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24 février 2025
DE FORTES TEMPERATURES ATTENDUES DANS LES PROCHAINES SOIXANTE-DOUZE HEURES
La canicule va persister dans le territoire sénégalais à cause d’une ‘’hausse progressive’’ du thermomètre au cours des prochaines soixante-douze heures, déclare l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dakar, 16 jan (APS) – La canicule va persister dans le territoire sénégalais à cause d’une ‘’hausse progressive’’ du thermomètre au cours des prochaines soixante-douze heures, déclare l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
‘’En raison d’une hausse progressive des températures, la chaleur restera de mise à l’intérieur du pays, notamment dans le Centre et l’Est, où les températures maximales évolueront entre 40 et 46 °C’’, annonce-t-elle dans un bulletin parvenu à l’APS.
En raison de l’installation de la forte canicule, ‘’la fraîcheur nocturne et matinale sera moins marquée sur l’ensemble du pays’’, ajoute l’ANACIM.
Selon elle, les températures varieront entre 20 et 25 °C durant la nuit et le matin.
Pour les prochaines quarante-huit heures, les prévisionnistes tablent sur un ciel ‘’dégagé, voire ensoleillé, sur la quasi-totalité du pays, à l’exception du sud-est (Kédougou, Tambacounda et Kolda), où seront notés des passages nuageux.
À partir de jeudi, le temps sera ensoleillé sur l’ensemble du territoire sénégalais.
‘’Les visibilités seront affectées, dans le nord et le centre du pays au cours des prochaines quarante-huit heures’’, prévient l’ANACIM.
‘’Toutefois, ajoutent ses prévisionnistes, elles seront généralement bonnes en fin d’échéance. Les vents dominants seront […] d’une intensité faible, voire modérée.’’
LA PREMIERE SORTIE OFFICIELLE DU PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les livraisons de mardi traitent de la visite du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, auprès des guides religieux de Touba et de Tivaouane lundi, pour sa première sortie officielle depuis sa prise de fonction le 2 avril
Dakar, 16 avr (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne traite surtout de la visite du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, auprès des guides religieux de Touba (centre) et de Tivaouane (ouest), lundi, pour sa première sortie officielle depuis sa prise de fonction, le 2 avril.
Dans ces deux villes, capitales des principales confréries musulmanes du Sénégal, le chef de l’État ‘’rassure et promet’’, note Le Soleil. Le journal précise que Bassirou Diomaye Faye a été reçu à Touba par le khalife général des mourides, dans la grande concession de ce dernier.
Dans le cadre de cette ‘’visite de courtoisie’’, précise WalfQuotidien, le président de la République a ensuite été reçu à Tivaouane par Serigne Babacar Sy Mansour, le khalife général des tidjanes. ‘’C’est une opération de communication doublée d’une symbolique forte’’, souligne le journal Le Quotidien en parlant de ces visites présidentielles.
M. Faye ‘’est entré en bon ‘talibé’ (disciple) chez le khalife, les pieds nus, en signe de respect et de considération’’, détaille le quotidien L’info avant de rapporter des propos de Bassirou Diomaye Faye : ‘’Je suis très honoré de venir en visite à Touba en tant que président de la République, disciple et fils.’’
‘’Touba et Tivaouane inaugurent les sorties du cinquième président du Sénégal hors de Dakar’’, note Sud Quotidien, lequel considère qu’il ‘’clone Abdoulaye Wade et Macky Sall’’, ses derniers prédécesseurs.
‘’À la tête d’une délégation restreinte’’, Bassirou Diomaye Faye a été reçu d’abord à Touba, puis à Tivaouane, écrit Sud Quotidien, Vox Populi notant que le nouveau chef de l’État ‘’perpétue les usages’’ en allant ‘’marquer son respect envers les khalifes Serigne Mountakha Mbacké et Serigne Babacar Sy Mansour’’.
‘’Des concertations, entre nous, ne sauraient manquer. Nous devons toujours vous consulter avant de poser un acte, solliciter vos prières et recueillir vos avis, dans l’intérêt de toutes les populations’’, a déclaré le président de la République, cité par Vox Populi.
Touba et Tivaouane ‘’prient pour Bassirou Diomaye Faye’’
‘’Réserver les premières sorties publiques du président de la République à Tivaouane et à Touba traduit une volonté de rupture avec l’élite occidentale’’, écrit EnQuête.
Il interroge à ce sujet Kalidou Sy, enseignant-chercheur à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), dont l’analyse sonne comme un rappel à la réalité : ‘’Le président de la République appartient à une société et ne peut être en déphasage avec les règles éthiques et coutumières de notre pays’’, soutient l’universitaire.
‘’Dans un pays où les positions politiques des chefs religieux ont été très décriées ces dernières années, la nouvelle posture du nouveau régime à l’égard des foyers religieux [était] très attendue’’, fait observer le quotidien L’As.
Bès Bi Le Jour parle d’une visite ‘’sobre et religieuse’’, Source A affichant, sur le même sujet : ‘’Cordialité XXL au menu’’.
Libération retient que ‘’Touba et Tivaouane adoubent Bassirou Diomaye Faye’’. Un titre qui renvoie dans une certaine mesure à celui du quotidien Les Échos : ‘’Touba et Tivaouane bénissent et prient pour Bassirou Diomaye Faye.’’
‘’Les khalifes des deux villes saintes le couvrent de présents. Saint Coran, natte de prière et chapelet remis au chef de l’État’’, ajoute Les Échos. De son côté, le président Bassirou Diomaye Faye ‘’s’est engagé à résoudre les problèmes d’eau et d’assainissement de la cité religieuse’’ de Touba, rapporte L’As.
‘’Rationalisation’’
Dans ses échanges avec Tivaouane, ‘’il a promis de poursuivre la modernisation des cités religieuses’’, ajoute le même journal.
‘’Des promesses faites à Serigne Mountakha Mbacké et recueillement à la zawiya Seydi Hadji Malick Sy’’, résume le quotidien Tribune, avant d’évoquer, à son tour, les ‘’engagements’’ pris par M. Faye au cours de ses visites.
Le quotidien Kritik’, un peu à contre-courant, ramène ses lecteurs à la politique en s’intéressant au choix des collaborateurs des membres du nouveau gouvernement. ‘’Les ministres sous la coupe réglée du PM (le Premier ministre)’’, titre-t-il.
‘’Les 25 ministres du nouveau gouvernement ont du pain sur la planche mais peu de marge de manœuvre, surtout dans le choix des collaborateurs qui devront constituer le cabinet autour du titulaire du poste ministériel’’, écrit Kritik’.
Et d’ajouter : ‘’Directeurs de cabinet, DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement) et SG (secrétaires généraux) seront soumis au contrôle strict du chef du gouvernement, qui appréciera la tronche et le parcours des profils qui lui seront soumis.’’
‘’Avec un premier gouvernement de 25 ministres, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye fait dans la rationalisation’’, note L’Observateur, selon lequel plusieurs portefeuilles ‘’ont été réunis dans un seul ministère’’. ‘’De quoi faire douter [de] l’efficacité d’un seul ministre pour coordonner tout cela’’, poursuit le même journal.
par Nioxor Tine
CONJURER LES PIÈGES CONTRE LA TRANSFORMATION SYSTÉMIQUE
Mettre le bilan immatériel au premier plan, en instaurant une nouvelle gouvernance vertueuse, en assainissant les mœurs politiques, en conquérant toutes nos souverainetés confisquées, reste le plus sûr garant du succès du projet
Le peuple sénégalais n’a pas encore fini d'exulter après la brillante victoire électorale du Pastef, qui aura donné tant de fil à retordre aux faucons de Benno Bokk Yakaar. C’est dire qu’il est du devoir de tous les patriotes et démocrates sincères de notre pays d’accompagner ce mouvement, qui se veut de transformation systémique, tout en gardant un esprit critique.
Passage de témoin dans une ambiance « bon enfant »
Ainsi, il n’a pas échappé, même aux observateurs les plus proches de la nouvelle « mouvance patriotique », l’excès de civilités entre les équipes entrante et sortante, surtout entre le nouveau président, Bassirou Diomaye et l’ancien président, maître-d’œuvre du projet autocratique avorté.
Déjà, l’opinion s’était émue, lors de la conférence de presse tenue au lendemain de leur libération, de ce qui semblait être, sinon une absolution prématurée, tout au moins une indulgence exagérée à l’endroit de l’apprenti-autocrate, contrastant avec un acharnement féroce – quoiqu’amplement mérité – contre le candidat-kleptomane, mal-aimé de Benno Bokk Yakaar.
Il y a eu, ensuite, les discours mielleux lors des passations de pouvoirs entre anciens et nouveaux ministres de la République, qui cadraient mal avec la longue liste de contentieux du régime de Benno Bokk Yakaar avec, d’une part l’opposition sénégalaise, de l’autre avec l’ensemble du peuple sénégalais.
Nous restons convaincus qu’il ne s’agit là que de gestes d’élégance républicaine auxquels, nous ne sommes plus habitués après douze longues années de « barbarie institutionnelle ». Néanmoins, le président nouvellement élu, dont tout le monde salue la politesse exquise doit garder en mémoire ce qu’il est advenu, plus de soixante ans après, de notre prétendue indépendance obtenue à l’issue de négociations très policées d’une petite demi-heure entre le président Senghor et le Général de Gaulle.
Le lourd héritage d’une gouvernance calamiteuse
Contrairement à Me Abdoulaye Wade, après la première alternance de 2000, tout heureux d’avoir hérité d’une importante manne financière du gouvernement socialiste, fruit amer de plus d’une décennie d’un simulacre d’ajustement structurel, responsable d’une paupérisation dramatique des couches populaires, le duo Ousmane-Diomaye, lui, a plutôt eu droit à un endettement colossal. Et encore, s’il ne s’agissait que de ressources financières !
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Pastef dissous et ses fidèles alliés stigmatisés de Yewwi Askan Wi ont pâti d’une déliquescence notoire des institutions de la République, qui aura lourdement handicapé les préparatifs en vue d’une véritable alternative sociopolitique.
Si le monde entier retient surtout le report aussi arbitraire que spectaculaire de l’élection présidentielle le 3 février dernier, le peuple, les démocrates et patriotes de notre pays n’ont pas oublié toutes les autres forfaitures (opacité de la sélection par le parrainage, refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire d’Ousmane Sonko, candidats de l’opposition interdits de campagne, procès irréguliers, arrestations arbitraires…).
Tant et si bien que, si notre réputation de vitrine démocratique en Afrique a été préservée et les apparences finalement sauves, notamment concernant le nombre et la durée des mandats présidentiels, ainsi que la victoire électorale attendue du Pastef, beaucoup d’entorses aux normes démocratiques ont été constatées. A titre d’exemple, l’incarcération de la quasi-totalité du staff dirigeant du Pastef a pu impacter négativement sur la cohésion organisationnelle et surtout programmatique de la Coalition Yewwi Askan Wi.
Par ailleurs, en réussissant la prouesse de terrasser, dès le premier tour, le mastodonte que constitue le Parti-Etat apériste, héritier de ses homologues socialiste et libéral, les jeunes cadres politiques du Pastef se sont, de fait, affranchi de toute pression venant de leurs alliés politiques, une situation pleine d’opportunités mais aussi de risques.
Quelle démarche pour écarter les dangers pesant sur la transformation systémique ?
Malgré sa victoire électorale éclatante, le Pastef créé par des cadres de la haute administration, a le devoir impérieux, d’élargir et de consolider sa base sociale focalisée dans les couches moyennes et les grandes agglomérations urbaines, en vue de convertir le vote protestataire en vote d’adhésion au fameux projet patriotique, souverainiste et anti-impérialiste, lors des prochaines législatives.
Il faudra aussi transformer les préjugés favorables dont ce parti et le président Diomaye (lui-même très attaché à sa ville natale, Ndiaganiao) bénéficient dans le monde rural en de solides positions politiques. Il s’agira ensuite de s’ouvrir davantage au monde du travail, notamment aux syndicats et à leurs centrales, sans oublier certains partis de gauche traditionnellement liés à certains secteurs de la classe ouvrière, même ceux d’entre eux qui étaient hostiles au camp patriotique ravalé au rang d’agrégat de sectes populistes.
Pour écarter les menaces, qui pointent à l’horizon, la cooptation dans l’Exécutif, de personnalités neutres, ayant fait la preuve de leur indépendance d’esprit et de leur courage est une excellente chose. Dans le même ordre d’idées, le pays a grandement besoin d’experts, dont les compétences ne font l’objet d’aucun doute, car ayant été concrètement matérialisées et mises en œuvre.
Mais évidemment, les critères de choix les plus déterminants devraient être l’option résolue pour le renforcement de la souveraineté nationale et une véritable transformation sociale de notre pays vers plus de justice sociale, d’équité et de liberté.
On observe déjà quelques embûches dressées sur le chemin des nouvelles autorités allant des décrets de dernière minute sur la nomination de magistrats véreux, les passeports diplomatiques au profit de politiciens affairistes, venant après la fragilisation budgétaire conjuguée au contexte inflationniste.
Il y a aussi cette maladresse avérée et regrettable sur la représentation féminine dans le gouvernement, qui commence à prendre une ampleur disproportionnée, rappelant les éternelles tentatives déjà utilisées par les précédents régimes libéraux, d’instrumentaliser la cause féminine à des fins politiciennes, surtout électoralistes d’ailleurs.
La question est de savoir, si le nouveau régime sera capable de contourner tous ces pièges, pour mener à bien sa tâche de « transformation systémique ».
Dans son allocution du 3 avril, le président Bassirou Diomaye Faye, bien que signataire du pacte national de bonne gouvernance initié par des organisations de la société civile, dont le Sursaut citoyen, a omis de mentionner les Assises nationales, mais a plutôt préconisé des concertations isolées sur le processus électoral et le système judiciaire et d’autres mesures de lutte contre la corruption, la fraude fiscale et de protection des prête-noms repentis et autres lanceurs d’alerte…
Tout en saluant ces mesures courageuses, de rupture par rapport à la gabegie des précédents régimes, nous n’en pensons pas moins, qu’il ne sert à rien de réinventer la roue, avec des mesures disparates, qu’il faudrait plutôt fédérer dans un cadre harmonisé. C’est ce qui nous fait militer pour une approche holistique, telle qu’elle ressort des travaux des Assises nationales et du projet de constitution de la C.N.R.I, qui, à notre humble avis, devrait, après réactualisation, être soumis à référendum, avant la fin de l’année.
Mettre le bilan immatériel au premier plan, en instaurant une nouvelle gouvernance vertueuse, en assainissant les mœurs politiques, en conquérant toutes nos souverainetés confisquées, reste le plus sûr garant du succès du projet qui sera suivi de plusieurs autres victoires du camp du patriotisme et du progrès social.
Par Hamidou ANNE
PAUSE DEMOCRATIQUE MALIENNE
Au Mali, la junte vient de suspendre tout simplement la démocratie résiduelle qui survivait après les putschs du Colonel Assimi Goïta.
Au Mali, la junte vient de suspendre tout simplement la démocratie résiduelle qui survivait après les putschs du Colonel Assimi Goïta. Par un décret du 10 avril 2024, le président de la Transition malienne suspend jusqu’à nouvel ordre les activités des partis politiques et celles à caractère politique des associations du pays. Les autorités maliennes justifient cette mesure inédite par une volonté de «recoudre le tissu social» et de «renforcer la cohésion nationale». Poursuivant dans la même logique, la Haute autorité de la communication du pays a ordonné aux médias de suspendre toute diffusion d’actualités relevant de la politique.
C’est une nouvelle dérive de la junte malienne qui ne cesse de plonger le pays dans l’inacceptable avec des abus quasi quotidiens. Après les putschs, les arrestations arbitraires et les menaces et intimidations désormais récurrentes dans le pays, il s’agit d’un nouveau coup porté à la liberté dans le pays. Le régime de la Transition devait prendre fin le 26 mars dernier après quatre ans de… transition. Mais sans surprise, la junte refuse de rendre le pouvoir aux civils. Le Président et son gouvernement retardent un retour à l’ordre constitutionnel, qui devrait s’effectuer à travers l’organisation d’une élection libre, transparente et démocratique. Au contraire, nous assistons à une volonté de la junte malienne de prolonger son bail, violant ainsi ses engagements précédents et poursuivant la logique de la prise illégitime du pouvoir en 2020 puis en 2021.
Cette attitude est peu surprenante au regard du passif des militaires au pouvoir. Elle rend davantage stupides les communiqués et prises de parole au Mali et dans toute Afrique de l’Ouest saluant la chute du défunt Ibrahim Boubacar Keïta par des moyens antidémocratiques. Le régime militaire n’est jamais une solution car souvent en cours de route les illusions disparaissent et le pouvoir tient grâce à l’intimidation, à la violence et à l’étouffement de toutes les voix discordantes.
Le Colonel Goïta et ses adjoints ont pris le pouvoir dans une période particulière, où le phénomène dit «sentiment anti-français» prenait de l’ampleur poussant les opinions publiques, notamment la jeunesse, à exiger de rompre les ultimes liens avec l’ancienne puissance coloniale sur fond d’accusations parfois fantaisistes et de promesses farfelues. Il y a beaucoup à dire sur les ressorts du dudit «sentiment anti-français» ; entre revendications légitimes, réponses limitées, mensonges distillés grâce notamment aux réseaux sociaux et manipulations de masse sur fond de guerre idéologique et de positionnements géopolitiques entre grandes puissances.
Mais l’un dans l’autre, ce sont les Maliens, les Burkinabè, les Nigériens qui trinquent au motif d’un anti-impérialisme de pacotille et de slogans d’estrade, qui peuvent fouetter l’ego de certains mais ne changent fondamentalement la vie des citoyens.
Les soldats français sont partis. Les «instructeurs» de la nouvelle puissance amie sont présents. La rengaine nationaliste est quotidienne dans les médias publics et sur internet. Mais la réalité concrète est éloquente et visible de tout le monde. Malgré les bravades incessantes, les conditions de vie des Maliens ne se sont pas améliorées, si elles n’ont pas empiré. Leurs libertés sont confisquées par des autorités politiques qui sont aussi des hommes armés régnant par la terreur. L’ennemi du populisme est le réel. C’est dans l’exercice du pouvoir que les galéjades et les promesses intenables sont mis à nu. Les envolées martiales et guerrières contre l’anti-impérialisme ne dureront pas éternellement. Elles masquent un temps l’incurie des régimes populistes et leur incapacité à apporter des solutions aux préoccupations des gens. Mais dans le temps, leur résultat positif est maigre…
Il est heureux de voir les démocrates maliens s’organiser. Ils font preuve d’un courage remarquable et d’une grande maturité politique. Des partis politiques et associations de la Société civile ont signé la Déclaration du 31 mars pour fustiger les atteintes graves aux libertés dans le pays et promettent de faire face. Ils ne peuvent qu’avoir notre soutien, car face à ces décisions scandaleuses, il n’y a pas d’autre issue que la lutte sans relâche. Le Mali peut recouvrer sa place de nation démocratique arrachée de haute lutte, après des décennies d’effort et d’engagement.
LA BANDE DE FILAOS EN QUETE DE «SOUFFLE» A LA COUR SUPREME
La cour suprême va se prononcer, ce jeudi 25 avril, en audience ordinaire publique, sur la requête introduite en juin dernier par l’association des jeunes pour l’environnement (Aje) contre l’état du Sénégal
La cour suprême va se prononcer, ce jeudi 25 avril, en audience ordinaire publique, sur la requête introduite en juin dernier par l’association des jeunes pour l’environnement (Aje) contre l’état du Sénégal, aux fins d’annuler un décret déclassifiant une partie de la bande des filaos de Guédiawaye.
Un appel à la mobilisation est partagé sur la toile. Il est émis par une association environnementale dénommée association des jeunes pour l’Environnement. Elle veut un large front devant la Cour suprême. En effet, la juridiction va statuer, ce jeudi, sur sa requête qu’elle a déposée le 7 juin 2023 aux fins d’annuler le décret du Président sortant portant déclassification d’une partie de la bande des filaos de Guédiawaye. Cette audience, selon l’Aje, est cruciale.
« Cette bande de filaos est bien plus qu'un simple espace vert pour notre communauté. Elle est notre rempart contre l'avancée de la mer, elle abrite nos activités d'élevage et de maraîchage, et elle est essentielle pour la préservation de notre environnement côtier fragile », a indiqué dans une note l’Association des jeunes pour l’environnement qui appelle tous les citoyens conscients de l'importance de cet espace à se joindre à elle lors de cette audience publique. « Ensemble, faisons entendre notre voix pour protéger Guédiawaye, notre précieux patrimoine naturel. Rejoignez-nous massivement le jeudi 25 avril à 10 heures à la Cour suprême de Dakar et affirmons haut et fort : Protégeons Guédiawaye, Souniou Momel ! », a conclu l’Association.
Très actif dans la sauvegarde du littoral de Guédiawaye, Mamadou Aw n’a pas espoir que la Cour suprême casse le décret. « Je ne vois pas par quel procédé la Cour suprême va revenir sur la déclassification du littoral de Guédiawaye. Mais si la Cour casse le décret, nous serons tous heureux », a déclaré à L’As le Responsable de la République des valeurs pour qui le combat qui va être mené, désormais, c'est le respect des engagements de l’Etat. Il s’agit, selon lui, de la construction d'infrastructures d'utilité publique. « Notre combat, c'est que le littoral bénéficie plus aux habitants de Guédiawaye avec la construction d'infrastructures d'utilité publique comme des aires de détente etc. », a martelé Mamadou Aw.
En effet, il faut dire que dans le rapport de présentation du décret, il est prévu avec le Plan d’urbanisme de détail la réalisation de grands aménagements avec des espaces résidentiels, des équipements administratifs, commerciaux et sanitaires, des espaces verts, des parcelles viabilisées et des zones d’activités sportives, culturelles et de loisirs. A travers ce décret pris en avril 2023 contresigné par le Premier ministre Amadou Ba, le président de la République, Macky Sall, a déclassifié 826 ha sur la bande des filaos du littoral. La longueur s’étend du rond-point Gadaye à Guédiawaye, en passant par Yeumbeul-Nord, Malika jusqu’à Tivaouane Peul. Cette déclassification rentre dans le cadre d’un projet d’utilité publique dénommé Plan d’urbanisme de détail (PUD). Le plan d’urbanisme de détail est situé entre les départements de Keur Massar et de Rufisque.
Une requête contre l’Etat du Sénégal aux fins d’annuler une déclassification de 150 ha sur le littoral de Guédiawaye déposée, en aout 2021, devant la Cour suprême par les coordonnateurs du Forum civil/Guédiawaye, de l’Action jeunesse et environnement (Aje), de Jeunes volontaires pour l’environnement(Jve) et du collectif «Aar Sunu Littoral» contre l’Etat du Sénégal a été rejetée par la plus haute juridiction. La Cour suprême, dans son verdict rendu le 15 novembre 2021, explique que les parties requérantes n’avaient pas qualité à agir.
Sa Ndiaganiao pieds nus à Touba
A Touba hier pour rendre visite au Khalife général des mourides, Sa Ndiaganiao n’a laissé aucun détail dans son opération de séduction pour mettre les habitants de Touba dans son cœur. Arrivé à la résidence de Serigne Mountakha Mbacké, il a enlevé ses chaussures pour marcher pieds nus sur le sable. Un moment immortalisé par ses partisans qui n’ont pas perdu de temps pour inonder les réseaux sociaux de cette photo qui contraste avec l’image dans laquelle on voyait kor Marième marcher avec ses chaussures dans l’enceinte de la grande mosquée de la cité de Bamba. Une attitude qui avait frustré à l’époque plus d’un mouride.
Pas de griots et de folklore lors de la visite de Sa Ndiaganiao
La rupture appelle la rupture. Depuis que Sa Ndiaganiao a reçu la clé du Palais de la République des mains de Macky Sall, c’est la sobriété chez les autorités étatiques. En témoignent les passations de service entre ministres, où il n’y avait ni « roumbaye ni xoumbaye ». En déplacement hier à Touba, l’homme aux deux galons n’a pas dérogé à la règle, aidé en cela sans nul doute par les autorités religieuses de Touba. Il n’y avait pas d’accueil en grande pompe du chef de l’État comme à l’époque de ses prédécesseurs. Il n’y avait pas non plus un Khadim Samb ou un Abdoulaye Mbaye Pekh pour faire le show ou extrapoler sur les présentations des autorités présentes sur les lieux ou sur les discours de Serigne Mountakha et de son hôte. Mais nak, il faut souligner que le député Cheikh Thioro Mbacké a confondu Diomaye-candidat et Diomaye-Président. Ndeyssane, au moment d’aller à la résidence du Khalife général des mourides, il a voulu monter dans la voiture de Sa Ndiaganiao, or le protocole avait réservé ce privilège à Serigne Bass. Et Cheikh Thioro a été pris délicatement par la main pour être conduit dans une autre voiture.
Le maire de Touba bloqué
L'heure, c'est l'heure ; avant l'heure, ce n’est pas l'heure ; après l'heure, c'est plus l'heure. Ayant sans nul des problèmes avec la ponctualité, la maire de Touba, Abdou Lahat Ka, a commis l’erreur de se faire devancer par le cortège de Sa Ndiaganiao à la résidence de Serigne Bassirou Mbacké de Darou Miname. Déterminé à jouer leur partition en ces temps de rupture et de sobriété, les membres du protocole l’ont bloqué devant la porte, parce que Diomaye était déjà entré dans le salon. Mais finalement des instructions ont été données pour lui permettre d’accéder après les prises de parole de Diomaye et de Serigne Bass. Il n'a pas ainsi assisté à l’audience entre Serigne Mountakha et son hôte.
Une maison consumée par le feu à Kaolack
Un incendie s’est déclaré hier vers les coups de 17 heures au quartier Kasnack dans la commune de Kaolack. Une maison située à côté du camp des Sapeurs-pompiers a été consumée par les flammes. Des dégâts matériels sont estimés à plus de 5 millions de FCFA, selon les témoignages du frère du propriétaire de la maison. Alertés par des cris de détresse, des voisins ont vite pris d’assaut la maison pour secourir les pensionnaires avant d'essayer de maîtriser les flammes mais en vain. Aucune perte en vie humaine n'a été enregistrée. Arrivés sur les lieux, les soldats du feu ont fini par maîtriser le feu qui avait fini de se propager. Désemparée actuellement, la famille sinistrée demande de l’aide aux autorités locales et à l’Etat.
L’ex Dg de Air Sénégal intègre le cabinet A&A Strategy
Ancien Directeur général de la compagnie aérienne Air Sénégal, Ibrahima Kane a lancé DELAA Impact, un fonds d’investissement dédié à la création et au déploiement de solutions de financements innovants aux besoins en infrastructures et industries au Sénégal et en l’Afrique de l’Ouest. Pour soutenir Ibrahima Kane dans le cadre du lancement, le cabinet de conseil A&A Strategy a noué un partenariat avec ce dernier. Dans un communiqué, A&A Strategy estime que l’arrivée d’Ibrahima Kane en tant que Senior Vice-Président chez A&A Strategy va consolider l’expertise et le leadership du cabinet dans les domaines de l’industrie et du financement de projet. Selon le texte, A&A Strategy and Investment Advisory est une boutique de conseil en stratégie et en financement de projet basée à Dakar. Créé en 2019 par Amarou Aw, le cabinet compte une quinzaine de collaborateurs. La moitié de son activité est réalisée avec le secteur parapublic sénégalais et l’autre moitié avec le privé international et national opérant au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.
Crise sociale à Patisen
Les travailleurs de l’industrie agroalimentaire (Patisen) sont en colère contre leur direction. Affiliés au syndicat national des industries alimentaires du Sénégal (Sntrias) que dirige Cheikh Sadibou Diagne Guèye, ces employés de Patisen ont tenu hier un sit-in en arborant des brassards rouges pour dénoncer la remise en cause de leurs acquis dont les visites médicales annuelles arrêtées depuis 05 ans et les salaires dérisoires. Ils exigent des correctifs, notamment la révision de la convention collective régissant leur secteur et une refonte de l’inspection du travail qui, selon eux, ne protège pas les travailleurs.
Violences à ascendant
Ivrogne doublé d’un drogué, Maodo est d’un genre bien particulier. Quand il prend un verre de trop, il violente ses parents et les abreuve d’injures. Et sa mère l’a appris à ses dépens. Revenant d’une virée nocturne le jour de la korité, Maodo a proféré des injures à sa mère avant de casser des vaisselles sous prétexte que cette dernière tarde à lui servi le déjeuner, sous l’œil impuissant de son père. Craignant pour sa vie, la victime s’est rendue à la Police des Parcelles assainies pour porter plainte contre son fils indélicat. Ce dernier, convoqué par les limiers, a reconnu les faits. Il prétexte l’effet de l’alcool avant de demander clémence. L’aveu étantla reine des preuves, il sera placé en garde à vue et puis déféré au parquet pour violences à ascendant, injures et menaces de mort.
Tentative d’escroquerie
La dame A. Diédhiou croupit actuellement en prison pour escroquerie portant sur une somme de 02 millions. Elle faisait le tour des agences de transfert pour faire des transactions et soutirer de l’argent aux agents. Mais elle a été alpaguée aux Parcelles assainies dans une agence de transfert d’argent. Ce jour, elle s’est présentée à la cantine de transfert d’argent pour demander un dépôt par orange money d’une somme de 02 millions sur un numéro. Mais après que le caissier a fait le transfert, Mme Diédhiou lui dit qu’elle n’a pas d’argent sur elle. Mieux lorsque le caissier tente d’annuler le transfert, il se rend compte que les 02 millions ont été déjà retirés. Sans tarder, il câble son patron El.H. M. Fall qui aussitôt rapplique sur les lieux pour interpeller la dame. Elle est conduite à la Police des Parcelles assainies. Devant les enquêteurs, elle déclare avoir agi pour le compte d’un certain Barham mais elle ignore le domicile. Des allégations qui ne vont guère convaincre les hommes du Commissaire Kébé qui vont lui délivrer un ticket gratuit pour la prison.
2 097 Sénégalais ont déposé des demandes d'asile en Espagne
La commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR) vient de sortir un rapport sur les pays africains, asiatiques et sud-américains dont les ressortissants sont des bénéficiaires de demandes d'asile. Le Venezuela s'octroie 37,4% de l'aide aux réfugiés, suivi de la Colombie 28,0%, du Pérou 7,2%, du Sénégal avec 5,1% et enfin 4,6% pour le Mali, soit 1 891 demandes d'Asile. Entre le 1er janvier et le 31 mars 2024, 41 107 demandes d'asile ont été reçues en Espagne. 1 149 demandes sont jugées favorables avec un statut de réfugiés. Dans cette liste, le Mali représente 11,5 %, ce qui pourrait s'expliquer par la situation politique et économique du pays. Malgré la forte demande, supérieure à celle du Mali, le Sénégal ne figure pas dans la colonne des demandes favorables. Le taux d'acceptation de demandes d'asile reste très faible. Selon les données du ministère de l'Inclusion, de la Sécurité Sociale et de la Migration exploitées par Dakaractu, 5,1%, soit 2 097 demandes d'asile ont été traitées pour le Sénégal. Rappelons que la CEAR est une organisation à but non lucratif, fondée en 1979, d'action volontaire, humanitaire, indépendante et plurielle. Son objectif est de travailler avec les citoyens qui défendent le droit d'accès à l'asile.
Les habitants de Keur Yoro Khodia crient leur soif
Avoir de l’eau potable est un vrai casse-tête pour les femmes du village de Keur Yoro Khodia, une localité du département de Nioro. Ces braves dames ont battu le macadam pour crier leur soif. Selon la porte-parole du jour, Mme Fatou Thioub, les populations vivent un véritable calvaire pour avoir de l'eau potable. « Se procurer le liquide précieux à suffisance est un luxe. Les femmes du village réalisent un véritable parcours du combattant pour se procurer de l’eau et souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Nous n'avons pas de forages ni de robinets. Nous utilisons l'eau du puits qui est très souvent de mauvaise qualité. La corvée de l’eau a fini d’épuiser les populations notamment les femmes de Keur Yoro Khodia qui sont obligées de débourser doublement pour satisfaire les besoins de nos familles en eau potable. On paye ceux qui ont des camions citernes pour avoir de l’eau potable. D'ailleurs, nous sommes obligés de faire des stocks avec des bidons de 20 L au cas où les camions citernes mettent du temps pour venir dans notre village. Nous interpellons le nouveau gouvernement du Sénégal par rapport à notre préoccupation majeure », a ajouté Fatou Thioub. À en croire Maguette Ndiaye, les villageois peuvent rester deux mois sans avoir le liquide précieux. Une situation déplorable qui les empêche, selon elle, de faire des tâches ménagères et de subvenir aux besoins de la famille. En tout cas, le manque d'eau reste un problème majeur pour beaucoup de villages dans le Saloum, surtout pour les habitants de Keur Yoro Khodia qui ont profité de l'occasion pour interpeller les autorités sur la réalisation des infrastructures sociales de base dans la localité, la réalisation de pistes de production, la création d'emplois pour les jeunes, le financement des femmes, entre autres préoccupations. La question de santé est une nécessité pour Maguette Ndiaye qui sollicite des autorités la mise en place d'une structure sanitaire digne de ce nom pour permettre aux femmes du village d'accoucher sans problème.
Les prestataires réclament la tête du Directeur Mamour Diallo
La tension ne baisse toujours pas à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Les prestataires ont tiré à boulets rouges sur le Directeur général, Mamadou Mamour Diallo. L’accusant de recrutement clientéliste, ces travailleurs exigent son départ. Ils lancent un cri d’alarme « sur le recrutement abusif que vient d’effectuer notre Directeur Mamour Diallo que nous qualifions de sabotage non seulement de la boîte mais surtout du nouveau régime ». Le porte-parole du collectif des prestataires, Demba Sèye, souligne que depuis l’accession de Mamour Diallo à la tête de l’Onas, il ne fait que de « l'abus d’autorité » en signant des contrats de prestation à des retraités pensionnaires d’IPRES avec à la clé une rémunération exorbitante. Il ajoute que les nombreux CDD sont signés à des personnes qui ne maîtrisent absolument rien du boulot de l’assainissement à la place du personnel complémentaire dit prestataire de la boîte. Le plus frustrant, poursuit-il, c’est que le Directeur général a procédé à des recrutements avec des CDI à plus de 15 personnes, laissant en rade les anciens prestataires qui ont consacré toute leur vie à l’Onas. Interpellant directement le nouveau président de la République, Demba Sèye et Cie demandent en outre l’annulation des CDI nouvellement signés ainsi que le recrutement du personnel prestataire et l’augmentation des salaires. Joint par «L'As», le service communication de la Direction générale promet de réagir afin de rétablir la vérité.
VERS UNE AMELIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL DES SELECTIONNEURS NATIONAUX
Le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, a déclaré vouloir améliorer les conditions de travail des sélectionneurs nationaux, soulignant que c’est grâce à l’expertise locale que le Sénégal a pu engranger de bons résultat
Le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, a déclaré vouloir améliorer les conditions de travail des sélectionneurs nationaux, soulignant que c’est grâce à l’expertise locale que le Sénégal a pu engranger de meilleurs résultats.
”Il y a des sélectionneurs qui ont un vécu international. Ils ont gagné des trophées continentaux et ils sont allés en coupe du monde. Il y a des nouveaux sélectionneurs qui sont arrivés (…)’’, a-t-il déclaré lors d’un atelier de partage d’expérience organisé par la Direction technique nationale. Cette rencontre, selon lui, ‘’permet de faire un partage des acquis et d’expérience et surtout, de prendre du temps, de gagner des raccourcis pour que ceux qui arrivent puissent travailler” sur la base de l’organisation déjà mise en place. ”La performance de haut niveau, c’est la coordination de beaucoup de travail. Nous avons montré l’exemple à l’Afrique toute entière (…) en recrutant des entraîneurs locaux (…) nous avons l’expertise technique nécessaire”, a dit Me Augustin Senghor qui a présidé cette réunion d’échange avec les différents staffs techniques nationaux. ”Tout le monde a suivi le cursus du football sénégalais ces dix (10) derrières années. (…) Un pays, qui en l’espace d’une année, a remporté cinq (5) à six (6) trophées continentaux, c’était du jamais vu’’, a souligné le président de la FSF. Il a annoncé le démarrage prochain, du championnat de Futsal.
Equipes nationales : l’osmose entre les staffs en ligne de mire
La Direction technique nationale (DTN) a réuni ce lundi, à Dakar, les membres des staffs techniques des différentes sélections nationales de football, “pour créer une osmose’’ entre ces différents staffs et ‘’essayer d’améliorer les acquis’’. L’objectif recherché est notamment de ‘’voir qu’est-ce qu’on peut améliorer pour mieux faire’’ dans l’encadrement des équipes nationales’’, a précisé le directeur technique national, Mayacine Mar.
Concrètement, il s’agit pour la DTN d’écouter les staffs des sélections nationales et ‘’essayer de voir ce que nous avons pu faire’’ depuis leur arrivée à la tête de ces sélections. En définitive, l’objectif consiste à ‘’permettre à l’ensemble des staffs de créer une osmose entre eux et essayer d’améliorer ce que nous avons pu faire depuis longtemps”, a expliqué Mayacine Mar. La dernière réunion de ce genre remonte à deux ans. Celle de ce lundi a permis, pendant une journée, d’aborder des thèmes, comme la philosophie de jeu et le profil des joueurs. Et c’est le coach de l’équipe A, Aliou Cissé, qui s’en est chargé, tandis qu’Alioune Badara Sène a abordé la question de l’utilisation des équipements sportifs. Quant à Adama Mbaye, il a évoqué celle des infrastructures sportives et de manière spéciale les centres de développement technique de Toubab Dialao et Guéréo dont il a la charge. Le directeur technique national, Mayacine Mar, souligne qu’il s’est agi de ‘’se retrouver, travailler mutuellement et créer une osmose entre les acteurs’’. Selon lui, avec le réaménagement des staffs, beaucoup de leurs membres, comme Ansou Diadhiou (adjoint des U20) viennent fraîchement de les intégrer. Il a indiqué que la tenue de cette réunion est guidée par la volonté de continuer à gagner en Afrique et dans le monde comme cela a été le cas avec les cinq trophées continentaux remportés en une année, dont la CAN sénior au Cameroun. Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a saisi l’occasion pour afficher sa fierté à l’endroit de la DTN qui, selon lui, a toujours cru en l’expertise locale. Augustin Senghor a relevé, par exemple, le patriotisme dont a fait preuve le coach des Lions, Aliou Cissé, en 2012 en laissant tout en France pour venir travailler au Sénégal. D’abord chez les Olympiques en tant qu’adjoint de feu Karim Séga Diouf puis chez les A.
Par Aubin Félix AMANI
LEÇONS D’UNE COMBATIVITE DEMOCRATIQUE GAGNANTE
Analyse du contexte de l'élection de Diomaye Faye avec des suggestions au gouvernement sénégalais
Le 3 avril dernier, la classe politique sénégalaise et sous régionale était réunie autour de Bassirou Diomaye Faye, tout nouveau président élu de la république du Sénégal pour son investiture. 5ème depuis la création de l’Etat sénégalais, il est le plus jeune président de toute l’histoire politique du pays. Comme quoi, on peut être sous les tropiques des pays sub-sahariens et avoir des jeunes présidents élus démocratiquement pour présider aux destinées de leur peuple. Comment en dépit de toutes les tracasseries politico-judiciaires, Faye a-t-il réussi à faire ce qui est considéré comme un grand exploit vu comment les choses se passent dans les pays africains en termes de démocratie ?
Contexte historique endogène
Le 1er aspect est (il est important de le rappeler), que le Sénégal est le seul pays en Afrique de l’Ouest, à n’avoir connu ni de coups d’état militaire, ni de guerre civile de toute son histoire politique. Ce qui fait que malgré tous les soubresauts politiques possibles, la stabilité institutionnelle est la caractéristique essentielle de ce pays frère. De Senghor à Faye en passant par Diouf, Wade et Sall, il eut des successions démocratiques qui permirent au pays de renforcer son encrage en termes de stabilité politique.
Le 2ème aspect de la société sénégalaise est son homogénéité ethnico-religieuse. Le wolof est parlé à plus de 80% par la population (il est aujourd’hui la 2ème langue nationale officielle) après la langue française, et l’Islam orthodoxe et tolérant est pratiqué à plus de 95%. Ces deux éléments conjugués ensemble, font qu’il existe la véritable conscience d’une identité nationale et une réelle conscience d’appartenance très pointue à une nation. Ce qui fait que le jeu politique est au-dessus des considérations des clivages ethniques et religieux : La nation d’abord.
Le 3ème aspect enfin, est la solidité du système éducatif du pays. Déjà durant la période coloniale, Dakar était la plate-forme de l’élite ouest-africaine. Ce n’est donc pas une surprise que l’université Cheick Anta Diop de Dakar fasse partie des meilleures d’Afrique. La stabilité politique et culturelle aboutit bien évidemment à un système éducatif stable et performant. Quand le système éducatif d’un pays est stable par la volonté politique, les exemples à suivre pour la jeunesse ne sont pas les influenceurs des réseaux sociaux, tiktokeurs ou rigolos de la république sans oublier l’arnaque à ciel ouvert etc.
Ces trois facteurs mis ensemble créent des conditions de lutte démocratique plus ou moins à la loyale.
La lutte démocratique du PASTEF
C’est dans ce contexte stable, vues les nombreuses insuffisances et tares de la société sénégalaise que des jeunes syndicalistes, cadres fiscalistes décident de monter au créneau et faire front. Ils s’engagent dans une lutte démocratique non sans prendre des risques énormes y compris la perte de leur boulot et de leur liberté. Ousmane Sonko, le leader de ce nouveau mouvement va très vite acquérir l’adhésion populaire, surtout de la jeunesse afin de faire bouger les lignes. Par leur mobilisation, ils vont réussir à obtenir des acquis démocratiques avec l’obtention de sièges au parlement, des communes, mais aussi et surtout faire barrage à la volonté du locataire du palais du Plateau de Dakar de faire un 3ème mandat.
Ce ne fût pas facile. Car mener une bataille politique entre la perte de son travail et de sa liberté y compris son intégrité physique, n’est pas chose aisée. Leur ténacité, cohérence et résilience finiront par payer et l’ancien régime jettera l’éponge de son projet d’un 3ème mandat. Pour anecdote, je disais à un collègue très proche du dossier sénégalais que l’annonce officielle de Macky Sall de ne pas faire un 3ème mandat mettrait Sonko en difficulté parce que connaissant un peu la psychologie des hommes politiques africains, leur stratégie idéale est : « Pas moi, toi non plus ! ». J’avais donc suggéré qu’il serait donc judicieux pour Sonko de trouver une autre alternative crédible pour parer à toute éventualité et éviter toute mauvaise surprise. Deux solutions se présentaient à lui : soit mettre la pression populaire pour faire céder Macky Sall pour une transition politique avant la fin de son mandat, soit trouver un autre cheval gagnant en cas de difficulté ou même de disqualification. A peine annoncé que les déboires judiciaires de Sonko ont commencé. Invalidant ainsi, sa candidature à la présidence de la république sénégalaise. C’est alors qu’il sort alors son joker gagnant, compagnon de lutte et de prison, loyal, pour affronter le candidat du régime. Il passe haut les mains dès le 1er tour avec plus de 50% des voix. L’exploit de cette équipe à la stratégie gagnante nous pousse à nous demander ce qu’est la politique. D’où la nécessité d’un bref rappel.
La politique démocratique au cœur de République
La politique démocratique et républicaine, désigne un domaine spécifique et fondamental : celui de la prise en charge commune, par la pluralité des citoyens sur un pied d’égalité – dans la délibération, l’action et la décision --, des affaires communes. Pour mieux expliciter la politique démocratique, nous partirons de deux tendances mises en confrontation. D’abord selon Julien Freund : « Le but spécifique du politique se détermine en fonction du sens d’une collectivité, c’est-à-dire il consiste dans la volonté d’une unité politique de conserver son intégrité et son indépendance dans la concorde intérieure et la sécurité extérieure ». Cette vision conservatrice permet de compter trois dimensions de la politique : ainsi, la finalité spécifique de de la politique est la recherche du « bien commun », ou de l’« intérêt commun » selon les mots Jean Jacques Rousseau, ou le « bien du pays » selon Alexis Tocqueville ; en outre, la sécurité intérieur dans le lien conflictuel avec les autres entités extérieures, pour parvenir à la paix ; enfin, la concorde intérieure et la prospérité.
Quant à Hannah Arendt, la politique ne se réduit pas uniquement à l’existence et au fonctionnement d’une communauté jugée indispensable pour satisfaire des besoins que chacun ne peut satisfaire tout seul. En partant de la définition aristotélicienne de « politique », elle met en lumière sa conception contemporaine du concept. Car si le terme « politique » a émergé avec la cité antique, et notamment avec la cité athénienne au 5ème siècle – c’est-à-dire avec l’émergence de la démocratie –, c’est pour signifier tout autre chose, qu’Aristote aurait bien saisi ensuite dans sa Politique. Dans ce sens spécifique plus libéral, la cité est liée à la liberté, c’est-à-dire à l’absence de domination : « dans cette acception grecque, le politique est donc centré sur la liberté, la liberté étant entendue négativement comme le fait de ne pas être dominé et de ne pas dominer, et positivement comme un espace que seul le grand nombre peut construire et où chacun se meut parmi ses égaux »
Ainsi donc, là où Freund lie profondément la politique aux questions de commandement et à la constitution d’une identité communautaire durable et de facto inséparable de l’Etat, Arendt fait référence tacitement à une politique démocratique qui doit advenir par-delà des formes de commandement et par-delà aussi les catégories de étatiques. Ces deux lectures nous mettent sur la piste selon laquelle la politique relève de la prise en charge des affaires communes et publiques, et ce sens diffère radicalement de la gestion des affaires privées et particulières. De même, il peut y avoir tension, contradiction et antagonisme – mais aussi complémentarité – entre ce qui relève du privé et ce qui relève du public. En somme, dans les deux définitions de la politique est engagée une vision du « bien commun » ou de l’« intérêt général ».Quelles leçons tirer donc de la victoire éclatante du PASTEF ?
Les leçons de cette victoire 0du PASTEF
La 1ère leçon à retenir est que la victoire politique voire démocratique ne s’improvise pas. Il s’agit d’un travail constant, laborieux, en équipe. Ousmane et ses amis ont bataillé pendant plus de 10 ans à occuper le terrain politique en expliquant la différence entre leur vision et celle du régime de Macky Sall contre vents et marrées. Ils ont fait un véritable corps à corps avec l’électorat.
La 2ème leçon est que le messianisme politique n’a plus droit de cité sous nos tropiques. La posture de se présenter comme l’unique capable de battre un adversaire ou même de gagner une bataille politique est révolue. Ousmane n’a pas hésité à se mettre de côté pour soutenir son compagnon Faye pour en faire le cheval gagnant dans un tandem sûr et solide, qui du moins est né et a vécu tout le temps à l’intérieur du Sénégal. Car ils connaissent les réalités de leurs concitoyens.
La 3ème leçon est qu’aucune victoire politique n’est possible sans conviction réelle et infaillible. La stratégie politique qui consiste à se cacher derrière des rumeurs pour avancer en eaux troubles ne peux plus prospérer en Afrique. Il faut certes, des moyens pour faire la politique, mais il n’y a pas que ça. C’est la valeur intrinsèque et convaincante avec un discours cohérent et réaliste qui amène les gens à suivre.
Conclusion et Suggestions à la nouvelle équipe du Sénégal
La brillante victoire du PASTEF est due au combat politique avec des conditions endogènes plus ou moins d’homogénéité et de stabilité. Elle pourrait ouvrir une nouvelle ère démocratique en Afrique. En revanche, vu le chemin parcouru pour réussir leur mission, il faut :
Que le principe de loyauté et de cohérence entre eux (surtout le tandem Sonko-Faye) soit maintenu afin de rendre ce tandem gagnant plus fort et sûr.
Qu’ils n’oublient pas ce pourquoi ils se sont battus durant toutes ces années, et restent fidèles aux idéaux et valeurs dans lesquels ils ont cru qui leur a valu toutes ces souffrances
Qu’ils n’oublient pas leur histoire, encore moins le peuple qui les a soutenus au prix des vies humaines tombées sur le champ d’honneur
Que justice soit rendue à toutes les victimes de la lutte démocratique au Sénégal de ces dernières années.
Bon courage !
LES ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES HAUSSENT LE TON ET INTERPELLENT LES NOUVELLES AUTORITES...
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire.
L’adage selon lequel «A travail et responsabilités égaux, salaire égal» n’est pas une réalité dans le secteur de l’enseignement au Sénégal. En effet, il existe dans ce secteur une discrimination aussi vieille que manifeste dans le traitement salarial dont sont victimes les décisionnaires. C’est pourquoi ces décisionnaires élèvent la voix pour inviter les nouvelles autorités à régler définitivement ce qu’ils estiment être une « injustice ».
Réunie en un Collectif national des enseignants pour l’éradication du statut de décisionnaires, cette frange de notre système éducatif a organisé un point de presse vendredi passé pour demander aux nouvelles autorités de mettre fin à leur calvaire. Durant cette rencontre avec la presse, les Enseignants Décisionnaires, par la voix de leurs responsables, ont d’abord procédé à un rappel des faits à travers une lettre qu’ils avaient adressée au président de la République sortant. Dans cette correspondance où ils l’avaient invité à trouver une solution définitive à leur situation, ils ont tenu d’abord à revenir sur les faits qui remontent à l’avènement du Président Léopold Sédar Senghor. En effet, c’est depuis cette période que les autorités ont instauré deux types d’enseignants à savoir les titulaires et les décisionnaires. Ces derniers, victimes de Lois, Décrets, Circulaires caduques et inadaptés vivent aussi bien en activité qu’à la retraite une injustice sans commune mesure. Rappelant qu’un décret traitant de leur sort est sur la table du président de la République sortant, selon son ministre de la Fonction publique, ils précisent qu’une question de rétroactivité se pose car le dit décret n’a pas pris en compte les enseignants encore en activité. C’est pourquoi, précisent-ils, la révision «objet du décret» doit prendre en compte tous les enseignants décisionnaires pour corriger ce qu’ils qualifient d’ « iniquité chronique ». A cet effet, ils ont sollicité «la bonne foi et la volonté politique» du tout nouveau chef de l’état quant à la résolution totale de cette question en abrogeant et faisant abroger loi, décret et circulaires déjà obsolètes. D’après eux, la solution finale de cette « injustice » passe impérativement par le relèvement des pensions et le recouvrement des droits à l’imputation budgétaire des décisionnaires déjà à la retraite puis par l’éradication du Statut déjà en voix de disparition.
Une série d’injustices à corriger...
Au cours de leur point de presse, les enseignants décisionnaires ont expliqué clairement la discrimination dont ilsfont l’objet. Pour eux, il est inconcevable qu’au moment de son reclassement dans le corps des instituteurs, l’enseignant dit décisionnaire ne bénéficie que de 40% de son ancienneté alors pourtant qu’il faisait exactement le même travail que son collègue titulaire. L’autre « injustice » dénoncée par les enseignants décisionnaires réside dans le fait que l’IAD (Instituteur Adjoint Décisionnaire) et son collègue IA (Instituteur Adjoint) qui ont accédé au métier avec le même diplôme se voient discriminés. Ce, parce que le Décisionnaire victime de l’âge plafond (plus de 35 ans) avant d’obtenir son diplôme professionnel perd toute son ancienneté lors de son reclassement. Alors il recommence à zéro (0) même après avoir fait plus de 20 ans de carrière durant lesquels il a pourtant formé des centaines de futurs cadres et en cadré de dizaines de jeunes enseignants lors des Cellules Pédagogiques. Pire, durant les années de volontariat et de contractualisation, les salaires que me décisionnaire touchait étaient loin de la norme. Et lors de la validation de ces années, juste 2/3 sont pris en compte et le 1/3 ignoré. Autrement dit pour 18 ans de carrière, les six (6), équivalant à trois avancements, sont perdus. Ce qui a comme conséquences pour beaucoup d’entre eux qu’ils ne plafonnent pas avant la retraite. Selon les ID qui faisaient face à la presse mercredi, le cas de leurs collègues retraités serait plus douloureux encore. Pour cause, ces derniers ne jouiraient d’aucun autre avantage surtout s’agissant de l’Imputation budgétaire. D’où leur interrogation : comment peut-on au Sénégal, pays de la Teranga, appliquer un tel sort à des compatriotes ? D’autant plus que, bien avant 2020, les alertes lancées au gouvernement pour apporter des corrections à ces « injustices » ne rencontraient qu’un semblant de bonne volonté de la part de l’état. Lequel passait son temps à faire du dilatoire, se désolent les décisionnaires.
Les nouvelles autorités interpellées...
Selon le Collectif des Enseignants Décisionnaires, le statut des décisionnaires serait en voie de disparition en ce sens que l’état ne recrute plus au delà de trente ans. Ils estiment que la question de la rétroactivité doit impérativement prendre en compte ceux qui sont déjà à la retraite dès l’instant que les enseignants en activité n’ont pas atteint la limite de souffrance. Mais constatent-ils, il y a une mauvaise volonté de l’état avec la complicité de certains syndicats qui ont rendu les choses compliquées. Malgré tout «nous pensons qu’avec les nouvelles autorités une issue heureuse à nos problèmes sera bientôt trouvée» ajoutent-ils. Ce, d’autant plus que selon le dernier décompte du Ministère de la Fonction Publique, l’effectif actuel des décisionnaires tourne autour de 9.000. Ce qui, d’après eux, ne constitue pas grand chose comparé au nombre total des enseignants. Par conséquent, estiment-ils, leurs problèmes devraient être faciles à régler surtout que «nous avons un pays qui dispose de moyens pour le faire».
LES REVELATIONS ACCABLANTES DU CABINET KPMG
En pleine polémique sur le carnage financier constitué par l’achat de la société d’assistance aéroportuaire 2AS par la société AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) SA, et pour alimenter le débat, nous publions de larges extraits du rapport de KPMG
En pleine polémique sur le carnage financier constitué par l’achat de la société d’assistance aéroportuaire 2AS par la société AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) SA, et pour alimenter le débat, nous publions de larges extraits du rapport du cabinet KPMG qui a procédé à l’évaluation de 2AS. Pour rappel, KPMG France est un cabinet d’audit qui fait partie des tops 4 dans le monde. C’est en juillet 2022 que le cabinet a reçu la mission d’évaluer la valeur de la société d’assistance 2AS avant sa mise en vente.
Depuis sa création en 2017, avec la fusion des sociétés d’assistance aéroportuaire Aviation Handling Services (AHS) et Sénégal Handling Services (SHS), 2AS s’est imposée comme un acteur clé du paysage aéroportuaire au Sénégal. Cette initiative, née d’un partenariat entre LAS (LIMAK AIBD SUMMA) et Air Sénégal, a démarré avec un capital social de 100 000 000 FCFA.
En octobre 2022, l’activité de 2AS se diversifiait entre la manutention (63% du chiffre d’affaires), le fret/cargo (19% du chiffre d’affaires) et les services supplémentaires (9% du chiffre d’affaires). 2AS a traité environ 9000 vols en 2021 dont environ 30% étaient des vols pour Air Sénégal. Entre 2020 et 2022, le chiffre d’affaires du secteur fret de 2AS a augmenté de 30%. Par ailleurs, le carnet de commandes de 2AS Technics était principalement occupé par Air Sénégal qui représentait 70% des vols couverts par sa maintenance avec une fréquence de 7 vols par semaine.
Les 30% restants étaient répartis entre 8 compagnies aériennes internationales, notamment : Air France, Turkish Airlines, Neos, Emirates, Iberia, TAP Air Portugal, Vueling et Delta. Sur un total estimé de 9033 vols effectués à l’aéroport de Dakar, 2AS Technics couvrait seulement 57%, soit 6 compagnies. D’après le rapport, l’agrément d’assistance en escale aurait été octroyé exclusivement à 2AS jusqu’à l’atteinte des 3 millions de passagers avec un investissement initial de 5 milliards provenant d’un prêt accordé par LAS (actionnaire majoritaire) à 2AS, rémunéré à un taux de 7%.
Des transactions opaques auraient été effectuées pour l’achat d’équipements d’occasion par le biais d’une centrale d’achat appartenant à SUMMA TURIZM, un groupe turc, soulevant des inquiétudes quant à la légalité de ces opérations.
Dans le cadre du rachat, AIBD a remboursé le compte courant de 2AS pour un montant de 7 milliards.
En échange, Air Sénégal a cédé 25% de ses parts à AIBD, contrairement à ce que déclare AIBD dans sa réponse, affirmant qu’il était déjà actionnaire.
En plus de ces 7 milliards, l’état du Sénégal a fermement négocié le rachat des 51% des parts de LAS dans 2AS pour 12 milliards avec les Turcs.
Cela porte le coût total de la transaction à 19 milliards pour les 76% de participation d’AIBD dans le capital de 2AS
Ce rapport révèle l’existence de deux directions opérationnelles chargées des activités d’assistance en vol et de fret.
Trois directions transversales assurant les fonctions de soutien en finance, ressources humaines, achats et logistique. Trois chefs de département directement rattachés au Directeur Général sont responsables de la Qualité & Sécurité/Sûreté, des Technologies de l’Information & Télécommunications, et du Commerce & Marketing. La branche opérationnelle compte un personnel de 723 personnes, la direction des Opérations est structurée en 4 départements. En sus, l’effectif total de 2AS s’élève à 918 employés dont 500 employés syndiqués parmi les 632 employés permanents.
L’état des lieux du matériel de la société d’assistance a aussi été effectué, démontrant l’état de délabrement avancé de la plus grande partie de l’équipement en place.
Selon le rapport KPMG, 60% du matériel de manutention dépasse la limite d’âge recommandée
. Ce qui entraîne des pannes récurrentes et des besoins de maintenance. L’âge de l’équipement est aussi supérieur à l’âge recommandé, entraînant des temps d’arrêt sévères. Le rapport souligne que l’équipement est la propriété de 2AS et une partie de celui qui a été acheté d’occasion.
«La principale raison pour laquelle les chariots élévateurs ne peuvent pas fonctionner est la difficulté d’approvisionnement en pièces de rechange. Ainsi que l’allocation des créneaux horaires du personnel qui n’est pas uniforme entre 22h00 et 02h00 à l’aéroport AIBD. Ce qui contribue à accroître la demande», révèle le rapport.
Des questions urgentes se posent quant à la valeur réelle de 2AS évaluée par KPMG France, ainsi que sur les raisons ayant poussé le ministère du Transport aérien et du Développement des Infrastructures Aéroportuaires d’alors à négocier ces transactions complexes.
De plus, les fonds alloués pour l’acquisition des équipements de servitude qui étaient prévus pour relever la valeur marchande de 2AS d’un montant de 10 milliards qui sont toujours introuvables alors que l’AIBD confirme dans sa réponse cet achat méticuleux à 12 milliards au lieu des 19 milliards déboursés.
A ce niveau, qu’il nous soit permis de rappeler les questions que nous avons réitérées dans notre réplique au droit de réponse de la cellule de communication de l’AIBD (voir notre édition de ce vendredi 12 avril 2024.
Pourquoi, à deux jours de l’élection présidentielle, l’AIBD a-t-il pris cette décision soudaine et procédé à la signature de ce contrat ? Quels termes spécifiques ont été inclus dans ce contrat et quelles sont les implications juridiques et financières pour les parties concernées, notamment l’AIBD et la société de handling 2AS ? L’AIBD a-t-elle versé le montant convenu pour l’acquisition de 2AS ? Et si oui, quelles sont les sources de financement utilisées ? Comment s’est déroulé le processus d’appel d’offres pour l’achat des équipements de handling, et quelles mesures ont été prises pour garantir l’équité et la conformité aux règles d’approvisionnement public ? à qui appartient la société qui a passé la commande des équipements pour 2AS au nom d’un GIE ? Y avait-il d’autres entreprises sénégalaises en lice lors de cet appel d’offres, et si oui, quelles sont les raisons pour lesquelles elles n’ont pas été sélectionnées ? Pourquoi Air Sénégal S.A. n’a-t-elle pas été considérée pour prendre en charge la gestion de 2AS, en vue d’assurer une uniformisation de la gestion aéroportuaire, conformément aux pratiques internationales ?
Malgré une évaluation initiale de 2AS entre 5 et 6 milliards(selon le mode d’évaluation), la transaction serait finalement conclue à 19 milliards. Cette disparité soulève des questions sur la justification du prix d’achat etsur d’éventuelles irrégularités dans le processus de vente. Encore une fois, les nouvelles autorités gagneraient bien à mettre leur nez dans cette acquusition à milliards qui paraît pour le moins nébuleuse !