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7 mars 2025
DAKAR A LA DECOUVERTE DE L'ART
Les sites de la 15ème Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art 2024), dont le Musée des civilisations noires et l’ancien palais de justice du Cap Manuel, attirent un nombreux public dakarois composé surtout de Sénégalais ...
Les sites de la 15ème Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art 2024), dont le Musée des civilisations noires et l’ancien palais de justice du Cap Manuel, attirent un nombreux public dakarois composé surtout de Sénégalais mais aussi de visiteurs de diverses nationalités.
Enfants, jeunes et vieux, tous se donnent rendez-vous chaque soir sur les sites emblématiques du Dak’art 2024.
Certains viennent de départements de la région de Dakar éloignés, comme Rufisque, pour visiter les œuvres exposées dans ces lieux accueillant des activités de la biennale à Dakar-Plateau notamment.
Par exemple, au Musée des civilisations noires, en particulier au pavillon Sénégal, tout le décor est conçu de manière à accrocher le public.
De la tapisserie du peintre Manel Ndoye, lauréat du prix de la ville de Dakar, en passant par la statue de perlage ‘’Ayda Suka’’ de l’artiste Oulimata Touré, ou encore la fresque de l’artiste Sadio Diallo, tout y est fait pour permettre au visiteur d’entrer en contact direct avec le monde des arts.
Penda Racine Kâ, étudiante à l’Institut de formation en administration et création d’entreprise de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (IFACE-UCAD), trouve ‘’instructives et magnifiques’’ les œuvres exposées qu’elle a eues l’opportunité de visiter.
Assise à même le sol sous le tableau ‘’Avion’’, de l’artiste sénégalais Sambou Diouf, Penda Racine Kâ effectue sa visite en compagnie de ses deux camarades.
Elles semblent littéralement toutes tombées sous le charme des tableaux des artistes participant à la biennale, qu’elles qualifient tous d’‘’incroyables’’.
Pour sa première visite au Dak’art, cette adolescente est subjuguée par les œuvres des artistes internationaux des deux pays invités d’honneur de la manifestation culturelle : les Etats-Unis et le Cap Vert.
‘’La biennale est une belle initiative. Moi particulièrement, c’est la première fois que je visite [le Dak’art] et c’est juste incroyable, c’est merveilleux. On apprend plein de chose à travers l’art’’, lance-t-elle dans un large sourire.
Portable posé sur son sac, Diarra Niang se filme en train de danser, un numéro qu’elle explique par le fait que les œuvres d’arts lui parlent.
‘’Ces œuvres me parlent. Je suis très enthousiaste de me retrouver ici. C’est aussi ma première fois de visiter la biennale de Dakar. J’ai été attirée par un tableau dans lequel des couvercles ont été utilisés pour créer un bonhomme. Je pense que c’était un tableau américain ou capverdien, je ne sais plus’’, lance t-elle, tout excitée.
Trouvé en face de la ‘’Portée culturelle’’, une tapisserie de 5 mètres ayant permis au peintre sénégalais, Manel Ndoye, de gagner un prix, Babacar Junior Ndour, un jeune venu de Rufisque, est lui aussi ravi par ce qu’il vient de voir.
Assis sur un banc au pavillon Sénégal, cet étudiant qui vient à peine de décrocher son bac, se dit impressionné par le talent des artistes de la biennale.
‘’Ces œuvres sont très remarquables. En les observant, l’on a l’impression qu’il y a un message caché que les artistes vous poussent à découvrir’’, lâche-t-il, en fixant une tapisserie.
A l’en croire, ces œuvres demeurent non seulement ‘’intrigantes’’, mais sont aussi ‘’significatives et poussent à aller en profondeur’’.
Gabriel Eric Coly, un étudiant de l’Ecole des beaux-arts de Dakar, souligne quant à lui l’importance des échanges culturels entre le Sénégal et les autres nations.
Pour lui, ‘’c’est un réel plaisir de voir qu’à travers l’art, les gens peuvent voyager et aller à la découverte de plusieurs horizons et des cultures différentes’’.
L’artiste en herbe indique que sa visite, lui permet de découvrir non seulement des nouvelles techniques et formes de vision, mais également d’enrichir son bagage en tant qu’artiste.
Des visiteurs impressionnés par les oeuvres d’art
A l’ancien palais de justice du Cap Manuel sont exposées les œuvres des artistes sélectionnés dans l’exposition internationale ou IN.
Dès l’entrée, l’on aperçoit aussitôt les va-et-vient des visiteurs. A l’intérieur du palais, dans la cour menant vers les salles d’exposition et de ‘’talk show’’, sont dressées des œuvres gigantesques en métal, en fer ou encore de grands tableaux de plus de cinq mètres.
De ‘’Albourah troto’’, une ambulance hippomobile multifonction du designer sénégalais Bassirou Wade, au fauteuil en pouf du Marocain Younes Duret, en passant par le concept des cellules séparées de l’artiste Nigériane et Britanique, Ifeanyi Oganwu, le visiteur ne peut rester indifférent.
De nationalité gabonaise, l’étudiante Emmanuelle affirme que la biennale est une opportunité pour elle de venir découvrir des œuvres artistiques.
Résidant à Dakar depuis cinq ans, elle souhaite voir ce genre d’initiative être dupliqué dans plusieurs pays africains, notamment au Gabon.
‘’Il y a des choses qu’on ne connaît pas. On vient, on apprend et on découvre aussi certains artistes de différents pays. Ce qui m’a vraiment captivée, c’étaient les tenues africaines. C’était vraiment beau le détail des tenues. C’était vraiment joli’’, précise-t-elle faisant allusion au clin d’oeil fait à la mode dans la section design.
De taille élancée, Samir est un ressortissant libanais qui est né et a grandi à Dakar. Il estime que le Dak’Art est le meilleur espace pour ‘’s’évader’’.
‘’Je ne suis pas vraiment un amateur d’art. Le seul endroit où je peux peut-être chercher à prendre mon temps et peut-être comprendre quelque chose, c’est l’ancien palais de justice, à travers la biennale’’, explique-t-il.
Trouvé derrière la grande cour du palais où sont logées certaines œuvres des designers sénégalais, Samir pense que la biennale est une grande opportunité pour mettre les œuvres des artistes du pays, en ‘’valeur’’.
Vêtu d’un tee-shirt et d’un pantalon marron, François Diatta, étudiant à l’Ecole polytechnique de l’UCAD, déclare être impressionné par l’œuvre d’art ‘’Vent des plumes’’, du designer camerounais, Serge Mouangue.
‘’Il y a une œuvre là-bas derrière qui est sous forme de plumes d’Autriche. Cela me parle. Lorsque je l’ai vu, j’avais l’impression de voir des plumes d’anges’’, lance-t-il, en riant aux éclats, avant de rejoindre ses camarades.
LA LISTE DES MEDIAS RECONNUS PAR L'ETAT ET LA DPG A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les livraisons de ce mercredi traitent de la publication d’une liste provisoire de 112 entreprises de presse officiellement reconnues par l’Etat comme étant conformes aux dispositions du code de la presse et la Déclaration de politique générale (DPG)...
La publication d’une liste provisoire de 112 entreprises de presse officiellement reconnues par l’Etat comme étant conformes aux dispositions du code de la presse et la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus, mercredi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Soleil signale que ‘’la liste des médias conformes avec la réglementation en vigueur a été dévoilée, mardi 3 décembre 2024’’. ‘’’Initialement au nombre de 535 (chaines de radio, télévisions, journaux imprimés, presse en ligne, Web Tv), seuls 112 sont en règle au regard des dispositions du Code de la presse’’, selon le journal.
En conférence de presse, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a estimé que ‘’c’est le fruit d’un travail d’assainissement et de restructuration du secteur de la presse. Il a expliqué que cette volonté du gouvernement est motivée par une prolifération de fausses nouvelles, des discours haineux, une non-lisibilité sur les sources de financement de certains groupes de presse, mais aussi un foisonnement des se font remarquer électorale’’, rapporte le journal.
‘’La Médiamétrie de Aliou Sall’’, affiche à la Une Sud Quotidien, soulignant que les médias non reconnus ont 72heures pour se conformer au Code de la presse. Le journal note que la promotrice du Groupe 3M Universels, Maimouna Ndour Faye, dont les médias ne figurent pas sur la liste rendue publique, mardi, ‘’a chargé Alioune Sall et a décidé d’attaquer en justice cette décision car, soutient-elle, il n’appartient pas au ministre de +décider de la légalité ou non d’un média+.
Le quotidien EnQuête parle de ‘’tempête sur la presse’’. ‘’Une liste provisoire décriée avec l’absence de médias comme Le Quotidien, Source A, L’As et 7TV. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cedeps) dénonce une menace pour la liberté de presse et va attaquer l’arrêté ministériel en cause. Les médias ont 72H pour se conformer aux exigences de la plateforme de déclaration des médias’’, écrit la publication.
Le Quotidien dénonce ‘’le Sall coup de l’Etat’’. Dans un éditorial, l’Administrateur du groupe Avenir communication écrit : ‘’Beaucoup de lecteurs comme nous, ont bien été étonnés de voir que Le Quotidien n’est pas présent dans la liste des médias reconnus par l’Etat du Sénégal, l’Etat Pastef plutôt. Le ministre de la Communication s’est livré à un exercice unilatéral dont, seuls les autocrates ont le secret, de mettre en place une plateforme d’identification ou de certification des médias, sans aucune forme de concertation avec les acteurs concernés en premier lieu’’.
Il ajoute : ‘’Cette initiative vicieuse avait été dès son début, contestée aussi bien par l’Appel que par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps), tant dans la forme que dans le fond. Sans aucune concertation, on a voulu nous faire soumettre des données sur un outil, avec des documents à l’appui dont la majorité des médias n’étaient pas en possession. Pour preuve, un quitus fiscal en règle était à fournir au moment où tous les médias étaient en contentieux avec les services des Impôts, avec des comptes bloqués. On réclamera des états financiers également dont chacun est libre de verser toute la paperasse comptable voulue’’.
Pour L’As, ‘’l’Etat zappe les médias encombrants’’.
Sur un autre sujet, le même journal signale que le Premier ministre Ousmane est ‘’prêt’’ à faire sa Déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui lui est acquise.
Selon Le Soleil, ‘’la Déclaration de politique générale (est) imminente’’. En Conseil des ministres, mardi, le Premier ministre a informé de sa volonté de s’acquitter de cet exercice dans les plus brefs délais à l’Assemblée nationale, rapporte le journal.
‘’Surfant sur sa majorité confortable, Sonko est désormais prêt pour sa DPG’’’, écrit Le Témoin.
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LES UNES DE LA PRESSE DE MERCREDI 4 DECEMBRE 2024
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, WiwSport, Le Soleil, Walf Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Vox Populi, Libération, EnQuête, L’As, L'Observateur
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, WiwSport, Le Soleil, Walf Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Vox Populi, Libération, EnQuête, L’As, L'Observateur
PAR Aminata Ndiaye
DE L'HISTOIRE AUX PRÉMICES D'UNE RÉFORME DU SYSTÈME ÉDUCATIF AU SÉNÉGAL
Sureffectifs chroniques, inadéquation entre formations et marché de l'emploi, instabilité du calendrier académique... l'université sénégalaise peine à trouver sa voie, entre héritage colonial et quête d'identité
Cette Contribution est extraite d'un ouvrage collectif sur la réforme dans les universités, à paraître incessamment.
Au Sénégal, l'école sous sa forme actuelle, n'est pas le produit du développement interne des sociétés traditionnelles. Elle est la création et l'évolution du réseau scolaire qui ont accompagné la pénétration française, dominée par l'idéologie de l'assimilation, davantage accentuée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C'est de cette école que le Sénégal indépendant a héritée (Fall, 2013).
Cependant, éduquer au national a toujours été une sollicitation récurrente pour les différents chefs de l'État sénégalais qui, chacun en ce qui le concerne, a fait de son mieux pour initier soit des réformes, soit des ajustements ou orientations allant dans ce sens.
... « L'éducation, la formation aux métiers, l'emploi, l'entreprenariat des jeunes et des femmes restent des défis majeurs à relever. J'en ferai une priorité élevée des politiques publiques, en concertation avec le secteur privé. Nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les améliorer et les rationaliser afin qu'ils répondent mieux aux besoins d'emploi et autres activités génératrices de revenus pour les jeunes. »
... « Il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et mieux dans l'agriculture, la pêche et l'élevage, les trois mamelles nourricières de notre pays. », (https://www.presidence.sn/fr/actualites.../ 03/04/24).
Même si ses prédécesseurs, quasiment tous avant lui, ont discouru dans ce sens, également, et bien que son discours soit allé plus en profondeur en impératifs à atteindre, eu égard aux résultats discutables jusque-là obtenus en dépit des efforts considérables déployés, ces extraits de l'allocution à la Nation, le 3 avril 2024, du nouveau président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, interrogent notre système éducatif en général et invitent davantage encore à une réflexion approfondie sur l'enseignement supérieur. Un diagnostic de ce « grand corps malade » qu'est le système universitaire public sénégalais s'impose à nous, en tant qu'acteurs et partie prenante du système, depuis plusieurs décennies.
Si on se prend au jeu, a priori, on constate que, dans sa globalité, trois à quatre épisodes de réformes se sont opérés dans le système d'enseignement sans que, toutefois, aucun de ces changements de paradigme n'ait inversé la baisse de qualité qui a été généralement opposée au système considéré, qui pourtant a évolué sans cesse, mais pas nécessairement avec succès.
À y regarder de plus près, la succession des réformes du système éducatif au Sénégal révèle, pour chacune des séquences, l'avènement d'un nouveau président de la République. Autrement dit, chaque président, tirant les leçons du passé, a impulsé « sa réforme », à sa façon, tentant de réinitialiser le système éducatif.
Fort de ce constat, il s'agit, dans cette contribution, de réaliser une analyse des contextes qui ont conduit, depuis l'indépendance, à la nécessité de réformes dans le système éducatif en général et dans l'enseignement supérieur public, en particulier, afin d'alimenter la réflexion sur la nécessité pressante de l'adaptation effective du système aux besoins nationaux, afin de transformer radicalement l'université sénégalaise.
L'exercice se propose ici d'examiner les mutations survenues dans le système au travers des réformes, d'exposer les arguments qui justifieraient l'impérieuse nécessité d'options novatrices à l'aide d'une démarche inclusive et, enfin, de susciter la réflexion en faveur de l'adaptation de l'enseignement supérieur aux besoins locaux pour sa contribution réelle à la prospérité économique jugée indispensable.
Les contextes des réformes dans le système éducatif, de l'indépendance à nos jours
Il est aisé de comprendre que, dès le début de l'indépendance, le contexte était en faveur d'une véritable refondation du système scolaire. Du président Senghor, nous retenons dans son rapport d'orientation au congrès de son parti, l'Union progressiste sénégalaise (UPS), en février 1962 à Thiès, qu'il a insisté sur la mission assignée à l'institution scolaire en ces termes :
« Il est question, disait-il, par l'École, de former le Sénégalais nouveau : un homme préparé à l'action, tourné vers l'action. Or celle-ci suppose, pour être efficace, d'être une action solidaire, faite par et pour l'ensemble de la Nation, dans un projet national unanimement concerté et réalisé. »
Ainsi, des innovations portant sur la question linguistique sont expérimentées à l'école primaire au travers de la méthode « pour parler français » du Centre de Linguistique Appliquée de Dakar (CLAD).
Toutefois, cette première tentative d'adaptation de l'enseignement du français, même si elle tenait compte des réalités linguistiques et socioculturelles, esquivait d'autres questions à la fois fondamentales et urgentes, celles de l'introduction des langues nationales à l'école et du choix d'une langue nationale d'unification.
Retenons cependant, que l'enracinement et l'ouverture, termes si chers au président-poète, vont constituer les deux axes fondamentaux de la loi d'orientation de juin 1971, jetant ainsi les bases théoriques d'une réforme qui, à terme, devrait permettre l'africanisation et la sénégalisation des enseignements.
Par la suite, en application de la loi d'orientation, le décret 72-862 a été articulé autour d'une nouvelle nomenclature du système éducatif. La structuration du système subdivisé en cinq niveaux reste en vigueur jusqu'à présent : l'éducation préscolaire, l'enseignement élémentaire, l'enseignement moyen, l'enseignement secondaire, l'enseignement supérieur (Cissé et al. 2016).
En dépit de ces adaptations parcellaires intégrant quelques réalités locales dans les contenus des programmes, le constat est que la période post indépendance n'a quasiment pas connu de transformations structurelles importantes du système éducatif dans sa globalité. Il est apparu qu'aucun changement significatif par rapport aux orientations et programmes de la période coloniale ne vit le jour malgré les efforts déployés pour reformer le système (Cissé et al., 2016).
Toutefois, au regard des tendances dominantes, il apparaît que la situation géopolitique mondiale, en n'épargnant pas le système éducatif des pays industrialisés, a également impacté ses homologues africains et sénégalais en particulier. Même si des prémices de bouleversement de paradigmes ont réellement commencé à émerger à l'approche des années 70.
Au niveau global, à la fin des années 1960, la survenue de certaines crises telles que la guerre du Vietnam, en suscitant un cycle de contestations de l'ordre existant et une remise en cause de la rigidité des relations humaines et des mœurs dans toute la société (Prost, 2004), a exacerbé le dépérissement de l'espoir d'une démocratisation de l'école : idéal si cher à Jules FERRY, père fondateur de l'école républicaine en France : une instruction publique, gratuite, obligatoire et laïque pour toutes et tous. La quasi-généralisation du mouvement mondial des mouvements de contestations qui s'est exprimée ouvertement en mai 1968, notamment dans les universités, pour se diffuser plus largement dans les années suivantes, n'a pas épargné, dans leur globalité, les systèmes scolaires jugés trop archaïques mais aussi trop injustes. De nouvelles valeurs centrées sur la justice et l'égalité mais aussi sur l'autonomie, la créativité et l'épanouissement personnel ont ainsi émergé partout à travers le monde (Prost, 1997).
La crise des années 70 et ses corolaires parmi lesquels la stagnation des économies industrialisées, l'apparition de nouvelles formes de pauvreté et le point de départ du chômage de masse, a fait le reste des lors que se consolidaient les jalons de la fin des « Trente Glorieuses ». Avec le taux de chômage grandissant, le diplôme a commencé à perdre de sa valeur, créant un désenchantement dans les classes moyennes, notamment parmi bon nombre de jeunes diplômés du système éducatif des pays occidentaux.
Ce nouveau contexte va de plus en plus imposer une nouvelle forme de demande sociale d'éducation. Il ne revient plus seulement à l'école de dispenser aux jeunes la culture et de leur fournir des diplômes ne pouvant pas leur assurer une insertion dans le monde du travail. Une visée utilitaire de l'école s'impose d'elle-même afin d'éviter l'exclusion et le chômage survenus à cause d'un contexte économique de récession. Des empreintes locales ont partout commencé à apparaitre dans les curricula et les systèmes d'enseignement.
Au Sénégal, le mouvement de contestations est également parti de l'université, même si l'élément déclencheur a été d'un tout autre ordre. La réforme Fouchet qui supprimait la première partie du baccalauréat, véritable facteur bloquant pour l'accès à l'enseignement supérieur, a été à l'origine d'une massification des nouveaux bacheliers arrivés à l'Université de Dakar. Les crédits alloués étant insuffisants pour satisfaire cette pléthore de boursiers, il a fallu réajuster les paiements sur 10 mois et non plus sur 12 comme cela a toujours été le cas, afin de satisfaire toute la masse des bénéficiaires. S'en sont suivies des contestations autour des bourses : l'étincelle qui fit sauter la dynamite, le point de départ d'un cycle de manifestations qui se déclenche, atteignant son paroxysme dans la journée du 29 mai 1968, marquée par une intervention policière dans le campus (Gueye, 2017).
Les contestations et les grèves répétitives des élèves et des étudiants se sont ainsi accentuées tandis qu'au niveau du primaire, la dénonciation de la méthode « pour parler français » matérialisée par le CLAD polarisait les critiques. La situation était devenue intenable avec la consolidation du mouvement syndical dans le milieu enseignant : le SUDES remplaçant en 1976 le SES, dissolu de manière arbitraire en 1973 (Fall. (2013).
La cristallisation de la situation dans une ébullition des forces et options en présence a d'ailleurs motivé l'une des premières décisions du nouveau Président de la République, Abdou Diouf, annonçant, ler janvier 1981, la convocation des États Généraux de l'Éducation et de la Formation, dès son premier discours radiotélévisé adressé à la Nation.
Pour se départir d'une école d'assimilation, il était apparu comme une nécessité impérieuse, d'adapter l'école aux réalités du pays, ce qui était devenu inévitable.
Pour cela, le préalable absolu était d'élever le niveau général basique, porteur de la pensée et de la culture du pays colonisateur, avec comme unique vecteur la langue française à maîtriser absolument, et ensuite élargir l'offre à toute la population concernée et ne plus s'adresser uniquement à une élite ingénument ou foncièrement alliée.
La seconde phase des réformes post indépendance démarre ainsi en 1981 avec les États Généraux de l'Éducation et de la Formation pour redéfinir une nouvelle vocation de l'école.
Pour le nouveau président de la République, Abdou Diouf, qui remplaçait ainsi le président Léopold Sédar Senghor, il était impérativement question de créer une école fondée sur les valeurs traditionnelles du pays, longtemps marginalisées, même si dans le même temps il fallait rester ouvert au progrès scientifique et technique mondial.
C'est ainsi que toutes les parties prenantes du système éducatif allant de la Communauté Internationale aux responsables des Agences de Développement, aux chercheurs, universitaires de diverses disciplines en passant par les syndicats, sont invitées du 28 au 31 janvier 1981, après plusieurs mois de concertations, à réformer le système éducatif dans la perspective d'une meilleure articulation des contenus à l'identité socioculturelle nationale et africaine.
« L'École Normale Supérieure est ainsi devenue une institution pédagogique avec un rôle primordial dans la formation des professeurs sénégalais des lycées et collèges du Sénégal. » (Cisse et al. 2016)
Toutefois, malgré tous les efforts déployés pour cette recherche de solutions, de nombreux problèmes persistent. Retenons cependant que, depuis ces États Généraux de 1981, le Sénégal connaît une intense activité de réflexion et de concertation sur le devenir et sur l'avenir de son système éducatif.
Quelle est la place de l'Enseignement Supérieur dans cette vague de réforme ?
En 1990, la fin du monopole universitaire de Dakar est actée avec l'ouverture à Saint-Louis, de l'Université Gaston Berger (UGB). Nous assistons par la suite, avec le président Abdoulaye Wade, à la création en 2007 de deux nouvelles universités à vocation régionale disséminées à l'intérieur du pays, à Thiès et Ziguinchor et d'un Collège Universitaire Régional (CUR) à Bambey, opérationnel la même année même si les textes qui l'ont créé remontent à 2004. Ce CUR constitue l'ancêtre de l'université de Bambey, présentement université Alioune Diop de Bambey.
« L'Université de Bambey est l'héritière du Centre Universitaire Regional (CUR) de Bambey, dont la création remonte en 2004 (cf. décret 2004-916 portant « création et organisation d'un CUR à Bambey »), même si les enseignements n'y auront finalement démarré qu'en 2007. Il s'agissait à l'époque de la première expérimentation au Sénégal du modèle du CUR, et à ce jour, elle reste encore une expérience unique. Selon les termes mêmes retenus à l'issue du séminaire de réflexion sur la carte universitaire (30-31 octobre 2002), les missions du CUR sont « de préparer les apprenants à la formation universitaire (...) et d'assurer la formation professionnelle », en contribuant « à la mise en place des conditions de qualification des citoyens par la formation continue » et en veillant « à valoriser et à développer les atouts (économiques, culturels et sociaux...) au niveau du site d'implantation et des zones voisines ». Dans le décret 2004-916, il est également stipulé que « le CUR est un établissement décentralisé de formation générale et professionnelle universitaire de courte durée répondant aux exigences du développement local », ce qui le distingue donc des universités classiques.
Depuis 2009, le CUR de Bambey a été transformé en université de plein exercice, suite à la promulgation du décret 2009-1221, portant « création, organisation et fonctionnement de l'Université de Bambey »'
En 2013, suite à la Concertation Nationale sur l'Avenir de l'Enseignement Supérieur au Sénégal (CNAES), organisée sous le magistère du président Sall, différentes lignes d'actions prioritaires ont été identifiées avec des recommandations permettant d'initier une réforme destinée à bouleverser en profondeur le système de l'enseignement supérieur. Cette réforme s'est voulue inclusive en impliquant quasiment des acteurs du système de l'enseignement supérieur au Sénégal et de la diaspora autour de paradigmes nouveaux. Les grands thèmes de réflexion ont concerné la gouvernance, la qualité, l'accès, le financement, les ressources humaines, la professionnalisation, l'utilisation des nouvelles technologies de l'information notamment, avec le développement des STEM', la réorientation vers les sciences, la technologie, et la mise en place de filières courtes, techniques et professionnelles avec le lancements des Instituts Supérieurs d'Enseignement Professionnel (ISEP) ; le but final étant, essentiellement, de faire de l'Enseignement Supérieur un levier capital pour le développement socioéconomique du Sénégal.
Deux principes ont été au cœur de l'élaboration des conclusions de cette CNAES : la vision dans le terme consistait à faire de sorte que l'enseignement supérieur et la recherche appartiennent de manière concrète à la Société. Pour cela il faut absolument que l'enseignement supérieur et la recherche deviennent le levier primordial du développement économique, social et culturel. Suite aux débats du 6 au 9 avril 2013 étaient ressorties 78 recommandations, 11 décisions et 69 directives.
Ainsi, de 2013 à 2022, se sont succédés, le programme des réformes prioritaires 2013/2017 de l'enseignement supérieur et de la recherche au Sénégal et le Plan de développement de l'Enseignement supérieur et de la recherche PDESR 2013-2022. Les 11 décisions retenues étaient les suivantes :
1. STEM et professionnalisation : Réorienter le système d'enseignement supérieur vers les sciences, la technologie et les formations professionnelles ;
2. ICT : Mettre les technologies de l'information et de la communication (TIC) au cœur du développement de l'enseignement supérieur et de la recherche ;
3. Gouvernance : Améliorer le pilotage du système d'enseignement supérieur et de recherche et réformer la gouvernance des établissements publics d'enseignement supérieur ;
4. Paix : Instaurer une culture de la paix au sein des établissements publics d'enseignement supérieur ;
5. Carrière : Favoriser la carrière des enseignants, des chercheurs et du personnel administratif, technique et de service ;
6. Affaires sociales : Faire de l'étudiant un acteur de sa formation, favoriser sa réussite et améliorer ses conditions de vie ;
7. Renforcer la carte universitaire pour favoriser l'accès, diversifier l'offre de formation et assurer la qualité de l'enseignement supérieur ;
8. STI : Donner un nouvel élan à la recherche et à l'innovation ;
9. Internationalisation : Ouvrir l'espace sénégalais de l'enseignement supérieur et de la recherche à l'Afrique et au monde ;
10. Gestion : Améliorer la gestion des budgets et de l'équité des universités en mettant en place des procédures et des mécanismes modernes et transparents ;
11. Investissement : Investir dans l'enseignement supérieur et la recherche à la hauteur de notre nouvelle ambition.
Les réformes intervenues dans le pilotage des universités ont amené un recadrage managérial par rapport à l'échelle institutionnelle, qui s'est traduit par un ensemble de dispositifs mis en place. Les instances de délibération sont hiérarchisées du sommet à la base et toutes les composantes de l'Université et de la société y siègent. Les décisions sont prises dans une démarche de co-construction et s'imposent ainsi à tous les organes exécutifs : personnel d'enseignement et de recherche (PER), personnel administratif, technique et de service (PATS) et étudiants).
Rappelons que l'Assemblée de l'Université (A.U) était un centre de décision pour les questions allant de l'ordre académique aux finances en passant par les questions disciplinaires. Avec la loi 2015-26 relative aux universités publiques, le Conseil d'administration, qui permet une meilleure ouverture sur le monde socioéconomique et la société, devient un organe délibératif en lieu et place de l'Assemblée de l'Université qui était présidé par le Recteur. La désignation du Recteur et du Secrétaire général de l'Université se fait après un appel à candidatures et sont créés des postes de Vice-Recteurs. L'Assemblée de Faculté ou Conseil d'Unité de Formation et de Recherche UFR est l'organe décisionnaire au niveau de la Faculté ou de l'UFR et peut éventuellement être présidé par le Recteur. L'Assemblée du département ou de section est la cellule de base de la faculté ou de l'UFR, sur le double plan de l'enseignement et de la recherche.
En outre, au sein des universités publiques, un ensemble de dispositifs vont être mis en place : les cellules internes d'assurance qualité (CIAQ) et des Centre de pédagogie universitaires (CPU), les incubateurs, les structures genre et équité, les responsables de médiation et de dialogue social, les organes de services à la communauté, les structures de génération de ressources, les comités d'éthique et de déontologie, les comités d'audit interne et les cadres stratégiques.
Le Conseil académique, remis entre les mains des universitaires, est l'organe de délibération de toutes les questions d'ordre académique. À ce titre, il a pour missions de délibérer sur les aspects scientifiques, académiques, pédagogiques, disciplinaires et de recherche. Il est chargé notamment de délibérer sur : les programmes et le contenu des enseignements; les mesures et les listes d'aptitude pour la promotion des enseignants et/ou des chercheurs ; le calendrier universitaire ; le régime des études et des examens ; les critères et mécanismes d'autoévaluation des programmes de formation ou d'études des filières des unités de formation et de recherche des facultés, des UFR, des écoles et des instituts selon les référentiels définis par l'Autorité Nationale d'Assurance Qualité de l'Enseignement Supérieur (ANAQ-sup) ; les mesures de nature à améliorer la qualité de l'enseignement et de la recherche ainsi qu'à développer la formation continue ; la création ou la suppression des filières et des structures.
Concernant la culture de l'évaluation institutionnelle, pédagogique, elle s'exerce sous la tutelle ministérielle par l'Autorité Nationale d'Assurance Qualité (ANAQ-Sup). La reddition des comptes s'opère à travers la création d'un comité d'audit au sein du Conseil d'Administration, d'une déclaration de patrimoine exigée de certains responsables par l'Office National de Lutte contre la Fraude et la corruption (Ofnac) et des missions ponctuelles des corps de contrôle qui sont l'Inspection des Affaires Administratives et Financières (IAAF), l'Inspection Générale des Finances (IGF), l'Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), l'Inspection Générale d'Etat (IGE) et la Cour des Comptes.
Il est toutefois à constater que, même si cette dernière réforme de l'enseignement supérieur de 2013 à nos jours a pu contribuer à travers les grandes orientations à jeter les bases d'une dynamique sociale pouvant servir de leviers de développement (l'élargissement de la carte universitaire sur l'ensemble du territoire, le développement de filières scientifiques et techniques et l'augmentation des ressources investies pour la recherche et la formation des ressources humaines), des défis persistants restent à relever au regard des crises récurrentes qui continuent de secouer le système d'enseignement supérieur au Sénégal.
Une université qui évolue et tente de s'adapter aux besoins
Il serait d'un pléonasme criard que de rappeler que l'histoire de l'université au Sénégal est intimement liée à la colonisation française. En effet, Aristide Le Dantec avait créé en 1918 la première école africaine de médecine à Dakar pour pallier les besoins spécifiques en santé publique. Les 33 médecins français militaires ne pouvant plus suffire à couvrir l'Afrique occidentale française, il s'agissait de former du personnel autochtone pour lancer une campagne de santé publique étendue sur les territoires (Barthélemy, 2010). Avec le déploiement de la scolarisation au niveau primaire et secondaire, des étudiants ont commencé à être envoyés au sein des universités françaises et l'Université de Dakar, qui était d'abord un collège dépendant de l'université de Bordeaux, fut créée en 1957 en tant que 18° université française. Le personnel enseignant était majoritairement français de métropole à cette époque.
Aujourd'hui, l'enseignement supérieur au Sénégal, avec le chemin parcouru ces soixante dernières années, a formé des élites qui interviennent au niveau national et international. La recherche, qui n'a pas toujours les moyens escomptés, est cependant prolixe, remarquable et des partenariats multiples sont engagés dans des politiques de collaboration à l'échelle régionale et internationale, avec des institutions académiques, scientifiques, des ONG, des associations ou des entreprises. Toutefois, un enseignement supérieur stable et de qualité à l'instar des universités de renom au plan international (classements, ranking internationaux) n'est pas encore de mise malgré les transformations notoires amorcées dans la jeune république du Sénégal au fil des décennies, depuis les indépendances, avec les quatre présidents successifs que sont : Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Le sous-secteur de l'enseignement supérieur dans son état actuel
Le sous-secteur de l'enseignement supérieur compte des établissements publics mais également des établissements privés pour lesquels l'ouverture a été autorisée en 1993. Malgré ce dispositif dont le maillage recouvre quasiment l'ensemble du territoire sénégalais, le secteur peine à absorber tous les sortants du cycle secondaire. Dans les années 2000, pour répondre à la pression démographique et afin d'absorber et de fixer les élèves dans leurs terroirs, un nombre important de collèges et de lycées a été déployé sur le territoire. L'élargissement de la carte universitaire ne s'est malheureusement pas réalisé de façon concomitante mais avec plus d'une décennie de retard.
• Le sous-système public d'enseignement supérieur compte en 2024 :
- 9 universités publiques :
• L'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
• L'Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) ;
• L'Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) ;
• L'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ;
• L'Université Alioune Diop de Bambey (UAD B) ;
• L'Université Amadou Mahtar Mbow (UAM) ;
• L'Université du Sine Saloum Elhadj Ibrahima Niass (USSEIN) ;
• L'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), ex
Université Virtuelle du Sénégal (UVS), qui dispose de vingt-trois
(23) espaces numériques ouverts (ENO) répartis dans le pays ;
• L'Université Rose Dieng France-Sénégal (URD-FS) ex Campus franco-sénégalais (CFS) qui constitue la 9° Université du pays ; de droit sénégalais, à gouvernance paritaire entre le Sénégal et la France.
- Cinq (5) écoles d'ingénieur, dont quatre (4) intégrées à des universités et une école autonome (école polytechnique de Thiès) ;
- Six (6) instituts supérieurs d'enseignement professionnel (ISEP) qui offrent des formations professionnelles courtes de niveau bac +2 : ISEP de Thiès, ISEP de Richard-Toll, ISEP de Matam, ISEP de Bignona, ISEP de Diamniadio, et ISEP de Mbacké. Huit (8) autres ISEP sont en développement de sorte à couvrir les quatorze (14) Régions administratives du Sénégal.
3 Cf. Loi nº94-82 du 23 décembre 1994 portant statut des établissements d'enseignement privés, modifiée par la loi n°2005-03 du 11 janvier 2005.
• Le sous-système privé d'enseignement supérieur compte, de son côté, selon le rapport sur la situation de l'enseignement supérieur au Sénégal (SAGNA et al., 2022), quelques 230 établissements regroupés au sein de trois organisations faîtières que sont la Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des établissements privés d'enseignement supérieur (CEPES) et la Fédération des établissements privés d'enseignement supérieur (FEPES)*.
En dépit des acquis engrangés par leurs prédécesseurs, les nouvelles autorités devraient s'atteler aux exigences contemporaines de l'enseignement supérieur. Le « Projet Sénégal Vision 2050 », dont ils sont porteurs, mérite ainsi une attention particulière pour déterminer la façon dont les acteurs devraient s'investir pour la mise en œuvre des propositions concernant l'Enseignement supérieur, la Recherche et l'Innovation.
Les défis actuels
Après l'évaluation des acquis à l'existant qui a déjà été mise en place, le chemin qu'il reste à parcourir vers l'atteinte d'objectifs ambitieux pour une nation qui compte beaucoup sur son système éducatif reste encore long. Car, malgré les résultats plus ou moins probants de la concertation de 2013, le rapport annuel de performance 2022 du MESRI met en lumière certains défis persistants à relever, que nous passons en revue ci-dessous :
• La normalisation du calendrier universitaire
Pour éviter le chevauchement des années académiques, le calendrier universitaire est l'outil indispensable qui se doit d'être maîtrisé et régularisé en tenant compte des perspectives d'échanges avec les universités partenaires à l'international.
C'est un aspect fondamental pour apporter une stabilité à un système d'enseignement qui doit répondre aux critères internationaux de qualité.
L'insatisfaction des trois acteurs du système, à savoir, les PER, PATS et étudiants et la contestation sociale qui s'ensuit induisant tout un cortège de maux, serait l'une des principales causes de ces décalages perpétuels des rentrées universitaires des établissements publics au Sénégal. Les grèves, les troubles à l'ordre public et la paralysie de l'économie sont souvent des conséquences du décalage des rythmes scolaires et particulièrement au niveau universitaire.
La problématique a fait l'objet d'un séminaire de trois jours en mai-juin 2024, sous l'initiative du ministre de l'Enseignement supérieur de la Recherche et de l'Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, invitant ainsi toutes les parties prenantes du sous-secteur à réfléchir ensemble, de manière inclusive, autour de la question afin de proposer des solutions idoines permettant de décrisper la situation. Les conclusions et recommandations issues en cours de validation par l'autorité et les instances universitaires sont à mettre en œuvre pour une meilleure sortie de situation de crise.
• L'accroissement continu de la population estudiantine, la question de l'orientation des nouveaux bacheliers et de la mobilité
En 2023, il y a eu cent cinquante-cinq mille cent neuf (155 109) candidats au baccalauréat, soit une augmentation de près de 5 000 candidats par rapport à 2022.
Même si les résultats sont loin d'atteindre les standards internationaux régis par l'UNESCO en matière de ratio nombre de bachelier/ population totale, l'effectif total des admis au baccalauréat de 2023 a été de 77 427, avec un taux de réussite de près de 52% (dont 62% pour le public).
Conséquemment la population estudiantine est en perpétuelle augmentation : en 2023, elle était de 269 556 étudiants répartis entre les établissements publics et privés, dont 137 393 hommes et 132 163 femmes (soit 49,03% de l'effectif). La part des bacheliers sénégalais qui partent étudier à l'étranger ne représente que 7% de ceux qui optent pour une mobilité internationale. En 2023, 15 252 étudiants sénégalais ont été recensés en France, qui est la première destination de nos étudiants à l'étranger (en cinq ans une évolution de + 39% a été constatée). Le Maroc (avec 1251 étudiants en 2021) se trouve en deuxième position et le Canada suit de près (1239 étudiants en 2021) avec des campagnes de recrutement d'étudiants de plus en plus attractives. Malgré le mythe lié à cette mobilité internationale qui offrirait plus d'espoir pour l'avenir, la grande majorité des étudiants sénégalais reste étudier au pays. Ainsi la pression sur les établissements d'enseignement supérieur sénégalais est très forte.
Il reste aussi à prendre en considération les effectifs d'étudiants potentiels exclus actuellement du système universitaire : les bacheliers « cartouchards », autrement dit ceux qui ressortent de l'université avec le même diplôme qu'à l'entrée, en l'occurrence le baccalauréat sans autre diplôme en sus mais aussi les non-orientés pour quelque motif que ce soit (non maîtrise du système de demande d'orientation pour la plupart du temps), la règle étant que tous les bacheliers accèdent à l'université. Certains de ces omis du système optent pour une insertion professionnelle, souvent précaire. Ce sont ainsi, des milliers de jeunes qui peuvent rester insatisfaits car n'ayant pas eu l'opportunité de poursuivre leurs études et qui peuvent se retrouver dans une situation de vulnérabilité.
Selon l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, en 2022, le taux brut de la scolarisation des 19-23 ans dans l'enseignement supérieur était de 16,09 % et le taux de chômage de la population en âge de travailler autour de 20%. Selon le Bureau International du Travail, ce sont 3,26 millions de travailleurs de 15 ans et plus® au Sénégal qui occupent un emploi informel. Le nombre de jeunes sans emploi ou en emploi précaire reste difficile à déterminer. Toujours est-il qu'il existe une part très importante de jeunes sénégalais à intégrer et à prendre en charge par le système d'enseignement supérieur au Sénégal afin de leur permettre de monter en compétences et d'accéder à un emploi décent.
• La nécessité de renforcement de l'enseignement en distanciel et autres défis à relever
Au regard des aménagements opérés suite à l'amorce de mise en œuvre des certaines recommandations issues de la dernière réforme, le constat révèle que ce sont des changements majeurs du mode de fonctionnement des universités qui impactent le mode d'organisation des différents services et les relations hiérarchiques des acteurs qui interviennent dans le déroulement des programmes.
Il faut remarquer que l'administration universitaire tendrait à se professionnaliser pour répondre aux défis imposés par les dynamiques sociales au travers d'une contractualisation auprès des politiques publiques avec le contrat de performance (CDP), le développement d'un budget de programme et la dématérialisation progressive des procédures.
Pour procéder à une évaluation de ces dispositifs, il faudrait un recul un peu plus important. Cependant, force est de constater qu'avec les effectifs actuels, le système éducatif a du mal à être performant et n'arrive pas à intégrer une part importante de la masse de jeunes scolarisables à tous les niveaux. Les capacités d'accueil des infrastructures publiques d'éducation sont en-deçà des besoins provoquant une régulation des flux à l'entrée des universités. Malgré les dispositifs mis en place (IFOAD) et le programme « un étudiant, un ordinateur », l'enseignement à distance au sein de l'ensemble des universités n'a pas encore atteint le niveau escompté. L'UVS, devenue présentement l'UN-CHK avec un effectif qui avoisine les 80.000 étudiants avait, à son lancement en 2014, démarré ses activités dans des conditions d'urgence, avec près de 2 000 nouveaux bacheliers orientés ; elle est rapidement devenue la deuxième université du Sénégal en termes de nombre d'apprenants. Ainsi, même si l'apparition de la crise sanitaire du Covid19 a accéléré les initiatives dans ce sens, les autres universités peinent encore à intégrer l'enseignement à distance dans leurs programmes de formation. De nombreux défis restent encore à relever :
- Le renforcement du dispositif technologique et de la capacité de formation dans les Sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) s'est effectué à travers le développement des écoles d'ingénieurs, des ISEP, des facultés ou UFR à orientations scientifique et technique. Également, l'on a assisté, comme ci-dessus indiqué, à la mise en place en 2014, de l'Université virtuelle sénégalaise (UVS) et des Espaces Numériques Ouverts (ENO) dans chacune des régions du Sénégal. Cela a permis de désengorger les amphithéâtres même si le nombre d'étudiants reste encore important dans les universités par rapport aux capacités d'accueil. S'y ajoute la création d'une multitude de plateformes en ligne à travers le Système d'Information et de Gestion de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (SIGESR) ;
- La stabilisation du nouveau modèle pédagogique et la sensibilisation des utilisateurs (corps enseignant et étudiants) à l'intérêt d'un enseignement hybride, en distanciel, co-modal ou bi-modal, reste encore à renforcer ;
- La généralisation de la formation et de la professionnalisation des tuteurs qui occupent une part importante du corps enseignant de l'université virtuelle ? ;
- L'optimisation du système d'évaluation et de correction des examens qui présente des faiblesses notoires ;
- L'amélioration et la garantie de la qualité des programmes de formations respectant les référentiels-qualité de l'ANAQ Sup et du CAMES.
Les tuteurs jouent le rôle de relais entre les étudiants et la plateforme de l'UVS. Les principales activités pédagogiques des tuteurs consistent : à accueillir et à orienter les apprenants au sein des plateformes d'apprentissage, à y animer des activités pédagogiques (TD, classes virtuelles, forums, etc.), à animer (en présentiel ou à distance) les activités de remédiation au bénéfice des apprenants, à superviser le bon déroulement des activités d'apprentissage, à participer activement au suivi des apprentissages et à la motivation des apprenants, à préparer les apprenants aux évaluations, à contribuer au bon déroulement des évaluations (surveillances, corrections, délibérations, etc.), à participer aux dispositifs dédiés à l'amélioration permanente des enseignements et des apprentissages.
Vers une nouvelle réforme de l'Enseignement supérieur ?
Au plan global et continental, l'évocation de certains évènements naturels et sociaux survenus au cours de ces dernières années, entre autres, Covid, vague de chaleur, inondations, coups d'États militaires dans la zone sahélienne, guerre en Ukraine, prémices de redistribution de la carte géopolitique mondiale, etc., suffit à démontrer que nous vivons dans un monde préoccupant et imprévisible.
Des effets directs du changement climatique au développement des mégalopoles, à la montée en puissance de l'intelligence artificielle en passant par les dynamiques démographiques, notamment en Afrique et au Sénégal, la jeunesse de la population accentue les autres besoins en autosuffisance alimentaire, en infrastructures et moyens indispensables pour une meilleure prise en charge sanitaire. Autant de forces structurelles qui contribuent ainsi à la nécessité de reconsidérer les risques auxquels les populations sont globalement exposées. Ces processus de mutations posent un redoutable défi aux systèmes de prise en charge de tout ordre des populations, notamment au sein des États africains qui éprouvent beaucoup de difficultés à protéger la vie et le bien-être des communautés, tout en soutenant la poursuite d'une activité économique hypothétique.
Sur un autre registre, au plan régional et local, à l'heure des innovations et de la mobilisation des forces partout au travers du monde pour une émergence économique durable, la jeunesse africaine fuit quasiment, sans déchirement, son continent par l'intermédiaire d'une émigration régulière et clandestine principalement vers l'Europe mais aussi vers d'autres pays du monde. À partir de villes telles que Dakar, les migrations vers l'Europe, les USA et d'autres continents, occupent 55% de la dynamique spatiale. Les exodes s'accentuent à la faveur de troubles politiques et économiques qui se multiplient dans les pays d'origine. Certaines de ces formes d'exode sont considérées comme suicidaires ; pourtant, au Sénégal, le choix est assumé par de nombreux jeunes, candidats à ces départs à conditions périlleuses.
Au regard de tous ces faits, le contexte est fondamentalement propice à l'adoption de démarches et d'adaptations nouvelles et innovantes dans la formation, la recherche universitaire prenant en compte les réalités nationales et locales, valorisant les pratiques et savoirs endogènes, tout en s'appuyant sur l'exploitation judicieuse des ressources naturelles propres pour l'amélioration du quotidien de nos compatriotes.
Même si le leitmotiv reste partout semblable, c'est-à-dire chercher la qualité en intégrant les fondamentaux socioculturels, au Sénégal, une « adaptation aux besoins nationaux » s'avère être d'une nécessité impérieuse. Cela d'autant que le contexte récent a fait que les universités ont quasiment touché le fond avec leur fermeture intégrale d'abord, puis partielle, imposée par le Covid-19, et plus récemment leur fermeture quasi arbitraire et sectorielle ; le privé universitaire n'étant pas concerné. Cette situation liée au contexte sociopolitique pré-électoral s'est traduite par des actes de vandalisme qui ont ébranlé l'université-mère (Ucad). Celle-ci a vu sa bibliothèque et nombre de ses infrastructures aussi bien dans le campus social que pédagogique saccagées mais aussi une partie de ses archives brûlées.
Au demeurant, dans un contexte de réouverture de l'université publique en 2023-2024 pratiquement au milieu du calendrier académique malgré les séquelles encore visibles des perturbations ci-dessus évoquées, on assiste quasiment à un redémarrage difficile de l'année en cours. Toutefois, il semble crucial, suite de l'évaluation du système LMD après quasiment plus de 15 ans d'effectivité de mettre en œuvre de manière effective les recommandations issues du diagnostic approfondi qui semble révéler que le dérèglement constaté semble émaner d'une application quasiment pas très appropriée du système. On assiste en effet, non pas à un système LMD mais à des systèmes LMD appliqués différemment au sein des universités sénégalaises. En conséquence, afin d'avoir une meilleure idée de l'efficacité de la CNAES, une évaluation tangible des résultats de son application, plus de 10 ans après sa tenue, devient un impératif. Au regard du contexte géopolitique mondial, africain et local, tout pousse à croire que les nouvelles autorités ne tarderont pas à imprimer leur empreinte sur une nouvelle réforme pour l'enseignement supérieur. Tout indique, en effet, qu'on s'achemine, comme ont eu à le faire ses prédécesseurs, vers une nouvelle réforme à associer au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Références : bibliographie/ webographie
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Aminata Ndiaye est Professeur titulaire des Universités (UCAD), Directrice des Affaires académiques et juridiques - Direction générale de l'Enseignement supérieur (MESRI).
KEEMTAAN GI - «POUVOIR PASTEFIEN»
Comme on aime s’amuser avec les mots dans ce pays des paradoxes. On entend du tout et le verbe vole haut partout et dans tous les sens. Mais voilà que depuis quelque temps, on entend l’expression tant galvaudée d’un pouvoir Pastéfien. Il faut dire que ça ne sort que de la bouche de gens aigris et qui semblent avoir des comptes à régler avec les nouveaux princes du pays. Mais rassurez –vous. Ce n’est point pour les caresser, mais ouvrir le feu à la mitrailleuse sur ces vilains « aventuriers » que l’on accuse de tous les maux par tous les mots. A l’instar de ce vilain PM aux jambes arquées qui les regarde de haut et qui serait partout et nulle part. Il serait à l’origine des turpitudes de toutes ces personnes tortueuses en maille avec la Justice. Tout le mal du pays viendrait également de lui. Le pauvre! On en arrive même à oublier que le Président de ce charmant pays se nomme Faye. Un quidam d’une tortuosité démoniaque est mis aux arrêts. Sa douce et tendre moitié se fend d’un post rageur pour accuser la « gendarmerie de Sonko ». Il faut dire qu’elle n’a fait qu’emprunter la belle formule à un néo- opposant renvoyé sur les cordes depuis le 17 novembre et qui peine à se relever de cette suprême humiliation. Lui et tant d’autres hâbleurs de son acabit. Tout de même ! N’est-il pas venu le temps de faire une pause et se mettre au travail ? Surtout pour un pays qui revient de loin après avoir échappé à un cataclysme. Du pouvoir qui rend souvent si grisé, les nouveaux venus ne semblent pas encore être ivres. Ils restent conscients de l’immense tâche de construction. Ils gouvernent, la famille hors des cercles de décisions. Et c’est déjà ça aussi un signe de rupture. Nullement enivrés par l’exercice du pouvoir. Surtout sur ce que l’on sait du pouvoir qui est comme cette femme que l’on cherche à conquérir le cœur. Mais quelle femme ! Ni tout à fait la même. Ni tout à fait une autre. Elle est unique, lascive et d’une volupté changeante. Quand elle vous prend et vous fait découvrir des plaisirs jusque – là insoupçonnés, impossible de lâcher l’étreinte qui vous mène à chaque instant au septième ciel. Le Nirvana ! Et ça vous rend souvent si irascible. Souhaitons que le trio garde le cap et reste imperturbable face aux avalanches de critiques malvenues. Particulièrement celles venant de toutes ces personnes qui nous promettent la géhenne avec un pouvoir totalitaire. Pardon, pastefien ! En fait, c’est ce que la pudeur leur interdit de dire. Tant pis pour eux ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
DIOMAYE LE SENEGAL ENGAGE UNE PHASE CRUCIALE DE SA GOUVERNANCE
Profitant de l’installation de la 15ème législature et du léger remaniement, le président de la République a indiqué hier en Conseil des ministres que l’’Etat engage une phase cruciale de la gouvernance du Sénégal. « Cette période de redressement et de reconstruction nationale, nécessite écoute, proximité, pragmatisme, efficacité, efficience, transparence et exemplarité dans la conduite de l’action publique, à la lumière des objectifs temporels de l’agenda national de Transformation à l’horizon 2050 » dira Bassirou Diomaye Faye. Le Président de la République a, dès lors, exhorté le Gouvernement à se concentrer sur l’essentiel, à rester un Gouvernement de solutions, de consensus et de résultats dans la prise en charge des besoins et aspirations des populations, notamment des jeunes, cibles prioritaires des programmes et projets publics.
UN LIVRE BLANC SUR THIAROYE 44
Le gouvernement compte présenter au plus tard en avril 2025 un livre blanc sur Thiaroye 44. L’information a été révélée hier par le Premier ministre. Le livre blanc qui sera présenté au chef de l’Etat sur le fruit du travail du Comité de commémoration du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1er décembre1944. Par ailleurs, le Chef de l’Etat est revenu sur les cérémonies marquant la commémoration du 80ème anniversaire du « Massacre de Thiaroye », qui ont connu un succès national et international exceptionnel. Il a adressé ses remerciements aux Chefs d’Etat et aux délégations étrangères ayant participé aux manifestations. Il a félicité le Premier Ministre et son Gouvernement, le Comité de commémoration dirigé par le Professeur Mamadou DIOUF et les membres dudit Comité, les Forces armées et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont réalisé un travail remarquable. Ce qui a contribué à la réussite de l’organisation de cette première commémoration. Cet évènement douloureux nous rappelle une exigence de restauration de la vérité historique sur les faits désormais consacrés par le terme consensuel : « Massacre de Thiaroye ». Pour vivifier la mémoire de ces vaillants tirailleurs africains, il a rappelé au Gouvernement, sa décision d’instituer dans le calendrier républicain, la date du 1er décembre de chaque année, journée de commémoration du « Massacre des Tirailleurs de Thiaroye 44 ». Dans le même esprit, il a demandé au Premier Ministre et au Ministre des Forces armées de proposer un cadre réglementaire relatif au Musée-Mémoire-Cimetière de Thiaroye. Il a également invité le Gouvernement à renforcer le rôle du Comité de commémoration dans ses missions de recherche et de vulgarisation scolaire et universitaire de la mémoire collective sur cette séquence majeure de l’histoire du continent.
AGENDA 2050 DE TRANSFORMATION SYSTEMIQUE
Lors du Conseil des ministres de ce mardi 03 décembre 2024, le Premier Ministre a remercié le Président de la République pour sa confiance renouvelée à son endroit et aux membres du Gouvernement. Ce qui constitue un témoignage éloquent de la qualité du travail réalisé, sous ses orientations, durant ces huit premiers mois de son magistère. Il a souhaité plein succès au nouveau Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions. Après avoir relevé l’impérieuse nécessité pour le Gouvernement d’être en permanence guidé par la culture de la gestion axée sur les résultats, le Premier Ministre a appelé les Ministres et Secrétaires d’Etat à prendre en charge les défis immenses attachés à la mise en œuvre de l’Agenda 2050 de transformation systémique du Sénégal.
ACCUSE D’ESCROQUERIE : BIRIMA MANGARA REPART LIBRE DE SON AUDITION
Le nouveau député Birima Mangara accusé d’escroquerie par son mandataire Mohamed Diallo pour une affaire de terrain est reparti libre de son audition hier au niveau de la Brigade de Recherches de Faidherbe. Assisté de son avocat, il a battu en brèche les accusations de l’auteur de la plainte déposée contre lui. «J’ai financé personnellement ma campagne électorale. Je n’ai pas mis en gage mon terrain auprès de Mohamed Diallo» selon Seneweb. Après avoir nié les accusations de son mandataire, Birima Mangara a brandi ses «preuves». « Le terrain m’appartient, mais j’avais demandé à Mohamed Diallo de le vendre», a-t-il expliqué. Après son face-à-face avec les enquêteurs, M. Mangara est ressorti libre. Dans la foulée, il a tenu à briser le silence et surtout à dire qu’il ne se réfugie pas derrière son immunité parlementaire pour ne pas répondre à la justice. « Chers compatriotes. À la date d’aujourd’hui, 03 décembre 2024, j’ai répondu à la convocation servie par la Brigade de recherches de Faidherbe, suite à une plainte contre ma personne, pour ainsi marquer ma foi en la justice de notre pays et le respect dû à ce service. Je ne suis nullement tenté de me réfugier derrière une immunité parlementaire » dira le nouveau député élu sur la liste de la coalition Kiraay Ak Natangué. « Mon sentiment est de contribuer à l’éclatement de la vérité et mon honneur et celui des miens ne sauraient être ternis. Par ailleurs, j’attire l’attention de l’opinion que les réponses fournies aux enquêteurs resteront, pour ma part, sous le sceau du strict secret. Le reste n’est que manipulation et diversion » dira l’ancien ministre du Budget.
BRAS DE FER MINISTERE ET CEDEPS LE SYNPICS APPELLE A LA SERENITE
Le Syndicat Professionnels Information Communication du Sénégal (Synpics) a appelé hier à la sérénité sur ce qui tend vers un dialogue de sourds entre le ministère de la Communication et le CEDEPS suite à la sortie du ministre de la communication qui a publié ce mardi, la liste provisoire des médias reconnus par l’Etat. Après le CEDEPS, qui a tenu une conférence de presse en réplique à la décision du ministre, le Syndicat Professionnels Information Communication du Sénégal (Sympics) annonce via une note qu’il se prononcera dans les jours à venir sur la situation. « Soucieux du respect des droits des travailleurs des médias, et des principes légaux en cours dans notre pays, le Sénégal, le Synpics - Syndicat Professionnels Information Communication Sénégal, après analyse par ses conseils juridiques, se prononcera sur la situation actuelle des médias au Sénégal. En attendant le Syndicat en appel à la sérénité des acteurs et au sens élevé des responsabilités des uns et des autres », lit-on sur la note.
GUINEE : L’EX-PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE AMADOU DAMARO CAMARA CONDAMNE A 4 ANS DE PRISON
Amadou Damaro Camara, l’ex-président de l’Assemblée nationale sous Alpha Condé a été reconnu coupable de détournement de deniers publics et de corruption par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il écope de 4 ans de prison ferme et d’une amende de 5 milliards de francs guinéens. Dans cette affaire impliquant Amadou Damaro Camara et cinq autres personnes le procureur près la Cour de répression des infractions économiques et financières Aly Touré est satisfait du verdict rendu après plusieurs mois de procédure : « C’est un sentiment de satisfaction pour le ministère public au niveau de la Crief par ce que simplement, nous avons estimé que les éléments que nous avons développés devant la cour étaient des faits qui sont vraiment en rapport avec nos textes le détournement de deniers public est avéré et le fait de corruption également est avéré. Nous avons demandé cinq et la cour a compressé et a ramené à 4 ans d’emprisonnement. C’est tout au moins un sentiment de satisfaction et ça renvoie clairement aux objectifs de la Crief qui dit que tout agent public qui blague avec les biens de l’état doit dans les conditions normales répondre de ces faits et payer de sa forfaiture ». Satisfaction d’un côté, frustration de l’autre. Me Lancéi Doumbouya, avocat d’Amadou Damaro Camara est mécontent. « Le fait que la cour ait retenu le président Amadou Damaro Camara dans les liens de la prévention des délits de détournement de deniers publics et corruption. En réalité, il n’y a aucun élément sur la base desquels on pouvait retenir Amadou Damaro Camara pour des faits de détournements et de corruption ». Si Amadou Damaro Camara a écopé de quatre ans de prison ferme, l’État doit restituer certains biens qui lui ont été confisqués. Les débats vont certainement reprendre en cour d’appel, promet l’un des avocats de la défense. Dans ce même procès, Michel Kamano, ancien trésorier du Parlement, absent du pays et jugé par contumace, a écopé de cinq ans de prison et au paiement d’une amende 4 milliards de francs guinéens. Un mandat d’arrêt a également été décerné contre lui.
par Jean Pierre Corréa
MA CHÈRE JEANNINE, DOUCE ANCRE DE MA SAINT-LOUISIANITE
Nous sommes tous là… Luttant avec la douleur de t’avoir perdue. Et pour mieux la surmonter, nous n’aurons qu’à nous souvenir de ton rire, de ta bonne humeur, de ta bonté et de ton éternel optimisme. Nous serons tous là ce mercredi pour te dire adieu
Ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu’il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici-bas…
Tout le monde est là. D’abord tes filles, sorties de plus loin que de tes entrailles, du fond de ton cœur qui ne battait que pour Jaja, Clo et Maïthé, mais aussi Ambou. Cathy et Loulou, inconsolables cousines te chargent d’aller pour elles, dire un énorme et tendre « MERCI » à tata Louise, figure tutélaire et digne maréchale des sœurs Carrère, pour l’aristocratique et juste manière avec laquelle elle a mené tout notre clan, exigeant de nous tous, tout cet amour qui s’est sédimenté au point de rendre nos liens indestructibles.
Nous serons tous là ce mercredi pour te dire adieu et te rendre un dernier hommage. Tu laisses un vide immense derrière toi. Toi, qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais cultiver l’amour et l’amitié… tu rendais ces moments rares… Ils se bousculent, émerveillant la mélancolie qui m’habite depuis Samedi soir, et convoquant ces traces, plus que des souvenirs, qui à tes côtés ont gravé dans mon âme cette indéfectible Saint-Louisianité. Comment les oublier ?
Quand je pense à maman, ta tante Toto, qui croyait dompter mes turbulences d’adolescent en m’envoyant, comme en maison de redressement, faire ma première et ma terminale chez tata Louise, alors qu’elle m’a permis de vivre mes plus belles et douces années, vivant comme un coq en pâte, entouré de tes attentions et de ta fierté de me voir devenir le gardien de but de ton équipe de football, La Linguère de Saint-Louis, et empli du sentiment qu’il ne pouvait m’arriver que du bonheur chez tata Louise, dans ce cocon d’amour posé au bord du Fleuve Sénégal.
Nous sommes tous là… Luttant avec la douleur de t’avoir perdue.
Et pour mieux la surmonter, nous n’aurons qu’à nous souvenir de ton rire, de ta bonne humeur, de ta bonté et de ton éternel optimisme.
Ta mémoire sera toujours gravée dans nos cœurs.
Repose en paix, Jeannine…
Thiampou Gnagna.
par Samba Gadjigo
SEMBÈNE ET THIAROYE : QUAND LA CAMÉRA EXPLORE L'HISTOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Grâce à des œuvres comme celle de Sembène, l’histoire coloniale, souvent racontée à sens unique, trouve une pluralité de voix. il fut un éclaireur, un gardien d’une mémoire que d’autres voulaient tout simplement annihiler
Il est des hommes dont la vie s’érige en pont entre l’oubli et la mémoire, entre le silence imposé et les vérités proclamées. Ousmane Sembène est de ceux-là. Soldat de deuxième classe de 1944 à 1946, puis artiste en révolte permanente jusqu’à sa mort en 2007, il fut le témoin d’un siècle blessé par le colonialisme. Avec sa caméra comme arme et son imagination comme boussole, il a révélé les plaies béantes de l’histoire, parmi lesquelles celle du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 1944.
Thiaroye demeure une cicatrice vive, un cri étouffé que Sembène a refusé de laisser disparaître. Ce lieu, où les tambours de la mort résonnèrent au rythme des mitrailleuses coloniales, incarne la trahison de ses valeurs supposées par un système de domination. Les tirailleurs sénégalais, de retour en Afrique après avoir survécu aux horreurs des camps allemands, espéraient pouvoir prétendre à un minimum de reconnaissance. Ils furent pourtant fauchés pour avoir réclamé leurs soldes et leur dignité. Le colonialisme tue deux fois : une première fois par la violence, une seconde fois par l'effacement des mémoires. Ousmane Sembène, en soldat devenu le vigile spirituel de ses camarades de combat, refusa cette double condamnation.
Il importe aujourd'hui plus que jamais de rappeler son parcours.
En février 1944, jeune maçon et apprenti-mécanicien, il rejoint le camp des Mamelles à Dakar en tant que soldat. Avec Djibril Mbengue et Omar Samb, il intègre la classe de 1944, un an plus tard que prévu. Pendant trois mois, il reçoit une instruction militaire, avant d’être affecté au Niger, dans la Troisième Compagnie de Transport, à l’annexe Artillerie. Là, pendant deux années d’un labeur harassant, il traverse l’enfer du désert : les convois interminables pour le ravitaillement des troupes d’Afrique du Nord, la chaleur accablante, la mort omniprésente signalée par le vol des charognards. Ces années de privations et de souffrances le marquèrent à jamais, façonnant en lui une conscience aiguë de l’injustice et du devoir de dire.
Rentré à Dakar en 1946, Sembène n’obtient même pas le certificat de bonne conduite. La même année, il s’embarque clandestinement pour Marseille, où il devient docker au Vieux-Port. C’est dans les bibliothèques du Parti communiste qu’il découvre la littérature, “comme un aveugle découvre la lumière”. Cette découverte le transforme et il publie Le Docker noir en 1956. Mais bientôt, il troque la plume pour la caméra, le cinéma étant à ses yeux plus accessible à son peuple que la littérature.
Avec Camp de Thiaroye (1988), réalisé avec Thierno Faty Sow, il laisse éclater sa révolte, racontant l’histoire des tirailleurs sénégalais revenus d'Europe brisés, mais dignes. Leur révolte légitime face au refus des autorités françaises de payer leurs droits se termine dans un bain de sang, mettant à nu les contradictions d’un système colonial qui exige loyauté et sacrifices tout en niant l’humanité de ceux qu’il exploite. Pendant le tournage, Sembène et son équipe font face aux intimidations : des avions de surveillance français survolent son plateau et son film sera interdit en France pendant dix ans (1988-1998). Mais il persévère et transforme cette œuvre en un monument mémoriel, empêchant ainsi Thiaroye de sombrer dans l’oubli.
Avant Camp de Thiaroye, Sembène avait déjà marqué les esprits avec Émitai (1971), une fresque dédiée aux résistances africaines. Ce film, situé en Casamance en 1940, retrace les conscriptions forcées imposées aux paysans pour servir une guerre qui n’était pas la leur. Il ressuscite la figure d’Aline Sitoé Diatta, héroïne du soulèvement des siens contre l’arbitraire colonial. Avec Émitai, il amorce son combat cinématographique : révéler les non-dits, célébrer les luttes et redonner une voix à ceux que le colonialisme a tenté de réduire au silence.
Ousmane Sembène n’a jamais été seul dans ce combat. Des poètes comme Léopold Sédar Senghor, dans son poème Thiaroye, ont pleuré les âmes des tirailleurs. Keïta Fodéba, dans Aube africaine, dénonçait l’injustice coloniale tout comme, dans les années soixante-dix, Boubacar Boris Diop, dans Thiaroye, Terre rouge. De leur côté, des historiens tels que Mbaye Guèye et Cheikh Faty Faye, confrontés au silence des archives coloniales, ont eu à cœur de reconstituer patiemment les faits, pour briser l’omerta de l’histoire officielle. De jeunes musiciens les ont rejoints pour former en leur compagnie un chœur puissant contre l’oubli.
L’art est une mémoire vivante. Il interroge, dérange et éclaire les zones d’ombre. Grâce à des œuvres comme celle de Sembène, l’histoire coloniale, souvent racontée à sens unique, trouve une pluralité de voix. Le cinéma et la littérature deviennent des outils de réappropriation, permettant aux peuples africains de se réconcilier avec leur passé.
Sembène disait que l’artiste est le témoin de son époque. Il fut bien plus qu’un témoin : il fut un éclaireur, un bâtisseur de ponts entre les générations, un gardien d’une mémoire que d’autres voulaient tout simplement annihiler.
La commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye va au-delà du simple hommage. Elle incarne une volonté politique forte, celle de rendre justice aux victimes et de célébrer le travail des artistes, écrivains et historiens qui ont refusé de se taire. Elle est un appel à regarder le passé en face, à en tirer les leçons, pour bâtir un avenir plus juste et plus humain.
Au-delà de Sembène, soldat, artiste et militant, cette commémoration est un acte de reconnaissance envers tous ceux qui pendant des décennies ont puissamment fait retentir les voix des oubliés. Elle est dédiée à ces panafricains qui nous ont appris que la mémoire est un combat, un flambeau à transmettre pour que jamais le mensonge n'impose le silence à la simple vérité historique.
PLANIFICATION FAMILIALE, 433 000 NOUVELLES UTILISATRICES ENREGISTRÉES ENTRE 2023 ET 2024
La 13e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) qui a débuté ce 3 décembre à Dakar, met en lumière les avancées et défis en matière de planification familiale en Afrique de l’Ouest.
La 13e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) a débuté ce mardi 3 décembre 2024 à Dakar, réunissant plus d'une centaine de participants, en présentiel et en format hybride. Cet événement vise à évaluer les progrès accomplis en matière de planification familiale, partager des expériences et renforcer la coopération régionale pour atteindre les objectifs ambitieux fixés à l'horizon 2030.
Le Partenariat de Ouagadougou, lancé en 2011, regroupe neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) engagés à accroître l’accès aux services de planification familiale. En Afrique de l’ouest, 225 femmes meurent tous les jours en donnant la vie, selon la RAPO. Ces taux de morbidité et de mortalité entraînent dans la sous-région près de 5 milliards de dollars de perte de productivité, renseigne la même source.
Face aux défis de mortalité maternelle et infantile élevée, de prévalence contraceptive faible et de financement insuffisant, l’initiative de la RAPO agit comme un catalyseur pour sauver des vies et promouvoir un développement durable.
Des progrès salués et des défis persistants
Marie Ba, directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat, a présenté les chiffres sur l’évolution du Taux de Prévalence Contraceptive Moderne (TPCM). Celui-ci a progressé de manière constante entre 2011 et 2024, avec une augmentation moyenne de 0,6 point par an, atteignant 19,5 % en 2024. Cette évolution reflète les efforts déployés pour élargir l’accès aux méthodes contraceptives modernes, bien que des disparités subsistent entre les pays membres.
Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire comptent le plus grand nombre d’utilisatrices, tandis que le Burkina Faso et le Togo affichent les taux les plus élevés. Cependant, certains pays comme le Niger stagnent, tandis que des avancées plus marquées ont été enregistrées au Burkina Faso, avec une progression d’un point par an.
En termes d’objectifs, la Guinée, le Mali et le Burkina Faso ont dépassé leurs cibles pour 2024, atteignant des taux supérieurs à 120 %. À l’inverse, des retards ont été observés au Bénin, en Mauritanie et au Sénégal, où des lacunes dans le suivi des plans d’action budgétisés ont été identifiées comme obstacles majeurs. La Côte d’Ivoire et le Togo se rapprochent de leurs objectifs avec plus de 90 % de réalisation, explique Marie Ba.
Un défi à l’horizon 2030
Avec l’ambition d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes contraceptives modernes d’ici 2030, les projections actuelles indiquent que 10,2 millions pourraient être atteintes, laissant un écart de près de 3 millions d’utilisatrices. Entre 2023 et 2024, environ 433 000 nouvelles utilisatrices ont été ajoutées, une progression qui, bien qu’encourageante, demeure insuffisante pour atteindre la cible fixée.
En parallèle, d’autres avancées notables ont été enregistrées. Les besoins non satisfaits en contraception ont lentement diminué, passant de 24 % en 2011 à 18 % en 2024, tandis que la demande satisfaite avec des méthodes modernes dépasse désormais les 50 %.
Pour Marie Ba, il est essentiel de maintenir le cap en renforçant les mécanismes de suivi et en mutualisant les ressources. "Nous souhaitons que le financement domestique, qui reflète la souveraineté des pays dans le financement de la planification familiale, puisse augmenter. Il s'agit de financer les contraceptifs et les produits contraceptifs, C'est un point clé que les participants ont souligné lors de la réunion : investir dans la communication pour le changement de comportement afin que les femmes soient informées de la disponibilité des services de planification familiale et de leurs avantages", a plaidé la directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou.
Cette 13e RAPO qui se tient sur 3 jours à Dakar (du 3 au 5 décembre 2024) marque une étape décisive pour consolider les acquis et redéfinir les stratégies nécessaires. Pour Perri Sutton de la Fondation Bill & Melinda Gates et Dr Fadima Kaba, directrice de la santé familiale et de la nutrition en Guinée, la collaboration régionale, soutenue par un financement accru et une volonté politique renforcée, reste la clé pour relever les défis et réaliser la vision d’une Afrique de l’ouest où chaque femme peut accéder à des services de planification familiale de qualité.
SONKO ÉVOQUE SA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DEVANT L’ASSEMBLÉE
Le Premier ministre a annoncé en Conseil des ministres sa volonté de présenter sa DPG devant la nouvelle Assemblée nationale dans les plus brefs délais.
iGFM - (Dakar) Ousmane Sonko veut à présent faire sa déclaration de politique générale. Le premier ministre en a fait l’annonce en conseil des ministres ce mardi.
Le Premier ministre a demandé au ministre Secrétaire général du gouvernement, de coordonner les travaux de finalisation de sa Déclaration de Politique générale. C'est ce que rapporte le communiqué du Conseil des ministres. Ousmane Sonko compte «effectuer la Déclaration de politique générales dans les plus brefs délais devant la nouvelle Assemblée nationale», informe le texte.
Par ailleurs, le Premier ministre a exhorté les ministres à engager l’année budgétaire 2025, en accordant une priorité aux dossiers les plus urgents. À cet effet, chaque ministère est instruit d’élaborer un plan d’actions pour le premier semestre 2025, renseigne le communiqué du Conseil des ministres.