Baadoolo - Les climats et la clim’
Cheuuut… Sénégal tang na ! Climat social bi comme l’enfer : des salaires coupés, réduits ou inexistants. Climat économique bi comme mbokk bouniouy lakk : des entreprises étouffées par les impôts et les dettes. Climat xol yii tang dieurr : des agressions, des meurtres. Climat politique bi di bax : Sans Dpg, point de dissolution… Il fait chaud dans les cœurs et dans les «keur» que ventilo ak clim’ meunou si dara. Uppukaay waxi noppi. Même quand il souffle un bel air, Baadoolo day niakk. Yallah na Yallah seddal reewmi waay.
Convoqué pour outrage au Premier ministre L’ex-Commissaire Keita retourne à la Dic aujourd’hui
Entendu ce mercredi à la Division des investigations criminelles (Dic), l’exCommissaire de police, Cheikhouna Keita, qui est poursuivi pour des propos jugés outrageant à l’endroit du Pm, a été libéré sur convocation. A la sortie de son face-à-face avec les enquêteurs, il s’est prononcé au micro de Buur News. «J’ai été auditionné pour des déclarations que j’ai faites relativement à la situation entre le président de la République et son Premier ministre et quelques incidents qui se seraient produits là-bas (au palais) et qui sont sur la place publique. Je n’ai fait que commenter. Et que je ne crois pas que cela devrait être interdit», a narré ce fervent opposant du régime. Il retournera ce matin à la Dic.
Affaire Aziz Dabala Les 7 suspects envoyés en prison
Les sept mis en cause qui avaient bénéficié d’un retour de parquet, mardi, dans l’affaire Aziz Dabala, ont été placés sous mandat de dépôt ce mercredi. Il s’agit de El Hadji Mamadou Lamine Diao alias Modou Lo supposé avoir tué le danseur et le jeune Boubacar Gano alias Waly, Assane Diaw, Serigne Sarr, Ababacar Bâ, Oumar Guèye, Fallou Diop et Nabou Lèye. Pour rappel, le parquet avait requis l’ouverture d’une information judiciaire et un mandat de dépôt contre les mis en cause.
Développent de l’éducation de masse et de qualité - ADÉQUA veut faire bouger les lignes
L’Association africaine pour le développement par l’éducation de masse et de qualité (Adéqua) est née. Présidée par Dr Issaga Ndiaye, elle a pour but de «contribuer au bien-être des populations par une éducation de masse et de qualité, adossée à une vision à long terme qui est de voir un Sénégal et une Afrique stables, prospères, bien engagés dans les défis de son époque avec des populations éduquées, informées et exerçant pleinement leurs libertés et devoirs citoyens», indique un communiqué. ADÉQUA, qui est «à but non lucratif, sans obédience religieuse ni politique», a déjà mené, dans le cadre de sa campagne intitulée «Education à la propreté, à l’hygiène et au civisme», le 15 août 2024, une première activité de sensibilisation et de nettoiement dans une démarche participative à la plage de l’Hydrobase, à Saint-Louis. Une deuxième campagne, «Education à la citoyenneté numérique» sera lancée courant septembre, avec un plaidoyer, en direction des pouvoirs publics, pour «l’intégration dans les curricula de la citoyenneté numérique».
Chavirement d’une pirogue à Nabadji Civol Les 4 autres corps retrouvés 72h
Dans la journée du mardi, le corps d'un garçon de 8 ans parmi les 5 disparus, suite au chavirement d’une pirogue à Thioubalel Nabadji, a été retrouvé. Mais il a fallu attendre 72 heures pour voir les 4 autres corps émerger sur les rives du bras, le Diamel à Thiarangal, un village situé à 2 km de Nabadji Civol. D’après nos sources, les corps seront remis aux familles des victimes dans les prochaines heures. Lundi dernier, entre 7 et 8 heures, une pirogue en provenance de Nabadji Civol avec à son bord 13 personnes a heurté l’une des poutres du pont en construction. Les 8 rescapés avaient pu retrouver la rive avant même les premiers secours.
Son passeport diplomatique confisqué Lat Diop n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire
L’information a rapidement fait le tour de la toile. Lat Diop, ancien ministre des Sports, a été arrêté, hier, à l’aéroport international Blaise Diagne alors qu’il se rendait en France. D’après Le SoleilDigital qui cite des sources policières, lorsqu’il a présenté un passeport diplomatique dans lequel est mentionné "ministre des Sports", alors qu’il n’occupe plus ce poste, les éléments de la Police des frontières ont confisqué son document de voyage arrivé à expiration. La source ajoute que l’ancien Dg de la Lonase n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire sénégalais.
Homme mort électrocuté sur un poteau à Touba Il n’était pas un agent de la Senelec
M. F. est mort par électrocution, à Touba, au quartier Sam Serigne Bara Khourédia, au moment où il effectuait des travaux d’extension du réseau. Les premières informations soutiennent qu’il s’agit d’un agent de la Senelec. Après le constat effectué par les hommes du commissaire principal Diégane Sène, la dépouille de M. F. a été déposée à la morgue de l’hôpital Matlaboul Fawzainy. Ce mercredi, la Senelec a sorti un communiqué pour apporter des précisions. Elle indique que la victime n’intervenait pas pour le compte de l’entreprise. Par ailleurs, la Senelec rappelle que ses agents déployés sur le terrain «respectent scrupuleusement les règles de sécurité». Afin d’éviter tout risque d’accident électrique, souligne le communiqué, Senelec appelle les populations à «faire preuve de la plus grande vigilance et à respecter les consignes de sécurité».
KEEMTAAN GI - LE GLAS DE CETTE GENERATION NE DOIT PAS SONNER !
Combien de temps faudra-t-il pour gommer les douloureuses cicatrices des événements de mars 2021 à février 2024 ? Il faudra indubitablement une longue période pour effacer ces blessures qui restent encore béantes. Des familles portent le deuil pendant que d’autres supportent les traumatismes de leur privation de liberté dans de lugubres cachots après avoir été humiliés à travers d’interminables retours de parquet. Des personnes ont tout perdu et d’autres souffrent dans leur chair et leur âme. Leur séjour carcéral a été ravageur sur leur psychisme. Des familles se sont disloquées, laissant des responsables dans la souffrance et le dénuement. La répression de ces moments les plus terribles de notre histoire politique a été tout simplement monstrueuse et Ignoble. Même la gouvernance du président Senghor aux premières heures de nos indépendances usurpées n’avait pas été aussi répressive et cruelle. Le moins que l’on puisse dire est que ce pays revient de loin après avoir touché le fond. Le paradoxe est que les responsables de ces sévères répressions sont encore là et semblent narguer les victimes. Leurs crimes ne doivent pourtant pas être passés par pertes et profits ou sur l’autel d’une supposée réconciliation nationale. Il faut que, plus jamais, aucun pouvoir ne puisse se permettre de telles cruautés sur des citoyens sans défense et dont le seul tort était de défendre des droits reconnus par la Constitution. Il est révoltant de voir des gens qui ont été au cœur de ce pouvoir tortionnaire sortir de leur hibernation pour déplorer une insécurité qui n’existe que dans leur tête. L’on pourrait bien leur demander s’ils vivaient ces deux dernières années dans ce charmant pays. Quand un pays a traversé des moments aussi sombres que ceux qui se sont écoulés entre 2021 et 2023, l’urgence devrait y être à se retrouver pour relever des défis qui sont nombreux au lieu de se tirer dans les pattes. Les arguties juridiques que nous servent certains contorsionnistes mettant en doute le bienfondé de la suppression d’institutions inutiles et budgétivore sont tout simplement malhonnêtes. La rupture à laquelle nous invitent les nouvelles autorités ne pourrait être une entreprise solitaire. Nous devons tous les accompagner — à condition bien sûr qu’elles le veuillent puisqu’on a l’impression que tout ce qui n’est pas de Pastef ne les intéresse pas — pour la réussite de leur mission qui ne peut se faire ni en sept mois ni en deux ans. Leur échec sonnera le glas d’une génération, celle de cette jeunesse au pouvoir et décomplexée, vent debout contre la dépendance économique ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
ASSEMBLEE NATIONALE E GROUPE BENNO POURRAIT REJETER LE TEXTE DE DIOMAYE
L’Assemblée nationale ouvre ce jeudi, conformément à la volonté du président de la République, une session extraordinaire consacrée uniquement au projet de loi portant dissolution du Conseil économique, social et environnement (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales(HCCT). Toutefois, le texte ne sera pas examiné ce jeudi puisque, après l’ouverture de la session, le président Amadou Mame Diop va se concerter avec la Conférence des présidents et la Commission des Lois pour déterminer la date de la plénière. Cela dit, les tractations vont continuer pour asseoir une position définitive du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar sur la saisine du président de la République. Lors de la première concertation du groupe de BBY ce mercredi, la tendance générale qui s’est dégagée était au rejet du projet de loi du président Diomaye. Mais bon, on en reparlera après que ce dernier aura usé de tous les moyens coercitifs et financiers à sa disposition pour contraindre ou convaincre des députés de Benno de voter en faveur de son texte
CESE ET HCCT DIOMAYE FAYE EVOQUE LA DISSOLUTION
Le président Bassirou Diomaye Faye a évoqué hier en Conseil des ministres la prochaine dissolution du CESE et du HCCT. Le Chef de l’Etat a tenu à informer le Conseil des ministres avoir convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire sur un projet de loi portant révision de la Constitution. Ce texte propose la dissolution du Haut Conseil des Collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental, deux institutions de la République consacrées par l’article 6 de la Constitution. Selon le Président, cette proposition entre dans le cadre du raffermissement des réformes constitutionnelles, l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics et la rationalisation systématique des charges de l’Etat, différents piliers de la doctrine de transformation de la gouvernance publique voulue à travers la mise en œuvre accélérée du PROJET.
EROSION COTIERE
Face à l’accélération inquiétante du phénomène de l’érosion côtière dans plusieurs localités de notre pays, le chef de l’Etat a indiqué que é les actions menées restent insuffisantes pour accroître durablement la résilience devant les risques et menaces qui s’accentuent. Dès lors, il a invité le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à présenter en Conseil des ministres et à vulgariser la nouvelle Stratégie nationale de Prévention et de lutte contre l’érosion côtière. Cette stratégie incitative et prospective doit être assortie d’un plan d’action d’urgence global et de plans spécifiques ciblés pour les zones les plus menacées. Il convient, d’ores et déjà, d’envisager dans les zones à risques, le relogement adéquat des populations sinistrées ou fortement exposées.
MESURES INDIVIDUELLES
• Monsieur Sékou Oumar SAGNA, Administrateur civil, matricule de solde n°642 560/1, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, en remplacement de Monsieur Ousmane Diégue Diame FAYE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur André Almamy Fodé Fossar SOUANE, Commissaire aux enquêtes économiques principal, matricule de solde n°610 931/B, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Industrie et du Commerce.
DOUBLE MEURTRE DE PIKINEMANDAT DE DEPOT POUR NABOU LEYE ET CIE
Les sept présumés meurtriers du danseur Abdoul Aziz Ba dit Aziz Dabala et de Boubacar Gano alias Wally dans leur appartement sis à Pikine Technopole ont tous été placés sous mandat de dépôt hier. En effet, le juge du premier cabinet d’instruction du tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye a suivi le réquisitoire introductif du procureur et a décidé de requérir à l’endroit de Nabou Leye, Mamadou Lamine Diao, Assane et Ousseynou Diao, Serigne Sarr, Oumar Gueye et Fallou Diouf l’ouverture d’une information judiciaire et le mandat de dépôt. Pour rappel, les présumés meurtriers sont poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, d’assassinats, d’actes de barbarie, de vol aggravé et de complicité de ces chefs. Ils avaient bénéficié d’un retour de parquet avant hier du fait de l’arrestation de Fallou Diop en cavale depuis l’arrestation de ses complices jusqu’à hier lorsqu’il a été livré par son père.
RAPPEL D’AMBASSADEURS LE GENERAL CHEIKH GUEYE FAIT SES VALISES !
Il y a trois semaines, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a pris la décision de rappeler une quarantaine de diplomates dont 19 ambassadeurs et quelque 15 consuls généraux et conseillers d’ambassades. Il s’agit des postes du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de Turquie, d’Arabie Saoudite, de Corée du Sud ainsi que des représentations des Nations-Unies, du Saint-Siège au Vatican etc. Il est vrai que chaque nouveau régime politique provoque des changements au sommet de l’Etat. De même qu’au « pied » de l’Etat à savoir les ambassadeurs et autres consuls. Cela dit, les diplomates passent, les ambassades demeurent ! Mais si la plupart se distinguaient par leur appartenance politique à l’ancien régime « Apr/Benno », il y en a qui n’étaient qu’au service de l’Etat. C’est le cas du général d’armée (2s) Cheikh Guèye, désormais ex-ambassadeur du Sénégal en Turquie qui fait partie des départs « collatéraux ». D’ailleurs, « Le Témoin » quotidien a appris que Son Excellence a presque fini de boucler ses valises pour rentrer au bercail. Sans doute un retour imminent et anticipé puisque le président de la République Bassirou Diomaye Faye n’a pas encore nommé son remplaçant. Ancien chef d’état-major général des Armées (Cemga), Son Excellence Cheikh Guèye a été un vrai soldat de la diplomatie au service de son pays. Et comme il l’a toujours été sous les drapeaux en sa qualité de soldat républicain. En effet, « Le Témoin » est convaincu que l’Ambassadeur Cheikh Gueye part avec le sentiment d’une mission diplomatique bien accomplie en Turquie.
AMENDES DE LA PECHE DR FATOU DIOUF REJETTE TOUT COMPROMIS
Les armateurs de la pêche industrielle vont payer jusqu’au dernier centime les amendes qui leur ont été infligées par les services de pêche. Telle est la précision donnée par le ministre de la Pêches et des Infrastructures maritimes Dr Fatou Diouf. Cette dernière a été claire dans sa mise au point qui fait suite à de nombreuses demandes d’annulation et de paiement par moratoire des amendes prononcées pour des infractions de pêche conformément à l’avis de la Commission consultative des infractions et après examen des différentes requêtes. Le Dr Fatou Diouf a indiqué à l’endroit des acteurs dudit secteur qu’aucune disposition des lois et règlements en vigueur, notamment du Code de la Pêche maritime et de son décret d’application, ne donne de telles prérogatives de paiement par moratoire des amendes au ministre en charge de la Pêche. Par le biais d’une note circulaire, Mme Fatou Diouf rappelle que « les amendes retenues ne sont pas simplement des sanctions financières, mais également une mesure dans le cadre de la bonne gouvernance visant à dissuader toute pratique de pêche violant les dispositions réglementaires et qui porterait préjudice à l’exploitation durable de nos ressources halieutiques ». « En conséquence », toujours selon la note, « nous vous demandons de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires afin de vous acquitter des montants des amendes dus dans les délais impartis sous peine de l’application des dispositions de l’article 101 de la loi 2015- 18 portant Code de la pêche maritime. Nous comptons sur votre compréhension et votre coopération pour veiller au respect scrupuleux de la réglementation et des mesures de gestion ».
COMMISSAIRE KEÏTA… A LA DIC
Un commissaire de Police à la Division des investigations criminelles. Hier le commissaire de police à la retraite Cheikhouna Keita a été entendu pendant plusieurs heures à la DIC. Cette convocation de l’ancien commissaire de police devenu opposant farouche avait pour but de l’entendre à propos de commentaires qu’il a tenus sur les relations entre le président de la République et son Premier ministre. A sa sortie des locaux de la DIC, l’ancien commissaire de police a révélé aux journalistes présents sur les lieux sa «discussion» entre les enquêteurs et lui. «je suis arrivé ici depuis 15 heures. On me reproche d’avoir fait une déclaration dans une vidéo relativement à la situation à la présidence, notamment entre le président de la République et son Premier ministre. Et quelques incidents qui se sont produits là-bas et qui sont sur la place publique, rapportés par les sites et que j’ai eu à commenter. C’est ce qu’on me demande d’expliquer», a déclaré commissaire Keita devant les journalistes. «Sur ce, je leur ai rétorqué que je n’ai fait que commenter. Ce qui est juste déjà. Et je ne vois en quoi ça devrait être interdit. Maintenant entre moi, ce que je comprends et eux ce qu’ils veulent, il y a une différence. Et eux, ils m’interrogent par rapport à ce qu’ils comprennent et ce qu’ils veulent...J’ai des convictions, j’ai un rôle, je suis un citoyen qui a une responsabilité dans ce pays. J’ai le devoir de parler et commenter ce qui s’y passe», a indiqué le commissaire. « Après ce face-à-face avec les enquêteurs de la DIC, commissaire Keita est prié de repasser ce jeudi dans les locaux de la Dic.
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LE WOLOF, NOUVEAU VECTEUR D'ÉDUCATION AU SÉNÉGAL
Fini le tout-français. Des salles de classe aux maisons d'édition, en passant par les géants du web, c'est tout un pays qui se mobilise pour renouer avec ses racines linguistiques
Dans un élan audacieux visant à révolutionner son système éducatif, le Sénégal s'apprête à faire du wolof et d'autres langues locales les piliers de l'enseignement national. Cette initiative, prévue pour 2029, promet de transformer radicalement le paysage scolaire du pays.
Les autorités misent sur le multilinguisme pour booster les performances des élèves. L'idée ? Permettre aux enfants d'apprendre dans leur langue maternelle, un gage de réussite selon les experts.
Cette révolution linguistique ne se limite pas aux salles de classe. Des maisons d'édition innovantes émergent, produisant des ouvrages en langues locales. Parallèlement, les géants de la technologie s'y mettent : Google Traduction a récemment intégré le wolof et une trentaine d'autres langues africaines.
LE COUP DE POKER PRÉSIDENTIEL À L'ASSEMBLÉE
En convoquant une session extraordinaire pour supprimer le HCCT et le CESE, Diomaye joue une partie d'échecs. L'initiative est perçue par ses détracteurs comme une tentative de consolidation du pouvoir au détriment des équilibres démocratiques
Avant-hier, dans un geste à la fois audacieux et polémique, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris un décret convoquant l'Assemblée nationale en session extraordinaire pour examiner un projet de loi modifiant la Constitution. Ce projet vise, ni plus ni moins, la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Cette initiative, annoncée à travers un communiqué de la présidence, a immédiatement suscité un débat intense dans la sphère politique sénégalaise, divisant les acteurs en partisans enthousiastes et détracteurs farouches.
La convocation de l'Assemblée nationale pour le jeudi 29 août 2024 a surpris de nombreux observateurs, car elle s'inscrit dans une démarche radicale de réformes institutionnelles. La volonté de supprimer deux des plus importantes institutions du pays, le HCCT et le CESE, semble être un coup de maître pour le président Diomaye Faye qui cherche à rationaliser le fonctionnement de l'État en éliminant ce qu'il considère comme des structures obsolètes et budgétivores.
Dans ce contexte, les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) ont été convoqués en urgence pour une réunion ce mardi 27 août 2024 à 17 h. La convocation, émise par Abdoul Mbow, président du groupe BBY, met en lumière l’importance de l’ordre du jour, soulignant l’obligation pour tous les députés membres d’être présents. Cette rencontre intervient à un moment charnière où la coalition BBY doit définir sa position face à un projet de loi qui pourrait bouleverser l'équilibre des institutions et précipiter une dissolution de l'Assemblée nationale.
Derrière cette initiative se cache une ambition claire pour les sympathisants et militants du nouveau régime : construire des institutions en adéquation avec les idéaux du nouveau régime, des institutions qui seraient plus efficaces, moins coûteuses et mieux adaptées aux réalités socioéconomiques du pays. Cependant, cette volonté de réforme soulève de nombreuses questions sur les véritables motivations du président Faye.
Le champ de bataille de la cohabitation s'annonce
Certains observateurs politiques voient dans cette manœuvre une stratégie plus subtile du chef de l’État.
En effet, le projet de loi, qu'il soit voté ou rejeté, pourrait fournir au président un prétexte pour dissoudre l'Assemblée nationale, dont le mandat de la XIVe législature pourrait être écourté. Une telle dissolution permettrait au président de provoquer des élections législatives anticipées, une initiative qui pourrait redistribuer les cartes politiques en sa faveur, surtout si l'Assemblée refuse de se conformer à ses réformes.
Cette hypothèse n'est pas sans fondement, car de nombreux membres de la mouvance présidentielle ont publiquement réclamé la dissolution de l'Assemblée. Parmi eux, des figures influentes telles que l'ex-Première ministre et haut représentant du président de la République, Aminata Touré ainsi que les députés Guy Marius Sagna et Cheikh Thioro Mbacké, ont exprimé leur soutien à une telle initiative. Pour eux, la suppression du HCCT et du CESE est une étape logique vers une rationalisation des institutions du pays, d'autant plus que cette doléance était une promesse de campagne et une demande populaire.
Réactions en chaîne
Toutefois, cette proposition ne fait pas l'unanimité, loin de là. Les opposants du régime actuel voient dans cette initiative une tentative de consolidation du pouvoir au détriment des équilibres démocratiques. Cheikh Oumar Sy, ancien député et membre de l'opposition, critique ouvertement la démarche du président.
Selon lui, la convocation en session extraordinaire est précipitée et pose des questions sur la transparence et la légitimité du processus.
Ce proche d’Amadou Ba, l'ex-candidat malheureux à la dernière présidentielle, s'interroge également sur le cadre juridique dans lequel cette session extraordinaire se tiendra, évoquant l'absence de modifications nécessaires au règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la légitimité du processus législatif en cours et laisse planer un doute sur la conformité de la démarche présidentielle avec les normes constitutionnelles.
Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre sous le régime de Macky Sall, ne mâche pas ses mots non plus. Pour elle, la priorité du président et de son Premier ministre ne semble pas être la gestion des urgences socioéconomiques du pays, mais plutôt la consolidation de leur pouvoir politique. Elle dénonce une obsession du régime pour l'élimination des opposants politiques au détriment des véritables priorités nationales telles que la lutte contre l'immigration clandestine ou la gestion des crises économiques.
La convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée nationale pour examiner ce projet de loi a également provoqué des réactions au sein de la majorité parlementaire. Les députés du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) se trouvent dans une position délicate. D'un côté, voter pour la suppression du HCCT et du Cese pourrait entraîner la perte de nombreux postes et affaiblir leur propre base de pouvoir. De l'autre, refuser ce vote pourrait entraîner la dissolution de l'Assemblée nationale, ouvrant la voie à des élections législatives anticipées. Certains partisans de Pastef sont même allés jusqu’à les railler : ‘’Ils perdent ou ils perdent’’, reprenant ironiquement le slogan de Gbagbo, lors de la présidentielle de 2010 : ‘’On gagne ou on gagne.’’
Cheikh Ibrahima Diallo, analyste politique, décrit cette situation comme un véritable dilemme pour BBY. Selon lui, les élus de cette coalition sont ‘’à la croisée des chemins’’, avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. S'ils votent pour la suppression des institutions, ils risquent de voir partir des centaines de responsables ; s'ils s'y opposent, ils pourraient bien se retrouver sans mandat, avec des élections anticipées à l'horizon.
Des conséquences politiques risquées
Pour les partisans de l’opposition, la dissolution du HCCT et du Cese, si elle est votée, aurait des conséquences profondes sur la structure institutionnelle du Sénégal. Le HCCT, qui joue un rôle consultatif important dans la gestion des collectivités territoriales, et le Cese, qui regroupe les différents corps sociaux et professionnels, sont des piliers de la démocratie participative au Sénégal. Leur suppression pourrait affaiblir la représentation des corps intermédiaires et réduire les espaces de dialogue entre le gouvernement et les différentes composantes de la société civile.
D’aucuns estiment, comme Cheikh Oumar Sy, que le Cese, bien qu'il ait été politiquement dévoyé, pourrait encore jouer un rôle crucial dans la structuration de la souveraineté économique du pays. Il propose, au lieu d'une suppression pure et simple, de réduire le nombre de ses conseillers et de recentrer ses missions pour accompagner le projet économique du président.
D'autres voix comme celle de Malal Talla alias ‘’Fou Malade’’, s'interrogent sur l'avenir des causes spécifiques défendues par ces institutions, notamment celles liées aux cultures urbaines. Le Cese, par exemple, offre une tribune pour plaider ces causes qui pourraient ne plus avoir de cadre institutionnel dédié, si l'institution venait à disparaître.
Dans un contexte marqué par des crises économiques et sécuritaires croissantes au Sénégal, Bougane Guèye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp, a exprimé son inquiétude. Il a appelé à des actions plus urgentes et concrètes pour répondre aux défis qui menacent la stabilité du pays. Dans une publication sur les réseaux sociaux, Bougane Guèye a exprimé son soutien aux initiatives de Babacar Mbaye Ngaraf, président du mouvement Les démocrates réformateurs et du député Moussa Diakhaté, qui plaident pour une enquête approfondie sur la gestion des fonds publics. Le leader de Gueum Sa Bopp a également exhorté l'Assemblée nationale à engager une procédure contre le ministre Cheikh T. Dièye, en raison de soupçons de mauvaise gestion.
Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité d'une transparence totale concernant les fonds politiques et a réclamé la déclaration de patrimoine du Premier ministre Ousmane Sonko, estimant que ces mesures sont essentielles pour restaurer la confiance des citoyens et garantir une gouvernance intègre en ces temps de crise.
La décision de supprimer le HCCT et le Cese est perçue par certains comme une opération politique risquée. Elle pourrait, certes, permettre au président Bassirou Diomaye Faye de réaffirmer son autorité et de restructurer les institutions à sa guise, mais elle pourrait aussi provoquer une crise politique majeure, si elle venait à rencontrer une opposition farouche au sein de l'Assemblée nationale.
La convocation en session extraordinaire pour discuter de ce projet de loi place les députés face à un choix difficile : suivre la volonté présidentielle au risque de perdre des soutiens politiques ou s'opposer à cette réforme au péril de leur propre mandat. Quel que soit le choix qui sera fait, les conséquences sur l'équilibre politique du pays seront profondes et durables.
La dissolution du HCCT et du Cese, si elle est adoptée, marquera un tournant dans l'histoire politique du Sénégal. Elle symbolise la volonté du président Diomaye Faye de réformer profondément les institutions du pays, mais elle soulève également des questions sur la manière dont ces réformes sont mises en œuvre.
Le débat est loin d'être clos et les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l'avenir de ces deux institutions et, plus largement, pour l'équilibre des pouvoirs au Sénégal.
Alors que le pays s'approche de cette échéance politique majeure, l'attention de tous les acteurs est tournée vers la place Soweto. Le vote à venir pourrait bien redessiner la carte politique du Sénégal et ouvrir un nouveau chapitre dans la gouvernance du pays.
DÉMISSION DE CERTAINS MEMBRES, CAPS/TAXAWU SENEGAAL PREND ACTE
Malgré la démission de vingt-six cadres refusant un rapprochement avec l'ancien régime, CAPS/Taxawu Senegaal reste fidèle à ses convictions. Le mouvement réaffirme son engagement et félicite les membres qui continuent de défendre ses valeurs.
Tout en regrettant le départ de certains membres, la Cellule des cadres (CAPS) de Taxawu Senegaal tient à féliciter chaleureusement tous ceux qui continuent de défendre, avec conviction, les valeurs portées par le mouvement.
En effet, vingt-six cadres et responsables de la plateforme présidée par Khalifa Sall ont annoncé leur départ, invoquant leur refus de s'aligner sur un rapprochement avec l'ancien régime. Ils souhaitent ainsi marquer leur volonté de cohérence politique.
La CAPS/Taxawu Senegaal réaffirme son engagement ferme au sein de Taxawu Senegaal, déterminée à poursuivre son combat pour la démocratie, la liberté, la prospérité et la solidarité. Le mouvement souligne que le militantisme politique est un engagement de conviction, résistant même aux défaites électorales.
Dans un communiqué, la CAPS/Taxawu Senegaal informe que le processus d’évaluation de l'élection présidentielle de mars 2024, mené de manière inclusive avec toutes les instances du mouvement, est désormais achevé. Il précise qu’aucune discussion ni rapprochement avec d’autres partis politiques n’a été envisagé.
Le communiqué rappelle que chaque militant est libre de quitter le mouvement, mais insiste sur la nécessité d'assumer cette décision avec intégrité. La CAPS/Taxawu Senegaal exhorte ses membres à rester mobilisés et à continuer de contribuer activement au sein de Taxawu Senegaal.
CASAMANCE, 500 MINES ET ENGINS EXPLOSIFS ENLEVÉS
Depuis 2007, ces dispositifs explosifs ont été éliminés sur une surface dépassant 2 millions de mètres carrés. Les efforts de sécurisation se poursuivent, avec encore 101 localités à déminer.
Ziguinchor, 28 août (APS) – Les activités de déminage conduites par l’Etat en Casamance ont permis d’enlever 500 engins explosifs et mines antipersonnel depuis 2007, sur 2.118.125 mètres carrés, a révélé, mercredi, le directeur du Centre national d’action antimines au Sénégal (CNAMS), l’ambassadeur Papa Maguèye Diop.
“500 engins explosifs et mines antipersonnel ont été enlevés en Casamance, et 2.118.125 mètres carrés sont à ce jour déminés”, a-t-il indiqué à des journalistes, en marge d’une rencontre portant sur la problématique du déminage en Casamance.
“Aujourd’hui, 54 localités et 139 zones de la Casamance sont déminées. Il reste 101 localités non déminées” dans le nord Sindian, à Nyassia, à Sédhiou et au sein du parc national de Basse-Casamance, a indiqué M. Diop.
Les mines ont causé en Casamance “au total 870 victimes, civiles et militaires”. Parmi ces victimes, “186 personnes civiles qui sont nos cibles prioritaires sont pris en charge par le CNAMS”, a souligné le directeur du Centre national d’action antimines au Sénégal.
“Un travail a été fait. Des réalisations ont été faites depuis 2007 par l’État du Sénégal malgré les défis restants”, a ajouté l’ambassadeur Papa Maguèye Diop, selon lequel un programme de déminage sera très bientôt lancé dans la zone de Bignona plus précisément, dans le nord-Sindian.
“Les partenaires ont envie de nous aider. Nous sommes rassurés que des partenaires soient prêts à nous aider. Depuis l’avènement des nouvelles autorités, notre espoir s’est multiplié”, a-t-il déclaré.
Selon lui, les nouvelles autorités, arrivées à la tête du Sénégal début avril dernier, “ont la ferme volonté de prendre à bras le corps le problème du déminage en Casamance”.
Il assure que le gouvernement sénégalais “est prêt à prendre en charge le budget du CNAMS”, mais il lui suggère de recourir aussi à la coopération internationale.
“C’est la convention d’Ottawa qui dit aux pays riches d’aider les pays qui n’ont pas assez de moyens à avoir les moyens de déminer leur territoire”, a t-il rappelé.
Papa Maguèye Diop a fait savoir que sa structure est en train de renforcer ses agents par le biais de formations visant à relever leur niveau technique pour “mieux affiner” le travail sur le terrain.
“Nous voulons, en nous acheminant vers la ligne droite, développer des capacités nationales de déminage”, a-t-il dit, ajoutant ”être en mesure de terminer le déminage en mars 2026”.
Toutefois, il a relevé que ”c’est une question de sécurité. On ne va pas se précipiter pour terminer”.
“Nous voulons avoir des moyens et faire le travail. Maintenant, D’ici mars 2026, nous voulons avoir les moyens de faire le travail. Si les autorités nous donnent des moyens, on a le matériel qu’il faut, nous pourrions terminer, et on se projette sur autre chose. Mais nous n’allons pas bâcler le travail”, a insisté l’ambassadeur Papa Maguèye Diop.
VENTE AUX ENCHÈRES DE VÉHICULES, LA DOUANE ÉVOQUE DES FAUSSAIRES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Selon la Direction Générale des Douanes, ces avis trompeurs, visant à escroquer les citoyens, ne proviennent pas de ses services. Elle insiste sur le fait que toute vente réelle se fait uniquement par les canaux officiels et en personne.
La division de la communication et des relations publiques de la Direction Générale des Douanes (DGD) indique, ce mercredi, dans un communiqué rendu public, que les avis de vente aux enchères de véhicules publiés sur réseaux sociaux n’émanent pas de ses services.
« Suite aux avis de vente aux enchères de véhicules attribués à la Douane et publiés d’une manière récurrente sur les réseaux sociaux, la Direction générale des Douanes informe le public que lesdits avis sont faux et n’émanent pas de ses services. Ce sont des faussaires qui sont derrière ces publications aux fins d’arnaquer d’honnêtes citoyens du pays », précise le document.
Publications aux fins d’arnaquer d’honnêtes citoyens du pays
La douane informe par ailleurs qu’une procédure est d’ailleurs en cours avec « les services compétents en matière de cybercriminalité pour démasquer ces malfrats et les traduire devant la justice ».
En outre, souligne la DGD, une vente aux enchères publiques en douane ne se fait jamais par WhatsApp ou en ligne ou par n’importe quel autre moyen de paiement électronique.
« Il n’y a ni intermédiaire, ni courtier, ni inscription préalable et surtout aucun rond à donner ou envoyer à qui que ce soit. Il n’y pas de plate-forme pour les ventes aux enchères. Les avis sont diffusés via les radios, la presse écrite et affichés devant les locaux de la structure qui organise (Bureau, Subdivision…) ou à l’entrée du siège de la DGD », insiste-t-elle.
Le DG des Douanes "ne signe jamais une vente aux enchères"
La même source renseigne que :« pour participer à une vente aux enchères, il suffit d’une présence physique le jour de la vente au lieu indiqué et l’offre la plus avantageuse sera retenue pour l’acquisition du matériel ».
« Le paiement se fait après validation de l’offre. Dès que vous voyez un avis sur une page Facebook ou WhatsApp ou un quelconque média social, sachez que c’est une arnaque et veuillez vérifier tout au moins l’information. Pour savoir que c’est une arnaque c’est simple. Demandez à visiter le dépôt pour voir la marchandise (véhicules si ce sont des véhicules qui sont dans l’avis) car c’est permis par les textes qui encadrent la vente. Et pour visiter, il n’y a aucun franc à payer ni par transfert ni sur place », souligne le communiqué, précisant que le DG des Douanes « ne signe jamais une vente aux enchères ».
« C’est du ressort des autres démembrements de l’Administration des Douanes. Informez-vous et renseignez-vous auprès des unités ou services des Douanes. Prenez 30 secondes de votre temps pour vous informer et éviter ainsi de vous faire arnaquer », préconise la Douane.
LE DG DE L’APIX RELÈVE LES MANQUEMENTS DES ENTREPRISES DE LA ZES DE SANDIARA
M. Bathily a signalé d’importants écarts dans les conditions de travail et les normes environnementales, soulignant que ces critères étaient essentiels pour l’octroi des agréments.
Le directeur général de l’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), Bakary Séga Bathily, a déclaré, mercredi, avoir relevé des “manquements” dans les conditions de travail et les normes en matière d’hygiène, de sécurité et d’environnement des entreprises installées dans la zone économique spéciale (ZES) de Sandiara (ouest).
“Nous avons constaté des manquements dans les entreprises installées dans la zone économique spéciale de Sandiara, concernant les conditions de travail, d’hygiène, de sécurité et d’environnement”, a dit M. Bathily.
Il a fait part de son constat à la presse, à la fin d’une visite effectuée dans les ZES de Diass (ouest) et de Sandiara, en compagnie du directeur général des douanes, Mbaye Ndiaye.
“Nous allons continuer à vous aider”
“Ce sont des points sur lesquels nous veillerons davantage. Nous leur avons accordé (aux entreprises installées dans les ZES) des avantages. En contrepartie, elles sont tenues de se conformer à la loi”, a ajouté le directeur général de l’APIX.
Cette agence gouvernementale chargée également de la promotion des zones économiques spéciales va effectuer des “missions d’évaluation” des entreprises installées dans ces espaces industriels. “Nous allons effectuer des missions d’évaluation auprès de ces entreprises, tout en les rassurant, parce que notre vocation est aussi d’instaurer la confiance”, a assuré Bakary Séga Bathily.
“Comme l’a rappelé le directeur général des douanes, l’État du Sénégal fait beaucoup d’efforts en termes d’avantages fiscaux et douaniers. Les entreprises ne doivent pas profiter de ces avantages sans respecter la législation nationale. À l’APIX, nous veillerons sur cela”, a-t-il soutenu.
“Il y a des activités qui se développent, et des emplois ont été créés. La règlementation douanière est généralement respectée mais il y a des choses à améliorer. Tout n’est pas rose, en ce qui concerne les normes environnementales”, a réagi le directeur général des douanes.
Mbaye Ndiaye déduit de la visite des entreprises de la ZES de Sandiara que “les conditions de travail” de leurs employés “ne sont pas conformes aux normes internationales”.
“C’est bien de créer des emplois”, a-t-il dit, tout en relevant que leur impact sur l’environnement n’est pas négligeable.
“Que les travailleurs soient dans de bonnes conditions de travail, que les normes environnementales et sécuritaires soient respectées. Nous avons suffoqué là-bas ! Ce n’est pas bon d’y travailler pendant [plusieurs] heures”, s’est écrié M. Ndiaye après la visite de l’une des entreprises de la ZES de Sandiara.
Bakary Séga Bathily a eu une réaction similaire lors de la visite d’une autre entreprise. “C’est un bon projet, que nous apprécions. Nous allons continuer à vous aider. Par contre, nous avons relevé de grands écarts, concernant les conditions de travail, les normes environnementales, etc. Elles font partie des critères d’évaluation sur la base desquels nous vous avons octroyé un agrément”, a dit M. Bathily à un chef d’entreprise, en présence de ses employés.
“Nous allons vous envoyer une mission, qui sera chargée de vous assister, concernant les normes environnementales. Après cela, nous allons procéder à une évaluation”, a-t-il ajouté en s’adressant au même entrepreneur.
“Nous allons mettre en place une procédure d’évaluation de toutes les entreprises installées” dans les ZES, a insisté le directeur général de l’APIX, ajoutant : “Nous allons procéder à des évaluations, pas pour sanctionner [négativement] mais pour apporter des améliorations et permettre à ces entreprises de se développer.”
Solance Industries et Hercules Global Sarl, deux entreprises de la ZES de Sandiara, ont reçu la visite des directeurs généraux de l’APIX et des douanes.
“Diminuez vos marges afin que vos produis soient accessibles pour les Sénégalais”
Mame Cheikh Diop, le responsable administratif et directeur commercial de Solance Industries, spécialisée dans la fabrication des batteries auto et solaires, a dénoncé la “concurrence déloyale” de certains fabricants et vendeurs de batteries.
“L’administration douanière est en train de faire de son mieux pour vous aider. Vous bénéficiez d’exonérations… Mais en raison du principe de la liberté de commerce, nous ne pouvons pas bloquer les importations de batteries”, lui a répondu le directeur général des douanes.
“Diminuez vos marges afin que vos produis soient accessibles pour les Sénégalais”, a poursuivi Mbaye Ndiaye en s’adressant au directeur administratif de Solance Industries.
Selon son directeur commercial, cette entreprise emploie environ 200 personnes et écoule ses batteries dans plusieurs pays ouest-africains, dont la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Mali.
La société Hercules Global Sarl fabrique de l’huile moteur, des pneus et des emballages.
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 28 AOÛT 2024
Le Président de la République a annoncé la dissolution du HCCT et du CESE dans le cadre d'une révision constitutionnelle visant à optimiser les dépenses publiques et améliorer la gouvernance.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 28 août 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République est revenu sur l’organisation de la 130ème édition du Grand Magal de Touba et l’importance stratégique du développement maitrisé des cités religieuses. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Khalif général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou MBACKE et à la communauté mouride.
Le Chef de l’Etat a également félicité le Premier Ministre et les membres du Gouvernement, l’Administration territoriale, l’ensemble des services de l’Etat et des Forces de Défense et de Sécurité pour toutes les mesures prises en vue du bon déroulement de l’évènement malgré les fortes pluies enregistrées durant cette période d’hivernage. Il a indiqué au Premier Ministre la priorité qu’il accorde au développement des cités religieuses du Sénégal, notamment la ville de Touba, deuxième agglomération du pays en termes de population après la capitale nationale, Dakar.
Le Président de la République a rappelé au Gouvernement que Touba devra bénéficier d’un programme spécial d’aménagement et de développement urbain intégrant des volets importants relatifs à l’amélioration des réseaux d’assainissement et des systèmes d’approvisionnement en eau potable.
Par ailleurs, en prélude à la célébration prochaine du Maouloud, il a demandé au Gouvernement de mobiliser les services compétents de l’Etat ainsi que les moyens logistiques adéquats afin d’assurer une bonne organisation des commémorations de la naissance du Prophète Mouhammad (PSL) sur l’étendue du territoire national.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil avoir convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire sur un projet de loi portant révision de la Constitution. Ce texte propose la dissolution du Haut Conseil des Collectivités territoriales et du Conseil économique, social et environnemental, deux institutions de la République consacrées par l’article 6 de la Constitution. Cette proposition entre dans le cadre du raffermissement des réformes constitutionnelles, l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics et la rationalisation systématique des charges de l’Etat, différents piliers de la doctrine de transformation de la gouvernance publique voulue à travers la mise en œuvre accélérée du PROJET.
Evoquant la question du renforcement de la place de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans la dynamique du PROJET, le Président de la République a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation d’accélérer, sous la supervision du Premier Ministre et en liaison avec tous les acteurs, le processus inclusif de transformation de notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Il a signalé la nécessité d’une évaluation prospective des réformes et programmes issus des décisions des concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur d’août 2013. Il s’agit, à partir de cet exercice d’introspection, de repenser en profondeur la politique nationale d’enseignement supérieur, sur la base des résultats et performances du système éducatif national dans sa globalité.
Le Chef de l’Etat a abordé les questions liées aux enjeux, défis et besoins économiques et sociaux majeurs auxquels fait face notre Nation, ainsi que l’urgence de professionnaliser les formations afin d’adapter notre système d’enseignement supérieur au monde de l’emploi.
Ainsi, a-t-il demandé au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’engager sans délai avec les ministères et acteurs concernés, l’élaboration consensuelle et consolidée d’une stratégie nationale de développement de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, en intégrant fondamentalement la montée en puissance du Numérique et de l’Intelligence artificielle. Il a souligné la nécessité d’actualiser la loi n° 2015-02 du 06 janvier 2015 relative aux Universités publiques du Sénégal afin d’asseoir une gouvernance universitaire au niveau des standards internationaux.
A cet effet, le Président de la République a demandé au Gouvernement de réfléchir sur un modèle économique pour les universités publiques et pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation en général. Dans cet esprit de transformation, il a souligné l’impératif d’une optimisation des dépenses en veillant à la cohérence de la carte universitaire, avec un accent particulier sur les curricula, les infrastructures, les équipements, les enseignants, les étudiants, les personnels administratif, technique et de service. A cet égard, il a indiqué la nécessité de renforcer les missions et les moyens d’action de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur (ANAQ-Sup), entité qui doit mieux superviser les formations et les diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur notamment privés.
Dans le même élan, le Chef de l’Etat a insisté sur l’urgence d’un Plan maitrisé de recrutement d’enseignants dans le supérieur en assurant l’amélioration continue du taux d’encadrement des étudiants ainsi que la gestion juste du cas préoccupant des vacataires en service dans les universités et établissements d’enseignement supérieur publics. Enfin, il a demandé au Gouvernement de mieux développer et valoriser la recherche et l’innovation dans les Universités.
Revenant sur le lancement historique réussi du premier satellite du Sénégal
GAINDESAT 1A le 16 août 2024, aux Etats-Unis, le Président de la République a adressé ses vives félicitations au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et à l’ensemble de l’équipe du projet pour le travail exceptionnel accompli et l’engagement collectif exemplaire qui ont permis cette innovation majeure dans la politique spatiale du Sénégal. Il a demandé au Ministre en charge de la Recherche et de l’Innovation de maintenir le cap des investissements pour consolider les performances réalisées dans le développement du spatial, en mobilisant davantage l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (ASES) et toute l’expertise nationale autour des impacts de ce projet majeur qui intègre notre doctrine endogène d’un Sénégal souverain.
Face à l’accélération inquiétante du phénomène de l’érosion côtière dans plusieurs localités du Sénégal, le Chef de l’Etat a indiqué que malgré les actions menées, elles restent insuffisantes pour accroître durablement la résilience devant les risques et menaces qui s’accentuent. Dès lors, il a invité le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à présenter en Conseil des ministres et à vulgariser la nouvelle Stratégie nationale de Prévention et de lutte contre l’érosion côtière. Cette stratégie incitative et prospective doit être assortie d’un plan d’action d’urgence global et de plans spécifiques ciblés pour les zones les plus menacées. Il convient, d’ores et déjà, d’envisager dans les zones à risques, le relogement adéquat des populations sinistrées ou fortement exposées.
Abordant son agenda diplomatique, le Président de la République a informé qu’il effectuera une visite d’Etat en République populaire de Chine, les 03 et 04 septembre 2024, en prélude au 4ème sommet du Forum de coopération sino-africain, les 05 et 06 septembre 2024.
Dans sa communication, le Premier Ministre, tout en relevant les efforts continus déployés par le Gouvernement pour la sécurisation des populations, a jugé utile d’assurer le renforcement du dispositif, face aux actes de délinquance constatés au cours des dernières semaines.
Le Premier Ministre a ensuite invité les Ministres et Secrétaires d’Etat à assurer le suivi étroit de l’exécution des plans sectoriels du second semestre 2024 de leurs départements ministériels respectifs, à l’aune des directives présidentielles, des orientations ressorties des rencontres interministérielles ainsi que des préoccupations des populations et des acteurs économiques.
Revenant sur les décisions et mesures ressorties des réunions, comités et Conseils interministériels organisés depuis la mise en place du Gouvernement, le Premier Ministre a engagé les Ministres à rendre compte de leur prise en charge satisfaisante.
Par ailleurs, le Premier Ministre a fait part au Conseil qu’il a procédé à l’installation, respectivement les 16 et 19 août 2024, du Comité de Commémoration du 80ème anniversaire du Massacre de Tirailleurs sénégalais à Thiaroye en 1944 par les troupes coloniales françaises et de la Commission d’examen des contrats conclus dans les domaines stratégiques au cours des dernières années.
Enfin, le Premier Ministre a informé le Conseil de la poursuite de la matérialisation de la directive présidentielle sur la rationalisation des dépenses publiques, par une lettre circulaire portant sur la réglementation de l’usage des consommables informatiques et des appareils électroniques dans les bâtiments administratifs. Cette mesure, combinée à la suppression du budget 2024 de tout programme jugé non essentiel et aux initiatives en cours ou projetées généreront des économies substantielles à réorienter vers des dépenses plus stratégiques. Ces actions portent notamment sur la récupération des biens soustraits du patrimoine bâti de l’Etat et du parc automobile, le déploiement de l’énergie solaire au niveau des édifices administratifs et techniques, le polissage de la masse salariale, la rationalisation des subventions et missions à l’étranger des agents de l’Etat, la dissolution d’institutions non essentielles et le projet de mise en place d’un dispositif de centralisation des achats de matériels et mobiliers de l’Administration.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
* Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait la situation hebdomadaire de la gestion des inondations.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
* Monsieur Sékou Oumar SAGNA, Administrateur civil, matricule de solde n°642 560/I, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, en remplacement de Monsieur Ousmane Diégue Diame FAYE, appelé à d’autres fonctions.
* Monsieur André Almamy Fodé Fossar SOUANE, Commissaire aux enquêtes économiques principal, matricule de solde n°610 931/B, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de l’Industrie et du Commerce.
Le Ministre de la Formation professionnelle,
Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE
UN SENTIMENT DE PEUR S’INSTALLE CHEZ DES SÉNÉGALAIS APRÈS UNE SÉRIE DE MEURTRES
L’annonce du double meurtre à Pikine Technopole a plongé les populations dans une peur grandissante. Les inquiétudes des parents et l'insécurité persistante dans le pays suscitent des appels pressants à l'action des autorités.
L’annonce du double meurtre survenu la semaine derrière à Pikine Technopole continue de traumatiser la conscience des sénégalais. Un fait qui n’est certes pas nouveau mais installe une peur profonde chez les parents qui, à longueur de journée, sont obligés de quitter leurs domiciles pour se rendre au travail.
Ce sentiment de peur qui se reflète sur les visages des populations témoigne de la gravité d’une situation d’insécurité totale dans le pays depuis des années et dont sont victimes les sénégalais.
Retrouvés dans le jardin de la place de l’indépendance, des jeunes dames, l’air pensif et inquiet, expriment leur sentiment de peur par rapport aux agressions dans les rues mais sont plus effrayés par le sort de leurs enfants dont la garde, à la maison, est souvent confiée à des filles de ménage.
Assise sur un banc un peu isolé par rapport aux autres, le regard orienté vers le ciel les mains croisées et tenant bien au sac à main, Maimouna Ndiaye qui habite à Yarakh dit être très inquiète par rapport à ce qui se passe actuellement au Sénégal. La trentenaire vêtu des couleurs violet et blanc ajoute que « ce matin même au moment d’aller au travail, j’avais tellement peur de laisser mes enfants à la maison. En cours de route aussi, je n’arrêtais pas de regarder derrière moi par peur d’être agressé. C’est maintenant l’insécurité totale qui règne dans tout le pays que tu sois à la maison ou en dehors. »
Alpha Omar Diallo, guinéen résidant à Dakar, déplore le manque de sécurité noté ces dernières années au Sénégal. « On dirait que nous avons plus le droit de se promener librement dans les rues de Dakar à cause des agresseurs et c’est dommage parce que cela impacte le peuple. » Le jeune homme de poursuivre pour dire que « maintenant, tout le monde a peur de sortir alors qu’auparavant, on pouvait rester dehors jusqu’à 22 heures. Mais ces temps-ci, personne n’ose le faire parce qu’il n’y a plus de sécurité dans les rues et même les téléphones, on ne peut plus les manipulés dehors à cause des scooters. »
« Les agressions et les meurtres sont très fréquents ces derniers jours. Depuis que j’ai entendu l’assassinat de Aziz Dabala et de son neveu, je ne peux plus m’empêcher à penser à cela surtout les matins lors que je dois sortir de la maison et laisser derrière moi mes enfants. Je les regarde comme si je ne les reverrai plus jamais et c’est très grave », a renchéri Ndeye Maguette Sène habitant à Yoff.
La jeune dame, agent municipal à la mairie de Dakar, condamne de surcroit l’impunité au Sénégal. Pour elle, la loi portant application de la peine de mort devrait être restaurée au Sénégal afin que les faiseurs de mal puissent être punis à la hauteur de leurs actes.
C’est désormais la psychose qui s’installe chez pas mal de sénégalais qui ne cessent d’interpeler les autorités étatiques qui sont les garants de la sécurité du pays, à prendre leurs responsabilités face à ce fléau. « La responsabilité de l’État, c’est de restaurer la peine de mort parce qu’il y a beaucoup d’impunité au Sénégal», soutient-elle.