SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 novembre 2024
9E JOUR DE CAMPAGNE, DES CARAVANES EN MOUVEMENT ET PÈLERINAGES SPIRITUELS
Au terme de cette première semaine de campagne, les coalitions montrent une mobilisation sans relâche, cherchant à convaincre les Sénégalais du bien-fondé de leurs programmes et des solutions qu’elles proposent.
En ce neuvième jour de campagne pour les élections législatives anticipées, les différentes coalitions poursuivent leurs tournées à travers le Sénégal avec un dynamisme inébranlable. Tandis que certaines continuent leurs caravanes dans les régions pour présenter leurs programmes, d’autres privilégient des visites de proximité dans la capitale, Dakar, et ses environs. Toutefois, cette journée a également été marquée par la triste nouvelle du décès de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mouhamadou Moustapha Ba. Cette perte a poussé Amadou Bâ, chef de file de la coalition Jàmm Ak Njariñ, à suspendre temporairement sa campagne.
Amadou Bâ, leader de la coalition Jàmm Ak Njariñ, a exprimé sa profonde tristesse suite à la disparition de Mouhamadou Moustapha Ba, avec qui il avait partagé de nombreuses années de collaboration étroite au ministère des Finances. En signe de respect, il a suspendu toutes les activités de sa campagne pour la journée, afin de se recueillir et de présenter ses condoléances à la famille du défunt ainsi qu’à toute la nation sénégalaise.
Les caravanes des différentes coalitions continuent de sillonner les routes du pays. La caravane de Pastef a organisé un grand meeting à Tambacounda avant de poursuivre son itinéraire vers l’est du pays. Elle a fait escale à Goudiry, Bakel, Kanel et Ourossogui, et prévoit un autre rassemblement massif au stade régional de Matam. Ce déploiement témoigne de l’engagement de Pastef à atteindre toutes les régions, y compris les plus reculées, pour partager son programme électoral.
La caravane de Jàmm Ak Njariñ, menée par Amadou Bâ, a fait étape dans les localités de Guinguinéo, Gossas, Diourbel et Bambey, en mettant l’accent sur la paix et la solidarité. Cette coalition mise sur le dialogue direct avec les populations, apportant un message de rassemblement et de prospérité pour un Sénégal unifié.
À Kaolack, la coalition Gokh Yu Bess a rencontré le Khalife de Médina Baye, renforçant ainsi son lien avec les leaders religieux de la région. Elle a ensuite organisé un meeting, en adoptant une approche de proximité pour mobiliser les électeurs.
De son côté, Amadou Ly, leader de la coalition Wareef, s’est rendu à la mosquée de Medina Gounass, où il a prié en compagnie du Khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ. La coalition Dundu Lénéne, sous la direction de Mouhamadou Madana Kane, était à Rufisque pour un échange de proximité avec les populations locales.
La Grande Coalition Farlu a marqué un moment fort de la journée en se rendant au poste frontalier de Keur Ayip, après une tournée en Gambie. Cette initiative internationale reflète le désir de la coalition de tisser des liens solides au-delà des frontières sénégalaises. Pendant ce temps, la coalition Jubanti Sénégal a tenu un meeting à Gueule Tapée, tandis que la coalition Ensemble pour le Sénégal a fait escale dans les localités de Kaffrine, Koungheul, Koumpemtoun, Sinthiou Malem et Malem Niani.
Au terme de cette première semaine de campagne, les coalitions montrent une mobilisation sans relâche, cherchant à convaincre les Sénégalais du bien-fondé de leurs programmes et des solutions qu’elles proposent pour répondre aux préoccupations locales. Entre caravanes, visites de proximité et échanges avec des personnalités influentes, les leaders mettent en avant leurs valeurs et leurs visions pour le Sénégal.
COP 29, LES PAYS AFRICAINS EN QUETE DE FINANCEMENT
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouga Ngom, a indiqué lundi que la priorité des pays africains à la 29e Conférence des parties (COP 29) sur le climat prévue à Baku, en Azerbaïdjan, est l’accès à la finance climatique ...
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouga Ngom, a indiqué lundi que la priorité des pays africains à la 29e Conférence des parties (COP 29) sur le climat prévue à Baku, en Azerbaïdjan, est l’accès à la finance climatique pour l’atténuation et l’adaptation aux effets du changement climatique.
‘’Pour cette COP, la priorité des priorités pour les pays africains, c’est la finance climatique, la redéfinition de la finance climatique qui devient un fourre-tout et les pays émergents profitent de cette situation’’, a-t-il dit.
Daouda Ngom intervenait lors d’un atelier de partage et d’échange organisé pour préparer la délégation sénégalaise à la COP 29, prévue à Baku, du 11 au 22 novembre 2024.
‘’Ces pays profitent de cette situation pour mettre tout dans la finance climatique’’, a-t-il déploré, d’où, a-t-il insisté, ‘’la nécessité de redéfinir la finance climatique mais aussi les procédures d’accès aux fonds verts’’.
Il a indiqué qu’au niveau africain, au mois de septembre 2024, le Groupe des pays les moins avancés, s’étaient réunis au Malawi pour échanger un peu sur la position africaine, à défendre à la prochaine COP.
‘’Les ministres en charge de l’Environnement des pays africains s’étaient également réunis en octobre à Abidjan en Côte d’Ivoire, pour échanger sur les préparatifs de la COP 29, pour avoir une position unique’’, a-t-il ajouté.
Il a assuré que l’Afrique va peser de tout son poids pour que l’Afrique puisse accéder au fonds dédié aux pertes et dommages avec un allégement des procédures. ‘’Les fonds sont là, mais pour y accéder c’est la croix et la bannière’’, a-t-il dénoncé.
‘’Il y a beaucoup de fonds dédiés à l’environnement mais on s’est rendu compte qu’avec les procédures d’accès longues et difficiles à ces fonds les pays africains n’engrangent pas beaucoup de ressources. C’est les pays émergents qui bénéficient plus de ces ressources que les pays africains’’, a-t-il déploré.
Il a relevé, à titre d’exemple, que l’Afrique n’a pas plus de 5% des financements du fond vert climat alors que l’Afrique fait partie des continents les plus vulnérables. ‘’Nous avons donc besoin de ces fonds pour l’adaptation et l’atténuation aux effets du changement climatique’’, a-t-il insisté.
Daouda Ngom a indiqué en outre que la participation du Sénégal, à la COP 29, est organisée par la Direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts.
‘’A ce niveau, a-t-il indiqué, les préparations sont très bien avancées et le Sénégal, a déjà son stand qui sera animé par différents acteurs et experts des ministères concernées, du secteur privé et de la société civile’’. Le Sénégal, a-t-il dit, comme il est de coutume, mettra à disposition un stand avec une animation scientifique riche et variée qui valorisera la Destination Sénégal et les solutions innovantes apportées dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.
Le ministre a assuré que le Sénégal fera une bonne figure à Baku, pour parler au nom du Sénégal et de l’Afrique.
Il a informé à ce propos que le ministre de l’Environnement du Sénégal, a été désigné, pour porter la voix des pays les moins avancés (PMA) aux négociations sur les pertes et dommages.
L’AMBASSADEUR DU SENEGAL A L’UE PARTAGE SES NOTES
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en Belgique, au Luxembourg et auprès de l’Union européenne, Baye Moctar Diop évoque l’actualité marquée par la migration irrégulière.
Pape Moussa DIALLO (Envoyé spécial à Paris) |
Publication 05/11/2024
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en Belgique, au Luxembourg et auprès de l’Union européenne, Baye Moctar Diop évoque l’actualité marquée par la migration irrégulière. Dans cet entretien, il aborde les relations qu’entretient le Sénégal avec l’Union européenne en matière de coopération, tout en revenant sur certains projets phares qui ont été financés grâce à l’accompagnement de l’Ue pour lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière, promouvoir l’emploi, entre autres. Aussi revient-il sur les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration, sur la mobilité africaine avec des instruments de l’Union africaine comme le protocole de libre circulation et celui de la Cedeao relatif à la libre circulation des personnes et des biens. Il n’a pas manqué de revenir sur les bons liens qui existent entre les Sénégalais de sa circonscription et les autorités consulaires, mais aussi le travail des autorités consulaires au profit des Sénégalais de l’étranger, notamment ceux de Belgique et Luxembourg. Avec quel regard analysez-vous la propension des jeunes Africains, notamment Sénégalais, qui partent des côtes sénégalaises pour tenter de rejoindre l’Europe par la mer ?
Je constate cette vague de départs avec beaucoup d’amertume parce que, de mon point de vue, rien ne justifie les risques que ces jeunes prennent pour tenter de rallier l’Europe. Le Sénégal n’est pas un pays en guerre, leur vie n’y est pas menacée et des opportunités d’emplois ne manquent pas. Je suis convaincu que s’ils mobilisaient autant d’efforts et de risques pour aller en Europe que pour se donner les moyens de réussir au Sénégal, la situation serait autre.
Je souhaite qu’il y ait une vraie mobilisation nationale autour des enjeux et défis de la migration irrégulière. Car il urge de faire comprendre à ces jeunes que par la persévérance et la force de leurs bras, ils peuvent réussir et s’épanouir au Sénégal ; qu’ils constituent notre atout-maître pour le développement économique et social du pays ; que l’idée qu’ils se font de la réussite en Europe ne correspond pas à la réalité ; que pour en arriver à ce niveau de réussite, les jeunes européens eux-mêmes n’ont jamais, par le passé, pris autant de risques dans leur quête de mieux-être ailleurs ; qu’ils ont plutôt besoin d’être formés aux métiers de leurs terroirs, de développer leurs capacités d’auto-emploi et d’auto-entrepreneuriat afin de tirer profit des politiques et programmes publics mis en place par le gouvernement en réponse à leurs préoccupations.
Certains estiment que c’est un échec des politiques, notamment des relations de coopération qu’entretiennent le Sénégal et l’Ue. Quel est votre avis en votre qualité de représentant du Sénégal auprès de l’Ue ?
C’est inexact de dire cela. Pour moi, la raison qui pousse les jeunes à partir par tous les moyens, c’est la quête d’un mieux-être ailleurs qu’au Sénégal. Répondre à une telle préoccupation est de la responsabilité du gouvernement qui le fait, du reste, avec les atouts et contraintes de divers ordres du moment. La coopération peut certes aider à cet effet. Cependant, on ne saurait lui imputer une quelconque responsabilité dans la recrudescence de ce phénomène.
En visite à Dakar en octobre dernier, la Commissaire de l’Union européenne en charge des Partenariats internationaux a informé d’un financement de 30 millions d’euros au Sénégal, s’inscrivant dans le cadre de la prévention de la migration irrégulière. Le gouvernement du Sénégal semble ne pas avoir été au courant d’un tel financement. En votre qualité de représentant permanent au sein de la Commission de l’Ue pour le compte du Sénégal, avez-vous été informé ?
Le gouvernement est forcément au courant puisque l’annonce a été faite à Dakar. Un tel appui financier est fort utile dans le contexte actuel qui voit le gouvernement accentuer ses efforts de lutte contre la migration irrégulière, notamment par la montée en puissance du dispositif mis en place par nos Forces de défense et de sécurité pour combattre le trafic de migrants. A cet égard, tout appui, de quelque nature qu’il puisse être, destiné à renforcer nos équipements de surveillance de nos côtes et de patrouilles en haute mer, est le bienvenu. J’ignore la destination exacte de ces 30 millions d’euros, mais si c’est pour accompagner le Sénégal dans la réalisation de tels objectifs, alors il faut s’en féliciter.
Quelle est la nature des relations entre le Sénégal et l’Ue ?
La coopération entre l’Union européenne et le Sénégal est présentement régie par une stratégie conjointe dont la première phase de mise en œuvre a couvert la période de 2018-2023. La stratégie conjointe sert de cadre de référence pour accompagner le Sénégal vers la réalisation de projets structurants qui relèvent des priorités de politique publique du Sénégal. Il y a ensuite l’Accord de coopération en matière de pêche durable signé en 2019 et dont le terme est fixé à la fin de ce mois de novembre. Il y a enfin un régime commercial préférentiel spécifique faisant du Sénégal le deuxième plus grand bénéficiaire du régime «tout sauf les armes» sur le continent africain. Ce régime commercial préférentiel permet à notre pays de pouvoir exporter sur le marché européen ses produits libres de droits et sans limitation.
C’est au total une coopération multiforme qui couvre différents secteurs tels que l’éducation, la formation, l’économie, le commerce, l’énergie, les transports, la santé, etc. L’Ue figure parmi les partenaires-clés de notre pays dont elle appuie certains projets, à travers l’instrument Global Gateway lancé en 2021 par la Commission européenne. Grâce à cette initiative, l’Ue a soutenu la réalisation du Bus rapid transit (Brt). Elle accompagne également le Sénégal dans sa transition énergétique, à travers le Jetp dont l’objectif est de porter notre mix énergétique à 40% d’ici à 2030. Une autre initiative phare qui mérite d’être mise en relief est le projet Madiba de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) pour la construction d’un nouveau site de production de vaccins au Sénégal. Ce projet est soutenu par la «team Europe» regroupant l’Ue, ses Etats membres, leurs agences de développement et la Banque européenne d’investissement (Bei).
Dans le domaine des infrastructures, on peut encore citer la construction du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal dont l’exécution est en cours avec un crédit de 22 millions d’euros de la Bei. La même Bei a accordé en septembre dernier, un prêt de 30 millions d’euros à la Banque agricole pour accompagner les petites et moyennes entreprises sénégalaises dans le développement des chaînes de valeur agricoles. Ces exemples parmi tant d’autres, témoignent du dynamisme de notre coopération avec l’Ue et ses Etats membres.
Quels sont les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration dans un contexte de volonté manifeste de l’Ue d’externalisation de ses frontières avec les pays tiers et réaffirmée dans son pacte migration et asile qui doit entrer en vigueur en 2026 ?
Notre coopération avec l’Union européenne sur cette question est matérialisée par un dialogue politique et technique confiant. Ce mécanisme nous permet d’échanger régulièrement et d’aborder toutes les questions en lien avec la migration aussi bien au plan technique qu’au plan politique, en vue d’assurer une gestion concertée des flux de migrants quittant les côtes sénégalaises vers l’Europe. Cette question me permet d’ailleurs de revenir sur une précédente, relativement à la prise en compte de la question migratoire par notre coopération avec l’Ue. Il faut le dire en le soulignant avec force, parce que la lutte contre le chômage des jeunes est une priorité de premier ordre pour le Sénégal. L’Ue (la Commission et ses Etats membres) a plusieurs fois accordé un appui technique et financier à des programmes publics mis en place par le gouvernement pour y faire face.
Il en est ainsi du programme d’appui budgétaire jeunesse doté d’une enveloppe financière de 70 millions d’euros de dons. Il vise à soutenir la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes à travers quatre (04) axes dont un concerne la gouvernance de la migration, la réinsertion des migrants de retour et la réadmission. Ce programme lancé en 2022, est en cours d’exécution. Avant ledit programme, il y a eu les nombreux autres réalisés, au titre du fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, tels que le PlaseprI/Pasped avec pour objectif de réduire la migration irrégulière grâce au soutien au secteur privé et à la création d’emplois au Sénégal. Le Projet d’appui à la réduction de l’émigration rurale et à la réintégration dans le bassin arachidier (Parerba) a également été mis en place dans le cadre de la coopération avec l’Ue, en vue de freiner l’émigration rurale en augmentant les opportunités économiques pour les ménages ruraux. Il y a aussi le Peceren, mis en œuvre dans huit régions du Sénégal pour contribuer à la réduction de la migration irrégulière par le soutien à la résilience des populations, la création d’emplois et l’accroissement des opportunités économiques pour les ménages ruraux.
On peut également citer le programme «développer l’emploi au Sénégal-tekki fii» mis en œuvre dans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Tambacounda par l’Afd, LuxDev et l’adepme pour optimiser les opportunités économiques de ces localités, valoriser les réussites individuelles et proposer des alternatives à la migration irrégulière. Un dernier exemple et non des moindres est le Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dédié au soutien des actions de développement local et des initiatives de la diaspora sénégalaise établie dans des pays comme l’Espagne, l’Italie, la France ou la Belgique. Il faut aussi souligner l’importance des accords bilatéraux pour promouvoir la mobilité de la main-d’œuvre signés entre le Sénégal et des Etats de l’Ue, notamment avec l’Espagne, ou encore des programmes de mobilité entrepreneuriale, à l’image du projet-pilote Wecco Entreprendre entre le Sénégal et la Belgique.
Au même moment que l’Ue promeut la migration régulière et le respect de la dignité humaine, l’obtention de visa pour les Africains voire Sénégalais relève d’un parcours du combattant d’une part, et d’autre part elle finance des Etats qui utilisent les fonds européens pour commettre des violations sur des personnes. N-est-ce pas un paradoxe ?
Votre question révèle à elle seule toute la complexité du phénomène migratoire. Elle pourrait être ainsi reformulée : comment endiguer la migration irrégulière sans entraver la mobilité ni violer les droits élémentaires des migrants ? L’Europe et ses partenaires sont bien conscients que ce défi reste entier malgré les efforts consentis au sortir du Sommet de la Valette. C’est dire qu’il va falloir continuer la concertation autour de ces problématiques dans un esprit de compréhension mutuelle qui exclut la xénophobie et le reflexe du tout sécuritaire conduisant à la fermeture des frontières. La migration doit être appréhendée comme une opportunité pour les pays de départ et de destination. Elle appelle une gouvernance concertée qui combat les trafics et optimise ses bénéfices.
Quelle est selon vous la meilleure approche pour une meilleure gestion de la migration tenant compte du fait que la migration africaine vers l’Europe est moins importante que celle qui se fait à l’intérieur du continent ?
A mon avis la complexité de la question migratoire dont les causes comme je l’ai déjà indiqué, ne devraient pas faire l’objet d’une analyse réductrice, justifie la nécessité de multiplier les axes d’intervention en vue de rendre effectives les mesures prises pour freiner les vagues de départs. En plus de la sensibilisation, du renforcement de la gestion des frontières et de la lutte contre les trafics de migrants, il faudrait aussi continuer à prendre en charge les aspirations légitimes des personnes tentées par l’aventure. Cela pourrait passer par la mise en place de programmes dédiés à la formation, l’employabilité et l’entrepreneuriat, ainsi que le renforcement de l’équité territoriale. A cet égard, je me réjouis des efforts du gouvernement et la volonté affichée par les autorités sénégalaises de mieux répondre aux préoccupations des jeunes en les plaçant au cœur des priorités de notre pays.
La politique restrictive de l’Ue avec l’externalisation de ses frontières dans certains Etats africains ne semble pas favoriser une meilleure gouvernance migratoire et ouvre la porte à toutes sortes de trafics. N’est-il pas temps de changer de pratique avec une gestion inclusive de cette problématique, prenant en compte les intérêts de chaque partie ?
Chacun peut avoir un point de vue sur l’externalisation des procédures d’admission et il est évident que le sujet est controversé, même pour les Etats membres. C’est dire que la bonne formule n’est pas encore trouvée. D’où la nécessité de poursuivre le dialogue avec tous les acteurs. Toujours est-il que la prise en charge efficace du phénomène ne pourrait se faire en l’absence de solutions adaptées tenant compte des causes profondes et des défis d’ordres économique, politique, sécuritaire, environnemental qui poussent ces jeunes à prendre tous les risques pour rejoindre l’Europe.
La libre circulation pose problème même en Afrique et au sein de régions comme la Cedeao malgré l’existence du protocole 1979. Cela n’est-il pas dû à un manque de volonté politique ?
Les textes fondateurs de la Cedeao consacrent la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. De plus, l’organisation continue de renforcer son arsenal juridique pour consolider cet acquis et en faire une des pierres angulaires de l’intégration sous-régionale. D’abord par des instruments tels que le Protocole A/P1/5/79 portant sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement, le Protocole A/P/3/5/82 portant code de citoyenneté de la Communauté et les protocoles additionnels relatifs à l’exécution de ces mesures. Ensuite, par l’institution d’un passeport Cedeao avec la Décision A/Dec.1/5/2000 et l’introduction, depuis 2014, d’une carte d’identité nationale biométrique. En somme, la Cedeao a créé, d’un point de vue légal et réglementaire, les conditions pour assurer la libre circulation des personnes sur toute l’étendue de l’espace communautaire.
Si maintenant avec tous ces instruments, la libre circulation des personnes n’est pas encore une réalité en Afrique de l’ouest, alors il est légitime de se poser des questions. Le cadre pour faciliter la libre circulation des personnes existe déjà. Ce qui veut dire qu’à priori rien ne s’oppose à la mobilité des citoyens dans l’espace Cedeao. Il faudrait peut-être continuer à sensibiliser les populations sur les opportunités que représente ce large marché d’environ 400 millions de consommateurs et multiplier les initiatives transfrontalières en vue de mieux assurer l’application effective de certaines dispositions communautaires relatives à la libre circulation des personnes.
L’Union africaine à certes un cadre de gouvernance de la migration. Néanmoins, elle ne dispose pas d’une politique migratoire autour de laquelle s’accordent les Etats africains. Au regard de votre expérience professionnelle, quelle est la meilleure approche pour pallier cela et permettre une meilleure mobilité des Africains en Afrique et que les Etats africains ne négocient pas séparément avec les autres organisations du monde ?
L’Union africaine, beaucoup l’ignorent, dispose d’un Protocole sur la libre circulation des personnes. Ledit protocole a été soumis à la signature des Etats membres en 2018 à Kigali lors du Sommet extraordinaire sur la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le fait que le Traité instituant la Zlecaf soit entré en vigueur et que le Protocole sur la libre circulation des personnes qui l’accompagne peine à rassembler le minimum de signatures pour entrer en vigueur, est un énorme problème. Cela démontre que le reflexe sécuritaire et le protectionnisme économique ont une certaine prégnance sur les relations interafricaines. Sur cette question, il serait pertinent de renforcer la voix des peuples africains, leur permettre de parler et d’agir pour eux-mêmes sur les sujets touchant la libre circulation des personnes. L’Ua gagnerait également à s’inspirer de l’expérience des communautés économiques régionales sur la question, tout comme il lui serait utile d’interagir plus fréquemment avec elles sur le sujet en vue d’une prise en charge coordonnée et harmonieuse de la question migratoire.
Souvent les Sénégalais établis à l’étranger se plaignent de l’inaccessibilité de leurs autorités à l’étranger. Est-ce le cas en Belgique ?
Les ambassades et consulats du Sénégal sont investis d’une mission de service public. Ce qui veut dire qu’ils ne sauraient faire l’objet, sans raisons justifiées, d’inaccessibilité pour nos concitoyens. Pour le cas de Bruxelles, mes collaborateurs et moi œuvrons à être le plus proche possible des Sénégalais résidant en Belgique et au Luxembourg. Nous continuons également à travailler pour faciliter davantage l’accès à des services de qualité par l’utilisation des outils digitaux afin de permettre aux Sénégalais vivant dans la juridiction de disposer des toutes les informations pertinentes depuis leur lieu de résidence, sans nécessairement avoir besoin d’effectuer un déplacement.
Nous recueillons aussi les avis partagés sur les différentes plateformes de l’ambassade pour améliorer la qualité du service, mais aussi pour corriger les éventuels manquements soulevés par les usagers. L’ambassade entretient de très bons rapports avec les Sénégalais vivant en Belgique et au Luxembourg. Nous sommes en contact permanent avec toutes les associations qu’elles soient à caractère social, religieux ou autre. L’ambassade soutient les initiatives de nos compatriotes de la Belgique et de Luxembourg, et nous participons, à chaque fois que notre agenda le permet, aux activités organisées par les Sénégalais de la juridiction.
Ils sont au nombre de combien, et bénéficient-ils des initiatives étatiques en leur faveur pour favoriser leurs investissements et/ou leur retour au pays ?
La Communauté sénégalaise en Belgique est estimée à près de 7500 personnes selon les dernières données officielles dont dispose l’ambassade. Nos compatriotes résidant en Belgique, au même titre que les autres Sénégalais de la diaspora, ont accès aux initiatives du gouvernement qui leur sont dédiées. L’ambassade met à leur disposition toutes les informations pertinentes concernant par exemple le Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur ou le Fonds femmes de la diaspora. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les autres services du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangère pour assurer une prise en charge diligente des dossiers transmis à nos services.
Quel message adressez-vous aux jeunes et familles des jeunes qui pensent que l’Europe est la solution en risquant leur vie ?
Comme message, permettez-moi de relayer les propos du président de la République suite au drame survenu au large de Mbour, le 11 septembre dernier. Sur les lieux du drame et s’adressant aux jeunes Sénégalais tentés par l’aventure, il avait dit : «Il n’y a pas de miracle. Tous les pays sont construits par des êtres humains. Les gens ont connu la guerre, la dictature, la famine, la pauvreté, mais ils sont restés et se sont serré la ceinture pour travailler et changer le visage de leur pays. Ceux qui étudient (les jeunes) doivent avoir la patience et savoir qu’il y a un temps de formation, d’apprentissage, d’acquisition d’expérience, de recherche du travail, avant de considérer qu’il faut aller dans ce péril de l’émigration irrégulière qui en dernier ressort ne doit pas être la solution. Patriotisme, confiance en soi et en son pays, patience, persévérance sont les maître-mots qui se dégagent des propos du président de la République. Je ne saurais leur recommander plus que ça comme viatique pour une vie harmonieuse.
AMADOU BA SUSPEND SA CAMPAGNE ET REND HOMMAGE A SON «JEUNE FRERE»
A Kaolack où il était en train de battre campagne, la tête de liste nationale de la coalition «Jamm Ak Njariñ», Amadou Ba, a décidé de suspendre sa campagne électorale pour la mémoire de Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget
A Kaolack où il était en train de battre campagne, la tête de liste nationale de la coalition «Jamm Ak Njariñ», Amadou Ba, a décidé de suspendre sa campagne électorale pour la mémoire de Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget, décédé hier en France. une manière pour l'ancien Premier ministre de rendre hommage à son ami et jeune frère Moustapha Ba, originaire de Nioro du rip.
La tête de liste nationale de la coalition «Jamm Ak Njariñ», Amadou Ba, observe une pause de sa campagne électorale à cause de la disparition de l’ancien ministre des Finances Moustapha Ba. Selon le candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2024, le Sénégal a perdu un fonctionnaire de l'Etat émérite. «Je viens d'apprendre avec tristesse le décès de Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget. Un homme que j'ai connu depuis plusieurs années puisque je suis un produit du ministère des Finances. Il a rendu des services inestimables à l'Etat du Sénégal. C'est l'un des fonctionnaires les plus compétents et les plus rigoureux dans son travail. Nous avons eu à cheminer ensemble dans la conception du Plan Sénégal Émergent. Nous avons travaillé ensemble dans la mobilisation des ressources financières tout comme dans la gestion budgétaire. Nous avions des liens personnels», a indiqué le leader de la Nouvelle Responsabilité.
Annonçant la suspension de sa campagne : «J'ai décidé de suspendre ma campagne électorale pour retourner à Dakar dès que j'ai entendu la mauvaise nouvelle. La fois passée, j'étais à Nioro où il est originaire, j'ai fait des témoignages sur sa personne pour dire à sa communauté à quel point il est un brillant travailleur. Malheureusement, aujourd'hui, on nous apprend le rappel à Dieu de notre frère Moustapha Ba. Je présente mes condoléances à toute la famille, aux Sénégalais et à l'Etat du Sénégal», a déclaré Amadou Ba à Koalack.
Rappelons que l'ancien ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba, est décédé hier lundi à la suite d'une courte maladie à Paris.
VIDEO
LES LIONCEAUX SE PAIENT LE MALI AUX TIRS AU BUT ET REMPORTENT LA FINALE
Au terme d’une finale d’anthologie, où elle aura été menée 2-0 à la pause avant de revenir en seconde période, l’Equipe Nationale U17 du Sénégal s’est finalement imposée aux tirs au but face au Mali en finale du Tournoi UFOA/A U17 (3-3, 5-4 t.a.b)
Au terme d’une finale d’anthologie, où elle aura été menée 2-0 à la pause avant de revenir en seconde période, l’Equipe Nationale U17 du Sénégal s’est finalement imposée aux tirs au but face au Mali en finale du Tournoi UFOA/A U17 (3-3, 5-4 t.a.b). Les Lionceaux prennent ainsi leur revanche, avec beaucoup de caractère.
Et à l’arrivée, c’est le Sénégal qui gagne ! Les Lionceaux, champions d’Afrique en titre, ont pris leur revanche sur le Mali en finale du Tournoi UFOA/A U17 ce lundi 4 novembre. Battus par les Aiglons lors de la dernière édition, les Sénégalais ont fait recours à l’épreuve des tirs au but pour s’imposer au terme d’un des matchs qui marqueront certainement à jamais cette compétition et qui fera sans doute grandir la bande à Pape Ibrahima Faye. Après les victoires finales en 2018 et 2021, c’est le troisième titre du Sénégal dans ce Tournoi qui le mènera encore à la CAN.
Les Lionceaux piégés d’entrée
Les partenaires de Mouhamed Dabo, le vice-capitaine de l’équipe, sont passés à côté de leur première période. Et ça, d’entrée de jeu. Pris dans leur propre jeu, eux qui ont souvent marqué dans les premières minutes lors de leurs précédents matchs, les Sénégalais ont concédé l’ouverture du score dès la 1ère minute. Sur une frappe de Bakary Simpara, repoussée par Vincent Gomis, Seydou Dembélé suit et trouve le chemin des filets (0-1, 1er). Pour la suite, les Aiglons se sont montrés disciplinés en défense et bien en place tactiquement et athlétiquement.
Malgré ses bonnes intentions et quelques velléités offensives et frappes, notamment de la part de Mouhamed Dabo (22e, 29e) et d’El Hadji Cissé (23e), le Sénégal ne parvenait pas à déverrouiller le coffre malien. Et pour ne rien arranger dans une première période compliquée, à l’image d’un Madické Ndiaye en souffrance, le Mali a pris deux buts d’avance, avec un second but signé Simpara, servi par un Seydou Dembélé qui profite d’une mauvaise relance de Madické. Sous pression, comme jamais avant, les Lionceaux connaissaient leur devoir après la pause.
Les Lionceaux retournent le Mali, paniquent mais exultent
Les changements de Pape Ibrahima Faye, au retour des vestiaires, ont intrigué et infusé pour avoir un impact en tout début de seconde période. El Hadji Yamar Ndiaye a alors apporté plus de vivacité et présence dans la défense malienne, et le numéro 9 des Lionceaux a rapidement réduit l’écart sur un bel enchaînement, servi par Etienne Mendy (48e). Déjà très remuant en demi-finale face à la Guinée-Bissau, Mendy a encore été déterminant et très inspiré. Passeur décisif sur la réduction du score, l’ailier de Diambars a permis au Sénégal d’égaliser sur un joli retourné, en pleine surface (53e).
Impactant, Yamar Ndiaye a profité d’une large domination sénégalaise dans cette entame de seconde période pour faire basculer la rencontre en faveur de son équipe. Sur un bon centre d’Ibrahima Sory Sow, le pensionnaire de Challenger Foot Center plongeait parfaitement dans la surface et pour marquer de la tête (63e). Le match n’avait pas encore basculé définitivement, bien au contraire. Les Maliens, de mieux en mieux dans la fin du temps réglementaire, sont revenus à 3-3 grâce Aboubacar Camara (67e). L’affaire s’est finalement réglée aux tirs au but, où Thiemoko Berthé a été le seul a raté, envoyant sa tentative sur la transversale. Pour le plus grand bonheur du Sénégal !
Par Diagne Fodé Roland
LE PEUPLE DOIT DONNER LA VICTOIRE AUX LEGISLATIVES AUX PATRIOTES ET DEPARTAGER L’OPPOSITION
Donner la majorité à Pastef est la continuation du processus de parachèvement de la marche vers la rupture et la transformation systémique souverainiste dans une Afrique qui prend le chemin de « l’union libre des peuples libres d’Afrique »
La campagne des législatives est lancée. Pastef est visible partout et s’impose en déclinant les forfaitures économiques du pouvoir néocolonial. Les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, IGF, OFNAC, Cour des Comptes, etc) et les audits éclaboussent les listes des tenants libéraux divisés des pouvoirs néocoloniaux qui se sont succédé depuis 1960.
La malgouvernance néocoloniale est largement exposée par la dénonciation du népotisme, de la gabegie, des détournements des deniers publics, des enrichissements illicites, des surfacturations et exemptions monnayées en sous main d’impôts aux entreprises impérialistes, du bradage des richesses nationales. Le peuple voit comment détenir le pouvoir est sous le système néocolonial une machine à fabriquer des milliardaires locaux au service de la domination impérialiste sur notre pays.
Le peuple touche du doigt que le chemin le plus direct pour devenir un bourgeois national compradore est de devenir président ou ministre ou être à la tête des institutions législatives ou d’institutions budgétivores comme le Sénat hier et le HCTT ou le CESE ou encore des multiples agences qui font double emploi avec les ministères, etc.
Le peuple comprend que donner la majorité suffisante à Pastef est une étape vers l’abrogation et la dissolution des institutions budgétivores qui ne servent qu’à caser une clientèle politique.
Donner une large majorité à Pastef est une nécessité politique pour aller vers la reddition des comptes des voleurs des 1000 milliards du covid, des 700 milliards contre les inondations, des 29 milliards du Prodac, les milliards des scandales fonciers urbains et ruraux, les 6000 milliards du pétrole et gaz, etc.
La majorité confortable qui permet d’avoir les 3/5éme des députés pour réviser la Constitution pour dissoudre le HCTT et le CESE et mettre en branle la haute cour de justice qui, seule, peut légalement juger l’ex-président et ses ministres pour les crimes économiques et de sang pour rendre justice à nos martyrs. La majorité nette des députés ouvre la voie pour des réparations des colossaux passifs sociaux laissés en héritage par les ex-pouvoirs néocoloniaux libéraux du PS/PDS/APR/BBY par la reddition des comptes des pilleurs du patrimoine budgétaire de notre pays.
Rendre justice en respectant l’indépendance de l’institution judiciaire est un acte de salubrité publique et de moralisation de la vie publique que le vieux politicien libéral bourgeois fondateur du parti de contribution au PS d’alors, A. Wade, avait inauguré tout le long de son règne décennal en distribuant des millions à ses visiteurs de nuit et jour comme si l’argent public lui appartenait en lieu et place du contribuable Sénégalais.
Les coalitions et l’inter-coalition divisées du PS/PDS/APR/BBY ne sont en réalité candidats à la députation que pour leur survie existentielle pour sauver leurs milliards volés et qui ont régné en servilité totale à l’impérialisme françafricain, eurafricain et usafricain vont être départagées par les électeurs. La recomposition politique en leur sein va être clarifiée par le vote dans l’urne. Si les soulèvements populaires contre la corruption, le népotisme, la gabegie, les détournements des deniers publics et le bradage vénal des richesses nationales et la duplicité des impérialistes dans la « guerre contre le djihado-terrorisme » ont été parachevés par l’intervention des fractions souverainistes des armées au Mali, au Burkina, au Niger faute d’offre politique souverainiste, au Sénégal, le soulèvement populaire a été parachevé dans les urnes par un vote majoritaire clair pour l’offre politique civil souverainiste.
Donner la majorité à Pastef est la continuation du processus de parachèvement de la marche vers la rupture et la transformation systémique souverainiste dans une Afrique qui prend le chemin de « l’union libre des peuples libres d’Afrique » selon la formule des communistes Lamine Arfan Senghor et Tiémokho Garang kouyaté.
Les expériences souverainistes au Sénégal et dans la Confédération des Etats du Sahel (AES) vont pouvoir ainsi converger en se consolidant et en se soutenant mutuellement dans la longue marche vers l’État fédéral d’Afrique. D’autres pays et peuples d’Afrique suivront.
Diagne Fodé Roland
Dakar Sénégal
Par Mamadou Diaw
NOUVELLE CONCEPTUALISATION DE L’EMIGRATION IRREGULIERE, ILLEGALE OU CLANDESTINE
Jusqu’à une date récente, l’actualité au Sénégal était dominée par les drames liés au chavirement de pirogues bondées de personnes, tentant de rallier les iles Canaries par pirogues.
Jusqu’à une date récente, l’actualité au Sénégal était dominée par les drames liés au chavirement de pirogues bondées de personnes, tentant de rallier les iles Canaries par pirogues. Moins médiatisés, d’autres drames frappent de nombreux Sénégalais qui tentent de rallier l’Europe, à partir des côtes maghrébines, en passant par le désert ; ou d’autres qui cherchent à se rendre aux Etats Unis d’Amérique (Usa) via le Nicaragua.
Ce phénomène est dénommé, au Sénégal, émigration illégale ou clandestine. Nous ignorons la généalogie de ces concepts dans le champ lexical des migrations, pour situer leurs sources qui peuvent être les sciences sociales, les sciences politiques, le langage courant, etc.
Dans tous les cas, ces deux termes ont acquis droit de cité et sont utilisés dans les documents de politique relatifs à l’émigration, ce qui pose problème, comme nous tenterons de le démontrer ci-dessous.
Albert Camus a enseigné que « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité. » Dans le même sillage, Jacques Attali avance que nommer c’est reconnaître, c’est faire exister, c’est rendre éternel. Ainsi, il s’agit de montrer qu’il est important de bien nommer les choses ou bien énoncer les phénomènes. S’appuyant sur les travaux de Peirce, Ogden et Richards ont défini les trois facteurs qui jouent un rôle dans tout énoncé : les processus mentaux ; le symbole (ou signe, mot, signifiant, etc.) ; le référent (ou objet, réalité donnée, élément extérieur auquel il est fait référence). Les éléments qui constituent ce triumvirat entretiennent une relation dynamique Autrement dit, toute dénomination comporte une charge symbolique, une relation de référence et une relation implicite permettant de s’accorder sur une compréhension commune. Cette dernière renvoie à l’extension du concept ; plus il est large, moins il est précis et est sujet à interprétation.
Le concept d’émigration irrégulière, illégale, ou clandestine est loin de refléter la nature, l’ampleur et les enjeux des phénomènes auxquels nous assistons. Dénommer ce type d’émigration sur la seule base de la légalité est à la fois réducteur et globalisant. En effet, il existe plusieurs formes d’émigration illégale ou clandestine : l’artiste ou le sportif qui disparait après une tournée ou un tournoi en Europe, le détenteur d’un visa tourisme qui décide de rester dans le pays visité, l’étudiant qui reste dans le pays d’accueil après ses études, avec un titre de séjour expiré, pour chercher un emploi, etc.
Emigrer par l’émigration périlleuse…
Vous conviendrez avec nous que ces formes d’émigration illégale ou clandestine ne peuvent être classées dans la même catégorie que celle qui est en train d’endeuiller notre pays et de le vider de ses bras valides.
Il nous semble plus approprié de dénommer cette forme d’émigration par « émigration périlleuse », en ce qu’elle engage la vie des personnes concernées. En soi, cette dénomination a une charge symbolique beaucoup plus forte qui reflète davantage sa nature et les enjeux ; et une extension plus réduite, ce qui ne prête pas à équivoque.
Cette nouvelle conceptualisation de l’émigration irrégulière, illégale ou clandestine permet de mieux la théoriser et de la problématiser, en vue de trouver les stratégies appropriées pour y remédier. Vu la nature du problème, il est du ressort des sciences sociales d’entreprendre les recherches, afin d’aider les politiques dans la prise de décisions. Ce sera l’objet de nos prochains articles.
Par Mbagnick DIOP
LE DÉFI OUTRAGEANT LANCÉ À LA RÉPUBLIQUE
Dés lors que nos liens de sang demeurent invulnérables à la division, nous disons casse-cou à ceux qui prétendent détenir les armes secrètes pour décréter hic et nunc l’indépendance de la région de Casamance.
Dans l’édition du quotidien « Le Témoin » numéro 1656 en date du jeudi 24 mars 2022, nous écrivons ce qui suit : Entre des révoltés sans cause et des bandits de grand chemin, la Casamance veut garder son âme.
Depuis décembre 1982, cette région du Sénégal est en proie à l’irrédentisme d’une bande de scélérats autoproclamés branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Sous prétexte d’une histoire que le défunt Abbé Diamacoune Senghor (Paix à son âme) entendait réécrire à sa convenance, des extrémistes ont choisi de bouleverser la région pour décréter son indépendance. Toléré par le Président Léopold Sédar Senghor, le curé tribun a eu la latitude d’amplifier son discours ou son cours d’histoire, pour faire adhérer des naïfs à sa thèse indépendantiste. Le pacifisme du Président Senghor a pourtant été contesté au sein de l’État-Major de l’Armée nationale dont le service de renseignements surveillait de très près les agissements d’éléments suspects dans certaines localités de la région.
Il est certain qu’à cette époque, l’Armée nationale pouvait tuer le poussin dans l’œuf. Elle n’en avait pas reçu l’ordre du fait d’un choix politique inadéquat. Ainsi, cette option du Président Senghor a fini par donner aux irrédentistes un sentiment de vainqueur avant la lettre. L’embrasement de la région a pris une dimension étendue, préjudiciable à la République déjà secouée au plan économique par l’entame de la politique d’ajustement structurel.
Par respect pour nos compatriotes douloureusement éprouvés, nous faisons fi d’une rétrospective des affrontements entre l’Armée nationale et les maquisards qui se réclament d’un mouvement politique (Mfdc) sabordé de longue date par leurs créateurs, tous intégrés à l’Union progressiste sénégalaise, après la transition à la section sénégalaise du parti du rassemblement africain (Pra-Sénégal), du Bloc démocratique sénégalais (Bds) et du mouvement autonomiste de la Casamance (Mac).
C’est le lieu de saluer leur mémoire et la justesse de leur vision qui a sous-tendu le réalisme politique et battu en brèche toute idée de balkanisation du Sénégal, à partir d’une revendication indépendantiste mal fondée.
La Casamance n’est pas le legs de Diamacoune
Une faction autoproclamée héritière de l’abbé Diamacoune Senghor a vertement pris à partie le Premier ministre Ousmane Sonko dont le seul tort est d’avoir tenu un discours politique, politiquement courageux, sans ambiguïté, sur la situation en Casamance, lors d’un meeting organisé par son parti, Pastef, dans le cadre des législatives du 17 novembre 2024.
Au motif que leur honneur est atteint par le Premier Ministre, certaines gens se dressent comme des héritiers légitimes de l’histoire et cela en vertu des seuls enseignements de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor. Leur narcissisme est si fort qu’ils lancent, sans sourciller, un défi à la République et dénient à l’autorité toute parcelle de pouvoir pour engager un dialogue constructif avec nos compatriotes momentanément perdus par leur fougue.
L’option d’une guerre totale qu’ils prônent, ne leur est nullement autorisée par les populations de la région dont l’appartenance et l’identification à la nation sénégalaise sont indiscutablement établies depuis la nuit des temps.
Même si nous devons nous accorder sur le principe qu’au Sénégal comme ailleurs, la nation est un processus de construction permanent, il n’en demeure pas moins que la région naturelle de Casamance restera éternellement ancrée dans notre espace géographique où l’amélioration des conditions de vie constitue un chantier commun.
Dés lors que nos liens de sang demeurent invulnérables à la division, nous disons casse-cou à ceux qui prétendent détenir les armes secrètes pour décréter hic et nunc l’indépendance de la région de Casamance.
Un peuple un but une foi
La Nation debout, la République droite dans ses bottes !
OUSMANE SONKO ET LE DISCOURS DE LA METHODE AU POLE SUD
Feu le président Léopold Sédar Senghor, au langage poétique, avait mis l’accent, en 1974, sur la sénégalité de la Casamance. Son successeur Abdou Diouf disait en 1993 au stade Aline Sitoé Diatta :si vous voulez rester sénégalais, votez PS
Dussé-je me tromper, vous avez gagné ma confiance. De mémoire de Sénégalais, jamais un homme politique n’a tenu un discours aussi convaincant que celui du Premier ministre Ousmane Sonko, à l’occasion du meeting organisé par le Pastef, à Ziguinchor, pour les législatives du 17 novembre 2024
Feu le président Léopold Sédar Senghor, au langage poétique, avait mis l’accent, en 1974, sur la sénégalité de la Casamance. Son successeur Abdou Diouf disait en 1993 au stade Aline Sitoé Diatta :si vous voulez rester sénégalais, votez PS.
A son avènement au pouvoir en l’an 2000, le Président Abdoulaye Wade promettait de mettre fin, sans tarder, à la rébellion. Quant à Macky Sall, son option militariste a fait bouger les lignes certes, mais il n’en demeure pas moins que la situation de ni guerre ni paix continue de compromettre l’essor économique de la région.
Et comme pour boucler la boucle, mettre un terme aux soupçons et accusations, le Premier ministre Ousmane Sonko a battu en brèche toutes les vues de l’esprit tendant à le présenter comme un complice des maquisards.
Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, nous sommes un État unitaire, où les mêmes réalités vont s’appliquer sur chaque portion du territoire national, a-t-il déclaré d’un ton ferme. L’intégrité territoriale restera donc intacte.
Son intervention au meeting de Ziguinchor peut être assimilée au discours de la méthode dans le Pôle Sud (la Casamance naturelle) constitué des régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou. Il a décliné, en des termes cohérents, les axes fondamentaux d’une politique territoriale de laquelle résulteront les indicateurs fiables du développement économique et social durable de la Casamance, à l’instar des processus qui seront déroulés dans les autres terroirs avec leurs particularités.
Au Pôle Sud, l’Agence nationale pour la reconstruction de la Casamance (Anrac) sera la cheville ouvrière dotée de moyens financiers et matériels conséquents. Cependant, l’Anrac, version plan Diomaye pour la Casamance, doit être une structure exempte de tout tâtonnement, tant dans ses interventions techniques que dans la gestion des ressources financières.
L’espoir est permis !
De prime abord, l’Agence gagnerait à faire l’évaluation de l’ensemble des opérations qu’elle a réalisées pendant ses dix premières années.
Ensuite elle tirera à nouveau les enseignements des expériences de l’ensemble des structures qui ont opéré dans la région. Il s’agit principalement de la société de mise en valeur agricole de la Casamance (Somivac), du Projet intégré de développement agricole de la Casamance (Pidac), du Projet rural de Sédhiou (Prs), du Projet intégré de la moyenne Casamance (Primoca) et de la société de développement agricole et industriel (Sodagri). Cette dernière est la seule survivante de la fameuse nouvelle politique agricole, des années 80, qui a conduit à l’appauvrissement du monde rural. Toutefois, la Sodagri doit faire montre de plus d’expertise technique et d’habileté sociologique, pour surmonter, voire balayer les obstacles qui retardent la mise en valeur de 16000 hectares disponibles pour la diversification des cultures. Les barrages de confluence et de garde construits respectivement en 1984 et 1995, sur la Kayanga et à Niandouba dans le département de Velingara sont bien structurés pour atteindre les objectifs de production agricole. S’il est nécessaire de les reconfigurer, les investissements prévus au Pôle Sud y apporteront sans doute le complément.
Pour en revenir à l’Agence nationale pour la reconstruction de la Casamance, elle peut à partir des acquis capitalisés et des échecs qui éclaireront sa voie, disposer d’arguments techniques assez consistants pour dérouler efficacement sa lettre de mission.
Le développement escompté sera réalisé avec l’exploitation et la transformation des potentialités économiques du pôle Sud.
L’agriculture, l’agroforesterie, la pêche, les gisements de zircon et phosphate et le pétrole dans le département d’Oussouye constituent des atouts qui favoriseront la réalisation d’unités de transformation et bien d’autres infrastructures structurantes. Avec autant de perspectives, les populations de la Casamance auront sans doute les moyens de se hisser au rang d’opérateurs économiques performants.
L’espoir est permis dans un pays où la volonté de reconstruction et la probité dans la gouvernance des ressources naturelles et humaines sont portées par des Sénégalais tout aussi déterminés que ceux qu’ils ont portés au pouvoir le 24 mars 2024.
LES HOMMAGES A MAMADOU MOUSTAPHA BA A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens reçus mardi rendent hommage à l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, décédé lundi en France, à l’âge de 59 ans, des suites ‘’d’une courte maladie’’.
Dakar, 5 nov (APS) – Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise rendent hommage à l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, décédé lundi en France, à l’âge de 59 ans, des suites ‘’d’une courte maladie’’.
‘’L’éclipse d’un grand monsieur des finances’’, selon Le Soleil, soulignant qu’‘’avec la disparition de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, hier à Paris, ses anciens collaborateurs et la classe politique saluent la mémoire d’un grand commis de l’Etat qui maitrisait parfaitement les finances publiques’’.
‘’Le Sénégal perd sa mémoire des finances publiques’’, note WalfQuotidien. ‘’C’est un jour sans pour l’administration sénégalaise qui ne se relèvera pas de sitôt de la disparition de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre de Finances dont le nom avait fini de se confondre avec le ministère de l’Economie et des Finances’’, écrit Walf.
‘’Moustapha Ba, homme-Etat’’, selon EnQuête, en indiquant que ‘’Mamadou Moustapha Ba laisse derrière lui un héritage de rigueur et de compétence au service de l’Etat’’.
Selon le Quotidien ‘’une lumière s’est éteinte’’. ‘’Un des piliers des finances publiques du Sénégal s’en est allé, il connaissait les rouages des finances publiques sur le bout des doigts. Mamadou Moustapha Ba, dernier ministre des Finances et du Budget, sous le régime de Macky Sall, s’est éteint, à Montpellier suite à une courte maladie’’, indique le journal.
‘’Une âme généreuse s’en est allée’’, rapporte de son côté L’As, faisant allusion à un des traits de caractère de l’ancien ministre des Finances et du Budget. ’’Un grand commis de l’Etat s’est éteint’’, affiche Libération.
Pour Vox Populi ‘’un grand argentier émérite a tiré sa révérence’’, mettant met en exergue les ‘’hommages et éloges sur un homme de qualités exceptionnelles’’. ’’ Le Président Diomaye parle de sa tristesse. Le Sénégal perd un illustre fils d’une grande probité morale, un cadre émérite aux qualités professionnelles humaines et intellectuelles exceptionnelles, selon Macky Sall’’, rapporte la publication.
‘’Le Sénégal a perdu un digne fils, un des meilleurs fonctionnaires . J’ai décidé de suspendre ma campagne aujourd’hui, je vais retourner à Dakar pour rencontrer sa famille parce que tout le monde sait que nous étions très proche. Je le connais depuis longtemps et nous avons chemine ensemble ’’, déclare l’ancien Premier ministre Amadou Ba, rapporte à son tour Source A qui s’intéresse également au parcours de ‘’zéro à héros’’ de l’ancien ministre.
‘’De simple recrue sortie de l’ENEA, en 1992, Mamadou Moustapha Ba passe une vingtaine d’années à la Direction de la Coopération économique dont il fut finalement le directeur. L’ancien pensionnaire du Prytanée militaire de Saint-Louis a notamment participé activement à l’élaboration et la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE)’’.
‘’La singularité du défunt, c’est qu’il a gravi tous les échelons au ministère des Finances. De simple recrue à chef de département, il avait une parfaite maitrise de la science économique et aussi une approche didactique très appréciée notamment à l’étranger’’, témoigne le journal.