (centres de santé, postes de santé, laboratoires), la construction de nouveaux hôpitaux de référence avec des équipements aux normes standard et la construction du centre national d’oncologie de Diamniadio qui est un pôle d’excellence pour la prévention et la prise en charge des différentes formes de cancer. De plus, des services spéciaux de prise en charge des grands brûlés sont prévus dans les nouveaux hôpitaux de Dantec, Tivaouane et Saint Louis pour renforcer le plateau technique déjà existant dans nos services de réanimation et d’urgence.
Dans le cadre de la régulation, le SAMU national est en train de monter en puissance avec la décentralisation des unités de régulation à Saint Louis, Kaolack et Kolda ; l’antenne sud de Ziguinchor est en cours de réalisation.
Les médicaments et les produits de santé occupent une place importante ; c’est ainsi que la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA) a été renforcée pour une meilleure disponibilité des médicaments à tous les niveaux de prestations ; l’homologation, le contrôle de qualité et la régulation du marché sont assurés par l’Agence de Réglementation pharmaceutique.
Toujours dans le cadre de la Couverture sanitaire universelle, une attention particulière est réservée aux couches vulnérables, en particulier celles vivant avec un handicap dont l’enrôlement dans les mutuelles de santé et les bourses de sécurité familiale a été facilité, depuis 2014, par l’instauration de la carte d’égalité des chances.
En outre, dans le cadre de la politique d’assistance médicale, ces couches vulnérables ont bénéficié des initiatives de gratuité des soins, notamment les enfants de moins de cinq ans, les personnes âgées de 60 ans et plus, les femmes enceintes devant subir une césarienne…
Le partenariat public privé est en train d’être développé pour une contribution significative dans la prise en charge des MNT, mais aussi dans la réduction des évacuations sanitaires.
La lutte contre les traumatismes dus aux accidents de la voie publique, aux accidents domestiques, aux violences n’est pas en justify.
La gestion des Maladies non transmissibles est et doit rester globale et cohérente, centrée sur l’humain. A cet effet, les protocoles de prise en charge doivent être harmonisés, la recherche coordonnée, les moyens mutualisés et rationnalisés ; tout ceci pour une réduction des coûts.
Notre engagement en faveur de la Couverture sanitaire universelle (CSU) sera encore plus fort. Il doit aussi être renouvelé et pérennisé à travers des initiatives innovantes qui rendent nos systèmes sanitaires performants et résilients.
PLUS DE 500 PATIENTS CONSULTES GRATUITEMENT A SEDHIOU
Plus de 500 patients de la région de Sédhiou (sud), ont bénéficié de quatre jours de consultations médicales gratuites à l’initiative de l’association Assistance médicale de Sédhiou (AMS)
Sédhiou, 25 sept (APS) – Plus de 500 patients de la région de Sédhiou (sud), ont bénéficié de quatre jours de consultations médicales gratuites à l’initiative de l’association Assistance médicale de Sédhiou (AMS), a constaté l’APS.
« Plus de 500 patients ont bénéficié des consultations gratuites dans différentes pathologies et ils ont aussi reçu des médicaments, c’est tout le sens de nos actions sanitaires en faveur de la communauté en situation de vulnérabilité », a déclaré Farba Diallo, président de l’AMS.
Farba Diallo, pharmacien de formation, a indiqué que son association a mené beaucoup d’activités durant les grandes vacances, citant la campagne de consultation médicale gratuite, la sensibilisation sur les préventions sanitaire et les opérations de don de sang dans les structures sanitaires de la région.
Dr Moussa Koté, responsable des médecins d’Assistance médicale Sédhiou, a fait savoir différentes pathologies ont été prises en charge lors de cette opération de consultation gratuite. Il a évoqué notamment le diabète, l’hypertension artérielle, la grippe, la gale et le paludisme qui sont fréquents chez les enfants.
« L’activité s’est déroulée sans difficulté majeure, des patients ont été consultés et dotés de médicaments gratuitement pour assurer la santé de la population en cette période surtout hivernale », a ajouté Dr Koté.
Le parrain de la campagne de consultation médicale, Ansoumana Sané, directeur général du Grand théâtre Doudou Coumba Rose s’est félicité de l’initiative et a promis la « pérennisation » de l’activité au profit de la communauté ».
« Quand le devoir m’appelle dans ma région natale, je ne fais que répondre surtout s’il s’agit de la santé des populations de Sédhiou. Je me joins à mes jeunes frères pour mener le combat contre les maladies qui touchent la population », a dit M. Sané.
DEMENCE AU SENEGAL: UN TAUX DE PREVALENCE DE 9, 1 % (GERIATRE)
Le taux de prévalence de la démence au Sénégal s’élève à 9,1%, avec une proportion de 45% pour la maladie de l’Alzheimer, a indiqué le chef du service de gériatrie à l’hôpital de Fann, Professeur Mamadou Coumé, relevant une augmentation exponentielle
Le taux de prévalence de la démence au Sénégal s’élève à 9,1%, avec une proportion de 45% pour la maladie de l’Alzheimer, a indiqué le chef du service de gériatrie à l’hôpital de Fann, Professeur Mamadou Coumé, relevant une augmentation exponentielle des troubles cognitives au niveau hospitalier.
Nous avons eu à faire des études en Afrique. La moyenne de survenue des maladies liées aux troubles neurocognitifs est de 10 %. Au Sénégal, sur un échantillon d’une dizaine d’années, nous sommes à 9, 1 %. Parmi ces maladies neurocognitives, la maladie d’Alzheimer occupe 45 %’’, a-t-il révélé. Il intervenait lors d’une conférence axée sur le thème ‘’La maladie d’Alzheimer : du diagnostic à la prise en charge’’. ‘’Ni trop tôt, ni trop tard, réduisons les risques maintenant’’ est le thème de cette conférence organisée à l’occasion de la célébration de la journée consacrée à cette maladie. La maladie d’Alzheimer constitue ‘’la forme de détérioration cognitive la plus fréquente au monde’’.
‘’Elle rentre dans le cadre des troubles cognitifs majeurs [caractérisés] par une perte progressive et irréversible des fonctions cognitives. Ce sont les lésions qui détruisent progressivement les neurones responsables de la mémorisation’’, a-t-il expliqué. ‘’Nous avons les maladies cardiovasculaires, les maladies rhumatismales, les maladies métaboliques, puis viennent les maladies neurocognitives en quatrième position’’, a-t-il déclaré. ‘’Nous avons une augmentation exponentielle des troubles cognitifs que nous hospitalisons, parce que c’est maintenant des malades qui viennent pour des troubles du comportement, des chutes répétitives, une dénutrition, et durant l’hospitalisation, l’évaluation met en route le diagnostic de l’Alzheimer‘’, a expliqué le gériatre.
Le Pr Coume, qui est le président de l’Association nationale des maladies d’Alzeihmer et autres pathologies neuroévolutives, soutient que‘’ l’âge, les prédispositions génétiques et la faiblesse du réseau social’’ sont des facteurs qui favorisent la survenue de cette maladie. ‘’Il y a aussi des antécédents familiaux de troubles cognitifs, la cardiopathie, l’AVC, l’épilepsie, la chute/traumatisme crânien et l’histoire familiale de démence‘’, a-t-il relevé.
Selon le neurologue et psychiatre Pape Mactar Bâ, la maladie d’Alzheimer est ‘’une pathologie neuro dégénérative’’. ‘’Quand on parle d’une pathologie neuro dégénérative, c’est une pathologie qui est caractérisée par une mort neuronale progressive. Et les neurones, ce sont ces cellules qui sont au niveau du cerveau et qui nous permettent de faire des tâches complexes comme par exemple se souvenir d’informations et stocker des informations et pouvoir les récupérer plus tard’’, a-t-il détaillé.
L'URGENTISTE BABACAR NIANG EN DÉSACCORD AVEC LE PRICUREUR SUR LES CAS MARIE GUÈYE
Décès de la dame Marie Guèye à Ngor : le procureur évoque une pancréatite aigue - selon l’urgentiste Dr Babacar Niang d’après qui la place d’une patiente atteinte de pancréatite aigüe est en réanimation.
Le procureur de la République, dans un communiqué publié hier, a déchargé les gendarmes dans le décès survenu à Ngor de la dame Marie Guèye. Selon le maître des poursuites, qui parle de mort naturelle, c’est une «pancréatite aiguë avec absence de signe de traumatisme» qui serait responsable du décès. Une insulte aux médecins, selon l’urgentiste Dr Babacar Niang d’après qui la place d’une patiente atteinte de pancréatite aigüe est en réanimation.
Un patient souffrant de pancréatite aiguë ne peut ni se promener dans la rue encore moins à la plage ! Sa place, c’est en «réanimation», selon le médecin urgentiste Dr Babacar Niang qui réagit ainsi au communiqué du procureur de la République pour expliquer la mort de la jeune dame Marie Guèye. Une patiente atteinte de pancréatite, soutient le médecin spécialiste et propriétaire de la clinique « Sumassistance », «ne peut pas se promener ni se disputer et être arrêtée par des gendarmes. Une pancréatite aigüe, sa place, c’est en réanimation. Ce sont des douleurs très importantes nécessitant des antidouleurs comme la morphine. Parce que le patient qui souffre de cette affection est dans un état de choc avec une tension très basse», explique Dr Babacar Niang.
Pourtant dans le document écrit par les services du ministère de l’Intérieur, il est dit que le certificat de genre de mort indique une «absence de signe de traumatisme». Et que la cause du décès serait due à une lésion de «pancréatite aiguë hémorragique» sans aucun signe traumatique. Du moment que le ministère de l’Intérieur ne nous parle pas de « décès provoqué par l’hélice du moteur d’une pirogue » comme lors des affrontements survenus dans le même village de Ngor il y a quelques mois ! «Le 19 septembre 2023, des éléments du poste de gendarmerie de Ngor, appuyés par un peloton de l’ESI, en patrouille au niveau des plages de Ngor, dans le cadre de la lutte contre la prostitution grandissante dans cette localité, ont interpelé sept filles dont Marie Samb dite Marie Guèye. Cette dernière, alors même que les mises en cause étaient sur le point d’être embarquées dans le véhicule des gendarmes pour être conduites au poste de Ngor, aurait eu un malaise et décédera quelques instants après. L’autopsie, qui a été aussitôt ordonnée pour déterminer les causes de son décès, a conclu à une mort suite à une pancréatite aiguë hémorragique et une absence de signe traumatique». Des observations de «l’homme de l’art» — ce sont les termes du procureur —, «accréditent la thèse de la mort naturelle dont a fait état le chef de poste de la gendarmerie de Ngor. Lequel a soutenu que la victime avait eu une crise juste après son interpellation. Elle serait même sujette à des crises répétitives qui seraient liées à des considérations purement traditionnelles (Rab), d’après les renseignements recueillis auprès du frère de la victime et un certain Khérou Ngor, sans autres précisions». Un communiqué très nuancé.
Une pancréatite aigue, c’est des soins intensifs aux urgences
Une pancréatite aiguë, c’est des douleurs brutales et très violentes qui demandent une assistance médicale d’urgence en réanimation, une consultation aux urgences, en soins avec sonde. «Le pancréas est un organe qui secrète l’insuline pour la digestion. C’est un organe qui fait partie de la digestion. La pancréatite c’est une inflammation du pancréas qui devient phénoménique en phase aiguë, c’est des étapes jusqu’à la phase aiguë avec des douleurs brutales et très violentes. C’est une maladie grave et mortelle. La pancréatite aiguë est fréquente chez les grands alcooliques parce que l’alcool attaque leur pancréas, elle peut aussi être causée par l’exposition à des produits toxiques ou leur inhalation». Les patients qui en sont atteints sont admis en urgence et mis sous morphine. C’est comme des souris qui, dès que libérées, s’attaquent aux autres organes du corps comme le foie, les gros intestins et même le cerveau. Comme des souris qui se promènent en masse cherchant quelque chose à manger «. D’une manière imagée, c’est ainsi que le célèbre urgentiste Dr Babacar Niang démonte la thèse de la pancréatite aiguë avancée par le procureur de la République pour expliquer la mort de la dame Marie Guèye. «C’est impossible de se promener à la plage pour quelqu’un qui souffre de pancréas aigue», insiste le Dr Babacar Niang. «Quand tu es atteint de cette affection, tu ne peux pas te promener, tu ne meurs pas rapidement. Avant, à 90%, ceux qui avaient la pancréatite aigue mouraient. Aujourd’hui, on récupère des malades jusqu’à 50% du nombre des admis aux urgences «, ajoute-t-il.
Dr Niang de la Clinique Suma Assistance compare la pancréatite à «des oeufs de souris éclos puis en liberté. Tu es dans un état de choc provoquant souvent une hypotension (baisse de tension) et une douleur indescriptible». D’après les explications de Dr Niang, «la douleur seule peut te tuer. De grâce, cherchez une autre cause de la mort de Mary Guèye», s’exclame-t-il très furieux après les explications fournies par le procureur de la République et qui tendent visiblement à dédouaner les gendarmes dans la mort de la jeune Ngoroise. «Dans une autopsie sérieuse, le médecin tape et donne des explications claires et nettes. Celle dont fait état le communiqué du procureur n’est pas une autopsie sérieuse vu la description des circonstances de la mort de la jeune dame. Déjà, le rapport médical d’une pancréatite demande la description de tous les organes concernés, un à un. Tu vas parler du pancréas, du foie, des intestins, du cerveau...” En relevant ces petits détails, Du Babacar Niang souligne qu’ «il arrive parfois qu’on mette de côté un rapport original établissant les conclusion d’une autopsie pour en donner un autre». S’agissant de celui produit pour expliquer la mort de marie Guèye, «ça a été bâclé. La thèse de la pancréatite aiguë est une insulte aux médecins et à la profession», martèle en conclusion le Dr Babacar Niang, éminent médecin urgentiste.