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18 novembre 2024
PAR SEYDINA OUMAR SEYE
ALTERNATIVES FACE À DES MESURES D'AUSTÉRITÉ
Les inquiétudes concernant la gestion budgétaire influencent directement les décisions d'investissement (OCDE, 2023). Les bailleurs tels que la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà exprimé des préoccupations sur la durabilité de la dette du Sé
Le Sénégal, pays de l'Afrique de l'Ouest, se trouve à un carrefour critique de son développement économique. Récemment, des allégations de manipulation des chiffres concernant le déficit public et la dette ont ébranlé momentanément ( incertitute du moment: internaliser l'information) la confiance dans les institutions économiques du pays. Ce contexte soulève des questions cruciales sur la manière de rassurer les marchés, maintenir un climat d'affaires favorable et renforcer les liens avec les bailleurs de fonds, tout en évaluant le potentiel du pays sous le nouveau régime en place.
Contexte Économique et Manipulation des Chiffres
Situation Actuelle
Selon la BCEAO (Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest), le déficit budgétaire du Sénégal s'élevait à 4,9% du PIB en 2022, alors que les estimations révisées de certains analystes indiquent un taux effectif pouvant atteindre 6,5%. De plus, la dette publique aurait été sous-estimée, atteignant environ 70% du PIB, alors que les données officielles suggèrent un taux de 60%. Ces manipulations soulèvent des préoccupations majeures pour les investisseurs et les partenaires techniques et financiers. Par ailleurs, une situation similaire a été soulignée par les services du nouveau ministre de l'économie.
Exemples Empiriques
La situation s'inspire de cas similaires dans d'autres pays africains ayant subi des ajustements structurels, comme le Ghana, dont la manipulation des chiffres a conduit à des doutes sur la capacité du gouvernement à rembourser sa dette, entraînant une crise de la confiance sur le marché obligataire, in fine, la dégradation de leurs signatures-pays par certaines agences de notations.
Rassurer le Marché et Maintenir le Climat d'Affaires
Pour restaurer la confiance des investisseurs et maintenir un climat d'affaires positif, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
1. Transparence et Communication : Il est crucial d'améliorer la transparence des données économiques ( harmonisation entre DPEE et ANSD). Le gouvernement devrait établir un cadre pour la publication régulière de rapports financiers, en collaboration avec des organismes externes comme le FMI ou la Banque mondiale.
2. Engagement avec les Bailleurs de Fonds : Renforcer les dialogues avec les partenaires techniques et financiers, en s'engageant à respecter les recommandations sociales et économiques en phase avec l'approche économie endogène du PROJET. Cela pourrait inclure des réformes structurelles dans la gestion de la dette et des finances publiques.
3. Instauration d’un Cadre Légal : Adopter des lois pour renforcer l'indépendance des institutions financières, garantissant que les chiffres économiques ne peuvent pas être manipulés.
Impact des Inquiétudes sur les Investissements
Les inquiétudes concernant la gestion budgétaire influencent directement les décisions d'investissement (OCDE, 2023). Les bailleurs tels que la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà exprimé des préoccupations sur la durabilité de la dette du Sénégal. Une perte de confiance peut conduire à des taux d'intérêt plus élevés, rendant l'emprunt coûteux pour le gouvernement.
Alternatives aux Mesures d'Austérité
Face à la nécessité de stabiliser l'économie, le gouvernement pourrait explorer des alternatives aux mesures d'austérité, qui peuvent souvent plonger l'économie davantage dans une récession :
1. Investissement dans les Secteurs Stratégiques : Le Sénégal dispose d'importantes ressources naturelles, notamment dans les secteurs minier, gazier et pétrolier. Sous le nouveau régime et la direction du Président Diomaye et de son Premier ministre Sonko, un accent pourrait être mis sur l'attraction d'investissements étrangers directs dans ces secteurs.
2. Partenariats Public-Privé (PPP) et la mise en place d'un consortium économique sur secteur privénational : Encourager les PPP pourrait apporter des financements nécessaires pour construire des infrastructures tout en évitant une charge supplémentaire sur le budget public. Au demeurant, inciter à la naissance d'un consortium.
3. Diversification de l'Économie : Augmenter les investissements dans des secteurs comme l'agriculture, le tourisme et la technologie pourrait réduire la dépendance aux ressources naturelles et accroître la résilience de l'économie.
Le PROJET et le Potentiel Économique
Le nouveau référentiel de politique économique appelé *PROJET* vise à moderniser l'économie sénégalaise, en capitalisant sur ses ressources naturelles. Le gouvernement devrait envisager :
- Mise en place de Régulations Adequates : Créer un cadre réglementaire qui encourage la transparence et réduit les risques liés à l'exploitation des ressources.
- Développement Durable : Assurer que les projets dans les domaines minier, gazier et pétrolier répondent à des normes durables pour protéger l'environnement et les communautés locales.
Le Sénégal, bien que confronté à des défis de transparence et de confiance, possède des opportunités considérables à travers son programme PROJET et ses ressources naturelles. En adoptant des pratiques transparentes et en engageant un dialogue ouvert avec les bailleurs de fonds, le pays peut renforcer la confiance des investisseurs et assurer un avenir économique durable. L'enjeu pour le nouveau régime sera de naviguer ces défis tout en maintenant une stabilité politique et économique, créant un environnement propice à la croissance et à l'investissement: la croissance pro pauvre est atteignable.
PAR MOUSTAPHA DIAKHATÉ
LES MARCHÉS FINANCIERS ‘DOUCHENT’ MOODY’S
« Les marchés financiers semblent faire fi des notes, analyses et notations de Moody’s, tout laisse croire que les institutionnels ont été plutôt séduits par le nouveau discours du nouveau pouvoir sur l’état réel des finances publiques. »
Moins d’un mois après que l’agence de notation Moody’s abaisse la note du Sénégal de « Ba3 », la catégorie spéculative, à B1, très spéculative, le trésor public a réussi hier un emprunt obligataire de 300 millions de dollars sur le marché financier international, avec JP Morgan comme chef de fil. De la trésorerie immédiatement disponible pour couvrir les besoins de financement dans le cadre de l'exécution budgétaire de l'année 2024 selon le communiqué de PEYTAVIN.
Toute chose étant égale par ailleurs, c’est exactement au taux nominal de 6,33% que cette nouvelle obligation libellée en Euro avec couverture risque de change a été négociée alors qu’il y’a moins de 5 mois le trésor public sénégalais levait 750 millions de dollars en euro-obligations aux taux d’intérêt de 7,75 % sur sept ans.
Les marchés financiers semblent faire fi des notes, analyses et notations de Moody’s, tout laisse croire que les institutionnels – avec JP Morgan Chase – ont été plutôt séduits par le nouveau discours du nouveau pouvoir sur l’état réel des finances publiques. Et bien sûr les perspectives intéressantes du pays au regard des 100 000 barils – jour atteints par Sangomar et l’imminence du premier gaz de Grand Tortue. Dakar semble avoir misé sur la franchise dans ses relations avec les bailleurs et c’est le marché financier qui émet le premier signe d’approbation sur le nouvel état d’esprit des nouvelles autorités sur les grandes orientations économiques et financières du Sénégal.
En pondérant les maturités, l’abaissement de la notation du Sénégal auprès de Moody’s n’as eu aucun effet déconsolidant sur la qualité de signature du Sénégal au contraire l’image du pays semble même se raffermir avec le choc de vérité émis par l’actuel Premier Ministre dans son diagnostic sur l’état réel des finances publiques.
Le trésor public sénégalais engrange déjà 100 points de base en différentiel de taux nominal entre Juin et Octobre 2024, après les FMI c’est le marché’ financier international qui s’aligne sur les nouvelles autorités et cela se reflète sur le coût des emprunts, alors que les analystes financiers prévoyaient 8% voire même 10% de taux nominal en moyenne - catégorie spéculative - sur toutes maturités d’obligation souveraine comme c’est le cas du Ghana et du Kenya.
C’est un signe très encourageant pour les besoins de financement de 18 000 milliards pour la mise en œuvre du plan quinquennal du référentiel 2050 et JP Morgan nous fait déjà un clin d’œil.
SONKO CLARIFIE SA POSITION SUR LES QUESTIONS DE SÉCURITÉ NATIONALE
À Ziguinchor, le leader de Pastef a affirmé que « personne n’a été sanctionné pour avoir combattu la rébellion » et que les décisions récentes dans l’armée n'ont aucun lien avec le conflit en Casamance.
Une foule de militants et de sympathisants a accueilli Ousmane Sonko, tête de liste de Pastef et Premier ministre du Sénégal. Lors de cette rencontre avec ses militants, Sonko est revenu sur les événements douloureux ayant endeuillé la nation lors des manifestations de mars 2021 et de juin 2023. Selon lui, « ces victimes ne peuvent pas être oubliées ». C’est pourquoi, le 17 novembre, affirme-t-il, « après avoir conquis une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, l’abrogation de la loi d’amnistie fera partie des premières décisions ». Il a tenu ces propos lors de son meeting d’hier à Ziguinchor.
Pour Ousmane Sonko, l’impunité ne doit pas régner : « Dans une société, les gens ne peuvent pas se cacher derrière l’État, utiliser ses moyens pour comploter contre d’autres, tuer des manifestants désarmés, puis considérer cela comme si rien ne s’était passé. » Selon Sonko, tôt ou tard, la même situation se reproduira. C’est pourquoi, précise-t-il, « ces gens-là (l’ancien régime) pensent que la loi d’amnistie est pour eux, mais nous n’en avons pas besoin. » Sonko a également rappelé : « Quand ils m’ont envoyé des émissaires au Cap Manuel pour me proposer une loi d’amnistie, j’ai répondu que nous n’étions pas intéressés. Ce qui nous intéresse, c’est la libération des jeunes incarcérés, mais une loi d’amnistie qui protège des assassins, nous ne l’acceptons pas. » Nous avons finalement consenti, après insistance, « uniquement si elle permettait de libérer les jeunes », et non « pour couvrir les crimes de sang ». C’est pour cette raison que tous les députés de Pastef ont voté contre cette loi d’amnistie.
Que ceux qui ont le courage en parlent encore…
Sur la question de la cohésion sociale, Ousmane Sonko se définit comme l’incarnation d’un Sénégal uni et indivisible. Il s’en est d’ailleurs pris à ses détracteurs, qui estiment que certaines affectations dans l’armée auraient des motivations politiques visant à affaiblir l’institution militaire. Sonko a tenu à clarifier : « Ceux qui pensent que ces affectations sont faites pour affaiblir l’armée et permettre à certains (rebelles) de gagner en force se trompent. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour la sécurité nationale, et nous ne jouons pas avec ces questions. »
Il a également averti : « Que ceux qui osent encore en parler se préparent à aller en prison. » En somme, « personne n’a été sanctionné pour avoir combattu la rébellion. Nous avons pris des décisions en nous appuyant sur des rapports concernant des personnes souhaitant entraver l’élection présidentielle pour empêcher Diomaye de devenir président. Cela n’a rien à voir avec le conflit en Casamance », a-t-il conclu.
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SONKO VOIT ROUGE À PROPOS DU LIVRE SUR LA CASAMANCE
"Elle n'a pas à écrire sur le Sénégal". Le Premier ministre s'en est violemment pris à l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", y voyant des intentions cachées de la France
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko a violemment réagi ce vendredi 1er novembre 2024 à la publication d'un ouvrage sur la Casamance, lors d'un meeting électoral à Ziguinchor. Dans le viseur du chef du gouvernement : "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", un livre de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS.
"J'en ai discuté avec le président de la République et ce livre-là, personne n'en fera la promotion ici au Sénégal. Ce livre ne sera ni autorisé ni commercialisé au Sénégal", a déclaré le Premier ministre face aux militants. La tension était déjà montée d'un cran après l'annulation, le 26 octobre dernier, d'une séance de dédicace prévue à la librairie "Aux 4 vents".
Le Premier ministre voit dans cette publication des intentions cachées, alors que la France avait déjà "clarifié la question de l'appartenance totale et intégrale de la Casamance au Sénégal" dans les années 1990 avec Jacques Charpy. "Puisqu'ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage et ne peuvent plus parler d'indépendance, ils glissent sur la notion d'autonomie", dénonce-t-il.
"Si cette Française veut écrire, elle n'a qu'à aller écrire sur la Corse ou la Nouvelle Calédonie qui demandent leur indépendance à la France", lance Sonko, avant de réaffirmer : "Nous sommes un État unitaire. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, les mêmes réalités vont s'appliquer sur chaque portion du territoire national."
Face à ce qu'elle décrit comme un "climat potentiellement dangereux", l'historienne défend la nature scientifique de son travail dans un communiqué transmis à l'AFP. Elle dénonce des "commentaires malveillants et infondés" et assure que son livre "ne vise aucunement à rouvrir les fractures". Les éditions Karthala dénoncent quant à elles "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique".
Une réponse qui n'a visiblement pas convaincu le chef du gouvernement, qui attend plutôt de la France qu'elle livre "les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, les tortures qu'elle a menées, les travaux forcés" ou encore "les archives de Thiaroye 44".
Cette controverse fait écho à celle de 2010, lorsqu'un autre livre sur le conflit casamançais, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala, avait été interdit. Un précédent qui illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise, alors que cette région du sud, séparée du reste du pays par la Gambie, reste marquée par l'un des plus anciens conflits d'Afrique, ayant fait des milliers de victimes depuis le soulèvement indépendantiste de décembre 1982.
LA VISITE DE BASSIROU DIOMAYE FAYE EN TURQUIE ET LE CHOIX DE LA SOCIETE SINOHYDRO AU MENU DES QUOTIDIENS
La livraison samedi traite de la visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye Turquie, de la polémique consécutive sur le choix de la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l'eau dans le pays
Dakar, 2 nov (APS) – La livraison samedi de la presse quotidienne traite de la visite du président de la République Bassirou Diomaye Faye Turquie, de la polémique consécutive sur le choix de la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l’eau’’ dans le pays.
Le chef de l’Etat sénégalais a entamé, jeudi, une visite officielle de deux jours en Turquie, à l’invitation de son homologue, Recep Tayyip Erdoğan.
‘’Des relations au beau fixe’’, affiche à sa Une Le Soleil, informant que ‘’la visite officielle du président Bassirou Diomaye Faye à Ankara s’est conclue par la signature de quatre accords de partenariat et la mise en place d’un Conseil stratégique de haut niveau’’.
Mieux encore, relève le quotidien national, ‘’les deux pays veulent porter leurs volumes d’échanges commerciaux à 1 milliard de dollars’’. ‘’La Turquie [est] prête à contribuer à la +Vision Sénégal 2050+ par des projets d’infrastructures, de digitalisation et de développement durable’’.
Au deuxième jour de sa visite officielle en Turquie, le président Bassirou Diomaye Faye a participé à l’ouverture vendredi à Istanbul du Forum d’investissement Turquie-Sénégal dont l’objectif est de renforcer les liens économiques entre les deux pays, a-t-on appris de source officielle.
Le chef de l’Etat sénégalais a notamment procédé à l’ouverture de la rencontre en compagnie du vice-président de la République de Turquie, Cevet Yilmaz, a indiqué la présidence sénégalaise.
Dans un message publié sur le réseau social X, elle assure que le forum vise à renforcer les relations bilatérales et à encourager les investissements dans les secteurs clés comme l’agro-industrie et l’énergie.
Sur cette visite officielle du chef de l’Etat en Turquie, le journal L’Info nous apprend que ‘’ le président Bassirou Diomaye Faye tend la main aux entreprises turques et la perche au privé national’’.
Ce qui fait dire au quotidien Rewmi à sa Une que ‘’Bassirou Diomaye Faye [est] le défenseur du secteur privé sénégalais’’. Selon la publication, ‘’l’agro-industrie, l’énergie et l’industrie manufacturière [étaient] au cœur de son plaidoyer’’ lors de son intervention au Forum d’investissement Turquie-Sénégal.
Le Quotidien renchérit que le président ‘’Diomaye vend les opportunités du Sénégal’’, tandis que le journal 24hChrono titre ‘’ Bassirou Diomaye Faye dévoile ses priorités’’.
Les quotidiens se sont intéressés à la signature jeudi d’une convention de partenariat entre Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) du Sénégal et la société chinoise Sinohydro en vue de la construction de la ‘’première autoroute de l’eau’’ dans le pays, pour faciliter l’accès des populations de Touba (centre), Dakar, Mbour et Thiès (ouest) à ‘’une eau potable’’ vendue à ‘’des coûts abordables’’.
Sinohydro, spécialisée dans la construction des barrages, est chargée, en vertu du contrat, de mettre en œuvre un projet de ‘’grand transfert d’eau’’, du lac de Guiers (nord) vers le triangle Mbour-Dakar-Thiès, qui concentre une grande partie de la population du pays.
Le financement du projet sera assuré par le FONSIS, et l’ouvrage réalisé d’ici à 2028, selon la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES).
Concernant le lancement de la première phase des Grands projets de l’eau (CTE), L’AS affiche à sa Une ‘’Polémique sur le choix de Sinohydro’’.
Birahim Seck, le Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck déclare dans des propos rapporté par le journal que ‘’ceci ressemble plus à une opération de camouflage de procédure’’. ‘’Le choix de Sinohydro est basé sur l’expertise et non sur des raccourcis ou des grés à grés imaginaires’’, réplique à son tour le ministère de l’Hydraulique dans la même publication.
L’Info rend compte de cette ‘’passe d’armes entre la tutelle et Birahim Seck’’ sur la signature du marché du projet Grand transfert d’eau, en citant leurs propos à sa Une.
Pendant ce temps, Rewmi quotidien écrit que ‘’Birahim Seck accule Cheikh Tidiane Dièye’’, alors que Enquête évoque un ‘’débat sur la transparence du projet’’.
Par Bachir FOFANA
MILLE MILLIARDS DE BOBARDS DE LA BANQUE DU MENSONGE
Au Sénégal, un homme politique s’est permis de regarder ses concitoyens droit dans les yeux pour leur annoncer que «sur un des comptes d’un ex-dignitaire du régime sortant, (on y a) trouvé 1000 milliards de francs Cfa».
Le capitaine Haddock, le fidèle compagnon de Tintin, jurait souvent par «mille milliards de mille sabords». Cette expression provient du domaine maritime. En effet, entre les XVIIe et XIXe siècles, les navires de guerre étaient pourvus de sabords, c’est-à-dire d’ouvertures carrées ou rectangulaires situées sur les flancs, fermées par des volets et par lesquelles passent les tubes des canons. Les navires de guerre pouvaient alors aligner plusieurs rangées de canons. Lors des combats en mer, des dizaines de vaisseaux s’affrontaient en ligne de bataille, présentant à l’ennemi leurs flancs. Ouvrant leurs sabords, un déluge de feu s’abattait alors sur les vaisseaux adverses.
Bien des siècles plus tard, au Sénégal, un homme politique s’est permis de regarder ses concitoyens droit dans les yeux pour leur annoncer que «sur un des comptes d’un ex-dignitaire du régime sortant, (on y a) trouvé 1000 milliards de francs Cfa». Face à la stupéfaction généralisée, El Malick Ndiaye et Aminata Touré montent au créneau pour assurer le service après-vente. Quand les spécialistes (Abdoul Mbaye y compris qui a quand même travaillé pour la Bceao et a dirigé une bonne demi-douzaine de banques dans ce pays) ont démontré l’absurdité d’une telle déclaration, le ministre des Transports fait le charretier qui discute aéronautique avec l’ingénieur. Et c’est pour faire ce que savent faire les populistes et démagos, utiliser des raccourcis faciles : «Les 1000 milliards existent. Si vous votez pour nous, nous irons les chercher.»
Chez Sonko, un carré est un cercle
Si El Malick est habitué à faire l’essuie-glace après son leader, Aminata Touré par contre, en se voulant plus royaliste que le roi, s’est enfoncée toute seule. «A ceux qui demandent si 1000 milliards peuvent être dans un compte bancaire dans les paradis fiscaux, bien sûr il suffit d’y mettre 83 milliards par an pendant les 12 ans de Macky Sall. Si on prend 3 milliards par an sur les 35 ministres et plus du régime, ce sont 105 milliards par an dans chaque ministère. Et les 12 ans, ce sont plus de 1200 milliards. 1000 milliards dans un compte pour ces paradis fiscaux, ça n’a rien d’extraordinaire.» Pour un pilier du régime sortant jusqu’à sa disgrâce née de sa non-désignation comme présidente de l’Assemblée nationale en 2022, Mimi Touré avoue avoir participé à la spoliation des ressources publiques. En tant qu’actrice principale ou en tant que complice ou spectatrice consentante. N’oublions pas qu’elle a été ministre de la Justice pendant 16 mois, Première ministre pendant 10 mois, présidente du Conseil économique pendant 17 mois, Envoyée spéciale du président de la République entre 2015 et 2019. Mais comme Ousmane Sonko raconte des bobards…
En effet, Ousmane Sonko a un sérieux problème avec la vérité. Un de mes amis dit souvent que «ay wakham diaroul door sa doom», pendant qu’un autre aime dire que «ay wakham dou noor bay nawett». C’est le parfait disciple de Goebbels qui nous disait : «Plus le mensonge est gros, mieux il passe.» L’idéologue nazi nous a en effet dit qu’«à force de répétitions, et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont «cercle» et «carré» ? De simples mots. Et les mots peuvent êtres façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent». Oui, chez Sonko effectivement, un carré est un cercle.
Durant des années en effet, le leader de Pastef s’est construit une réputation basée sur la stratégie du mensonge et de la manipulation au moyen de discours populistes, d’accusations infondées, de déclarations grotesques et non factuelles, et de promesses souvent déconnectées des réalités du pouvoir. Désormais aux affaires, ses déclarations d’hier, qui ont parsemé sa carrière d’opposant, le rattrapent maintenant. Des perles, il nous en a beaucoup servi. N’avait-il pas dit en 2016 que des «pipelines ont (déjà) été installés» pour pomper notre pétrole et notre gaz qui étaient en phase d’exploration, à l’insu des Sénégalais ? C’est seulement en 2024 que le Sénégal verra le premier baril de pétrole sortir de ses eaux profondes. Sur l’affaire des 94 milliards, le 19 janvier 2019 à la Place de l’Obélisque, le même Sonko affirmera que «Mamour Diallo et ses complices se sont partagé 46 milliards», qu’il connaît la banque qui a réceptionné les fonds, ainsi que le numéro du compte. «Si le procureur ne veut pas instruire ce dossier, nous allons, avec la Société civile, mettre en place un jury populaire», avait-il ajouté. Nous sommes en 2024, pas de traces de cette somme, pas de jury populaire. Ne nous avait-il pas dit ici qu’en cas d’attaques d’une maison des gens au pouvoir (il était bien sûr dans l’opposition), on trouverait chez eux «des milliards dans leurs coffres».
Chaque jour, il faut s’attendre à un nouveau canular
Et que dire du détournement des 29 milliards du Prodac, pour lesquels il a été condamné à payer 200 millions de dommages et intérêts pour diffamation ? Il nous a dit que ce rapport est sur sa table, mais jusqu’à présent aucune poursuite. Mame Mbaye Niang est, en effet, l’une des nombreuses figures du pouvoir sortant que Sonko, durant ses monologues, n’a jamais cessé de pointer du doigt, les accusant de toutes sortes de malversations, jurant de les traduire en Justice une fois au pouvoir. Pourtant, depuis mars 2024, aucune enquête sérieuse, ni poursuite judiciaire, n’a été engagée sur la base de ses accusations tapageuses et manifestement fausses. Les grandes promesses de traquer les supposés détournements restent donc lettre morte, laissant planer le doute sur la véracité des accusations passées et sur la probité morale de celui qui les profère. Il a la primeur sans doute d’avoir les dossiers en main, mais il est préférable de les publier puis de les commenter, et tout le monde pourra prendre au préalable information dans lesdits rapports. Mais venir faire de la délation à longueur de journée sur des rapports non publics, c’est bien pire que faire du populisme.
D’ici à la fin de la campagne électorale, chaque jour, il faut s’attendre à un nouveau canular, au moment où les citoyens espèrent qu’on leur présente des projets et programmes à même d’améliorer leurs conditions de vie. Même si beaucoup sont dans le déni, aujourd’hui, les Sénégalais savent que ce pouvoir est incapable et ne saurait assurer 5 années de gouvernance basées sur la ruse, la fourberie, la manipulation. Ils n’ont ni projet ni programme.
Ousmane Sonko est d’une constance déconcertante dans la contrevérité. Ne pas le critiquer est un droit, l’aimer aussi. Mais en vouloir à ceux qui le critiquent malgré tout ce qu’il a fait et dit, malgré les grosses contrevérités qu’il dit, c’est fermer les yeux sur l’évidence et être inapte à la délibération qui fait l’essence de la société ouverte. On n’a pas besoin de rappeler qu’il ne doit son salut politique qu’à la délation, à la diffamation, à la manipulation et à la violence que cela a suscitée. S’étonner de voir des gens libres de naissance et de citoyenneté le critiquer, c’est avouer soimême qu’on ne mérite aucune considération. Il a critiqué tout le monde, y compris ses alliés actuels, qu’il débauche à tour de bras, après avoir vomi la transhumance. Il en a même beaucoup insulté. Les gens qui hier critiquaient les autorités et qui continuent à le faire ne sont pas des rapaces, des charognards de l’histoire, ils disent ce qu’ils pensent des hommes qui les gouvernent. Et ça, ce n’est pas seulement un droit, c’est un devoir.
Mais au fond, le problème est-ce Pastef et Sonko ? Ou est-ce l’électeur sénégalais ? Si ce dernier choisit encore de supporter Pastef malgré leurs mensonges flagrants, reniements sur toute la ligne, alors on pourrait s’interroger : sommes-nous un pays de vicieux ? La banque du mensonge de Pastef n’a jamais cessé de fonctionner car son objectif final est la «banalisation du mal» dont nous prévenait Hannah Arendt. «Ce mensonge constant n’a pas pour but de faire croire au peuple un mensonge, mais de s’assurer que plus personne ne croit en rien. Un peuple qui ne peut plus distinguer la vérité du mensonge ne peut pas distinguer le bien du mal. Et un tel peuple, privé de pouvoir de penser et de juger, est, sans le savoir, et sans le vouloir, complètement soumis à la règle de mensonge. Avec un tel peuple, tu peux faire ce que tu veux.»
Ps : Cette semaine de campagne s’est ouverte par une déclaration du président de la République qui sonne comme la fin de la récréation dans son parti. Cette sortie de Bassirou Diomaye Faye, notamment sur la nomination de Samba Ndiaye comme Pca, a eu le mérite de nous démontrer que chez Pastef, nous sommes passés du «don de soi pour la Patrie» à «le parti est au-dessus de la Patrie» et d’un président de la République à l’autorité très contestée. En effet, comment comprendre la discourtoisie avec laquelle ce pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat a été violemment attaqué par des personnes qui ont elles-mêmes bénéficié de la même mansuétude. Et la réponse du Président n’est pas emprunte de fermeté.
DES MILLIARDS POURRAIENT ETRE MIS A DISPOSITION PAR LE BIAIS DES DROITS DE TIRAGE SPECIAUX
Lors du sommet des Nations unies sur le climat en 2021, le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, avait appelé à une utilisation plus importante et plus efficace des droits de tirage spéciaux (DTS), l'avoir de réserve du Fonds monétaire international (FMI).
L e droit de tirage spécial est un actif de réserve international créé par le FMI. Il ne s'agit pas d'une monnaie : sa valeur est basée sur un panier de cinq monnaies, dont la plus importante est le dollar américain, suivi de l'euro. Il s'agit d'une créance potentielle sur les monnaies librement utilisables des membres du FMI. Les droits de tirage spéciaux peuvent fournir des liquidités à un pays.
Les pays peuvent utiliser leurs droits de tirage spéciaux pour rembourser les prêts du FMI ou les échanger contre des devises étrangères.
L'appel de Mme Mottley serait directement bénéfique pour les pays africains. Elle est en effet la toute nouvelle présidente de Climate Vulnerable Forum et du Groupe des 20 ministres des Finances vulnérables (V20). Ce forum qui représente 68 pays vulnérables au climat parmi ceux qui ont le plus grand besoin de liquidités, dont 32 pays africains.
En août 2021, alors que le choc de la pandémie COVID19 frappait leurs économies, les pays africains ont reçu une bouée de sauvetage de 33 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux. Cette somme représente plus que la totalité du financement climatique que l'Afrique reçoit chaque année et plus de la moitié de l'ensemble de l'aide publique au développement annuelle accordée à l'Afrique. Ces 33 milliards de dollars n'ont pas alourdi le fardeau de la dette des pays africains, n'ont pas été assortis de conditions et n'ont pas coûté un centime aux donateurs.
Les membres du FMI peuvent voter pour créer de nouvelles émissions de droits de tirage spéciaux. Ces droits sont ensuite distribués aux pays au prorata de leurs quotes-parts, au FMI. Les quote-parts sont libellées en droits de tirage spéciaux, l'unité de compte du FMI.
Les quotes-parts sont les éléments constitutifs de la structure financière et de gouvernance du FMI. La quote-part d'un pays membre individuel reflète largement sa position relative dans l'économie mondiale. Par conséquent, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables sont ceux qui reçoivent le moins de quotes-parts et de droits de vote.
Les droits de tirage spéciaux ne peuvent pas résoudre tous les problèmes économiques de l'Afrique. De plus, leur nature très technique fait qu'ils ne sont pas toujours bien compris. Mais à un moment où les pays africains sont confrontés à des problèmes chroniques de liquidités - la plupart des pays de la région dépensent plus pour le service de la dette que pour la santé, l'éducation ou le changement climatique - notre nouvelle recherche montre que les droits de tirage spéciaux peuvent jouer un rôle important dans l'établissement de la stabilité financière et dans la réalisation d'investissements pour le développement.
La stabilité financière comprend la stabilité macroéconomique (faible inflation, balance des paiements saine, réserves de change suffisantes), un système financier solide et la résistance aux chocs.
Les dirigeants africains s'apprêtent à entrer dans une année cruciale : en novembre, le premier sommet du Groupe des 20 (G20) se réunira (l'Union africaine y participera pour la première fois en tant que membre). Puis, en décembre, l'Afrique du Sud assumera la présidence du G20. Alors que les dirigeants africains plaident pour des réformes de l'architecture financière internationale, l'optimisation du potentiel des droits de tirage spéciaux devrait être un élément central de leur programme.
LE PROBLEME
Les finances des pays africains traversent une période difficile. La dette extérieure de l'Afrique subsaharienne a triplé depuis 2008. L'État moyen consacre désormais 12 % de ses recettes au service de la dette extérieure. La pandémie de COVID-19, la guerre de la Russie en Ukraine, la hausse des taux d'intérêt et des prix des produits de base, comme les denrées alimentaires et les engrais, ont contribué à cette tendance.
Les mécanismes de restructuration de la dette se sont également révélés inadéquats. Des pays comme la Zambie et le Ghana ont été pris dans des processus de restructurations interminables. La faiblesse des capacités institutionnelles et la mauvaise gouvernance empêchent également une utilisation efficace des ressources publiques.
Dans le même temps, les économies africaines doivent accroître les investissements pour faire favoriser le développement, soutenir une population jeune et croissante, développer la résilience climatique et saisir l'opportunité offerte par la transition énergétique.
Pour mobiliser les ressources nécessaires à une transition énergétique juste et à la réalisation des Objectifs de développement durable de l'ONU à l'horizon 2030, les investissements dans le climat et le développement devront augmenter d'environ 24 % du PIB (la moyenne pour l'Afrique en 2022) à 37 %.
Les droits de tirage spéciaux se sont avérés un outil important pour relever ces défis. Des recherches menées par le FMI et d'autres organismes montrent que les pays africains ont largement bénéficié des droits de tirage spéciaux qu'ils ont reçus en 2021 pour stabiliser leurs économies. Et cela s'est fait sans aggraver le fardeau de la dette ni coûter beaucoup d'argent aux économies avancées, notamment parce qu'elles ont réduit l'aide au développement.
Cependant, les économies avancées exercent un contrôle important sur la disponibilité des droits de tirage spéciaux. Le système des quotes-parts du FMI détermine à la fois les droits de vote et leur répartition. Les économies avancées contrôlent la plupart de ces quotes-parts du FMI. Les économies avancées ont pris la bonne décision en 2021 et en 2009 d'émettre de nouveaux droits de tirage spéciaux et il est de nouveau temps de le refaire.
LA SOLUTION
Les dirigeants africains et d'autres pays du Sud doivent plaider vigoureusement en faveur d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
En plus d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux, les économies avancées doivent encore être poussées à réorienter les centaines de milliards de droits de tirage spéciaux qui dorment dans leurs bilans vers des objectifs productifs.
L’allocation en 2021 des droits de tirage spéciaux s'est élevée à 650 milliards de dollars au total. Mais seuls 33 milliards de dollars sont allés aux pays africains en raison de la répartition inégale des quotes-parts du FMI. Pendant ce temps, les économies avancées dotées de devises puissantes et n'ayant pas besoin de droits de tirage spéciaux ont reçu la part du lion. La Banque africaine de développement a été le fer de lance d'une telle proposition aux côtés de la Banque interaméricaine de développement. Dans le cadre de ce plan, les pays dont les droits de tirage spéciaux ne sont pas utilisés pourraient les réacheminer vers la Banque africaine de développement sous forme de capital hybride, ce qui permettrait à la banque de prêter environ 4 dollars pour chaque dollar de droits de tirage spéciaux qu'elle reçoit.
Le FMI a approuvé l'utilisation des droits de tirage spéciaux comme capital hybride pour les banques multilatérales de développement en mai. Mais il a fixé une limite excessivement basse de 15 milliards de droits de tirage spéciaux pour l'ensemble des banques multilatérales de développement. Malgré cela, les économies avancées ont été lentes à réorienter les droits de tirage spéciaux. Les quelque 100 milliards de dollars qui ont été réacheminés - principalement vers les fonds fiduciaires du FMI - sont significatifs.
Mais cela reste en deçà de ce qui aurait dû être réacheminé. À long terme, des réformes de la gouvernance du FMI sont nécessaires pour éviter que la distribution inefficace des droits de tirage spéciaux ne se reproduise.
Alors que les pays africains s'efforcent à juste titre de modifier les lacunes de l'architecture financière internationale, les nouvelles émissions de droits de tirage spéciaux devraient être au centre d'une telle stratégie. L'émission de droits de tirage spéciaux du FMI en 2021 a montré l'ampleur et l'importance de cet outil. La réorientation des droits de tirage spéciaux a eu des effets positifs en allégeant le fardeau de la dette et en libérant des financements pour se remettre de la pandémie de COVID-19.
À l'approche de 2030, alors que la fenêtre d'action pour le climat se rétrécit, les dirigeants mondiaux devraient utiliser tous les outils à leur disposition, y compris les droits de tirage spéciaux, pour construire un avenir plus résilient.
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AMADOU HOTT CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DE LA BAD
L’ancien ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, éminent stratège en matière de gestion de la dette, est candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement
L’ancien ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, M. Amadou Hott, éminent stratège en matière de gestion de la dette, est candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Le 29 mai 2025, l’Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs élira le successeur de M. Akinwumi A. Adesina, actuel président nigérian de l’institution.
Titulaire d’un MBA en finance de la Stern School of Business de l’Université de New York, M. Hott possède un parcours professionnel d’une grande distinction. Il débute sa carrière dans le secteur de la banque et l’investissement internationale, travaillant notamment à la Société Générale à New York, puis à BNP Paribas et ABN AMRO à Londres, où il se spécialise dans le financement structuré et les fusions-acquisitions pour l’Afrique. En 2006, il rejoint Millennium Finance Corporation à Dubaï avant d’assumer, en 2008, la direction de UBA Capital à Lagos, filiale d’investissement du groupe UBA.
En novembre 2016, M. Hott intègre la BAD en tant que vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, de la Croissance Verte et du Changement Climatique, où il soutient des programmes visant à promouvoir les énergies renouvelables en Afrique. Il quitte ce poste en avril 2019 pour devenir ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, sous le magistère de M. Macky Sall. Dans ce rôle, il se consacre aux projets d’infrastructure, recourant substantiellement aux emprunts internationaux pour financer des initiatives nationales. Cette stratégie permet au Sénégal de lancer des projets de grande envergure, tout en augmentant la dette publique, ce qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité budgétaire à long terme du pays.
Depuis décembre 2022, M. Hott exerce les fonctions d’Envoyé spécial du président de la BAD pour l’Alliance pour l’Infrastructure Verte en Afrique, initiative visant à soutenir des projets d’infrastructures durables. Sa candidature à la présidence de la BAD bénéficie du « soutien du nouveau président sénégalais, M. Bassirou Diomaye Faye, qui met en avant son expertise en financement et ses relations internationales », renseignent des sources. Nous lui adressons nos vœux les plus sincères de succès.