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7 avril 2025
LE BUDGET EN ORBITE
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec une enveloppe de 7003,6 milliards de francs CFA, le gouvernement affiche ses ambitions. Les recettes fiscales devraient connaître une hausse de 168 milliards, tandis que les investissements publics augmenteront de 100 milliards
(SenePlus) - L'examen du projet de loi de finances 2025, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale du Sénégal, révèle une expansion budgétaire sans précédent. Selon l'analyse détaillée réalisée par Bangath Systems, entreprise sénégalaise experte en traitement des données complexes, le budget de l'État franchira pour la première fois le seuil symbolique des 7000 milliards de francs CFA, s'établissant précisément à 7003,6 milliards, soit une progression remarquable de 9,2% par rapport aux 6411,5 milliards de 2023.
Les données décryptées par les algorithmes de Bangath Systems mettent en lumière une évolution significative des recettes fiscales, qui devraient atteindre 3650,5 milliards de FCFA en 2024, contre 3482,5 milliards en 2023. Cette augmentation de 168 milliards témoigne des efforts soutenus de l'administration fiscale dans l'optimisation du recouvrement et l'élargissement de l'assiette fiscale.
L'investissement public connaît une progression substantielle, avec une enveloppe portée à 1790,3 milliards de FCFA pour 2024, comparée aux 1690,3 milliards de l'exercice précédent. Cette hausse de 100 milliards reflète la volonté gouvernementale de soutenir les grands projets structurants et le développement économique du pays.
La masse salariale n'est pas en reste, avec une augmentation de 91 milliards, passant de 1063,7 milliards en 2023 à 1154,7 milliards de FCFA en 2024. Cette évolution traduit les engagements de l'État envers la fonction publique, notamment dans les secteurs prioritaires de l'éducation et de la santé.
Le service de la dette publique maintient une trajectoire maîtrisée, s'établissant à 1535,1 milliards de FCFA pour 2024, soit une légère hausse de 5,4 milliards par rapport aux 1529,7 milliards de 2023. Les projections établies par Bangath Systems indiquent toutefois une accélération prévue pour 2025, avec un montant estimé à 1642,6 milliards.
Les dépenses de fonctionnement hors personnel et dette connaissent une augmentation notable, atteignant 1523,5 milliards de FCFA, contre 1127,8 milliards en 2023. Cette progression de près de 400 milliards reflète le renforcement des moyens opérationnels des services publics.
L'analyse prospective développée par les outils d'intelligence artificielle de Bangath Systems projette la poursuite de cette dynamique en 2025, avec un budget prévisionnel de 7493,3 milliards de FCFA. Cette projection, qui représente une nouvelle hausse de 7% par rapport à 2024, s'inscrit dans la vision à moyen terme de l'État.
Les données analysées révèlent également une attention particulière portée aux mécanismes de transferts et de subventions, utilisés comme leviers de la politique sociale gouvernementale pour préserver le pouvoir d'achat des ménages face aux fluctuations des prix internationaux.
Dans ce contexte d'expansion budgétaire, le gouvernement sénégalais maintient un équilibre délicat entre ambitions de développement et soutenabilité financière. Les discussions parlementaires en cours permettront d'affiner ces orientations budgétaires, dans un environnement économique mondial encore marqué par l'incertitude.
Cette analyse approfondie du budget, rendue possible grâce aux technologies de traitement des données développées par Bangath Systems, offre un éclairage précis sur les orientations financières de l'État et ses priorités de développement pour l'année à venir.
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L’EUROPE N’A PAS LE MONOPOLE DU BIEN ET DU BEAU
EXCLUSIF SENEPLUS - Felwine analyse « Le Cri de Picasso » du philosophe Jean-Luc Aka Evy, qui s’attache à déconstruire la conception de l’art nègre, la perception du bien et du beau, par un Occident qui tend à ghettoïser l’Autre
Dans son ouvrage « Le Cri de Picasso », Jean-Luc Aka Evy, ambassadeur du Congo, philosophe et écrivain, explore la notion d'esthétique en se penchant sur les concepts du beau et du bien. Il s'emploie à déconstruire les idées faussées que l'Occident a longtemps entretenues à propos de l'art africain, d'abord qualifié de « primitif », avant d'être reconnu comme un « art premier ».
La reconsidération de l'art nègre par l'Occident, en le faisant passer de « l'art primitif » à « l'art premier », perçue comme une tentative de correction d’un tort historique, aurait pu satisfaire le philosophe. Mais, loin de s'en contenter, l’auteur congolais remet en question la légitimité même des institutions occidentales, telles que le musée du Louvre, qui revendiquent désormais le droit de présenter l’art africain comme un art premier, après des décennies de mépris et de dévalorisation.
"Le Cri de Picasso" a été dévoilé le 7 décembre lors de la cérémonie de clôture de la 15e édition du Dak’Art, au sein de l’ancien Palais de Justice de Dakar. Cet événement a réuni des figures intellectuelles majeures, telles que Felwine Sarr, économiste et auteur, ainsi que Ramatoulaye Diagne Mbengue, professeure de philosophie et experte en logique mathématique, qui ont accompagné l’auteur dans une discussion autour de son œuvre.
En marge de cet événement, Felwine Sarr s’est entretenu avec nous sur les grandes questions soulevées dans « Le Cri de Picasso », notamment celles liées à la perception du beau et à la construction de l’altérité. Par ailleurs, en tant qu’acteur engagé dans le processus de restitution des biens culturels pillés en Afrique par les anciennes puissances coloniales, il a partagé des mises à jour sur l’avancée de ce projet. Selon lui, ce processus est en cours, mais il est dicté par un rapport de force, car au-delà de la restitution elle-même, ces revendications touchent à des enjeux géopolitiques et géostratégiques. Les pays ne reçoivent que les œuvres qu’ils ont officiellement demandées.
Felwine Sarr s’est félicité de l’impact considérable de son rapport adressé à la France, qui a provoqué une onde de choc parmi d’autres anciennes puissances coloniales, les poussant à envisager la restitution des œuvres pillées. Ce document a également encouragé plusieurs pays africains à soumettre des demandes officielles de restitution, perturbant ainsi la quiétude des musées occidentaux et mettant en lumière l'ampleur des spoliations historiques.
Transcription
ZEINAB BANCÉ, L’AFRICAINE QUI VEUT REMPORTER LA COUPE DU MONDE DE CUISINE
Encore inconnue au Sénégal il y a une semaine, la cheffe cuisinière ivoirienne fait sensation en tentant de battre le record du monde de la plus longue session de cuisine. Objectif : 120 heures pour célébrer la richesse de la gastronomie ivoirienne.
Il y a encore une semaine, le nom de Zeinab Bancé était peu connu au Sénégal. Mais depuis ce mardi, sa photo circule partout, où elle arbore fièrement sa tenue de cheffe cuisinière.
Zeinab Bancé s’est lancée dans un défi ambitieux : battre le record de la plus longue session de cuisine au monde et inscrire son nom dans le Guinness World Records. Pour cela, elle doit cuisiner pendant 120 heures, soit près de 5 jours sans interruption. Elle a entamé la préparation de 15 000 plats depuis ce mardi 17.
« J’aime les challenges et j’adore la cuisine. Je me suis dit : pourquoi ne pas combiner les deux et dépasser le record actuel qui est de 119 heures et 57 minutes ? » explique Mélanie Céline Zeinab Bancé à l’équipe de Brut, qui l’a suivie pendant les préparatifs de son marathon culinaire.
Son objectif : exporter la cuisine ivoirienne
Ce défi, qu’elle appelle la “CAN de la cuisine”, a pour but de mettre en avant la richesse culturelle et gastronomique de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.
Pour Zeinab Bancé, ce record représente bien plus qu’un simple exploit personnel. Pendant ces cinq jours, elle prévoit de cuisiner 293 plats traditionnels ivoiriens, qu’elle destine à des familles en difficulté. Parmi ces plats, l’attiéké, un mets emblématique de la Côte d’Ivoire, tiendra une place importante, comme elle l’avait confié à la presse.
À l’Agora de Koumassi, où se tient l’événement, ses concitoyens sont venus en grand nombre pour l’encourager. Même des artistes ivoiriens se sont mobilisés pour lui apporter leur soutien.
Mélanie Céline Zeinab Bancé, cheffe cuisinière, entrepreneure, décoratrice d’intérieur et organisatrice d’événements, souhaite inscrire cet exploit dans l’histoire tout en faisant rayonner la gastronomie ivoirienne à l’échelle mondiale.
Plus que quelques dizaines de minutes pour la voir rayonner sur le livre de record mondial.
QUATRE PÊCHEURS SÉNÉGALAIS PORTÉS DISPARUS À NOUADHIBOU
Une pirogue partie de Saint-Louis aurait pris feu au large de la Mauritanie. Après plusieurs jours de recherches infructueuses, les familles, accablées de douleur, ont organisé les funérailles des disparus
Une pirogue partie de Saint-Louis aurait pris feu au large de Nouadhibou, en Mauritanie, causant la mort de quatre pêcheurs sénégalais. Après plusieurs jours de recherches infructueuses, les familles, accablées de douleur, ont organisé les funérailles des disparus
« Dans la pirogue, il y avait mes deux neveux. Leur mère et moi sommes du même père et de la même mère. Ils devaient faire un voyage de quatre à cinq jours, mais finalement, nous sommes restés dix à onze jours sans nouvelles », a témoigné Adama Diaw, au micro du correspondant de la radio RFM à Saint-Louis.
Les familles, qui étaient sans nouvelles des pêcheurs depuis plusieurs jours, ont tout tenté pour retrouver leurs proches. Cependant, face à l’absence de résultats et sous l’effet d’une douleur insupportable, elles ont dû se résoudre à organiser des funérailles en leur honneur.
Cette tragédie relance le débat sur les conditions périlleuses auxquelles sont confrontés les pêcheurs sénégalais, souvent contraints de s’aventurer loin des côtes à la recherche de poissons, au risque de leur vie. Le drame met également en lumière la nécessité d’un renforcement des dispositifs de sécurité maritime pour prévenir de telles pertes humaines.
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SONKO A PRÉFÉRÉ ALLER CHERCHER CEUX QUI L'ONT MIS EN PRISON
À la veille des législatives, le PL avait décidé de se présenter aux élections sous la bannière de Pastef, ce qui n’a pas du tout plu à certains de ses alliés. Parmi eux, Me Moussa Diop
À la veille des législatives, le Premier ministre avait décidé de se présenter aux élections sous la bannière de Pastef, ce qui n’a pas du tout plu à certains de ses alliés. Parmi eux, Me Moussa Diop, qui, sur le plateau du Grand Jury de la RFM, n’a pas mâché ses mots à l'endroit du patron du parti parti présidentiel.
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SI LE PÈRE NOËL DEVENAIT AFRICAIN
Que faire vient le père Noël, ce gros bonhomme nordique, dans les célébrations des fêtes en Afrique ? Renaud Dossavi, agacé par cette importation hors-sol, imagine à quoi ressemblerait un père Noël africain
Que faire vient le père Noël, ce gros bonhomme nordique, dans les célébrations des fêtes en Afrique ? Renaud Dossavi, agacé par cette importation hors-sol, imagine à quoi ressemblerait un père Noël africain. Bien loin du pôle Nord !
"Il nous a trahis." Cette confession amère d'un proche collaborateur de Bachar al-Assad au New York Times résume le sentiment de ceux qui ont découvert, stupéfaits, la fuite secrète de leur président dans la nuit du 7 décembre
(SenePlus) - Dans une enquête publiée ce dimanche 22 décembre 2024, le New York Times lève le voile sur les derniers jours du régime de Bachar al-Assad en Syrie. Le quotidien américain révèle comment le dirigeant syrien, qui régnait par la peur depuis plus de deux décennies, a orchestré sa fuite secrète alors même que son entourage préparait un discours censé annoncer un partage du pouvoir avec l'opposition.
Les dernières semaines de la dynastie Assad ont commencé par un moment de joie familiale à Moscou. Fin novembre, alors que son fils aîné Hafez soutenait sa thèse de doctorat à l'Université d'État de Moscou, personne ne pouvait imaginer l'imminence de la chute. La thèse de 98 pages, dédiée "aux martyrs de l'armée arabe syrienne, sans les sacrifices désintéressés desquels aucun de nous n'existerait", allait prendre une tournure ironique quelques jours plus tard.
Le début de la fin est survenu le 30 novembre, quand une coalition rebelle menée par Hayat Tahrir al-Sham, un groupe islamiste issu d'Al-Qaïda, s'est emparée d'Alep. Selon le New York Times, qui cite trois responsables iraniens dont deux membres des Gardiens de la Révolution, cette perte a déclenché des réunions d'urgence à Téhéran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est même rendu à Damas pour une visite médiatisée, mangeant du shawarma devant les caméras et promettant que l'Iran soutiendrait Assad "jusqu'au bout".
Mais les options de Téhéran étaient limitées. Le Hezbollah, allié traditionnel d'Assad, sortait affaibli d'une guerre avec Israël qui avait décimé ses rangs et sa direction. Israël menaçait par ailleurs d'intercepter tout avion iranien ou mouvement de troupes vers la Syrie. Selon les sources du Times, Araghchi a trouvé un Assad "confus et en colère" face à l'incapacité de son armée à tenir Alep.
La Russie, autre soutien crucial du régime, s'est également dérobée. D'après un officiel turc et un proche du palais cités par le journal, Vladimir Poutine a cessé de répondre aux appels d'Assad dans les premiers jours de l'avancée rebelle. Cette distance soudaine du dirigeant russe, qui avait sauvé le régime en 2015, annonçait clairement la fin.
L'enquête du New York Times révèle l'ampleur de la décomposition de l'armée syrienne. Avec des salaires réduits à moins de 30 dollars mensuels par l'effondrement économique et les sanctions, les forces gouvernementales reposaient largement sur des conscrits mal équipés. Face à eux, les rebelles disposaient d'un atout majeur : les drones. Des rapports des services de renseignement militaire syriens, consultés par le journal, décrivent des attaques incessantes contre lesquelles le régime était impuissant.
Le 7 décembre, alors que les rebelles approchaient de Homs, dernière grande ville avant Damas, la panique a gagné la capitale. Pendant que les habitants se ruaient vers les magasins pour stocker de la nourriture ou fuyaient en voiture, le personnel du palais présidentiel vivait dans l'illusion. "L'idée que Damas puisse tomber n'était suggérée par personne", confie au New York Times un insider dont le bureau était proche de celui d'Assad.
La mise en scène finale du régime s'est jouée ce même jour. Alors que les équipes techniques installaient caméras et lumières pour un discours censé annoncer un partage du pouvoir avec l'opposition, Assad préparait secrètement sa fuite. À la tombée de la nuit, il s'est envolé vers une base militaire russe au nord de la Syrie avant de rejoindre Moscou. Son frère Maher, chef de la redoutée 4e division blindée, a fui séparément vers l'Irak.
Les collaborateurs d'Assad n'ont appris sa fuite qu'après minuit, déclenchant une panique généralisée au palais. "Il nous a trahis", déclare amèrement au journal l'insider du palais. "Le discours n'était qu'une ruse pour nous distraire pendant qu'il s'échappait."
Cette débâcle a eu des répercussions immédiates. À la prison de Sednaya, tristement surnommée "l'abattoir humain" par Amnesty International, les gardiens ont fui en laissant les clés. "C'était un rêve", raconte au New York Times Bilal Shahadi, un ancien détenu libéré dans la confusion. "Tout cela ressemblait à un rêve."
La chute d'Assad marque la fin de 50 ans de règne autoritaire de sa famille sur la Syrie. Dans sa résidence personnelle du quartier huppé d'al-Maliki à Damas, pillée depuis, les voisins racontent au journal les dernières heures chaotiques : les gardes hurlant "Fuyez ! Ils arrivent ! Qu'il soit maudit, il nous a abandonnés !"
Selon le New York Times, cette fin brutale redessine la carte stratégique du Moyen-Orient et ouvre une période d'incertitude pour la Syrie. Le pays, déjà ravagé par 13 ans de guerre civile ayant fait plus d'un demi-million de morts et des millions de réfugiés, doit maintenant imaginer son avenir sans les Assad. Une page d'histoire se tourne, laissant un goût amer à ceux qui sont restés fidèles jusqu'au bout à un régime qui les a abandonnés sans un mot.
400 VIES SÉNÉGALAISES EN SUSPENS À MAYOTTE
Alors que le secrétariat d'État aux Sénégalais de l'Extérieur prétend n'avoir pas été informé de la situation critique des compatriotes dans l'archipel, l'ADHA monte au créneau avec des preuves accablantes
Alors que le secrétariat d'État aux Sénégalais de l'Extérieur prétend n'avoir pas été informé de la situation critique à Mayotte, l'ADHA monte au créneau avec des preuves accablantes à travers le communiqué ci-après. L'organisation a recueilli des témoignages attestant que 400 Sénégalais sont laissés à l'abandon après le passage du cyclone Chido, perdant leurs logements et vivant dans une précarité extrême. Un professeur sénégalais, témoin direct ayant même échangé avec Emmanuel Macron, confirme qu'aucun représentant officiel du Sénégal ne s'est manifesté.
"Réaction aux propos du soi-disant chargé de communication du secrétariat d’État aux Sénégalais de l’Extérieur concernant la situation des Sénégalais à Mayotte
Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) tient à réagir aux déclarations du chargé de communication du secrétariat d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, publiées dans le journal EnQuête des 21 et 22 décembre 2024 et sur le site internet de www.enqueteplus.com . Celui-ci a affirmé que les autorités sénégalaises n’auraient pas été informées de la situation des Sénégalais à Mayotte, touchés par le passage du cyclone Chido.
1. Informations fiables obtenues par ADHA
Malgré ses moyens limités, ADHA a collecté des témoignages directs confirmant que près de 400 Sénégalais à Mayotte vivent une détresse aiguë : pertes de logements, absence de secours et précarité extrême.
En effet, ADHA signale, par exemple, le Professeur de classe exceptionnelle Serigne Khadimou Rassoul Thiam, résident sénégalais à Mayotte, qui peut fournir des informations précises et est joignable au + 262 639 65 34 55. Ce dernier a eu un échange physique avec le président de la République Emmanuel Macron, le 18 décembre à l’hôpital de Mayotte. Il confirme qu’aucun officiel sénégalais n’est entré en contact avec les 400 Sénégalais en détresse alarmantes.
2. Rôle et devoirs de l’État sénégalais
Il est regrettable qu’ADHA, une organisation modeste, ait accédé à ces informations pendant qu’un secrétariat d’État, doté de ressources importantes, n’ait pas été proactif.
ADHA rappelle que :
L’article 8 de la Constitution sénégalaise garantit la protection des citoyens ;
La Convention de Vienne de 1963 impose aux représentations diplomatiques de veiller sur leurs ressortissants ;
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques engage les États à prévenir et répondre aux crises touchant leurs citoyens.
Attendre une saisine officielle, dans un tel contexte, traduit une grave défaillance du devoir de vigilance.
3. Appel à une réponse immédiate
ADHA exhorte les autorités sénégalaises à initier une démarche proactive.
ADHA invite également Son Excellence Monsieur le président de la République du Sénégal à exprimer compassion et solidarité envers ces compatriotes dans le besoin.
« Massa »!"
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LA FRANCE COLONIALE SE PERPÉTUE À MAYOTTE
Bidonvilles et pénuries d'eau témoignent d'une réalité coloniale persistante malgré le changement de statut. La crise actuelle de ce territoire stratégique révèle l'échec d'une politique qui perpétue des schémas de domination dépassés
L'île de Mayotte, département français dans l'océan Indien, cristallise aujourd'hui les complexités héritées d'une histoire coloniale mouvementée. Ce territoire, partie intégrante de l'archipel des Comores, est devenu français en 1841 suite à son achat au prince malgache Andriansouli, dans le cadre de la stratégie française de contrôle du canal du Mozambique après la perte de l'île Maurice.
L'année 1974 marque un tournant décisif dans l'histoire de l'archipel. Lors du référendum sur l'indépendance des Comores, Mayotte fait figure d'exception avec 65% de sa population votant pour rester dans le giron français, tandis que les trois autres îles choisissent l'indépendance. Cette séparation, contestée par l'ONU, a créé une fracture durable dans la région.
La départementalisation de Mayotte en 2011, fruit d'une longue revendication de la population mahoraise, n'a pas produit les effets estimés. Le département reste marqué par des disparités criantes avec la métropole : système de santé fragile, infrastructures déficientes, coupures d'eau récurrentes. Paradoxalement, malgré ces difficultés, Mayotte affiche un niveau de vie supérieur à celui des îles voisines.
Cette disparité économique régionale a engendré un phénomène migratoire massif, particulièrement en provenance des Comores. L'île fait face à une présence importante de personnes sans papiers, dont de nombreux mineurs, générant des tensions sociales et sécuritaires croissantes. Les bidonvilles se multiplient, créant des conditions de vie précaires pour une partie significative de la population.
L'importance de Mayotte pour la France demeure considérable. Sa position permet le contrôle des îles Éparses autour de Madagascar et des routes maritimes essentielles du canal du Mozambique. Cette zone recèle également un potentiel important en termes de ressources sous-marines.
La reconstruction de Mayotte pose désormais des questions fondamentales sur l'aménagement du territoire, la gestion des flux migratoires et l'équilibre régional. La situation exige une approche globale prenant en compte les réalités historiques, sociales et économiques d'un territoire où les populations ont toujours circulé librement pendant des générations.
La gestion de Mayotte représente ainsi un défi majeur pour la France, illustrant les difficultés persistantes dans la relation entre la métropole et ses territoires ultramarins, ainsi que les conséquences à long terme des politiques coloniales sur le développement territorial et les équilibres régionaux.
LES DAMNÉS DU PARI
"Si je ne gagne pas aujourd'hui, je risque la prison." Cette confidence bouleversante illustre le drame qui se joue dans les kiosques de paris sportifs dakarois. Derrière l'effervescence des matchs, se cachent des destins suspendus à un ticket de jeu
Chaque weekend, beaucoup de personnes s’activent dans les paris sportifs à Dakar. Que ce soit en ligne ou dans les agences et kiosques de jeux, tous les moyens sont bons pour être au diapason des matchs. Et obtenir des gains quel que soit le risque à prendre. Entre craintes, espérance et superstition, les parieurs se livrent à cœur ouvert.
En ce jour de weekend, les affiches des matchs des championnats européens sont alléchantes. Au grand bonheur des parieurs. À Liberté 6, tout près de la Maison d’arrêt et de correction du Camp pénal, un kiosque bleu destiné aux paris sportif et mutuel urbain (Pmu) est bien occupé par des parieurs. Dans cet espace, il n’y a que des hommes aux tranches d’âge différentes qui engagent une discussion hyper animée.
Les matchs de la premier League, de la Liga, de la Ligue 1 française et de la Bundesliga sont au cœur des débats. Ces personnes discutent avec passion, faisant appel aux derniers résultats des équipes qui sont à l’ordre du jour, pour peaufiner leurs paris. Et pour cela, stylos, smartphones et connexion internet sont des outils essentiels pour s’y atteler. De temps en temps, des individus qui ne sont pas concernés par cette discussion vivante, viennent valider leur combinaison auprès de la gérante du kiosque. Sur les deux voies de Liberté 6, les gens circulent aisément. Certains n’hésitent pas à regarder indiscrètement ces férus du ballon rond qui discutent sans se soucier des passants. L’heure du démarrage des premières rencontres du jour approche.
C’est le moment de valider définitivement les tickets pour certains. L’hésitation se fait ressentir à travers leurs discussions. Le doute commence à s’installer dans le raisonnement de ces parieurs. « J’hésite à valider mon ticket, car j’y ai mis un match qui commence à 11h et j’ai peur de perdre mon pari dès la fin du premier match », confie M. N., un jeune homme, la vingtaine, vêtu d’un t-shirt blanc assorti d’un short. Cet homme qui était très enthousiasmé pendant le débat, n’est plus trop assuré de ses choix. « J’ai pris des risques sur mon pari. Mais je n’ai pas le choix car j’ai gravement besoin d’argent avant le début de la semaine », conclut-il sur un ton craintif. M. N., n’est pas la seule personne dans cette situation.
Son homologue supporter de Manchester United, arborant le maillot de son club fétiche, est presque dans le même cas de figure. S. T, un homme longiligne, étudiant en master à l’Ucad craint que son club de cœur lui joue un mauvais tour. « En tant que fidèle supporter de Manchester United, je doute de leur victoire face à Brentford. Néanmoins j’ai confiance en eux », souligne-t-il à voix basse. À part la méfiance qu’il a vis-à-vis de son club, S. T., a aussi des superstitions à propos des gains. Le trentenaire évite les matchs matinaux pour ne pas perdre. « Quand je mets un match qui commence à 11h voir 12h, je ne gagne jamais. Depuis que j’ai fait cette remarque, j’ai complétement arrêté d’y mettre ces matchs. Tous mes paris victorieux concernent uniquement les rencontres qui commencent au-delà de 14h », argue-t-il avec beaucoup d’humour. Après avoir lâché ces confessions, M. N et S. T se dirigent vers le kiosque pour valider leurs combinaisons. En ayant espoir que leurs paris soient victorieux.
Miser à tout prix
À quelques encablures de Liberté 6, « Khar Yalla », un quartier périphérique de la commune de Grand-Yoff. Tout près du terrain d’entrainement de l’Asc « Gaal Gui », se trouve une agence de pari sportif de couleur verte et blanche. À l’intérieur des écrans plats diffusant les matchs du jour y sont visibles. Les programmes des rencontres avec les côtes sont affichés sur les murs. Les gérants de l’espace, surveillent de près les comportements des parieurs, composés de personnes d’âge mur et un nombre important d’adolescents. Les discussions et concertations fusent de partout. Une ambiance des grands jours règne ici. D’un joueur à un autre, les méthodes utilisées pour trouver la bonne combinaison sont différentes. L’agence est bruyante, mais cela ne semble pas déranger les occupants des lieux. À cet endroit, les parieurs allient paris en ligne et paris physiques. Cela dépend de la nature des parieurs.
À côté du guichet des paiements, se pointe un homme de taille moyenne hyper concentré sur son smartphone. Il est en train d’effectuer ses derniers réglages, avant de valider son pari en ligne, via une application en vogue au Sénégal. Après un moment d’hésitation, il finit par expliquer son enthousiasme lié au pari sportif, sous le couvert de l’anonymat. « En tant qu’amoureux du ballon rond, je mise mon argent pour vivre ma passion. Je mise de grosses sommes car ça me procure du plaisir, même s’il m’arrive de perdre », confie le trentenaire. Les entrées et les sorties se multiplient dans cet espace de jeu. Au cours des weekends, l’affluence est toujours de mise. Certains parieurs s’exercent sur la sélection des matchs, via les programmes affichés un peu partout dans l’agence.
Les joueurs qui s’y affèrent font preuve de concentration et d’analyse profonde pour trouver les bonnes côtes. Parmi eux, F.T., ouvrier de profession, vêtu de sa tenue de travail, des bottes tachetées d’huile couvrent ses pieds. Il explique les raisons de ses paris excessifs. « Quand j’ai de l’argent je pense automatiquement à miser quelle que soit la circonstance. Je parie beaucoup, car j’aime miser pour obtenir des gains assez conséquents », souligne-t-il, avant de continuer sa sélection avec assiduité en consultant de temps en temps sur son téléphone portable, le classement des clubs qu’il a choisi de mettre dans son combiné.
Parier à leurs risques et périls
Les points de jeu sont éparpillés un peu partout à Grand Yoff. Après « Khar Yalla », Hlm, Patte-d’oie, un autre quartier de la commune de Grand Yoff accueille une zone de convergence des parieurs, situé tout près du stade communal de Grand Yoff. Cet emplacement est presque similaire à celui de « Khar Yalla », mais les adolescents ne sont pas les bienvenus. Le gardien des lieux, habillé tout en noir, veille scrupuleusement à la nature des personnes qui accèdent à cet endroit. Les joueurs ne sont pas nombreux ici. Mais cela n’affecte pas les discussions. Certains discutent sur les clubs à éviter pour ne pas perdre. Tandis que d’autres se concentrent sur les options de pari pour déjouer les pièges des bookmakers à travers les cotes données.
La crainte peut se lire sur le visage de certains parieurs, quand ils choisissent les matchs. Quelques-uns prennent le temps nécessaire pour calculer les côtes en faisant des comparaisons. Les clubs qui reçoivent et qui se déplacent sont aussi pris en compte par les parieurs, pour avoir une idée sur la mise à choisir. T. F, trouvé sur les lieux en train de vérifier ses coupons déjà joués avec angoisse, exprime son émotion sans gêne. « Actuellement, j’ai l’obligation de gagner car je dois rembourser une dette qui date de 6 mois. Et si ces paris effectués ne sont pas gagnants, je risque d’aller en prison. J’ai joué mais j’ai vraiment peur de perdre », confesse-t-il d’un air pensif. L’homme vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon kaki de couleur beige, ajoute : « Je n’ai pas d’alternative, c’est à cause de ça que j’ai recours aux paris sportifs pour régler mes problèmes. C’est un risque énorme que j’ai pris actuellement ».
Les parieurs sont prêts à tout pour obtenir des gains. Même s’il faut faire d’énormes sacrifices et en assumer les conséquences. Un autre parieur est dans une situation similaire à celui de T. F. T-shirt noir à l’effigie d’un lutteur, un jean déchiré couvre ses membres supérieurs, ce jeune homme âgé de 25 ans avec la mine dépitée se confesse sous le couvert de l’anonymat. « J’ai impérativement besoin d’argent. Car je dois payer mon logement. Sinon je risque d’être mis dehors car j’ai déjà accumulé des arriérés. Si aujourd’hui je ne gagne pas, je risque de vivre une grande humiliation », explique-t-il, dépité. Cet adepte du pari en ligne espère juste que la chance sera de son côté pour sortir de cette impasse. « Ces temps-ci je ne suis pas chanceux, et j’ai perdu beaucoup d’argent. J’ai épuisé toutes mes économies à cause de ces paris. Et je suis condamné à gagner aujourd’hui pour régler mes problèmes », conclut-il d’un regard rempli d’espoir, après la consultation de ses dernières mises.