Ouestafnews - Le Nigeria vient d’installer à sa tête un président septuagénaire certes, mais très au fait des enjeux du web 2.0, au point de citer à deux reprises les acteurs des « médias sociaux » dans son discours d’investiture prononcé le 29 mai 2015 à Abuja.
Agé de 72 ans et venu au pouvoir à la suite d’une élection démocratique, Muhammadu Buhari, dans son discours a laissé entrevoir l’importance qu’il accorde aux médias et réseaux sociaux, autant dans sa victoire que dans la stratégie de son gouvernement à venir.
A ces nouveaux outils qui font paniquer nombre de personnes de sa génération, le président nigérian accorde une grande importance, parfois la même que celle accordée aux médias traditionnels.
Ainsi dans sa liste de « remerciements », il s’est évertué à ne pas oublier « ceux qui ont animé, sans relâche, la campagne sur les médias sociaux.»
Plus révélateur encore, en lançant un appel aux acteurs clés sur lesquels il compte s'appuyer pour gouverner le pays, le nouveau président à mis en exergue les médias sociaux, leur accordant la même place qu'à la presse traditionnelle.
SelonBuhari, « la presse nigériane est une des plus dynamiques d’Afrique. L’appel que je lance aux médias aujourd’hui - et l’appel s’adresse aussi aux réseaux sociaux - c’est d’exercer son pouvoir extraordinaire avec responsabilité et patriotisme ».
Pour mieux comprendre l’enthousiasme du nouveau chef d’Etat nigérian pour le web 2.0, Ouestafnews a essayé d’en savoir plus sa présence sur les réseaux et médias sociaux.
Un clic sur le compte Twitter de Buhari, permet de comprendre la perception positive que ce dernier à des réseaux sociaux. La page personnelle du président Buhari, investi le 29 mai 2015, compte déjà 285 605 abonnés.
Fait révélateur: chacun des ces « tweets » fait l’objet en moyenne d’une centaine « retweets » (partage), d’où une dissémination de l’information et dénote au passage une grande réceptivité des internautes par rapport à ses messages.
Durant la campagne, le All progressive Congress le parti de Buhari et ses partisans ont fait grand usage des réseaux sociaux. Ainsi « Buhari volonteers », un compte Twitter créé pour sonner la mobilisation autour du candidat compte 413 000 abonnés, alors que la page Facebook recueille elle 211.000 abonnés.
Le profil des abonnés, passé en revue par Ouestafnews compte toutes les classes d’âge et catégories socioprofessionnelles, allant des journalistes aux acteurs de la société civiles en passant par les sportifs de haut niveau.
On constate aussi le présence d’abonnés issus d’autres pays africains, à coté d’une multitude d’ONG et de cabinet d’affaires internationaux.
Partisan et camarade de Buhari au sein de l’APC, Bola Ahmed Tinubu, ex-gouverneur de l’Etat de Lagos, compte 122.458 abonnés sur Twitter. Autre membre de l’APC, l’ancien vice-président, Abubukar Attiku en recueille plus de 300.000 sur le même réseau social.
L’importance des réseaux sociaux est bien comprise dans les pays anglophones d’Afrique, où les gouvernants en usent abondamment contrairement aux pays francophones qui semblent accuser un retard, comme le constatent les experts du domaine.
Dans un entretien avec Ouestafnews, le consultant en TIC et nouveaux médias,, Mountaga Cissé, estimait que cela est peut être dû au fait que « la plupart des outils technologiques, Twitter y compris, nous viennent des pays anglo-saxons ».
D’après certaines études, « culturellement, les anglophones sont plus friands de nouveautés technologiques et les adoptent plus facilement», estimait le consultant basé à Dakar.
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YAL NA JAM YAGG !
"Dakar Bel-Air", le court-métrage du réalisateur David Bouchet, film d'ouverture de la deuxième séance de projection du festival "Gorée Cinéma", samedi prochain sur la plage de Gorée
(SenePlus.Com, Dakar) - En première partie du deuxième cycle de projections du festival "Gorée Cinéma", samedi prochain sur la plage de Gorée, Dakar Bel-Air sera au menu. C'est le premier film sélectionné par les organisateurs du festival dans le cadre de leur campagne de promotion du cinéma africain et panafricain.
Ce court-métrage du réalisateur David Bouchet ouvrira la programmation à 20h30. C’est un récit plein de poésie : Dans le vieux cimetière de Bel-Air, Basile Correa cherche la tombe de son père. Une pièce de poésie partagée entre le Sénégal et la France, l’Islam et la Chrétienté, les vieux et les jeunes, les vivants et les morts, les émigrés et ceux qui sont restés au pays...
1. La nouvelle architecture territoriale : une cohérence territoriale articulée et une meilleure lisibilité des échelles de Gouvernance
Dans sa volonté de faire le bilan de la politique de décentralisation, au Sénégal, Monsieur le président de la République a indiqué clairement l’option de «construire le renouveau de la modernisation de l’Etat, à travers une décentralisation cohérente dans ses principes et performante dans sa mise en œuvre».
Cette option irréversible axée sur «la refondation majeure de l’action territoriale de l’Etat» est aujourd’hui déclinée à travers une réforme importante dénommée Acte III de la décentralisation et matérialisée par la loi n 2013-10du 28-12-2013.
Ainsi, le nouveau dispositif décentralisé compte, au terme des élections de juin 2014, 602 collectivités locales dont 42 départements et 560 communes pour 2 340 élus au niveau départemental tandis qu’au niveau communal, l’on note 25 688 élus dont 356 issus des 3communes de ville de la région de Dakar.
Au plan organisationnel, ce dispositif nous offre une architecture territoriale à trois échelons : la commune, désormais échelon de gestion de proximité et de développement à la base ; le département, échelon intermédiaire entre le pôle de développement et les communes ; enfin, le pôle territoire : échelon du développement durable et du rayonnement des territoires.
Ces trois échelles de Gouvernance constituent les jalons pour l’avènement d’un Sénégal émergent et solidaire dans un Etat de droit.
Cependant, dans la phase II de la réforme, en cours de finalisation, les pôles territoires, articulés autour de huit (08) entités éco-géographiques et économiques viables et compétitives, pourraient être envisagés à la fois comme collectivités locales et (circonscriptions administratives) à l’instar du département dans sa conception actuelle.
A ce niveau, l’enjeu de la réforme est le pari d’une approche de développement économique qui fait du territoire, la centralité dans les planifications économiques et sociales et le rééquilibrage des investissements selon le principe d’équité et de solidarité.
Le territoire, lieu d’impulsion de la Gouvernance, devient, désormais, le support de la territorialisation des politiques publiques au niveau des pôles territoires, échelons du développement durable et du rayonnement des Collectivités locales propices à une intégration régionale, sous-régionale, continentale voire transcontinentale.
Pour rappel, l’aménagement du territoire, le développement local et la décentralisation constituent des préoccupations majeures dans le troisième pilier du Pse qui vise, entre autres, «la promotion de la viabilité des territoires et des pôles de développement et le renforcement des capacités des collectivités locales».
Ainsi, le renforcement des capacités des pouvoirs locaux et la gestion de proximité à travers les réformes précitées favoriseront «la correction des inégalités spatiales et l’avènement de territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022».
2. Planification et déclinaison territoriale des politiques publiques de développement : une opportunité cohérente et originale jamais offerte au Sénégal à travers l’Acte III et le Pse
Le dispositif décentralisé précité offre ainsi un cadre plus rationnel et cohérent de contrôle territorial et d’impulsion du développement économique car il repose sur les exigences d’aires territoriales homogènes au plan socioculturel, éco géographiques et économiques.
La Collectivité locale reste, incontestablement, un échelon pertinent d’expérimentation et de territorialisation de toutes les politiques publiques, à travers la réalisation de projets et programmes de développement (infrastructures, projets productifs et sociaux.) sur la base de la valorisation de leurs atouts et de leurs potentialités respectives. Ces collectivités locales demeurent les principaux clients du Pse.
C’est dans ce contexte d’approche de développement économique que s’inscrit l’Acte III sous-tendu par une vision et une approche intégrée qui se veut une déclinaison territoriale et opérationnelle du Pse, désormais, notre Référentiel en matière de politique économique et sociale sous le leadership éclairé (et éclaircissant ?) du Président Macky Sall. Une opportunité inestimable axée sur 27 projets phare structurants et 17 réformes structurelles.
Ce Référentiel, dans son premier phasage, est articulé autour d’un Programme d’actions prioritaires (Pap), 2014-2018, avec des projets/ programmes axés sur onze secteurs d’activités économiques dont six prépondérants en sus de 190 Actions prioritaires (42%) sur 451 actions et mesures identifiables. Le tout adossé à un Programme d’investissement triennal (Pit), dont la cohérence et l’originalité en techniques de mobilisation de ressources et en nombre de projets sociaux réalisables restent jamais égalées dans notre histoire au Sénégal (...)
Au bilan, le socle de l’Acte III reste indubitablement la qualité des ressources humaines disposant de pré requis avérés comme décliné dans le pilier N3 du Pse. Cet axe est, même dans une approche de déconstruction / reconstruction, un intrant pédagogique qui favorise les gages d’un «développement solidaire, inclusif et durable» : second pilier du Pse.
Ce second pilier ou axe est lui même suscité par le premier pilier «la transformation structurelle de l’économie et croissance inclusive» qui passe, nécessairement, par notre agriculture soutenue, aujourd’hui, par une politique rurale et agricole cohérente à travers des mesures d’accompagnement incitatives très, très, très courageuses (....)
En définitive, tous les trois piliers sont d’égale dignité, ils sont interactifs , intégrés, et ils constituent les principales dessertes de la connectivité qui convergent toutes vers un seul Itinéraire, un seul horizon : un Sénégal Emergent et Solidaire dans un Etat de droit.
3. La Planification locale : une compétence transférée au service du développement territorial mais parasitée par des contraintes institutionnelles, organiques et stratégiques.
La décentralisation prenant appui sur la planification (articles 314 et 315 du Cgcl) et l’aménagement du territoire (316 et 317 du même Code) rend l’objectif de développement local plus crédible. En vertu des dispositions de l’article 314, le département reçoit les compétences suivantes : «L’élaboration et l’exécution du Plan départemental de développement (Pdd) en articulation avec les stratégies et les politiques nationales ; la mise en œuvre du contrat plan avec l’Etat pour la réalisation de projets de développement.»
Quant à la Commune, en vertu de l’article 315, elle reçoit les compétences suivantes : «L’élaboration et l’exécution du plan de développement communal (Pdc), en articulation avec le Plan de développement de la ville (Pdv) ; la mise en œuvre du contrat plan avec l’Etat pour la réalisation de projets de développement.»
Au regard de toutes ces dispositions, les Pouvoirs publics démontrent, à nouveau, la centralité de la planification dans la programmation et la promotion du développement local à travers des instruments du développement territorial urbain qui facilitent des relations fonctionnelles entre l’Etat et les citoyens.
Au demeurant, le phasage de la réforme de l’Acte III ayant conduit le renouvellement des Conseils élus a posteriori de la formulation de certains projets et programmes, semble réduire la Planification locale dans un retard stratégique et placer les collectivités locales (communes et départements) dans une démarche descendante comme un espace d’application et de redéploiement des politiques publiques nationales.
En effet, plus de onze (11) mois après l’installation des Conseils Elus, la quasi-totalité des 602 collectivités locales doivent soit élaborer, soit réactualiser leur plan de développement local avec identification participative des Projets ainsi que la programmation des investissements. Ce retard stratégique mérite d’être compensé et envisagé comme une «approche ascendante» afin de permettre aux entités de jouer leur rôle d’échelon de mise en cohérence des outils de planification des actions de développement, dont les projets phare du Pse, et ce dans un espace socio-économique et culturel approprié.
En somme, faire de la base, une échelle de Gouvernance prioritaire qui alimente la prospective nationale. A cet effet, les Pôles territoires doivent, finalement, être les relais entre la planification nationale et la planification à la base des communes et des départements et avoir un rôle fondamental de coordination des programmations nationales, départementales et communales à travers des contrats plans entre les représentants de l’Etat et les gestionnaires locaux.
Cette approche instrumentale permettra aux Pôles territoires d’impulser et de rythmer le développement territorial, d’amorcer, en rapport avec les départements et les communes, une véritable politique de reconstruction des tissus économiques, de leurs espaces respectifs conformément à la vision du Président Macky Sall.
Au total, ce dispositif de planification «à double détente» permettra à tous les segments de la Nation de s’exprimer et à l’Etat d’arbitrer car l’objectif de développement territorial n’est pas automatiquement porteur de consensus national. Quid de l’évolution des villes et des zones rurales en, respectivement, pôles d’excellence et pôles de compétitivité dans le contexte de l’Acte III ?
Le législateur sénégalais, dans la loi n 64-46 du 17 juin 1964 portant Domaine national (non encore abrogée), a accordé une place centrale aux «terroirs villageois» dans la définition des limites territoriales des communautés rurales.
Cependant, les nombreuses incohérences nées de certains découpages administratifs arbitraires font que certaines populations se retrouvent, à ce jour, partagées entre «plusieurs terroirs villageois», non homogènes, de surcroît distants du villa-siège de la communauté rurale, d’au moins cinquantaine à soixante km.
Ces incohérences toujours en vigueur du fait de la communalisation radicale (pardon intégrale ou universelle) des 385 anciennes communautés rurales du Sénégal, ne facilitent guère l’avènement des pôles d’excellence et des pôles de compétitivité précités. En effet, ces distorsions et incohérences fragilisent davantage certaines communautés rurales promues «brutalement» communes sans jamais y être préparées.
Paradoxalement, la commune est considérée, dans l’Acte III, comme l’échelon le plus proche, le plus décentralisé ; l’échelon de proximité et de développement à la base, en dépit des limites territoriales excentriques notées au niveau de certaines d’entre elles.
Elles ouvrent, de facto, l’ère des communes créées non pas à partir des quartiers mais par un ensemble de quartiers et /ou villages (Article 71 du Cgcl) en violation des notions de «liberté» et de «proximité», deux principes directeurs consubstantiels à la décentralisation.
Ces faiblesses organiques vont influer inévitablement sur la conception des outils de planification du développement territorial (Pdc, notamment) et entraîner la relecture de leur méthodologie d’élaboration (pré zonage, zonage, conduite du diagnostic).
Désormais, tout projet de composition-recompositionfusion des terroirs devra refléter, à terme, une cohérence géographique, sociologique et économique de manière à créer un sentiment d’appartenance et de solidarité propre à mobiliser les énergies et valoriser les potentialités (...)
En outre, la disponibilité d’un cadastre rural comme référentiel d’évaluation des réserves foncières des différentes collectivités locales du Sénégal complétée par la promotion et la gestion durable des ressources naturelles du terroir, permettront de mieux concevoir et surtout affiner, de manière ascendante, une véritable politique de planification et de développement des terroirs.
4. Financement du développement en mode Ppp dans un contexte de planification territoriale des politiques publiques.
De nouvelles opportunités sont offertes dans le cadre du Plan Sénégal (Pse) où les sources de financement sont ainsi diversifiées avec les ratios suivants : Etat pour 4 804 006 milliards soit 47%. Les Partenaires techniques et financiers (Ptf) 3 909 milliards soit 38%. Le PPP 1 574 milliards soit 15%.
L’Acte III de la décentralisation est incontestablement le cadre opératoire du Pse, sa déclinaison territoriale et le lien géométrique entre les différentes échelles de gouvernance.
Dans cette optique, le Partenariat Public-Privé qui mettrait en jeu les Collectivités locales et les Acteurs privés, dans les nouvelles stratégies de mobilisation de ressources additionnelles pour le financement du développement territorial décentralisé, à raison de 30% pour la participation publique contre 70% aux Privés, constitue un levier innovant.
Dans une dynamique inclusive, le président de la République, Macky Sall, a demandé, le 7 avril 2014, au directeur général du Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Pse et à celui de l’Apix, de s’atteler à la présentation des opportunités de financement des projets phare du Pse en mode Ppp.
C’est dire l’opportunité et la pertinence de la douzième session du Conseil Présidentiel de l’investissement (Cpi), tenue le 1 juin 2015, entre le secteur privé national et l’Etat pour jeter les jalons d’un partenariat gagnant-gagnant. Ainsi, toutes ces bonnes opportunités permettront aux Collectivités locales de porter davantage, elles-mêmes, leur propre développement et notre pays pourrait, assurément, être plus attractif et plus compétitif dans le Cadre du Doing Business, du rapport de Davos du Forum économique mondial et du rapport Mo Ibrahim sur la compétitivité.
A cet effet, les défis liés à la relance de notre économie à travers le Programme de réformes pour l’amélioration des affaires et de la compétitivité (Preac) sont largement pris en compte avec la réalisation de 40 mesures sur les 56 préalablement consignées, en 2012, dans le plan d’action, selon le directeur général de l’Apix.
Force est de reconnaître que toutes ces mutations ont concouru à une transformation structurelle de notre économie et ont permis de remonter le Sénégal dans les classements internationaux : 9ème pays en termes d’amélioration de la Gouvernance économique sur les 52 états du classement Mo Ibrahim.
Cependant, les défis sont énormes face à des enjeux de développement oblitérés toujours par des faiblesses et pesanteurs d’ordre institutionnel, organique, stratégique et financier, qui, à terme, peuvent constituer des facteurs handicapants à la réalisation du Pse. (...)
2015 C'EST MIEUX QUE 2016
SENEPLUS POSE TROIS QUESTIONS ET PLUS À LANDING SAVANÉ - QUE PENSE-T-IL DE MACKY ? - LES JAMBARS AU YEMEN, OUI OU NON ?
(SenePlus.Com, Dakar) - Le leader politique et au demeurant éditorialiste-invité de SenePlus Landing Savané se prononce sur plusieurs sujets d'actualité, notamment l'envoi de troupes sénégalaises au Yémen, le referendum sur les réformes des institutions, et donne son appréciation sur l'action globale du président Macky Sall.
Depuis un bon moment vous travaillez beaucoup sur les problématiques de sécurité en Afrique. Que pensez-vous de la décision du président Macky Sall d'intégrer la coalition de l'Arabie Saoudite et d'envoyer des militaires sénégalais pour le conflit au Yémen ?
La décision du Président Macky Sall d’envoyer des militaires sénégalais en Arabie Saoudite ne peut se comprendre qu’en relation avec le caractère très particulier des relations de notre pays avec ce royaume. Ce n’est pas par hasard que tous les chefs religieux musulmans du Sénégal ont approuvé cette décision. De plus les militaires sont, en grande partie, favorables à cette mission qui peut leur rapporter des dividendes financiers non négligeables.
Naturellement des leaders politiques ont exprimé leur forte réserve, voire leur opposition, à cette intervention mais je suis personnellement enclin à comprendre les raisons qui ont motivé la décision du président de la République et je préfère appeler mes compatriotes à prier pour que les choses se passent au mieux pour les soldats sénégalais s’ils vont en Arabie Saoudite et qu’ils reviennent sains et saufs dans leur pays. Nous devons prier aussi pour la fin rapide du conflit du Yémen par des négociations sérieuses sous l’égide de la ligue arabe et des Nations Unies car il est temps de mettre fin à de tels conflits fratricides dans le monde musulman.
68% des visiteurs de Seneplus.com pensent qu'il serait plus judicieux de tenir le référendum sur la réforme des institutions, y compris la réduction du mandat présidentiel, dans le courant de l'année 2015 plutôt qu'en 2016. Quel est votre point de vue ?
Je pense avec la majorité des Sénégalais que le référendum qui doit se tenir sur la réforme des institutions, y compris la réduction du mandat présidentiel, devrait se tenir cette année si la prochaine élection doit avoir lieu en 2017 comme annoncé par le président de la République. Cela permettrait à tous les candidats déclarés de préparer des élections sans contestation dans le climat d’équité et de sérénité qui convient à notre pays. Je dois cependant avouer que je ne connais pas les raisons qui ont pu faire choisir l’année 2016 et je ne puis par conséquent débattre davantage de ce point de litige entre les acteurs politiques.
Selon le Baromètre Seneplus, 51% des visiteurs du site interrogés sur leur niveau global de satisfaction par rapport à l'action du président Macky Sall la trouvent "moyenne" à "très satisfaisante". Et vous, quel est votre appréciation ?
L’action du président Macky Sall suscite naturellement des appréciations variées au sein des populations. Les premières années du mandat ont été dominées par l’inquiétude des populations devant le faible nombre de projets et de réalisations. Après l’adoption du Plan Sénégal Emergent et son approbation par les partenaires au développement, une certaine euphorie s’est installée. Des chantiers se mettent en place un peu partout et les choses bougent davantage.
Les conseils des ministres décentralisés, de leur côté, contribuent à alimenter les espoirs des populations. C’est pourquoi beaucoup de sénégalais y croient à présent. Mais il faut savoir que l’espoir, qui a gagné certains secteurs, n’a pas éliminé les inquiétudes latentes quand à la capacité du gouvernement de tenir ses promesses. Le Président Macky Sall doit savoir, par conséquent, que les sénégalais le jugeront sur ses réalisations et non sur ses promesses et je souhaite, avec tous ceux qui sont dans le Benno Bokk Yaakar, que la moisson soit belle à l’horizon 2017.
L’Afrique de l’Ouest veut balancer le pouvoir énergétique en faveur des femmes à travers l’autonomisation et l'accès à cette ressource. C'est à ce sujet qu'un atelier consacré à la Validation de la Politique de la CEDEAO pour l'Intégration du Genre dans l'accès à l'énergie est ouvert ce jeudi 4 juin à Dakar sur le thème : ‘’Promouvoir l'inclusion sociale en faveur de l'énergie durable pour tous (SE4ALL)’’.
La dimension genre est de plus en plus omniprésente dans tout projet de développement. Le secteur énergétique n’y fait pas exception. Ainsi, dans son projet régional d’énergie moderne, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) veut impliquer activement les femmes dans tout le système : du processus de production technique d à la consommation. Ainsi, un atelier de validation du projet se tient les 4 et 5 juin à Dakar. Organisé par l'institution régionale et ses partenaires, des experts des différents pays membres de y participent.
Ce projet énergétique régional a un enjeu important pour la gent féminine parce qu'il va atténuer ses déboires sur le plan d'abord de l'accès à l'énergie propre. En effet, l’utilisation de l’énergie traditionnelle reste problématique et son accès très pénible pour les femmes qui sont presque exclusivement les premières utilisatrices. Cette énergie expose dangereusement aussi bien les femmes que les jeunes filles aux risques sanitaires à cause des substances toxiques qui se dégagent du combustible, y découlant d’une part. Et d'autre part, l’énergie traditionnelle compromet, dans un certainement mesure, l’éducation de la jeune fille au vu des difficultés d’accès du bois de chauffe dont elle participe à l'acquisition.
En tant que grandes utilisatrices du bois, les femmes doivent parcourir parfois de longues distances pour acquérir cette matière sans compter des risques supplémentaires qui s'y ajoutent
Dans certaines zones en conflit comme au Tchad par exemple, les risques sont encore plus importants. Quelques 60% des femmes réfugiées sont exposées à toutes les formes de harcèlement sexuel (viol, tentatives de viol…) lorsqu’elles vont à la recherche du bois mort loin des camps, pour la cuisson explique, Dr Joséphine Odera, la directrice de ONU femmes dans son discours. D’où la pertinence de l’introduction de la dimension genre dans la production et la consommation de l’énergie renouvelable.
Le projet régional de la CEDEAO vise non seulement à faciliter l’accès égal à l’énergie moderne aux femmes et aux hommes, mais aussi et surtout l’autonomisation des femmes vis-à-vis de cette ressource. Il s’agit d’un enjeu non négligeable du développement.
Le représentant régional de l’Organisation des Nations Unies pour l'industrie, (ONUDI) a pour sa part indiqué que le facteur genre dans le domaine énergétique est un moyen d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et au delà, un facteur de développement de manière générale.
L’Afrique de l’Ouest n’est assurément pas démunie en matière d’atouts naturels pour la production d’énergie propre, au regard du soleil qui brille sur la région et des vents qui soufflent et traversent au quotidien la région, a noté, en ce qui le concerne Moralye Bangoura, le Commissaire de la CEDEAO chargé de l'Énergie. M. Bangoura relève toutefois que malgré les efforts, le bilan global de l’accès à l’énergie est prédominé à 80% par la biomasse.
Le document qui est discuté par les experts une fois validé, placera les femmes au cœur même du système, en l’occurrence dans les techniques de production de l'énergie pour qu'elles quittent le sattut de simples consommatrices au statut de productrices.
Son regard est hagard. Sa mine timide. Papa Alboury Ndao ne comprend toujours pas la «campagne de diabolisation» contre sa personne orchestrée, selon lui, par Karim Meïssa Wade et ses avocats. Quelques jours après sa relaxe pour le délit de faux et usage de faux et tentative d’escroquerie dans le procès intenté par Karim Wade, l’expert-comptable, patron du cabinet d’expertise Rma a décidé de contreattaquer en interjetant appel pour être dédommagé.
«Pape Alboury Ndao a été traîné devant la justice comme un vulgaire faussaire, un escroc, un menteur et il a gagné son procès. Il a été obligé de rester pendant un an au Sénégal en tant que prévenu.
C’est ainsi qu’il a perdu des marchés juteux en tant que expert reconnu sur le plan mondial», évalue Me El Hadji Diouf, un des conseils de l’expert-comptable, qui fixe le «préjudice» causé à son client à 500 millions de francs.
«Nous avons déposé notre appel sur la table du juge, même si nous avons gagné le procès», fait retenir l’avocat de celui qui a découvert à Singapour un compte de 47 milliards qui appartiendrait à Karim Wade
Auparavant, Pape Alboury Ndao a passé tout le long de la conférence de presse d’hier à démontrer la réalité du compte de Singapour. «Je confirme, je persiste et je signe que le compte de Singapour existe. C’est une réalité. Les détails précis et l’ensemble des mouvements ont été contenus dans le rapport. Je l’ai transmis à la Crei. Le compte de Singapour existe bel et bien. J’affirme donc que les éléments contenus dans mon rapport le confirment», martèle M. Ndao, entouré de ses avocats Mes Ndéné Ndiaye, El Hadji Diouf et Samba Ametti.
D’ailleurs, lisant un extrait du rapport, Me El Hadji Diouf a listé les mouvements financiers qui ont eu lieu dans ledit compte et portant comme auteurs Pape Mamadou Pouye, Ibrahim Abou Khalil Bourgi dit Bibo, Tahibou Ndiaye, entre autres...
«Ils m’ont traité de menteur pour divertir l’opinion»
Suffisant pour créer l’étonnement de Pape Alboury Ndao qui «ne comprend» pas pourquoi on l’accuse de faux.
«Franchement, j’ai été surpris par cette citation et ces faits qui me sont reprochés. Ceux qui me connaissent doivent savoir que je ne m’abaisserais jamais à faire du faux. Voyant leur démarche, j’ai compris qu’ils m’ont traité de menteur pour divertir l’opinion. J’estime de mon point de vue, qu’il est temps que ces pourfendeurs nous laissent en paix», fulmine-t-il.
Cependant, il ne compte pas se laisser faire. Sa réplique est sans équivoque : «Personnellement, je promets de me mettre au service de la loi pour les traquer. Je ne compte pas reculer d’un iota. Je réitère ma disponibilité à la justice pour traquer ces délinquants.»
Plus radical, Me El Hadji Diouf estime que Karim Wade et ses ouailles sont de «mauvaise foi».
«Ils ont abandonné la bataille judicaire parce qu’ils savaient que leur client ne peut se tirer d’affaire. Alors, ils activent le laboratoire de la manipulation et de la bataille médiatique en disant que mon client n’a pas de preuves», assène-t-il.
C’est un ouf de soulagement pour les Diambars en mission au Nord Mali depuis plus d’un an où il fait 45° à l’ombre. La relève arrive.
Finalement, le troisième contingent de Casques bleus sénégalais engagés dans la Minusma se déploie au Mali. L’avion de transport de troupes onusien, qui assure des vols-retour des soldats du deuxième contingent en opération de maintien de la paix au Nord Mali, a commencé ses rotations depuis quelques heures. La mission des soldats sénégalais était arrivée à terme depuis quelques mois.
Mais, la promesse du chef de l’Etat, après sa visite à Ryad en début avril, d’envoyer 2 100 Diambars en Arabie Saoudite, avait retardé l’exécution de cette relève. Le Lieutenant-Colonel Boubacar Touré et ses hommes étaient ainsi consignés à la base aérienne de Thiès.
Ces quelques 500 soldats aguerris à la suite de deux mois de regroupement entre Thiès et le Centre d’entraînement de Dodji devaient constituer la colonne vertébrale du détachement qui devrait prendre part à l’opération Restaurer l’espoir.
Cette décision du chef suprême des Armées a perturbé les plans de relève des contingents sénégalais engagés dans des opérations extérieures. Toutefois, il se ne pose point un gros problème d’effectifs. En effet, le contingent sénégalais fort de près de plus de 600 hommes engagés au Darfour doit rentrer au bercail incessamment.
Au premier week-end du mois de mai passé, 1 100 jeunes recrues ont terminé leur cycle de formation initiale au 12e bataillon d’instruction de Bango sans compter les 3 300 militaires qui doivent terminer leur durée légale de service cette année.
Par ailleurs, la gendarmerie, toujours présente aux côtés de l’Armée, jouit d’un quota de recrutement d’un millier d’éléments. Si ce corps a des obligations intérieures, la difficulté se trouve surtout dans les corps de réserve comme les commandos, les parachutistes qui sont souvent les éclaireurs des opérations extérieures pendant que leurs compagnies de combat doivent être de permanence, en Casamance.
Quant à une intervention en Arabie Saoudite, l’heure n’est pas encore à la mobilisation dans les casernes.
LE SÉNÉGAL RATE LE RENDEZ-VOUS DE 2015
RAPPORT MONDIAL DE SUIVI SUR L’EDUCATION POUR TOUS
Lors du Forum mondial sur l’éducation à Dakar en 2000, 164 gouvernements avaient plaidé en faveur de l’Education pour tous (Ept) et avaient identifié six objectifs à atteindre d’ici à 2015. Mais le Sénégal, comme beaucoup de pays, n’a pas encore atteint ses objectifs, selon le rapport mondial de suivi sur Education pour tous, lancé hier.
Le Sénégal n’y est pas arrivé ! Il n’a pas pu atteindre les objectifs de l’Education pour tous (Ept), tels que déclinés en 2000, lors du Forum mondial sur l’éducation de... Dakar. Rencontre au cours de laquelle, 164 pays s’étaient engagés à atteindre en 2015, les 6 objectifs de l’Ept, pour assurer une éducation de base et de qualité pour tous les enfants, les jeunes et les adultes.
Les raisons de l’échec sont à chercher dans la situation des populations défavorisées, les enfants vivant avec un handicap ou qui souffrent du Vih-Sida ou encore des enfants qui vivent dans les bidonvilles et qui n’arrivent pas à avoir accès à l’école, compte non tenu du déficit de financements de l’éducation.
D’après, en effet, une étude réalisée dans ce cadre, il y a un souci de financement de 22 milliards de dollars par an d’ici 2030. Selon Nihan Kose Leci Blancy, membre de l’Unesco et chercheur, «il y a eu énormément de progrès qui ont été faits depuis 2000 et il faut reconnaître ces progrès, grâce aux efforts de l’éducation pour tous, mais il reste encore un agenda inachevé».
Pour le cas du Sénégal, ajoute Mme Leci Blancy, il a bénéficié énormément de l’aide à l’éducation de base, mais il est également touché.
«C’est l’un des premiers pays à bénéficier de l’aide de l’éducation de base, mais il reste à discuter est-ce-que l’aide à l’éducation de base a atteint la population ? Est-ce que cette aide a atteint les populations qui en ont le plus besoin ?»
Avant d’indiquer, en ce qui concerne l’éducation au niveau de cette phase finale, qu’on est à 14%, ce qui reste très faible par rapport à la moyenne régionale. Il en est de même pour l’éducation primaire, parce que le taux de scolarisation est de 84%, explique-t-elle.
Il faut noter que l’objectif du rapport est d’informer, d’influencer et de promouvoir un authentique engagement en faveur d’une meilleure éducation et d’expliquer son rôle crucial dans la réalisation du développement durable.
Ces 6 objectifs-clés en matière d’éducation, qui visent à répondre aux besoins d’apprentissage de tous les enfants, jeunes et adultes en 2015 au plus tard, sont entre autres, de développer et améliorer sous tous leurs aspects, la protection et l’éducation de la petite enfance et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés.
Il fallait faire en sorte qu’en 2015, tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme.
Pour le représentant du ministre de l’Education nationale, Ousseynou Malick Sow, «l’éducation est une réalité au Sénégal, il faut seulement améliorer l’existence. Nous attendons les résultats du sommet de Corée pour voir quelles sont les réorientations au niveau mondial, parce que nous sommes dans un monde globalisé. Nous avons nos objectifs, mais il faut s’aligner à certains objectifs.»
HISSEIN HABRÉ RESTE APHONE
INTERROGATOIRE D’IDENTITÉ DEVANT LE PRÉSIDENT DES CAE
Hissein Habré a été conduit hier matin aux Chambres africaines extraordinaires pour y subir un interrogatoire d’identité. Amené de force devant le président de la Chambre africaine d’Assises, selon son avocat, Hissein Habré a refusé de répondre aux questions du juge. Mais, les Cae réfutent une comparution forcée.
Hissein Habré reste intraitable. Il avait annoncé qu’il ne romprait jamais le silence devant les Chambres africaines extraordinaires (Cae). Convoqué hier devant les Cae pour son interrogation préalable, Habré a refusé de répondre aux questions du président de la Chambre africaine extraordinaire d’Assises, Gberdao Gustave Kam.
Cette séance d’interrogatoire entre, selon Marcel Mendy, chargé de communication des Cae, dans le cadre normal de la procédure. «Sur la base de l’Article 244 du code de procédure pénale, le juge devait l’appeler pour l’interroger sur son identité», indique-t-il.
En compagnie de ses avocats, il a refusé de répondre à toutes les questions. Joint par téléphone, son avocat, Ibrahima Diawara, confirme cette info tout en expliquant les raisons de ce silence.
«L’interrogatoire a duré une vingtaine de minutes, Hissein Habré a gardé le silence comme à son habitude. C’est l’attitude qu’il avait adoptée depuis le début du procès. Parce que la manière dont l’instruction a été menée ne nous convainc pas. Nous ne participons pas à cette procédure qui est conduite comme une affaire politique et non judiciaire», dénonce-t-il.
Revenant sur le déroulement de l’interrogatoire, M. Diawara condamne l’attitude adoptée par les Chambres africaines extraordinaires pour faire comparaître son client. «Nous sommes un peu choqués par la manière dont les choses se sont déroulées. Hissein Habré a été pris de force par une dizaine d’éléments pénitentiaires qui l’ont amené de force de la prison du Cap Manuel où il était», déplore-t-il.
Malgré tout, le face-à-face avec le juge a eu lieu dans la salle des avocats située au rez-de-chaussée de l’immeuble. Et non dans le bureau du juge. Pourquoi ? «Parce qu’ils n’ont pas eu le courage de le porter de nouveau face aux journalistes qui étaient présents.»
Pendant l’interrogatoire son nom, son prénom lui avaient été demandés et s’il veut être jugé avec ou sans avocat. «Ce ne sont que de simples formalités prévues pour les audiences devant les Assises», poursuit Ibrahima Diawara qui attend le jour de l’ouverture du procès.
Dans un communiqué, les Cae expliquent les péripéties de cette comparution : «Hissein Habré a été extrait ce jour (hier) de la Prison du Cap manuel aux fins de comparution. En présence de ses avocats, il a gardé le silence durant toute la séance, choisissant de ne répondre à aucune question.»
Par contre, les Cae précisent «qu’il n’a pas été contraint à comparaître». «L’ordre d’extraction délivré par le Parquet a été exécuté par les éléments de l’administration pénitentiaire sans heurts ni violences», précisent les Cae.
Il faut rappeler que l’ouverture du procès de Hissein Habré est prévue le 20 juillet prochain. Il est poursuivi pour des crimes présumés de guerre, contre l’humanité et torture.
Nonobstant la lourdeur des délits visés, les avocats de l’ex-chef d’Etat tchadien ne vont pas changer de stratégie de défense. «S’ils veulent ils n’ont qu’à le menotter et l’amener à la barre», fulmine Me Ibrahima Diawara.
C'est dans l'avion que me ramenait d'Abidjan après ma participation aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de Développement que j'ai commencé la rédaction de cet article. Je débordais d'enthousiasme à l'idée de partager les rafraichissantes discussions que j'ai eues tout au long de la semaine avec d'éminents africains sur les atouts de ce continent qui s'élève et que rien ne semble plus pouvoir arrêter.
En 2011, le célèbre journal "The Economist" avait publié un titre fort évocateur en parlant du Continent de l'espoir, "The rising continent".
Onze ans plus tôt, le même journal avait pourtant dit l'exact contraire: " hopeless Africa". Depuis, les africains veulent voir moins le passé qui leur a été volé ou le présent qui leur est imposé, mais le futur qu’ils peuvent se construire. C'est l'ère d'une nouvelle saga africaine. Je ne suis pas naïf au point de me laisser croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des Afriques possibles. Je sais bien que l'Afrique souffre encore d'inextricables maux de toutes sortes, mais je choisis, quelques fois, de ne voir les choses que du bon côté.
Même si j'étais plutôt déçu à Abidjan de voir que Mme Cristina Duarte, Ministre des Finances du Cap Vert, que j'ai soutenu à cause de son remarquable palmarès personnel et des bonds qualitatifs tangibles effectués par le Cap vert au plan économique et social, n'a pas été portée à la tête de la BAD, je me suis fait une raison en me disant que l'élection du Nigérian Adesina était aussi le signe, sinon la preuve, d'un leadership que le Nigeria compte désormais assumer sur le continent. Et nul ne s'en plaindra. Il y a quelques années, le Nigeria avait lancé une initiative intitulée "Rebranding Nigeria" dont le slogan était " Good people, Great Nation". Mais il n'a pas eu beaucoup de succès, pour ainsi dire, pour passer du slogan à l'action.
Le Nigeria a été trop longtemps empêtré dans ses contradictions internes, sa mal gouvernance endémique, sa corruption traumatisante et ces dernières années dans le fléau Boko Haram. Mais ce pays vient de rentrer dans la saison des bonnes nouvelles en accédant tour à tour au statut de première économie du continent africain, de démocratie majeure suite à une élection présidentielle quasiment sans tâche et en fin à la Présidence de la BAD grâce au leadership, à l'entregent et la perspicacité de Ngozi Okonjo-Iweala, dame de fer qui dirige l'économie de géant d'Afrique de main de maître.
C'est pourquoi à l'entame de cette réflexion, j'avais choisis de l'intituler "l'Afrique des bonnes nouvelles." Mais mon enthousiasme n'a duré que le temps du vol Abidjan-Dakar. Dès mon arrivée, j'ai retrouvé la dure réalité d'un Pays Sans Eau (PSE) et d'un Pays Sans Electricité (PSE). Deux heures après l'atterrissage de mon avion, je me suis retrouvé dans l'arrière cours de la maison d'un compatriote chanceux, l'un des rares qui avaient encore de l'eau dans ce quartier d'Ouest Foire, pour lui demander de quoi de remplir mes seaux et bidons.
J'ai ensuite passé une bonne partie de la journée du dimanche dehors, tentant d'organiser la distribution de la citerne d'eau que la SDE nous envoyée à des dizaines de nos concitoyens, pour la plupart des femmes et des enfants, ramenés à l'âge des querelles de bornes fontaines par des dirigeants dont l'incompétence dépasse l'entendement. J'ai encore repris la route et les bidons le lundi jusqu'à 21 heures et me suis levé le mardi à 4 heures du matin pour guetter le robinet.
J'ai beau vouloir rester positif et confiant, je suis bien obligé de laisser sortir mon indignation et de reconnaitre que l'Afrique du meilleur est encore un îlot dans l'océan de l'Afrique du Pire. Ce n'est pas la faute du "petit peuple". C'est la faute des leaders ou des dealers pour parler comme l'autre.
Qui ne peut donner à son peuple de l'eau et de l'électricité ne peut lui garantir l'émergence. C'est hors de portée. Je ne souhaite même pas revenir sur les explications plates et alambiquées fournies par la direction de la SENELEC. Le Président de la République lui-même y a perdu son latin. Sauf qu'à sa place, je n'aurai pas demandé aux responsables de la SENELEC et la SONES de prendre leurs responsabilités. J'aurai pris la mienne en les enlevant et les remplaçant par des Sénégalais plus compétents et sans doute plus conscients de l'importance de la mission qui leur est assignée.
Mais cette prise de hauteur semble aussi, malheureusement, impossible. Un Président ça ne se lamente pas lorsque le peuple souffre. Quand quelque chose est "inacceptable" , le Président ne le constate pas comme tout le monde pour s'en plaindre. Il agit. Pour que l'eau coule en fin de nos robinets. Si ce n'est pas trop demandé.