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19 novembre 2024
MILLE ET UNE QUESTIONS SUR LA FORTUNE DE DIOMAYE
La publication de la déclaration de patrimoine du président a suscité de nombreuses interrogations quant aux privilèges accordés à certains fonctionnaires. Les experts appellent à plus de transparence et d'équité dans le traitement des agents publics
La déclaration de patrimoine du président de la République Bassirou Diomaye Faye a été rendue publique. Et si plusieurs observateurs saluent l'acte qui obéit à un besoin de transparence, cette déclaration soulève beaucoup de questions sur les privilèges comme les fonds communs accordés à certains agents de la fonction publique.
Salaire, immeubles bâtis, immeubles non bâtis. ..La déclaration de patrimoine du nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye, faite le 2 juillet passé devant le Conseil constitutionnel, a été rendue publique. Le chef de l'Etat donne ainsi l'exemple et cette publication a été accueillie favorablement par plusieurs membres de la société civile qui saluent l'effort de transparence.
Toutefois, cette déclaration qui met en exergue l'attestation de revenus annuels extra salariaux comme les fonds communs et les primes d'incitation au rendement fait couler beaucoup d'encre et remet au goût du jour la sempiternelle question du traitement à géométrie variable dans l'administration, décrié par certains agents.
De ce fait, à la lumière de la déclaration de patrimoine du président Bassirou Diomaye Faye, force est de constater que sa maison à Mermoz, bâtie sur une parcelle de 200 m2, est attribuée par le syndicat des Impôts. Ainsi au-delà de la déclaration qui est salutaire au demeurant, la réflexion ne consistera-t-elle pas à revoir la justice distributive au sein de l'administration comme le suggère le directeur de Legs Africa.
Réagissant à la publication de cette déclaration de patrimoine du cinquième président de la République, Elimane Kane est en effet sans ambages sur la question. ''Traiter la question des revenus, c'est aussi attaquer le défi des inégalités, en plus de l'obligation de transparence des finances publiques'', soutient-il. Il faut en profiter, d'après lui, pour poser la question de la transparence, de la Justice et de l'équité dans la détermination des revenus des agents publics. ''C'est la question de la Justice distributive des ressources publiques'', fulmine-t-il.
Élimane Kane, Legs Africa : ''les inspecteurs des impôts sont injustement privilégiés''
Signalant dans la foulée que la publication de la déclaration de patrimoine du Président par le Conseil constitutionnel est devenue un acte élémentaire de gouvernance, '' elle est prévue par la loi depuis 2013'', renchérit-il. Poursuivant son analyse suscitée visiblement par cette déclaration, il pense que les inspecteurs des Impôts et autres corps liés aux régies financières sont non seulement injustement privilégiés, mais, note-t-il, il y a même un conflit d'intérêts dans la définition des fonds communs et des primes de performance par arrêté, ''quand on sait que le plus souvent, le ministre des Finances est lui-même inspecteur des Impôts'', se désole Élimane Kane répondant aux questions de l'AS.
Cheikh Guèye : '' On ne peut pas reprocher au président de la République d'être dans une bourgeoisie, ce que reflète sa déclaration de patrimoine ''
De son côté, le chercheur Cheikh Guèye estime que le président de la République l'avait promis, il l'a fait. '' Mais il ne faut pas que cette déclaration de patrimoine soit interprétée comme quelque chose d'exceptionnel'', relativise le cadre à IPAR. Donnant son avis en outre sur le contenu de la déclaration de patrimoine, il indique qu'il ne peut pas reprocher au chef de l'Etat d'être dans une bourgeoisie. ''Ou dans la classe moyenne supérieure, ce que reflète effectivement sa déclaration de patrimoine'', renseigne-t-il non sans affirmer néanmoins qu'au regard de cette déclaration, le président de la République n'est pas aussi dans le cas d'une personne qui n'a pas plus que ce qu'il devrait avoir. ''C'est l'objet aussi de la déclaration ; c'est de voir si à travers les choses qu'il a déclarées, il y a des biens illicites ou immoraux'', précise le prospectiviste. Il salue toutefois cette décision du Président Bassirou Diomaye Faye. ''Je considère qu'il donne l'exemple. Le plus important, ce n'est pas la déclaration de patrimoine mais qu'il soit une locomotive pour que non seulement ses ministres mais aussi ses directeurs puissent faire leur déclaration'', se réjouit-il avant d'ajouter : ''Cela nous permet de voir aussi qu'on n’a pas confié le pays à des voleurs et dans quelques années, on pourra voir qu'ils se sont ou pas enrichis''.
Élargir le champ des personnes assujetties à la déclaration de patrimoine. Par ailleurs, il faut signaler qu'aux termes des dispositions de l’article 2 alinéa 1 de la loi n°2014-17, la déclaration de situation patrimoniale doit être faite par le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, le Premier Questeur de l’Assemblée nationale ; Le Premier ministre et les ministres ; le président du Conseil économique, social et environnemental. Et beaucoup d’analystes pensent que les personnes qui doivent être assujetties en vertu du critère institutionnel sont insuffisantes. Des autorités comme le président du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) doivent y figurer. En outre, sur la liste des autorités assujetties, en vertu du critère institutionnel, à la déclaration de patrimoine, on doit y inscrire les présidents des autres institutions de la République. Il s’agit du président du Conseil constitutionnel, du président de la Cour suprême, du président de la Cour des Comptes et ceux de l’ensemble des Cours et Tribunaux. .
LES SALAIRES DES DIRECTEURS D'AGENCES CONNUS
Les salaires des directeurs ont été échelonnés en 4 catégories. En première catégorie se trouvent les directions les plus importantes de l’État comme l’ARTP, ADIE avec un salaire de 5 millions.
Dans une perspective d’une gestion transparente, le nouveau régime a publié les salaires des directeurs généraux, Présidents de Conseil d’Administration (PCA) et président de conseil de surveillance. Selon un communiqué publié, les salaires des directeurs ont été échelonnés en 4 catégories. En première catégorie se trouvent les directions les plus importantes de l’État comme l’ARTP, ADIE avec un salaire de 5 millions. La deuxième catégorie, ARM, ADPME dont les directeurs touchent 4 millions par mois. Les directeurs des agences de troisième catégorie touchent 3 millions par mois. Et enfin ceux de la quatrième catégorie touchent 2 millions par mois.
Les membres du conseil de surveillance de la première catégorie perçoivent 300.000 FCFA par session et non un salaire. Ceux de la deuxième catégorie 250.000 FCFA par session. Les membres du conseil de surveillance des troisième et quatrième catégorie perçoivent respectivement 200.000 FCFA et 150.000 FCFA par session.
À noter que le journal officiel a publié ce 29 juillet la déclaration de patrimoine du chef de l’État fait au Conseil constitutionnel. On peut y voir le montant du salaire du Président Bassirou Diomaye Faye qui est à un peu moins 5 millions de FCFA.
LE FRAPP DÉPOSE UNE LETTRE POUR LA DÉCOLONISATION DES RUES DE DAKAR-PLATEAU
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaniste avait déposé, le 15 avril 2022, une demande pour que le conseil communal rebaptise les avenues portant des noms de colonisateurs, mais en vain.
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaniste (FRAPP)/France-dégage annonce dans un communiqué qu’il va déposer des lettres auprès des mairies de Dakar-plateau ce mardi 30 juillet à partir de 10 heures
Ce, pour demander la décolonisation des rues, avenues et places publiques portant des noms de colons.
A part l’avenue Macky Sall qui a été rebaptisé, bon nombre des rues de Dakar-plateau portent le nom de colons et autres hommes politiques français.
Pour rappel, le FRAPP avait déposé, le 15 avril 2022, une demande à la mairie de Dakar Plateau pour que le conseil communal rebaptise toutes les rues et avenues portant des noms de colonisateurs, mais en vain.
« Nous ne voulons plus qu’il y ait des noms de tortionnaires français et européens pour nos rues. Nous avons suffisamment de fils sénégalais et africains qui ont fait beaucoup de choses pour leur pays et à qui nous pouvons donner le nom de ces rues et avenues », a déclaré le coordonnateur de FRAPP Dakar.
LE SYNDICAT NATIONAL DES AUTO-ÉCOLES DEMANDE L’APPLICATION DE L’ARTICLE L17 DU CODE DE LA ROUTE
Cet article stipule le passage obligatoire à la formation en conduite automobile dans une auto-école pour que le candidat y reçoive une formation didactique, pratique pour une aptitude à la conduite automobile.
Les accidents de la route survenus ce 29 juillet ont fait réagir le Syndicat national des auto-écoles du Sénégal. Déplorant les morts qui sont énumérés, il demande aux nouvelles autorités d’appliquer à la lettre et sans délai le Code de la route pour réduire drastiquement les accidents.
“L’auto-école, constituant le premier maillon de la chaine du système de transport, de par la formation dispensée aux candidats à l’obtention du permis de conduire dans les différentes catégories, le SYNAES attire l’attention du ministère de tutelle pour l’application urgente et sans délai de la loi n°2022-04 du 15 avril 2022, portant Code de la route, en son article L17 qui stipule le passage obligatoire à la formation en conduite automobile dans une auto-école pour que le candidat y reçoive une formation didactique, pratique pour une aptitude à la conduite automobile comme soubassement, la sécurité routière”, propose le président du bureau national du syndicat Papa Malick Sarry.
Par ailleurs, le syndicat se porte volontaire pour contribuer aux réformes prévues par le nouveau Code de la route.
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LE TER A TRANSPORTÉ PLUS DE 51 MILLIONS DE PASSAGERS, SELON EL MALICK NDIAYE
iGFM - TV Malick Ndiaye, le ministre des Transports, a visité ce lundi, les installations du Train Express régional (Ter). Il a magnifié ce qui s’y fait de bien et souligné des points à améliorer. Il a aussi révélé les chiffres du Ter.
JO PARIS 2024, MATTHIEU OUSMANE SEYE ÉLIMINÉ EN PRÉLIMINAIRES DU 100 M NAGE LIBRE
L’athlète de 22 ans a parcouru les 50 premiers mètres en 24’’37. Malgré ses efforts pour rattraper son retard, il n’a pu faire mieux que la 6e place de sa série.
Le nageur sénégalais Matthieu Ousmane Seye a été éliminé dès les préliminaires du 100 m nage libre aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Matthieu Ousmane Seye a terminé à la 6e place de sa série, bouclant la course en 50’’84.
Aligné dans le couloir 2 de la troisième cohorte à s’élancer ce mardi dans le bassin de la Défense Aréna de Paris, l’athlète de 22 ans a parcouru les 50 premiers mètres en 24’’37. Malgré ses efforts pour rattraper son retard, il n’a pu faire mieux que la 6e place de sa série.
Parmi les 79 concurrents, Matthieu Seye a terminé à la 51e position, loin des 16 premiers qui se qualifiaient pour les demi-finales. L’Américain Jack Alexy a réalisé le meilleur temps des tours préliminaires en 47’’57, devançant de peu le Français Maxime Grousset (47’’70) et le Roumain David Popovici (47’’92), qui ont complété le podium.
MULTIPLE PHOTOS
C’EST PRESQUE UNE INSULTE À LA CRÉATIVITÉ
Alors que plusieurs émissions de télé-réalité françaises débarquent sur Canal+ Afrique, leurs concepts importés sans adaptation sont dénoncés comme une nouvelle forme de "colonisation culturelle" par certains spécialistes des médias
Après avoir séduit le public français, des émissions comme «Le Bachelor», «Secret Story», «4 mariages pour une lune de miel» et «Les reines du shopping» débarquent sur les écrans africains via Canal+ Afrique. Mais ces émissions, à l’origine conçues pour un public occidental, sont-elles réellement adaptées aux réalités africaines ? Pour le spécialiste des médias, Adama Sow, l’arrivée massive de ces émissions françaises en Afrique s’apparente à une nouvelle forme de colonisation culturelle.
Un vent de romance souffle sur Canal+ Afrique. Le groupe a lancé depuis le 15 juin dernier, pour la première fois en Afrique francophone, sa version africaine de Secret story, une émission qui réunit 15 candidats venus de 14 pays d’Afrique, confinés dans une maison en Afrique du Sud. Mais aussi 4 mariages pour une lune de miel, une émission où 4 couples rivalisent pour organiser le meilleur mariage possible, Les reines du shopping, une émission présentée par la styliste sénégalaise, Adama Paris, et dans laquelle 5 femmes âgées de 25 à 70 ans et de styles différents, s’affrontent chaque semaine pour composer le look parfait avec un budget limité et un thème imposé. L’autre émission de télé-réalité version africaine également retransmise sur Canal+ Pop, c’est Le Bachelor. Dans cette émission également avec une touche panafricaine, le concept reste inchangé : un homme célibataire doit choisir parmi 20 prétendantes. La cérémonie de la rose, moment emblématique de l’émission, se tient à la fin de chaque épisode, et le Bachelor élimine progressivement les candidates jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une. Toutes ces émissions qui ont connu un succès en France, trouvent désormais un nouveau terrain de jeu sur les chaînes africaines de Canal+. Toutefois, leur adaptation aux contextes locaux est loin de faire l’unanimité. Pour le spécialiste des médias, Adama Sow, l’arrivée massive de ces émissions françaises en Afrique s’apparente à une nouvelle forme de colonisation culturelle. «Je pense que c’est une vaste entreprise, assez agressive d’ailleurs, concoctée par les multinationales médias françaises, à commencer par la tête de pont, le groupe Canal dans ses différentes composantes. Ils ont même créé des chaînes de langue nationale. Ils ont dégagé beaucoup de moyens pour produire des contenus locaux, que ça soit à Dakar ou Abidjan. Ils ont signé avec des maisons de production locales pour produire, coproduire, prendre même des actions. C’est une offensive, pour ne pas dire une recolonisation. Mais cette fois-ci, ce n’est pas une recolonisation politique ou par les armées, mais c’est une recolonisation par la culture et les médias, c’est-à-dire l’audiovisuel», explique Adama Sow.
Joint par Le Quotidien, M. Sow estime que ces émissions ne sont pas adaptées aux réalités africaines. «C’est un placage. Ils prennent des concepts et les plaquent dans un contexte socio-culturel différent. Alors que pour certaines émissions, même dans le cas où vous les suivez, c’est ridicule. C’est un peu infantilisant pour nous parce que le rendu n’est pas bon. Je suis assez frustré à chaque fois que je regarde ces émissions parce que je sens que ça nous infantilise. Culturellement et sociologiquement, ce ne sont pas des concepts qui sont adaptés chez nous. Malheureusement, ils ont juste pris des concepts occidentaux et les ont littéralement reproduits sans même les adapter au contexte socio-culturel. Et pour moi, c’est presque une insulte à la créativité», a-t-il soutenu. Adama Sow déplore également le manque de soutien des autorités africaines pour la production de contenus locaux. «On a assez de bons scénaristes, de bons créateurs de contenus qui peuvent concevoir des contenus plus adaptés. Mais nos autorités ne comprennent pas l’enjeu de la colonisation ou le caractère un peu monopole sur les productions de contenus. Canal ne nous appartient pas mais nous inonde de contenus», argue-til, estimant que si les Etat africains avaient compris l’enjeu, ils auraient favorisé les sociétés de production et les médias audiovisuels locaux à produire des contenus qu’ils pourraient même exporter. Adama Sow appelle à une prise de conscience politique et culturelle. «Ce qui manque à nos autorités, c’est vraiment de donner un vrai respect à la culture africaine dans l’approche écriture des contenus. Les acteurs politiques ne pensent pas trop à la production audiovisuelle. Pour eux, ce n’est pas une priorité. Et ce que Canal est en train de faire en Afrique, c’est infantilisant», analyse-t-il.
Ce sont des émissions qui contribuent à une dépravation des mœurs»
Judith Ekwalla, journaliste et présentatrice télé, qui a remporté le Prix de la meilleure production journalistique au festival Dakar Court 2021, partage cet avis quant à l’impact de ces émissions sur la culture africaine. «On a l’impression que le besoin était là. Mais en même temps, nous Africains, on embrasse tout et tout le temps alors qu’on n’est pas préparés à cela. On a notre culture, notre façon de faire et maintenant, ce qui est imposé par les occidentaux, c’est un peu une aliénation culturelle. Il y a un risque et ce risque chez nous, c’est d’oublier qui nous sommes, d’où on vient», déclare-t-elle. Critique de cinéma, Judith Ekwalla souligne également l’attrait des jeunes Africains pour ces programmes. «Les jeunes, surtout ceux qui sont assoiffés de la culture européenne, ils aiment, ils adhèrent à ces émissions. Maintenant, tout dépend des émissions. J’en ai regardé quelques-unes et je reste persuadée que ce sont des émissions qui contribuent à une dépravation des mœurs.» Jointe également par Le Quotidien, Judith Ekwalla s’inquiète de la dépravation des mœurs que ces programmes pourraient entraîner. Elle cite en exemple Secret Story et Le Bachelor, soulignant l’inadéquation de ces formats avec les valeurs locales. «Personne n’a envie de voir sa fille exposée dans une émission en train d’embrasser des objets déshabillés. On vend une image de la femme africaine qui n’est pas en réalité celle-là», fait-elle savoir, tout en protestant contre des émissions de ce genre en Afrique. Pour la journaliste, face à ces menaces, la solution réside dans l’éducation et la production locale. «Il faut davantage éduquer nos enfants, nos jeunes filles à faire la différence. La jeunesse africaine même est en perte de repères. Et nous devons travailler à cela pour qu’on sache véritablement qui nous sommes, quelles sont nos réelles valeurs et comment nous pouvons les promouvoir de la manière qui nous convient et qui convient à tout le monde. On ne peut pas tout avaler et tout accepter. A un moment donné, il faut mettre un peu de limite», a-t-elle prévenu. Sur les réseaux sociaux également, des internautes n’ont pas manqué de critiquer cette invasion des émissions en Afrique. «Une vraie catastrophe cette édition de 4 Mariages. Franchement arrêtez de faire honte à l’Afrique. Vous n’êtes pas obligés de copier les Occidentaux, surtout quand vous êtes incapables de relever le défi…», a vivement réagi Mireille Siapje sur la page Facebook du Canal Pop de l’émission 4 mariages pour une lune de miel.
RIPOSTE ISRAELIENNE CONTRE LE HEZBOLLAH
L'armée israélienne a annoncé ce mardi 30 juillet avoir touché une dizaine de cibles du Hezbollah dans le sud du Liban et tué l'un des membres du mouvement islamiste armé lors de frappes aériennes et terrestres dans la nuit.
L'armée israélienne a « frappé une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah dans sept zones différentes », a-t-elle indiqué, citant notamment un entrepôt de stockage d'armes et diverses infrastructures. Au cours de ces opérations, l'armée a aussi « éliminé un terroriste du Hezbollah », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Cette annonce intervient après la menace de riposte du Premier ministre Benyamin Netanyahu. Ce dernier avait promis une « réponse sévère » à l'attaque à la roquette le samedi 27 juillet et qui a coûté la vie à 12 jeunes à Majdel Shams, ville du Golan occupé et annexé par Israël, proche de la frontière avec le Liban. Selon l'armée israélienne, la roquette a été tirée depuis le Liban par le Hezbollah. Le mouvement chiite soutenu par l'Iran, lui, continue à nier toute implication.
Ces dernières semaines, l'armée israélienne a indiqué avoir touché de nombreuses cibles du Hezbollah, affirmant répliquer aux attaques du mouvement chiite libanais sur le territoire israélien.
L'état d'alerte générale décrété par le Hezbollah
Sur le plan opérationnel, le Hezbollah a décrété l’état d’alerte générale et évacué les bâtiments qui abritent ses principales institutions dans le sud et l’est du Liban, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Il a aussi redéployé ses missiles balistiques de haute précision, comme l’a rapporté lundi l’agence Associated Press.
Avant la riposte israélienne, le gouvernement officiel libanais, lui, n'a eu cesse de multiplier les contacts avec les capitales occidentales. cela pour éviter des représailles israéliennes massives qui pourraient provoquer une « guerre totale », précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
DESAGANA DIOP : «ON NE DOIT PAS RESTER UN AN SANS JOUER»
Dans le cadre des éliminatoires de l’Afrobasket masculin que Dakar accueille en novembre prochain, le Sénégal va disputer deux matchs amicaux contre la Tunisie, les 12 et 14 août prochain.
Dans le cadre des éliminatoires de l’Afrobasket masculin que Dakar accueille en novembre prochain, le Sénégal va disputer deux matchs amicaux contre la Tunisie, les 12 et 14 août prochain. Sous la houlette du coach Desagana Diop, les Lions ont entamé, hier au stadium Marius Ndiaye, la préparation avec 14 joueurs sur les 17 sélectionnés.
L’Equipe nationale masculine a entamé, hier au Stadium Marius Ndiaye, sa préparation en direction des deux matchs amicaux contre la Tunisie, les 12 et 14 août prochain. Les Lions préparent les éliminatoires de l’Afrobasket prévues en novembre prochain à Dakar.
Une première séance de deux heures marquée par la présence de 14 joueurs sur les 17 sélectionnés par le coach Ngagne Desagana Diop. Seuls Mohamed Sylla et Baye Ndongo Ndiaye étaient absents. Ces derniers sont attendus aujourd’hui, a indiqué le technicien sénégalais. Par contre, Gora Camara, qui était présent, n’a pas pris part à la séance.
«On ne peut pas rester un an sans rien faire. C’est la continuité. J’ai eu raison de tenir ce camp car certains joueurs, comme Brancou Badio et Ibrahima Fall Faye, ont même oublié les systèmes défensifs et offensifs. On a la chance d’avoir la Tunisie. J’allais faire ce regroupement même si l’Equipe tunisienne ne venait pas. Il faut qu’on s’entraîne et continue le processus. Sans ce regroupement, j’allais rester 18 mois sans voir l’équipe», a indiqué le technicien sénégalais.
«On a du travail à faire au moment où le Soudan du Sud progresse»
Ces deux matchs devraient servir de test pour certains jeunes de la Tanière. «Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui sont intéressants. Je n’ai pas souvent le temps de les voir. On ne peut pas garder les anciens pour toujours. Après l’Afrobasket, certains vont penser à la retraite. Donc, il faut préparer la relève», a précisé coach Desagana Diop qui aura deux semaines pour travailler avec son groupe.
«On a du travail à faire car le Soudan du Sud progresse et a battu Porto Rico aux Jeux Olympiques. On a perdu notre dernier match contre le Cameroun au Nigeria, lors du tournoi préolympique. On a beaucoup de travail à faire avant l’Afrobasket 2025.Il y a la fenêtre de novembre et celle de février», a averti le technicien. Le Sénégal partage le Groupe C avec le Cameroun, le Gabon et le Rwanda.
LES JEUX, LE VACARME, NOTRE LASSITUDE
La cérémonie d’ouverture des Jo, par sa célébration du métissage et du progressisme, a été une réponse intelligente et fine aux fantasmes morbides d’un pays fermé, vieillot et rabougri
Les Jeux Olympiques d’été célèbrent tous les quatre ans les valeurs de l’Olympisme, que sont l’excellence, le respect et l’amitié. Des athlètes de tous les coins du monde se retrouvent pour des compétitions à travers lesquelles on promeut la tolérance, l’ouverture et le respect de l’autre. Je suis un spectateur attentif des Jeux depuis toujours, car j’aime le sport, la magie qu’il véhicule et aussi parce que j’admire le dépassement de soi des athlètes, les belles histoires qui accompagnent certaines destinées ainsi que la célébration de l’universel.
Cette année, le Comité d’organisation de Paris 2024 a réussi une belle prouesse, digne des plus grands moments festifs de l’histoire. Le choix opéré par l’organisation de rompre avec la tradition des festivités dans un stade a été une idée de génie. La Seine dont la beauté et le cours silencieux sont parmi les trésors de Paris, a servi de cadre à un spectacle féérique. Paris 2024 fera date, comme en témoignent les recensions de la presse internationale, qui n’a pas tari d’éloges devant une si belle organisation.
Suiveur attentif des grands événements sportifs et des célébrations festives qui les ponctuent, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi beau que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.
Les Jo sont un grand moment sportif, mais ils sont aussi, pendant quelques semaines, le prétexte de la monstration de ce qu’un pays a à offrir au monde. On profite de cette fenêtre pour montrer la culture, l’histoire, le patrimoine. A ce sujet, il faut relever que Paris a des atouts. Elle dispute sans doute le titre de plus belle ville au monde à quelques autres dont Rome et Saint-Louis du Sénégal. Il est d’ailleurs dommage que cette dernière soit si mal tenue…
Paris fut donc un magnifique écrin pour la cérémonie d’ouverture. La France a une vieille et riche histoire, faite de moments fastes comme de périodes sombres. Thomas Jolly, metteur en scène du spectacle, et ses équipes ont eu raison de ne pas se censurer et de montrer dans leurs différents tableaux l’histoire de leur pays dans sa complexité. D’ailleurs, aucun pays ne peut se glorifier d’une histoire sans tache, mais il faut du courage et un grand sens de l’honnêteté pour ne pas céder à la réécriture historique qui cache une partie pour n’en valoriser qu’une autre.
Le symbole donne à penser, disait Ricoeur. Les Jo sont organisés au moment où la France traverse une crise de régime, avec une confusion issue d’élections législatives, qui ont fait d’un parti nationaliste et à la souche raciste, antisémite et islamophobe, la première formation politique dans le pays en termes de suffrages et de parlementaires. C’est dans un pays fracturé où les atteintes à la dignité des personnes noires, arabes et musulmanes sont quotidiennes que sont célébrées en ce moment les valeurs d’ouverture et de tolérance prônées par l’Olympisme.
J’ai toujours été convaincu que dans les moments sombres et de doute, la culture et le sport restent des réponses pertinentes à la fermeture des esprits et au rejet de l’autre. La cérémonie d’ouverture des Jo, par sa célébration du métissage et du progressisme, a été une réponse intelligente et fine aux fantasmes morbides d’un pays fermé, vieillot et rabougri ; un pays dont certains voudraient qu’il s’abaisse au tri systématique des hommes et des femmes selon leur origine, leur couleur ou leur religion.
J’ai été touché par la prestation sublime de notre compatriote Guillaume Diop, premier noir à accéder au statut de danseur étoile de l’Opéra de Paris. Celle de Aya Nakamura, sortant du siège de l’Académie française entourée par la Garde républicaine, revêt aussi un sens symbolique particulier tellement cette femme talentueuse subit des insultes racistes depuis des années. Le choix de deux personnes non blanches, Marie-José Pérec et Teddy Riner, pour allumer la flamme olympique constitue le clou d’un spectacle qui a fait rager les racistes et les identitaires partisans d’une France blanche et chrétienne, désormais disparue, à juste titre.
La cérémonie est une claque monumentale à tous les racistes, engoncés dans leur bêtise pour toujours voir l’autre selon le prisme du sectarisme. Je n’ai pu m’empêcher de penser au choix du Comité olympique sénégalais de désigner la sénégalaise d’origine française Jeanne Boutbien comme porte-drapeau du Sénégal à Tokyo. Sur les réseaux sociaux et dans certains médias bruissait la sotte parole sectaire et exclusive. Ceux qui la traitaient vulgairement de toubab pour la délégitimer refusent encore d’accepter que le Sénégal soit un pays dont la vocation est de faire mélange. Celles et ceux qui conspuaient Mlle Boutbien sont ici les pendants de ceux qui là-bas excluent Aya Nakamura et lui refusent d’exister. Ils sont des militants de la sottise et de l’ignorance constante.
Pendant que les athlètes sénégalais comme Oumy Diop, Yves Bourhis, et leurs camarades honorent, par leur hargne et leur talent, le drapeau national à Paris, le vacarme des pseudo-panafricanistes, antiFrance, en vrai des complexés, nous importune. Leurs complaintes, leurs appels à en découdre avec la France relèvent davantage de la névrose. Ils s’enferment dans une camisole de colonisés, qui refusent de penser en dehors du prisme de l’opposition avec la France alors que le monde est vaste et les opportunités nombreuses. Comme pour ne rien arranger, le fou du village s’en est mêlé. Vraisemblablement peu familier des livres d’histoire, pour ne pas dire pas du tout, il s’invite à...Thiaroye. Heureusement qu’entre l’escrime, la natation et le basket, nos yeux et nos oreilles sont occupés à des choses bien plus dignes d’intérêt…
Post-scriptum : ici s’achève la quatrième saison de «Traverses». Le retour de la chronique est prévu en septembre, sauf changement