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17 novembre 2024
CHRONIQUE D’UNE CRISE PROGRAMMEE
On sentait la tension venir. Elle était devenue presque inévitable à cause des échanges épistolaires aux allures d’injonctions que l’actuelle ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Mme Khady Diène Gaye sert à la FSF
Fini le duel à fleurets mouchetés entre le département des sports et la Fédération sénégalaise de football (FSF) qui se regardent en chiens de faïence depuis quelques semaines. Après l’épisode de la lettre suspendant l’assemblée générale ordinaire de l’instance suprême du football sénégalais, une autre en provenance de la tutelle réclamant des rapports financiers de la Can 2023 et le Mondial 2022 à Maitre Senghor et à son équipe, a alimenté la tension. La réponse de la FSF ne plaide non plus pour un apaisement. Et pour cause, non seulement la FSF renvoie une copie vide à Khady Diene Gaye, en lui faisant savoir qu’elle s’est trompée d’interlocuteur. Pis, elle rappelle à la ministre que son département lui doit une dette estimée à 700 millions.
On sentait la tension venir. Elle était devenue presque inévitable à cause des échanges épistolaires aux allures d’injonctions que l’actuelle ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Mme Khady Diène Gaye sert à la Fédération sénégalaise de football. Alors qu’on n'avait pas encore fini d’épiloguer sur la raison de la lettre reportant l’assemblée générale ordinaire de la FSF, la Tutelle a adressé une nouvelle missive à l’instance du football sénégalais avec comme objet : «bilans financiers Coupe du Monde 2022 et CAN 2023». «(…) Je dois répondre à des questions posées par un honorable député, relatives, entre autres, aux bilans financiers des campagnes de l'Equipe nationale A de football pour la Coupe du Monde de Football 2 et la Coupe d'Afrique des Nations 2023. A cette fin, je vous demande de vouloir bien me communiquer, dès réception de la présente, les bilans financiers desdites campagnes (…), a écrit la ministre des sports, le 7 aout dernier.
«LA FSF NE PEUT PAS PRODUIRE LES BILANS FINANCIERS DESDITES COMPÉTITIONS»
Dans sa réponse envoyée le 19 aout, la FSF répond : «Nous accusons réception de votre correspondance rappelée en référence par laquelle vous nous demandez de vous fournir les bilans financiers des campagnes de l'Equipe nationale A de football pour la Coupe du Monde "Qatar 2022" et la Coupe d'Afrique des Nations 2023. En retour, nous vous prions de noter que les budgets de ces compétitions ont été toujours arrêtés par les services du Ministère des Sports, soumis au Ministère des finances et exécutés exclusivement et en totalité par les services financiers du Ministère de tutelle. Nous précisons que l'intervention de la Fédération Sénégalaise de Football dans la préparation des budgets des compétitions (éliminatoires ou phases finales de CAN ou Coupe du Monde) se limite à l'expression des besoins établie sur la base de la planification élaborée par le staff technique de l'Equipe en la forme d'une fiche d'opération transmise à la tutelle qui la modifie en intégrant les rubriques non chiffrées par la FSF (mentions «pour mémoire ») de même que les dépenses autres que celles du groupe de performance. Ainsi, compte tenu de ce qui précède, seuls les services financiers du Ministère des Sports (DAGE), gestionnaires exclusifs du budget mis à leur disposition par le Trésor devraient être en mesure de présenter les bilans financiers de la Coupe du Monde Qatar 2022 et de la CAN Côte d'Ivoire 2023. N'étant ni ordonnatrice ni exécutrice technique ou opérationnelle des dépenses publiques relatives au budget de ces compétitions, la FSF ne peut donc pas produire les bilans financiers desdites compétitions ».
UNE DETTE DE 700 MILLIONS
Les services de Me Augustin Senghor ne s’arrêtent pas là. Ils ont tenu a rappeler à la ministre que le département des Sports doit de l’argent a la FSF. «Tout au plus, pouvons-nous vous rappeler que pour ces deux compétitions, la FSF a dû avancer pour le compte du Ministère des dépenses prévues dans le budget dégagé par le Ministère des Finances et non pris en charge par votre Département et qui, à ce jour, ne nous ont pas été remboursés», soutiennent-ils. Cette dette s’élèverait à plus de 700 millions de F CFA. Cette réponse qui sonne comme un camouflet risque d’envenimer la situation tendue entre la Tutelle et la FSF. Une crise inutile mais savamment orchestrée à un peu plus d’un an de l’élection du président de la FSF et qui risque de plomber les qualifications de l’équipe nationale de football. Elle, qui a besoin de sérénité face aux Diables rouges de la RD Congo déjà en embuscade.
par Yamar Samb et Ousmane Mané Kane
LE 26 AOÛT 1958, VALDIODIO NDIAYE ET L’ACTE 1 DE L’INDÉPENDANCE DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Son discours face à Gaulle, empreint de courage et de conviction, a marqué un tournant dans la lutte pour la souveraineté nationale. Il est temps de réhabiliter la mémoire de cet homme d’État qui a osé dire « non » au colon
Yamar Samb et Ousmane Mané Kane |
Publication 21/08/2024
L’œuvre de Valdiodio Ndiaye très décisive, pour l’indépendance du Sénégal mérite une place privilégiée dans les annales de l’histoire des luttes pour la décolonisation des peuples d’Afrique et l’accession des États concernés à la souveraineté internationale. Le 26 août marque l’anniversaire de son discours mémorable qu’il eût à prononcer devant le Général De Gaulle, pour défendre l’opposition du Sénégal au projet de Communauté française qui devait être approuvé par le référendum du 28 septembre 1958.
À la veille de l’indépendance, l’avant-projet constitutionnel du référendum a créé un désaccord entre les deux futurs chefs du premier exécutif de l’État du Sénégal indépendant, Mamadou Dia, qui deviendra le Premier ministre, chef du gouvernement et Léopold Sédar Senghor, président de la République[1]. Le premier souhaite la rupture avec l’ancienne puissance coloniale, alors que le second propose le maintien du Sénégal dans une communauté avec la France, autrement dit une « indépendance immédiate mais pas immédiatement ». Le désaccord entre les deux hommes s’accentuera au lendemain de l’indépendance du Sénégal, en outre, sur la manière de gouverner le pays par un exécutif bicéphale.
Dans ces rapports conflictuels entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor, Valdiodio Ndiaye a été un soutien de taille pour le premier. On peut même remarquer que dans son allocution historique devant le Général De Gaulle, il n’a pas mentionné Léopold Sédar Senghor absent de cette rencontre, alors qu’il s’est donné la peine d’évoquer les motifs d’absence de Mamadou Dia. Il n’est donc point étonnant que Valdiodio Ndiaye soit plus tard co-inculpé avec Mamadou Dia pour tentative de coup d’État contre le président de la République, Léopold Sédar Senghor. Ils seront arrêtés en même temps que trois autres ministres, puis traduits devant la Haute Cour de justice.
En effet, arrivé le moment d’accueillir le Général de Gaulle, les deux hommes qui devaient porter la voix du peuple sénégalais ont brillé par leur absence. Léopold Sédar Senghor est allé passer ses vacances en Normandie comme d’habitude, à une période de l’année où il ne veut pas les manquer. Parti en Suisse pour se soigner, Mamadou Dia y serait retenu pour une cure que ses médecins lui auraient déconseillé d’interrompre. Auraient-ils vraiment pratiqué la politique de la chaise vide ? La réponse à cette question divise les témoins de cette histoire.
Telles sont les péripéties qui ont amené Valdiodio Ndiaye à prononcer son mémorable discours du 26 août 1958 devant le Général de Gaulle, en qualité de ministre de l’intérieur devant assuré l’intérim en l’absence du président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia. L’histoire l’aura à jamais retenu comme étant celui qui a eu le courage d’affronter le Général de Gaulle, pour lui signifier en des termes clairs, la position du peuple sénégalais en faveur du "non" au référendum qui devait se tenir (I). Contrairement à ce que certains pensaient, ce "non" n’avait rien d’irréfléchi, de spontané ou de populiste ; il avait bien un sens dans la pensée de Valdiodio Ndiaye (II).
La défense du "non" au référendum du projet de « Communauté française »
Valdiodio Ndiaye est du nombre des grands artisans de l’indépendance de la République sénégalaise qui n’avaient pas manqué au rendez-vous de l’histoire en étendant leur influence lors de la campagne du "non" relatif au projet de référendum. Son opposition à ce projet (1) s’inscrit en droite ligne avec le mot d’ordre du congrès de Cotonou (2).
L’opposition claire de Valdiodio Ndiaye au projet de « Communauté française »
Depuis la Loi-cadre du 23 juin 1956 et le nouveau statut applicable en 1957, il y avait un régime de semi-autonomie dont l’existence n’avait ni assise souveraine, ni reconnaissance internationale. Son positionnement ne valait que par rapport à la métropole et au sein de l’Afrique occidentale française. Certains leaders africains considèreront cette Loi-cadre comme une supercherie. D’ailleurs, le président d’alors du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia, dénonçait cette supercherie dans un entretien paru dans l’hebdomadaire Afrique Nouvelle du 8 janvier 1957 en ces termes :
« nous sommes contre les décrets d’application de la Loi-cadre tels que le gouvernement les a préparés […] d’une part, ils n’apportent aucune satisfaction aux Africains qui aspirent à gérer leurs propres affaires, et d'autre part, ils arriveront à désorganiser les services communs et à rendre impossible leur fonctionnement. Il ne s'agit pas d'une décentralisation mais d'une désorganisation. Quant au Conseil de gouvernement, d'après les projets de décrets, il comprend non seulement des membres désignés mais le Gouverneur en est le président et cela nous apparaît inacceptable, alors que nous nous attendions à un véritable exécutif local. »
Valdiodio Ndiaye était au nombre de la frange de l’élite africaine qui voyait le projet de Communauté française comme une volonté inavouée de maintenir la tutelle métropolitaine sur les futurs indépendants États africains.
Les absents les plus présents que furent Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia lors de l’évènement historique pour des raisons encore discutées, n’ont pas empêché Valdiodio Ndiaye de tenir un discours que Mamadou Dia qualifiera plus tard de « raide ». Dans son mémoire, Mamadou Dia, reconnut que Valdiodio Ndiaye, « (…) en accueillant De Gaulle en des termes assez raides, a fait un discours conforme à (ses) positions, celles du "non" au référendum »[2].
Mbaye Jacques Diop quant à lui disait à propos de ce fameux discours « (…) le contenu de chaque mot et la tonalité de chaque phrase avaient été conçus avec habileté et pesés pour exprimer au mieux la persuasion. Ces propos furent prononcés avec un brio et un art oratoire qui traduisaient le talent et la conviction de notre porte-parole. Il était visiblement ému, très conscient de porter la légitime aspiration du peuple sénégalais, voire des peuples d’Afrique » [3].
Valdiodio Ndiaye adressa au Général de Gaulle un discours d’accueil dont certains passages sont entrés dans l’Histoire et demeure d’actualité :
"Nous disons indépendance d’abord et, en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde de tous les peuples d’Afrique noire à la reconnaissance de leur personnalité et de leur existence nationale. L’indépendance est un préalable, elle n’est pas une fin en soi. [...] Nous disons indépendance, et nous disons ensuite unité africaine" ».
Une telle déclaration démontre à quel point Valdiodio Ndiaye incarnait la figure de l’anticolonialisme, contrairement à Léopold Sédar Senghor qui manifestait encore un certain attachement à la puissance coloniale et qui aurait promis à de Gaulle un "oui" du Sénégal au référendum. On se souvient des propos louangeurs par lesquels le quotidien de l’extrême droite, l’action française, avait décrit Senghor comme « le type de ces élites indigènes dont la France a le droit d’être fière »[4].
Une position en phase avec le mot d’ordre du congrès de Cotonou
Le congrès de Cotonou tenu du 25 au 27 juillet 1958, auquel avait pris part des leaders sénégalais, aura pour intérêt de dévoiler à la face du monde que l’Afrique française avait la ferme volonté de s’affranchir de tous les complexes coloniaux. Ce faisceau d’énergies individuelles et de volonté collective s’était cristallisé le 26 août 1958 dans ce qui est resté dans l’Histoire comme la « Journée des Pancartes »[5], même si le héros du jour était un certain Valdiodio Ndiaye avec son fameux discours.
Les congressistes de Cotonou perçoivent le projet de "Communauté française" comme une démarche qui s’inscrit de nouveau dans le sillage des sagas de la mythologie de la décolonisation ; un projet qui n’était rien d’autre qu’un réaménagement de l’ordre colonial en y associant des africains relais de la métropole.
À y voir de près, on peut considérer le "non" défendu par Valdiodio Ndiaye, comme une opposition au "oui" porté par des « élites de compromis » défendant une indépendance sous tutelle métropolitaine. Valdiodio Ndiaye était au nombre de ceux qui avaient la conviction que ces élites de compromis, en s’installant à la tête des États africains dont l’indépendance devenait certaine, allaient être les nouvelles garantes de la domination de la puissance coloniale. Il fallait donc se prémunir contre les risques de connivence entre les leaders africains qui prendraient la direction du pouvoir et les autorités métropolitaines qui perpétueraient le projet colonial, après les indépendances, sous d’autres formes. Le héros du 26 août 1958 a su transmettre à de Gaulle, la position du gouvernement du Sénégal conforme aux résolutions du congrès de Cotonou.
L’on peut se souvenir de son discours lorsqu’il déclarait :
« Nous, gouvernement et Assemblée territoriale, sommes tous membres de l’Union progressiste sénégalaise, section sénégalaise du Parti du regroupement africain, donc fidèles aux décisions du congrès de Cotonou ».
Valdiodio Ndiaye, brillant avocat occupant les fonctions de ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement territorial et secrétaire général adjoint de l’Union progressiste du Sénégal (UPS), avait déjà affiché clairement sa position sur le projet de « Communauté française » proposée par le gouvernement français. À la différence de Senghor qui était plutôt favorable à une indépendance « retardée » d’après les confessions de Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye avait publiquement marqué son opposition au projet de « Communauté française ».
Valdiodio Ndiaye et son compagnon Mamadou Dia avaient peaufiné leurs idées et stratégie en s’inscrivant dans la logique de leurs précurseurs anticolonialistes.
Le sens du "non" sénégalais dans la pensée de Valdiodio Ndiaye
Le "non" sénégalais avait un sens dans la pensée de Valdiodio Ndiaye. En effet, la fusion du mouvement panafricain anti-impérialiste avec celui de la lutte pour l’indépendance des colonies africaines en un bloc devait mener vers les États-Unis d’Afrique. La richesse de son discours réside dans le fait qu’il exprime avec l’éloquence qui sied les aspirations des peuples africains qui voulaient autant leur indépendance immédiate (1) que leur projet d’unité africaine (2).
L’expression des aspirations africaines à l’indépendance
Le brillant avocat que Valdiodio Ndiaye était, le prédestinait à plaider les causes légitimes exprimées par ses compatriotes et frères africains pour qui, la liberté de s’associer est une chose et le droit de se séparer d’un compagnonnage en est tout aussi une autre. On rapporte que lors de la visite du Général De Gaulle, il n’a pas manqué de transmettre courageusement et fidèlement les aspirations africaines indépendantistes exprimées au sortir du Congrès de Cotonou tenu du 25 au 27 juillet 1958 à travers les trois mots d’ordre ci-après :
1- Indépendance immédiate,
2- Nation fédérale africaine, c'est-à-dire Unité africaine sous forme d’une nation fédérale,
3- Confédération de peuples libres et égaux.
Les peuples africains aspiraient à plus d’autonomie vis-à-vis des puissances étrangères et le combat pour y parvenir demandait, pour le cas du Sénégal, le concours de ses élites et de celui de sa jeunesse. La mise en œuvre des résolutions du congrès de Cotonou demandait de l’organisation et de l’engagement et Valdiodio Ndiaye en avait pris la pleine mesure lorsque qu’il appelait les Sénégalais à une manifestation dans l’ordre et la dignité.
De Gaulle et les officiels à ses côtés affichaient de larges sourires face à l’accueil chaleureux auquel ils ont eu droit à Dakar. Certes, étaient au rendez-vous les drapeaux tricolores, les enfants des écoles, et les costumes traditionnels habillant des « figurants » bienveillants. Mais la rumeur contestataire était tout aussi perceptible, mêlée aux vivats et les couvrant parfois. Ce fond de protestation sonore était ponctué par des slogans indépendantistes très audibles. Le tapage ne s’apaisa pas dans la foule amassée entre l’aéroport et la ville, tout au long du trajet prévu. Par prudence, les autorités préférèrent changer au dernier moment de trajet. Plutôt que de passer par la Médina, les voitures officielles (le général se tenait comme à l’accoutumée dans une limousine décapotée) empruntèrent la corniche.
Tout a été savamment orchestré pour accompagner le discours de Valdiodio Ndiaye avec les actes qui siéent. Mbaye Jacques Diop jugeait l’approche sénégalaise astucieuse dans la mesure où, disait-il : « Elle se fondait sur une complémentarité : aux hommes politiques, notamment ceux déjà en place dans le gouvernement interne, la mission de porter le verbe jusqu’aux plus hautes tribunes. Aux jeunes, une action de terrain qui devrait être la plus visible possible. Les seconds devaient en quelque sorte être le bras armé, dans les rangs du peuple, de notre revendication nationale. Ils soutenaient les premiers »[6]. La stratégie avait bien fonctionné d’autant plus que la présence des jeunes porteurs de pancartes sur lesquelles étaient mentionnées des réclamations pour l’indépendance immédiate n’avait pas laissé le Général de Gaulle sans état d’âme. »
En réponse aux cris de ces jeunes, de Gaulle visiblement énervé lance les paroles ci-dessous demeurées célèbres :
« Je veux dire un mot d’abord, aux porteurs de pancartes. Je veux leur dire ceci : "Ils veulent l’indépendance. Qu’ils la prennent le 28 septembre". Oui, l’indépendance, que les porteurs de pancartes la prennent le 28 septembre prochain. »
La défense du projet d’unité africaine
À Cotonou, les congressistes démontrèrent à quel point la proposition française s’inscrivait en faux avec l’air du temps, et la liberté de se confédérer entre États africains fut leur mot d’ordre. Pas que l’indépendance immédiate des territoires africains sous domination coloniale, le congrès de Cotonou avait préconisé la création des États-Unis d’Afrique conformément à la conférence panafricaine de Manchester du 13 au 21 octobre 1945 dont la résolution affirmait que « les divisions et frontières territoriales artificielles créées par les Puissances impérialistes son des mesures délibérées visant à empêcher l’unité politique des nations ouest-africaines »[7].
À Dakar, l’option pour l’unité africaine sera réitérée par le Mouvement de Libération Nationale (MLN) dans un manifeste signé et publié à la veille de l’accueil du Général de Gaulle. Les signataires du manifeste soutinrent la proposition des « États-Unis d’Afrique Noire comme idéal collectif moteur pour l’ensemble des Africains »[8] et appelèrent à répondre « NON au référendum du général de Gaulle, en hommes libres et fiers »[9].
Pour la France devenue moins hostile à l’indépendance, la nouvelle stratégie devait consister à éviter que les territoires déjà morcelés ne se reconstituent en de vastes structures fédérales dont elle perdrait le contrôle. D’ailleurs, c’est pour cette raison que le Général de Gaulle a soumis aux colonies françaises la proposition d’une autonomie à l’intérieur d’une communauté française.
Valdiodio Ndiaye est un panafricaniste convaincu de la nécessité d’un État fédéral africain. Mais il savait sans doute qu’en prononçant son discours devant le président de la toute puissante France, il prenait un risque à la fois pour sa carrière politique personnelle et pour l’avenir du Sénégal. Il se trouve ainsi pris dans un étau, pas seulement constitué du peuple sénégalais, mais surtout, entre les tenants des résolutions du congrès de Cotonou et la France coloniale hostile au panafricanisme indépendantiste. Toutefois, il a choisi de porter la voix de plusieurs générations de panafricanistes ayant toutes soutenu la création des États-Unis d’Afrique à l’occasion de diverses rencontres tenues en Europe et en Afrique.
Étant du nombre de la frange de l’élite africaine qui partageait l’idée selon laquelle l’indépendance immédiate devait être suivie d’actes tendant vers la réalisation de l’unité africaine pour le salut africain, Valdiodio Ndiaye défendait, non sans conviction, cet idéal d’unité africaine puisque c’en était un. Il semblait comprendre que la concrétisation d’une nation africaine fédérale demandait du temps et que les peuples devaient d’abord aspirer à une indépendance immédiate avant de se lancer dans le projet qui était à tout le moins noble et ambitieux. C’est ce qu’on pourrait comprendre dans les propos de son discours lorsqu’il dit :
« L’indépendance est un préalable, elle n’est pas une fin en soi. [...] Nous disons indépendance, et nous disons ensuite unité africaine (…) Nous disons Indépendance d’abord, mais en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde de tous les peuples d’Afrique Noire à la reconnaissance de leur existence nationale. »
La figure de ce grand homme mérite d’être réhabilitée à l’aune d’une histoire que les Sénégalais doivent se réapproprier.
Yamar Samb est Professeur agrégé des Facultés de Droit
Université Gaston Berger de Saint Louis.
Ousmane Mané Kane est Enseignant-Chercheur / Assistant en Droit public
[3] DIOP (Mbaye-Jacques), Une vie de combat, Dakar, L’Harmattan, 2013, p. 68.
[4] QUEVENEY (Claude), « Les élites indigènes et la culture », L’Action française, 04 octobre, 1937, p. 6.
[5] L’un des faits marquant de la journée du 26 août 1958 au Sénégal a été aussi la présence de porteurs de pancartes où étaient mentionnées les réclamations d’indépendance immédiate. Les porteurs de pancartes étaient à la traque du Général de Gaulle dont le convoi avait changé d’itinéraire pour éviter de les rencontrer. Depuis ce jour, la date du 26 août est considérée au Sénégal comme la « Journée des pancartes ».
De leurs portes fenêtres s’ouvrant sur le viaduc de la Voie de Dégagement Nord 2, les habitants de la Cité Diamalaye 2 ont l’art à portée de vue. Des graffeurs ont déployé leur ingéniosité sur les parois du viaduc y écrivant en images des histoires de personnages anonymes inscrites dans des paysages boisés ou futuristes. Du coup, ces fresques ont prouvé leur capacité dissuasive sur ceux qui prennent les pans de mur pour des vespasiennes. Les graffeurs ont réalisé les fresques à l’initiative de la Plateforme de Sauvegarde du Cadre de Vie des Riverains de la VDN 2, qui les ont invités à humaniser le béton.
L a plateforme a vu le jour le 11 octobre 2017 sur proposition d’un groupe de Séniors appuyés par des jeunes vivant des deux côtés de la VDN 2 qui embrassent les municipalités de la Patte d’Oie, des Parcelles Assainies, de Yoff, de Cambéréne et de Golf Sud en longeant le bord de mer. Déjà en 2016, à l’annonce du projet de prolongement de la VDN, les riverains du tracé ont eu à échanger entre eux sur la nécessité de prendre langue avec la direction de l’Ageroute et les autorités impliquées. Au terme d’une série de séances d’information, des activités furent lancées dans chaque cité et quartier pour l’installation de cellule et la création de la plateforme sans attendre un financement. L’engagement citoyen était inscrit dans leur projet.
L’un des atouts de la plateforme est d’avoir à sa tête, M. Ibrahima Ndao, ingénieur du Développement Communautaire et Socio-économiste à la retraite, doté d’une grande maitrise des rouages de l’administration publique. Il est le président de l’association des riverains à qui il ouvre bien des portes. Pour cet ancien fonctionnaire, le cadre de vie rime avec engagement citoyen. Il dit : « La participation communautaire dans la gestion du cadre de vie, demeure un levier d’une importance particulière. Elle permet aux populations de prendre en charge leurs préoccupations majeures et ainsi renforcer leurs capacités. Notre expérience nous permet de dire que les déterminants de la participation communautaire sont basés sur un engagement significatif allié à un cadre partenarial efficace. »
La plateforme a noué des partenariats avec l’Ageroute maitre d’œuvre de la VDN , le Ministère en charge du Cadre de vie et de l’Hygiène publique, la Gouvernance, les deux Préfectures ainsi que les municipalités alentours. L’idée de préserver son cadre de vie, sans attendre une quelconque subvention, est née du constat que le cadre de vie est un élément clé dans l’épanouissement de tout citoyen et citoyenne avec la prise de conscience qu’il existe deux cadres de vie : le sain et l’insalubre. Autant donc choisir le cadre de vie sain en faisant de tout individu vivant dans un espace, un habitant-acteur.
La plateforme de Sauvegarde du Cadre de Vie des Riverains de la VDN 2 a été érigée pour protéger les riverains contre l’anarchie, les dépôts d’ordures non autorisés, la « cantinisation » tout azimut, l’occupation irrégulière. La bonne écoute de celles et ceux qui ont en charge la gouvernance locale a permis de ne pas transformer le dessous du viaduc en parc à bestiaux durant les préparatifs de la Tabaski, en parc à voitures en vente et de garage mécanique. La sauvegarde de l’environnement passe aussi par le boisement des contre-allées en ces temps pluvieux. Les journées Set Sétal complètent la liste des actions menées par les membres de la plateforme. La physionomie des alentours s’est beaucoup améliorée attirant des universitaires chercheurs pour des études de cas. La nature ayant horreur du vide, de jeunes footballeurs ont investi le dessous du pont viaduc faisant valoir leur désir d’aménagement des lieux en terrain de foot, en parc d’amusement, en aires de repos, de culture physique et d’espace de cérémonie pour débarrasser la rue des cérémonies familiales et religieuses. Ils attendent aussi le plan d’aménagement de l’Ageroute. Tout n’est pas rose. Il faut constamment revenir à la charge pour maintenir un cadre de vie viable car l’ivraie n’est jamais loin de la bonne graine.
FRANC JEU
Il y a quelques jours, le ministre des Sports, Khady Diène Gaye, exigeait de la Fédération sénégalaise de football (FSF) les bilans financiers de la Coupe du monde 2022 et la Coupe d'Afrique des Nations. Ce mardi, l'instance lui a servi une réponse claire
iGFM (Dakar) Il y a quelques jours, le ministre des Sports, Khady Diène Gaye, exigeait de la Fédération sénégalaise de football (FSF) les bilans financiers de la Coupe du monde 2022 et la Coupe d'Afrique des Nations. Ce mardi, l'instance lui a servi une réponse claire. Ci-dessous la lettre de la FSF.
"Nous accusons réception de votre correspondance rappelée en référence par laquelle vous nous demandez de vous fournir les bilans financiers des campagnes de l'Equipe nationale A de football pour la Coupe du Monde "Qatar 2022" et la Coupe d'Afrique des Nations 2023", a d'abord écrit la Fédération.
"En retour, nous vous prions de noter que les budgets de ces compétitions ont été toujours arrêtes par les services du Ministère des Sports, soumis au Ministère des finances et exécutés exclusivement et en totalité par les services financiers du Ministère de tutelle. Nous précisons que l'intervention de la Fédération Sénégalaise de Football dans la préparation des budgets des compétitions (éliminatoires ou phases finales de CAN ou Coupes du Monde) se limite à l'expression des besoins établie sur la base de la planification élaborée par le staff technique de l'Equipe en la forme d'une fiche d'opération transmise à la tutelle qui la modifie en intégrant les rubriques non chiffrées par la FSF (mentions « pour mémoire ») de même que les dépenses autres que celles du groupe de performance", précise l'instance en charge du football sénégalais.
Seuls les services financiers du Ministère des Sports...en mesure de présenter les bilans financiers
La Fédération sénégalaise de football ajoute : "Ainsi, compte tenu de ce qui précède, seuls les services financiers du Ministère des Sports (DAGE), gestionnaires exclusifs du budget mis à leur disposition par le Trésor devraient être en mesure de présenter les bilans financiers de la Coupe du Monde Qatar 2022 et de la CAN Côte d'Ivoire 2023.
N'étant ni ordonnatrice ni exécutrice technique ou opérationnelle des dépenses publiques relatives au budget de ces compétitions, la FSF ne peut donc pas produire les bilans financiers desdites compétitions.
Tout au plus, pouvons-nous vous rappeler que pour ces deux compétitions, la FSF a dû avancer pour le compte du Ministère des dépenses prévues dans le budget dégagé par le Ministère des Finances et non pris en charge par votre Département et qui, à ce jour, ne nous ont pas été remboursés", conclut la FSF.
IBRAHIMA SOCE FALL ADOUBÉ POUR LE POSTE DE PATRON RÉGIONAL DE L'OMS
Dans un éditorial commun, une dizaine de personnalités africaines, mondialement reconnues, ont plaidé hier, mardi 20 août en faveur de l’élection du Dr Ibrahima Socé Fall du Sénégal, au poste de Directeur régional de OMS pour l'Afrique
Dans un éditorial commun, une dizaine de personnalités africaines, mondialement reconnues, ont plaidé hier, mardi 20 août en faveur de l’élection du Dr Ibrahima Socé Fall du Sénégal, au poste de Directeur régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique.
Le document contenant l’intégralité de l’éditorial commun, est intitulé « Un leader visionnaire pour l'Afrique : Candidature du Dr Ibrahima Socé Fall au poste de Directeur régional de l'OMS ». Parmi les signataires de cet édito, figurent des noms comme ceux des Professeurs Awa Marie Coll Seck et Souleymane Mboup, des Docteurs Obere Okereke et Ngozi Erondu ou de M. Mabingué Ngom et Mme Yacine Djibo, entre autres. Selon ledit édito, la candidature du Dr Ibrahima Socé Fall au poste de Directeur régional de l’OMS sonne comme une aubaine pour le continent africain qui se trouve à un moment critique, confronté au triple fardeau des maladies transmissibles, des maladies non transmissibles et de la menace toujours présente des épidémies et des pandémies. « En ces temps difficiles, un leadership fort et visionnaire est impératif pour faire face aux complexités de notre paysage sanitaire », renseigne la source.
Pour les signataires, le Dr Ibrahima Socé Fall, éminent clinicien et expert en Santé publique, apparaît comme le candidat exceptionnel pour diriger le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Présenté par la République du Sénégal et appuyé par l’Union africaine et la CEDEAO, le Dr Fall incarne, selon eux, l’expertise, le dévouement et la vision stratégique nécessaires pour renforcer les normes sanitaires en Afrique. Dans son programme de campagne, il est noté selon les signataires que le Dr Fall s’est engagé à lutter contre la prévalence croissante des maladies non transmissibles et des troubles de santé mentale, qui affectent de plus en plus les populations africaines. Son souci d’intégrer la santé dans toutes les politiques sectorielles met en évidence l’interconnexion des déterminants de la santé, depuis les facteurs économiques et sociaux jusqu’aux influences environnementales.
En promouvant une approche holistique de la santé, le Dr Fall cherche à créer un système de santé durable et équitable pour tous. Ainsi, dans son manifeste, « La santé pour tous, tous pour la santé » ces derniers estiment un programme régional pour promouvoir et protéger la santé et fournir des soins de santé de qualité pour libérer la prospérité de l’Afrique avec cinq priorités stratégiques qui guideront ses actions en tant que Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Il s’agit des politiques de santé fondées sur des données probantes et des systèmes de santé résilients, de l’amélioration de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence sanitaire, de la réduction accélérée des taux de mortalité maternelle, néonatale et des enfants de moins de cinq ans, et l’élimination des maladies transmissibles à fort impact, la lutte contre les maladies non transmissibles et les troubles de santé mentale et enfin l’amélioration de l’intelligence sanitaire pour répondre aux risques sanitaires actuels et futurs.
Pour rappel, le Dr Ibrahima Socé Fall est le candidat présenté par la République du Sénégal pour le poste de Directeur régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique dont le Comité régional passera aux voix pour désigner le prochain Directeur régional lors d’une séance à huis clos de sa soixante-quatorzième session. Celle-ci se tiendra du 26 au 30 août 2024, à Brazzaville (Congo). La candidature du Dr Ibrahima Socé Fall est également endossée par l’Union Africaine (UA) et par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Trois autres candidats sont aussi en lice pour ce poste, il s’agit de Dr Boureima Hama Sambo (Niger), Dr Richard Mihigo (Rwanda) et Dr Faustine Engelbert Ndugulile (Tanzanie). La Côte d'ivoire avait initialement présenté un candidat mais l’a retiré en faveur du Dr Ibrahima Socé Fall.
LA POLEMIQUE ONAS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les parutions de ce mercredi insistent sur L’affaire du marché de curage passé par de l’Office nationale d’assainissement du Sénégal
Dakar, 21 août (APS) – L’affaire du marché de curage passé par de l’Office nationale d’assainissement du Sénégal continue de prendre de l’épaisseur dans les quotidiens parvenus mercredi à l’APS, ce sujet servant opportunément d’angle d’attaque de certaines figures de l’opposition contre le nouveau pouvoir.
Le Soleil, par exemple, se fait l’écho des “éclairages et révélations” du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dont certains responsables ont animé une conférence de presse, mardi, pour nier “toute implication” du ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, “dans le choix des attributaires dudit marché”.
“La bataille médiatique entre l’ancien directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Cheikh Dieng, et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement se poursuit”, constate le journal, en revenant sur une conférence de presse animée par le directeur de l’assainissement, qui exerce “la tutelle directe” de cet établissement public en charge des projets d’assainissement de l’Etat.
Toute cette affaire est partie des accusations de l’ancien directeur de l’ONAS, limogé environ trois mois après son arrivée à la tête de cette structure. Selon Cheikh Dieng, le ministère de tutelle aurait attribuant des contrats de curage à deux sociétés sans procédure transparente.
“L’Etat patauge” dans cette affaire, fait observer le journal Le Quotidien, après la conférence de presse convoquée par le ministère de l’Hydraulique dont les techniciens se sont livrés, à cette occasion, “à un exercice ce clarification sur des marchés de gré à gré pour lesquels Cheikh Dieng a incriminé le ministre Cheikh Tidiane Dièye”.
“A les en croire, ajoute Le Quotidien, le ministre Cheikh Tidiane Dièye n’a fait qu’exécuter les recommandations du groupe de travail technique qui, après avoir constaté des lenteurs et manquements dans l’exécution des marchés, a préconisé une procédure d’entente directe avec des entreprises dont la capacité est reconnue, afin de corriger les impairs”.
Selon L’Observateur, le directeur de l’Assainissement, Oumar Sène, ”est monté au créneau pour apporter des précisions” et balayer d’un revers de main les accusations de Cheikh Dieng contre le ministre Cheikh Tidiane Dièye.
Sur la même affaire, Tribune titre : “Le ministre Cheikh Tidiane Dièye esquive, Cheikh Dieng maintient ses accusations”. La réplique des services de Cheikh Tidiane Dièye est “loin de la réponse Bi Nu Beugg !”, celle attendue par l’opinion, note pour sa part le quotidien Bès Bi Le Jour. Le journal en profite pour faire de la dérision en faisant un clin d’œil à un slogan ayant fait la fortune de la plateforme politique du ministre, “Avenir Sénégal Bi Nu Begg”, qui peut se traduire par “l’avenir que nous souhaitons pour le Sénégal’’.
“L’ONAS lave le ministre à grande eau”, résume L’As. Enquête parle d’attaques et de contre-attaques, pendant que Le Mandat affiche que “Bougane Guèye Dany fustige la tentative de diversion de Sonko en pleine tourmente de l’ONAS”.
Kritik’ signale que le leader du mouvement “Geum Sa Bopp, les Jambaars”, un des contempteurs les plus en vue du nouveau régime, interpelle le parquet financier, tout en accusant le Premier ministre Ousmane Sonko de détourner l’attention sur [ce] scandale majeur […]”.
Suffisant pour exacerber les antagonismes politiques entre le pouvoir et certaines figures de l’opposition que le Premier ministre peint en “poule mouillée”, note le quotidien L’info. ”Ousmane Sonko qui rencontrait hier des militants de Pastef, en a profité pour poser son viseur sur les opposants”, les “traitant de tous les noms”, rapporte le journal.
Le chef du gouvernement, leader du parti Pastef au pouvoir, ”affirme que le régime n’a pas besoin d’état de grâce derrière lequel se cache ls opposants qu’il qualifie de peureux, d’insulteurs, tout en les invitant à descendre sur le terrain et s’opposer autant qu’ils peuvent, puisque cela n’ébranle nullement le régime”, ajoute L’info.
”Sonko reprend ‘le combat politique’ et les menaces” (Vox Populi). “Nous n’avons pas besoin d’état de grâce”, répète-t-il dans des propos rapportés à sa une par le quotidien Libération.
”Sonko nargue l’opposition”, en déclarant ”ne pas être ébranlé par ‘une opposition sac à main’ et qui n’existe que par des insultes”, relève le quotidien L’As, lequel annonce par ailleurs qu’en perspective des législatives, “une coalition XXXL” est en gestation, autour de Khalifa Sall, Bougane Guèye Dany et Amadou Ba.
LES DATES DE LA PROCHAINE RENTRÉE CONNUES
Ce sera le 3 octobre 2024 pour le corps enseignant et le personnel administratif et le 7 octobre 2024 pour les élèves
Les dates de la prochaine rentrée scolaire sont connues. Ce sera le 3 octobre 2024 pour le corps enseignant et le personnel administratif et le 7 octobre 2024 pour les élèves.
L es grandes vacances, c’est bientôt fini. Le ministère de l’Education nationale a dévoilé les dates de la rentrée scolaire 2024-2025. Pour le corps enseignant et le personnel administratif, elle est prévue le jeudi 3 octobre 2024 à 8 heures précises. Quant aux élèves, ils feront leur retour à l’école, le lundi 7 octobre 2024 à 8heures. Comme chaque année, les défis à relever par le gouvernement afin d’assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions et garantir une rentrée scolaire réussie seront encore énormes. Pour cause, chaque année, il y a la sempiternelle question des abris provisoires, du respect des accords signés, du déficit d’enseignants et de table bancs. Ce qui nécessite une bonne préparation. D’ailleurs, la Cosydep a formulé des recommandations au nouveau gouvernement en prélude à cette rentrée scolaire 2024-2025. Il s’agit, entre autres, de « clarifier la commande politique pour la transformation annoncée du système éducatif », de « garantir dès à présent les conditions minimales pour un démarrage effectif des cours dès la rentrée scolaire ». Pour ce point, « il s’agit d’adresser la résorption des déficits et la planification de besoins en personnels, en infrastructures, en équipements et supports, l’affectation à temps des élèves en 6ième et en seconde mais aussi des élèves maîtres et professeurs sortants des écoles de formation », rapporte la note.
En effet, 2024-2025 sera ainsi la première rentrée scolaire sous l’actuel régime. Le nouveau gouvernement s’est d’ailleurs inscrit dans une dynamique d’apaisement du climat social avant la rentrée scolaire. Entre apurement des dossiers administratifs, signatures d’arrêtés d’admission aux examens professionnels (Cap, Ceap) et de décisions de nomination aux postes de responsabilité, il imprime ses marques. Il faut dire que malgré les efforts consentis dans le secteur de l’éducation par l’ancien régime, il reste encore beaucoup en faire dans le secteur de l’éducation. C’est pourquoi depuis son installation, le nouveau gouvernement est à l’œuvre pour tenter d’apporter des réponses à ceux-ci.
En Conseil des ministres, le président de la République Bassirou Diomaye Faye avait donné des instructions pour une évaluation du système éducatif dont « les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale ». Il avait aussi appelé au « renforcement du rôle et de la place de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (FASTEF), de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (UFR SEFS) ainsi que des écoles nationales de formation d’instituteurs », lors d’un conseil des ministres. Non sans demander au Premier ministre « d’accorder une attention particulière au processus de digitalisation du système éducatif, à la planification, sur les cinq prochaines années, des recrutements d’enseignants, et d'un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les académies du pays ».
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SONKO FIXE LES REPERES
Recevant des artistes de divers horizons, le Premier ministre est revenu ce mardi sur les défis de son gouvernement, à travers le «portage du projet», référentiel des politiques publiques qui sera bientôt disponible, selon lui.
Recevant des artistes de divers horizons, le Premier ministre est revenu ce mardi sur les défis de son gouvernement, à travers le «portage du projet», référentiel des politiques publiques qui sera bientôt disponible, selon lui. Ousmane Sonko n’a pas manqué de chambrer l’opposition en annonçant même le début des actions judiciaires pour la reddition des comptes.
«Nous sommes dans le temps de l’état de lieux. Et si on termine cette phase, je crains que certains ne sortirons pas du pays. Ils ne se promèneront pas non plus dans la rue. C’est pourquoi, ce n’est même pas la peine de parler. Certains d’entre eux ont senti les choses venir et c’est pourquoi ils se précipitent vers les médias. Nous donnerons aux Sénégalais des preuves avec des chiffres et des dates clairs. Il y a deux autres phases qui s’en suivront. Mais je ne vais pas vendre la mèche. Ce sera pour les semaines à venir. Je sais qu’en le disant, certains ne vont pas fermer l’œil ce soir.»
«La mauvaise foi de ceux qui disent que le projet n’existe pas»
«Nous allons, dans les prochains jours, présenter le référentiel des politiques publiques. Il s’agira ensuite du portage du Projet pour qu’il soit compris et adopté par la masse. Les artistes doivent s’approprier ce document et le vulgariser. Ce nouveau référentiel va remplacer le Pse auquel nous nous sommes toujours opposés, d’ailleurs. J’ai entendu certains dire que le Projet n’existe pas. Nous allons vous montrer qu’en 5 mois, nous avons élaborer
ce programme et gratuitement. Alors que le Pse, qui a remplacé Yoonu yokkuté de Macky Sall, nous a coûté 5 milliards et a duré 2 ans. Ou encore Wade avec son Sopi devenu Stratégie nationale de croissance accélérée. Quand on arrive au pouvoir, on doit montrer comment opérationnaliser son programme, un document détaillé avec données et chiffres dont on ne pouvait disposer sans être au pouvoir. Donc, ces gens qui disent que nous avons vendu un rêve font dans l’intoxication et sont de mauvaise foi.»
Sonko ouvre sa campagne : «C’est le point de départ de mes activités politiques»
Cette déclaration en live de Sonko ressemble aussi à une campagne électorale ouverte. Aucun mot sur la Déclaration de politique générale (Dpg). «C’est le point de départ de la reprise des activités politiques. Quand le chat n’est pas là… on se connait», a-t-il défié ses adversaires. Sans doute en direction des prochaines législatives puisque la dissolution en septembre semble actée. Et le leader de Pastef réaffirme sa détermination à combattre ceux qui «insultent» les autorités. «Il y en a qui pensent qu’ils sont encore au pouvoir. Nous avons le pouvoir, alors, ils n’ont qu’à continuer à insulter. Je les avais mis en garde au Grand théâtre. Amna niou moss (certains ont goûté la prison). Quant à moi je suis prêt à débattre avec n’importe qui sur la gouvernance.»
L’ÉTAT EN QUÊTE DE HUB
Le nouveau gouvernement a présenté un plan titanesque pour booster les infrastructures maritimes du pays. Avec un investissement prévu de 2578 milliards de F CFA, le Sénégal ambitionne de rattraper et même de dépasser ses voisins régionaux
Le nouveau pouvoir s’active à imprimer son label pour booster les infrastructures maritimes et portuaires afin de faire du Sénégal un véritable hub. En Conseil interministériel spécial présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko hier, mardi 20 août, la stratégie nationale de développement de ces infrastructures a été présentée devant les acteurs du secteur. Elle devra mobiliser 2578 milliards de F Cfa pour faire du Sénégal une destination incontournable.
Le Conseil interministériel spécial consacré aux infrastructures maritimes et portuaires a permis de passer en revue les diverses contraintes plombant le développement des dites unités industrielles. Sous la diligence du Premier ministre qui a insisté sur le principe de la rigueur dans la démarche et dans la gestion des affaires publiques, la Stratégie nationale de développement des infrastructures maritimes et portuaires a fait l’objet d’un partage avec les divers acteurs du secteur. Au bout du compte, il a été envisagé 28 décisions pour réussir le pari pour faire du Sénégal un hub incontournable. Le Premier ministre Ousmane Sonko a ainsi demandé, lors dudit conseil interministériel, un plan de restructuration et de reconfiguration du Port de de Dakar. Selon le Chef du gouvernement, ce plan doit prendre en compte le développement des ports de Bargny Sendou et de Ndayane pour assurer une bonne complémentarité.
Pour Ousmane Sonko, il faut améliorer les infrastructures du Port de Dakar, renforcer les espaces de stockage et réhabiliter la voie ferrée pour connecter les différents terminaux. Le Pm a déploré à ce niveau le « recul » du Port autonome de Dakar par rapport à ceux de Lomé (Togo), d’Abidjan (Côte d’Ivoire), de Tanger (Maroc), entre autres. Selon lui, le Sénégal n’a pas investi dans son Port autonome à l’image de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Maroc. « Les gens vont ailleurs parce qu’au port de Dakar, le matériel est obsolète, les temps d’attente sont longs (…) », a-t-il expliqué. Le Premier ministre est d’avis qu’il est possible de trouver des choses qui pourraient permettre à l’Etat de « réduire » l’ardoise prévue pour la réhabilitation du PAD. Le Premier ministre a requis par ailleurs que le port de Bargny Sendou dont il a déploré les « lenteurs » constatées dans la réalisation soit connecté par voie ferrée et routière aux corridors et réseaux structurants. Il a également exigé l’engagement de discussions sur l’exclusivité des activités portuaires.
Pour les ports de pêche artisanale, le chef du gouvernement a souligné l’importance de développer 23 ports modernes. A l’en croire, quatre de ces ports seront liés à des zones industrielles de transformation des produits de la mer. Dans la même dynamique, l’Etat veut accélérer la réalisation des ports de pêche à Cap-Skiring et Fass-Boye, et réhabiliter le quai de pêche de Ouakam avec le soutien de la Banque Mondiale. Pour autant, le Premier ministre a demandé une plus grande implication des collectivités locales dans la gestion des quais.
Les ports de plaisance n’ont pas été occultés dans la stratégie nationale. Aussi, a-t-il été demandé de structurer et de financer leur développement, en les associant à des zones touristiques. Dans la même mouvance, instruction a été donnée pour améliorer les chenaux de navigation du fleuve Casamance, du bras de mer du Saloum, et à stabiliser la brèche de Saint-Louis.
La création d’un programme pour développer l’industrie navale, en diversifiant les services de construction, réparation et démantèlement des navires, est également une question clé. Au même titre que la sécurisation des sites pour les infrastructures maritimes, en les intégrant dans le Plan national d’aménagement. A ce niveau, une meilleure harmonie entre les villes et les ports sera recherchée avec des programmes spécifiques.
Vers le réexamen du décret de création des ports secondaires
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a également évoqué hier, mardi, lors de ce Conseil interministériel spécial consacré aux infrastructures maritimes et portuaires, la nécessité de réexaminer le décret de création des ports secondaires du Sénégal pour en savoir davantage sur les motivations », a-t-il dit. Avant de souligner « qu’on ne peut pas se lever du jour au lendemain pour prendre une telle mesure ». Il a relevé que chaque port a une histoire, faisant allusion à celui de Ziguinchor, ville d’où il est originaire et dont il a été le premier magistrat. Les principaux ports secondaires du Sénégal sont implantés à Kaolack, Saint- Louis et Ziguinchor. « Il va falloir, en collaboration, bien sûr avec les acteurs du secteur, revoir de très près un certain nombre d’actes qui ont été posés », a insisté le Premier ministre. Au final, le Premier ministre a fait savoir qu’il faut faire tout cet exercice pour comprendre « pourquoi il nous faut 2700 milliards FCFA ».
SARCELLES, UNE VILLE AUX ALLURES AFRICAINES
La commune française de Sarcelles, située dans la banlieue parisienne, prend, les mardis, vendredis et dimanches, les allures d’un ‘’little Africa’’, son marché devenant notamment un lieu de rendez-vous prisé par les immigrés
La commune française de Sarcelles, située dans la banlieue parisienne, prend, les mardis, vendredis et dimanches, les allures d’un ‘’little Africa’’, son marché devenant notamment un lieu de rendez-vous prisé par les immigrés et autres ressortissants français d’origine africaine, a constaté un reporter de l’APS.
Située à environ 15 kilomètres de la capitale française, Sarcelles est un endroit incontournable pour les Africains lorsqu’arrive le moment de préparer le voyage au pays. Le marché a la réputation de proposer des produits à moindre coût.
A 11h, ce jour-là, l’ambiance tant vantée par ses habitués avait fini de s’installer dans cette agglomération constituée de deux parties distinctes : le vieux Sarcelles, dit ‘’Sarcelles-village’’, édifié au bord de la rivière, Petit Rosne, et l’autre Sarcelles se situant autour de l’Eglise Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Sarcelles s’étend sur 4,6 km du nord au sud et 3,1 km d’est en ouest. Sur place, on y retrouve presque toutes les sonorités et les spécificités africaines.
À la rue située avenue Frédéric-Joliot-Curie, a lieu les mardis, vendredis et dimanches matin le marché de Sarcelles. Dans ce marché très couru et quasi monopolisé par les Africains, un nom est sur toutes les lèvres : Eric Nako. Il fait partie des premiers acteurs de ce marché.
Ce Camerounais au physique imposant totalise 35 ans de présence à Sarcelles. Il s’investit dans le brassage des communautés africaines.
“J’ai commencé dans ce marché en 2000. Ça fait 24 ans aujourd’hui. Le charme de Sarcelles c’est que le marché était auparavant géré par les Français de confession juive. Ils y vendaient de bons articles à moindre coût le week end’’, se remémore-t-il.
‘’Beaucoup de gens viennent maintenant pour faire de bonnes affaires parce que les articles sont de moindre coût comparés aux prix dans les boutiques dédiées. Tous les dimanches, mardis, et vendredis, à Sarcelles, des commerçants de toutes les nationalités viennent se faire de l’argent en vendant divers articles”, confie Eric.
“Je suis là pour chercher un bon costume pour le mariage de mon cousin. On m’a dit qu”Eric vend de bonnes choses”, déclare l’un d’eux, un Marocain très enthousiaste à l’idée de repartir avec un costume bleu à bon prix.
‘’Je viens ici avant de retourner au pays. Je suis à la recherche de cadeaux pour certains amis restés au pays, le Congo Brazzaville’’, fait de son côté savoir Cyriac Mbemba.
Il présente le marché de Sarcelles comme un laboratoire de production d’hommes d’affaires africains, en citant le nom d’anciens vendeurs à Sarcelles devenus de prospères négociants en Afrique.
Eric Nako ne manque pas de saluer le comportement des Sénégalais dans le marché qu’il présente comme d’infatigables travailleurs.
Je travaille avec un Sénégalais devenu aujourd’hui un petit frère pour moi. Il est avec moi depuis 9 ans. C’est un garçon sérieux et honnête. Cela fait vraiment plaisir’’, magnifie-t-il.