La première semaine de campagne pour les législatives du 17 novembre a été marquée par une mobilisation générale des principales coalitions, chacune parcourant les routes du Sénégal pour rallier les électeurs, marquer les esprits et diffuser son programme. Cette semaine riche en événements a vu des rassemblements populaires et des messages diversifiés, illustrant la vivacité démocratique du Sénégal.
La coalition Pastef-Les Patriotes continue d’attirer une forte mobilisation à chaque étape de sa campagne. Ce dimanche, après une étape particulièrement réussie à Kolda, la caravane a traversé Tambacounda et Kédougou, où des foules enthousiastes l’ont accueillie en prévision d’un grand meeting à Tambacounda. Cette mobilisation massive dans l’Est est révélatrice de la présence grandissante du Pastef dans la région.
La coalition Gokh You Bess a poursuivi sa route en se dirigeant vers les localités de Kanel et Gawane dans le département de Bambey. En renforçant sa présence dans les régions intérieures, la coalition vise à répondre aux préoccupations des zones rurales, en portant des messages de réformes sociales et économiques pour soutenir les communautés locales.
Dirigée par le Président Amadou BA, la coalition Jàmm Ak Njariñ a mis l’accent sur la paix et la solidarité nationale. Elle s’est adressée aux populations de Sédhiou, Bounkiling, Nioro et Kaolack, où l’accueil réservé témoigne d’un espoir pour un Sénégal rassemblé. Le message de cohésion et de développement durable continue de renforcer la crédibilité de cette coalition au fil de ses étapes.
La coalition RV Naataangue, avec Ousmane Kane en tête de liste, a adopté une stratégie de proximité. Ses étapes à Saré Sandiong et Gadapara, dans le département de Kolda, ont été marquées par des danses et une ambiance festive. En s’adressant directement aux électeurs, la coalition vise à gagner leur confiance et soutien dans le Sud du pays, avant de se diriger vers les régions de Goudiry, Kidira et Ndendory.
La coalition Senegaal Kese poursuit sa tournée en Gambie et au Sénégal, reliant des localités comme Kabada, Keur Ayib, Nioro et Kaolack. De son côté, la coalition Takku Wallu Sénégal, dirigée par l’ancien chef de l’État Macky Sall, a rassemblé une importante mobilisation à Tambacounda, où Me Aïssata Tall Sall et Me Sidiki Kaba ont également exprimé leur engagement.
Des coalitions comme Farlu et Action ont également privilégié les rencontres de proximité, notamment à Vélingara et Thiès. En rassemblant les populations locales, elles cherchent à démontrer leur ancrage dans les communautés. Le candidat Madana Kane de la coalition Dundu Lénène a également profité de son passage à la RTS pour sensibiliser les électeurs aux enjeux de son programme.
Union Citoyenne Buntu Bi a sillonné le département de Linguère, marquant des arrêts dans des localités reculées comme Teilla et Ouarkhokh. La coalition Garap ADS, dirigée par Amadou Touba Niane, a concentré ses efforts à Ngaye Mekhé, où elle a abordé des thèmes liés au développement économique local. Abdoulaye Sylla de And Bessal Sénégal a également renforcé son positionnement par des visites aux leaders religieux de Dakar, soulignant l’importance des valeurs culturelles dans cette campagne.
Au terme de cette première semaine, toutes les coalitions semblent fermement engagées à rallier le plus grand nombre d’électeurs, en diversifiant leurs approches selon les régions et en intensifiant leurs messages. La suite de cette campagne s’annonce passionnante, avec de nouvelles étapes décisives pour convaincre les Sénégalais et les inviter à se rendre aux urnes le 17 novembre.
PAPE ALÉ NIANG LÈVE LE VOILE SUR LES DÉFIS FINANCIERS ET LES AMBITIONS DE LA RTS
Invité de l’émission matinale Salam Sénégal, le directeur général de la Radiodiffusion-Télévision du Sénégal a abordé les tensions autour des contrats d’entreprises, le soutien de l’État, et l’importance de l’indépendance médiatique.
Le directeur général de la Radiodiffusion-Télévision du Sénégal (RTS) était l’invité de la matinale Salam Sénégal de la radio nationale. Il a abordé de nombreuses questions notamment les audits réalisés au sein de la boîte, les conventions d’accord avec les syndicats, ainsi que sa relation avec le Président de la République et le Premier ministre.
Abordant tout d’abord la couverture des élections législatives, Pape Alé Niang précise que, grâce à l’accompagnement de l’État, la RTS couvre les 41 listes de candidats et produire des journaux de campagne sous la supervision du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), garantissant ainsi une couverture équitable et équilibrée de toutes les listes en lice.
Après six mois à la tête de l’audiovisuel public, Pape révèle que « nous sommes dans un gouffre financier, du moins selon les révélations faites par un cabinet d’experts durant deux mois ». Il ajoute : « La RTS croule sous des dettes. J’avais l’habitude d’interpeller le directeur administratif et financier pour lui dire que j’avais l’impression que nous ne payions pas nos fournisseurs, car chaque jour, sur ma table, tombent des factures salées. » La RTS traverse de grandes difficultés sur le plan financier, mais « nous nous battons », poursuit le directeur.
Il révèle également que « l’Inspection Générale d’Etat viendra faire son travail, car le Président de la République l’a demandé ». Pour illustrer ses propos sur ce gouffre financier, il cite l’exemple de la tour de la RTS. « Prenez notre tour, inaugurée en grande pompe avec des discours dithyrambiques pour le Président Macky Sall ; cette tour a déjà englouti 33 milliards et n’est pas opérationnelle. » Selon l’opinion de nombreux Sénégalais, la RTS se retrouve dans cette tour, qui est actuellement un bâtiment vide. De plus, la société demande un avenant de 10 milliards pour la terminer.
Pape Alé assure que « tout ce dossier est sur la table du Premier ministre et de l’État afin qu’ils puissent faire le nécessaire. Car, en tant que journalistes, ce que nous recherchons vraiment, c’est d’être dans le confort, et nous voulons que cette tour soit terminée pour faire convenablement notre travail ». C’est pourquoi il appelle tous les travailleurs et agents de la RTS à « être un bloc soudé ». « Je ne considère pas un agent comme membre d’un syndicat, mais comme un agent de la RTS. Nous devons être fiers de travailler pour l’entreprise afin de réhabiliter la dignité du journaliste. Vous, de la radio, vous n’avez pas tant de problèmes puisque vous recevez tout le monde, mais c’est sous mon mandat que la télévision reçoit des figures de l’opposition, et cela continuera car rien ne l’interdit. » Il en profite pour « remercier les autorités de ce pays ; ni le Président, ni le ministre de tutelle, ni le Premier ministre ne m’ont interpellé sur le passage de qui que ce soit à la télé ». D’ailleurs, le Premier ministre « me dit souvent de me battre pour que la RTS soit la télévision de tous les Sénégalais et qu’elle puisse relever le défi de réconcilier le peuple sénégalais ».
Aucun contrat n’a été suspendu
Lors de cet entretien, Pape Alé est également revenu sur les accords de convention d’entreprises entre la RTS et les syndicats. Selon lui, « il y a amalgame, car aucun contrat n’a été suspendu. Il y a des CDD arrivés à terme qui n’ont pas été renouvelés, et cela ne doit pas être automatique ; cela dépend de l’appréciation ». Il se demande même : « Si le Président Macky voulait vraiment du bien pour la boîte, pourquoi signer un décret à quelques jours de la fin de son mandat ? » Il note également que l’ancien directeur a signé l’accord d’entreprise le 29 mars, décret qui, selon lui, « ne profite qu’aux directeurs ».
Nous avons des relations formidables et de vérité
Parlant de sa relation avec le duo Sonko-Diomaye, le directeur révèle que « beaucoup en parlent, mais notre relation remonte à 2005, lorsque j’étais à la radio Sud FM. Ousmane Sonko se battait à la direction générale des impôts et domaines pour y installer un syndicat. À l’époque, la douane luttait aussi pour avoir son syndicat, et lui (Sonko) a réussi le défi en tant que secrétaire général des impôts et domaines. Mame Boy Diao était le porte-parole. C’est de là que vient notre connaissance ». Donc, c’est bien avant la création de son parti, que j’étais parmi les rares journalistes à l’inviter. Je l’ai invité dans SamediMag (émission de la 2STV) après la création de la CREI, car il avait écrit un article montrant comment cette institution violait la présomption d’innocence. J’ai trouvé l’article pertinent et l’ai appelé pour qu’il puisse venir s’expliquer dans SamediMag. Depuis, nos relations sont restées les mêmes, même si toute la presse le boycottait, je continuais à l’inviter dans mes émissions. Pape ajoute que « beaucoup de gens font un mauvais procès à Sonko sans vraiment le connaître, car ils ne voient que son engagement sur le terrain politique, mais il a un cœur d’or ». Quant au Président Diomaye, il est aussi formidable que son Premier ministre, raconte Pape Alé. « Je l’ai interrogé pour la première fois dans l’émission Décryptage (émission de la 2STV), où nous avons parlé du code minier. Ce sont donc des relations particulières avec eux. »
Pour ceux qui s’attendaient à autre chose, Pape Alé « défie quiconque de prouver que je détiens une carte de membre de Pastef ». D’ailleurs, en tant que journaliste, « je ne suis jamais allé à une conférence de Pastef, ni jamais couvert leurs activités ». Par contre, « ce que je poste sur mes réseaux sociaux ne concerne que ma personne et non le directeur de la RTS », conclut-il.
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EUROPHONES Vs. ARABOPHONES, L'APARTHEID PERISTANT
Passer d’un État de droit à «une société de droit et de responsabilités ». Telle est la préconisation du sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw pour un garantir le vivre-ensemble dans un Sénégal juste et apaisé
Passer d’un État de droit à «une société de droit et de responsabilités ». Telle est la préconisation du sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw pour un garantir le vivre-ensemble dans un Sénégal juste et apaisé. Mais pour réaliser cet idéal, il y a absolument un préalable. Il s’agit de briser la muraille de Chine épaisse qui se dresse entre intellectuels europhones et arabo-wolophones au Sénégal et qui limite l’égale contribution de tous à l’édification d’une meilleure société.
La responsabilité des intellectuels est capitale dans l’édification de chaque société. «Penser la société sénégalaise dans ses propres termes » par ses filles et filles exige l’inclusion et la participation de tous. Ainsi, le sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw plaide pour la fin de l’apartheid au sein de l’intelligentsia sénégalaise. Toute chose qui ouvre la voie vers «une société de droit et de responsabilités » prôné par le chercheur.
« L’État de droit c’est une chose mais il faut que nous on aille vers une société droit et de responsabilité, ça veut dire d’abord qu’on brise la muraille de chine qui existe entre les intellectuels eurpohones qui sont formées à l’école française et les autres intellectuels du pays qui utilisent d’ autre langues et qui ont une autre forme de pensée qui est différente, une autre forme d’articulation», a soutenu Mariteuw Chimère Diaw récemment , à Dakar, en marge de la séance de projection organisée de documentaire réalisé par Sursaut citoyen dans le cadre de la mobilisation de l’opinion autour du Pacte de bonne gouvernance.
Mettre les intellectuels de toutes les obédiences sur le pied d’égalité devrait contribuer à construire « un pont épistémologique et sémiologique » pour parvenir à cet idéal, qu’est la « société de droit et de responsabilités».
Le Pacte de Bonne gouvernance prône entre autres une société plus juste, équilibrée et équitable. Si cet outil de gouvernance est mis en œuvre, il devrait notamment aider à corriger cet apartheid qui existe depuis entre l’intelligentsia sénégalaise : d’une part des intellectuels «europhones» notamment francophone et anglophones qui dirigent et ont droit à tout et d’autre part, les intellectuels « arabo-wolophone » qui sont ghettoïsés et n’ont pas droit à grand-chose sinon non écrasés par le complexe de supériorité des premiers.
Aussi, pour Mariteuw Chimère Diaw, est-il impératif de passer d’un État de droit à une société de droit ou des principes non écrits, des valeurs non écrite et non érigées en loi pourront faire foi dans le vivre-ensemble.
LA BANQUE MONDIALE A LA RESCOUSSE DES SINISTRES DU FLEUVE SENEGAL
Le gouvernement sénégalais a reçu, en complément de ses efforts, un appui important de la Banque mondiale, pour soulager les populations riveraines du fleuve Sénégal, qui retourne progressivement dans son lit après une crue dévastatrice.
Le gouvernement sénégalais a reçu, en complément de ses efforts, un appui important de la Banque mondiale, pour soulager les populations riveraines du fleuve Sénégal, qui retourne progressivement dans son lit après une crue dévastatrice.
Dès les premiers instants de la crue du fleuve Sénégal due aux fortes pluies de l’hivernage, le gouvernement sénégalais a mobilisé une enveloppe de huit milliards de francs CFA pour financer les mesures d’urgence en faveur des populations impactées. En complément, la Banque mondiale a annoncé dans un communiqué avoir fourni des équipements et des matériaux essentiels, d’une valeur totale de 1,149 milliard de francs CFA.
Ces ressources, mobilisées dans le cadre du Projet de développement et de résilience de la Vallée du Fleuve Sénégal, incluent notamment des pompes motorisées pour évacuer l’eau et renforcer les zones touchées, ainsi que des intrants agricoles pour soutenir les agriculteurs affectés par les inondations.
Après des pluies exceptionnellement abondantes cette année, les communautés situées près du fleuve Sénégal ont vécu un sinistre d’une ampleur inédite. De nombreuses habitations, infrastructures sanitaires et établissements scolaires se sont retrouvés inondés, laissant une grande partie de la population du nord et de l’est du pays dans la détresse.
La situation s’est stabilisée ces derniers jours, selon l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui a indiqué que depuis le 16 octobre 2024, les écoulements sont en « baisse » sur les trois principaux affluents du fleuve, long de 1750 kilomètres et reliant la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
« Une réponse efficace aux catastrophes peut non seulement atténuer les impacts immédiats, mais aussi revitaliser des communautés entières », a déclaré Chakib Jenane, directeur pour le développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre à la Banque mondiale. Il a ajouté que le projet prévoit également une assistance pour réhabiliter les infrastructures publiques endommagées, comme les écoles et les établissements de santé.
« Investir dans la résilience des communautés de la vallée du fleuve Sénégal, c’est investir dans un avenir durable et prospère pour toute la région », a souligné Keiko Miwa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. « En renforçant leurs capacités d’adaptation aux défis environnementaux et en favorisant une gestion responsable des ressources naturelles, nous ouvrons la voie à un développement économique et social durable », a-t-elle ajouté.
Financé par la Banque mondiale à hauteur de 195 millions de dollars et ciblant 2,9 millions de riverains en Mauritanie et au Sénégal, le Projet de développement et de résilience de la Vallée du fleuve Sénégal vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs et résilients.
Alors que les inondations persistent, l’unité de gestion de ce projet continue d’évaluer et de mettre à jour la liste des infrastructures publiques touchées, avec l’appui des équipes spécialisées de la Banque mondiale. Cette démarche permettra d’ajuster efficacement la réponse, tandis que les données recueillies serviront à renforcer les plans de résilience futurs, afin de mieux préparer la région à faire face à de telles crises.
KHADY GADIAGA
POUR UNE CAMPAGNE DES IDEES
La campagne des élections législatives du 17 novembre 2024 bat son plein depuis une semaine. Quarante et une listes concurrentes dont quatre à cinq attelages de bêtes politiques qui recueillent l'attention de l'électorat.
La campagne des élections législatives du 17 novembre 2024 bat son plein depuis une semaine. Quarante et une listes concurrentes dont quatre à cinq attelages de bêtes politiques qui recueillent l'attention de l'électorat.
Le reste du lot est composé de candidats presque inconnus au bataillon, et qui semble t-il ont adopté la politique de leurs modestes moyens loin de l'armada logistique des caravanes et meetings budgétivores et de leur tintamarre en privilégiant l'approche de proximité ou le porte à porte.
Le numérique fait son effet dans la sphère libérale avec des têtes de liste battant campagne via WhatsApp pendant que le PROS, héros des temps modernes, ennemi juré de la nouvelle opposition et objet de ses rengaines mutualisées déroule son rouleau compresseur sans merci.
Les états-majors se sont mis en branle, la substance et le chiffrage des programmes sont à peine évoqués, les polémiques et les invectives font florès. C’est le jeu normal de la démocratie, nous dirait-on. Ce qui n’a pas encore commencé, en revanche, c’est la campagne des idées. Les candidats peinent à présenter leurs projets à terme pour le pays qui a soif de renouveau...
De nombreuses questions restent en suspens, des débats cruciaux sont tus ou oubliés.
Pour nourrir le débat, le seul sujet de la jeunesse et par-delà, la capture de la dividende démographique aurait largement suffit à abonder dans les sens des aspirations des 3/4 de la population.
Une jeunesse malade de sa relégation
Qui peut oublier qu'on est face à une jeunesse désenchantée mais riche de son pouvoir instituant? On déchante, comme on dit, et on ne peut déchanter qu’après avoir chanté. Paradoxalement notre jeune relève est revenue de tout sans avoir été nulle part...
Des décennies qu'on s’interrogeait sur les modalités d’insertion professionnelle d’une jeunesse qui grinçait fortement des dents sur sa non reconnaissance dans l’espace public, dans le champ politique et économique, et qui dénonçait déjà les réalités et la violence de sa relégation.
Déshéritée par des gouvernants cupides, dépourvus de vision et par excellence briseurs de rêves et d'espoir juvéniles.
Éliminons l’hypothèse naïve que seuls les bancs de l’école construisent une jeunesse.
Il y a, pour le meilleur et pour le pire, d’autres canaux et lieux qui participent à cette construction ou castration d’un désir d'accomplissement.
Il y a la rue qui constitue l’étape temporaire à l’issue incertaine d’un processus social d’apprentissage qui déconstruit les rapports entre espace privé et espace public.
Il y a les médias : aux mains tantôt des garants de la démocratisation de bêtises sur fond de «temps de cerveau disponible », tantôt à celles de la fabrique d’une politique-spectacle, pâle mise en scène d’égos aussi boursouflés qu’impuissants à proposer le réenchantement d’un avenir pour les plus jeunes, enkysté dans le calendrier électoral.
Il y a la magie des réseaux sociaux qui entretiennent la douce illusion d’une communauté de connivences générationnelles malheureusement pénétrées par les vautours conspirationnistes fournissant gracieusement la juste dose de paranoïa.
Et il y a désormais la peur, le carburant le plus néfaste de l’inscription au monde.
Le pire, c'est qu'il n’y a pas de révolte dans cette désillusion, même s'indigner est au-dessus des forces de cette jeunesse oubliée. Quand on ne trouve plus un sens à sa vie, chez soi, l'ailleurs quoi qu'incertain devient un horizon de survie. Il résulte de cette tragédie une tristesse infinie, et bien souvent une amertume. On est morose dans la façon dont on accepte une situation qu’on sent sans issue.
Si on devait évaluer l'indice du bonheur national sous nos cieux, il friserait le ras de pâquerettes... La faute à qui?
Pour un référentiel de compétences et d'idées neuves...
Un référentiel de transformation structurelle vient de voir le jour, sous la houlette du nouveau régime souverainiste dirigé par le tandem Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye et qui espérons le, guidant l’élaboration de l’action envers la jeunesse, est lisible, vulgarisable et appropriable par tous. Autrement dit, qui nous indiquera clairement ce qu’affiche une ville, une région où une collectivité locale, comme ambitions et moyens chiffrés et planifiés pour sa jeunesse en général, et pour celle de ses quartiers populaires en particulier...
Comment s’organise l’offre en direction des jeunes et comment est-elle perçue par les professionnels d’une part et les jeunes, d’autre part ? Quels peuvent être les freins à une politique de jeunesse et comment les juguler ?
Ce qui pose la question du pilotage et de la coordination, de même que de la construction et de la mise en débat de cette politique avec ses différents enjeux.
D'autres sujets ne sont pas moins brûlants, toujours est-il que la démocratie vit de débats, d’idées, de confrontations intellectuelles, de propositions concurrentes. Il serait regrettable que ces joutes délibératives se réduisent à des querelles de personnes et des jeux d’appareils.
Les sciences sociales, qui contribuent à produire des idées neuves, doivent nécessairement entrer en campagne !
LA GOUVERNANCE D’EMEDIA TENTE UNE SORTIE DE CRISE
Face au conflit qui paralyse le groupe, un Comité social de bons offices va être mis en place pour renouer le dialogue avec les grévistes. Les actionnaires s'engagent à rechercher des solutions pérennes pour régler la question des arriérés de salaires
Le Conseil d'administration d'E-media INVEST sort enfin de son silence Face au conflit social qui paralyse le groupe depuis près d'un mois. Il annonce, dans le communiqué suivant, la création d'un Comité social de bons offices afin de renouer le dialogue avec les grévistes. Les actionnaires s'engagent parallèlement à rechercher des solutions pérennes pour régler la question des arriérés de salaires.
"Le Conseil d'administration du Groupe E-media INVEST, réuni samedi au grand complet, a examiné avec soin les points inscrits à son ordre du jour.
Les actionnaires constatent pour le déplorer l'arrêt des activités consécutif à la grève déclenchée depuis deux semaines par le syndicat qui exige le paiement des salaire et le règlement définitif du cumul des arriérés.
Cette situation n'est guère rejouissante. Elle dégrade même les positions de l'entreprise acquises au prix d'un effort collectif qui a valu au Groupe la reconnaissance des pairs, le plébiscite des publics agrégés et la satisfaction des partenaires publics et privés qui approuvent ses options éditoriales et sa politique commerciale.
Tout en admettant les difficultés de la conjoncture systémique du secteur des médias,le Conseil d'administration estime nécessaire, opportune et impérative la reprise du travail dans ce contexte politique marqué par la campagne électorale pour le scrutin législatif du 17 novembre prochain.
Cette reprise est de nature à rassurer les partenaires et les opinions sevrés de prestations et de services qu'un retour à la normale permettrait de rétablir pour de nouvelles audaces, de nouvelles orientations afin de fixer un nouveau cap jalonné d'enjeux et de promesses fécondes.
Édifié par les échanges nourris, le Conseil d'administration du Groupe E-media INVEST à pris une forte résolution de constituer un Comité social de bons offices (élargi à des bonnes volontés) afin de rencontrer dans les plus brefs délais les représentants du Personnel et du syndicat dans l'ultime but d'instaurer un dialogue social aux fins de gérer la crise qui sévit.
Parallèlement à l'instauration du Comité social de bons offices, les actionnaires du Groupe s'engagent à leur tour à se rencontrer pour explorer des solutions pérennes.
Devant l'émoi suscité par ces remous circonstanciés, le Conseil d'administration tient à rassurer les partenaires, les employés et les publics de son engagement indéfectible en faveur de la sauvegarde des outils de travail, de l'amélioration du climat et de l'urgence d'asseoir des de solides bases de performances et de croissance économiques."
PERFORMANCE DES LIONS : HABIB DIALLO ENCHAINE LES BUTS, SES COMPATRIOTES DE LA SUPER LIG FLAMBENT
L’international sénégalais de Damac en Arabie Saoudite, Habib Diallo a inscrit, vendredi, son quatrième but de la saison, en championnat, au moment où ses compatriotes de la Turquie Alassane Ndao, Mame Baba Thiam et Mamadou Fall enflamment la Super Lig.
L’international sénégalais de Damac en Arabie Saoudite, Habib Diallo a inscrit, vendredi, son quatrième but de la saison, en championnat, au moment où ses compatriotes de la Turquie Alassane Ndao, Mame Baba Thiam et Mamadou Fall enflamment la Super Lig.
Depuis son retour de la trêve internationale d’octobre avec le Sénégal, Habib Diallo ne s’arrête plus en championnat, l’attaquant des Lions enchaîne les buts. Il a réussi, ce vendredi, sa troisième réalisation de suite, sa quatrième de la saison, contre Al Riyadh, lors du match nul (2-2), à l’occasion de la neuvième journée de la Saudi Pro League.
Ses compatriotes Sadio Mané (Al-Nassr) et Kalidou Koulibaly (Al-Hilal) qui s’affrontaient, le même jour, ont fait match nul (1-1).
Mané est sorti à la 83e mn alors que Koulibaly a joué la totalité de la rencontre.
Blessé à nouveau, la semaine dernière, juste après son retour de blessure, Edouard Mendy n’a pas assisté à la défaite de son équipe Al-Ahly contre Al-Ittihad (0-1).
En Turquie, Alassane Ndao de Konyaspor s’est illustré, lors de la onzième journée de la Super Lig, en signant un triplé, contre Basahsekir. L’équipe basée dans la ville de Konya s’est imposée, 3-2. Buteur la semaine passée, Ndao a inscrit quatre buts depuis le début du championnat.
L’autre sénégalais à s’être illustré en Super Lig est Mame Baba Thiam. L’attaquant de 32 ans a offert la victoire à son équipe Eyüpspor, après avoir signé un doublé. C’est son troisième but de rang, son sixième de la saison.
Mamadou Fall de Kasimpasa, buteur et double passeur décisif a participé au large succès de son équipe, 3-1, contre Beşiktaş.
En SuperLiga serbe, Cherif Ndiaye a inscrit son dixième but de la saison, lors du succès, 3-0, contre Vojvodina, à l’occasion de la 14e journée. L’attaquant sénégalais a inscrit le 3e but de son club à la 45e mn de la première mi-temps.
En Pologne, Mbaye Jacques Ndiaye, ex joueur du Teungueth FC (Sénégal) est buteur pour la deuxième fois avec Motor Lublin, en Ekstraklasa (championnat de Pologne).
En premier League anglaise, Everton (16e) d’Idrissa Gana Gueye et Iliman Ndiaye s’est incliné, 0-1, devant Southampton (19e), lors de la dixième journée. Les Toffees n’avaient plus perdu en championnat depuis la quatrième journée contre Aston Villa (2-3), le 9 septembre 2024.
Crystal Palace (17e) de Ismaïla Sarr a fait match nul, 2-2, contre Wolverhampton. Sarr est sorti à la 90e mn.
Auteur d’une belle prestation avec Tottenham (7e), lors du derby du Nord de Londres contre Aston Villa (6e), Pape Matar Sarr a fortement participé au large succès des Hotpurs, 4-1. Le milieu de terrain sénégalais a joué l’intégralité du match.
En Ligue 1 française, Angers (15e) de Bamba Dieng et Ibrahima Niane a battu, 1-0, Monaco (2e) de Lamine Camara et Krepin Diatta, lors de la dixième journée. Niane est sorti à la 90e mn remplacé par Dieng. Diatta, titulaire pour la première fois de la saison, a joué toute la rencontre, alors que Camara est sorti à la 80e mn.
Moussa Niakhaté a enchaîné sa cinquième titularisation avec Lyon (6e), samedi, contre Lille. Les deux équipes ont fait match nul, 1-1.
Brest (11e), toujours sans Abdallah Sima blessé, a perdu, 0-1, à domicile, face à Nice.
Lens de Nampalys Mendy et Strasbourg d’Habib Diarra ont perdu respectivement contre le Paris Saint-Germain (0-1) et Saint-Etienne (0-2).
En Ligue 2 française, Amadou Sagna de Guingamp est buteur, lors du match de la 12e journée contre Grenoble de Pape Meissa Ba, muet cette journée. Les Guingampais se sont imposés, 3-0.
En République tchèque, Slavia Prague de El Hadji Malik Diouf, leader de la Fortuna Liga, a fait match nul (1-1) contre Hradec Kralove.
En Liga espagnole, le Sénégalais Pape Gueye n’a pas joué ce week-end, avec Villarreal, à cause du tsunami qui a touché la région de Valence (Est de l’Espagne). Le match de son club situé au nord de Valence contre Vallecano a été reporté, ainsi que le match devant opposer Valence au Real Madrid.
Ces inondations ont causé le décès de plus de 200 personnes.
En Serie A italienne, Lazio de Rome de Boulaye Dia joue, lundi à 19h45 GMT, contre Cagliari.
L’ŒIL DE CHITA !
Plus d’une semaine après la 8e Can des Lions du beach soccer en Egypte, Ibrahima Ndiaye Chita se prononce. Le précurseur du foot de plage au Sénégal parle aussi de son «bébé», la Mauritanie, révélation du tournoi d’Hurghada.
Plus d’une semaine après la 8e Can des Lions du beach soccer en Egypte, Ibrahima Ndiaye Chita se prononce. Le précurseur du foot de plage au Sénégal parle aussi de son «bébé», la Mauritanie, révélation du tournoi d’Hurghada.
Le 8e sacre des Lions
«Vous savez, il y avait un défi à relever après l’échec de la dernière Coupe du monde où nous avons été éliminés dès le premier tour. C’était la déception. Les gens n’étaient pas contents de la manière dont nous avons été éliminés. A l’arrivée, les garçons ont gagné ce pari. Et puis, il y avait ce nouveau trophée qu’il fallait gagner coûte que coûte. Et aussi le groupe était bien en place car à part deux joueurs, tous les autres ont joué le dernier Mondial. Avec une telle expérience, je ne voyais pas une équipe les inquiéter. Je crois qu’ils ont bien compris le discours de leur coach Ngalla Sylla et celui de nos dirigeants. Et c’est l’occasion de féliciter la Fédération, son président Me Augustin Senghor, le président de la Commission du foot spécifique, Omar Guèye Ndiaye, qui a laissé son travail au Bénin pour venir accompagner l’équipe. Sans oublier son adjoint Mouhamed Samb. Ils ont tous fait un travail extraordinaire.»
La finale contre la Mauritanie
«On avait perdu notre premier match contre la Mauritanie avant qu’on ne se retrouve en finale. J’étais convaincu qu’en retenant les leçons de ce faux pas, nous allions nous en sortir. Et cela s’est vérifié sur le terrain. Je crois qu’il n »y avait pas photo entre les deux équipes. Mais il faut reconnaître que les Mauritaniens sont vraiment pétris de qualité. Malheureusement, ils sont tombés sur une autre Equipe du Sénégal qui a montré surtout son expérience. Les gosses ont été piqués dans leur orgueil.»
La Mauritanie, son «bébé»
«En fait, quand je parle de la Mauritanie, c’est avec beaucoup d’émotion. J’ai en effet été l’initiateur du beach soccer en Mauritanie. D’ailleurs, dans l’équipe qui a joué la Can, à part deux joueurs, tous les autres c’est moi qui les ai choisis. Et leur ai appris la pratique de cette discipline jusqu’à ce qu’ils fassent vraiment des exploits. Ils ont même gagné un tournoi à Nouakchott contre le Maroc et l’Arabie saoudite. Je vais en profiter pour les féliciter pour leur première participation à une Can, avec au bout une première participation à une Coupe du monde. C’est un exploit qui va vraiment faire des jaloux au sein du beach soccer africain. C’est l’occasion de saluer particulièrement au président de la Fédération mauritanienne de football, mon cher frère et ami Dada Toldo. Sans oublier le coach Moussa Bakhayoko. Mention spéciale au numéro 7, Cheikh, pour la belle tenue qu’il m’a confectionnée, de même que le coachadjoint qui m’a aussi offert un grand boubou. Même la Fédération mauritanienne de football m’a offert un trophée pour me remercier du travail effectué pour la promotion et le développement de la discipline en Mauritanie. C’est donc une fierté pour moi et particulièrement pour le Sénégal.»
Sa nouvelle mission : la détection
«Il fallait relever d’autres défis, c’est pourquoi j’ai quitté le poste de Manager général de l’Equipe nationale. Il arrive des moments, quand le poste est dévalorisé, faut trouver autre chose. J’ai fait une proposition et la Fédération et la Dtn l’ont acceptée. Je me suis dit qu’au lieu de me consacrer uniquement à l’Equipe nationale, c’est bien de penser à la détection, aux jeunes catégories, de 13 jusqu’à 15, 16 ans, pour leur apprendre les bases de la discipline, pour qu’on ait une bonne relève. J’ai fait une cartographie des différentes plages que j’ai remise au président de la Fédération et au Directeur technique. Et c’est l’occasion encore une fois de remercier le président de la Fédération, parce que je crois que vraiment il m’a mis à ma place. Néanmoins, j’ai pu garder mon poste de responsable du beach soccer au niveau de la Dtn. C’est aussi l’occasion de remercier la Caf qui m’a invité au tirage au sort de la Can.
Organisation du Mondial : la balle dans le camp de l’Etat
«Pour rappel, nous avons organisé une Can avec succès à Saly. Le président de la Caf nous a félicités et il a même dit que le Sénégal peut organiser une Coupe du monde, pour avoir apprécié le terrain et les hôtels. Maintenant tout dépend d’une volonté politique. Si les Seychelles organisent le Mondial, pourquoi pas le Sénégal ? Donc la balle est dans le camp de l’Etat.»
SI ON N’ORGANISE PAS LA FENETRE A DAKAR ARENA, ON SERA SANCTIONNE…
En marge de l’Assemblée générale d’information de la Fédé de basket, samedi, Le président de la Fédé de basket, Me Babacar Ndiaye en a profité pour se prononcer sur le chevauchement des éliminatoires de l’Afrobasket 2025 avec l’Open de judo.
Le président de la Fédé de basket, Me Babacar Ndiaye, ne fait pas dans la diplomatie pour expliquer les menaces qui pèsent sur le Sénégal, au cas où l’instance fédérale n’honore pas son engagement d’organiser la prochaine Fenêtre des éliminatoires de l’Afrobasket 2025 à Dakar Arena, à la date retenue par la Fiba.
En marge de l’Assemblée générale d’information de la Fédé de basket, samedi, le patron de la «balle orange» en a profité pour se prononcer sur le chevauchement des éliminatoires de l’Afrobasket 2025 avec l’Open de judo.
A l’en croire, «si on n’organise pas la Fenêtre des éliminatoires de l’Afrobasket masculin à la date prévue et à Dakar Arena, le Sénégal risque d’être sanctionné par la Fiba».
Pour rappel, la Fenêtre Fiba est prévue à Dakar Arena du 22 au 24 novembre prochain. Seulement, en milieu de semaine dernière, la Fédération de judo a annoncé avoir signé un contrat avec la Sogip (Société de gestion des infrastructures publiques des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose) pour l’organisation de l’Open international de judo, à la même période (du 21 au 24 novembre 2024). Mieux, les organisateurs disent avoir versé un acompte sur les 13 millions Cfa réclamés par la Sogip.
A LA TUTELLE DE TRANCHER !
Affichant un certain optimisme, Me Babacar Ndiaye de préciser avoir déjà interpellé la tutelle sur la question. «Je n’ai pas voulu faire de sortie dans la presse, lorsque j’ai appris que le judo voulait organiser là-bas. J’ai appelé le directeur de Cabinet de la ministre pour m’enquérir de la situation. Il m’a rassuré en me disant qu’il allait réunir les parties concernées pour trouver une solution. Je crois qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, parce qu’on est tenu d’organiser cette compétition à Dakar sous peine d’être sanctionné financièrement, pourquoi pas même suspendu administrativement parce qu’on s’est engagé», a précisé M. Ndiaye.
Mieux encore, poursuit-il, «nous savons tous que Dakar Arena a été construit grâce au basket et pour le basket à la suite de notre victoire en 2015. Tout le monde savait que notre capitale allait accueillir la Fenêtre de novembre depuis plusieurs mois… Nous avons déjà fait les réservations d’hôtels pour les 8 équipes, le transport aussi», a informé Me Ndiaye.
Quant à ceux qui proposent le Stadium Marius Ndiaye comme plan B pour l’une ou l’autre fédération, le président de la Fédé de souligner qu’«il a été prévu pour y accueillir les entraînements des équipes. En plus de Dakar Arena, on va utiliser Marius Ndiaye. C’est le cahier des charges que nous avons signé. Il faut un terrain de compétition et un terrain d’entraînement. Une bonne partie du matériel est déjà sur place».
Dans la même foulée, le staff technique devrait publier dans les prochaines heures, la liste des joueurs retenus pour cette Fenêtre. Alors que le début du rassemblement est fixé le lundi 19 novembre prochain. Les Lions sont logés dans le Groupe B en compagnie du Cameroun, du Gabon et du Rwanda. Le Groupe C, qui jouera aussi ses matchs à Dakar Arena, est composé du Soudan du Sud, de la Rd Congo, du Mali et du Mozambique.
Autrement dit, la balle est dans le camp de la ministre des Sports.
80% DES TRAVAILLEURS NON INSCRITS A L’IPRES ET A LA CSS
Le secteur horticole qui se développe est encore plombé par de nombreux problèmes, notamment la prise en charge de ses travailleurs qui n’ont accès à aucune structure de prise en charge sociale.
Le secteur horticole qui se développe est encore plombé par de nombreux problèmes, notamment la prise en charge de ses travailleurs qui n’ont accès à aucune structure de prise en charge sociale.
Les travailleurs du secteur horticole, grand pourvoyeur d’emplois, ne sont pas valorisés. Selon une étude faite par la Cnp internationale, le travail dans le secteur n’est pas décent. «Nous avons constaté qu’il n’y a pas de travail décent dans le secteur horticole. Suite à cette restitution, on sait que 80% des travailleurs ne sont pas inscrits à l’Ipres, à la Caisse de sécurité sociale, à une Ipm. Ils n’ont pas de Couverture maladie universelle. S’ils ont des problèmes de santé, ils sont obligés d’aller voir leurs familles», a révélé Mariama Diallo, Secrétaire générale de l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts). D’après elle, ils travaillent au-delà des heures que le Code du travail préconise.
A en croire la Secrétaire générale de l’Udts, ces employés qui utilisent des pesticides ne sont pas couverts en dépit des risques encourus. «Ils n’ont pas de chaussures, ni de gants pour se protéger. Ils sont exposés à ces produits nocifs à leur santé», alerte-telle. Elle souligne la présence dans ce secteur d’enfants et de femmes enceintes alors qu’elles sont rémunérées en deçà du Smic. «Les femmes sont aussi confrontées au problème d’accès à la terre. C’est comme si les femmes ne faisaient pas partie du Sénégal. Toutes les terres appartiennent aux hommes qui emploient les femmes. Pourtant, ce sont les femmes qui sont dans les champs et qui travaillent avec leurs enfants du matin au soir, sans répit ni heure fixe de travail et de repos. Elles travaillent de 6 heures du matin à 17 heures», a-t-elle dit. C’est le même constat qui a été fait par Francesca Van Dusseldrop, Coordonnatrice régionale Afrique de l’Ouest de la Cnp internationale. «Nous avons constaté que les conditions des travailleurs ne sont pas des meilleures par rapport au contrat, au paiement, à la protection sociale, à l’assurance maladie. Très peu offrent une assurance maladie aux travailleurs, une protection sociale quasi absente. Même les employeurs reconnaissent que la situation des employés laisse à désirer», a-t-elle déclaré. Elle promet de créer des espaces de dialogue au sein des entreprises ou des appuis aux coopératives pour voir comment améliorer les conditions de travail dans ce secteur. «Il y a de cela deux ans, nous avons choisi une approche chaîne de valeur. C’est le potentiel d’emploi dans le secteur qui nous a poussés à accompagner le Sénégal. Nous voulons que les jeunes aussi restent dans le secteur. Quand on parle d’emploi, on parle de travail décent. Nous voulons que ces emplois apportent de la valeur», a-telle précisé.
Par ailleurs, une étude, qui a permis de déceler ces difficultés dans le secteur, était basée sur 5 produits (oignon, mangue, haricot vert, noix de cajou et tomate industrielle) qui sont choisis en fonction de leur potentiel pour la création des emplois et des exportations. Roger Akin, chef de mission adjoint à l’ambassade des Pays-Bas à Dakar, explique : «C’est un secteur ou le Sénégal et les Pays-Bas se retrouvent. Le secteur horticole est très développé aux Pays-Bas. Nous avons un partenariat avec le Sénégal. La semaine passée, nous avions organisé une journée à la ferme orange. Une activité qui a réuni plus de 15 entreprises hollandaises actives dans le secteur de l’horticulture. Dans le cadre de la coopération, les Pays-Bas aident les producteurs horticoles dans la production de l’oignon et leur octroient aussi des semences au niveau des Niayes, et les pourvoient aussi en techniques et connaissances dont les horticulteurs ont besoin. Cette démarche colle parfaitement avec la vision du gouvernement sénégalais. Nous les aidons aussi dans le stockage.» En dehors de ces appuis extérieurs, les syndicalistes invitent les autorités à œuvrer pour la valorisation de ce secteur et la protection des travailleurs.