Nabadji Civol, 27 août (APS) – Le corps sans vie de l’une des cinq personnes portées disparues suite au chavirement, lundi, d’une pirogue à Thioubalel Nabadji, dans la région de Matam (nord), a été retrouvée mardi, a appris l’APS d’un secouriste.
Le corps a été retrouvé à Towndé, une localité située non loin de Bokisaboundou, un village de la commune de Nabadji Civol.
La victime, âgée de dix ans, fait partie des plus jeunes personnes portées disparues dans ce naufrage.
Quatre autres personnes demeurent encore introuvables.
Treize personnes avaient embarqué dans la pirogue qui a chaviré lundi. Elles se rendaient dans des champs de riz situés sur l’autre rive du bras du fleuve Diamel, à Thioubalel Nabadji.
Seules huit d’entre elles ont réussi à se sauver lors de ce chavirement.
Lundi, après près de trois heures de recherche, les sapeurs-pompiers de la 54ᵉ compagnie d’incendie et de secours de Matam n’avaient retrouvé aucun corps.
Aidés par des pêcheurs locaux et d’autres habitants des villages situés les rives du bras du fleuve, des plongeurs ont repris les recherches mardi matin.
SAISIE DE 845 KG DE CHANVRE INDIEN AU LARGE DE DJIFÈRE
L’opération, qui s’est déroulée dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août 2024, a permis aux agents douaniers d’intercepter et d’arraisonner deux pirogues suspectes.
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, les agents de la brigade fluviomaritime des douanes de Fimela, sous la subdivision du littoral Sud, ont effectué une saisie majeure de 845 kg de chanvre indien lors d’une opération en haute mer, au large de Djifère. Quatre individus ont été arrêtés au cours de cette opération.
L’opération, qui s’est déroulée dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août 2024, a permis aux agents douaniers d’intercepter et d’arraisonner deux pirogues suspectes. À bord de ces embarcations, les douaniers ont découvert 28 colis contenant du chanvre indien, d’un poids total de 845 kg. Les deux capitaines des pirogues ainsi que leurs deux acolytes ont été appréhendés sur place.
La valeur totale de la saisie, incluant la drogue et les moyens de transport, est estimée à près de 69 millions de francs CFA. Cette opération a été rendue possible grâce aux équipements modernes, notamment des vedettes de grande vitesse, fournis dans le cadre du Programme de modernisation de l’Administration des douanes (PROMAD). Ces moyens ont été essentiels pour contrer efficacement les activités de trafic illicite et de crime organisé par voie maritime.
L’Administration des douanes a réaffirmé sa détermination à combattre le trafic illicite sous toutes ses formes, avec une attention particulière au trafic de drogues. Elle appelle également les citoyens à soutenir les actions douanières, dont l’objectif est de promouvoir le développement économique et social du pays et d’assurer le bien-être des populations.
L’IEF DE GOUDIRY EN TÊTE DES RÉSULTATS DU CFEE À TAMBACOUNDA
L’Inspection de l’éducation et de la formation a réalisé un taux de réussite de 93,96% à l’issue du Certificat de fin d’études élémentaires.
Goudiry, 27 août (APS) – L’Inspection de l’éducation et de la formation de Goudiry (IEF) a réalisé un taux de réussite de 93,96% à l’issue du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), se classant ainsi en tête de l’académie de Tambacounda pour cet examen.
‘’Cette année, les enseignants se sont évertués pour reprendre cette première place au niveau régional’’, s’est félicité Bara Gaye Diongue Diagne, inspecteur de l’éducation et de la formation de Goudiry, dans un entretien téléphonique avec l’APS.
‘’Ces résultats reflètent donc la volonté des enseignants. Il y a quelques années, Gourdiry était toujours en tête pour tous les résultats au CFEE, à l’entrée en sixième et également au BFEM [Brevet de fin d’études moyennes]. Mais, il y a trois ans de cela, [il] avait perdu ce rang au niveau de la région’’, a rappelé l’IEF.
Il relève que ‘’ces résultats s’expliquent aussi par un dispositif d’encadrement efficace qui a eu des impacts significatifs dans tout le département de Goudiry’’.
‘’La disposition qui a été mis en place a bien fonctionné dans tout le département de Goudiry, notamment avec un bon fonctionnement des collectifs des directeurs d’écoles (CODEC) et un bon travail des inspecteurs sur le terrain’’, a-t-il-analysé.
‘’Notre plan, c’était de faire des encadrements, de soutenir les cellules pédagogiques à travers l’assistance des inspecteurs. On organisait aussi des essais au niveau départemental’’, a-t-il-ajouté.
Bara Gaye Diongue Diagne a noté toutefois que ”ces résultats ont été obtenus dans des conditions difficiles avec un déficit de moyens humains et logistiques”.
‘’Il faut souligner que ces résultats ont obtenus dans des conditions particulièrement difficiles, car nous avons travaillé durant toute l’année scolaire sans véhicules de service. Les deux véhicules que nous avions sont tombés en panne et ne sont pas jusqu’à ce jour réparés’’, a-t-il-déploré.
‘’Durant l’année scolaire, on sollicitait des véhicules à certains services. On demandait notamment au préfet de réquisitionner des véhicules de certains services de l’Etat pour nos déplacements’’, a-t-il-ajouté.
Il a surtout plaidé pour le renforcement des effectifs des enseignants dans le département de Goudiry, ainsi pour la mise à disposition de moyens logistiques, notamment des véhicules de service pour faciliter les déplacements des inspecteurs dans le ressort de l’inspection.
Bara Gaye Diongue Diagne a aussi demandé aux autorités d’appuyer l’IEF en matériels informatiques pour faciliter le travail des professionnels de l’éducation dans le département de Goudiry.
Dans le classement publié par le ministère de l’Education nationale, l’inspection de l’éducation et de la formation de Goudiry est suivie de l’IEF de Bakel avec un taux réussite de 83,67%.
L’IEF de Koumpentoum occupe la troisième place avec un taux de réussite de 80,18%. Celle de Tambacounda ferme la marche avec un taux de réussite de 72,87%.
SIGNATURE D'UN PROTOCOLE D’ACCORD POUR L’ÉLECTRIFICATION DE 1 740 VILLAGES AU SÉNÉGAL
Ce projet, soutenu par un financement de 91,8 milliards de francs CFA (140 millions d’euros) et réalisé en partenariat avec AEE Power EPC, englobe 12 régions du pays, y compris l’île de Carabane en Casamance.
Le Sénégal franchit une étape majeure avec la signature d’un protocole d’accord pour un projet d’envergure nationale visant à électrifier 1 740 villages, contre 1 500 initialement prévus.
Ce projet, soutenu par un financement de 91,8 milliards de francs CFA (140 millions d’euros) et réalisé en partenariat avec AEE Power EPC, englobe 12 régions du pays, y compris l’île de Carabane en Casamance.
Ce projet apportera plusieurs bénéfices significatifs, notamment l’amélioration de la qualité de vie. Il permettra de renforcer les infrastructures communautaires telles que les écoles, dispensaires, mosquées et églises. Elle contribuera également à améliorer les services sociaux de base, comme l’éducation et la santé.
En électrifiant des villages dans diverses régions, de Diourbel à Ziguinchor, le projet vise à réduire les disparités régionales et à offrir à tous les Sénégalais un accès équitable à l’électricité.
Un accès fiable et durable à l’électricité est crucial pour stimuler les activités génératrices de revenus et soutenir le développement économique local.
Le projet inclut un programme de formation en alternance pour les jeunes dans les domaines de l’ingénierie et des métiers techniques liés à l’électrification. Cela renforcera les capacités locales et préparera la future génération à participer activement au développement du pays.
Avec 50 % du contenu du projet étant local, ce projet soutient directement les entreprises sénégalaises et favorise l’emploi local.
Ce projet d’électrification rurale est plus qu’une simple initiative d’infrastructure ; il représente un investissement dans l’avenir du Sénégal, un engagement pour un développement plus équitable et durable.
LA DÉLIVRANCE DE PERMIS D’EXPLORATION ET D’EXPLOITATION MINIÈRE DANS LA FALÉMÉ SUSPENDUE
La suspension a été décrétée jusqu’au 30 juin 2027, a annoncé le ministère des Mines, qui invite les populations riveraines à dénoncer aux autorités administratives tout individu qui tenterait d’enfreindre cette mesure.
Dakar, 27 août (APS) – La délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027, a annoncé le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, invitant les populations riveraines à ‘’dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.
Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère rappelle que gouvernement du Sénégal a examiné et adopté en Conseil des ministres, le 19 juillet 2024, le projet de décret portant interdiction des activités minières et d’octroi de permis d’exploitation dans la zone du fleuve Falémé.
La même source souligne qu’en ‘’droite ligne des instructions’’ du chef de l’Etat, ‘’le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines porte à la connaissance des acteurs du secteur minier et de l’opinion nationale que la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027’’.
Le ministère signale par conséquent que ‘’toutes opérations minières ou délivrance de titres miniers autour de la rive gauche du fleuve de la Falémé sont formellement interdites sur un rayon de cinq cent (500) mètres’’.
Il invite ‘’les populations riveraines à dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure’’.
Selon le document une mission du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines les 26 et 27 mai 2024, conjointement avec les ministres en charge des Forces armées, de l’Environnement, du Travail et de l’Education nationale, ‘’a permis de constater l’ampleur des impacts négatifs de l’exploitation minière sur la Falémé, principal affluent du Fleuve Sénégal situé dans la zone frontalière’’.
Le communiqué note qu’aujourd’hui, ‘’les abords du fleuve sont envahis par des activités minières sauvages engendrant ainsi d’innombrables conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires préjudiciables aux populations riveraines’’.
Il ajoute que ‘’l’engagement de l’Etat en faveur de la sauvegarde de la paix, de la sécurité et de la politique de souveraineté nécessitent la mobilisation de stratégies et de dispositifs de préservation de la Falémé dans le sens de protéger l’environnement, de promouvoir le développement local et d’asseoir la stabilité sociale, l’ordre et la sécurité au bénéfice des populations riveraines’’.
La Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est menacée de disparition à cause des effets néfastes des produits chimiques, du lavage des roches par des cracheurs et autres engins utilisés par les exploitants aurifères.
LE PIÈGE DE DIOMAYE À BBY
Alors que la suppression du HCCT et du CESE est présentée comme une promesse de campagne, certains y voient surtout une manœuvre politique du président destinée à entraîner la majorité parlementaire vers une possible dissolution de l'Assemblée
Le président de la République a saisi hier l’Assemblée nationale pour commencer la procédure devant déboucher sur la suppression du HCCT et du CESE. Mais à travers cet acte, beaucoup d’observateurs estiment que Diomaye cherche un alibi pour mettre fin à la quatorzième législature. Pris de court, BBY convoque ses députés aujourd’hui pour peaufiner une stratégie.
C’est tard dans la soirée d’hier que la présidence a rendu public un communiqué pour gâcher le sommeil des membres du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE), dont la mort de leurs institutions est désormais très prise au sérieux par le président Bassirou Diomaye Faye qui va sans aucun doute envoyer Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo au chômage. « Conformément à l'article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l'Assemblée nationale le décret portant convocation de l'Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août 2024, pour l'examen du projet de loi portant modification de la constitution. La modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE)», renseigne un communiqué parvenu à L’AS.
Mais il faut dire que si cette démarche du chef de l’État traduit le respect d’une promesse de campagne, elle cache pour beaucoup d’observateurs un coup politique ou une stratégie pour mettre en mal les députés de l’opposition pour trouver un alibi pour dissoudre l’Assemblée nationale. Puisqu’il faut 3/5 des députés soit 99 parlementaires, pour acter la mise à mort du HCCT et CESE.Or, BBY détient 83 députés et il n’est pas sûr que les deux non-inscrits ainsi que les 80 autres parlementaires soient tous emballés par la cause présidentielle. Ajoutée à cela, la rupture que les tenants du pouvoir sont en train de théoriser ; ce qui les pousserait à ne pas faire de débauchage de députés pour être en phase avec l’éthique qu’ils sont en train de défendre.
Tout cela pour dire que la mouvance présidentielle semble être bien préparée à dissoudre à l’Assemblée puisqu’une session extraordinaire ne dure que 15 jours. La balle est maintenant dans le camp des députés de l’opposition qui peuvent être accusés d’empêcher les nouvelles autorités de dérouler leur projet, s’ils ne votent pas pour la dissolution du HCCT et CESE. Au cas contraire, ils seront également en contradiction avec eux-mêmes, puisqu’au temps de l’ancien régime, ils avaient béni l’existence de ces deux institutions, jugées budgétivores par l’actuel régime.
BBY convoque ses députés aujourd’hui à 16 h
Il faut rappeler que Diomaye ne peut pas dissoudre par décret l’institution dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye et celle dirigée par Abdoulaye Diallo. Pour le CESE, il a été créé par la loi n°2012-16 du 28 septembre 2012 portant révision de la Constitution. L’institution constitue, auprès des pouvoirs publics, une assemblée consultative et peut être saisie par le président de la République, l’Assemblée nationale ou le Premier ministre au nom du gouvernement, de demandes d’avis ou d’études. En ce qui concerne le HCCT, il a été créé par la loi constitutionnelle n°2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la constitution et adoptée suite au référendum du 20 mars 2016.Ainsi donc par parallélisme des formes, il faut une loi constitutionnelle pour dissoudre le Cese et le Hcct. Pris de court par la décision du président de la République, BBY a convoqué ses députés aujourd’hui à 17 h pour voir la stratégie à adopter. Il s’agit de définir sa stratégie face à ce piège tendu par Diomaye Faye. S’ils refusent de voter la loi, ils donnent non seulement un argument de campagne à Sonko et compagnie, mais ils donnent également à Diomaye l’occasion de dissoudre l’Assemblée à partir de ce mois de septembre conformément à la loi.
Tout donc dépendra de la position de Bby. Si la coalition de l’opposition rejette la loi, le président Diomaye Faye va dissoudre l’Assemblée de facto et convoquer le collège électoral dans les 60 jours minimum et 90 jours maximum. Il disposera ainsi d’un bon argument de campagne. Quoi qu’il en soit les jours des trois institutions (Cese, Hcct et Assemblée) sont comptés. Reste à savoir si les partisans de la rupture systémique feront comme leurs prédécesseurs en faisant renaitre le Sénat de cendres des défuntes Cese et Hcct pour caser une clientèle politique ou s’ils vont se conformer à la rupture et fonctionner sans d’autres institutions budgétivores. Wait and see.
SEPT BLESSÉS DANS UN ACCIDENT SUR L’AUTOROUTE À PÉAGE
Deux véhicules sont entrés en collision mardi à hauteur de la gare routière des Baux Maraîchers. Certains blessés ont été évacués vers l’hôpital de Pikine et d’autres vers l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff.
Pikine, 27 août (APS) – Deux véhicules sont entrés en collision mardi sur l’autoroute à péage, à hauteur de la gare routière des Baux Maraîchers, faisant sept blessés dont un grave, a appris l’APS de source sécuritaire.
‘’Nous avons constaté un choc survenu après une collision entre deux véhicules ayant occasionné sept blessés, dont un grave sur l’autoroute à péage, à hauteur de la Gare Baux Maraîchers, dans le sens Rufisque-Dakar’’, a expliqué à l’APS, un responsable de la compagnie des Sapeurs-pompiers de Pikine.
Il a précisé que c’est après 9 heures que les sapeurs-pompiers ont reçu l’alerte concernant cet accident. ‘’Sur place, nous avons constaté une collision entre un véhicule de type bus Tata et un autre de type 4X4. Le choc a occasionné sept blessés dont un grave’’, a-t-il indiqué.
Il a signalé que certains blessés ont été évacués vers l’hôpital de Pikine et d’autres vers l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff.
Il a assuré que juste après l’évacuation des sept blessés, les sapeurs-pompiers ont dégagé les deux véhicules entrés en collision et nettoyé la chaussée pour permettre la reprise du trafic.
La circulation était effectivement revenue à la normale peu avant 12 heures.
MAFIA AU CŒUR DU SYSTÈME DE L’ASSAINISSEMENT
Cheikh Tidiane Dièye a violé la loi en attribuant litigieusement les marchés publics de l’ONAS. Le Procureur de la République tient là une affaire grave qui doit être traitée avec le sérieux qui sied - COMMUNIQUÉ DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du parti La République des valeurs/Réewum Ngor appelant à une enquête approfondie sur l'affaire l'ONAS née de l'attribution de marchés publiques.
"La période sombre traversée, récemment, par notre pays nous rappelle constamment notre devoir citoyen de rester vigilants face à la gestion de nos gouvernants. Après avoir vécu ce traumatisme, les Sénégalais ne peuvent pas tolérer qu’une autorité étatique, quelle qu’elle soit, fasse l’objet d’accusations sérieuses d’une gestion douteuse et se soustrait à l’obligation de reddition des comptes. L’actualité relative à l’affaire de l’attribution litigieuse de marchés publics à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) montre clairement que les hautes autorités de notre pays concourent à empêcher l’éclatement de la vérité sur ce dossier polémique. Cette affaire est par ailleurs grave parce qu’elle semble accréditer l’idée profondément ancrée dans la mentalité collective que les pouvoirs publics, en dépit des changements de régimes, conservent le même système fait de mépris des difficultés des Sénégalais et de rivalités personnelles pour des prébendes. Une analyse holistique du dossier révèle, à tout le moins, une gestion corrompue ; l’histoire, les faits et le droit convergent vers un scandale.
Il est indéniable que l’intervention du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dans le dossier d’attribution de marchés publics par l’ONAS est illégale, à plusieurs égards. L’ONAS est un établissement public à caractère industriel et commercial, conformément à l’article 1er de la loi n° 96-02 du 22 février 1996. La gestion administrative et financière de l’ONAS est donc autonome. La tutelle exercée par le ministre chargé des Finances et le ministre chargé de l’Assainissement, au titre de l’article 20 du décret du 7 août 1996 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’ONAS, ne saurait servir de prétexte pour écorner cette autonomie. En vertu de l’article 2 du Code des marchés publics, l’ONAS est une autorité contractante compétente pour mener une procédure de passation de marché public. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Cheikh Tidiane Dièye, ne dispose juridiquement d’aucune prérogative lui permettant d'intervenir directement dans la procédure d’attribution de marchés publics par l’ONAS, en particulier d'en imposer l'arrêt. En dehors de l’autorité contractante, ici l’ONAS, seul le Comité de règlement des différends (CRD) de l’ARCOP (ex. ARMP) peut suspendre une procédure de passation de marché public. Il en résulte que le ministre Dièye s’est arrogé un pouvoir que la loi ne lui donne pas.
En outre, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement ne disposait pas de la compétence pour sélectionner deux entreprises en vue de l’attribution directe d’un marché public de l’ONAS. Selon l’article 77 du Code des marchés publics, « Les marchés sont passés par entente directe lorsque l’autorité contractante engage directement les discussions avec un ou plusieurs opérateurs économiques et attribue le marché au candidat qu’elle a retenu ». L’autorité contractante étant l’ONAS, le ministre Cheikh Tidiane Dièye n’avait ni le pouvoir de solliciter l’autorisation de la Direction centrale des marchés publics (DCMP), ni la compétence de choisir les entreprises attributaires. Tout l’argumentaire construit autour de l’urgence, des supposées surfacturations et de la mise en place d’une commission mixte (composée de représentants du ministère et de l’ONAS) n’y fait absolument rien. Il est évident que le ministre Cheikh Tidiane Dièye a violé la loi en attribuant litigieusement les marchés publics de l’ONAS.
Il est légitime de se poser la question des motifs qui auraient poussé Monsieur Dièye à se substituer à l’ONAS dans cette affaire. Aucun des arguments avancés pour justifier cette facturation n’est crédible. De plus, pourquoi DELTA et VICAS ? Les hauts fonctionnaires mandatés par le ministre pour porter sa parole (qui ne se gênent pas d’avouer qu’au moment de la nomination du M. Cheikh Dieng comme DG, rien n’a été entrepris à l’ONAS comme au ministère) ont essayé de justifier les capacités singulières de ces deux entreprises à exécuter les marchés litigieux dans les délais prévus sans donner un seul élément technique ; tout ce que nos hauts fonctionnaires ont trouvé à dire c’est que VICAS et DELTA en ont les capacités au regard de la présence dans les rues de la ville de leurs véhicules et de leurs agents. Désormais, toute entreprise pourra prouver ses capacités à exécuter convenablement un marché public en distribuant plusieurs tee-shirts et en louant des véhicules sur lesquels sont floqués ses marqueurs d’identité. Quel désastre !
L’histoire nous offre des révélations inattendues sur ces deux entreprises, VICAS et DELTA. Nous avons été surpris de découvrir que pendant la période 2019-2020, lorsque l’ONAS était sous la direction de M. Lansana Gagny Sakho (actuel PCA de l’APIX), beaucoup de marchés publics attribués par l’ONAS à VICAS et DELTA ont été annulés, soit par le Comité de règlement des différends de l’ARMP (aujourd’hui ARCOP), soit par la Cour suprême. Il est intéressant de constater que l’ONAS a décidé d’attribuer les marchés publics à VICAS et DELTA, parfois en ignorant les décisions des autorités compétentes.
Première affaire : Par décision n° 16/ARMP/CRD/DEF du 30 janvier 2019, le Comité de règlement des différends avait annulé l’attribution provisoire et ordonné la reprise de l’évaluation concernant un marché public de l’ONAS pour des travaux d’entretien et d’exploitation des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales à Dakar et dans les autres régions. On précisera que les cinq lots que comprenait ce contrat ont été tous attribués à VICAS et DELTA, qui avaient agi tantôt individuellement, tantôt en Groupement (DELTA/VICAS). Au lieu de reprendre l’évaluation, l’ONAS a procédé à une nouvelle publication de l’avis d’attribution provisoire des marchés aux mêmes soumissionnaires, selon les mêmes critères et dans les mêmes circonstances. Alors que rien n’a été changé par rapport à sa décision précédente, le Comité de règlement des différends valide quand même cette nouvelle attribution. N’étant pas convaincue par ce changement de position du Comité, une entreprise soumissionnaire concurrente décide d’attaquer la décision du Comité de règlement des différends devant la Cour suprême. Par un arrêt du 12 mars 2020, La société « DELGAS ASSAINISSEMENT » c/ L’autorité de régulation des marchés publics dite ARMP, la Cour suprême annule la décision litigieuse, en considérant que la nouvelle attribution du marché a été faite en méconnaissance de la loi. Ayant obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême dont les arrêts s’imposent à toutes les parties, donc à l’ONAS ici, l’entreprise soumissionnaire lésée n’est pas encore au bout de ses peines. En effet, l’ONAS avait littéralement refusé d’exécuter l’arrêt de la Cour suprême du 12 mars 2020. L’entreprise lésée se tourne vers l’ARMP pour obtenir la soumission de l’ONAS ; mais par lettre en date du 15 mai 2020, l’ARMP répond qu’elle ne disposait d’aucun pouvoir de coercition et de sanction contre l’autorité contractante, l’ONAS. En dernier recours, l’entreprise lésée saisit la Cour suprême à nouveau pour qu’elle contraigne l’ONAS à exécuter son arrêt du 12 mars 2020. La Cour suprême rejette la requête à travers son arrêt du 2 juillet 2020, La Société « DELGAS » c/La Direction centrale des Marchés Publics dite DCMP et autres, au motif que la loi ne lui donne pas des pouvoirs pour contraindre et mettre sous astreinte l’ONAS. En somme, l’ONAS dirigé par M. Lansana Gany SAKHO avait fait dans le banditisme juridique en se soustrayant à l’exécution d’un arrêt de la Cour suprême… pour attribuer des marchés publics à VICAS et DELTA.
Seconde affaire : Il s’agit aussi de l’une des plus sombres affaires rendues publiques dans la gestion de Monsieur Sakho, en tant que DG de l’ONAS. Il faut lire la décision n°152/19/ARMP/CRD/DEF du 29 septembre 2019 du Comité de règlement des différends pour s’en rendre compte. En l’espèce, l’ONAS avait lancé un marché public de curage et de faucardage réparti en trois lots. Au terme de l’évaluation des offres (au nombre de cinq au total), l’ONAS avait proposé d’attribuer provisoirement le lot 3 à VICAS. Saisi par une entreprise soumissionnaire, le Comité de règlement des différends avait ordonné la reprise de l’évaluation des offres (décision n°034/19/ARMP/CRD/DEF du 27 février 2019). Après la réévaluation, le marché a été attribué à DELTA, le partenaire de VICAS (rappelons que sur plusieurs marchés de l’ONAS, ces deux entreprises se sont constituées en groupement pour soumissionner ensemble). Par une autre décision, le Comité de règlement des différends a ordonné l’annulation de la seconde attribution provisoire du marché et la reprise de l’évaluation (décision n°070/ARMP/CRD/DEF du 29 avril 2019). Dans cette affaire, il est curieux de constater que l’ONAS tenait coûte que coûte à attribuer le marché à VICAS ou à DELTA, alors que l’offre de leur concurrent aurait été meilleure. Ainsi, refusant de se conformer à cette dernière décision du Comité de règlement des différends, l’ONAS saisit la Direction centrale des marchés publics (DCMP) pour avis afin de classer sans suite le marché. N’ayant pas pu attribuer légalement le marché à VICAS, l’ONAS avait simplement décidé de l’abandonner. La DCMP répond par un courrier en date du 19 juin 2019 en recommandant à l’ONAS de se conformer à la décision du Comité de règlement des différends.
Il est bon de se rappeler que ces affaires rocambolesques impliquant les entreprises VICAS et DELTA ont eu lieu, alors que Monsieur Lansana Gagny Sakho était le directeur général de l’ONAS. On peut se demander qui étaient les fonctionnaires procédant aux évaluations/attributions des marchés alors invalidés par l'ARMP ? Serait-ce (en partie au moins) les mêmes qui portent la parole du ministre ?
Il est primordial de ne pas sous-estimer la probabilité qu’il y ait des lobbies qui pourraient mettre l’ONAS en échec. Deux entreprises qui ont été attributaires de l’essentiel des marchés publics de l’ONAS ces dernières années (sans résultats probants au regard de l’état des ouvrages confirmé par les inondations chroniques) ont été subitement plébiscitées en grandes entreprises capables de procéder au curage des canaux à Dakar et dans les régions en un temps record. M. Cheikh Dieng, ex. DG de l’ONAS, a pourtant fait état de l’existence de défaillances graves dans l'exécution des marchés au cours de ces dernières années.
Le Procureur de la République tient là une affaire grave qui doit être traitée avec le sérieux qui sied. Il avait fait preuve d’une diligence remarquée dans des affaires mineures pour réparer l’orgueil chatouillé du président de la République ou du Premier ministre. L’affaire qui défraie la chronique est un test bienvenu sur la volonté de rupture. Cette volonté ne saurait être que des incantations psalmodiées au cours d’Assises. La vraie rupture est d’instruire cette affaire dans la plus grande rigueur et le maximum de transparence pour redonner confiance en la Justice. Il s’agit d’une affaire grave en ce qu’elle engage les ressources publiques mais surtout, elle touche à la raison fondamentale d’être des pouvoirs publics : offrir des services de base aux populations, garantir leur confort et prévenir les maladies et épidémies qui peuvent survenir lorsque des eaux stagnent. Nous voulons bien croire à la justice de notre pays. C’est pourquoi nous avons déposé une plainte contre X au bureau du Procureur de la République le 21 août 2024.
Au-delà de la Justice, il est essentiel de mettre en place une culture de rigueur et d’orthodoxie républicaine dans notre administration. L’intégration d’une telle culture aurait évité à M. Cheikh Dieng de se lancer dans une procédure douteuse pour acquérir une voiture.
À l’endroit du président de la République et de son chef de gouvernement, nous rappelons cette paraphrase de Martin Luther King : « Soyez fidèles à vos écrits, à vos promesses et engagements d’être justes. »
par Guimba Konate
DE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE
Entre amateurisme, gestion familiale opaque et manque de professionnalisme, les entreprises locales peinent à honorer leurs engagements. Les scandales et chantiers inachevés se multiplient, remettant en question l'efficacité de cette politique
Depuis l’avènement du duo Diomaye/Sonko aux commandes de notre pays, il est de plus en plus question de préférence nationale pour acter la rupture et favoriser les 3 J : Jubb Jubbel-Jubenti du Projet. Tout ce qu’il y a de très normal que de vouloir favoriser les champions nationaux pour construire notre pays. Jusque-là rien de bien répréhensible sauf que la préférence nationale tant déclamée et réclamée n’a jamais fait défaut dans notre pays. Beaucoup de projets et programmes ont été confiés à des entreprises nationales et dont la presque totalité s’est terminée en eau de boudin : chantiers inachevés-travaux mal faits- délais d’exécution anormalement longs pour les uns, avenants multiples pour d’autres etc., etc.
Et on ne s’est jamais posé la question du pourquoi de tous ces impairs ? Essayons de savoir ensemble…
1/ La presque totalité des entreprises sénégalaises souffrent d’une tare rédhibitoire qui est le manque de professionnalisme avéré. D’abord, nombre d’entreprises sénégalaises ou celles qui se font dénommer comme telles, sont très souvent le fait d’une personne qui en est à la fois, le créateur, le propriétaire et le gérant. Un «self made man» quoi. Et qui, même si son entreprise se développe et prend de l’envergure avec un chiffre d’affaires conséquent, répugnera toujours à chercher des partenaires associés dans l’actionnariat, préférant gérer son entreprise de façon solitaire voire familiale ou clanique. Suivez mon regard.
2/ A part quelques rares exceptions comme la Cse (Compagnie Sahélienne d’Entreprises) de Feu Aliou Sow, la Cde et le Groupe Atepa pour ce que j’en sais, on peut compter sur les doigts d’une seule main, les entreprises «sénégalaisement» sénégalaises qui peuvent se prévaloir d’une structuration aux normes d’une entreprise qui se respecte avec Ca (Conseil d’administration) Comité de direction, et des structures de management dédiées avec des directions administrative, financière, technique, du personnel, de la sécurité-hygiène et autres. Tout part du chef et tout se ramène au chef. Même des «géants» comme Sedima se complaisent dans une gestion familiale.
3/ Nos entreprises dites nationales et privées» recrutent rarement du personnel conséquent et compétent dans leur domaine d’activité. Notamment dans les Btp. A part les exceptions citées supra, rares sont les entreprises de ce secteur si important qui peuvent se targuer d’avoir un bureau d’études techniques avec des ingénieurs et techniciens hautement qualifiés pour piloter des projets d’envergure. En général, elles ont un personnel très réduit et une fois un marché décroché, se mettent à la recherche de sous-traitants et de personnel d’appoint pour exécuter leurs commandes. Elles sont légion dans ce pays et se reconnaîtront quand bien même elles refuseraient de l’admettre. Ce n’est donc pas un hasard si la plupart des chantiers confiés à des nationaux restent en l’état ou sont très mal faits. L’amateurisme est passé par là. Nos patrons locaux préfèrent gérer leurs affaires à la petite semaine utilisant du personnel taillable et corvéable à souhait et pour la plupart d’entre eux, sont rarement à jour des paiements des salaires et autres obligations sociales comme les impôts, la Tva, les cotisations sociales Ipres et Css. On a vu ici le monde de la presse pleurnicher grave pour le rappel d’impôts à payer. Ah ! S’ils (les Patrons) pouvaient comprendre que la justice et la régularité envers le personnel et la conformité avec les lois conditionnent pour une grande part, le développement et la prospérité de leur entreprise, pour sûr, ils s’y attèleraient tous. Mais, Ils préfèrent tous, aller chez le guide religieux de leur obédience et y verser des «adiya» faramineux en guise d’allégeance plutôt que de s’acquitter de leurs obligations sociales et entrepreneuriales. Voyez les moyens colossaux déployés à Touba par Monsieur 50% de préférence nationale, laissant en souffrance ses chantiers inachevés de l’aéroport Blaise Diagne. Nos entreprises dites nationales et privées ne recrutent presque pas. Et si elles le font ce sont des Cdd à n’en plus finir et très rarement des Cdi même pour un certain personnel qui peut rester plus de dix ans sans avancement ni plan de carrière et autres.
4/ En réalité, nos entrepreneurs n’entreprennent pas. Et sans jeu de mots, ils entrent et ils prennent. En effet, avec l’aide de leurs réseaux de relations et autres connivences à presque tous les niveaux, politiques, religieux, socio-économiques et autres, ils arrivent avec des complices tapis dans les dédales des structures étatiques, à capter les affaires juteuses. Ils entrent (dans une affaire) et y prennent (leurs parts). Et forts de leur impunité pour avoir payé l’écot au «porteur d’affaires», ils sabotent littéralement l’exécution des termes des marchés conclus. C’est ce qui explique en partie les indélicatesses notées dans nombre de scandales comme le plan Covid-19, le Prodac, etc.
5/ La plupart de ceux qui se prévalent «entrepreneurs» et qui très souvent font beaucoup de bruit autour d’associations, de patronats ou de groupements d’hommes d’affaires sont de parfaits inconnus dans le monde réel du travail et de l’entrepreneuriat. Ils trustent les présidences et autres postes de responsabilité sans être en mesure de vous montrer une seule usine ou une seule entreprise qu’ils auraient créée et qu’ils sont en train de manager. De véritables usurpateurs qui sont en réalité de redoutables escrocs. Experts dans l’art de l’infiltration et du trafic d’influence, ils squattent les endroits chics et organisent régulièrement des soirées et dîners de gala festifs pour y décerner des prix de pacotille (Cauris, Sedar et autres) à de vrais managers qui se seront laissés plumer en toute beauté en acceptant de payer au prix fort ces trophées en toc, véritables colifichets désuets dans une innocence complice. Ils sont là et se reconnaissent très bien tout en étant très bien connus de tout le monde. Mais on laisse faire dans un système de falsification et d’imposture laxiste. Du vrai ponce pilatisme. Ne suivez pas mon regard deh.
6/ Dès lors, comment peut-il être étonnant que les scandales dans les commandes publiques allouées aux entrepreneurs nationaux se suivent et se multiplient sans cesse dans tous les domaines ?
Quelques rappels de «l’expertise» et des «hauts faits d’armes» de nos capitaines d’industrie nationaux.
Le Building administratif qui, d’avenant en avenant, est passé de huit milliards à plus de quinze milliards et qui peine toujours à être achevé et livré définitivement plus de dix ans après le démarrage des chantiers. L’hôpital de Fatick qui aura mis plus de 10 ans sans être jamais terminé. Et ce n’est pas Mballo Dia Thiam de «And Guesseum» qui va me démentir. Le Mémorial «Le Joola» qui aura mis plus de vingt ans avant d’être finalisé tandis que le Mémorial de Gorée, l’autre combat épique du «lauréat des prix de la poésie francophone», reste encore à l’état larvaire plus de vingt ans après son lancement. L’état d’exécution du stade de Sédhiou qui n’a pas fini de scandaliser la ministre des Sports, le scandale des semences et tant, tant d’autres chantiers, commandes et marchés dont les affairistes et entrepreneurs autoproclamés se sont emparés et en véritables sangsues, les ont littéralement sabotés et sabordés sans état d’âme aucun. Tous, tant qu’ils sont, une fois, l’avance de démarrage d’un marché de travaux de chantiers, de fournitures ou de toutes autres prestations de service, encaissée , ils s’empressent de se rendre chez leur marabout pour payer leur dîme, se coltiner pour certains, une nouvelle épouse et pour d’autres se payer un véhicule haut de gamme pour marquer leur entrée dans «la cour des Grands»… Cour des grands voleurs. Oui. Mais Allah ne dort pas et veille toujours. Ainsi, toute entreprise assise sur l’injustice, la roublardise, le vol, la concussion et autres «taf yenguel» ou «ndjoutt ndiath» est inexorablement vouée à la décrépitude et à la faillite. irrémédiablement.
Toujours dans ce chapitre «des exceptions sénégalaises», on peut y classer les attitudes inqualifiables des transporteurs qui, malgré l’avertissement gouvernemental lors de la Tabaski, n’ont eu aucun scrupule à revenir à leurs manœuvres délictuelles voire criminelles en augmentant encore à l’excès, les prix des transports lors du Magal de Touba et sans aucun état d’âme. Et les voilà. Tout contents d’entasser les voyageurs dans des guimbardes d’un autre âge, et de rouler à plein gaz sur nos routes en mauvais état, pour assouvir leur cupidité vorace au mépris des accidents mortels causés par leur faute. Terrible.
Dans le même registre du manque de patriotisme et de compassion pour les populations, on peut y ranger les comportements cupides des marchands des marchés qui n’hésitent pas à chaque occasion, de créer des pénuries artificielles de certaines denrées alimentaires pour ensuite les vendre à des prix prohibitifs. L’illustration la plus parfaite de cette attitude de sans cœur est celle des producteurs d’oignons. Une fois, ils réclament à cor et à cri l’arrêt des importations d’oignons pour, disent-ils, écouler leurs productions locales. Dès que la mesure est prise par les pouvoirs publics, ils n’hésitent pas à vendre leurs produits à des prix prohibitifs sans aucune compassion pour les populations déjà durement éprouvées.
Et si le gouvernement reprend les importations pour soulager les populations, ils ne vont pas hésiter à aller jusqu’à creuser de très grandes fosses pour y enterrer leurs oignons plutôt que de devoir les vendre à des prix acceptables aux clients. Comme ils l’ont déjà fait par le passé pour marquer leur dépit, quelle méchanceté !
Au regard de toutes ces pratiques de filouterie de haut vol et tant d’autres auxquelles s’adonnent ceux qui veulent toujours pouvoir être bénéficiaires de la préférence nationale sans jamais donner satisfaction, n’est-il pas temps pour les pouvoirs publics de revoir ce concept de préférence nationale pour bien l’encadrer et faire affaire avec ceux qui veulent travailler, encore travailler toujours travailler et surtout bien travailler pour l’intérêt national plutôt que de contribuer à entretenir une race d’aigrefins dont le seul mérite est d’être sénégalais ?
La question mérite d’être posée.
Pour la réalisation du projet, cela aussi doit changer dans les 3J : du jubb, du jubbel et du jubbenti . Rekk. Jajeffetti.
Dieu nous garde et garde le Sénégal
PÉRIL JEUNE AU SÉNÉGAL
La consommation de chicha et de cigarettes électroniques, des drogues est en train de ravager la jeunesse. La Listab alerte sur la tendance alarmante qui soulève des questions sur la santé publique et le bien-être de nos jeunes
La consommation de chicha et de cigarettes électroniques et des drogues est en train de ravager la jeunesse. La Listab alerte sur la tendance alarmante qui soulève des questions sur la santé publique et le bien-être de nos jeunes.
C’est une alerte de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) : «la chicha, les cigarettes électroniques, les tueurs silencieux chez les jeunes», alerte Djibril Wélé, Secrétaire exécutif de la Listab. «Nous souhaitons attirer l’attention de l’Etat du Sénégal sur un problème préoccupant : la forte consommation de produits du tabac, tels que la chicha, ainsi que de drogues, observée chez les jeunes dans des lieux de loisirs tels que les plages et restaurants durant les grandes vacances. Cette tendance alarmante soulève des questions sur la santé publique et le bien-être de nos jeunes. Sachant que ces produits du tabac nouveaux et émergents (cigarettes électroniques, inhalateurs de fumées, puffs, etc.) sont aujourd’hui détournés de leur usage à l’insu de tous car ces supports servent de consommation de drogue comme le chanvre indien format liquide ou même les drogues de synthèse bien plus puissantes que le cannabis», poursuit la Listab.
Aujourd’hui, la structure qui lutte contre la consommation du tabac avertit sur les compositions explosives de ces tabacs. «Sur les formules d’usage, on trouve des indications pour réaliser les mélanges extemporanés permettant de consommer ainsi du cannabis, de la cocaïne, Ptc ou Buddha Blue. Le Buddha blue ou Ptc pour «Pète ton crâne» est une drogue de synthèse particulièrement populaire chez les jeunes. Elle est vendue sous forme de liquide à inhaler dans les cigarettes électroniques. Les effets de cette drogue sont très rapides et peuvent être violents : ils sont également différents selon les personnes. Le risque vital existe en cas d’overdose. Ils sont à l’origine de cette violence extrême notée chez les jeunes âgés de moins de 30 ans, le plus souvent avec des agressions et meurtres pratiquement tous les jours. L’industrie cible les jeunes pour perpétuer ses profits et crée ainsi une nouvelle génération de personnes dépendantes», note le Secrétaire exécutif de la Listab. Ce qui est inquiétant, alerte avec insistance la structure, dans toutes les régions, il y plus d’enfants que d’adultes qui fument des cigarettes électroniques et on estime que 37 millions de jeunes âgés de 13 à 15 ans consomment du tabac dans le monde. «Les taux d’utilisation de la cigarette électronique chez les enfants d’âge scolaire sont 2 à 3 fois plus élevés que les taux de consommation de cigarettes selon l’Oms», note-t-elle.
11% des enfants âgés entre 13 et 15 ans et 6% des filles sont fumeurs
La situation est aussi préoccupante dans ce pays. «Au Sénégal, d’après l’enquête Gyts, 11% des enfants âgés entre 13 et 15 ans et 6% des filles sont fumeurs.
L’âge d’initiative à la fumée du tabac au Sénégal est de 7 ans. La consommation de la cigarette électronique devenue de plus en plus importante chez les jeunes et plus de 67% des produits électroniques sont vendus sur les réseaux sociaux», poursuit M. Wélé. Que faire ? «Il y a lieu de renforcer la législation afin de protéger nos enfants. De plus, la Listab tient à évoquer la lenteur dans la programmation du nouveau projet de loi en Conseil des ministres. Pour rappel, ce projet de loi révisé, adopté en décembre dernier au niveau du Secrétariat général du gouvernement qui vise à interdire la consommation de ces produits nocifs. Ce retard pourrait avoir des conséquences graves sur la lutte contre cette consommation croissante. Aujourd’hui nous lançons un appel aux nouvelles autorités de ce pays de faire de la lutte contre le tabagisme une priorité, plus particulièrement du nouveau ministre de la Santé, car le Sénégal est un acteur majeur dans la lutte contre le tabagisme en Afrique et dans le monde. La Listab pense qu’il est impératif d’accélérer ce processus législatif pour protéger notre jeunesse et sensibiliser davantage la société sur ces enjeux», appelle Djibril Wélé.