SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
11 avril 2025
par Moustapha Dieye
DANS LE BROUILLARD AMNISTIANT
Dans ce pays où chaque alternance efface la mémoire, Pastef tente de naviguer entre promesses de vérité et zigzags juridiques. Abrogation ? Interprétation ? Le nouveau pouvoir cherche sa voie pendant que les familles des victimes attendent justice
À Ndoumbélane, l’histoire n’a pas de mémoire, elle a des archives que les vainqueurs réécrivent à chaque alternance. Dans le pays de Laay Njomboor où les promesses de campagne n’engagent que ceux qui y croient, les besoins en lumière des esprits finissent souvent dans l’obscurité des tiroirs sélectifs de la loi. Pastef, nouveau propriétaire du volant républicain, semble vouloir conjurer cette fatalité et conduire le pays vers la vérité des « crimes de sang ». Mais entre les zigzags d’abrogation, les demi-clignotants de la loi interprétative, et les freinages en urgence de la cohérence, on se demande s’il ne faudrait pas appeler un garagiste constitutionnel pour éviter une panne générale des esprits. En attendant, les familles pleurent, les morts se taisent, et les vivants… tergiversent.
Du tarxiis sémantique pour élucider des "crimes de sang"
La législature Pastef semble tenir à une promesse de campagne majeure : faire toute la lumière sur les crimes dits de sang perpétrés sur le ndoumbélanien. Même si l'ambition est claire, les moyens de sa réalisation n'ont pas fini de faire sourire à cause d'un tarxiis (glissement) sémantique digne d'un babillage de nourrisson. On est passé d'une volonté d'abrogation totale à un proposition de loi interprétative supplément amendement, en passant par une volonté d'abrogation partielle. Rien que ça ! C'est cocasse, mais il ne serait pas vraiment sérieux de s'y attarder au regard du drame convoqué par le sujet, n'est-ce pas ? Parlons-en. Des Sénégalais sont abattus comme des cailles pendant une partie de chasse. D'autres sont persécutés, maltraités et torturés. Personne n'y aurait cru s'il n'y avait un travail de documentation amateur et professionnel des évènements qui ont secoué Ndoumbélane entre 2021 et 2024. Comme pour narguer l'opinion, le Watchacha évoque le besoin de stabiliser le climat social et sortit de sa manche une loi pour oublier. La législature Benno, pour enfoncer le glaive dans la plaie déjà béante, vota ladite loi. C'était aussi bête et grave que cela. Ils n'imaginaient peut-être pas qu'Amadou Njamala, le député trop riche pour être honnête, allait essuyer un revers d'anthologie devant le duo Koromak mooy Ngundu à la présidentielle de 2024, malgré le soutien controversé de son patron, le Watchacha.
Pas de sang, pas de responsabilité
Amadou Ba, le député connaît tout de Pastef, est en train de faire le tour des plateaux pour "éclairer" l'opinion sur le tarxiis sémantique. À demi-mot et avec une curieuse légèreté, il a taillé une sorte d'irresponsabilité aux manifestants au motif que cela se passe ainsi ailleurs et que ces derniers n'ont jamais été inquiétés après les évènements de 2011. Ce qu'il oublie ou omet peut-être, c'est que ces "manifestants" avaient une drôle de manière d'exercer leur droit constitutionnel de résister. En effet, à Ndoumbélane, on a résisté en faisant des courses clandestines à Auchan, saccagé et incendié des commerces, des infrastructures publiques et des bus, des maisons et des véhicules privés, insulté les visages institutionnels de la République, appelé à l'insurrection. On a même bouffé le très délicieux poulet de Me Elhadj Diouf après avoir effectué une ziara razzia à son domicile. La liste des actes de "résistance" n'est pas exhaustive mais il serait inopportun de pondre un mémoire sur la question. D'autant plus qu'il ne s'agit là que d'une simple piqûre rappel, pour tous les esprits qui seraient trop tentés par le démon de l'oubli sélectif.
Déclarez l'état d'urgence, le Premier ministre est ‘‘insulté’’ !
Après les propos de Badara langue de feu à l'endroit d'Amadou Ba connaît tout et Koromak, Le parti aux milliers de cadres, entendez Pastef, et des ministres de la République ont réagi à l'unisson : il est hors de question de continuer d'accepter que Koromak se fasse "injurier." Ce qui est cocasse dans ce mélodrame, c'est que Koromak a n fois adressé les propos qu'il a reçus à des institutions de la République. À l'époque, cela ne dérangeait curieusement pas ces fervents gardiens de l'intégrité de la République et de ses symboles. Mais enfin, ce n'est pas cela le plus important. Ce qu'il faut surtout rappeler, c'est que Koromak est le visage d'une forte institution de la République de Ndoumbélane, le gouvernement. Tous les citoyens, de ce fait, sont tenus de lui accorder la dignité qui est attachée à son statut. La liberté d'expression ne saurait tout permettre et les hommes des médias et les leaders d'opinion devraient témoigner davantage de respect aux oreilles qui les entendent et aux yeux qui les lisent. Ave Ndoumbélane !
THIES EXHORTE A VAINCRE LA TUBERCULOSE
Le gouverneur de la région de Thiès, Saer Ndao, a appelé, lundi, toute la communauté à plus d’engagement pour vaincre, d’ici 2030, la tuberculose, un fléau mondial qui touche davantage l’Afrique subsaharienne, y compris le Sénégal.
Le gouverneur de la région de Thiès, Saer Ndao, a appelé, lundi, toute la communauté à plus d’engagement pour vaincre, d’ici 2030, la tuberculose, un fléau mondial qui touche davantage l’Afrique subsaharienne, y compris le Sénégal.
‘’La tuberculose étant une maladie transmissible, qui figure parmi les priorités de l’Etat du Sénégal, fait davantage de victimes dans le monde que toutes autres maladies infectieuses”, a dit Saer Ndao, lors d’une cérémonie de célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, organisée à la Place Mamadou Dia de Thiès.
En présidant cette rencontre officielle, M. Ndao abordait le thème de l’édition de cette année, intitulé ‘’Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ! S’engager, investir, agir”.
Insistant sur l’ampleur de la maladie, le gouverneur de Thiès a noté que ‘’l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée, avec 2,5 millions de personnes atteintes de tuberculose, et 17% des décès, soit un décès par minute”.
“Au Sénégal, a poursuivi Saer Ndao, l’incidence en 2024 de la tuberculose est estimée à 110 pour 100 000 habitants. Sur les 20.446 cas attendus, 16.656 ont été notifiés, soit 81% de couverture de traitement avec 19% de cas de manquants”.
L’autorité administrative a estimé que “devant un tel fléau, toute la communauté, à tous les niveaux, est interpellée et invitée à plus d’engagement, pour mettre fin à cette épidémie d’ici 2030”.
Ce qui justifie d’ailleurs, à ses yeux, le choix du thème de l’édition 2025 de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui incite à l’engagement.
La tuberculose reste l’une des maladies infectieuses qui entraînent le plus de décès dans le monde, a affirmé, pour sa part, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteure Ndella Diakhaté.
Elle a expliqué que ‘’la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée chaque année le 24 mars, est une occasion de communication, pour rappeler l’urgence de mettre fin à cette infection’’.
Cette activité vise, selon la représentante de l’OMS, à “susciter une prise de conscience du grand public par rapport aux conséquences sanitaires, sociales et économiques dévastatrices de cette maladie évitable”.
‘’Au niveau mondial, chaque jour, près de 3.425 personnes meurent de tuberculose et près de 30. 000 personnes tombent malades, en dépit de la possibilité de prévenir et de guérir cette maladie”, a fait savoir Dr Ndella Diakhaté.
Elle a ajouté qu’en 2023, sur les 10,8 millions de personnes qui ont contracté la tuberculose, 1,25 million sont décédées des suites de cette maladie.
La tuberculose est une infection qui se propage ‘’par voie aérienne à travers la toux, les éternuements, les postillons et les crachats des personnes atteintes de tuberculose pulmonaire”, a-t-il noté.
Il suffit d’inhaler quelques germes pathogènes de pour être infecté, fait-elle valoir, insistant sur le fait que ‘’la tuberculose tue des riches et des pauvres sans exception”.
La représentante de l’OMS précise toutefois que la tuberculose a dû reculer avec l’avènement des médicaments anti-tuberculeux, du vaccin qui protège les nourrissons, ainsi que les campagnes dynamiques.
LA BLOCKCHAIN AU SERVICE DE LA COMMANDE PUBLIQUE SÉNÉGALAISE
Dans une étude novatrice présentée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’ingénieur informaticien Papa Diadia Ba propose une transformation radicale du système de commande publique sénégalais grâce à la technologie blockchain.
Dans une étude novatrice présentée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’ingénieur informaticien Papa Diadia Ba propose une transformation radicale du système de commande publique sénégalais grâce à la technologie blockchain. Sa thèse de doctorat, soutenue le 8 mars dernier, offre une solution concrète aux défis persistants de transparence et d’efficacité qui caractérisent les marchés publics au Sénégal. « La blockchain peut révolutionner notre administration publique bien au-delà des cryptomonnaies auxquelles on l’associe habituellement, » affirme M. Ba, dont les travaux s’inscrivent dans la lignée du « New Deal Technologique » national lancé récemment par les autorités sénégalaises.
Une innovation adaptée aux réalités locales
Le chercheur a développé un modèle spécifique reposant sur une blockchain d’entreprise à autorisation, différente des systèmes publics utilisés pour les monnaies virtuelles. Cette approche permet une gestion centralisée des utilisateurs tout en préservant les avantages essentiels de la décentralisation.
Après une étude comparative approfondie entre les méthodes traditionnelles de dématérialisation et celles basées sur la blockchain, Papa Diadia Ba conclut que cette dernière offre des atouts décisifs: « Notre système garantit une transparence totale, l’intégrité des données, une traçabilité complète des processus et une sécurité renforcée, » explique-t-il.
Des bénéfices multidimensionnels
Les avantages de ce système dépassent largement le cadre administratif. Au-delà de la réduction significative des coûts d’attribution des marchés publics, l’innovation contribue aux objectifs de développement durable et simplifie considérablement les procédures. « La standardisation des données facilite leur réutilisation tout en protégeant les informations sensibles, » souligne le chercheur, qui recommande l’élaboration d’une stratégie nationale dédiée à cette technologie ou, à minima, l’intégration d’une composante blockchain dans le programme de modernisation en cours.
Cette innovation pourrait marquer un tournant dans la gestion des ressources publiques au Sénégal, en répondant simultanément aux impératifs économiques, environnementaux et de bonne gouvernance qui conditionnent l’efficacité de la commande publique.
PLONGEE DANS LES VEILLÉES AFRICAINES
Le conte a toujours été un outil de transmission, un espace d’éducation et d’apprentissage. C’est ce que relève Dr Ndèye Astou Ndiaye, autrice d’un livre de contes, «Veillées africaines», présenté samedi dernier au Musée des civilisations noires
Le conte a toujours été un outil de transmission, un espace d’éducation et d’apprentissage. C’est ce que relève Dr Ndèye Astou Ndiaye, autrice d’un livre de contes, «Veillées africaines», présenté samedi dernier au Musée des civilisations noires de Dakar.
Veillées africaines, c’est le titre du tout dernier ouvrage de Dr Ndèye Astou Ndiaye. Ce livre de contes de 181 pages est un retour à la tradition africaine qui rappelle, à bien des égards, les veillées familiales autour d’un feu où les histoires sont contées aux enfants par les vieilles personnes. Une vieille tradition que l’autrice a voulu ressusciter. «Cette œuvre est née d’un sentiment, celui de préserver, de célébrer un patrimoine et aussi un matrimoine», a déclaré l’enseignante-chercheuse à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui faisait, samedi dernier, la dédicace de cet ouvrage au Musée des civilisations noires de Dakar. Selon elle, ce livre de contes écrit en français et en wolof lui a donné l’occasion de réfléchir sur «qui nous sommes». L’autrice, à travers ces récits, cherche à montrer l’importance des contes dans les sociétés traditionnelles africaines. «J’ai voulu montrer qu’à partir de nos identités et de nos faiblesses, les sociétés africaines ont toujours trouvé, dans le conte, un outil de transmission, un espace d’éducation et d’apprentissage», a-t-elle indiqué. Une manière pour elle de montrer la valeur pédagogique des contes africains. D’après l’enseignante au département de Sciences politiques, «ce recueil défend la vision du monde où chaque individu, peu importe son sexe, son âge, sa tradition, a un rôle à jouer dans la construction du bien commun. Ce qui nous rassemble encore une fois nous Africains, c’est le commun, le collectif. C’est penser ensemble, agir ensemble».
Dans ces contes, plusieurs sujets ont été évoqués par l’autrice, notamment les enfants, l’environnement, l’avenir, entre autres. «Les enfants sont l’avenir de nos pays, de nos sociétés. Les contes africains sont pris à la source populaire, car l’Afrique est un tissu, un mélange où chaque peuple apporte sa touche. Le conte ne se limite pas à l’évocation du passé. Il est aussi une prolongation sur le présent et un appel à l’avenir. Dans ce monde marqué de fractures politiques et sociales, les Africains portent une question de la démocratie non pas seulement formelle, mais enracinée dans les valeurs de justice, de solidarité, de participation politique qui nous ressemblent nous Africains. Chacun interroge les fondements de la responsabilité, du partage du pouvoir et du respect des droits», a-t-elle expliqué.
Dr Ndèye Astou Ndiaye veut que ce livre soit lu. Un moyen pour elle «de conter notre futur». Car, selon elle, c’est à nous aussi de montrer à nos enfants la voie. Et c’est dans ce sens que le préfacier de l’ouvrage, Amadou Elimane Kane, indique qu’elle a utilisé «le tissu allégorique africain, et par ses écrits, elle renseigne l’organisation sociale et le tableau culturel qui associe des images fortes, des valeurs universelles et de l’espérance». Selon lui, «en utilisant la transformation et l’allégorie des animaux et de la flore, elle invite chacun à se saisir de la métaphore littéraire pour donner un sens éducationnel et pour créer une sorte de récit d’apprentissage qui a valeur de leçon». Mais le souhait le plus ardent, c’est de voir les contes dans les curricula de l’école pour être enseignés aux enfants
SALY : UNE FEMME INTERPELLÉE AVEC 4,3 MILLIARDS EN BILLETS NOIRS
Les éléments de la Brigade de recherche du commissariat urbain de Saly ont procédé, dans la nuit du 23 mars 2025, à l’arrestation d’une femme en possession de coupures de billets noirs d’une valeur estimée à 4,3 milliards de francs CFA.
Les éléments de la Brigade de recherche du commissariat urbain de Saly ont procédé, dans la nuit du 23 mars 2025, à l’arrestation d’une femme en possession de coupures de billets noirs d’une valeur estimée à 4,3 milliards de francs CFA.
Selon les sources policières, cette interpellation fait suite à un renseignement faisant état d’une transaction suspecte près d’une auberge, impliquant une femme et plusieurs individus. Les forces de l’ordre ont ainsi mené une opération qui a permis d’appréhender la mise en cause aux alentours de 22 heures.
Placée en garde à vue pour détention de billets noirs, la suspecte devra répondre de ces faits dans le cadre de l’enquête en cours. La Police nationale poursuit ses investigations afin d’identifier et d’arrêter d’éventuels complices impliqués dans cette affaire.
ANKHOBA DIÉMÉ SATISFAIT DES PROGRÈS D’AIR SÉNÉGAL
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé a dressé lundi, un bilan positif des réformes engagées dans son secteur, mettant particulièrement en avant les avancées réalisées par la compagnie aérienne nationale...
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, a dressé, lundi, un bilan positif des réformes engagées dans son secteur, mettant particulièrement en avant les avancées réalisées par la compagnie aérienne nationale Air Sénégal. Il attribue ces progrès au changement de gouvernance opéré entre août et octobre 2023, qui a permis une amélioration notable de la rentabilité et de la ponctualité de la compagnie.
Une embellie pour Air Sénégal
Lors d’une rencontre avec la presse, le ministre a souligné la transformation significative d’Air Sénégal, autrefois fragilisée par des difficultés financières. “Contrairement aux inquiétudes passées, la compagnie aérienne nationale connaît aujourd’hui une nette amélioration, avec un taux de remplissage et une régularité exemplaires”, a-t-il affirmé.
En 2022, Air Sénégal affichait un déficit de 80 milliards de francs CFA. Grâce à des ajustements budgétaires et une meilleure gestion des lignes déficitaires, ce chiffre a été ramené à 57 milliards. Yankhoba Diémé a salué le rôle de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) dans ces efforts de redressement. Il s’est également félicité du changement de perception du public : “Les mêmes personnes qui critiquaient autrefois Air Sénégal en font aujourd’hui la promotion gratuitement”, a-t-il lancé.
Sécurité routière : un défi à relever
Outre l’aviation, le ministre a mis l’accent sur les défis liés à la sécurité routière, un sujet qui reste préoccupant malgré les investissements dans les infrastructures. “Il ne suffit pas de construire de belles routes, encore faut-il assurer la sécurité des usagers. Malheureusement, les accidents se multiplient”, a-t-il déploré.
Pour y remédier, Yankhoba Diémé plaide pour un renforcement du respect du code de la route et l’introduction de mesures strictes, telles que le permis à points. Il a insisté sur la nécessité d’une formation continue des conducteurs, estimant qu’il est crucial de ne pas attendre d’être sur la route pour apprendre à conduire.
Le ministre a ainsi appelé à une meilleure régulation du secteur et à une formation systématique des transporteurs, en vue de garantir un réseau de transport plus sûr et plus efficace à travers le pays.
POUR UNE STRUCTURE DE PREVENTION, DE GESTION ET DE RESOLUTION DES CONFLITS
Le conflit au sein de la Fédération sénégalaise de karaté, qui a longtemps duré, a finalement atterri devant les tribunaux. Une issue judiciaire que regrette Souleymane Boun Daouda Diop.
Le conflit au sein de la Fédération sénégalaise de karaté, qui a longtemps duré, a finalement atterri devant les tribunaux. Une issue judiciaire que regrette Souleymane Boun Daouda Diop. L’ex-Dhc, à travers une «lettre ouverte», de proposer «une structure de prévention, de gestion et de résolution des conflits dans le sport». Une manière d’anticiper sur ce genre de crise.
L’affaire de la Fédération sénégalaise de karaté est au cœur de l’actualité judiciaire ces dernières semaines. Appartenant au milieu des arts martiaux, Souleymane Boun Daouda Diop s’est exprimé sur le sujet, à travers une «lettre ouverte à tous les acteurs du mouvement sportif».
L’ancien Directeur de la haute compétition (Dhc) dénonce d’emblée «l’inaction du mouvement sportif face à une situation injuste lors de la crise du karaté. Par votre manque de réaction, la Justice s’est impliquée dans les affaires privées du sport, et vous avez jeté en pâture des dirigeants sportifs bénévoles. Et pourtant, ces individus vilipendés sont tous des acteurs essentiels dans le développement et la promotion de leur discipline. Ce qui est révoltant dans cette situation, c’est de constater que ces pères, frères, amis et voisins, qui sont jetés en pâture, ont pourtant consacré leur temps, leur jeunesse, leur famille et leur énergie au service du rayonnement du sport national».
«Que plus jamais le sport ne traîne le sport devant les tribunaux»
Et M. Diop de poursuivre : «Je reste aussi convaincu que la principale cause de votre inaction est le manque de structures appropriées qui pourraient vous aider à faire face à de telles situations. Malheureusement, ce dysfonctionnement dans la gouvernance du sport a non seulement causé la souffrance des personnes concernées, mais a également entaché la crédibilité du sport dans son ensemble. C’est pourquoi je vous invite à réfléchir sur des mesures à prendre afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir. A mon avis, il est temps de prendre des décisions justes afin de garantir aux bénévoles, qui sont au cœur du développement sportif, tout le soutien nécessaire en cas de besoin. C’est plus juste que d’être condamnés pour des décisions prises au nom de l’intérêt général, mais qui peuvent se retourner contre vous, une fois exportées en dehors du domaine sportif. Il ne faut jamais oublier que le sport a ses propres tribunaux. Vous devez les utiliser jusqu’à prouver leurs limites objectives, avant de vous tourner vers d’autres juridictions.»
Enfin, Souleymane Boun Daouda Diop de proposer : «Il est également urgent de mettre en place une structure de prévention, de gestion et de résolution des conflits dans le sport, pour que plus jamais le sport ne traîne le sport devant les juridictions de droit commun.»
DEUX CLANS S’AFFRONTENT A LA FEDE KARATE - VIVEMENT QUE LE MINISTERE DES SPORTS REPRENNE LE DOSSIER EN MAIN
Le conflit qui existe au sein de la Fédération sénégalaise de karaté a trop duré. Et ce n’est pas une surprise si l’affaire opposant deux camps au sein de l’instance fédérale a atterri devant les tribunaux. Une issue judiciaire déplorée par tous, à l’image de la «lettre ouverte» de l’ex-Dhc. Mais peut-être qui est un mal pour un bien. En effet, le ministère en charge des Sports, qui n’est pas exempt de reproche, devrait du coup reprendre le dossier en main. En tentant d’abord de rapprocher les deux camps ou, à défaut, d’aller vers une Ag extraordinaire ou élective pour mettre en place démocratiquement un nouveau bureau, avec par ricochet l’élection d’un Comité directeur. Toute autre démarche ne ferait qu’impacter une discipline qui n’a pas besoin de diviser les acteurs du monde très sage des arts martiaux.
LE SENEGAL CONTRAINT DE S’AJUSTER A L’AJUSTEMENT STRUCTUREL
Le Fmi n’entend prendre aucune initiative pour signer un nouvel accord de coopération avec le Sénégal, tant que le pays n’a pas corrigé les chiffres «fallacieux» de l’ancien régime et redressé la barre.
Le Fmi n’entend prendre aucune initiative pour signer un nouvel accord de coopération avec le Sénégal, tant que le pays n’a pas corrigé les chiffres «fallacieux» de l’ancien régime et redressé la barre. Mais pour ce faire, le gouvernement va devoir appliquer les recettes honnies du Fonds et datant des années 1970.
Après les sorties des autorités de l’Etat sur les chiffres falsifiés par l’ancien pouvoir de Macky Sall, le gouvernement est en train de vivre une célébration morose de son premier anniversaire au pouvoir. Ce qui devait être une célébration de joie tourne à l’atonie. Alors que le Sénégalais lambda cherche le diable pour lui arracher la queue, le gouvernement se rend compte qu’il lui faudra encore beaucoup d’efforts pour éviter une crise économique et sociale.
M. Edward Gemayel, chef de la mission du Sénégal, qui a terminé son séjour à Dakar, a annoncé que le Fonds n’entamera pas de discussions avec le Sénégal sur un nouveau programme, tant que le pays n’aura pas pris de mesures correctives sur les «chiffres falsifiés» que l’Igf et la Cour des comptes ont imputés au régime de Macky Sall.
Autrement dit, le gouvernement est mis devant ses responsabilités. En des termes clairs, le gouvernement du Premier ministre Sonko est appelé à prendre des mesures pour combler son déficit et ramener la dette à des taux supportables. Pour ce faire, les recettes des institutions de Bretton Woods sont connues de tous, et ont été pendant longtemps décriées. Même le gouvernement actuel n’a jamais caché sa réticence à se voir imposer des mesures concoctées dans des laboratoires de Washington, de Bruxelles ou d’autres pays occidentaux.
Mais, dans le système économique dans lequel «Diomaye moy Sonko» s’est enfermé, il lui sera difficile d’éviter à son Peuple d’avaler cette pilule.
Déjà, ce qui se faisait peutêtre par stratégie politique va devoir s’appliquer par contrainte économique. Les compressions de personnel risquent de s’accentuer, en attendant que le pouvoir trouve le moyen d’imposer des baisses de salaires à certains de ses partisans. Les subventions sur l’énergie et l’eau devraient suivre, comme ont été gelées les bourses de sécurité sociale. Le prétexte de la réforme du Registre national unique (Rnu) ne tient que pour ceux qui veulent y croire. En réalité, il est difficile à l’Etat de trouver 7 milliards de francs Cfa pour apporter un soulagement à la frange la plus démunie de la population locale, au moment où il avait besoin de quasiment la même somme pour calmer la base politique qui l’a amené au pouvoir, et qui frappait à la porte avec insistance.
Pour le secteur énergétique, le Fmi a toujours préconisé la fin des subventions, en arguant qu’elles bénéficiaient plus aux couches les plus aisées de la population qu’aux personnes démunies. Ces subventions qui, à certaines périodes, sont allées jusqu’à 300 milliards de francs Cfa par an, constituent une grosse charge pour les caisses de l’Etat. Puisque le gouvernement se dit lui-même «contraint» et sans «marge de manœuvre» économique et budgétaire, il n’aura pas besoin qu’on lui indique le chemin de Canossa. Il va s’y rendre de lui-même, et sans doute à pas cadencé. En assumant de lui-même les conséquences de ses actes.
Et c’est à la fin de ce processus de mise en œuvre d’une politique d’ajustement structurel dont le nom sera certainement changé pour ne choquer personne, ou encore moins donner à des détracteurs du genre Abdoul Mbaye ou Thierno Alassane Sall l’occasion de crier victoire disant qu’ils l’avaient annoncé, que le gouvernement pourra reprendre langue avec le Fmi, et négocier un nouveau programme de coopération. Ce qui ne pourra se faire qu’à partir du mois de juin, au plus tôt.
Mais vu que le Fonds n’a pas pour tradition de faire de l’aumône, Edward Gemayel a bien dit hier à la presse sénégalaise, que l’Etat aura le choix de trouver le moyen de négocier un moratoire pour les décaissements déjà opérés dans le cadre du programme annulé à la suite des «révélations» du Premier ministre Sonko. Il ne lui sera pas fait aumône des milliards déjà décaissés, mais les parties trouveront les modalités de remboursement.
Le seul point positif dans cette situation, et pour les semaines à venir, est que le Sénégal va commencer à encaisser petit à petit les dividendes tirés de l’exploitation de ses hydrocarbures.
DU CAP AU PALAIS
Le Sénégal a écrit une nouvelle page de son histoire politique avec l’accession de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême. Ce parcours, marqué par des épreuves et une résilience hors du commun, est indissociable de son compagnon de lutte...
Le Sénégal a écrit une nouvelle page de son histoire politique avec l’accession de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême. Ce parcours, marqué par des épreuves et une résilience hors du commun, est indissociable de son compagnon de lutte, Ousmane Sonko. Sortis de détention le 14 mars 2024 sous les acclamations d’une foule en liesse, les deux hommes ont défié tous les pronostics en remportant l’élection présidentielle dix jours plus tard.
Un parcours hors du commun
Jusqu’à récemment peu connu du grand public, Bassirou Diomaye Faye s’est imposé comme une figure de rassemblement et d’espoir pour de nombreux Sénégalais. De son côté, Ousmane Sonko, leader de l’opposition et initiateur du projet politique qui a conduit à cette victoire, a fait preuve d’une stratégie inédite en renonçant à sa propre candidature pour porter son second au sommet de l’État.
Le contexte de cette ascension est marqué par une forte adversité. Depuis 2021, Ousmane Sonko faisait face à des démêlés judiciaires qui ont rythmé la vie politique nationale, suscitant des tensions et de vives réactions de la part de ses partisans. Son incarcération et celle de Bassirou Diomaye Faye semblaient compromettre définitivement leur participation à l’élection présidentielle. Cependant, loin de les affaiblir, cette situation a renforcé leur position auprès d’une jeunesse avide de changement et d’une frange importante de la population.
Une campagne express et une victoire retentissante
Libérés à la veille de l’échéance électorale, les deux hommes ont mené une campagne éclair, mobilisant des foules impressionnantes à travers le pays. Leur popularité, loin d’avoir diminué, s’est accrue, traduisant un désir profond de renouvellement politique. Tandis qu’Ousmane Sonko galvanisait les foules, Bassirou Diomaye Faye incarnait une alternative posée et rassembleuse, séduisant un électorat bien au-delà de leur base politique traditionnelle.
Le 24 mars 2024, les urnes ont livré leur verdict : Bassirou Diomaye Faye a été élu dès le premier tour, un fait rare dans un contexte aussi disputé. Cette victoire ne représente pas seulement un succès électoral, mais un signal fort envoyé à la classe politique sénégalaise et au-delà.
Un nouveau défi : Gouverner
L’accession au pouvoir marque le début d’une nouvelle ère pour le Sénégal. Les attentes des citoyens sont élevées, notamment en matière de réformes institutionnelles, de justice sociale et de développement économique. Bassirou Diomaye Faye devra gouverner avec l’appui d’Ousmane Sonko, dont l’influence reste significative, tout en affirmant sa propre vision pour le pays. Cette transition politique, suivie avec attention sur le continent africain, est perçue comme une démonstration de la capacité des institutions démocratiques à se renouveler face aux défis. Le Sénégal, reconnu pour sa tradition démocratique, entre ainsi dans une phase décisive où l’efficacité de la nouvelle gouvernance sera scrutée de près.
L’heure est désormais à l’action. Après avoir surmonté les épreuves du passé, Bassirou Diomaye Faye et son équipe doivent répondre aux aspirations du peuple sénégalais et poser les jalons d’un avenir à la hauteur des promesses portées durant la campagne. Le véritable défi commence maintenant.
Par Mohamed GUEYE
LE TEMPS D’UN TOURISME RÉELLEMENT ENDOGÈNE
Au moment où le régime du président Diomaye Faye célèbre sa première année de pouvoir, il prend sans doute également le temps de se rendre compte de l’état de ruine dans lequel l’économie du Sénégal est plongée
Au moment où le régime du président Diomaye Faye célèbre sa première année de pouvoir, il prend sans doute également le temps de se rendre compte de l’état de ruine dans lequel l’économie du Sénégal est plongée. Les autorités semblent se comporter comme certains de leurs pairs de certains pays pétroliers, et croire qu’il suffirait au Peuple de patienter un tout petit peu, avant que la manne tirée du pétrole et du gaz vienne nous sortir de la pauvreté.
Du fait de cette conviction, on est en train de perdre des atouts qui ont fait la grandeur du Sénégal et dont certains pourraient encore servir à son rayonnement.
Dans ces colonnes, on avait traité une fois de la question du tourisme. Il n’est pas inutile d’y revenir car c’est l’un des domaines qui pourraient, plus que le pétrole et le gaz, servir encore plus au rayonnement et au développement économique du Sénégal.
Pendant longtemps, le tourisme et la pêche ont été les mamelles qui ont servi à nourrir l’économie du Sénégal. Plus que la pêche et l’agriculture, notamment l’arachide, le tourisme aurait pu servir à bâtir dans ce pays, une industrie de loisirs forte et attrayante. Mais il aurait fallu, pour lui donner de bonnes bases, une volonté politique bien affirmée.
S’est-on jamais demandé est-ce que notre pavillon national, «Air Sénégal», connaitrait une chute aussi rapide, en moins de dix ans, avec des aéronefs tout neufs dont certains ont été payés rubis sur l’ongle, si le pays avait une réelle politique d’attractivité touristique ? Depuis l’indépendance, le Président Senghor avait initié des activités culturelles qui ont permis de braquer le regard de l’étranger sur le pays et sa richesse culturelle. Abdoulaye Wade avait tenté de relancer le Festival mondial des arts nègres qui, malheureusement, n’a pas eu de suite. Pourtant, qui ne se rappelle pas l’engouement provoqué par le Fesman en 2010 et le nombre d’étrangers qui sont venus prendre part à cette activité ?
L’actuel gouvernement, dès son arrivée aux affaires, s’est empressé de reporter la Biennale de l’art africain, le Dak’Art, et de le repousser à plusieurs mois après. Cela avait contraint plusieurs artistes à annuler leur participation, du fait du changement de calendrier. Cela a été autant de nuitées d’hôtels perdues, ainsi que des activités sociales et culturelles annulées. Un gros manque à gagner pour les organisateurs. Et cela est certainement le cas de tour-operators qui auraient pu inclure l’évènement dans leur package pour touristes.
Au moment où les activités touristiques et culturelles se réduisent comme peau de chagrin, le chef de l’Etat est fier de s’afficher en train d’inaugurer un nouvel réceptif hôtelier sur le Pôle urbain de Diamniadio. Et il en promet d’autres encore, de marques parmi les plus prestigieuses. Les capitalistes qui viennent ouvrir ces nouveaux réceptifs ont sans doute des idées en tête. Mais est-ce les mêmes idées que celles de nos autorités ? Le Sénégalais lambda serait attiré à poser la question au chef de l’Etat de savoir quelle est la valeur touristique du Pôle de Diamniadio, dont il faudrait avoir le regard de Mohamadou Lamine Massaly pour le comparer à Dubaï. Est-ce une extension de la ville de Dakar ou l’ébauche de la future conurbation qui devra relier Dakar à Mbour et Thiès ? Ou alors, c’est juste un espace de villégiature pour ceux qui, venant de Diass, ne souhaiteraient pas se rendre à Dakar, à Mbour ou à Thiès ?
Si des ressources doivent être placées sur ce site, il faudrait que le plan directeur d’aménagement des lieux soit partagé avec tous les acteurs, pour éviter des conflits fonciers avec les populations locales, susceptibles de faire fuir les visiteurs et les investisseurs.
Et puisque, du fait d’une politique erratique, la destination Sénégal est plus onéreuse que toutes ses concurrentes, malgré notre propre compagnie aérienne -qui risque de ne plus exister bientôt-, le pays devrait tenter de développer au moins d’autres secteurs afin d’attirer les visiteurs et de les fidéliser. On a parlé de l’art et de l’artisanat. Que faudrait-il pour relancer les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs (Msad) situées à Thiès ? Comme dans bien de domaines, les artistes sénégalais sont réputés dans le monde. Pourquoi les laisser patauger dans l’informel alors que des cadres bien structurés existent, qui pourraient leur permettre de s’épanouir encore plus ? S’il est vrai qu’un artiste se doit de se «vendre» et s’imposer par son art et par lui-même, une politique promotionnelle ne serait pas superflue. Cela pourrait être un volet à inclure dans le travail de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt) dont on se demande pourquoi l’Etat veut la fondre avec la Sapco, qui n’a pas le même objet
Si l’on relançait vraiment le tourisme, il ne serait certainement plus nécessaire pour certains secteurs économiques comme la pêche, ou même certaines Pme, de se battre pour trouver des débouchés à l’étranger. Et ne parlons pas de ces artisans qui souvent squattent les entrées de certains hôtels, et que parfois l’on chasse comme des importuns, sans tenir compte de la valeur ajoutée qu’ils représentent.
Nous n’avons pas vraiment parlé de la formation des jeunes aux métiers de l’hôtellerie. Beaucoup d’hôteliers traitent leurs employés comme des manœuvres exploitables à leur merci, mal payés, surexploités. Cela joue sur leur motivation et leur professionnalisme. Ils sont pourtant les premiers contacts des touristes avec les pays qu’ils visitent. Et ce sont eux qui donnent au visiteur l’envie de revenir ou non dans le pays.
En résumant un article qui pourrait être plus long, on dirait que le développement du tourisme au Sénégal doit se faire de manière endogène. En dehors d’offrir des cadres que les étrangers pourraient trouver dans n’importe quel pays, comme la mer, le sable ou le soleil, il serait temps de mettre en avant les traits spécifiques du Sénégal, exploités par des ressources endogènes.