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17 novembre 2024
DIOMAYE FAYE DÉCIDE DE DISSOUDRE LE CESE ET LE HCCT
Cette décision du président concrétise une promesse de campagne, mais elle pose un défi politique majeur. L'Assemblée nationale, où le pouvoir est minoritaire, sera-t-elle prête à voter cette réforme constitutionnelle ?
Deux grandes institutions de la République à savoir le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le Haut Conseil des Collectivités |territoriales (HCCT) vont disparaître sou peu. Leur mise à mort a été décidée hier par le président de la République Bassirou Diomaye Faye qui a convoqué une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour l’examen d’un projet de loi de modification de la Constitution aux fins de leur dissolution. Ainsi Abdoulaye Daouda Diallo et Aminata Mbengue Ndiaye, dernières figures de proue du régime de Macky Sall encore aux affaires, passent à la trappe en même temps que les membres des institutions qu’ils dirigent. Toute la question est de savoir si le président de la République obtiendra une majorité qualifiée dans l’hémicycle pour faire adopter la modification de la Constitution dans le sens voulu.
Dans le « Projet », c’est-à-dire le programme de Pastef, la suppression des institutions dites budgétivores comme le CESE et le HCCT figurait comme « Solutions » dans la vision du duo Diomaye/Sonko. L’Assemblée nationale, elle, devait faire l’objet d’une réforme majeure. Après avoir dissous la Commission nationale de dialogue des territoires la semaine dernière, le président de la République a surpris hier en annonçant à travers ses services de communication qu’il a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire le jeudi 29 août 2024 pour l’examen d’un projet de loi portant modification de la Constitution. « La modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE) » indique le ministre-conseiller, porte-parole de la Présidence, Ousseynou Ly dans un communiqué de presse. Ainsi dans au plus tard quinze jours, durée que ne doit pas dépasser une session extraordinaire en conformité avec l’art 63 de l’Assemblée nationale, deux institutions décriées par une bonne partie de l’opinion comme étant budgétivores et inutiles, et donc la suppression était réclamée à cor et à cris par les militants de Pastef en particulier mais pas seulement, vont passer à la trappe. Les budgets cumulés de ces deux institutions font près de 15 milliards de frs. De l’argent dépensé pour caser des alliés politiques, des copains et des coquines. A travers diverses tribunes lorsqu’elles étaient dans l’opposition, les actuels tenants du pouvoir n’ont eu de cesse de dénoncer le caractère budgétivore et inutile de ces institutions. D’ailleurs, pour beaucoup de Sénégalais, ces dites institutions devaient être dissoutes dès l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités. Une dissolution qui n’a pas été possible au vu de certaines contraintes politiques majeures. Dont le rapport des forces à l’Assemblée nationale. Or la majorité présidentielle est minoritaire au sein de cette dernière institution. L’Exécutif y dispose théoriquement de 81 députés contre 82 députés pour l’opposition. En réalité, d’ailleurs, le bloc compact que formait la coalition Yewwi Askan Wi (YEW) a volé en éclats, Pastef et Takhawu Senegal faisant désormais bande de même que le groupe Wallu, formé essentiellement du Pds. En face, le groupe Benno Bokk Yaakar, regroupant les députés de l’ancien régime, est demeuré soudé même s’il n’est pas exclu que, contre espèces sonnantes et trébuchantes, beaucoup de ses membres votent le projet de loi de modification de la Constitution !
En effet, c’est seulement à travers la modification du Titre 6 de la Constitution 2001 modifiée en janvier 2022 de la Loi 66 bis intitulée du Haut Conseil des collectivités territoriales et du Titre 7 de la Loi 87-1 sur le CESE, prérogative absolue dévolue à l’Assemblée nationale que le président de la République peut dissoudre ces deux institutions. Encore une fois, toute la question sera de savoir si le président Diomaye Faye pourra obtenir suffisamment de votes pour faire passer son projet de loi. Il pourra sans doute compter sur la dynamique de compromis qui avait permis récemment aux députés de la majorité et à ceux de l’opposition de parvenir à un consensus ayant permis l’élaboration puis le vote d’un nouveau Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. De toutes les façons, un rejet du projet de loi du président Diomaye Faye lui donnerait toute la latitude de dissoudre l’Assemblée nationale qui bouclera le 12 septembre ses deux années d’existence. Dans ce dernier cas, la seule crainte c’est que le HCCT et le CESE vont continuer à exister jusqu’à la mise en place de la prochaine législature. Or, visiblement, pressés par la base de Pastef et par l’opinion d’une manière générale qui font pression pour que ces deux institutions soient dissoutes, le président de la République et son Premier ministre ne peuvent plus attendre !
LE SUDES/ESR GRONDE
La section enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) ‘’exhorte vivement les autorités compétentes à […] rétablir l’ordre et le respect des textes’’
Dakar, 26 août (APS) – La section enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) ‘’exhorte vivement les autorités compétentes à […] rétablir l’ordre et le respect des textes’’, après la nomination du recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar, Ahmadou Aly Mbaye, pour un nouveau mandat.
Dans un communiqué parvenu à l’APS, le SUDES/ESR se prononce sur le mandat du recteur de l’UCAD.
‘’Comment comprendre la reconduction tacite du recteur […] pour un autre mandat de trois ans, durée qui n’est nulle part mentionnée dans les textes en vigueur ?’’ s’interroge le syndicat.
Le bureau national du SUDES/ESR tient à souligner que ‘’les textes qui régissent notre système universitaire ne sont pas des options soumises à l’interprétation individuelle mais des règles claires et impératives, qui garantissent la transparence, l’équité et la légitimité des mandats’’.
Le syndicat, en guise de soutien à ses militants qui enseignent à l’UCAD, ‘’exige le respect strict du cadre réglementaire en matière de renouvellement du mandat du recteur, afin de préserver l’intégrité de [cette] institution’’ universitaire.
Le SUDES argue que ‘’toutes les autres universités publiques sénégalaises, dont les recteurs ont été nommés dans les mêmes conditions que celui de l’UCAD, se sont conformées aux textes en vigueur’’.
Des appels à candidatures ont été lancés en 2023 en vue de la désignation des recteurs des universités Iba-Der-Thiam de Thiès (ouest), Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), Alioune-Diop de Bambey (centre), et, récemment, cette année, pour les universités Assane-Seck de Ziguinchor (sud) et Elhadj-Ibrahima-Niass de Kaolack (centre).
C’est valable aussi pour l’université numérique Cheikh-Hamidou-Kane, selon la section enseignement supérieur et recherche du SUDES.
Le syndicat dit être ‘’prêt à engager toutes les actions nécessaires pour soutenir la section UCAD dans cette lutte cruciale pour l’avenir de nos universités publiques’’.
L’AMBITION EST D’ALLER LE PLUS LOIN POSSIBLE
Après une entame réussie ce dimanche, marquée par un large succès devant East End Lions FC (3-0), Malick Daff a décliné l’objectif et le rêve d’offrir au football sénégalais le trophée continental et de réaliser ce qu’aucun club sénégalais n’a fait en Afr
Après une belle entame en Coupe CAF, le Jaraaf s’est projeté vers le deuxième tour préliminaire de la Coupe de la Confédération Africaine de football (CAF) qui l’opposera au RC Abidjan. Au lendemain de l’élimination prématurée de Teungueth Fc en Ligue africaine des champions, le football sénégalais mise sur les « Vert Blanc» pour intégrer la phase de poules. S’exprimant sur son futur adversaire, Malick Daff a également affiché cette ambition d’aller le plus loin possible. Ce, à l’image de la Jeanne d’Arc, seule formation sénégalaise à disputer jusqu’ici une finale de compétition interclub en 1998.
Le Jaraaf ambitionne d’aller d’aller le plus loin possible en Coupe de la Caf. Après une entame réussie ce dimanche, marquée par un large succès devant les Sierra Leonais de East End Lions FC (3-0), l’entraineur «Vert et Blanc » Malick Daff a décliné l’objectif et le rêve d’offrir au football sénégalais le trophée continental et de réaliser ce qu’aucun club sénégalais n’a fait en Afrique. «L’ambition est de gagner et d’aller le plus loin possible. Je pense que tout entraîneur rêve de gagner dans une compétition. Pour une première même au moins, c’est important pour le football local sénégalais. Je pense que c’est mon ambition majeure. Comme on dit, il faut avoir de l’humilité et apporter les correctifs tout en sachant que nous ne décrèterons jamais une victoire finale. On va préparer les matchs les uns après les autres pour essayer d’avancer. Je pense que c’est le plus important. C’est moi qui avais qualifié l’équipe en 2021. Après, je suis parti en équipe nationale U20 pour gagner le trophée de l’UFOA. Ensuite, j’ai laissé l’équipe nationale pour rejoindre le Jaraaf. Parce que J’ai des ambitions personnelles. C’est le foot local. Parce qu’après la Jeanne d’Arc, aucune équipe n’avait intégré la phase de poules. Il n’y a que la Jeanne d’Arc qui était finaliste (en Coupe CAF en 1998). Le Jaraaf a été quart-de finaliste (en 2021) », a-t-il déclaré.
« LE SENEGAL RESTE LE SENEGAL. NOUS SOMMES UN PAYS DE FOOTBALL »
Revenant sur son futur adversaire, le coach des «Vert et Blanc» reste confiant mais compte l’aborder avec beaucoup d’humilité. «La dernière fois, j’ai gagné San Pedro (Côte d’Ivoire) à domicile. Ensuite, nous sommes qualifiés. Attention, j’ai beaucoup d’humilité. Je ne parle pas de l’adversaire. Connaissant l’adversaire, chez les Ivoiriens, c’est un football qui se développe. C’est normal. Après la victoire de la Coupe d’Afrique des Nations, édition 2023. Il y a une mobilisation. Les gens sont en confiance. Le football marche. Le Sénégal reste le Sénégal. Nous sommes un pays de football », a-t-il soutenu.
« RETOURNER AU BOULOT »
Dans cet élan, il a souligné la nécessité d'apporter des améliorations pour le prochain tour. «Comme on dit, humilité, travail et apporter les correctifs. On ne décrète jamais une victoire. En tout cas, les adversaires ont les mêmes niveaux. Il n’y a pas de différence. Ce qui est important, c’est de retourner au boulot après cette victoire. Dès demain, nous allons continuer le travail pour préparer le match. Nous avons deux matchs amicaux avant ces deux rencontres. C’est insuffisant. Mais, Dieu a fait qu’on a bien géré, malgré ces difficultés. Le travail continue », indique-t-il, avant d’ajouter : « On a fait dix jours avec un stage fermé. Deux matchs amicaux, c’est peu. Mais, c’est comme ça. Parce qu’on a une saison très longue. Donc, il faut essayer de faire progresser l’équipe. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs aussi. Tout cela, ce n’est pas évident. Comme on dit, l’humilité et le travail, c’est la clé de la réussite. Pour moi, le match contre East End Lions FC est derrière nous. Celui qui est devant nous, on va se focaliser sur ça et continuer le travail ». Pour le second tour, le Jaraaf, on le rappelle, effectuera le déplacement à Abidjan (entre le 13 et 15 septembre, avant de recevoir au stade Lat Dior de Thiès (20- 22 septembre 2024).
LE GRAND DEFI POUR LE CNLS
La prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant demeure ”le plus grand défi” auquel le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) se trouve confronté
Dakar, 26 août (APS) – La prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant demeure ”le plus grand défi” auquel le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) se trouve confronté, a soutenu, lundi, à Dakar, sa secrétaire exécutive, docteur Safiétou Thiam.
“Le plus grand défi pour nous, en ce qui concerne l’infection du Vih/Sida, c’est la transmission mère-enfant”, a-t-elle déclaré.
Safiétou Thiam prenait part à un atelier de partage sur “la problématique du VIH au Sénégal : état des lieux, défis et enjeux de la lutte contre le Sida au Sénégal”, une rencontre organisée de concert avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
Selon Mme Thiam, des adultes vivant en couple viennent en consultation sans leurs enfants. “Ce qui signifie que leurs enfants ne sont pas suivis dans les structures hospitalières. Il s’agit des gaps à rattraper”, a-t-elle indiqué.
“Le dépistage chez les enfants est de 46% alors que nous sommes à 91% [sur un plan général]. C’est un défi énorme”, une question “très difficile, parce que nous pensons que les enfants vivent dans ces 91% déjà dépistés et sous traitement. Cela veut dire qu’il y a des adultes sous traitement et qui n’ont pas amené leurs enfants”, a expliqué docteur Thiam.
“Nous ne leur faisons pas de reproche, mais nous voulons comprendre”, a indiqué la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida, en évoquant le problème de l’auto-stigmatisation qui fait que les parents ont peur d’amener leurs enfants à l’hôpital.
Safiétou Thiam note que cela signifie que “les gens continuent à cacher leur statut sérologique à leurs familles”, soulignant que les efforts de sensibilisation doivent être accentués dans ce sens, de concert avec les Personnes vivant avec le Vih (PVVIH).
“Nous travaillons avec les services de prise en charge [pour leur demander de dire aux adultes d’avoir l’habitude d’emmener leurs enfants avec eux chaque fois qu’ils viendront en consultation]”, a-t-elle renseigné.
De même, le Conseil national de lutte contre le Sida travaille avec les services pédiatriques pour que, chaque fois qu’ils seront amenés à recevoir un enfant malade, il soit “systématiquement” soumis à un test Vih pour lui donner “la chance d’être sous traitement”, a-t-elle indiqué.
“Cette approche demeure capitale”, estime docteur Thiam, en soutenant que “94% des enfants testés sont placés sous traitement. Mais malheureusement, les enfants sont testés avec un peu de retard, ce qui a des conséquences sur leur santé”, relève-t-elle.
LES ZONES RURALES DANS LE DUR
Les politiques d’autosuffisance alimentaire mises en place des décennies durant au Sénégal n’ayant jamais pu atteindre les effets escomptés, les zones rurales peinent encore à assurer leur sécurité alimentaire.
Les politiques d’autosuffisance alimentaire mises en place des décennies durant au Sénégal n’ayant jamais pu atteindre les effets escomptés, les zones rurales peinent encore à assurer leur sécurité alimentaire. Cette année, la situation s’est exacerbée avec le mois d’août qui constitue l’épicentre de la période de soudure dans notre pays, pour la simple et bonne raison que cette période se caractérise par le recours à de stratégies de survie par les populations vulnérables avant les récoltes qui interviennent généralement dans la seconde moitié du mois de septembre.
Cette année encore, la soudure est durement ressentie par les ruraux car la production agricole de l’année écoulée n’arrive pas à couvrir les besoins alimentaires de ces populations pendant près de douze mois. Niémar Sarr, conducteur de charrette, révèle : «J’ai quitté mon village pour venir m’installer à Dakar afin de mener des activités de transport pour subvenir aux besoins de la famille. Les rendements de nos exploitations ont été faibles. Tous les jours, je fais un transfert d’argent à ma famille qui est au village. Le mois d’août est une période pendant laquelle les choses sont compliquées pour nous, les habitants des zones rurales. Il n’y a pratiquement aucun grain de céréale dans les greniers car beaucoup de ménages ont épuisé leur stock de nourriture».
Selon un fonctionnaire du système des Nations Unies présent sur le terrain, « l’hivernage 2023 n’a pas permis dans certaines zones du Walo d’être inondées. Les paysans de la région du fleuve n’ont pas pu s’adonner aux activités de culture de décrue qui permettent de compléter les récoltes. Cela a aggravé les effets de cet hivernage avorté (baisse de la pluviométrie), d’ici aux premières récoltes. Les populations vivant de l’agriculture pluviale et de décrue vont être en insécurité alimentaire ». Et de préciser dans la foulée : « Il faut agir très vite, sinon on risque de tomber dans une crise alimentaire relative. Le Sénégal n’est cependant pas dans une situation de famine que l’on rencontre dans les pays où sévit la guerre ou la sécheresse ». En réalité, la production agricole n’assure pas aux producteurs une sécurité alimentaire en termes de pouvoir d’achat. Qui plus est, les vivre de soudure ne sont plus distribués dans le monde rural depuis le départ des Socialistes du pouvoir. L’avènement d’Abdoulaye Wade en 2000 avait suscité beaucoup d’espoir au sein des populations rurales. Mais tout a fini par s’émousser malgré les promesses faites aux paysans quand le «Pape du Sopi» était dans l’opposition.
Sous le magistère du Président Macky Sall, le monde rural n’a bénéficié que d’une seule distribution des vivres, lors de la crise sanitaire, en l’occurrence la Covid19 et l’octroi de bourses familiales pour abréger les souffrances des ménages démunis. « Nous sommes abandonnés à nous-même. Les récoltes n’ont pas été bonnes, durant cet hivernage 2023. Tout ce que nous gagnons ici, nous sommes obligés de le partager avec les parents au village. Il n’y a plus de ristourne et la distribution de riz pour venir en aide aux masses rurales», déplorent les ruraux rencontrés. En avril 2024, les nouvelles autorités en place ont décidé de changer de modèle en optant pour la souveraineté alimentaire en tant que concept opérant face à deux autres concepts que sont l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. L’ancien Secrétaire Exécutif du Conseil National de sécurité alimentaire (CNSA), par ailleurs Professeur de Géographie et d’Histoire, consultant en sécurité et souveraineté alimentaire et en planification, Ali Mohamed dit Séga Camara, précise : « la souveraineté alimentaire (qui peut être un moyen) ne se confond pas avec la sécurité alimentaire (qui est une fin) ni avec l’autosuffisance alimentaire. Ce dernier concept est la capacité de satisfaire tous les besoins alimentaires d’une population par la seule production nationale ».
Pour satisfaire les besoins alimentaires des populations sénégalaises, l’ancien Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire rappelle que « l’Etat est tenu de se référer aux normes internationales standards de la FAO en vigueur qui veulent qu’une personne doit consommer 185 Kg par an, soit 15, 4 Kg chaque mois en multicéréales pour s’assurer de ses apports énergétiques journaliers afin de se maintenir en vie. Une adaptation de ces normes en mono céréale, au Sénégal, permet de voir que l’individu a besoin de 70 Kg de riz au cours d’une année ; soit un ratio de 5,8 Kg par mois ». En vérité, pour satisfaire les besoins de la consommation humaine, le Sénégal doit produire près de 3millions 330 mille tonnes de céréales au minimum, si l’on base cette extrapolation sur les données de référence multicéréales citées plus haut, pour une population de l’ordre de 18 millions d’âmes. Les superficies emblavées dans le pays sont cependant loin d’être proches de cette réalité.
LE PROJET DE SUPPRESSION DU CESE ET DU HCCT A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens parus, mardi, commentent le projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE)
Dakar, 27 août (APS) – Les quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS) commentent le projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), une stratégie qui pourrait ouvrir la voie à une dissolution de l’Assemblée nationale conformément à la volonté des nouvelles autorités.
La présidence de la République a déclaré, lundi, avoir transmis au président de l’Assemblée nationale un décret portant convocation des membres de cette institution parlementaire à une session extraordinaire prévue jeudi 29 août, dans le but d’examiner un projet de loi portant suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
‘’Conformément à l’article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution’’, annonce la présidence de la République sur sa page Facebook.
Elle précise que ‘’la modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du HCCT et du CESE’’.
‘’C’est un communiqué qui prend de court beaucoup d’observateurs. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, souhaiterait dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental’’, écrit EnQuête, ajoutant que ”dans une note publiée hier par les services de communication de la présidence de la République, il est annoncé que l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire le jeudi 29 août 2024, à l’effet d’examiner un projet de loi portant modification de la Constitution’’.
Pour EnQuête, ‘’la question que tous les observateurs avertis peuvent se poser c’est pourquoi le régime qui s’obstine à refuser d’envoyer son Premier ministre devant cette législature va solliciter les députés de la même législature pour la mise en œuvre d’une partie de sa politique qui, de surcroît, les impacte directement ? La question est d’autant plus légitime que jusque-là, il n’a été signalé une quelconque discussion ou même une consultation avec la majorité parlementaire actuelle sur cette volonté de dissoudre ces institutions mises en place par leur mentor Macky Sall’’.
”Dans tous les cas, écrit le journal, ce projet constitue un véritable piège pour l’Alliance pour la République et ses alliés. Refuser de le voter pourrait non seulement donner un motif légitime au régime de procéder à la dissolution de l’Assemblée nationale, mais aussi de donner un argument de campagne. Ils pourront avancer le besoin d’avoir une majorité pour dérouler leur politique et que sans majorité, il leur serait presque impossible de mettre en œuvre leur programme’’.
Selon L’As, ‘’Bassirou Diomaye Faye piège Benno Bokk Yaakaar’’. ‘’Pris de court par la décision du président de la République, BBY a convoqué ses députés aujourd’hui à 17 h pour voir la stratégie à adopter : il s’agit de définir sa stratégie face à ce piège tendu par Diomaye Faye. S’ils refusent de voter la loi, ils donnent non seulement un argument de campagne à Sonko et Cie, mais ils donnent également à l’occasion à Diomaye de dissoudre l’Assemblée à partir de ce mois de septembre conformément à la loi’’.
‘’Tout donc dépendra de la position de Bby. Si la coalition de l’opposition rejette la loi, le président Diomaye Faye va dissoudre l’Assemblée de facto et convoquer le collège électoral dans les 60 jours minimum et 90 jours maximum. Il disposera ainsi d’un bon argument de campagne. Quoi qu’il en soit, les jours des trois institutions (Cese, Hcct et Assemblée) sont comptés. Reste à savoir si les partisans de la rupture systémique feront comme leurs prédécesseurs en faisant renaitre le Sénat des cendres des défuntes Cese et Hcct pour caser une clientèle politique ou s’ils vont se conformer à la rupture et fonctionne sans d’autres institutions budgétivores’’, dit L’As.
Selon Le Quotidien, ‘’le projet était jusqu’ici mis en stand-by. Et apparemment l’opportunité s’est présentée au chef de l’Etat de dissoudre les deux institutions de la République que sont le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese)’’.
‘’Maintenant, il reste à savoir si le projet de loi que le gouvernement dépose sur la table du président de l’Assemblée nationale emportera l’adhésion de la majorité des parlementaires. Celle-ci qui d’ailleurs se réclame du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), devenu la nouvelle opposition au niveau de Place Soweto’’, souligne le journal du Groupe Avenir Communication.
La publication ajoute : ‘’Le Président Diomaye Faye ne cherche-t-il pas le prétexte idéal pour dissoudre l’Assemblée nationale, en cas de vote ou de rejet du projet de loi en question ? En tout cas, voté ou pas, ce projet de loi visant à mettre fin à l’existence du Hcct et du Cese, ce serait la voie clairement ouverte pour mettre un terme au mandat des députés de la XIVème Législature, élus 31 juillet 2022 et installés le 12 septembre de la même année. Ainsi, le régime né au soir du 24 mars dernier tiendrait son projet politique de bâtir de nouvelles institutions qui entrent en adéquation avec les idéaux que ses partisans professent et défendent partout ou pour ne pas dire mot, conformes au +Projet+’’.
Sud Quotidien rappelle que ‘’dans leur programme de campagne pour la présidentielle du 24 mars 2024, les nouvelles autorités avaient promis, une fois élues, la dissolution de certaines institutions jugées budgétivores pour rationaliser les dépenses de l’Etat’’.
Selon le journal, ‘’la machine semble en marche. Par décret n°2024- 1590, en date du 7 août 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, avait déjà dissout la Commission nationale de dialogue des territoires (CNDT) dont les ressources, biens et meubles etc. étaient transférés au Secrétariat général de la Présidence de la République’’.
Le quotidien L’Info note que ‘’la volonté des nouvelles autorités de dissoudre l’Assemblée nationale et d’aller à de nouvelles législatives, pour avoir une majorité confortable, ne soufre d’aucun doute’’.
”Sauf qu’au rythme actuel, souligne la publication, ça risque de prendre du temps. Or, c’est tout ce qui est défavorable au président Faye et son régime. Plus il prend son temps, au lieu de surfer sur la vague de son écrasante victoire à la présidentielle, plus il prendra le risque de perdre de plus en plus d’électeurs, les déçus et frustrés des premiers actes de sa gouvernance; mais plus encore, il donnera à l’opposition le temps de refaire ses forces et ses stratégies’’.
LES ACTIONS DE SURVEILLANCE SE MULTIPLIENT
Après la déclaration de cas de variole du Singe en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, le Sénégal renforce la surveillance sur tout le territoire national terrestre, aérien et maritime. Les stratégies de surveillance ont été mis à jour .
Après la déclaration de cas de variole du Singe en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, le Sénégal renforce la surveillance sur tout le territoire national terrestre, aérien et maritime. Les stratégies de surveillance ont été mis à jour et renforcés.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement déclaré la variole du singe comme une urgence de santé publique mondiale depuis le 14 août dernier. Une situation qui survient après la flambée des cas dans certains pays de l’Afrique comme en RDC qui concentre 96% des cas et 97% des décès à l'échelle du continent selon l’Oms. Et de demander à tous les pays de l’Oms de renforcer les mesures de surveillance épidémiologique en fonction de l’évolution de cette maladie. Au Sénégal, les services du ministère de la Santé et de l’action sociale ont réactivité toutes les dispositions de surveillance existantes sur le territoire national, terrestre, aérien et maritime pour faire face à l’épidémie. Les autorités malgré le non-enregistrement de cas depuis cette annonce renforcent les visites et les réunions afin d’harmoniser les actions. Et c’est dans ce cadre qu’entrent les visites d’évaluation des dispositifs de surveillance sanitaire contre la variole du singe (Mpox) aux points d’entrée stratégiques dont l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et le Port autonome de Dakar (PAD) par le directeur général de la santé publique, Dr Ousmane Cissé, la semaine dernière. Dans le cadre du personnel soignant, une mise à niveau est faite pour la reconnaissance des maladies afin de faciliter la prise en charge. Une démarche qui a conduit à une déclaration d’une dizaine de cas suspects, revenus après analyses négatives selon toujours les services du ministère de la Santé et de l’action sociale.
LE SENEGAL, UN CHAMPION DANS LA GESTION DES EPIDEMIES
Le Sénégal a montré à plusieurs reprises sa capacité à faire face aux épidémies déclarées dans le pays. Son système d’alerte a été testé lors de la pandémie de l’Ébola où le Sénégal avait enregistré un cas, puis pendant la Covid 19. Aujourd’hui, ces mêmes stratégies sont adoptées avec un accent particulier sur la surveillance. Cependant, la communication ne suit pas. Aujourd’hui, ils sont nombreux, les Sénégalais qui ne connaissent pas ladite maladie et comment s’y prendre ou qui ignorent l’existance de cette épidémie et les mesures prises par le gouvernement sénégalais pour faire face. Même si Dr Cissé s’est déclaré satisfait du niveau d’opérationnalité des unités de coordination lors de ses visites, la population demeure partiellement ignorante de ces mesures.
LA VARIOLE DU SINGE, UNE ZOONOSE DE PLUS
Selon l’Institut Pasteur, la maladie causée par ce virus porte le même nom, Mpox (anciennement appelée variole de singe ou monkeypox), et se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible, à savoir le nombre de morts sur le nombre de personnes atteintes. L’infection virale peut ainsi se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de Mpox. Dans les milieux où le virus de la Mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux.
MANIFESTATIONS
Selon l’Oms, la Mpox peut se manifester par divers signes et symptômes. Alors que certaines personnes présentent des symptômes relativement peu sévères, d’autres sujets peuvent être atteints d’une forme plus grave de la maladie et devoir être prises en charge dans un établissement de santé. La Mpox se manifeste habituellement par une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines. Cette éruption peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’une asthénie et d’adénopathies à savoir une hypertrophie des ganglions lymphatiques. L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent également siéger sur la bouche, la gorge, l’anus, le rectum, le vagin ou les yeux. Il peut y avoir une à plusieurs milliers de lésions. Certaines personnes présentent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner.
TRAITEMENTS
Selon les acteurs de la riposte au Mpox, en cas d’infection à ce virus, l’isolement de la personne malade est obligatoire, l’application des gestes barrières et le traitement pour soulager les symptômes sont indispensables. Les médicaments antiviraux et les immunoglobulines sont prescrits par les professionnels de santé pour les personnes les plus fragiles. Les personnes atteintes d’une forme grave de la variole peuvent nécessiter une hospitalisation, des soins de soutien et des médicaments antiviraux pour réduire la gravité des lésions et raccourcir le délai de guérison, précise l’OMS.
UNE PATROUILLE MIXTE CONTRE L’EMIGRATION IRREGULIERE
Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez est confronté en cette rentrée à une hausse spectaculaire des arrivées de migrants clandestins, principalement dans l'archipel des Canaries qui se sent abandonné par Madrid et l'Europe.
Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez est confronté en cette rentrée à une hausse spectaculaire des arrivées de migrants clandestins, principalement dans l'archipel des Canaries qui se sent abandonné par Madrid et l'Europe.
Pas un jour ne passe sans que les services de secours ne signalent l'arrivée d'une embarcation de fortune transportant des dizaines de migrants africains dans l'une des îles des Canaries, situées au large des côtes nord-ouest du continent africain.
A tel point que M. Sánchez a décidé d'effectuer de mardi à jeudi une tournée dans trois pays concernés au premier chef: la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal.
On ne connaît pas encore la nature et le montant de l'aide qu'il compte offrir à ces pays - notamment la Mauritanie, où il s'était déjà rendu en février et qui serait le principal point de départ des migrants - pour les inciter à tout faire afin d'empêcher ces départs.
Le président du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo, qui a rencontré vendredi M. Sánchez, a estimé qu'il y avait "plus de 150.000 réfugiés" prêts à prendre la mer pour se rendre vers son archipel depuis la Mauritanie.
Il a surtout exhorté l'UE à prendre ses responsabilités, "afin que les Canaries n'aient pas à supporter seule toute la pression migratoire de l'Europe", parce que ces migrants "arrivent en Europe, en Espagne, et pas seulement aux Canaries".
De fait, les Canaries, et plus généralement l'Espagne, ne sont souvent qu'une étape sur la voie d'autres pays européens, au premier rang desquels la France.
- Migrants mineurs -
Les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur sont éloquents. Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22.304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9.864 pour la même période de l'an dernier, soit une augmentation de 126%. Pour l'ensemble de l'Espagne, la hausse est de 66,2% (de 18.745 à 31.155).
De plus, cette tendance à la hausse est appelée à s'accentuer d'ici à la fin de l'année, en raison de l'amélioration attendue des conditions de navigation dans cette zone de l'Atlantique.
Le chiffre record de 39.910 arrivées enregistré l'an dernier pourrait donc être pulvérisé, confirmant que cette route de l'Atlantique vers les Canaries est devenue la voie d'accès principale des migrants vers l'Espagne, malgré son extrême dangerosité, qui provoque chaque année la mort de milliers d'entre eux.
Mais les Canaries ne sont pas la seule région du sud de d'Espagne affectée par ce phénomène. La petite ville de Ceuta, une enclave espagnole sur la côte nord du Maroc, enregistre également depuis quelques semaines une forte hausse des arrivées.
Ceuta est l'une des deux seules frontières terrestres de l'UE avec le continent africain - l'autre étant à Melilla, une autre enclave espagnole plus à l'est.
Pour ces régions, le problème le plus pressant est celui des migrants mineurs arrivant seuls, connus en Espagne sous le terme de Mena (mineurs étrangers non accompagnés), leur situation ayant des implications de politique intérieure majeures.
- Abandonné -
Car si les migrants adultes relèvent de la compétence financière de l'Etat central, ceux ayant moins de 18 ans, en revanche, sont de la responsabilité exclusive des régions.
Les régions espagnoles situées en première ligne sont donc complètement débordées face à l'explosion du nombre de migrants mineurs qu'elles doivent prendre en charge.
Aux Canaries, le gouvernement régional doit actuellement subvenir aux besoins de 5.100 mineurs étrangers, alors que la capacité de ses centres d'accueil n'est que de 2.000 personnes. La situation est similaire à Ceuta.
Pour résoudre ce problème, le gouvernement de Pedro Sánchez a essayé de faire voter en juillet par le Parlement une modification de la loi sur l'immigration, afin de donner au gouvernement central le droit de répartir les mineurs étrangers entre toutes les régions du pays.
Mais le Parti populaire (droite), Vox (extrême-droite) et le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, qui prônent un durcissement de la politique contre l'immigration clandestine, ont empêché toute discussion du texte de loi.
Pour l'heure, le gouvernement des Canaries est donc livré à lui-même et se sent abandonné.
Vendredi, M. Clavijo a simplement obtenu de M. Sánchez la reconduction cette année d'une aide de l'Etat de 50 millions d'euros, égale à celle reçue en 2022 et 2023, mais loin des 150 millions d'euros qu'il dit avoir dépensés depuis le début de l'année.
SÉDHIOU, LA GRANDE OUBLIÉE
La région croule sous les fausses promesses et les chantiers inachevés. Deux Conseils des ministres délocalisés avaient pourtant suscité l'espoir, mais la réalité est amère : infrastructures fantômes, scandale financier, population laissée pour compte
Les deux sessions du Conseil des ministres délocalisés à Sédhiou sous Macky Sall ont dégagé et engagé les services publics à réaliser des infrastructures susceptibles d’assouvir la forte demande sociale. Certains chantiers ont démarré et d’autres, plus nombreux, n’ont jamais connu de début de mise en œuvre. Plus grave, un scandale financier vient d’être révélé par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture faisant état des décaissements faramineux comparés à un taux modique de réalisation pour le stade régional et aucune pour le Centre culturel régional. Inquiets et interloqués par ces faits gravissimes, populations et société civile de Sédhiou exigent la lumière sur ces chantiers et interpellent le président Bassirou Diomaye Faye et son équipe.
A l’issue des deux Conseils des ministres décentralisés à Sédhiou, en 2015 et 2023, plusieurs mesures ont été prises sous la forme d’un Plan d’urgence en faveur du développement de la région. Mais à ce jour, l’immense majorité des chantiers sont à l’arrêt et d’autres n’ont jamais connu un début de réalisation. Suffisant pour susciter l’inquiétude et l’indignation des populations. La société civile alerte et suggère aux nouveaux tenants du pouvoir la relance des chantiers. Mamadou Lamine Sadio, le secrétaire exécutif régional de la Plateforme des acteurs non-étatique de la région relève qu’«il y a beaucoup de chantiers qui sont à l’arrêt notamment la sphère administrative devant abriter la gouvernance et le reste des services pour la plupart sous location. Il y a aussi le désenclavement avec la construction de la boucle du Boudié, le pont sur Témento, l’Espace numérique ouvert (ENO), l’Inspection d’académie (IA), les salles de classe, les infrastructures de jeunesse et de femme. Vraiment tout est urgent ici», dit-il.
L’éducation en attente d’une perche pour relever la courbe
Le chantier de l’Inspection d’académie étant aussi à l’arrêt, l’actuel site est d’une sinistre dégradation jusqu’au bureau de l’inspecteur d’académie. «Erigée en inspection d’académie depuis 2009, la région de Sédhiou peine toujours à voir l’achèvement des travaux de construction de l’inspection dont les travaux ont débuté en 2016. Les efforts consentis par l’inspecteur d’académie en collaboration avec le nouveau directeur des constructions scolaires ont permis la reprise des travaux mais hélas pour une courte durée. Quoiqu’il en soit, l’urgence est et nous sollicitons le regard des nouveaux dirigeants pour diligenter la situation car présentement l’inspection d’académie est toujours sous abris provisoire et elle prend de l’eau de partout en cette saison des pluies», témoigne Séckou Badji, agent de l’IA de Sédhiou.
Au chapitre de l’éducation toujours, des efforts sont attendus pour la résorption des abris provisoires, l’achèvement des travaux de construction de l’Espace numérique ouvert (ENO) entre autres urgences signalées. Abdoulaye Diallo, le coordonnateur de l’antenne régionale de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) de Sédhiou, note que des efforts sont faits. Mais le défi reste jusque-là énorme. «Il est vrai que Sédhiou est une région réputée être à fort taux d’abris provisoires. Cependant, il y a lieu de saluer les efforts en cours des pouvoirs publics pour la résorption des abris provisoires notamment à travers le programme dénommé PRORAP. Nous avons constaté des constructions de salles de classe notamment dans le cycle moyen et de blocs d’hygiène dans le cycle élémentaire. Toutefois, à côté de ses efforts, il faut déplorer le retard et les arrêts de chantier comme le collège CEM 4 de Sédhiou, l’ENO et l’IA», explique Abdoulaye Diallo de la COSYDEP.
Les financements des infrastructures de jeunesse et de la culture « subtilisés »
Dans un tout autre registre, s’agissant des chantiers de la jeunesse et des femmes, que ce soient les stades et autres foyers socio-éducatifs, le mal est profond sur fond d’un grave scandale financier révélé par le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Culture, lors de sa visite de travail à Sédhiou. Amadou Lèye Konté, le président du Conseil communal de la jeunesse de Sédhiou déclare : «dans la région de Sédhiou, nous manquons d’infrastructures de jeunesse et de femme. Les deux stades et le centre culturel régional ne sont toujours pas opérationnels. A cela s’ajoute l’inexistence du centre socio-culturel, la salle des fêtes, les maisons de la jeunesse dans les départements dont la construction avait été annoncée en grande pompe». Et de poursuivre sur le scandale financier : «la visite du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a révélé un scandale financier grave. Elle a annoncé le décaissement de beaucoup d’argent aussi bien pour le stade régional à hauteur de 66% pour une exécution de seulement 15% ; soit plus de deux milliards sur les trois et les trois cents millions volatilisés destinés à la construction du Centre culturel régional de Sédhiou. Nous demandons que la lumière soit faite sur ces décaissements et qu’un plan de réajustement soit très vite trouvé».
De la lumière exigee sur les nébuleuses
Face à cette impasse persistante, populations et acteurs de la société civile de Sédhiou appellent à la diligence des pouvoirs publics. Mamadou Lamine Sadio de la Plateforme des acteurs non étatiques de Sédhiou demande des correctifs et attention particulière pour la région. «Nous demandons un Plan d’urgence pour Sédhiou et corriger ces iniquités et manquements graves. Sédhiou mérite une attention particulière en raison de sa situation de pauvreté ; alors qu’il existe ici un potentiel riche mais non valorisé, une pauvreté accentuée par l’enclavement routier», plaide-t-il avec véhémence. Amadou Lèye Konté du Conseil communal de la jeunesse milite aussi pour un plan d’urgence au chevet d’une région en péril. «Nous sommes d’avis que Sédhiou a besoin d’un Plan d’urgence qui prendra en charge la réalisation de toutes les infrastructures de jeunesse, l’encadrement et insertion des jeunes, la formation et le financement rapide des projet. Nous avons aussi besoin de l’implantation des usines comme celle qui fabrique le carreau avec le curage de l’argile dans les collectivités de la région de Sédhiou. Ces usines vont sans doute créer de l’emploi et réduire les trappes de pauvreté», soutient-il avec forte conviction. La demande sociale est forte et se transforme en clameur populaire en faveur du rééquilibrage des investissements, surtout pour des régions à fort potentiel local, susceptible de booster le moteur du développement endogène de façon durable et participative.
UNE ÉCOLE, MILLE ATTENTES
Si l'année écoulée a connu une relative accalmie, les problèmes structurels de l'école sénégalaise demeurent. Grèves à répétition, infrastructures défaillantes, baisse des résultats.. Le tableau est sombre
Déficit d’enseignants, persistance des abris provisoires, grèves des syndicats d’enseignants : les maux gangrènent le système éducatif ces dernières années. Autant de difficultés qui font qu’aujourd’hui, les défis à relever restent nombreux dans le domaine de l’éducation. Une situation qui nécessite des remèdes de cheval pour rendre le système éducatif plus performant.
Dans moins de deux mois, les élèves vont reprendre le chemin de l’école pour l’année scolaire 2024-2025. Même si la précédente année scolaire a connu quelques remous tout au début à cause de la situation socio politique du pays, les derniers mois ont été relativement calmes et les examens de fin d’année se sont bien déroulés. Ce qui laisse penser à une prochaine année scolaire peut-être apaisée.
Cependant, il faut dire que ces dernières années, l’école sénégalaise a été minée par le virus des grèves cycliques. Entre débrayages, boycott des cours et évaluations, la crise est multiforme et a été surtout liée aux lenteurs administratives, à l’équité dans le traitement salarial, aux problèmes d’infrastructures scolaires et d’abris provisoires mais aussi au déficit d’enseignants. Ce qui avait fini par avoir des répercussions sur les volumes horaires d'enseignement et le taux de réussite aux examens. Pour l’année scolaire 2023-2024, le taux de réussite au baccalauréat est de 50,50%. Celui-ci connait ainsi une légère baisse par rapport à celui de 2023 qui était de 51,61% alors qu’en 2022, le taux de réussite au bac était de 51,99%. Quant au Brevet de fins d’études moyennes (Bfem) 2024, le taux de réussite est de 73,94% au niveau national alors qu’en 2023, il était de 76,3%, soit une baisse de 2,36%.
Ces maux qui gangrènent le système éducatif sénégalais depuis plusieurs années, nécessitent ainsi des remèdes de cheval pour rendre enfin le système performant ou dynamique. Depuis l’installation des nouvelles autorités, des mesures ont été annoncées dans ce sens. Il s’agit, par exemple, de l’évaluation du système éducatif dont « les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale ».
L’amélioration de la qualité des enseignements tient également à cœur le nouveau gouvernement. L’introduction de l’anglais à l’école primaire fait également partie des chantiers du nouveau gouvernement. Dernièrement, les ministres en charge de l’Education nationale et de la Fonction publique ont décidé d’apurer toutes les instances administratives de décisions de nomination aux postes de responsabilité et d’arrêtés d’admission aux examens professionnels concernant des milliers d’enseignants, à travers la signature d’un partenariat. Ces mesures constituent des avancées significatives dans la régularisation des dossiers administratifs des enseignants et pourront contribuer à l’apaisement du système éducatif. Tout de même, on se rappelle de l’accord « historique » du 26 février 2022 entre les syndicats d’enseignants et l’ancien régime qui portait sur le relèvement de la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation et sur la revalorisation du régime indemnitaire de fonctions dirigeantes et administratives qui avait permis de lever le mot d’ordre de grève après près de trois mois de perturbations. Mais l’accalmie dans le système éducatif n’aura été que de courte durée car les syndicalistes avaient accusé le gouvernement d’avoir violé le protocole d’accords. Reste maintenant à savoir si les diverses mesures prises par les nouvelles autorités pourront enfin avoir un effet sur le système éducatif.