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26 novembre 2024
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felwine sarr en conversation avec mamadou diouf
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L'ÉQUILIBRE FRAGILE D'UNE NATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre traditions ancestrales et aspirations modernes, le Sénégal cherche à redéfinir son identité collective, au-delà du modèle "islamo-wolof" hérité de l'ère coloniale. Comment y parvenir ?
Dans le dernier numéro de l'émission "Chroniques d'un temps politique" animée par Felwine Sarr, l'historien Mamadou Diouf offre une analyse perspicace de la construction et de l'évolution de la nation sénégalaise.
Au cœur de son propos, Diouf révèle comment le modèle « islamo-wolof », forgé durant l'ère coloniale, a jeté les bases de l'identité nationale sénégalaise. Ce modèle, loin d'être monolithique, a progressivement intégré diverses communautés et régions périphériques, créant un tissu social complexe et dynamique.
L'indépendance marque un tournant crucial dans la formation de l'imaginaire national. Des figures comme Léopold Sédar Senghor ont œuvré à la création d'un récit commun, s'appuyant notamment sur le concept de "parenté à plaisanterie" pour tisser des liens entre les différentes communautés.
Diouf souligne l'équilibre délicat qui caractérise la construction nationale sénégalaise : d'un côté, la reconnaissance des spécificités communautaires ; de l'autre, l'émergence d'une culture politique vernaculaire partagée. Cette dualité a permis l'instauration d'un espace public où les différentes composantes de la société peuvent interagir et négocier.
Aujourd'hui, le Sénégal fait face à des tensions qui entraînent un décalage entre les imaginaires traditionnels et les aspirations nouvelles, particulièrement celles de la jeunesse. Cette génération, ancrée dans le local mais ouvert sur le monde, redéfinit les contours de l'identité nationale.
Le défi qui se présente au Sénégal, et plus largement à l'Afrique, est de repenser le concept même de nation. Mamdou Diouf plaide pour des formes de gouvernance plus souples, capables de reconnaître la pluralité des communautés tout en s'inscrivant dans ce qu'il appelle le "temps du monde" - une universalité qui ne nie pas les particularismes.
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AMADOU SALL DÉFIE SONKO-DIOMAYE
L'ancien ministre affirme sur RFI que Macky Sall "n'a peur de rien", balayant les menaces judiciaires. Il brandit l'immunité présidentielle comme un bouclier contre d'éventuelles poursuites à l'encontre de l'ancien chef de l'État
Dans une interview accordée à RFI ce mardi 15 octobre 2024, Amadou Sall, ancien ministre et membre de la nouvelle coalition d'opposition Takku Wallu Sénégal, a lancé un défi au gouvernement actuel en affirmant que l'ancien président Macky Sall "n' une peur de rien".
Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, alors que le nouveau pouvoir accuse l'ancien régime de malversations financières. Amadou Sall a fermement rejeté ces allégations, les qualifiant de "politique politicienne".
"Le président Macky Sall, il a une immunité présidentielle", a rappelé M. Sall, ajoutant que "pour pouvoir le poursuivre, il faut qu'il soit mis en accusation par l'Assemblée nationale à une majorité qualifiée". Il a souligné que cette procédure ne peut être engagée que pour « haute trahison ».
Concernant les accusations de manipulation des chiffres économiques, l'ancien ministre a mis en doute la validité de l'audit évoqué par le Premier ministre actuel. "Un audit se fait par un organisme indépendant", a-t-il déclaré, ajoutant que "jusqu'à présent, il n'apporte pas la preuve que les chiffres de la présidence Macky Sall sont faux".
Malgré la défaite électorale de mars dernier, Amadou Sall reste confiant pour les prochaines législatives. Il a évoqué le bilan des six premiers mois du nouveau gouvernement, affirmant que "ceux qui nous ont vendu des chimères [...] se sont effondrés".
Quant à l'absence de Macky Sall sur le terrain électoral, M. Sa lla balayé les spéculations : "Le président Macky Sall n'a peur de rien et il n'y a aucune raison qu'il ait peur de quoi que ce soit , ni politiquement, ni judiciairement".
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REPONSE VERIDIQUE DU PM OUSMANE SONKO A ELIMANE KANE DE LEGS AFRICA APRES SES CRITIQUES
La cérémonie de présentation du nouveau référentiel des politiques publiques
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DES ROIS PLUS VERTUEUX QUE DES PRESIDENTS?
Le respect du serment et de la parole donnée, les hommes politiques contemporains n’en ont cure. Or, dans les royaumes d’antan, les rois étaient pétris de ces vertus. Mignane Diouf espère que le Pacte va remettre ces valeurs au goût du jour.
La bonne gouvernance aurait dû être une vertu inhérente à la démocratie, mais dans les faits, il n’en est rien. Or, dans nos royaumes africains d’antan, même les rois étaient bien plus vertueux et pétris du sens de l’honneur et de la parole donnée. Vivement que ces valeurs reviennent grâce au Pacte national de bonne gouvernance, afin de moraliser la vie publique. C'est le souhait de Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais.
En matière de bonne gouvernance, une Afrique soit disant démocratique, ne devrait pas faire moins que l’Afrique des royaumes où, un roi pouvait se sentir meurtri de sa propre mauvaise conduite au point de devoir se suicider pour avoir commis une faute dans l'exercice de ses fonctions. Très clairement, dans cette Afrique des royaumes, les souverains ne badinaient pas avec l’image qu’ils renvoient à leurs sujets.
C'était si important que quand des souverains manquaient à leurs obligations, même avant la réaction des sujets, ils pouvaient s’infliger cette peine maximale ou a minima décidaient de se démettre, rappelle Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social senegalais. La parole donnée était une des valeur importante. Sacrée ! Mais force est de constater que, de nos jours, des politiciens contemporains peuvent aller outre leur parole donnée et renoncer à leurs engagements sans aucun scrupule. Le Pacte de bonne gouvernance cherche, entre autre, a raviver cette valeur chez les politiciens de nos Etats modernes.
Une gouvernance basée sur la justice, l’équité, le respect de la parole donnée et des engagements pris vis-à-vis du peuple, basee aussi sur la consecration de l’intérêt général, le sens de l’honneur et même du déshonneur… Tels sont entre autres les valeurs que le Pacte national de bonne gouvernance démocratique veut mettre au cœur du jeu politique au Sénégal. Pour Mignane Diouf, le coordonnateur du forum social sénégalais, le président Diomaye Faye a intérêt à mettre en œuvre ce pacte puisque c’est un engagement qu’il a librement pris pendant la comme 12 autres candidats.
Les acteurs de la société civile invitent les autorités actuelles à procéder à la mise en œuvre de cet outil de gouvernance qui a tout prévu pour parvenir à une gouvernance exemplaire, vertueuse, transparente qui contraigne à la reddition des comptes..
En matière de bonne gouvernance, une Afrique soit disant démocratique, ne devrait pas faire moins que l’Afrique des royaumes où, un roi pouvait se sentir meurtri de sa propre conduite au point de devoir se suicider pour avoir commis une faute. Très clairement, dans cette Afrique des royaumes, les souverains ne badinaient pas avec l’image qu’ils renvoient à leurs sujets.
Quand ils manquaient à leurs obligations, même avant la réaction, ses sujets, le roi pouvait s’infliger cette peine maximale ou a minima décidait de se démettre. Bien entendu, ce n’est nullement le suicide que demande le pacte aux gouvernants, mais que tout au moins tout dirigeants qui se rend coupable de mauvaise gestions, de malversation, de corruption tirer les conséquences et que la justice, en ce qui la concerne fasse aussi son travail sans attendre.
De même, le citoyen renforce par le Pacte jouera le rôle de lanceur d’alerte, le rôle de contrôle de l’action publique et aura le droit de manifester son insatisfaction en toute liberté sans que cela ne lui vaille un seul coup de matraque.
Dans la deuxième partie de l’entretien accordé à Seneplus, le sociologue des médias, Alymana Bathily, militant à la base de Pastef, parle de la particularité de la reddition des comptes lancée par le nouveau régime, invite les initiateurs du Pacte national de bonne gouvernance à la patience et explique en quoi le Pastef n'est pas un parti patrimonial comme la plupart des formations politiques du Sénégal.
Le nouveau pouvoir affiche une détermination ferme à faire rendre gorge tous ceux qui ont indûment volé les ressources du pays. C’est la fameuse reddition des comptes. Et tout Sénégalais justes et raisonnables devraient saluer cette volonté pour peu que la reddition des comptes se déroule de manière juste, impartiale et non politisée. Il faut tout de même rappeler que la reddition des comptes n’est pas une initiative nouvelle au Sénégal.
De tous les régimes qui se sont succédé à la tête du Sénégal après Senghor, chacun a prétendu vouloir faire répondre ceux qui ont géré les affaires de l’État de leur gestion. Seulement, la plupart du temps, ça ne semble pas donner des résultats probants au point de dissuader de nouveaux criminels financiers au fil des alternances.
D’Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade rien n’a bougé à tel enseigne que l’on est tenté de dire que c’est souvent « beaucoup trop d’arrivisme pour si peu d’arrivage ».
Le cas Karim Wade avec la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) est l’exemple le plus actuel dans les mémoires des Sénégalais. Même quand les délinquants financiers sont connus et épinglés par les corps de contrôle, les concernés sont souvent blanchis par le régime en place, qui essaiera de monnayer leur situation dans un processus clientéliste. Ils sont recyclés dans le système et on n’en parle plus.
Le régime de Diomaye Faye entrée en fonctions depuis le 02 avril, tente, lui, aussi de faire rendre gorge ceux qui ont indûment pris l’argent des Sénégalais. À cet effet, les nouvelles autorités ont mis sur pied le pool judiciaire et financier. La question est de savoir si ce régime fera mieux que tous ceux qui ont succédé avant lui.
Tout compte fait, la reddition des comptes tout le monde y est favorable à part peut-être ceux qui ont quelque chose à se reprocher dans cette opération de moralisation de la vie publique. D’ailleurs, c’est un des point centraux du Pacte national de bonne gouvernance signé par le président Diomaye Faye.
Seulement sa mise en œuvre n’a toujours pas démarré 6 mois après la prise de fonction du president. Le régime, aurait-il tourné le dos au pacte où il y tient toujours, nul ne le sait. Pour Alymana Bathily, il ne serait juste que mis en veilleuse le temps de résoudre les dossier les plus urgents.
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LE PROJET NE DECOLLERA PAS SANS LES MASSES POPULAIRES
Le projet demeure encore très pro-Parti (Pastef). Le pouvoir gagnerait à le rendre pro Patrie s'il veut atteindre cette transformation systémique visée. Il s'agit, en clair, de faire adopter le projet par les masses populaires, d'après Mohamed Lamine Ly,
Le nouveau révérenciel du développement au Sénégal, communément appelé «Le projet », est encore un peu trop domestiqué dans le Pastef, son initiateur. Si ce programme du nouveau gouvernement ne manque pas d'ambition, le Pastef ferait mieux de le faire adopter par les masses pour qu'il ne reste pas la chose exclusive du parti mais de la patrie. C'est le conseil du Dr Mohamed Lamine Ly, militant du Parti du travail et de l'indépendance (PIT) et allié du Pastef qui s’est exprimé dans cette entrevue accordée à SenePlus.
Pour le Dr Ly, c'est clair et sans ambages, le Projet de transformation systémique ne pourra réussir que s'il est vulgarisé, partagé et est adopté par l'ensemble des Sénégalais au risque de faire fiasco. « Pour le réussir, il faut que les masses populaires s’approprient de ce projet-là.
Or, on a un peu l’impression justement que ce n’est pas le Projet de la Patrie, mais c’est encore le projet du Parti. Ils ont intérêt à le sortir, à demander l’avis des gens, à l’adapter à ce que les gens pensent, mais pas penser que ça va tomber du ciel et qu’ils vont vraiment nous amener au paradis, c’est quelque chose qu'il faut construire avec les masses populaires de nos différents pays», argue Mohamed Lamine Ly.
Élaboré certes par l'intelligentsia sénégalaise, en l'occurrence, celle du Pastef, le Projet fait bonne impression auprès d'une bonne partie des Sénégalais qui fustigent le Plan Sénégal Émergent (PSE) de Macky Sall, accusé d'être vendu au Sénégal par un cabinet étranger, d'être budgétivore et surtout d'avoir endetté le Sénégal jusqu'au cou.
Le nouveau régime dirigé par Diomaye Faye ne fait pas mystère sur sa volonté de se débarrasser du Plan Sénégal Émergeant (PSE). D’ailleurs pour l’invité de Seneplus, il aurait dû être arrêté bien plus tôt pour des raisons évoquées ci- dessus.
Sur la question de la reddition des comptes, Mohamed Lamine Ly est favorable à la traque aux biens mal acquis, mais il souhaite que tout cela se passe dans le strict respect des droits des accusés qui restent présumés innocents jusqu’à nouvel ordre.
Ainsi, les nouvelles autorités ne devraient pas se rendre responsables d'une certaine cruauté ou violation des droits des accusés. Ce n'est pas parce qu'on aurait raison qu'on peut faire ce qu'on veut de l'autre. Non. Tout en défendant le régime, cet allié « périphérique » n’hésite pas à pointer du doigt les points de faiblesses à corriger dans la gouvernance du nouveau pouvoir, à commencer par l’inclusion des masses.
En sus, le régime a intérêt, de l'avis du Dr Ly, à prendre en compte les observations des aînés qui même s'ils n'ont pas été aux affaires après des décennies de militantisme, ont une certaine expérience qui peut être pertinente pour la conduite des affaires de l'Etat par la "Young team" au pouvoir depuis le 02 avril 2024.
Suivre le développement du Dr Mohamed Lamine Ly dans l'entretien ci-dessus.
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17 NOVEMBRE : UN RENDEZ-VOUS DE CLARIFICATION
Exclusif Seneplus - Ces élections anticipées sont un rendez-vous qui met aux prises le Pastef et tous les régimes qui se sont succédé à la tête du pays de Senghor à Macky Sall, d'après Alymana Bathily, éditorialiste de SenePlus.
Sociologue-philosophe de formation, militant politique et syndical de longue date, Alymana Bathily fait partie de ceux qui ont été séduits très tôt par cette nouvelle vague de politiciens patriotes, panafricanistes, souverainistes et anti impérialiste menée par Ousmane Sonko et ses camarades. Très vite, il a pris sa carte au Pastef et continue de soutenir le régime qui porte cette révolution intervenue le 24 mars dernier 2024 au Sénégal.
Dans cette entrevue accordée à SenePlus, Alymana Bathily apprécie les premiers pas du Pastef au pouvoir, bat en brèche certaines accusations ou une certaine perception dont est l’objet le régime. Aussi, le sociologue des médias expose les enjeux des législatives anticipées du 17 novembre ainsi que les ambitions claires du Pastef. S'agissant de la question de la mise en application du Pacte, Alymana tente de rassurer ceux qui s'inquiètent.
Les Etats des majors des différents partis politiques sont en ordre de bataille pour les législatives du anticipés du 17 novembre 2024, un scrutin en mode rock'n'roll étant donné le temps très court donné aux partis politiques et aux coalitions pour s’organiser. Répondant aux questions de SenePlus, Alymana Bathily, un militant du parti au pouvoir expose les enjeux de ce rendez-vous démocratique dans contexte dd e bouillonnement de l’espace politique. Pour lui, il s’agit très clairement d’un rendez-vous de clarification de l’espace politique.
D’un côté, il y a le Pastef qui est un parti anti impérialiste, souverainiste, patriote et panafricaniste qui a décidé d’ailleurs d’aller en solo sans la coalition au pouvoir afin de mieux se jauger. D’autre part, il y a tous les autres acteurs qui ont été dans l’espace politique depuis les indépendances pour certains et qui sont comptables de l’état actuel du pays.
Malgré les coalitions et les inter coalitions qui se forment au sein de l’opposition, Alymana Bathily, l'invité se Seneplus pense que le Pastef n’a rien à craindre en dépit du brouillement auquel l’on assiste dans l’espace politique avec l’avènement des collations et d’intercoalitions, les retrouvailles des frères et sœurs politiques qui s’étaient séparés des années durant. Cas du Parti socialiste (PS) et du Parti démocratique sénégalais 'PDS) de Me Abdoulaye Wade.
Sur un autre plan, à ceux qui s’impatientent quant à la non-application du Pacte de bonne gouvernance, Alymana Bathily prêche la patience. Selon lui ; le pouvoir tente de prendre ses marques et doit surtout s’occuper des dossiers bien plus urgents que la mise en application du pacte. De ce point de vue, il ne sert à rien de tirer des conclusions hâtives laissant penser que le candidat Diomaye n'avait signé le pacte que pour des raisons électoralistes.
Le sociologue de médias tente de rassurer ceux qui ont des inquiétudes et qui pensent que le président Diomaye Faye pourrait avoir tourné le dos au Pacte national de bonne gouvernance signé par 13 des 19 candidats à la dernière présidentielle, dont le candidat Bassirou Diomaye Faye.
Ces élections anticipées, pour le chroniqueur de SenePlus, sont un rendez-vous qui met aux prises le pastef et tous les régimes qui se sont succédé à la tête du pays de Senghor à Macky Sall et les Sénégalais sauront juger.
Suivez la lecture d’Alymana Bathily dans cette entrevue.