Le gouvernement sénégalais est favorable à l’extradition de Rachid Kanazoé, accusé d’abus de confiance, a indiqué, au cours de la semaine, le ministre de la Justice, des Droits humains, chargé des relations avec les institutions, Edasso Rodrigue Bayala.
La partie sénégalaise répond ainsi à une demande formulée par un juge d’instruction du Tribunal de grande instance Ouaga 1, le 29 septembre 2023.
Selon le gouvernement de Transition, Rachid Kanazoé est recherché pour « abus de confiance », sans donner trop d’explications.
Son extradition vise, selon le ministre Bayala, à le mettre à la disposition du juge d’instruction en charge de l’affaire « pour les besoins de la procédure ».
Un mandat d’arrêt international a été émis le 8 septembre 2023 contre Rachid Kanazoé par le juge d’instruction du cabinet n°4 du Tribunal de grande instance Ouaga I.
C’est à la suite de ce mandat d’arrêt que le juge d’instruction a adressé, courant septembre 2023, une demande d’extradition du mis-en-cause aux autorités judiciaires sénégalaises, à confié Rodrigue Bayala. En exécution de ce mandat, les autorités policières de la République du Sénégal ont procédé à son interpellation à Dakar.
L’ENFER DE LA CERAMIQUE CHINOISE
Dans cette entreprise qui aurait investi quelque 55 milliards de francs CFA pour alimenter les marchés sénégalais et ouest-africains en carreaux, les ouvriers dénoncent le management violent et impitoyable des Chinois.
Dans cette entreprise qui aurait investi quelque 55 milliards de francs CFA pour alimenter les marchés sénégalais et ouest-africains en carreaux, les ouvriers dénoncent le management violent et impitoyable des Chinois. Pressions permanentes, rythmes de travail insupportables avec des équipes de jour et de nuit, repos insuffisants, accidents de travail fréquents, salaires de misère, contrats à durée déterminée (CDD) sans cesse renouvelés, etc. Plongée au coeur d’un système que les ouvriers jugent esclavagiste.
ENQUETE SOCIALE - Usine Twyford, les ouvriers sénégalais dans l’enfer de la céramique chinoise
UN DOIGT COUPÉ NET…
25 septembre 2021 aux environs de 8 heures. Mor Talla se retrouve avec un doigt en moins et deux autres fracassés par l’hélice de sa machine de travail. Il manipulait un bloc de carreaux avec ses mains nues au service émaillage de l’usine chinoise de fabrication de carreaux Twyford située à Sindia (à une soixantaine de km de Dakar sur la Petite côte). Le médecin d’entreprise refuse de le soigner car il ne dispose pas des instruments nécessaires à sa prise en charge. L’ouvrier passe trois heures sur place, entre l’indifférence des Chinois et les « douleurs inhumaines » qu’il ressent. Les pressions sur son chef de groupe poussent ce dernier à bousculer les Chinois. A 11 heures, il est enfin acheminé à Mbour où un aide-infirmier le soigne « sans anesthésie et sans délicatesse ». Il faut l’intervention d’une sage-femme à la retraite pour que le médecin principal fasse reprendre les soins par un infirmier plus qualifié. Il dit en avoir gardé un traumatisme.
« Ensuite, je suis rentré chez moi avec des tablettes anti-douleurs. J’ai rassemblé l’argent qui me restait et ce que ma famille m’a donné pour acheter les médicaments prescrits. A part les frais payés par les Chinois à Mbour, je me suis pris en charge tout seul avec l’aide de ma mère et d’amis proches. Il fallait bien payer les soins que je continuais de recevoir et il fallait bien me déplacer au centre de santé. Mais 45 jours après, les douleurs étaient toujours là car les soins n’ont pas été bien faits dans l’ensemble. Ensuite, j’ai constaté des coupes énormes sur mon salaire…Pour les Chinois, je n’existais plus apparemment…».
ACCIDENTS DE TRAVAIL ET DISCRIMINATIONS
A la fin de son contrat à durée déterminée (CDD), Mor Talla n’est plus retourné à l’usine pour travailler. Dépité et en colère. Dégoûté, surtout, par l’indifférence de ses employeurs ! Il a préféré arrêter. Pour lui, c’était une façon de dénoncer les violences multiformes contre lesquelles ses camarades encore en place s’insurgent.
« En cas d’accident dans l'usine, les ouvriers sénégalais ne sont pas pris en charge correctement. Ce qui est arrivé à notre ami et camarade Mor Talla, d’autres le vivent assez souvent. C’est une réalité dans cette usine de Sindia. Et celui qui devient handicapé dans l’exercice de son travail, il est licencié », peste Gorgui*, un syndicaliste maison témoignant sous le sceau de l’anonymat. Non sans dénoncer les faveurs dont bénéficient les Chinois et certains de leurs proches sénégalais.
« Si eux sont victimes d’accident de travail, ils peuvent bénéficier de traitements plus adéquats », ajoute notre interlocuteur.
Aux abords de l’usine de Sindia, nous rencontrons un employé qui dit avoir été victime d’un accident de travail en même temps qu’un Chinois. Il nous montre une grosse cicatrice sur une partie de son corps sur demande d’un de ses collègues.
« Quand l’affaire est survenue, le Chinois a été placé dans un 4X4 et acheminé dans une clinique à Dakar. Son compère de travail, on l’a laissé ici. C’est son chef d’équipe qui a appelé un taxi pour le déposer à l’hôpital de Mbour. Et c’est l’employé qui a lui-même sorti son argent pour se prendre en charge et payer tous ses frais médicaux », révèle Gorgui sur un ton dépité.
Pour soutenir leur camarade, les ouvriers ont ouvert une « petite oeuvre sociale de fortune » - selon les termes du syndicaliste - avec des contributions diverses.
La sécurité est une revendication forte des ouvriers de Twyford Sindia, mais les accidents s’enchaînent. En juin 2024, l’un d’eux a chuté du haut de sa station de travail. Sa tête est venue se cogner au sol. « Avertis, les Chinois arrivent sur les lieux. Leur première préoccupation a été de savoir si notre collègue avait sa ceinture attachée au moment de l’accident », s’indigne l’employé qui rapporte cet épisode.
Le malheureux, transféré à Mbour, s’est retrouvé à Thiès, son état s’étant aggravé. « L’idée de la ceinture attachée ou pas, c’est juste pour ne pas prendre en charge l’accidenté », suggère un travailleur.
Gorgui et beaucoup d’autres employés doivent être discrets à l’intérieur de l’entreprise pour ne pas se faire remarquer comme syndicalistes.« Les Chinois pourraient nous licencier et ce serait sans conséquence pour eux », soutient-il.
Mon usine
Entre avril et mai 2021, une trentaine d’employés dont des délègues syndicaux qui manifestaient pour de meilleures conditions de travail sont trainés en justice par la direction de Twyford. Accusés de vandalisme sur les biens de l’entreprise, ils sont inculpés par un juge d’instruction puis laissés en liberté provisoire. Ils n’ont jamais remis les pieds à l’usine. Aujourd’hui, leurs « successeurs » s’attachent à mettre en place un véritable syndicat.
COMITÉ D’HYGIÈNE ET DE SÉCURITÉ
Une matinée d’avril 2024. Le bruit est infernal dans l’usine. En certains endroits, difficile de s’entendre sur une dizaine de mètres. Des milliers de cartons de carreaux sont en stocks dans un entrepôt qui paraît deux fois plus grand qu’un terrain de football. Les emballages étiquetés tiennent sur une hauteur d’environ six mètres et s’étendent à perte de vue. Un marquage au sol de couleur jaune délimite les voies où circulent des engins mobiles non routiers de marque…chinoise. Sur chacun d’eux, un chauffeur en casque et un agent en veston fluorescent forment un binôme. Ils passent en revue les stocks de carreaux devant quitter les lieux. Dehors, un petit groupe de manœuvres attend l’ordre de procéder aux chargements d’une flotte de camions en instance de départ.
A l’heure du déjeuner, les ouvriers se plaignent de la qualité des repas servis et des discriminations introduites par la direction de l’entreprise.
« Les Chinois ont leur propre restaurant qui accueille aussi des cadres sénégalais que nous appelons ‘’Chinois noirs’’ en raison de leur complicité avec la direction. Mais pour nous, c’est comme une gargote », signale Gorgui. Qui dénonce la qualité des repas ainsi que leur coût pour les ouvriers.
« On nous prélève 900 francs CFA pour des plats de mauvaise qualité et en quantité insuffisante », précise Bachir qui en profite pour soulever un autre problème récurrent. « L'accès à l'eau potable est régulièrement interrompu, ce qui est inadmissible compte tenu de la chaleur infernale qui règne dans l’usine et des longues heures de travail ».
Ces différents aspects ont été portés à l’attention d’un inspecteur du travail qui a requis l’anonymat avant d’apporter son éclairage.
« Dans chaque entreprise, la loi impose l’aménagement d’un local ou réfectoire bien aménagé avec des lieux d’aisance bien entretenues s’il y a au moins 15 employés. Et à partir de 50 travailleurs, il faut mettre en place un comité d’hygiène et de sécurité au travail ».
Ce comité a pour tâche de prévenir les accidents de travail en identifiant tout ce qui est considéré comme dangereux pour la sécurité des ouvriers dans tout l’espace de travail de l’entreprise, souligne le haut fonctionnaire.
Après avoir renvoyé au Titre 11 du Code du travail, l’inspecteur confie que certains de ses collègues et lui doivent traiter chaque jour « 3 ou 4 plaintes de travailleurs contre leurs employeurs ». Et les Chinois sont toujours en première ligne, ajoute-t-il.
Twyford - rebaptisée Keda (Sn) Ceramics Company Limited - est une entreprise industrielle chinoise spécialisée dans la fabrication de carreaux en céramique. L’usine a été inaugurée en janvier 2020 par l’ancien président sénégalais Macky Sall grâce a un investissement 35 milliards de francs CFA, selon le site senegal-export.com.
Sa capacité de production journalière serait d’environ 55 mille mètres carrés de carreaux. Une partie est exportée, en particulier dans la sous-région ouest-africaine, par camions vers la Gambie, le Mali, la Mauritanie et la Guinée. Une autre peut l’être par avion avec la proximité immédiate de l’Aéroport international Baise Diagne (AIBD) dans la commune voisine de Diass. Le reste permettrait de réduire les importations sénégalaises de carreaux situées aux environs de 80 000 tonnes par an.
(La première base industrielle de carreaux céramique au ...senegal-exporthttps://www.senegal-export.com › actualites › la-premie….)
‘’Better tiles, Better life’’ ! En français facile, cela donne ‘’Meilleurs carreaux, vie meilleure’’ ! L’accroche de l’entreprise industrielle chinoise est séduisante a priori. Moderniste, même. Mais les ouvriers, eux, se disent plutôt au tapis, quoique condamnés à toujours se relever pour défendre leurs droits dans un environnement difficile.
SALAIRES DE MISÈRE ET CDD SANS FIN
Pour ceux avec lesquels nous avons échangé durant des semaines à travers plusieurs canaux, la fabrication de carreaux en céramique - avec ses différentes étapes - est devenue un enfer quotidien. Exposés aux gaz et aux bruits infernaux de grosses machines, ils doivent résister aux contraintes physiques et psychologiques du travail à la chaine. Certains sont en station debout douze heures d’affilée dans divers ateliers de l’usine. Sous pression permanente des Chinois ou, plus souvent, de leurs relais locaux.
« A chaque fin de mois, j’ai la conviction que mon investissement dans ce travail n’est pas récompensé à sa juste valeur. Je vois chaque jour des collègues qui passent une bonne partie de leur temps de travail les jambes croisées sur leur bureau. Ils sont mieux payés que moi grâce à leurs affinités avec des décideurs à l’interne », fulmine Bachir*.
En mode infiltration, on ne voit que rarement des Chinois dans l’immense espace des pas perdus de l’usine. Ils sont reclus dans leurs bureaux dont certains ressemblent à des containers aménagés et n’en sortent que pour passer des instructions à certains employés.
Mon usine
Bachir est un ouvrier d’une trentaine d’années. Avec sa mine peu joyeuse, son gestuel flirte avec la résignation.
« Ma satisfaction, c’est d’essayer de prendre ma famille en charge avec le peu que j’ai : ravitaillement alimentaire, paiement des factures d’eau et d’électricité, aide aux parents. En attendant la prochaine paie… De l’épargne ? Je n’y pense pas car mon niveau de rémunération ne me le permet pas de toutes les façons. Je vis au jour le jour mais Dieu est grand…»
Sur un ton affirmatif, un autre ouvrier qui appartient au groupe des « syndicalistes » souligne que « de toutes les façons, 90% des salariés de l’entreprise n’ont pas 130 mille francs CFA ».
Chez la plupart des ouvriers, le salaire de base mensuel ne dépasse pas 73 mille francs CFA, selon plusieurs fiches de paie que nous avons consultées. La charge de travail est de 12 heures par jour et 6 jours sur 7.
« Comment un Etat ayant des moyens et des services de contrôle peut-il laisser des ouvriers, sénégalais ou étrangers, travailler durant 12 heures par jour avec un seul jour de repos dans la semaine et recevoir des salaires si dérisoires », s’interroge-t-il ? Avant de se lâcher : « les Chinois sont des esclavagistes et on a l’impression qu’ils sont soutenus pour faire ce qu’ils veulent de leurs employés ».
Si le salaire est « misérable », les absences sont durement sanctionnées, signale Bachir. « Les Chinois nous retirent 12 500 FCFA pour chaque jour non travaillé. Ils ne tiennent même pas compte du motif de cette absence qui peut être un décès, une maladie, un baptême, etc. », affirme-t-il. « Si tu es absent trois jours de suite, ils vous licencient ».
Déclaration solennelle de Twyford (Communiqué)DAKARACTU.COMhttps://www.dakaractu.com › Declaration-solennelle-de-...
Bachir enchaîne les CDD à Twyford depuis son recrutement. Sa première obsession reste le bulletin de salaire qu’il brandit pour fustiger la « misère » dans laquelle il dit vivre. Un stress qu’il partage avec des dizaines d’autres ouvriers. Comme Sidate*.
Celui-ci dénonce le peu de souci des Chinois en ce qui concerne la sécurité des travailleurs qui font face à l’insuffisance des équipements de protection individuelle (EPI). « Et même s’il arrive qu’il y en ait, ils se révèlent inadaptés aux conditions de travail spécifiques à certains départements ».
« Les produits avec lesquels nous travaillons sont toxiques et dangereux à l’inhalation. Or, nous pouvons rester des semaines sans être dotés de masques et de gants contre les risques de démangeaisons qui nous guettent avec le contact de ces produits. Pour les Chinois et leurs proches collaborateurs sénégalais, nous devons juste être une main d’oeuvre efficace. Ils exigent notre soumission à leurs objectifs ».
Sidate a failli démissionner aux premiers jours de son arrivée dans l’entreprise. « C’est mon chef de groupe qui m’a motivé et convaincu de rester…», dit-il.
Le caractère mécanique du travail imposé aux ouvriers, sa part d’intensité et d’insécurité peuvent finir en drame. Libasse* se souvient encore des souffrances de son cousin Mor Talla. « Ce n’est que grâce à l’entregent d’un cadre de la direction de l’entreprise qu’il a pu bénéficier d’un traitement médical et encore…»
Il est lui aussi en régime CDD depuis son arrivée dans l’entreprise de Sindia. Sans perspective de goûter un jour à un contrat à durée indéterminée (CDI).
« Ça reste un objectif si je dois rester longtemps dans cette entreprise. Mais quand je vois qu’il y a des anciens qui sont là depuis le début avec un statut inchangé, je me dis que je dois arrêter de rêver », affirme le jeune homme.
En effet, il y a pire que lui, signale un autre « syndicaliste » de Twyford. « Des employés sont dans l'usine depuis la phase d'installation et jusqu’au moment ou je vous parle, ils signent tous des contrats de 06 mois, ce qui est contraire à ce que nous savons du Code du travail ».
Selon nos interlocuteurs, les ouvriers ne sont pas recrutés en CDI après avoir honoré plusieurs contrats en CDD. Certains sont même purement et simplement renvoyés par les Chinois qui s’évitent ainsi des contentieux devant l’inspection du travail et, éventuellement, devant les tribunaux.
« Même quand ils ont besoin d’un nouveau chef de groupe, ils préfèrent aller chercher quelqu’un en dehors de l’usine qui ne connait rien à ce travail. Ça peut être un étudiant que nous allons former, nous les anciens, et qui va devenir notre chef. Les ouvriers expérimentés, eux, n’ont presque pas de promotion », s’indigne un des syndicalistes.
AVANCEMENT EN GRADES
Concernant la gestion des ressources humaines, Twyford est également accusée de recourir de plus en plus au « chômage technique forcé ». Ce système prive certains ouvriers de nombreux jours de travail et donc de revenus financiers. Une stratégie qui n’est pas innocente, remarque le contact syndical cité plus haut.
« Nous constatons la présence de plus en plus nombreuse de migrants étrangers dans l’usine, en général des Guinéens ou d’autres nationalités de passage au Sénégal, dénoncent de nombreux interlocuteurs. Nous pensons que les Chinois les choisissent comme travailleurs au noir afin de pouvoir leur payer des salaires encore plus misérables que les nôtres, sans contrôle de l’Etat ».
Se pose alors la question des avancements et promotions dans l’entreprise. Twyford, c’est environ 1500 employés toutes catégories confondues, selon nos informations. Un chiffre que nous n’avons pas pu vérifier auprès de la direction.
« Les Chinois ont des critères qu’eux seuls comprennent. Sur ce que nous voyons depuis des années, ils tiennent rarement compte des compétences ou des diplômes pour faire avancer les travailleurs en grade. Ils ne se fient qu’à leurs propres objectifs. C’est une manière détournée de sanctionner les ouvriers méritants qu’ils soupçonnent de faire du syndicalisme à l’intérieur de l’usine », explique Bachir qui pointe ici sa deuxième obsession après le bulletin de salaire.
En ce qui concerne la stagnation de certains ouvriers en grade alors qu’ils sont dans l’entreprise depuis plusieurs années, un inspecteur du travail qui a requis l’anonymat en explique la raison. « L’avancement d’un employé dans la hiérarchie est codifié. S’il est obligatoire dans la fonction publique, il ne l’est pas dans le secteur privé où il est laissé à la discrétion de l’employeur ».
« Twyford profite peut-être des avantages offerts par le code de l’investissement »
Et si les ouvriers de l’usine Twyford de Sindia étaient les victimes des facilités que le droit du travail offre aux investisseurs dans leurs premières années d’exploitation ?
Selon un spécialiste du droit du travail, si l’entreprise chinoise de Sindia renouvelle indéfiniment les CDD de ses employés au détriment du système CDI, « c’est sans doute parce qu’elle exploite certaines dispositions du code de l’investissement », en particulier pour les investisseurs qui souhaitent s’inscrire durablement dans le tissu économique local.
D’après nos investigations, Twyford dispose effectivement d’un agrément au Code des investissements du Sénégal mais la date d’obtention de ce sésame très couru par les investisseurs ne nous a pas été précisée. Ce document délivré par l’Agence de promotion des investissements et grands travaux (APIX) lui permet de déroger à certains principes intangibles du droit du travail au Sénégal. Les ouvriers en font directement les frais.
« Si l’entreprise a obtenu un agrément de réalisation, l’employeur a la possibilité d’établir et de renouveler des contrats à durée déterminée (CDD) sur une période de 5 ans sans enfreindre les dispositions de la loi. A la base, l’idée est d’aider l’investisseur à réussir le retour sur investissement et encourager les chefs d’entreprise à créer des emplois », explique l’inspecteur du travail.
Toutefois, la date de prise d’effet de cet agrément est un volet « extrêmement important », précise-t-il.
« Tout investisseur remplissant les critères qui donnent droit à l’agrément est éligible. Mais cette dérogation sur les CDD ne pourra être appliquée que pour les employés recrutés après l’obtention dudit agrément, et pas sur ceux qui étaient dans l’entreprise auparavant ».
Selon la plateforme tedmaster.org, l’adhésion au code des investissements offre plusieurs avantages aux entreprises : exonérations fiscales, facilités d’investissement, avantages fiscaux, transfert de bénéfices et de capitaux, garanties juridiques, etc.
L’agrément est scindé en deux étapes : agrément de réalisation et agrément d’exploitation.
Le premier concerne les avantages offerts à l’investisseur durant la période de mise en place de l’entreprise. C’est cet agrément de réalisation qui permet à l’employeur de renouveler les CDD pendant plusieurs années.
L’agrément d’exploitation est un autre package de facilités offertes à l’entreprise quand ses activités auront effectivement débuté.
Twyford a donc pu bénéficier de paquets d’exonérations de droits de douane sur les matériaux et matériels indispensables à la production de carreaux en céramique mais introuvables au Sénégal. Elle a pu aussi obtenir de suspensions de paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans ses transactions avec les fournisseurs locaux concernant des produits nécessaires à ses activités d’usine.
Selon le site spécialisé senegal-export.com, « les matières premières utilisées pour (la fabrication de carreaux) proviennent des régions de Kaolack, Kédougou, Tambacounda et Thiès ».
INQUIÉTUDES SUR LES COTISATIONS IPRES
Mon usine
Les retenues patronales pour l’Institut de prévoyance retraite (IPRES) sont une autre source d’inquiétude pour les travailleurs de Twyford. Elles sont répertoriées sur tous les bulletins de salaire que nous avons collectés. Elles doivent donc se retrouver dans les caisses de l’IPRES. Le sont-elles effectivement ? Des employés de Twyford disent n’en rien savoir.
« Beaucoup d’entre nous ont tenté de s’en informer auprès de responsables de la direction ou des ressources humaines. Mais nous n’avons jamais reçu de réponse. Ils finissent toujours par nous dégager avec des promesses », souligne Sidate.
D’après l’inspecteur du travail cité plus haut, « les charges sociales sont incompressibles pour toutes les entreprises opérant au Sénégal ».
En l’absence de syndicat maison pour prendre en charge leurs préoccupations, certains ouvriers envisagent d’obtenir ces informations auprès de l’agence IPRES de Mbour dont ils dépendent.
Twyford verse-t-elle les cotisations retraite à l’agence IPRES de Mbour ? Interpellée par nos soins, la cheffe d’agence a répondu : ce dossier ne vous concerne pas vu que vous n’en êtes pas partie prenante ; seuls les employés de cette usine peuvent obtenir de telles informations à notre niveau.
Sur les bulletins de salaire, figure également la contribution forfaitaire à la charge des employeurs (CFCE). « Elle équivaut à 3 % de la masse salariale » de l’entreprise et doit être versée « au plus tard le 15 du mois qui suit ». Cependant, « depuis 2019, toute nouvelle création d’entreprise est exonérée de la CFCE pour une durée de 3 ans », signale un spécialiste du droit du travail.
Cette exonération peut même être prolongée de 5 années supplémentaires « si les emplois créés dans le cadre du programme d’investissement agréé sont supérieurs à 200 ou si au moins 90 % des emplois créés sont localisés en dehors de la région de Dakar ».
L’INSPECTION DU TRAVAIL, UN MAILLON FAIBLE ?
Les employés de Twyford en veulent beaucoup à l’inspection du travail qu’ils accusent de complicité avec les employeurs chinois. « Tout notre problème, ce sont les inspecteurs du travail. S’il y avait des sanctions, billaahi (au nom de Dieu, NDLR), les entrepreneurs allaient respecter leurs travailleurs. On nous traite comme des esclaves dans notre propre pays », fulmine Sidate.
« Les cas où les plaintes de travailleurs sont validées par un inspecteur du travail, ça n’existe presque pas. Et même si cela arrive, les décisions ne sont presque jamais appliquées contre les Chinois », se plaint Bachir.
les inspecteurs du travail ont transmis 582 dossiers au ...Agence de presse sénégalaise - APShttps://aps.sn › conflits-individuels-de-travail-les-inspect...
Les ouvriers, en l’absence de responsables syndicaux outillés pour mener des négociations avec le patronat chinois, ne sont pas toujours au fait de l’évolution des lois du travail et des avantages qu’elles offrent aux investisseurs. Mais l’inspecteur du travail interrogé plus haut ne semble pas les condamner face aux pratiques des Chinois de Twyford.
« Une entreprise qui veut la paix à l’interne doit respecter la réglementation en vigueur. Avec les Chinois, la démarche est toujours la même : ils règlent les problèmes à moitié, attendent un temps, puis reviennent dessus. Ils ne comprennent pas que si les tentatives de conciliation échouent, c’est le tribunal qui devient compétent pour arbitrer les différends entre employeurs et travailleurs », indique-t-il.
Il pointe ensuite la faiblesse des moyens alloués au corps des inspecteurs du travail, leur nombre réduit et l’immensité des taches qu’ils doivent remplir. Aujourd’hui le Sénégal compte 21 inspecteurs du travail et 47 contrôleurs du travail, soit un stock de 78 hauts fonctionnaires pour s’occuper des affaires de 400 mille travailleurs. Or, le Bureau international du travail (BIT) recommande un ratio de 1 inspecteur du travail pour 40 mille travailleurs dans les pays en développement, explique un spécialiste du droit du travail.
A cela, s’ajoutent « l’arrogance » dont font preuve certains employeurs et « le sentiment d’impunité » qui anime d’autres.
Pour l’année 2023, la direction des statistiques du travail révèle que sur 582 dossiers de conflits individuels de travail transmis aux tribunaux par les inspecteurs du travail, 151 ont pour motif « l’absence de l’employeur après plusieurs convocations ».
La majeure partie de ces affaires concernent les régions de Dakar et de Thiès. L’usine Twyford de Sindia est dans la ‘’juridiction’’ de Thiès…
TWYFORD : ZÉRO INTERLOCUTEUR !
Pendant trois mois, il nous a été impossible de rencontrer la direction de Twyford ou des responsables de l’usine. Un verrouillage global est mis en place à tous les niveaux susceptibles d’être des portes d’accès à l’information. Plusieurs personnes proches du management interne ont plus ou moins clairement affirmé leurs craintes de parler (même en off) par peur de représailles. Certains ont fixé des rendez-vous hors de l’entreprise mais ne les ont jamais honorés. D’autres ont sorti des prétextes de dernière minute pour finalement renoncer à tout entretien, même en off. Nous avons tenté à maintes reprises - en vain naturellement ! - de joindre le conseiller économique et commercial de l’ambassade de Chine au Senegal.
Un sentiment de suspicion semble avoir fait son trou dans l’usine. Mais il reste encore des ouvriers courageux qui ont pris le risque de raconter leurs histoires, sentiments, déceptions, craintes et tous sont presque sans espoir… Nous les protégeons avec des pseudonymes dans le texte. Sauf pour Mor Talla, la victime de l’accident citée en début d’article…
AFFAIRE DES 650 MILLIONS, LES PREUVES ACCABLENT LES POLICIERS ARRETES
Les choses se corsent pour les policiers de la Brigade de recherches de Zac Mbao. Arrêtés avec leur indicateur dans une affaire de vol de 200 millions, leur ligne de défense est mise à mal par une vidéo de surveillance dénichée par les enquêteurs.
Les choses se corsent pour les policiers de la Brigade de recherches de Zac Mbao. Arrêtés avec leur indicateur dans une affaire de vol de 200 millions, leur ligne de défense est mise à mal par une vidéo de surveillance dénichée par les enquêteurs.
Le chef de la brigade de recherches du commissariat de Zac Mbao, ses 8 éléments, son indicateur et les deux deux ressortissants maliens risquent de voir leur ligne de défense s'affaisser.
En effet, les limiers avaient arrêté les deux maliens avec une grosse somme d’argent dans des sacs. Après le décompte, les ressortissants maliens ont accusé les policiers d’avoir pris 200 millions des 650 millions de Fcfa.
Les agents mis en cause, ont nié les faits. Mais selon Libération, deux vidéos de surveillance montrent clairement leur «indic» partir avec un sac contenant de l'argent au moment de l'interpellation des Maliens.
Interpellé, «l'indic» a servi, selon Libé, des explications tirées par les cheveux aux enquêteurs malgré les vidéos versées dans le dossier. Les deux Maliens, quant à eux, disaient être dans le commerce de l'or. Mais, ils n’ont pu fournir aucune preuve.
Hier, les limiers arrêtés ont bénéficié d'un retour de parquet. Ils ont passé la nuit au commissariat de Guédiawaye.
L’apprenti-chauffeur ayant déféqué sur le porte-bagage condamné à 2 mois ferme
On ne sait quelle mouche à piquer M. Sall pour avoir déféqué sur le porte-bagage d'un véhicule en pleine circulation. Il a été attrait hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour complicité de présentation d’assurance et jet d’immondices. Ses acolytes répondaient respectueusement de défaut de présentation d’assurance et défaut de souscription d’assurance. Le premier cité a été condamné à 3 mois dont deux mois ferme. Ses coprévenus ont pris deux mois de sursis. En effet, le 23 juillet 2024, la police préposé à la bretelle des Maristes pour la régulation de la circulation routière avait été interpellé par les passagers à bord de l’autocar de marque Mercedes Benz, sur le fait qu’ils recevaient du fond du toit dudit autocar un liquide nauséabond. Sur ce, l’agent de police a fait sortir ledit véhicule de la circulation et a procédé à une vérification du porte-bagage. C’est là qu’il a vu l’apprenti chauffeur en train de faire ses besoins en plein air sur un drap étalé sur le porte-bagage. Sans désemparer, il l’a fait descendre du véhicule et lui a remis une attestation équivalant au permis de conduire et à la carte grise du conducteur de l’autocar, aux fins de l’inviter à se présenter au siège du service pour complément d’informations. Arrêtés, les mis en cause M. Sall, M. Mbaye et B. Guèye ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt le 25 juillet pour complicité de présentation d’assurance et de jet des immondices contre le premier, défaut de présentation d’assurance contre le second et défaut de souscription d’assurance contre le troisième.
3 enfants tués dans un accident à Saraya
Lundi noir au Sénégal. Un accident de la circulation est survenu, hier, dans l’après-midi, à Dially Bambo Danfakha, dans la commune de Bembou, département de Saraya. En effet, un chauffeur de camion en provenance du Mali a perdu le contrôle et a fini sa course sur des maisons. Malheureusement, engagé dans une course folle, le camionneur a tué, sur le coup, trois enfants d’une même famille dont deux d’une même mère. Ils sont âgés de deux, trois et dix ans. Le plus âgé était en classe de CM2. Alerté, le sous-préfet de la commune de Bembou s’est rendu sur les lieux de l’accident. Sur place, Abdou Salam Guèye a présenté les condoléances de l’État. D’ailleurs, le représentant des services déconcentrés de l’État a annoncé la mise en place de balises sur le corridor.
213 candidats à l’émigration interpellés
Les départs des côtes sénégalaises vers l’Europe se poursuivent. Mais, hier, une embarcation a été arraisonnée. La pirogue a été interpellée, à plus de 200 kilomètres au large de Saint-Louis, par le patrouilleur marin le Niani. La pirogue est partie de Bargny avec 213 candidats à l’émigration irrégulière dont 63 sénégalais, 44 gambiens, 93 guinéens et 13 maliens.
Un livreur pédophile déféré au parquet
La Police des Parcelles assainies Unité 22 a déféré au parquet un livreur du nom de El.H.M. Diouf qui abusait sexuellement d’une mineure, élève du nom de A.G âgée de 16 ans. El.H.M. Diouf, livreur de profession âgé de 28 ans habitant Unité 08 a été déféré au parquet par la Police de l’Unité 22 de la localité pour détournement de mineure du nom de A.G, âgée de 16 ans, élève en classe de cinquième. Le mis en cause a été alpagué suite à une plainte du papa de la fille du nom de M.P.G. Selon nos sources, l’élève A.G vit en semaine au domicile d’une de ses tantes, située aux Maristes, pour se rapprocher de son école. Mais tous les week-ends, A.G vient aux Parcelles assainies pour rendre visite à ses parents. Moment alors choisi par le livreur pour appâter l’adolescente de 16 ans A.G pour satisfaire sa libido jusqu’à l’engrosser. Et ne voyant plus ses règles, la mineure de 16 ans informe alors sa mère pour l’informer. Et celle-ci n’aura aucun mal pour constater que sa fille A.G était enceinte. Sur ce, la maman de la mineure informe alors son père du nom de M.G. Et ce dernier, presse de questions sa fille qui dénonce son bourreau sexuel El.H.M. Diouf. Sur ce, M.G amène sa fille A.G dans une structure sanitaire pour une consultation. Et sur place, M.G tombera des nues lorsqu’on lui confirme la grossesse de sa fille mineure. Sans tarder alors, M.G se rend alors au Commissariat de l’arrondissement des Parcelles assainies de l’unité 22 pour porter plainte contre le présumé pédophile livreur El.H.M. Diouf. La mineure A.G soutient même être victime à plusieurs reprises de sévices sexuels du livreur El.H.M. Diouf qui lui sommait de se taire sous peine de représailles, jusqu’à qu’elle soit enceinte. Par contre, le susnommé, cueilli et interrogé a nié les faits qui lui sont reprochés à savoir le viol tout en reconnaissant être l’amant de la fille de 16 ans, à savoir A.G
Guy Marius Sagna
L’hôpital militaire de Ouakam (HMO) gérée par l'armée a réalisé une quatrième transplantation rénale ce samedi 27 juillet, avec une équipe composée exclusivement d'africains du Sénégal. Une prouesse saluée par Guy Marius Sagna hier sur les réseaux sociaux. Selon le député, cette performance est un des pas vers le soulagement de nos compatriotes insuffisants rénaux mais aussi vers la souveraineté sanitaire. L’activiste estime que former des spécialistes médicaux d'autres pays vers lesquels se tournent notre peuple pour se soigner est un paradoxe auquel le Sénégal doit mettre un terme. Il a ainsi félicité l’hôpital militaire de Ouakam ainsi qu'à tous les soldats de la santé qui y travaillent.
Le TER peint aux couleurs nationales
El Malick Ndiaye demande aux DG de la SENTER et de la SETER de travailler rapidement afin de peindre les trains aux couleurs nationales. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (MITTA) a formulé cette demande hier à l’occasion d’une visite des installations du TER. Selon un communiqué, cela est déjà fait avec les sept nouvelles rames qui doivent être livrées prochainement. Le document précise cette visite s'inscrit dans le cadre de la tournée de prise de contact que le ministre a entreprise depuis sa nomination, auprès des directions et des sociétés nationales rattachées à son département. D’après le texte, cette visite a pour but de s'enquérir du fonctionnement du TER et des réalités sur le terrain. Lors de sa visite, le ministre s'est dit agréablement surpris par le niveau très élevé des politiques et pratiques 5S et HSE dans les installations du TER. Il a loué la qualité et les compétences du personnel de la Seter. Il n’a pas manqué de faire part de son inquiétude liée à l’absence de stock de pièces critiques du matériel roulant. Le communiqué précise que le ministre devait se rendre aux gares de Rufisque et de Diamniadio, mais sa visite a été interrompue par le tragique accident survenu, ce lundi 29 juillet, sur l'axe Ndande-Ngaye, qui a fait 11 morts et 8 blessés graves. Il a ainsi pris la direction de Louga pour se rendre sur les lieux de l'accident et à l'hôpital de Kébémer pour s'enquérir de l'état de santé des blessés.
DPG Sonko
La Coalition JUSTE exige que le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique, s'adresse de manière transparente au peuple sur le schéma de l'utilisation des revenus tirés de l’exploitation du pétrole et du gaz. Alioune Badara Diatta et Cie demandent ainsi à Sonko que soient détaillés la répartition des revenus entre les différents secteurs d’activité et les projets nationaux notamment pour soulager les Sénégalais contre la cherté du loyer et la réalisation de leur droit au logement convenable, les mécanismes mis en place pour assurer une gestion transparente et responsable de ces ressources, au-delà même de l'ITIE. La coalition JUSTE exige aussi de savoir les détails sur les projets prioritaires qui bénéficieront directement des revenus pétroliers et gaziers en termes d'infrastructures, d'éducation, de santé et d'autres secteurs essentiels.
Des journalistes outillés face à la désinformation
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) en partenariat avec Reporters sans frontières (RSF) a initié un atelier de 3 jours pour outiller les journalistes sur les mécanismes de lutte contre la désinformation dans les médias sénégalais. Cette initiative qui entre dans le cadre du programme Zivik est piloté par RSF en collaboration avec le Ministère Allemand des Affaires Étrangères. Selon la directrice chargée de projets de Reporters Sans Frontières pour l’Afrique Subsaharienne, le danger de la désinformation guette au quotidien les journalistes sur les terrains classiques de reportage, mais aussi et surtout sur les nouveaux terrains virtuels, sur internet et les réseaux sociaux. Ainsi, la RSF a initié des formations, des plaidoyers et des publications pour renforcer la liberté de la presse, la liberté d’expression et la sécurité des journalistes sur le terrain et au sein des rédactions y compris celles des radios communautaires. La désinformation constitue, selon le président de la Cjrs, une menace réelle pour l’État de droit, mais aussi et surtout la profession de journaliste. De l’avis de Migui Maram Ndiaye, cette montée de la désinformation peut être la source de violences car elle alimente la haine contre les journalistes et met en danger la vie des citoyens. Pire, la désinformation, pour le président de la Cjrs, bafoue la dignité des acteurs de la presse. De ce fait, il invite les professionnels de l’information, à travailler pour mieux prendre en charge les préoccupations véritables des populations afin de barrer la route aux marchands d’illusions, de fake News et aux promoteurs de la haine. Sous ce rapport, la CJRS envisage de renforcer son dispositif de lutte contre la désinformation et la promotion de la haine dans l’espace public. Elle entend, à travers le bulletin des reporters initié durant les événements de juin 2023, faire la promotion d’une information juste, plurielle, fiable et crédible. Ce bulletin consistait à faire un travail de fact-checking pour vérifier la véracité de certaines informations diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias de manière générale, a rappelé Migui Maram Ndiaye.
Le Synpics vole aux secours de Baidy Ndao
Le syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), section SENEGO, s’est fendu d’un communiqué hier pour exprimer son indignation face au licenciement abusif de Baidy Ndao, opérateur de caméra et membre actif de notre syndicat, survenu au sein de l'entreprise SENEGO MEDIA. Selon les syndicalistes, M. Ndao a été licencié de manière irrégulière et injustifiée par son employeur, Sidy Mbacké, Président Directeur Général de SENEGO MEDIA, le 19 juillet 2024, sous prétexte d’une panne de caméra. Ce qui sidère le syndicat, c’est que ce licenciement a été annoncé par un simple message audio WhatsApp, suivi d'une confirmation le 22 juillet 2024, sans aucun préavis écrit, en totale violation des procédures légales. Dans leur communiqué, le SYNPICS explique que la caméra en question a été réparée entre-temps, remettant ainsi en cause la justification initiale de ce licenciement. Pire, ajoute le texte, M. Ndao a reçu un salaire incomplet pour le mois en cours, avec une déduction injustifiée de huit jours. Ainsi, le SYNPICS Senego exige que l'entreprise Senego Media respecte les droits de ses employés et se conforme aux lois en vigueur. Le SYPICS appelle les autorités compétentes, notamment l'Inspection du travail, à intervenir rapidement pour rectifier cette injustice
Par Mamadou Ndiaye
DANGOTE EN LARMES
Le monde pétrolier demeure un univers impitoyable. L’omerta y prévaut. Quiconque rompt cette implacable « loi du silence » s’expose à la colère froide du milieu régi le plus souvent par des règles non écrites auxquelles souscrivent des acteurs ...
Le monde pétrolier demeure un univers impitoyable. L’omerta y prévaut. Quiconque rompt cette implacable « loi du silence » s’expose à la colère froide du milieu régi le plus souvent par des règles non écrites auxquelles souscrivent des acteurs de tous ordres.
Voir Aliko Dangoté pleurer à chaudes larmes au cours d’une émission télévisée révèle l’état d’esprit d’un homme atteint et blessé, déboussolé et désincarné, déçu et dépité, amer et inconsolable.
Le Nigérian est la première fortune d’Afrique. Il sillonne le continent en quête d’opportunités d’affaires. Présent dans une vingtaine de pays, il cultive la discrétion là où d’autres préfèrent s’afficher avec des vedettes. Son sens des affaires et son habileté le placent au cœur des tendances lourdes qui dominent l’économie africaine, internationale et mondiale.
Au détour de ses nombreux et fréquents déplacements, il furète sans cesse, noue des contacts utiles et conclut des accords. Mieux, Dangoté gagne des marchés florissants. Ceux-ci le propulsent au-devant d’une scène africaine au sein de laquelle il jouit d’une réputation grandissante.
Sa consécration force le respect. L’homme d’affaires prospère dans l’industrie et s’empare de secteurs stratégiques. Sa mainmise sur le ciment se double d’un séduisant plan d’investissement massif qui le rend plus qu’incontournable dans les grands projets, les chantiers, les BTP, le boom de l’immobilier, l’essor des constructions et l’édification d’ouvrages gigantesques.
Partout son nom est évoqué. Les grands dirigeants le courtisent. Les Chefs d’Etat l’adoubent et le reçoivent avec éclat dans de somptueux palais. Il y devient un habitué sans toutefois « être hors sol ». Car s ‘éloigner du terrain équivaut chez lui à perdre le sens des réalités dans une Afrique des paradoxes.
Aime-t-on tant les « têtes » qui dépassent ? Favorise-t-on les « success story » ? Les réussites et les facteurs de réussite bénéficient-ils de protection particulière ? Le milliardaire nigérian enjambe un nouveau pas en décidant de construire des raffineries de pétrole. Il poursuit l’objectif de transformer le brut en le raffinant sur place pour approvisionner son pays d’abord et ensuite la sous-région.
Du coup, il ambitionne de faire disparaître les longues files de voitures devant des stations dépourvues d’essence. Une fois son intention déclinée, il prospecte les banques dont les plus grandes valident son projet. Le montage est certes complexe mais bancable. Coût de la raffinerie, « clés en mains » : 20 milliards de dollars !
Les travaux s’enclenchent sous le régime de Mouhamed Buhari dont Dangoté était, dit-on, proche. Entretemps, le Nigeria a voté. Et un nouveau président est élu : Bola Tinubu en l’occurrence. Politicien expérimenté, M. Tinubu fut sénateur et gouverneur à la fois. Ce qui le rend redoutable dans l’adversité surtout s’il a épinglé certains hommes d’affaires pour avoir soutenu ses concurrents.
Ça ne s’oublie à moins d’être doué pour la grandeur. L’industriel Dangoté est dans le collimateur. Son projet accuse du retard par rapport au délai de démarrage. Les rumeurs fusent, persistent et se font insistantes en entamant considérablement le plan d’affaires de l’usine de transformation. L’entourage du président nigérian est à la manœuvre.
Les observateurs redoutent des affrontements à venir d’autant que l’approvisionnement en brut, base du business model de la raffinerie, est de plus en plus compromis. Dangoté, sentant le soufre, pressent le danger et active tous ses réseaux, y compris les réseaux dormants.
Tinubu « fait le mort », parce qu’inaccessible ! Certains oligarques nigérians, sans assises réelles, n’étant de surcroît ni des entrepreneurs, ni des bâtisseurs, interfèrent simplement parce qu’ils sont « au bon endroit » à un moment donné.
Les mêmes jouent les coudes. Ils alertent pour l’empêcher de recourir à l’importation de brut pour alimenter sa fabrique. Les Nigérians rivalisent de conjectures, leur jeu favori ainsi que les interminables cérémonies festives et jouissives qu’affectionnent les ambitieux et les prétentieux à la périphérie du pouvoir et des fortunes.
Aucune mesure n’est prise à l’encontre de l’industriel. S’il n’est pas craint, il demeure néanmoins une icône dans ce vaste pays populeux ravagé par les malversations. Mais privé d’interlocuteurs, Dangoté s’irrite, s’emporte et le doute l’envahit. Il lâche : « le système mafieux est plus pernicieux dans les milieux du pétrole que partout ailleurs.»
L’ire est à son comble. Sa position d’industriel clairvoyant agace plus d’un. En vérité, Dangoté intrigue par son silence. Et ils sont nombreux à s’interroger sur ses pouvoirs qu’il n’affiche pas pourtant !
En revanche, trop d’intermédiaires pullulent à l’affût de juteux coups sans coup férir. Le brut nigérian est cédé à prix réduit. Ceux-ci acquièrent ainsi d’énormes quantités sous la forme de quotas qu’ils revendent à d’autres grands intermédiaires à des tarifs nettement plus élevés.
Ils empochent d’énormes profits. Et redistribuent à une kyrielle d’oligarques pétroliers « fictifs » qui ne possèdent aucun actif à l’image de Dangoté. L’Etat nigérian est censé protéger cette activité stratégique pour le pays. Et pourquoi pas épauler le milliardaire en difficulté temporaire !
Cette impression d’indifférence à l’égard du sort réservé à Dangoté laisse entrevoir une lugubre option tendant à maintenir en « respiration artificielle » ces gens corrompus au détriment de capitaines d’industrie reconnus. En dépit de sa frappante désorganisation, la filière pétrole reste jalousement convoitée par des importateurs inclassables également défavorables à une production locale. Donc outrancièrement opposés à l’initiative industrielle de Dangoté. En clair, les dirigeants nigérians n’érigent pas en orgueil politique cette raffinerie qui pourrait contribuer à illustrer le narratif du pays toujours assujetti aux crises cycliques, aux pénuries et aux spéculations.
Les revenus de l’or noir entretiennent des pratiques que la morale réprouve. Un vrai pillage s’organise autour d’intérêts privés qui ne voient pas d’un bon œil la montée en puissance de ce musulman pieux du Nord du Nigéria.
Ces détracteurs voient en lui une menace. Tandis que ses partisans et ses admirateurs saluent son esprit conquérant et son sens de la prospérité partagée. En se plaçant au-dessus de la mêlée, l’Etat fédéral nigérian a l’occasion de s’écarter de l’immobilisme en défendant l’économie nationale. A l’image des Etats-Unis ou de l’Europe qui défendent bec et ongles leurs intérêts majeurs, leurs champions industriels et les labels sortis de leurs usines.
L’affaire Dangoté risque de s’enliser. Puisque l’argument officiel cache l’essentiel. Tous les regards se tournent vers le Nigéria où le pouvoir a décrété des mesures draconiennes de réduction de son train de vie. Abuja se résout à travailler sur des solutions « à long terme face aux défis énergétiques.» Les économies de devises sont indexées pour garantir l’optimisation des ressources. Les vraies causes du déclin nigérian sont-elles cernées ? Dernier roman de Wolé Soyinka : « Chronique du pays des gens les plus heureux du monde… »
L’ETAT S’OPPOSE AU DEPLACEMENT DES ORYX VERS DES DOMAINES PRIVES
Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et de la transition écologique a fait cette précision
Dans le cadre de sa tournée nationale de prise de contact, le ministre de l’Environnement et de la transition écologique était dans la région de Matam, le week-end. Daouda Ngom a annoncé le classement de la forêt-galerie de Matam et la valorisation de l’enclos de Katané à travers l’écotourisme. C’est de cet enclos du Ferlo que des oryx avaient été déplacés vers la ferme de Abdou Karim Sall. Le ministre a fait des précisions sur cette affaire.
Cinq sites ont accueilli, le week-end dernier, le ministre de l’Environnement et de la transition écologique et sa délégation dans le cadre de sa tournée dans la région de Matam. Après la pépinière de Ranérou, le village de Loumbol Samba Abdoul, le pare-feu de PatoukiOudalaye, la délégation a visité l’enclos de Katané et la forêt-galerie de Matam. Considéré comme le «noyau central» de la Réserve de biosphère du Ferlo avec un statut international, l’enclos de Katané qui compte aujourd’hui 500 oryx avait reçu ses premiers individus en 2023 (au nombre de 8).
«Des gens sont prêts à venir au Sénégal pour voir les oryx…»
Le ministre de l’Environnement a promis la mise en place du processus favorable à l’écotourisme au Ferlo. Il va plus loin en disant : «Il y a des gens qui sont prêts à venir au Sénégal pour voir les oryx, la gazelle d’Oman, la gazelle dorcas». Pour ce faire, selon toujours le ministre, la direction des Eaux et forêts va travailler pour voir comment développer l’écotourisme dans la zone. «Le potentiel est énorme et on verra comment valoriser l’écotourisme dans cette forêt (Réserve biosphère du Ferlo», a-t-il ajouté. Les oryx rappellent ce feuilleton avec l’ancien ministre Abdou Karim Sall. Daouda Ngom revient sur ce «scandale» lié à ces animaux déplacés de l’enclos de Katané en 2020. Il ne veut pas aller plus loin mais il précise : «L’Etat du Sénégal n’est pas contre le fait de prendre des oryx de l’enclos de Katané pour les amener dans d’autres réserves mais pas privées. Le fait d’amener les oryx à la réserve de Koyli Alpha et Amboura a permis de multiplier leur nombre et d’éviter la consanguinité». Il ajoute : «L’enclos de Katané que j’ai eu à visiter pour la première fois en 2012 a une triple fonction. Les fonctions de conservation, de développement humain durable et d’appui logistique. C’est au niveau de la fonction de conservation qu’on a péché parce que l’enclos de Katané doit être valorisé du point de vue d’écotourisme», a dit Dr Daouda Ngom.
«Il ne reste que le décret et on parlera de la forêt-galerie de Matam»
La dernière étape de la tournée de la journée du samedi dans la région de Matam a été la visite de la forêt-galerie entre Ourossogui et Matam. Une forêt qui, pour le ministre, joue un rôle de «régulation parce que contribuant à atténuer les inondations, à côté de son aspect culturel et d’approvisionnement avec les gousses». Daouda Ngom estime qu’il était important de venir voir cette forêt, car son département a entamé le processus de son classement. L’inspection régionale des Eaux et forêts de Matam est dans la phase finale. «Il ne reste que le décret qui sera soumis au président de la République pour la signature et on parlera de la forêtgalerie de Matam», a-t-il assuré. Par ailleurs, le ministre, en visitant la construction de la voûte nubienne de Loumbol Samba Abdoul, a indiqué que la transition écologique est l’une des missions les plus importantes de son département avec l’écoconstruction, l’industrie verte, l’économie circulaire. Dans la zone du Ferlo où les feux de brousse sont récurrents, le pare-feu de Patouki Oudalaye, sur un linéaire de 40 km, contribuera à la préservation de l’environnement.
L’UGB SUSPEND SES ACTIVITES PEDAGOGIQUES JUSQU’AU 4 OCTOBRE
Le conseil académique de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord) annonce suspendre les activités d’enseignement, d’apprentissage, notamment en présentiel, du mercredi 14 août au jeudi 4 octobre.
Saint-Louis, 39 juil (APS) – Le conseil académique de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord) annonce suspendre les activités d’enseignement, d’apprentissage, notamment en présentiel, du mercredi 14 août au jeudi 4 octobre.
En conséquence, la direction du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS) porte à la connaissance des étudiants que le campus social de l’UGB va fermer le samedi 17 août, “après le petit déjeuner”, rapporte un communiqué.
Il ajoute qu’en raison des opérations de désinfection et des travaux d’entretien prévus pendant les vacances universitaires, le CROUS demande aux résidents de ne laisser dans les chambres aucun objet ou matériel personnel.
BIRAM SENGHOR, LA VOIX DU DEVOIR DE MÉMOIRE
La France ne peut plus ignorer son passé colonial. Le témoignage de Biram Senghor, dont le père a été exécuté à Thiaroye en 1944, résonne comme un appel à la reconnaissance des responsabilités et à la publication des archives
(SenePlus) - À 86 ans, Biram Senghor n'a jamais renoncé à obtenir justice pour son père, M'Bap Senghor, l'un des six tirailleurs sénégalais exécutés à Thiaroye le 1er décembre 1944 par des officiers de l'armée française. Un combat de plusieurs décennies qui vient de connaître une avancée significative, comme le rapporte RFI.
Le 28 juillet 2024, le gouvernement français a reconnu que ces six tirailleurs, dont quatre Sénégalais, étaient "Morts pour la France". Une décision saluée par Biram Senghor comme "une victoire", mais qui n'efface en rien les blessures encore vives laissées par ce drame sanglant de l'époque coloniale.
"En novembre 1944, il restait seulement à leur reverser leur pécule. Ils l'ont réclamé à l'autorité coloniale et le gouverneur général a donné l'ordre de les abattre. C'est comme ça qu'il est mort assassiné par la France parce que les autorités françaises ont donné l'ordre de les tuer", témoigne M. Senghor à RFI avec une émotion palpable.
Depuis le jour tragique où son père, alors âgé de 42 ans, a perdu la vie sous les balles des troupes coloniales, Biram Senghor n'a eu de cesse de réclamer la vérité et la reconnaissance des responsabilités. "Vous savez, la France n'a jamais été tendre avec moi. Depuis cette date de 1944, j'ai suivi cette affaire", confie-t-il à la radio internationale française.
Dès 1948, les autorités coloniales ont tenté de clore le dossier en le convoquant, ainsi que sa mère. Mais Biram Senghor a opposé un refus catégorique à tout classement précipité de cette affaire. "En 1953, ils ont voulu classer et j'ai dit non", affirme-t-il avec fermeté à RFI.
Au fil des décennies, l'obstination de cet homme a fini par payer. Aujourd'hui, il attend désormais que la France aille plus loin en réparant le préjudice subi par sa famille. Mais son combat dépasse son cas personnel.
"La France, dans ses documents, elle sait combien d'individus elle a tué ici à Thiaroye en 1944. Les Français ne peuvent pas ne pas connaître. Je trouve que ça, ce n'est pas sérieux", dénonce-t-il avec force à RFI.
Biram Senghor appelle ainsi à la publication intégrale des archives de l'époque, persuadé que les autorités françaises détiennent des informations cruciales sur l'ampleur réelle du massacre. Une quête de vérité qu'il poursuit inlassablement, porté par la mémoire tenace d'un fils qui n'a jamais pu faire son deuil.
"Leurs corps ont été jetés dans une fosse commune sans la moindre sépulture décente. C'est une insulte suprême à leur mémoire et à leur sacrifice", déplore-t-il avec amertume à RFI, citant les mots d'un survivant de cette tragédie.
À l'instar de nombreuses voix qui s'élèvent aujourd'hui pour demander des comptes à l'ancien pouvoir colonial, Biram Senghor incarne la détermination inflexible à faire reconnaître les souffrances trop longtemps tues. Son témoignage, relayé par RFI, est un puissant rappel des blessures encore à panser et du devoir de mémoire qui incombe à la France.
LA FUREUR DES HEPATITES
Le Sénégal “paie un lourd tribut” aux hépatites virales, avec “plus d’un million” de Sénégalais porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, “360 000 personnes” étant atteintes de l’hépatite C
Dakar, 29 juil (APS) – Le Sénégal “paie un lourd tribut” aux hépatites virales, avec “plus d’un million” de Sénégalais porteurs chroniques du virus de l’hépatite B, “360 000 personnes” étant atteintes de l’hépatite C, a indiqué, lundi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy.
“Le Sénégal paie un lourd tribut aux hépatites virales. Selon les dernières études, en 2023, plus d’un million de Sénégalais seraient porteurs chroniques de l’hépatite B, et 360 000 porteurs chroniques de l’hépatite C. Ils transmettent ces virus pendant des années avant d’évoluer eux-mêmes vers la cirrhose et le cancer du foie”, a-t-il dit.
Le ministre de la Santé s’exprimait en marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, commémorée cette année sur le thème : “Il est temps d’agir”.
Il a relevé les efforts réalisés dans la lutte contre les hépatites virales, lesquels ont permis de “réduire le fardeau des hépatites” au Sénégal, même si “des défis persistent”.
Aussi le ministère de la Santé et de l’Action sociale a-t-il “lancé un plan décennal de lutte contre les hépatites depuis 2019”, en lien avec les objectifs mondiaux d’élimination des hépatites et à partir d’un travail collectif mené sous l’égide du Programme national de lutte contre les hépatites (PNLH).
Trois axes ont été retenus dans le cadre de ce plan, a précisé Ibrahima Sy, citant le renforcement de la prévention et l’articulation des étapes de la prise en charge des patients atteints de l’hépatite B ou C “selon des parcours de soins et des stratégies thérapeutiques spécifiques”.
Il a par ailleurs évoqué le soutien apporté “à tous les niveaux” aux “valeurs d’équité dans les soins par des mesures concrètes de correction des inégalités sociales et territoriales”, a expliqué Ibrahima Sy.
“L’investissement est certes lourd, mais le retour sur investissement, en termes de vies sauvées, de cancers évités, de qualité de vie améliorée, est considérable”, a souligné le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Il soutient qu’à l’horizon 2030, ce plan devrait permettre d’éviter “8 500 à 16 000 décès dus à l’hépatite B, 88 000 à 90 000 nouvelles infections. À l’horizon 2050, ce sont 66 % des décès et nouvelles infections que nous aurons évitées”.
“Pour hépatite C, à l’horizon 2050, nous aurons sauvé 20 000 à 35 000 vies et diminué l’incidence de ces infections de 31 à 47%”, a ajouté Ibrahima Sy, avant de s’engager à faciliter la mise en œuvre de ce plan. Il a invité “les acteurs et partenaires au développement à en faire de même pour le plus grand bien” des populations sénégalaises.
“Il est temps d’agir”, le thème consacré cette année à la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, “offre l’occasion de rappeler que cette maladie peut être éliminée d’ici 2030, grâce à des ressources suffisantes et un engagement politique résolu”, a conclu le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Jean-Marie Vianny Yameogo, chef de file des partenaires techniques et financiers, a de son côté signalé l’urgence d’agir dans ce domaine. “Nous devons accélérer l’action pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement, afin de sauver des vies et d’améliorer les résultats en matière de santé”, a-t-il dit.
Il a fait observer que “le nombre de décès imputables à cette maladie est en nette augmentation”, même si l’hépatite constitue “la deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse dans le monde avec 1,3 million de décès par an, soit autant que la tuberculose”.
Sur la base de ces chiffres, “une personne meurt toutes les 30 secondes d’une maladie liée à l’hépatite”, a alerté M. Yameogo.
LE PATRIMOINE DE BASSIROU DIOMAYE FAYE ET L’ACCIDENT DE PALMEO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens reçus, mardi se sont principalement intéressés à la déclaration de patrimoine du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et au bilan macabre de l’accident de la circulation qui s’est produit lundi sur la national.
Dakar, 30 juil (APS) – Les quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS) se sont principalement intéressés à la déclaration de patrimoine du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et au bilan macabre de l’accident de la circulation qui s’est produit lundi sur la route nationale numéro 2, à hauteur du village de Palméo Fall.
Le Conseil constitutionnel a déclaré avoir reçu et enregistré la déclaration de patrimoine du président de la République Bassirou Diomaye Faye qui a été publiée dans le journal officiel du 25 juillet, a-t-on appris de source officielle, lundi.
‘’Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a dévoilé son patrimoine au Conseil constitutionnel, informe le Journal officiel rendu public hier, lundi 29 juillet. Son patrimoine comprend deux comptes bancaires, des biens immobiliers et un véhicule de marque Ford. Le chef de l’Etat a contracté deux prêts bancaires pour lesquels, il lui reste à payer respectivement, 8 478 451 et 24 486 162 francs CFA’’, rapporte Sud Quotidien qui titre : ‘’Le patrimoine de Diomaye dévoilé au public’’.
Selon Le Soleil, ”le président passe à l’acte”. Le président de République, Bassirou Diomaye Faye, ‘’a, conformément à la Constitution, déposé depuis le 2 juillet dernier sa déclaration de patrimoine au Conseil constitutionnel’’, indique la publication, soulignant que ”le document a été traité et publié par l’instance juridique dans un numéro spécial du journal officiel en date du 25 juillet’’.
‘’Le Conseil constitutionnel confirme le chef de l’Etat’’, dit Source A, notant que ‘’le chef de l’Etat a visiblement donné les vrais chiffres de son patrimoine’’. ‘’En tout cas, il n’y a pas de différences entre les chiffres de Bassirou Diomaye Diakhar Faye et ceux publiés par le Conseil constitutionnel hier’’, relève la publication.
‘’Diomaye tient parole’’, selon WalfQuotidien, précisant qu’ ‘’excepté son salaire de près de 5 mois, c’est le même patrimoine exposé par le candidat de la coalition DiomayePrésident lors de la campagne électorale’’.
En rendant public son patrimoine ‘’Diomaye joint l’acte à la parole’’, écrit Libération. ”’Diomaye s’affiche”, selon Le Quotidien.
Les quotidiens ont également mis l’accent sur l’accident de la circulation qui s’est produit, lundi, sur la route nationale numéro 2, à hauteur du village de Palméo Fall, dans la commune de Ndande Fall (département de Kébémer). ‘’L’hécatombe sur les routes’’, met en exergue L’AS, indiquant qu’ ‘’au total, onze personnes ont été tuées sur le coup dont le chauffeur, avec neuf blessés dont huit dans un état grave. Malheureusement, une douzième victime a succombé à ses blessures’’.
‘’12 morts et huit blessés dans une collision entre un camion et un minibus à Palméo’’, affiche en Une Vox Populi. Le journal explique que ‘’c’est un dépassement défectueux qui est à l’origine de cet accident. Le camion a tenté de doubler deux voitures malheureusement le minibus était en face’’. ‘’La routine !’’, s’exclame Bès Bi faisant allusion au nombre élevé d’accidents meurtriers de la route. ‘’Encore onze morts !’’, selon EnQuête.
L’Info rapporte que le ministre des Transports, Malick Ndiaye, qui s’est rendu sur les lieux du drame, promet d’être ”beaucoup plus dur dans les sanctions”.