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12 février 2025
BASSIROU DIOMAYE FAYE S'APPRÊTE À PRENDRE LA LUMIÈRE
Incarcéré depuis près d'un an, le Secrétaire général du Pastef espère pouvoir enfin s'extraire de l'ombre du populaire Sonko. Sa capacité à séduire l'électorat et à porter avec brio le projet politique tant décrié du pouvoir sera mise à l'épreuve
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 08/03/2024
Alors que la présidentielle approche à grands pas, prévue le 24 mars prochain, le candidat de l'opposition antisystème Bassirou Diomaye Faye attend sa libération imminente de prison pour sortir de l'ombre du populaire Ousmane Sonko.
Âgé de 43 ans, M. Faye est le secrétaire général et membre fondateur du parti Pastef, désormais dissous. Il est incarcéré depuis près d'un an pour "outrage à magistrat" suite à une publication sur Facebook. "Je confirme que Bassirou Diomaye Faye est un bénéficiaire de la loi d’amnistie" promulguée cette semaine et qui devrait concerner tous les délits ou crimes commis depuis 2021 à caractère politique, a indiqué son avocat, Maître Moussa Sarr, à l'AFP. Sa libération semble donc imminente.
Perçu comme l'un des favoris du scrutin, M. Faye pourrait alors pleinement s'impliquer dans la campagne présidentielle. Car pour l'heure, il évolue encore dans l'ombre du très populaire Ousmane Sonko, 49 ans, également détenu depuis fin juillet dernier pour des chefs d'inculpation que ses partisans jugent politiques. "Ousmane mooy Diomaye, Diomaye mooy Ousmane", scandent-ils, signifiant leur soutien indéfectible aux deux hommes.
Figure incontournable depuis sa troisième place à la présidentielle de 2019, M. Sonko est le leader naturel de Pastef. Charismatique, il a su séduire les jeunes par son discours souverainiste et anti-élites. En 2021-2023, son bras de fer avec le pouvoir a provoqué d'importantes manifestations, faisant des dizaines de morts. Bien que sa candidature ait été invalidée, M. Sonko a appelé à soutenir M. Faye, qualifié de "candidat de substitution".
Reste que certains observateurs, comme le politologue Maurice Soudieck Dione de l'Université de Saint-Louis, estiment qu'une fois libéré, M. Faye devra faire ses preuves et pourrait révéler des "insuffisances par rapport au profil du poste". Sidy Diop, directeur adjoint du quotidien gouvernemental Le Soleil, juge quant à lui que le candidat "n'a ni le charisme, ni l'éloquence" de son mentor. Seule une implication directe de M. Sonko dans la campagne pourrait, selon les analystes, faire réellement basculer le scrutin en faveur de l'opposition.
Quoi qu'il en soit, la libération imminente de Bassirou Diomaye Faye devrait lui permettre de sortir définitivement de l'ombre d'Ousmane Sonko pour mener sa propre campagne, alors que la course à la présidence sénégalaise s'annonce très ouverte.
GCO ATTEND UNE PRODUCTION RECORD DE 850 000 TONNES EN 2024
Après avoir atteint 650 000 tonnes de sables minéralisés notamment du zircon et du titane, la société grande Côte opération (Cgo), filiale sénégalaise d’Eramet, attend en 2024 une production record de 850 000 tonnes en 2024.
Après avoir atteint 650 000 tonnes de sables minéralisés notamment du zircon et du titane, la société grande Côte opération (Cgo), filiale sénégalaise d’Eramet, attend en 2024 une production record de 850 000 tonnes en 2024.
De 2004, début de ses prospections au Sénégal, à 2024, de l’eau a coulé sous les ponts, parlant de la société grande côte opération. Filiale d’Eramet qui exploite du sable minier sur la grande côte depuis 2014, après une période de transition en 2023, l’entreprise a prévu une production record, en 2024, de tonnes de sables minéralisés.
«En 2023, nous avons produit 650 000 tonnes de sables minéralisés. L’année 2024 devrait être une année de record à peu près de 850 000 tonnes de sables minéralisés», a déclaré le Directeur général de GCO, Guillaume Kurek. Il s’exprimait hier devant la presse, lors de la finale du tournoi de football des entreprises minières, organisé à l’initiative de la chambre des mines et opposant Gco et Sabodola gold opération.
En conséquence, le Gco, 4ème producteur mondial, entend continuer à investir. «Au total, c’est près de 140 milliards de Fcfa qui ont été investis sur une période de 5 ans. C’est un engagement fort de GCO pour croître la création de l’emploi. En 2023, plus d’une centaine d’emplois ont été créés en valeur de gisement pour renforcer notre place d’acteur mondial du titane et du zircon», a ajouté le patron de la Gco Sénégal.
Devant la presse, Guillaume Kurek a été également interpellé sur la restitution de terres au domaine national. Le Gco opère la restitution de terres sous le suivi de la Direction générale des Eaux et forêts après la valorisation de son gisement minier. En effet, la première phase de restitution a débuté en 2022. Sur cette étape, dit le patron de Gco, près de 90 hectares complétement végétalisés et réhabilités ont été restitués. «Le processus se poursuit. Au titre de 2023, ce sont 150 hectares qui vont être restitués. Ce sera à peu près 250 hectares restitués. Nous nous sommes engagés sur les 5 ans à restituer 1 000 hectares réhabilités», a-til ajouté.
LE CRI DE DETRESSE DU COLLECTIF DES VICTIMES DU PORT DE NDAYANE
Les membres du collectif des victimes du Port de Ndayane sont dans le désarroi le plus total. Ces derniers, au nombre de plus de 80 agents de l’aviation civile, se sentent lésés à cause des sommes qui leur sont proposées pour le rachat de leurs terrains.
En 2011, plus de 80 agents de l’aviation civile avaient acquis des terrains à Ndayane, dans la commune de Popenguine, pour être proches de l’aéroport de Diass. Mais seulement quelques années plus tard, le projet du Port de Ndayane est venu tout perturber. L’état a pris la décision de mettre la main sur leurs terrains. Cependant, à leur grande surprise, des sommes inférieures à celles qu’ils avaient dépensées pour acheter les terrains leur sont proposées. Regroupés autour d’un collectif, ils crient à l’injustice.
Les membres du collectif des victimes du Port de Ndayane sont dans le désarroi le plus total. Ces derniers, au nombre de plus de 80 agents de l’aviation civile, se sentent lésés à cause des sommes qui leur sont proposées pour le rachat de leurs terrains. «Plus de 80 agents de l’aviation civile sont aujourd’hui victimes d’une expropriation insoutenable. En effet, dans le cadre de leur projet d’habitat en prélude à l’ouverture de l’aéroport de Diass, ils avaient acquis une assiette de 04 ha dans le village de Ndayane dans la commune de Popenguine, depuis 2011, à travers l’association des agents de brigade de l’ASECNA. Et les démarches administratives avaient abouti à l’obtention des autorisations de lotir et de construire. Les attributions (83) avaient été faites individuellement au profit de certains de nos membres acquéreurs avec des ilots pour les commodités», informe un communiqué du collectif des victimes du Port de Ndayane.
Selon le document, «les membres qui étaient tous des agents opérationnels, dans le souci de se rapprocher de l’aéroport pour mieux assurer le service, dont beaucoup sont déjà à la retraite et la majorité proche de l’âge de cessation d’activité, vivent avec leurs familles dans le désarroi total et dans une précarité sociale indescriptible». «Avec tous ces sacrifices pour participer à l’effort d’accompagner un grand projet d’habitat social de l’Etat, un autre grand projet vient anéantir cette initiative très salutaire sans aucune forme de compréhension. Figurez-vous que des parcelles variant de 280 à 450m² acquises avec des montants variant entre 1 800 000 et 3 000 000 de francs CFA depuis 2011, sont en phase d’être expropriées pour une modique somme de 1 500 000 Fcfa, quelle que soit la superficie, après plus de 10 ans d’épargne», rapporte le texte.
Dans le communiqué, le collectif rappelle que «ces agents, pères et mères de familles, souffrent le martyre et ne comprennent guère cette façon de dépouiller d’honnêtes citoyens qui n’ont fait que prendre des initiatives, en prélude à l’ouverture de l’aéroport, qui nécessitaient la proximité pour non seulement assurer le transfert des activités de l’AILSS vers AIBD mais assurer la sécurité des vols et des passagers. Ils demandent aux autorités de prendre les dispositions idoines pour venir à bout de leur drame social et ce, à la hauteur des coûts investis».
LES «JIGUENN PASTEF» ONT RENDU HOMMAGE A LEURS SŒURS DETENUES ET VIOLENTEES
Les femmes du mouvement «Jiguenn Pastef», qui organisaient hier une cérémonie «Sargal les détenus politiques», ont fait focus sur leurs objectifs. La crise politique actuelle semble leur montrer la voie.
Les femmes du mouvement «Jiguenn Pastef», qui organisaient hier une cérémonie «Sargal les détenus politiques», ont fait focus sur leurs objectifs. La crise politique actuelle semble leur montrer la voie. Elles parlent de leviers sur lesquels s’appuyer en tant que femmes pour rebondir.
Un évènement exceptionnel découlant d’une situation de crise inattendue a réuni, hier, les femmes du mouvement «Jiguèn Pastef». Ces braves dames, plus que jamais debout sur leurs... talons, ont parlé et fait vibrer les cœurs. Comme dans le roman «Le rouge et le Noir» de Stendhal! Les mots qu’elles ont choisis étaient lourds de sens, leurs discours forts captivants et émouvants. Toutes vêtues de blanc avec des foulards ou écharpes rouges, elles sont venues en masse à cette cérémonie. Un habillement aux couleurs «rouge et blanc» qui symbolise à la fois, selon elles, la pureté de leur âme et le sang versé au cours des manifestations politiques. Elles ont essayé de faire sortir la douleur de leurs cœurs, refusant d’oublier l’atrocité avec la loi d’amnistie votée mercredi dernier à l’Assemblée nationale. La plupart de ces femmes ont été emprisonnées, violentées ou brutalisées. C’est le cas de la journaliste Thioro Makhou Mandela. Alors qu’elle portait une grossesse de sept mois, elle s’est retrouvée en prison. Face à ses sœurs, elle est revenue sur les conditions presque inhumaines de sa détention. Un séjour qui a été un obstacle à sa vie de femme de média. Cependant malgré sa peine et les rigueurs de la prison, elle a su tout surmonter pour rester debout avec des convictions chevillées au corps. Elle et toutes les autres femmes dudit mouvement pleurent surtout la disparition de leurs camarades. Il s’agit de Mariama Sagna, partie dans des conditions tragiques, la linguère Marième Mbaye, Mme Cissokho de Guédiawaye, Mounass bou Sonko parmi tant d’autres... Cette année, pour les braves amazones du parti Pastef, point de folklore. En lieu et place de la chanson son «Jiguenne gnééko yor» de l’artiste Fatou Guéwél Diouf, qui ouvrait chaque année la cérémonie, une minute de silence a été observée en hommage à leurs sœurs de parti disparues. Une innovation dictée par la situation actuelle du pays. L’ambiance était triste malgré la présence massive de femmes à la rencontre. Elles ont tenu des discours responsables, mâtures et radicaux. Les « Jigeenu Pastef » ont voulu, à travers cet évènement, commémorer «Talatay Nder». Nder, un village de Linguères de la riche province du Walo où les femmes, pour échapper aux envahisseurs maures qui les auraient réduites en esclaves, avaient préféré s’immoler par le feu, affirmant ainsi leur liberté et dignité. « Le symbole est ainsi tout trouvé», selon la présidente du mouvement «Jiguèn Pastef», la mairesse de la Patte d’Oie, Maïmouna Dièye. Elle aussi a failli perdre une jambe durant cette page sombre de notre histoire que constituent les événements de mars 2021 et juin 2023. Comme bon nombre de militants du parti de l’opposant Ousmane Sonko, cette élue aussi a fait la prison avec d’autres femmes d’une bravoure inégalée à l’image de l’environnementaliste Yacine Diagne qui raconte avoir piqué 15 crises d’asthme en deux semaines pendant son séjour en prison.
Ces «jiguènn Pastef» ont choisi de se faire entendre, la veille de la journée du 8 mars, en organisant une journée «Sargal les détenues politiques». «Le 08 mars, marquant la célébration au plan international des droits des femmes, est une date de référence pour promouvoir nos droits. Nous avons choisi cette date doublement symbolique pour mener une série d’activités découlant d’une grande stratégie de mobilisation des femmes du Sénégal de tous bords dans ce contexte que nous connaissons. Au nom du mouvement Jiguénn Pastef, les femmes de la coalition Diomaye président, nous avons voulu magnifier l’élan de dépassement et de solidarité qui nous a animées en tant que femmes malgré la diversité de nos appartenances politiques», a déclaré leur présidente Mme Maïmouna Dièye selon qui ces femmes savent se retrouver autour de l’essentiel. Elle a surtout rendu un hommage appuyé et très ému à l’ensemble des femmes de leur mouvement. De braves femmes qui ont toujours exigé la libération des détenus politiques à l’image de Mère Amy Dia qui a enfin été libérée et se trouve désormais sous contrôle judiciaire. Elle a aussi tenu à féliciter tous les Sénégalais ainsi que le Conseil Constitutionnel, ce dernier pour «sa posture historique de défense de la Constitution et des valeurs démocratiques». La mairesse de la Patte d’Oie, Maïmouna Dièye, a vanté les mérites de Mbène Faye, vice-coordonnatrice de «Jiguèenn Pastef», Mmes Fatou Blondin Diop et Aïda Mbodj, des députées Daba Wadiane et Marième Soda Ndiaye, Yolande Camara, Fatima Mbengue, Mme Aminata Touré dite Mimi, Mme le maire de Golf Sud Khadija Mahécor Diouf, entres autres «jiguèn Jambaar»...
Ces femmes ne veulent plus entendre parler de « femmes objets». Elles restent focus sur leurs objectifs. «Une fois la crise constatée, nous devons parler des leviers sur lesquels nous appuyer pour rebondir. Au-delà des constations et dénonciations, il y a des étapes essentielles dans le processus de réconciliation. Nous devons donc réfléchir sur les voies et moyens de manière durable pour un développement inclusif», a indiqué la présidente des « Jigeenu Pastef », Mme Maïmouna Dièye, devant les panélistes. Chacune d’entre ces femmes a abordé le sujet en proposant des pistes sur lesquelles elles pourront s’appuyer pour construire la résilience et repositionner la Femme dans notre pays.
LE SECRET D’UNE SOCIETE HEUREUSE RESIDE DANS L’EPANOUISSEMENT DES FEMMES
En ce 8 mars destiné à mettre en avant les femmes de médias, Bés bi donne la parole à Oumy Régina Sambou, journaliste active dans la préservation des droits des femmes
En ce 8 mars destiné à mettre en avant les femmes de médias, Bés bi donne la parole à Oumy Régina Sambou, journaliste active dans la préservation des droits des femmes. Elle revient entre autres sur la récurrence des agressions visant les femmes de médias et la nécessité de sensibiliser les forces de l’ordre et de porter plainte en cas d’abus. Aussi, elle donne des conseils à ses consœurs et raconte une anecdote sur la fois où elle a été accusée et virée d’une salle d’audience pour une histoire de drague qui a mal tourné.
Quelle est votre réaction face à la violence exercée récemment contre des femmes journalistes ?
Une grande déception ! La preuve qu’on est aussi dans une société de plus en plus violente contre tous ses membres. On croyait qu’être une femme met à l’abri de certains abus. Ce n’est absolument pas le cas. Ces dernières années, on a assisté à l’agression de plusieurs femmes de médias qui sont des professionnelles aguerries. Elles ont été formées sur la question de la sécurité des femmes sur le terrain. L’Association des femmes de médias dont je suis la chargée de communication en a fait son cheval de bataille. Nous avons organisé plusieurs sessions sur cette question, nous avons eu aussi des rencontres afin de transmettre certains «Soft skills» aux femmes sur le terrain. Malgré tout cela, nous constatons et déplorons ces attaques récurrentes et nous indexons nos forces de sécurité. Pour nous, autant il est important de former les professionnels de l’information, autant il est important de former les forces de sécurité qui ne doivent pas être dans une logique de défiance vis-à-vis de la presse. La presse n’est là ni pour les forces de sécurité ni pour les manifestants surtout en cas de manifestations non autorisées. C’est son devoir de rendre compte de ce qui se passe sur le terrain. Ces forces de sécurité sont très corrects vis-à-vis des médias occidentaux, elles devraient encore faire preuve de plus de correction avec leurs médias locaux ne serait-ce que par patriotisme.
Au-delà de votre profession de journaliste, vous êtes aussi active dans la défense des femmes. En quoi consiste ce combat ?
Ce combat consiste à faire entendre la voix des femmes, leur point de vue. Faire en sorte que les femmes jouent leur rôle dans le développement de notre société, que les femmes soient considérées à leur juste valeur, qu’elles puissent avoir accès au minimum syndical et assurer leur autonomie pour le bien-être de la famille. Le secret d’une société heureuse réside dans l’épanouissement des femmes.
Qu’est ce qui est à l’origine de cet engagement ?
Défendre les femmes est tout à fait naturel chez moi. J’ai grandi entouré par des femmes qui se soutenaient. Ma mère a toujours bénéficié du soutien de ses sœurs, de sa maman, et quand l’une d’entre elles devait se battre, toutes les autres étaient là. J’ai été entourée de femmes battantes sur tous les plans qui gèrent plusieurs fronts en même temps et en menant leurs combats, elles tendent la main et soutiennent d’autres femmes à travers les Gie, les tontines et autres. En grandissant, on prend conscience de ce microcosme féminin qui nous entoure et une fois sortie de notre bulle, on prend conscience à quel point on est privilégiée. Et personnellement, tout ce à quoi j’ai accès, je veux que ça soit le cas pour toutes les femmes.
Au cours de votre carrière, avez-vous, vous-même, été la cible de violences, menaces ou de l’irrespect ?
Bien sûr. C’est d’une banalité. On s’y habitue finalement. Parfois on pique des colères noires, d’autres fois on respire et on avance parce que l’information n’attend pas. C’est pour une histoire de drague qui a mal tourné qu’on m’a accusée et virée de la salle d’audience numéro 4 lors d’un grand procès. Je ne me suis pas laissée faire. J’ai traité les gendarmes de tous les noms d’oiseaux avant de partir. Les gendarmes m’ont dit : «c’est pas grave, je reviens le lendemain…» C’est ce qui m’a fait arrêter les chroniques judiciaires par mesure de prudence. Très vite, on vous accuse d’outrage alors que c’est eux qui attaquent parce que très souvent, forts de la tenue, ils croient qu’ils peuvent se permettre tous les excès.
Comparé aux premières générations de journalistes, est-ce qu’il y a une avancée ou un recul de la condition des femmes journalistes ?
Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de femmes dans les rédactions. C’est une avancée. La seule que je vois d’ailleurs. Les premières générations de journalistes, quand je les entendais parler, c’étaient des journalistes POINT. Pas de journalistes femmes qu’il faut traiter comme un verre parce que fragile. Elles allaient sur le terrain, se battaient et s’imposaient autant que les hommes. Aujourd’hui, très souvent, les hommes dans les rédactions veulent être dans des postures de «kilifeu (de décision)» et s’imposent aux femmes. Ce qu’aucune femme ne devrait accepter. Pour cela, il faut se départir de son éducation traditionnelle et savoir qu’on est journaliste.
Quelles mesures doivent être prises dans les rédactions pour aider les femmes journalistes à s’épanouir dans ce métier ?
Je ne pense pas qu’il y ait des mesures à prendre pour aider les femmes journalistes à s’épanouir. Ce serait renforcer les biais sur les contraintes qu’imposent le fait d’être une femme et journaliste. Elles ont droit à des congés de maternité, des heures d’allaitement… Leur statut de femmes ne devrait pas les limiter. Elles doivent elles-mêmes s’imposer, ne rien attendre. Elles peuvent tout prendre, quitte à l’arracher. Elles sont brillantes mais très bien éduquées pour être dans certains types de rivalité sur le plan professionnel. Ce qui est dommage. Chaque femme journaliste doit être ambitieuse, prendre une ancienne journaliste comme repère et se dire : ‘’je vais faire plus et mieux qu’elle’’, et naturellement elles s’imposeront dans les rédactions.
Comment mieux protéger les journalistes sur le terrain ?
Pour mieux protéger les journalistes sur le terrain, il faut mieux sensibiliser les forces de l’ordre, porter plainte aussi en cas de bavures. La corporation doit s’organiser afin de mener ces combats. Certes, il vaut mieux un mauvais arrangement qu’un bon procès mais il faut qu’on apprenne à aller jusqu’au bout afin de nous faire respecter, régler les bavures à l’amiable, que la victime retire sa plainte a montré ses limites. Il faut durcir le ton et passer à la vitesse supérieure.
En quoi l’intuition et la sensibilité féminine sont importantes dans la pratique du journalisme ?
Un bon journaliste doit avoir du flair, une belle plume, une certaine sensibilité… Être une femme nous avantage-t-elle ? Je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas si ma sensibilité féminine a un quelconque impact sur ma pratique du journalisme. Je travaille dur pour avancer professionnellement et c’est ce que je conseille à mes consœurs. Travailler plus et surtout être dans une logique de perpétuelles formations, utiliser toutes les sources de savoirs afin de faire un travail de qualité.
L’EFFICACITÉ DANS LA DISCRÉTION ET L’HUMILITÉ
Gynécologue-obstétricienne discrète, Dr Youhanidou Wane Dia est la première femme à avoir mené une opération au front en Casamance. Aujourd'hui, elle conduit l'hôpital militaire de Ouakam vers l'excellence médicale
La grande muette leur ayant ouvert officiellement ses portes, à tous les niveaux, il y a environ deux décennies, des femmes se distinguent de plus en plus dans l’Armée. Dans le domaine de la santé où elles étaient admises bien avant, elles abattent un travail considérable et sont au front dans toutes les spécialisations. En ce 08 mars consacré Journée internationale de la Femme, nos regards se sont tournés vers une femme dont la prouesse est chantée par la population, après la réussite de la première transplantation rénale au Sénégal : le médecin-colonel Dr Youhanidou Wane Dia.
L’hôpital militaire de Ouakam a dirigé de main de maître la première transplantation rénale au Sénégal. Et cela a été possible grâce à la détermination d’une femme directrice d’hôpital qui s’est donné les moyens pour y arriver. Avec l’appui de médecins turcs et une équipe d’experts sénégalais, elle a coordonné les opérations et en est sortie avec tous les honneurs. Et cette prouesse l’a fait découvrir au grand public. Cette dame n’est autre que Dr Youhanidou Wane Dia, un médecin-colonel d’une discrétion inouïe.
Femme militaire, elle est gynécologue-obstétricien de profession. Depuis son arrivée à la tête de cette structure sanitaire militaire de Ouakam (trois ans), elle travaille pour rehausser le niveau d’appréciation. Aujourd’hui, sa structure sanitaire est réputée être l’une des meilleures du pays, avec un plateau technique de pointe. L’hôpital militaire de Ouakam peut se permettre, aujourd’hui, de diriger les plus grandes opérations chirurgicales comme celles qu’il a abrité à savoir la transplantation.
Humble dans sa démarche, sa logique et son esprit, le médecin-colonel, se prononçant après le succès de la première expérience de transplantation rénale au Sénégal, a rendu honneurs à ses pairs. Dr Youhanidou Wane Dia précise d’abord que c’est le fruit d’un travail d’équipe qui a réuni des urologues, des néphrologues, des biologistes, des psychologues. «Je puis vous assurer qu’aujourd’hui le Sénégal peut transplanter tout seul. Cela a nécessité beaucoup d’équipements, avec des tests de compatibilité surtout. Nous pouvons nous vanter d’avoir cette plateforme qui n’existe pas dans la sous-région. Les 2 premiers malades qui ont eu la transplantation sont montés dans leur chambre, 2 sœurs sont en salle de réveil», a dit Dr Youhanidou Wane Dia.
A l’écoute de ses pensionnaires, ce médecin répond toujours à l’appel sur les urgences signalées, pour une meilleure prise en charge des malades. Au sein de sa structure, elle est apprécié tant par son personnel que les patients qui fréquentent ce lieu. «Je l’ai côtoyée pendant des années. Elle ne se fait jamais passer pour la cheffe. Elle est à l’étude des médecins et privilégie toujours le travail d’équipe pendant les interventions d’urgence», a soutenu un de ces collègues dans l’Armée. Et de poursuivre : «elle est une femme très discrète. Quand, il y a des rencontres, elle préfère déléguer des gens pour la représenter»
Femme de défis, elle aime les relever partout. Dans les opérations de l’Armée, elle est allée au front en Casamance. Selon ses pairs, «jeune médecin-militaire, elle est envoyée au front dans la gestion de la rébellion, en 1997, avec les événements meurtriers de Mandina Mancagne, dans le Sud du pays, faisant d’elle l’une des premières femmes militaires à avoir vécu sur le terrain cette tragédie».
Fille de Amadou Tidiane Wane, ancien maire de Kanel, elle est aussi une femme modèle dans son foyer et son époux ne tarit pas d’éloges pour elle. «Audelà du fait qu’elle fait preuve d’une conscience professionnelle aveugle, c’est aussi une femme très attachée à la religion. D’ailleurs, chaque jour, c’est de façon implacable qu’elle me réveille à l’aube en m’invitant à m’acquitter de la prière de Fadjr. Et après la séance de prière, pendant que je m’empresse de replonger dans mon sommeil, elle ne se donne pas de temps à perdre. Elle se prépare vite et prend la route de l’hôpital. C’est son boulot qui la préoccupe», témoigne son époux, Elhadj Dia cité par des médias.
SEULE FEMME CANDIDATE A LA PRESIDENTIELLE
Novice en politique, Anta Babacar Ngom n'en reste pas moins déterminée. A la tête d'un mouvement citoyen, cette économiste de 40 ans ambitionne de replacer l'éducation et la jeunesse au coeur du débat présidentiel
Anta Babacar Ngom est la seule femme en lice à la prochaine élection présidentielle du Sénégal. Qui plus est, elle en est la plus jeune des candidats. Depuis sa déclaration de candidature, la directrice générale de la SEDIMA fait, en effet, le maximum pour convaincre sur son projet présidentiel.
«Sénégalaises et Sénégalais, c’est parce que je veux faire renaître l’espoir que je me présente à l’élection présidentielle du Sénégal. Je suis candidate à l’élection présidentielle», avait-elle déclaré lors du lancement officiel de son mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC), sur l’esplanade du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba-Rose, en juillet dernier. Elle, c’est Anta Babacar Ngom, directrice générale de la SEDIMA.
De figure emblématique de la réussite féminine dans le monde des affaires africain, elle décide ainsi de s’engager en politique et de briguer la plus haute fonction de la République du Sénégal. Et le 20 février dernier, après la révision de la liste des candidats à la prochaine élection présidentielle, par le Conseil constitutionnel, suite au retrait de Rose Wardini, elle restait ainsi la seule femme en lice, face à 18 hommes. A 40 ans, elle signe également le rajeunissement de la classe politique au Sénégal.
Novice dans le milieu de la politique et plus jeune des candidats, elle a tout de même marqué de son empreinte le terrain dans le cadre du parrainage, étape importante pour pouvoir être candidat à la présidentielle. La fondatrice du mouvement Alternative pour la relève citoyenne a presque sillonné tout le pays, pour se faire connaître et convaincre sur son projet présidentiel.
Dans ce projet, elle ambitionne, en plus de «faire renaître l’espoir» chez les jeunes en luttant contre l’émigration clandestine, de rebâtir l’école sénégalaise si jamais elle est élue présidente de la République. C’està-dire «l’éducation et la formation professionnelle» pour relever une nouvelle génération de leaders qui sera, selon elle, «apte à relever les défis futurs». nEt la particularité de ce programme réside dans le caractère obligatoire de l’école dès l’âge de 6 ans, avec la généralisation de l’enseignement de l’anglais pour tous. Entre autres axes du programme d’Anta Babacar Ngom, il y a l’instauration d’un service civique pour des jeunes, la création d’un ministère des Affaires religieuse, l’éradication de la mendicité dans la rue. Anta Babacar est aussi engagée dans la cause des femmes.
Anta Babacar Ngom a fait ses études au Canada, à l’université York de Toronto, d’où elle est sortie avec un Master 1 en Economie, et en France à l’université Paris Dauphine avec un Master 2 en Management international de Projets et NTIC. Elle est également titulaire d’un Exécutive MBA en communication de Science Po Paris. Depuis 2016, Anta Babacar Ngom est aux commandes de l’entreprise familiale SEDIMA (Sénégalaise de distribution de matériel avicole), spécialisée dans l’aviculture et fondée par son père, Babacar Ngom. Sa carrière y a débuté en 2009 où elle a occupé plusieurs postes. Anta Babacar Ngom est mariée et mère de trois enfants.
ARTICLE 19 PROMEUT LE DROIT A L’INFORMATION SANITAIRE
La santé étant un droit pour les citoyens et un service public, l’Etat doit lui prêter une attention particulière afin de garantir un meilleur accès à tous.
La santé étant un droit pour les citoyens et un service public, l’Etat doit lui prêter une attention particulière afin de garantir un meilleur accès à tous. Sous ce rapport, le directeur de Article 19, Sénégal et Afrique de l’Ouest, estime qu’il est aussi primordial pour les journalistes, les Bloggeurs et autres acteurs des médias de disposer des informations nécessaires sur le secteur de la sécurité sanitaire afin de mieux les couvrir à travers le journalisme d’investigation pour mieux informer les citoyens sur la planification de la santé dans le pays, les ressources qui y sont affectées. Alfred Nkuru Bulakali s’exprimait hier, jeudi 7 mars, lors d’un atelier ayant pour objectif de former les journalistes sur la gouvernance de la santé.
D’après le directeur régional Article 19, Sénégal, « Le fait qu’il y a un détenteur d’obligations et de droits, signifie qu’il faut qu’ily ait un pont qui permet la participation des uns et des autres à la définition des politiques mais aussi au suivi de leur provision, de l’utilisation des ressources affectées à ces services-là. ». Alfred Nkuru Bulakali qui se prononçait hier, jeudi, lors d’un atelier ayant pour objectif de former les journalistes sur la gouvernance de la santé a relevé que la rencontre qui s’inscrit dans cette dynamique, permettra « Aux journalistes, aux bloggeurs, aux acteurs des médias de disposer des informations nécessaires sur le secteur de la sécurité sanitaire afin de mieux les couvrir à travers le journalisme d’investigation et d’autres formats pour mieux informer les citoyens sur la planification de la santé dans le pays, les ressources qui y sont affectées, comment elles sont utilisées et par là promouvoir la transparence, la redevabilité nécessaire qui doit gouverner ce secteur autant d’ailleurs pour d’autres services sociaux et questions d’intérêt général».
A la question de savoir si l’information sanitaire passe bien au Sénégal, il déclarera : « Je dois dire qu’il y a beaucoup à faire. Il y a beaucoup de paramètres à couvrir lorsqu’il s’agit d’informations sanitaires. Il faut que le citoyen sache comment est gouverné le secteur, comment est gouverné ce service social... ».
Pour lui, « L’Etat a des obligations, les citoyens ont des droits. Il faut un pont au milieu pour permettre que les politiques qui sont définies et conduites, soient des politiques participatives aussi bien dans leurs définitions que dans leur conduite et évaluation ».
A cet effet, les médias étant les vecteurs de l’information, « Ils donnent cette possibilité aux citoyens de pouvoir s’informer d’abord mais de pouvoir dialoguer avec les détenteurs d’obligations », a-t-il conclu.
UNE BAISSE DE 38% NOTEE SUR LES IMPORTATIONS
En effet, entre 2018 et 2023, les importations de moutons pour la Tabaski sont passées de 402 000 à 246 165 sujets, soit une baisse sur cinq ans de 38,76%, selon les révélations de l’adjoint au gouverneur de Dakar.
Le Sénégal a réalisé de grands pas dans sa marche vers l’autosuffisance en moutons, notamment dans le cadre de l’approvisionnement pour la Tabaski. Selon les autorités du ministère de l’Elevage, les importations de moutons ont connu une baisse continue depuis 2018. Ce qui peut être considéré comme un bon indicateur dans l’atteinte des objectifs vers l’autosuffisance.
En effet, entre 2018 et 2023, les importations de moutons pour la Tabaski sont passées de 402 000 à 246 165 sujets, soit une baisse sur cinq ans de 38,76%, selon les révélations de l’adjoint au gouverneur de Dakar. D’après Assane Guèye qui présidait l’ouverture de l’atelier sur le bilan de la Tabaski 2023, « le Sénégal est sur la voie de l’autosuffisance en moutons grâce à une augmentation de la production locale ». Dans ce cadre, il a assuré que les actions pour la résorption du déficit structurel en moutons de Tabaski se poursuivront, conformément au Plan Sénégal Emergent et à la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire 2024-2028. « A ce propos, il conviendra d’accélérer les actions de développement de la chaine de valeur ovine des différents projets du département ainsi que celles des projets sous tutelle des autres départements ministériels » a-t-il annoncé.
Revenant sur le bilan de la Tabaski 2023, l’autorité administrative s’est félicitée de l’atteinte de l’objectif de 810.000 têtes annonçant même un surplus de plus de 44000 têtes. « Il est heureux de constater que pour l’édition 2023, le niveau d’approvisionnement a été satisfaisant sur l’ensemble du territoire national.
En effet, un cumul de 854 326 sujets a été recensé au niveau des différents points de vente de moutons durant l’opération, pour un besoin estimé à 810 000 têtes », a noté M. Guèye.
Un résultat qui est le fruit des efforts conjugués des parties prenantes, collectivités territoriales, services techniques et surtout les populations riveraines des différents points de vente. Il a invité les acteurs de la filière ovine à s’engager résolument pour relever le défi national de l’autosuffisance en moutons et de l’accessibilité des béliers mais aussi la baisse du prix du mouton de Tabaski.
LE F24 EXIGE LE CHOIX D’UNE PERSONNALITE NEUTRE ET INDEPENDANTE
La plateforme des Forces vives F24 a réagi à la suite du communiqué du Conseil Constitutionnel confirmant la date du 24 mars pour le scrutin présidentiel.
La plateforme des Forces vives F24 a réagi à la suite du communiqué du Conseil constitutionnel confirmant la date du 24 mars pour le scrutin présidentiel. En effet, dans le souci d’une bonne organisation des élections, le F24 a sorti un communiqué pour exiger du président Macky Sall le choix d’une personnalité neutre et indépendante. Mamadou Mbodj et ses pairs ont également demandé aux autorités compétentes de prendre les mesures idoines pour matérialiser la décision du Conseil constitutionnel.
A travers un communiqué parvenu à notre rédaction, « F24 exige des autorités compétentes de prendre les dispositions idoines pour la matérialisation de cette décision pour qu’enfin l’élection présidentielle se tienne à la date indiquée. » Dans le même registre, « F24 exige aussi le choix d’une personnalité neutre et indépendante pour l’organisation de l’élection présidentielle et appelle les candidats à faire bloc pour la sécurisation du scrutin afin d’avoir une élection libre, transparente et démocratique », note le même communiqué.
Par contre, souligne le document, « F24 s’indigne par ailleurs de la mascarade d’hier à l’Assemblée nationale avec le vote de cette loi d’amnistie et demande au président de surseoir à la promulgation de celle-ci pour qu’une enquête sérieuse puisse être menée et les responsabilités situées. » Par ailleurs, F24 saluant la décision du Conseil constitutionnel soutient que « Ce dernier a rendu à la démocratie sénégalaise ses lettres de noblesse et a maintenu le Sénégal dans le rang des pays d’Etat de droit ».