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17 novembre 2024
TOUBA, LE DEFI DE LA MOBILITE
L’arrivée en nombre de pèlerins à Touba pour les besoins du grand Magal commence à poser un problème de mobilité occasionnant des embouteillages sur les axes menant à la cité religieuse
L’arrivée en nombre de pèlerins à Touba pour les besoins du grand Magal commence à poser un problème de mobilité occasionnant des embouteillages sur les axes menant à la cité religieuse à moins de trois jours de l’évènement commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie mouride, a constaté un reporter de l’APS.
‘’Depuis le week-end dernier, circuler dans la ville est devenu difficile avec l’arrivée des premiers pèlerins. Cette difficulté va s’accentuer à mesure que l’on s’approche du Magal’’, témoigne Modou Diop qui s’active dans le commerce dans le quartier de Darou Manane.
‘’Il est clair que mercredi au plus tard, la ville va déborder de monde. Le flux de pèlerins va augmenter dans les prochaines heures, comme c’est le cas à chaque Magal’’, souligne-t-il.
‘’Les pèlerins ont commencé à arriver depuis le week-end dernier, mais le flux ne cesse d’augmenter depuis ce mardi’’, explique Mame Diarra Thiam, venue au marché de l’ancien garage pour effectuer les derniers achats de sa famille en prévision du Grand Magal.
La gare routière, les routes menant à la cité religieuse, surtout au sens giratoire séparant Mbacké et Touba, sont congestionnées par un nombre impressionnant de véhicules, allant des voitures particulières aux bus de transport en commun. Il en est de même pour les charrettes à traction animale venant de certains villages environnants.
Cet engorgement, particulièrement sensible à Mbacké, rend les déplacements difficiles pour les pèlerins, qui doivent parfois passer de longues heures dans les embouteillages avant d’atteindre leur destination.
‘’Il est malheureux de constater que les tarifs ont déjà doublé sur ce trajet. Ils pourraient même être multipliés par cinq, comme l’année dernière’’, déplore une cliente installée de façon inconfortable dans un ‘’Mbacké-Touba’’, un ancien véhicule de marque 504 ou 505 avec une cabine arrière.
Certains jeunes acceptent même de monter sur les porte-bagages de ces types de véhicules pour rallier Touba. Les prix ont triplé et pourraient quintupler dans les prochaines heures, selon des clients qui se lamentent à bord, sans compter la surcharge à l’intérieur.
Du côté des chauffeurs, le temps perdu, la consommation excessive de carburant, ainsi que les déviations fréquentes, justifient l’augmentation des prix, qui avoisinent au moins les 1 000 francs CFA à l’aller comme au retour.
Des solutions réclamées pour rendre fluide la circulation
Face à ces défis de circulation, de nombreux habitants et visiteurs plaident pour la construction de ponts et d’autres infrastructures qui pourraient aider à désengorger les routes durant le Magal.
‘’Cette situation se présente chaque année. Les routes sont complètement saturées. Il faudrait vraiment penser à des solutions comme des ponts et des routes secondaires bitumées aux différentes entrées de la ville de Touba pour fluidifier la circulation’’, plaide Khadim Thiam, un habitant de Mbacké.
‘’Serigne Touba en vaut le coup pour le service qu’il a rendu à l’Islam et à la oummah islamique’’, fait-il valoir en indiquant que l’érection de ponts et d’autres aménagements pourraient permettre de mieux répartir le trafic et de faciliter l’accès à la ville pour les pèlerins.
Les motos “Jakarta” : une solution rapide mais risquée à Touba
Dans ce contexte d’affluence, les motos-taxis, communément appelées ‘’Jakarta’’, font office de moyen le plus rapide pour rallier les différents quartiers de Touba.
‘’Vous vous rendez compte, c’est vraiment exagéré. En temps normal, le tarif de ces +Jakarta+ est de 300 à 500 francs CFA entre l’ancien garage et les parages du marché Ocass’’, assure Idrissa Diop.
Cependant, leur utilisation n’est pas sans risques, notamment en raison de la circulation dense et parfois chaotique.
‘’Les motos +Jakarta+ sont vraiment pratiques, surtout quand on est bloqué dans les embouteillages, mais il faut être prudent car la circulation est très intense. Et la plupart de leurs conducteurs sont des enfants’’, avertit Idrissa Diop, un usager régulier.
Les autorités locales rappellent aux conducteurs de ces motos et à leurs passagers l’importance de respecter les règles de sécurité pour éviter les accidents.
Le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, par la voix de son porte-parole, a appelé lundi soir les conducteurs et usagers de la route à faire preuve de prudence à l’occasion du Grand Magal de Touba,
Le Magal de Touba, un grand événement religieux commémorant le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, attire chaque année des milliers de pèlerins.
Lors de la 129e édition du Grand Magal, en 2023, plus de cinq millions de pèlerins et dix-sept délégations étrangères y avaient pris part, selon président de la commission culture et communication du comité d’organisation dudit évènement, Serigne Abdoul Ahad Mbacké.
LE GOUVERNEMENT A CONSENTI DES EFFORTS FINANCIERS DANS UN CONTEXTE PARTICULIÈREMENT DIFFICILE
Se prononçant sur la dette intérieure du Sénégal, l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meissa Babou, a salué les efforts consentis par le nouveau gouvernement en trois mois d’exercice du pouvoir.
Se prononçant sur la dette intérieure du Sénégal, l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meissa Babou, a salué les efforts consentis par le nouveau gouvernement en trois mois d’exercice du pouvoir.
La volonté politique des nouveaux gouvernants est salutaire en termes d’apurement de la dette intérieure, et ce, malgré les difficultés de trésorerie du pays. « Le gouvernement, dans sa volonté d’apurer la dette publique intérieure, s’est efforcé de rallonger de 20 milliards de francs CFA le budget de la campagne agricole 2024-2025. Il s’est également donné les moyens d’éponger la dette due aux opérateurs et stockeurs privés à hauteur de 41 milliards de francs CFA. Il a aussi payé plus de 10 milliards de francs CFA pour la Couverture Maladie Universelle (CMU), ainsi que pour le paiement des bourses des étudiants. Autant d’efforts financiers dans un contexte particulièrement difficile », a loué l’économiste.
Pour le secteur des BTP, dont la dette est estimée à plus de 300 milliards de francs CFA, l’économiste invite les nouvelles autorités à apurer partiellement cette dette. Ainsi, globalement, en 100 jours, le nouveau gouvernement a fait l’effort d’apurer une partie importante de la dette intérieure.
CES PRESCRIPTIONS DU SYSTÈME ÉDUCATIF
La coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) préconise d’ériger la concertation en règle de gouvernance du secteur de l’éducation ...
La coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) préconise d’ériger la concertation en règle de gouvernance du secteur de l’éducation, pour mieux faire passer “certaines décisions sensibles” de réforme et “favoriser une réelle participation des jeunes dans la politique éducative”.
Cette suggestion fait partie des principales recommandations contenues dans une déclaration rendue publique par le bureau du conseil d’administration (BCA) de la COSYDEP, pour un “mode de pilotage inclusif, holistique et décloisonné” de l’école.
En perspective de la prochaine rentrée scolaire prévue en octobre, le bureau du conseil d’administration (BCA) de la COSYDEP a tenu une session ordinaire en vue d’analyser le contexte national et de formuler des recommandations en s’appuyant sur la consultation de ses antennes locales et sur plusieurs échanges avec le ministère en charge du secteur, renseigne la déclaration transmise à l’APS.
La COSYDEP y suggère notamment aux nouvelles autorités d’ériger la concertation en “règle de gouvernance en privilégiant, d’une part, l’échange avec les partenaires avant de rendre publiques certaines décisions sensibles et complexes, et d’autre part, de favoriser une réelle participation des jeunes dans la politique éducative”.
La COSYDEP demande aussi que “le capital humain, érigé en première priorité”, puisse bénéficier d’un “fonds spécial pour adresser un défi récurrent identifié par les acteurs du secteur, au-delà du budget alloué à l’éducation”
“La digitalisation intégrale, annoncée comme réforme majeure, doit permettre d’enclencher la modernisation du secteur et d’assurer la diligence dans la délivrance des actes relatifs à la gestion des enseignants et à l’état civil”, relève la déclaration.
Pour la COSYDEP, “le souverainisme, affirmé comme orientation politique, considère l’éducation comme un terreau fertile pour garantir la sécurité alimentaire, la santé pour tous, le financement endogène des demandes en éducation (petite enfance, alphabétisation, daara, formation professionnelle..)”.
Elle estime que le triptyque “Jub, Jubbal, Jubanti”, adopté comme principe directeur du nouveau régime, doit permettre de “corriger des injustices liées aux conditions de performance, d’inclusion, de sécurité, de salubrité et de protection des enfants”, entre autres.
“Le nouveau régime opte-t-il pour une refondation du système, une réforme curriculaire, une révision des programmes ? La réponse à cette question préjudicielle détermine le processus à mettre en œuvre”, peut-on lire.
La COSYDEP rappelle dans sa déclaration que “la refondation renvoie à la reconstruction du système sur des bases conceptuelles et des valeurs nouvelles”, pendant que la réforme “consiste à adresser un aspect spécifique du système”, la révision de programmes relevant simplement d’une “opération de modification de certaines dispositions”.
LE GOUVERNEMENT À L’ASSAUT D’UN PASSIF PESANT
En seulement quatre mois, les nouvelles autorités ont injecté plus de 200 milliards de francs CFA pour alléger la dette intérieure du pays. Cette initiative audacieuse vise à redynamiser l'économie nationale et à soulager la population
En quatre mois d’exercice du pouvoir, les nouvelles autorités politiques ont consenti d’énormes efforts financiers pour l’apurement de la dette intérieure et pour alléger la souffrance des Sénégalais. Ainsi, plus de 200 milliards de francs CFA ont été décaissés pour régler partiellement cette dette intérieure, aussi colossale que la dette extérieure. Toutefois, une volonté politique soutenue est nécessaire pour y parvenir dans le temps.
Lors de la réunion ordinaire du Conseil des ministres du 26 juin 2024, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a demandé à son Premier ministre, Ousmane Sonko, de tout mettre en œuvre pour l’apurement de la dette intérieure dans l'objectivité et la bonne maîtrise de l’endettement du Sénégal. Une tâche qui s’avère toutefois difficile dans un contexte de raréfaction des ressources, de durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale et d'atonie des marchés intérieurs de la dette dans de nombreux pays en développement, décourageant ainsi l’investissement privé. À cela s’ajoute l’incertitude liée à l’inflation en raison du conflit ouvert dans la bande de Gaza. Autant de goulots d’étranglement susceptibles de compromettre la volonté politique en marche des nouvelles autorités.
Cette volonté manifeste s’est matérialisée à travers le paiement d’une dette de près de 40 milliards 800 millions de francs CFA ; l’augmentation de 20 milliards de francs CFA pour la campagne agricole 2024- 2025, faisant ainsi passer le budget de 100 milliards à 120 milliards de francs CFA ; le règlement des 10 milliards de francs de dette à la Couverture Maladie Universelle (CMU) ; le paiement de la dette de la Bourse familiale ; le paiement des bourses des étudiants ; l’allègement de la souffrance des Sénégalais à hauteur de 53 milliards de francs CFA pour la baisse des prix des denrées de première nécessité ; la remise d’actes administratifs pour les examens professionnels CEAP, CAP et les décisions de nomination aux postes de responsabilité, avec une incidence financière directe, parmi d'autres mesures visant à asseoir un climat socio-économique apaisé et compétitif. Toutefois, la poursuite de cette dynamique reste largement tributaire des chocs exogènes, puisque le pays est grandement dépendant de l’extérieur pour plus de 6000 milliards de FCFA par an en termes de produits de consommation.
Faire preuve de réalisme et/ou de justesse
Certes, la démarche des gouvernants actuels semble rassurante, car elle cadre parfaitement avec leur vœu de faire du Sénégal un pays souverain, mais cette volonté manifeste dépend largement des indicateurs de conjoncture économique. Dans cette optique, donner de l’oxygène aux entreprises locales et, par ricochet, leur permettre de se relancer en les dotant d’une capacité financière leur permettant de remporter des marchés ne peut être que salutaire. Une lecture hautement stratégique, puisque les nouvelles autorités appellent de tout leur vœu à la souveraineté économique, laquelle implique incontestablement une certaine assise financière (liquidité) des entreprises locales pour postuler aux appels d'offres. Ces appels d'offres requièrent en effet un minimum d’expertise et de ressources financières leur permettant de remporter des contrats clés en main.
Dans des États comme le nôtre, où tout est priorité et urgence, seules deux options viables d’investissements lourds leur sont offertes, à savoir développer les Partenariats Public-Privé ou alors lancer des marchés clés en main, comme dans le cadre de la construction de l’autoroute à péage Ila Touba et la construction des quatre établissements hospitaliers, dont trois de 150 lits (à Sédhiou, Kaffrine et Kédougou) et un de 300 lits (à Touba).
Échelonner l’apurement
À ce jour, il est quasi impossible de déterminer avec exactitude le montant de la dette intérieure du Sénégal. Les opérateurs économiques regroupés dans les organisations patronales, dont le Conseil national du patronat sénégalais (CNPS) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) pour ne citer que ceux-là, évoluant dans différents secteurs, notamment dans le bâtiment et les travaux publics (BTP), le Syndicat professionnel des industriels du Sénégal (SPIDS), l’hôtellerie et la restauration, réclament des montants assez conséquents à l’État du Sénégal. Aujourd’hui, seule la dette du secteur des hydrocarbures semble bien maîtrisée parce qu'elle est suivie par le Comité national des hydrocarbures de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE).
Selon certaines indiscrétions, elle se chiffre à plus de 300 milliards de francs CFA. Tout compte fait, les perspectives économiques et surtout financières s’avèrent prometteuses au regard du début d’exploitation des ressources pétrolières et gazières et les prix sur le marché mondial se révèlent très concluants. Donc, si le verdissement s’avère, et la volonté des gouvernants d’apurer la dette intérieure reste intacte, il est potentiellement probant d’arriver à avoir une nette mainmise sur la dette publique interne tout comme sur la dette publique externe. Et ce, par l’échelonnement de celle-ci.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 21 AOUT 2024
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Révélation Quotidien, EnQuête, Le Quotidien, Libération, Le Soleil, L'As, Bes Bi le jour, L'Observateur
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Révélation Quotidien, EnQuête, Le Quotidien, Libération, Le Soleil, L'As, Bes Bi le jour, L'Observateur
Baadoolo - Farce de mauvais… égout !
Cheikh Tidiane Dièye a parlé. Pardon, a fait parler. Acculé par Cheikh Dieng, le ministre a pris le canal d’évacuation des accusations. Parce que les eaux usées de «lobbies» ruisselaient vers lui. C’est toujours compliqué de faire un travail de rattrapage. Seytaane waxul dëgg, waaye yaxx na xel. Le leader de Sénégal bi nu bëgg n’a pas servi la réponse bi nu bëgg. Hier, c’était comme une farce de mauvais… égout. Et attention, le coup de balai contre Dieng pourrait aussi lui être appliqué. Parce que ku nieupp tufli nga tooy. Comme inondations kay !
Inculpé pour défaut de permis et d’assurance Sidy Diop fait son Magal en prison
C’était redouté, mais c’est arrivé ! Sidy Diop a été placé sous mandat de dépôt, a-t-on appris de Seneweb. Le chanteur, arrêté lundi par la gendarmerie de Hann, a été déféré au parquet ce mardi et inculpé pour défaut de permis de conduire et d’assurance pour sa nouvelle voiture. Le procès du lead vocal du groupe 5 Etoiles est prévu, lundi prochain, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
«Intention» de Atépa de faire détruire son immeuble Madiambal Diagne démolit Pierre
Madiambal Diagne accuse Pierre Goudiaby Atépa de vouloir détruire son immeuble sis aux Mamelles. Sur X, le journaliste a publié un communiqué relatant les échanges entre l’architecte et un entrepreneur turc. Le patron du Groupe Avenir Communication, qui édite le journal Le Quotidien, indique que M. Goudiaby, «qui se vante de son influence sur les nouvelles autorités du pays, n’a pas pu dissimuler sa haine à (son) endroit» devant Tufan Fayzi Nsamoglu, un de ses «partenaires et constructeur de l’immeuble». Il rapporte que lorsque le constructeur a cité son immeuble en cours de finition parmi «ses belles références», Atepa aurait lancé un soupire : «I want to crash that building (je veux casser cet immeuble)». Le journaliste de mettre en garde : «On verra si le Sénégal est un État de Droit».
Enregistrement des organes de presse - L’Appel invite le Cnra à se réguler d’abord
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a rappelé à l’ordre, lundi, les éditeurs, distributeurs et diffuseurs de services de communication audiovisuelle. L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en Ligne (Appel), dans un communiqué, s’étonne que l’organe dirigé par Babacar Diagne, «attende maintenant pour rappeler cette importante disposition», alors qu’«il a eu le temps d’organiser des concertations avec les radios et télévisions traditionnelles en février 2021 jusqu’à signer des conventions et cahiers de charges avec leurs directions». Ibrahima Lissa Faye et ses camarades soulignent que le Code de la presse est largement «en avance sur les textes du Cnra» et proposent «la création d’un nouvel organe de régulation adapté au contexte et aux enjeux de l’heure», rappelant que «l’avant-projet de loi instituant la Haute autorité de régulation des communications audiovisuelles (Harca) a été adopté par consensus».
Tensions Gouvernement-Presse La société civile prête pour une médiation
La société civile tente d’éteindre le feu entre la presse et les nouvelles autorités. Le 15 août dernier, des organisations réunies autour de «Forces vives» ont reçu une délégation des patrons de presse, indique un communiqué signé par une quinzaine de personnes. Elles estiment que ce «bras de fer doit être surmonté par le dialogue entre les deux parties». En effet, rappellent Forces vives, «le journalisme est l’épine dorsale de la démocratie, une force qui éclaire les citoyens, et façonne l’opinion publique». Par conséquent, il est «incontestable que les destins de la presse et du pouvoir sont intimement liés» et «constituent deux piliers forts de la démocratie». Forces vives exhorte les deux parties à «se retrouver autour d’une table pour discuter dans l’intérêt supérieur de la Nation» et se dit «disposé à accompagner les deux parties dans cette perspective».
Colonie de vacances Les pupilles de la nation en Gambie pour 15 jours
La Directrice générale de l’Office national des pupilles de la Nation (Onpn) a procédé, ce mardi, devant son siège à la cité Keur Gorgui, au lancement de la 11e édition de la colonie de vacances dédiée aux pupilles de la nation. Pour cette présente édition, la colonie aura lieu en Gambie, du 20 août au 3 septembre 2024. Fatima Mbengue indique que l’objectif est de permettre à ces enfants orphelins de découvrir le monde extérieur, d’échanger et de changer de cadre de vie. «Ils sont 107 enfants et 30 adolescents. Et depuis deux mois, le comité d’organisation s’est mobilisé pour mettre ces enfants dans d’excellentes conditions», a-t-elle explique-t-elle. Le thème de cette est «Collectivité éducative et nouvelle approche de la citoyenneté : préservons les enfants et les jeunes des dangers du numérique».
par Ndiaga Loum et Ibrahima Sarr
MOMAR-COUMBA DIOP, LE MISSIONNAIRE LAÏC
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre souhait ardent est que l’État lui rende un hommage officiel posthume pour offrir son exemple à la jeunesse qui mérite de connaitre l’ampleur et la qualité de la contribution scientifique de ce chercheur hors-pair
Ndiaga Loum et Ibrahima Sarr |
Publication 21/08/2024
« Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu’on reconnaisse mon génie... » - Michel Audiard
Quarante jours déjà que Momar-Coumba Diop a été mis en terre. Sa disparition a été un choc brutal pour sa famille biologique et sa « famille très étendue », selon les termes de son ami Jean Copans dans la préface de l’ouvrage Sénégal 2000-2012. Les institutions et politiques publiques à l’épreuve d’une gouvernance libérale (Karthala, 2013, 836 p.). Le vendredi 19 avril dernier, comme à son habitude, Momar nous envoya une photo prise par son ami Charles Becker, à l’issue d’un déjeuner dans un restaurant parisien, vers Port Royal-Bertholet, et sur laquelle il était en compagnie de Robert Ageneau, le fondateur des éditions Karthala, devenu son ami depuis leur première rencontre en 1989. Sur l’image, Momar nous semblait en pleine forme. Et nous étions loin d’imaginer que l’irréparable allait se produire quelques semaines plus tard. Lorsqu’à partir du 28 mai dernier nous n’avions plus de ses nouvelles, nous avions pensé qu’il lui était arrivé quelque chose car Momar ne restait pas une journée sans faire signe.
Nous discutions quotidiennement avec lui de la situation politique nationale, surtout avec la crise qui a opposé depuis mars 2021 le pouvoir central et l’opposition dite « radicale ». L’avenir du Sénégal le préoccupait au plus haut point. La décision du président Macky Sall de reporter la présidentielle de février-mars 2024, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, menaçait sérieusement la stabilité du pays. Dans ce contexte préélectoral, le pays est resté debout à l’issue de cette rude épreuve, surtout grâce au Sénégal laïc et citoyen célébré par Pathé Diagne dans Le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Le sopi à l’épreuve du pouvoir (Paris, Karthala, 2013, 840 p.), ouvrage publié sous la direction de Momar. Ce Sénégal laïc et citoyen, qui avait fait échec à la tentative du président Wade d’exercer un troisième mandat, a cette fois-ci fait face à la pression de grande envergure exercée par le président Macky Sall. L’alternance du 24 mars 2024 traduisait un rejet de ce dernier et de ses hommes, mais aussi de l’opposition classique. Elle marquait également ce que Pathé Diagne a appelé « la fin du cycle senghorien ». Cette alternance enthousiasma Momar. C’est parce qu’il souhaitait surtout une transformation qualitative des conditions de vie des Sénégalais. Et le rêve lui semblait permis.
Nous avons connu Momar à la fin de nos études doctorales grâce à notre ami, l’archéologue Ibrahima Thiaw de l’IFAN. Nous connaissions bien les travaux de Momar. Notre ami Thiaw estimait qu’il nous fallait collaborer avec Momar et bénéficier de ses conseils avisés. Ce que ce dernier accepta de bon cœur. Ainsi, nous avons vécu avec Momar près d’une vingtaine d’années de compagnonnage. Nos relations avaient fini par déborder le cadre de la recherche pour devenir amicales voire fraternelles.
Nous appartenons aux sciences de l’information et de la communication considérées comme une « inter-discipline » car situées au carrefour des sciences humaines et sociales auxquelles elles empruntent leurs concepts et leurs méthodes. Nos objets sont ceux des médias et de la culture. Nous privilégions une démarche pluridisciplinaire pour les analyser. L’interrogation d’une part de leurs conditions de production et d’émergence, et d’autre part des conditions de leur réception nous autorise à faire appel à la sociologie, à l’histoire, au droit, à la sémiotique, et à l’anthropologie, notamment celle des mondes contemporains chère à Marc Augé. Nous procédons donc à une traversée des disciplines que nous retrouvons non seulement dans les travaux de Momar, mais aussi dans les ouvrages collectifs qu’il a dirigés.
Le début d’une aventure
Après son recrutement à l’Université de Dakar, en 1981, Momar porta sur les fonts baptismaux un groupe de recherches, avec ses amis de la Faculté des Lettres et Sciences humaines comme les historiens Mohamed Mbodj, Mamadou Diouf et Babacar Diop dit « Buuba », les philosophes Souleymane Bachir Diagne et Aminata Diaw, les géographes Latsoucabé Mbow et Paul Ndiaye, le juriste Tafsir Malick Ndiaye et l’économiste François Boye. Leur aspiration, comme Momar l’a rappelé souvent dans ses écrits, était de forger une autonomie intellectuelle, d’être à même d’influencer les orientations, l’écriture et le déroulement des travaux menés sur le Sénégal. Ils avaient surtout bénéficié de l’appui de leurs aînés Boubacar Barry et Abdoulaye Bathily du Département d’Histoire. Leur rencontre avec (le défunt) Thandika Mkandawire, à l’époque directeur exécutif du Codesria, a été une étape importante dans le cheminement intellectuel et professionnel de Momar et de ses amis. En leur ouvrant les portes de son institution, Thandika Mkandawire leur a permis d’accéder à des travaux novateurs, de découvrir d’autres traditions de recherches et d’engager des confrontations scientifiques avec des chercheurs de l’Afrique francophone et de l’Afrique anglophone. Momar a toujours insisté sur le fait que si certains membres de ce groupe n’avaient pu terminer leurs thèses d’État ou avaient renoncé à les rédiger – une étape pourtant importante pour gravir de nouveaux échelons dans la hiérarchie universitaire - c’est parce qu’ils étaient engagés corps et âme dans leur agenda de recherches.
Ce groupe a publié en 1992, sous la direction de Momar, Sénégal. Trajectoires d’un État (Dakar, Codesria, 501 p.), un ouvrage axé sur une histoire économique et sociale du Sénégal, traduit en anglais sous le titre Senegal. Essays in statecraft (Dakar, Codesria, 1993, 491 p.). Mais Momar s’était déjà révélé en 1990 à travers la publication, avec son ami Mamadou Diouf, de Le Sénégal sous Abdou Diouf (Paris, Karthala, 1990, 439 p.) consacré au Sénégal post-senghorien. Momar remit ça en 1994 avec deux ouvrages collectifs : Le Sénégal et ses voisins (Dakar, Sociétés-Espaces-Temps, 326 p.) et La crise de l’agriculture africaine (Dakar, Sociétés-Espaces-Temps, 149 p.). Suit en 1999 Les figures du politique en Afrique. Des pouvoirs hérités aux pouvoirs élus ((Paris-Dakar, Codesria/Karthala, 444 p), co-édité avec Mamadou Diouf, et qui constitue une somme de travaux sur les systèmes de transfert du pouvoir en Afrique.
Après l’exil aux États-Unis d’Amérique de ses amis Mohamed Mbodj, François Boye, Mamadou Diouf et Souleymane Bachir Diagne, Momar sentit la nécessité de renouveler son groupe de recherches en faisant appel à de jeunes chercheurs. Au début des années 2000, il élabora un projet intitulé « Sénégal 2000 » dont l’objectif était de montrer, à partir de divers territoires de recherche, les changements et ruptures que le Sénégal a connus aux plans politique, socio-culturel et économique entre 1960 et 2000.
Momar se distingua par ce que Jean Copans a qualifié d’« activisme éditorial ». Nous ne pouvons énumérer ici la longue liste d’ouvrages collectifs publiés sous sa direction. Nous pouvons néanmoins en citer quelques-uns. En 2002, Momar a co-édité La construction de l’État au Sénégal (Paris, Karthala, 2002, 231 p.) avec Donal Cruise O’Brien et Mamadou Diouf. En outre, les résultats du projet de recherche « Sénégal 2000 » sont publiés en trois volumes par les éditions Karthala : Le Sénégal contemporain (Paris, 2002, 656 p.), La société sénégalaise entre le local et le global (Paris, 2002, 723 p.) et Gouverner le Sénégal (Paris, 2004, 301 p.).
Un passeur de connaissances exceptionnel
En 2004, Momar fonda avec un groupe d’amis - constitué entre autres de Charles Becker, Ousseynou Faye, Ibrahima Thioub, Ibou Diallo, Alfred Inis Ndiaye et Ndiouga Adrien Benga - le Centre de recherche sur les politiques sociales (Crepos). Un centre qu’il dirigea de manière bénévole jusqu’en 2009. Le Crepos lui a rendu hommage à travers l’ouvrage Comprendre le Sénégal et l’Afrique d’aujourd’hui. Mélanges offerts à Momar-Coumba Diop (I. Thioub et al., Paris, Karthala, 2023, 720 p.).
Les relations de Momar avec ses jeunes collègues et amis étaient surtout empreintes de respect et d’estime. Il jouissait d’une forte personnalité et faisait montre d’une grande intransigeance sur les questions d’éthique ou de morale. Il tenait aussi à sa liberté comme à la prunelle de ses yeux. Son agenda de recherches n’était pas inspiré ou dicté par une institution publique ou privée sénégalaise ou par une fondation étrangère. En outre, comment parler de Momar sans évoquer sa pudeur, sa discrétion légendaire, et sa grande modestie. Lorsque nous le félicitâmes, après la parution des « Mélanges », il nous remercia pour nos contributions respectives, en ajoutant : « J’essaie tout simplement de rester fidèle à ma fonction de missionnaire laïc ». Tel était Momar, loin du culte du moi, préférant les arias légers aux symphonies bruyantes, et toujours au service des autres.
Momar était un passeur de connaissances exceptionnel. Il tenait absolument à assurer la relève et consolider l’héritage scientifique africain et sénégalais. Il savait créer les contacts avec les grands éditeurs pour le compte des plus jeunes chercheurs et assurait personnellement le suivi éditorial. Sa rigueur scientifique était telle qu’aucun détail de forme ou de fond n’échappait à sa vigilance. Cette générosité intellectuelle spontanée, vraie, sincère est une source d’inspiration, mieux, une école de vie pour nous, ses jeunes frères. Nous ne pourrons rien faire sur ce plan qui pourrait égaler son investissement, son engagement, mais nous avons le devoir moral d’essayer de suivre son exemple pour honorer sa mémoire.
Comme le souligne avec raison notre collègue Abdourahmane Seck, dans un témoignage intitulé « Une lettre à ma nièce... », publié dans les « Mélanges » offerts à Momar, nous devons à ce dernier « une dette impossible à rembourser ». Momar nous a fait l’honneur de nous intégrer dans sa « famille très étendue ». Il nous coopta également dans l’équipe devant participer à la réédition de l’ouvrage Le Sénégal et ses voisins, projet qu’il n’a pu hélas boucler.
Cet intellectuel magnifique était notre ami. Nous tenons à lui rendre un hommage mérité. Ne soutenait-il pas, avec Mamadou Diouf, à travers une contribution intitulée « Amady-Aly Dieng. La trajectoire d’un dissident africain » [publiée en avril 2007 dans la presse quotidienne dakaroise, pour exalter le « Doyen », après que ce dernier a offert sa bibliothèque à l’Université Cheikh Anta Diop] que « la communauté universitaire doit honorer ses membres les plus éminents car l’hommage aux créateurs est une manière de constituer une communauté solide de chercheurs ». Dieu fasse que Momar puisse continuer à nous inspirer. Notre souhait ardent, à travers ce témoignage, est que l’État lui rende un hommage officiel posthume pour offrir son exemple à la jeunesse qui mérite de connaitre l’ampleur et la qualité de la contribution scientifique de ce chercheur hors-pair qui a su faire briller l’UCAD, l’IFAN et donc le Sénégal, partout où la science sans frontière a pu se rendre.
Ndiaga Loum, UQO (Canada)
Ibrahima Sarr, CESTI-UCAD (Sénégal)
VIDEO
LE GOUVERNEMENT OUVRE LA CHASSE AUX ACCORDS LÉONINS
Une commission d'experts vient d'être mise en place pour passer au crible les contrats stratégiques du pays. Son objectif ? Redonner au Sénégal la maîtrise de ses ressources stratégiques, selon le Premier minsitre
Dans une démarche audacieuse, le gouvernement vient de dégainer son arme contre les contrats léonins : une commission d'élite composée des meilleurs experts du pays.
Sous la houlette d'Ibrahima Diop, cette dream team de hauts fonctionnaires s'apprête à passer au crible chaque virgule des conventions existantes. Leur mission ? Traquer les déséquilibres, débusquer les failles juridiques et redonner au Sénégal la place qui lui revient dans ses partenariats économiques.
"Nous ne sommes pas là pour faire table rase", prévient le Premier ministre Ousmane Sonko, "mais pour rééquilibrer intelligemment". Une approche qui promet de secouer le cocotier des habitudes bien ancrées dans les secteurs pétroliers, miniers et autres domaines stratégiques.
Alors que certains craignaient une nationalisation à tout-va, c'est une véritable opération commando qui se dessine. Avec pour mot d'ordre : rigueur, méthode et efficacité. Le message est clair : le Sénégal ne bradera plus ses richesses.
Cette initiative, fruit d'une promesse électorale longtemps attendue, marque un tournant dans la gouvernance économique du Sénégal.
LA SOCIÉTÉ CIVILE EXHORTE L’ÉTAT ET LA PRESSE À DISCUTER
Réunies au sein de la plateforme "Forces vives", des organisations ont appelé les autorités et les patrons de presse à s'engager dans un dialogue constructif pour préserver l'intérêt supérieur de la Nation.
Des organisations de la société civile regroupées au sein de la plateforme dénommée ‘’Forces vives’’ ont invité les autorités étatiques et les patrons de presse à se retrouver autour d’une table pour discuter dans l’intérêt supérieur de la Nation.
La société civile réunie autour des ‘’+Forces vives+ lance un appel aux deux parties [Etat et patronat de presse] et les exhorte à se retrouver autour d’une table pour discuter dans l’intérêt supérieur de la Nation’’, lit-on dans une déclaration rendue publique lundi.
La plateforme dit avoir reçu jeudi, 15 août, une délégation des patrons de presse pour échanger sur la ‘’délétère situation des médias’’.
Les acteurs de la société civile signataires de cette déclaration disent être convaincues que ‘’le bras de fer qui les oppose aux autorités doit être surmonté par le dialogue entre les deux parties’’.
Ils considèrent que ‘’le journalisme est l’épine dorsale de la démocratie, une force qui éclaire les citoyens, et façonne l’opinion publique. Il est donc un fait incontestable que les destins de la presse et du pouvoir sont intimement liés. Ils constituent deux piliers forts de la démocratie’’.
Dans leur déclaration, les ‘’Forces vives’’ ont assuré de leur disponibilité pour accompagner les deux parties dans cette perspective de décrispation.
Alioune Tine (Afrikajom center), Pr Babacar Guèye (Cosce), Moundiaye Cissé (Ong 3D), Djibril Gningue (Pacte), Babacar Fall (Gradec), Malick Diop (Pfane), Safiétou Diop (Réseau Siggil Jigeen), Alassane Seck (Ldsh), Sadikh Niass (Raddho), Pr Samba Thiam (Ondh), Samba Barry (Afex), Daouda Guèye (Urac), Abdoulaye Sougou (Ajed), Cheikh Oumar Sy (Osidea), Adama Dia (Handicap FormEduc) sont les signataires de cette déclaration.