L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui un véritable tournant dans l’évolution technologique et économique de nos sociétés. Au-delà de sa capacité à automatiser certains processus, elle occupe un rôle clé dans la façon dont nous produisons, partageons et consommons l’information. Par son pouvoir algorithmique, elle influence directement les processus de construction de l’opinion publique, en orientant les débats citoyens à travers les recommandations automatisées.
C’est ainsi que dans le cadre des consultations du Forum Information et Démocratie, des pays d’Afrique comme le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, ont donné leurs avis sur la gouvernance de l’intelligence artificielle en formulant des recommandations. En collaboration avec Jonction, une organisation sénégalaise spécialisée dans la défense des droits numériques, 07 experts, dont votre serviteur, ont élaboré les recommandations du Sénégal pour une gouvernance inclusive de l’IA.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans le cadre du New Deal technologique du Sénégal représente une étape significative dans les programmes et projets de modernisation de l’État. Le pouvoir public reconnaît clairement l’IA comme un levier stratégique pour propulser son développement numérique, soulignant son potentiel dans divers secteurs, comme l’éducation, la santé, la gouvernance et l’économie.
Toutefois, cet engagement soulève d’importantes interrogations sur la régulation de cette technologie, en particulier dans un contexte où ses effets se déploient à une échelle mondiale et, plus encore, en tant que bien public. Dans cette perspective, la régulation de l’IA apparait comme une nécessité incontournable pour assurer sa gouvernance, sa transparence et la protection des droits fondamentaux des individus.
L’Intelligence artificiel, un outil stratégique pour la gouvernance informationnelle
L’histoire de l’humanité a toujours été influencée par le contrôle de l’information, qui est un bien immatériel mais qui a un poids énorme sur le plan politique et économique.
Aujourd’hui, les grandes entreprises technologiques qui dominent le paysage numérique mondial se trouvent dans une position clé grâce à leur maîtrise des données et des algorithmes. Cette influence des algorithmes leur permet de façonner, parfois sans qu’on s’en rende compte, les sujets qui occupent l’espace public, orientant ainsi les discussions tant nationales qu’internationales.
Le scandale de Cambridge Analytica a mis en lumière les dangers de cette concentration de pouvoir : manipulation de l’opinion publique, atteinte à la vie privée, et détournement des données à des fins politiques. Cet incident souligne l’importance d’une régulation stricte de l’intelligence artificielle (IA), tant au niveau national qu’international, pour sauvegarder les principes démocratiques et les libertés fondamentales. Ce qui recommande de donner une place importante à l’IA et son impact dans l’espace de l’information dans le cadre des formations au numérique et à l’information et d’impliquer les acteurs de la société civile dans le cadre de gouvernance dédiée à l’IA
La question centrale réside dans le fait que l’IA, par son déploiement global, ne connaît pas de frontières géographiques. Cette absence de frontières, couplée à la domination des technologies numériques par les pays développés, constitue un risque majeur pour les pays les moins avancés, notamment pour l’Afrique. Le Sénégal, comme d’autres nations africaines, bien qu’étant un consommateur des technologies numériques, peine souvent à avoir un poids significatif dans la définition des règles qui régissent ces technologies. Cette asymétrie de pouvoir technologique met en lumière la nécessité pour le Sénégal et les autres pays africains de renforcer leur souveraineté informationnelle.
La régulation de l’IA : un cadre nécessaire pour protéger les données personnelles et la vie privée
L’un des principaux défis auxquels nous faisons face en matière de régulation de l’IA, c’est la protection des données personnelles. Ainsi, il est recommandé par exemple d’avoir une classification en fonction de l’analyse de l’impact sur la vie privée.
Avec cette technologie qui change complètement la façon dont nous collectons, traitons et partageons nos données, il est vraiment essentiel de garantir une protection solide qui s’adapte aux réalités technologiques d’aujourd’hui. La première ligne de défense de cette protection repose sur la formation et la sensibilisation des développeurs d’IA. Ceux-ci doivent être formés aux meilleures pratiques en matière de protection des données dès la phase de conception des technologies. Il ne s’agit pas uniquement d’intégrer des normes de sécurité, mais aussi d’inculquer aux développeurs une culture de la protection des données comme un principe fondamental dans la création des outils technologiques. Dans cette optique, il serait intéressant de créer des modules spécifiques sur la protection des données personnelles, à intégrer dès le début du développement des systèmes d’IA.
En parallèle, il devient important de renforcer la formation des utilisateurs. Les citoyens doivent être dorénavant informés des risques qu’implique l’utilisation des technologies d’IA et apprendre les bonnes pratiques pour protéger leur vie privée. Cette formation peut être concrétiser par des programmes d’éducation au numérique, garantissant ainsi un écosystème sûr et responsable. Tout de même, la formation permettra aux différents acteurs d’avoir un niveau significatif de littéracie numérique.
Des régimes de responsabilité clairs et une autorité de régulation dédiée
Un élément essentiel dans la régulation de l’IA, c’est de poser des bases solides au niveau du régime de la responsabilité. Il est nécessaire de définir le régime de responsabilité́. En effet, chaque acteur, que ce soit un développeur, un fournisseur ou un déployeur, doit savoir exactement ce qu’il doit assumer en termes d’impact de ses systèmes d’IA. Cela nécessite l’établissement d’une autorité de régulation habilitée à superviser les pratiques, veiller à une composition inclusive de cette autorité́ ou entité́ si toutefois une autorité́ existante assure le contrôle et à s’assurer qu’elles respectent les normes mises en place. Cette autorité devrait posséder des prérogatives d’enquête et de sanction, et son fonctionnement devrait être suffisamment inclusif pour représenter tous les intérêts des différentes parties.
La régulation de l’IA implique également la mise en place de mécanismes de recours pour les utilisateurs dont les droits ont été violés. En cas de manquements, les citoyens doivent ainsi pouvoir faire appel à des voies de recours efficaces pour obtenir réparation. À cette fin, il convient de prévoir des audits externes réguliers des systèmes d’IA, afin de garantir leur conformité avec les normes de protection des données et de la vie privée. Ces audits devraient être réalisés par des entités indépendantes et avoir un caractère public, afin d’assurer une transparence maximale.
Pour conclure, il est primordial de réaliser que cette révolution est une chance incroyable pour le Sénégal, à condition de la réguler de manière à en faire un véritable bien commun. Le pays doit agir de façon décisive pour garantir une gouvernance responsable de l’IA, en créant des mécanismes de régulation solides qui préservent les droits des citoyens tout en favorisant l’innovation. Il est important que cette régulation ne se limite pas au contexte national, mais s’inscrive dans une dynamique régionale et internationale, collaborant avec d’autres nations africaines pour relever les défis communs posés par les géants technologiques. Il est de la responsabilité des autorités sénégalaises de veiller à ce que l’IA soit utilisée de manière équitable, transparente et respectueuse des droits de tous, et ce, dans l’intérêt général.
LE PATRON DU RESTAURANT AL MARINAS TUE UN CLIENT
La chambre criminelle de Dakar a examiné, ce mardi 18 mars 2025, l’affaire de meurtre survenu en 2023 impliquant le propriétaire du restaurant Al Marinas.
La chambre criminelle de Dakar a examiné, ce mardi 18 mars 2025, l’affaire de meurtre survenu en 2023 impliquant le propriétaire du restaurant Al Marinas.
À l’issue de l’interrogatoire d’audience, le représentant du parquet a requis une peine de 12 ans de réclusion criminelle contre A. Khadar, qu’il juge coupable d’avoir intentionnellement tué, dans son restaurant, l’homme d’affaires mauritanien Hamada El Hamed Nanni. Il a également demandé une peine de trois ans ferme contre le restaurateur, également poursuivi pour proxénétisme.
De son côté, le conseil de la victime réclame la somme de 900 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts. Le jugement sera rendu le 15 avril prochain.
En voyage d’affaires au Sénégal en 2023, Hamada El Hamed Nanni, un commerçant spécialisé dans la vente de poisson, devait rentrer en Mauritanie le 7 février. Mais, deux jours avant son départ, il a été tué au restaurant Al Marinas par son propriétaire, A. Khadar.
Ce dernier lui avait donné rendez-vous un dimanche, et c’est lors de cette rencontre que le drame s’est produit.
Présenté mardi devant la chambre criminelle de Dakar, A. Khadar a plaidé la thèse de l’accident. Il a expliqué s’être emporté contre la victime à la suite d’une altercation verbale.
« La veille, j’avais organisé une fête, et il m’a reproché d’avoir laissé mon épouse danser avec un vieux Chinois fortuné au lieu de lui », a raconté l’accusé. Il poursuit : « Je l’ai insulté, et il m’a attrapé au cou. Je me suis senti en danger, car il était plus fort que moi. J’ai couru, mais je suis tombé. J’ai alors pris une canne de billard, mais il me l’a arrachée et m’a blessé. Alors, j’ai saisi un pilon et lui ai asséné plusieurs coups. »
Selon Me Ciré Ly, avocat de la partie civile, le restaurateur a fracassé le crâne de son client. Il a demandé la requalification des faits en assassinat et réclamé 900 millions de FCFA pour les héritiers du défunt.
Des peines requises pour meurtre et proxénétisme
Le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle pour le meurtre. Concernant l’accusation de proxénétisme, A. Khadar a admis à la barre qu’il mettait en relation un de ses clients chinois avec des jeunes femmes, dont des professionnelles du sexe. Le ministère public a ainsi requis trois ans de prison ferme pour ce chef d’accusation.
La défense a plaidé l’acquittement pour proxénétisme, estimant que leur client n’était qu’un simple entremetteur et n’en tirait aucun profit financier. Concernant le meurtre, ses avocats ont soutenu qu’il s’agissait d’une bagarre ayant mal tourné et ont sollicité la clémence du tribunal.
Le verdict sera rendu le 15 avril prochain.
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IMMERSION AU CENTRE D’ACCUEIL DES MIGRANTS CLANDESTINS RESCAPES DE ROSSO SENEGAL
Candidats malheureux à l’émigration clandestine, ils ont été expulsés de Mauritanie alors qu’ils tentaient de rallier l’Espagne. Soleil Digital a réalisé une immersion au sein du centre pour en savoir plus.
La plupart des migrants pris en charge par le comité local de la Croix-Rouge de Rosso-Sénégal sont de nationalité malienne. Candidats malheureux à l’émigration clandestine, ils ont été expulsés de Mauritanie alors qu’ils tentaient de rallier l’Espagne. Soleil Digital a réalisé une immersion au sein du centre pour en savoir plus.
ANNULATION DU LOTISSEMENT HANGAR PÈLERIN, LES PROPRIÉTAIRES DÉNONCENT UNE INJUSTICE
Se présentant comme des citoyens de bonne foi, ils rejettent toute accusation de spéculation foncière et réclament un dialogue avec l’État pour une solution équitable.
Les membres du Collectif des détenteurs de titres sur le lotissement dit « Hangar Pèlerin », situé dans la zone des taxis, en face de l’ANACIM et dans l’enceinte de l’ASECNA à Dakar, ont exprimé leur « consternation et inquiétude » face à l’annonce de l’annulation de certaines parties de leur lotissement.
Cette décision a été rendue publique lors de la lecture du Conseil des Ministres du 12 mars 2025.
« Nous ne sommes pas des spéculateurs, mais des citoyens lésés ! » a-t-il clamé dans un communiqué de presse parcouru par Walfnet.
Les détenteurs de titres se défendent vigoureusement de faire partie des « prédateurs fonciers » que l’État entend combattre.
Ils se présentent comme des citoyens ordinaires, des familles, des travailleurs et des entrepreneurs ayant acquis leurs parcelles « dans les règles », à travers des procédures administratives officielles.
Le Collectif souligne avoir contracté des prêts bancaires et investi leurs économies après s’être assurés de la légalité du lotissement, qui avait été réalisé par un fonctionnaire de l’État sénégalais.
Ils rappellent avoir scrupuleusement suivi les démarches imposées par les autorités, obtenant les documents requis tels que les baux, le paiement des redevances domaniales, les autorisations de construire et les quitus délivrés par la DSCOS après vérifications.
Face à cette situation, le Collectif déplore un « silence incompréhensible face à nos démarches répétées ».
Depuis le début de cette affaire, ils affirment avoir multiplié les correspondances et les demandes d’audience auprès de diverses autorités concernées, allant des ministères des Infrastructures, des Finances et de la Justice à la Direction des Domaines, en passant par le Gouverneur de Dakar et la Mairie de Yoff.
Malgré leurs efforts pour sensibiliser et trouver une issue concertée, seule une de leurs nombreuses sollicitations aurait reçu une réponse. Ce manque de considération est perçu comme une source de « grande frustration et d’une inquiétude légitime ».
Le Collectif lance un « appel au dialogue et à une solution équitable ».
Tout en affirmant comprendre et respecter la volonté de l’État de rétablir l’ordre dans la gestion foncière, ils refusent que cette démarche se fasse au détriment de citoyens de bonne foi.
Garantir un traitement juste et transparent
Si l’annulation de leur lotissement est jugée irrévocable, ils demandent instamment à être « formellement conviés aux discussions et impliqués activement dans le processus de réaffectation ».
Pour le Collectif, il est impératif de pouvoir défendre les droits de chaque membre en veillant à ce que le site d’accueil soit au moins de valeur égale à celui du lotissement « Hangar des Pèlerins ».
Il demande non seulement que chacun retrouve une superficie équivalente à celle initialement acquise mais aussi le respect des positions de départ (angle, orientation, accessibilité, etc.) soit assuré et que les propriétaires légitimes soient priorisés dans toute nouvelle attribution.
Le Collectif appelle directement le Président de la République, le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement à « garantir un traitement juste et transparent pour celles et ceux qui ont toujours respecté les règles de l’État ».
SANGALKAM, LA DGPU DÉFEND L’IMMATRIUCLATION DES TERRAINS AU NOM DE L’ÉTAT
Une contestation agite la commune, où des habitants dénoncent un accaparement foncier par le Pôle Urbain de Diamniadio.
Depuis quelques jours, une vive agitation secoue la commune de Sangalkam, où des voix s’élèvent contre ce qu’elles considèrent comme un accaparement de terrains par le Pôle Urbain de Diamniadio. Cependant, la Délégation générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) a tenu à rappeler que l’immatriculation de ces terres au nom de l’État a été officialisée par le décret n°2014-968 du 19 août 2014.
Ce décret avait permis d’immatriculer un terrain de 1 644 hectares situé à Diamniadio et de le transférer dans le domaine privé de l’État. En conséquence, tous les droits fonciers antérieurs ont été annulés, et les ayants droit légitimes ont déjà été indemnisés entre 2015 et 2017 par la Commission départementale de recensement des impenses et le préfet de Rufisque.
Malgré ces clarifications juridiques, certains individus continuent d’occuper illégalement ces terrains et tentent d’empêcher le démarrage de projets d’envergure tels que : l’École de formation de la Douane, la Fondation Waqf (25 milliards FCFA d’investissement), la Fondation Maarif (école et internat pour 2000 élèves), un projet immobilier de 80 milliards FCFA, les voiries et Réseaux divers pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026
Ces projets stratégiques sont aujourd’hui menacés par des groupes armés de la mairie de Sangalkam, opposés aux travaux de libération menés par la DGSCOS et le préfet de Rufisque.
Depuis sa nomination, Bara Diouf, le Délégué général de la DGPU, a engagé plusieurs dialogues avec la mairie et les populations locales pour trouver des solutions concertées. Un programme de 200 millions FCFA a été prévu cette année pour financer des projets communautaires à Sangalkam et Keur Ndiaye Lô dans les domaines de la santé, du sport et du soutien aux femmes et aux jeunes.
En outre, la DGPU, en collaboration avec le préfet et la Commission de recensement des impenses, reste ouverte à un nouveau recensement pour identifier d’éventuels ayants droit qui n’auraient pas encore été indemnisés.
Toutefois, les autorités réaffirment leur détermination à faire respecter la loi et à libérer ces terrains pour permettre la réalisation des projets d’intérêt national, dans un cadre pacifique et légal.
DES MESURES FORTES POUR UN RETOUR SÉCURISÉ DES COMBATS DE LUTTE
Désormais, le grand combat de la journée démarrera à 18h30, permettant ainsi une meilleure gestion du flux des spectateurs.
La ministre des Sports, Mme Khady Diène Gaye, a réuni ce mardi les principaux acteurs de la lutte sénégalaise pour définir les mesures à adopter afin d’éradiquer la violence et garantir un environnement sûr avant la reprise des galas prévue après le Ramadan.
L’une des décisions phares concerne la réduction de la durée des journées de gala, afin que les événements se terminent avant la tombée de la nuit. Cette mesure vise à faciliter la sécurisation du stade et de ses alentours. Désormais, le grand combat de la journée démarrera à 18h30, permettant ainsi une meilleure gestion du flux des spectateurs.
Pour éviter les débordements observés lors du combat Ama Baldé vs Franc, où un excès de billets avait provoqué des scènes chaotiques aux abords de l’Arène Nationale, il a été décidé de limiter le nombre de billets imprimés à 20 000, soit 2 000 de moins que la capacité maximale de l’enceinte.
Madame Khady Diène Gaye a tenu à interpeller directement les lutteurs et le Comité National de Gestion (CNG) sur leur rôle dans l’application de ces mesures. « Nous lançons un appel aux lutteurs pour qu’ils s’impliquent dans cette nouvelle dynamique afin de faciliter le travail des forces de l’ordre. (…) Au CNG, nous leur demandons de veiller au strict respect de ces décisions, notamment la jauge imposée et l’heure de démarrage des combats. »
Avec ces nouvelles dispositions, les autorités espèrent assainir l’arène et permettre aux amateurs de lutte de retrouver leur sport favori dans des conditions de sécurité optimales.
1 000 VOLONTAIRES RECRUTÉS POUR CONTRÔLER LES PRIX
Ces auxiliaires joueront un rôle clé dans la régulation du marché en collaboration avec les services de contrôle du commerce.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a lancé, mardi, à Dakar, le programme de recrutement de 1 000 volontaires de la consommation chargés de contrôler les prix et de contribuer à la protection des droits des consommateurs.
‘’Nous avons décidé de recruter 1 000 jeunes volontaires dans les 14 régions du Sénégal pour vérifier le respect des prix des denrées’’, a dit M. Diop, précisant que l’âge des candidats à ce concours varie entre 25 et 45 ans.
Pour la transparence dans ce recrutement, a-t-il dit, un site d’information a été créé pour permettre aux candidats de s’inscrire.
‘’Nous avons mis en place un système informatique accessible à tous, qui sera activé à partir de minuit (mercredi)’’, a annoncé Serigne Guèye Diop.
Dans certaines régions du pays, ‘’nous avons constaté des cas de non-respect des prix des produits de consommation à la suite des mesures urgentes prises par le président [de la République], Bassirou Diomaye Faye, pour alléger le coût de la vie’’, a-t-il expliqué.
Les 1 000 volontaires vont assurer ‘’une présence active sur le terrain et défendre les intérêts économiques des consommateurs et des couches vulnérables’’, a assuré le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Les services de contrôle du commerce vont contrôler près de 60 000 boutiques sur le territoire national, avec l’aide des volontaires de la consommation, selon lui.
‘’Malgré l’excellent travail des contrôleurs économiques, il faut reconnaître qu’ils ne sont que 200 agents, pour un pays de 18 millions d’habitants’’, a-t-il signalé.
Selon Serigne Guèye Diop, le recrutement des volontaires va également ‘’contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes et l’émigration irrégulière’’.
‘’On sait tous qu’un salaire mensuel de 100 000 francs CFA et une indemnité pour le téléphone sont une bouffée d’oxygène pour certains jeunes qui sont au chômage’’, a-t-il affirmé.
Ceux qui seront recrutés vont aider à ‘’garantir le respect des normes et à assurer une meilleure régulation des prix’’, a ajouté Serigne Guèye Diop.
Les volontaires vont travailler dans ‘’la plus grande rigueur morale’’, a-t-il dit, précisant qu’‘’ils ne sont ni des contrôleurs ni des agents des services de contrôle’’.
Ce sont des auxiliaires, a précisé M. Diop, ajoutant que ‘’seul l’agent assermenté a le droit de verbaliser un commerçant ou de saisir’’ des marchandises.
‘’Par contre, ils (les volontaires) sont autorisés à aller dans toutes les boutiques, à demander les prix appliqués, à vérifier s’ils sont affichés, à signaler toute déviation et le non-respect des règles d’hygiène’’, expliqué le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Des représentants des associations de défense des droits des consommateurs ont pris part au lancement du programme.
‘’Nous nous devons de saluer cette mesure qui permettra aux commerçants de travailler sans faire du tort aux consommateurs’’, a dit Dame Ndiaye, le représentant de l’UNACOIS Yessal, une association de commerçants.
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CONTRE LA BRUTALISATION DU MONDE
Dominique de Villepin dénonce un "impérialisme hybride" qui menace les démocraties occidentales. Entre trumpisme et poutinisme, il dessine les contours d'une nouvelle guerre froide idéologique
(SenePlus) - Dans une conférence prononcée le 5 mars 2025 à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a livré une analyse incisive de la situation géopolitique mondiale, mettant en garde contre ce qu'il nomme un "impérialisme hybride".
Face à un auditoire attentif, de Villepin a placé son intervention sous l'égide de trois figures tutélaires : Paul Sellan, Albert Camus et le Sapeur Camembert, pour appeler à la hauteur républicaine, à l'esprit de mesure et à la lucidité face à l'accélération inquiétante de l'Histoire.
Pour l'ancien chef du gouvernement, le monde fait face à un phénomène qui dépasse la simple personne de Donald Trump : "Nous sommes entrés dans une phase marquée par ce que j'appellerais un impérialisme hybride", a-t-il affirmé, décrivant un projet visant à faire des Européens "des vassaux politiques, des colonies numériques et des régimes frères comme jadis en Europe de l'Est".
De Villepin identifie dans cette dynamique une convergence entre le projet trumpiste américain et celui de Vladimir Poutine, tous deux cherchant à "écraser la démocratie libérale". Ce mouvement se caractérise selon lui par "un refus fanatique de toute limite" - qu'elles soient climatiques, géopolitiques ou constitutionnelles.
L'ancien ministre des Affaires étrangères met en garde contre l'engrenage de la violence qui s'auto-alimente par la fascination, l'exaltation de la virilité et la promesse illusoire d'une réparation des torts. "La logique de la préférence nationale est un ticket sans retour", a-t-il averti.
Face à ces menaces, de Villepin propose trois atouts pour résister : la confiance en nos valeurs républicaines, la ruse stratégique pour éviter l'affrontement direct, et la capacité à se métamorphoser comme les démocraties l'ont fait face aux crises précédentes.
"Nous perdrons des combats, nous devrons faire dans les prochains mois, les prochaines années, des sacrifices douloureux", a reconnu l'ancien Premier ministre, avant de conclure par un appel vibrant à la jeunesse : "Il vous reviendra à vous, la jeunesse de notre pays, de porter le flambeau républicain [...] pour défendre une certaine idée de la France."
LE FMI MÈNE SA CONTRE-EXPERTISE
Une délégation du Fonds s'est rendue à Dakar ce mardi pour évoquer la préparation du misreporting. Alors que les autorités sénégalaises sont en quête de liquidités, l'institution pourrait décider d'une dérogation pour valider un nouveau programme en avril
(SenePlus) - Une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) s'est rendue à Dakar ce mardi 18 mars pour analyser en profondeur les résultats de l'audit des finances publiques réalisé sous la présidence de Macky Sall. Cette visite, qui intervient quelques semaines après la publication du rapport de la Cour des comptes, pourrait avoir des conséquences majeures sur l'avenir économique du pays.
Comme le rapporte Jeune Afrique, la délégation était dirigée par Eddy Gemayel, chef de division du FMI, accompagné de Majdi Debbich, représentant du FMI pour le Sénégal. Les deux responsables ont rencontré le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, et son homologue des Finances et du Budget, Cheikh Diba.
"L'audit a été examiné par le département juridique et fiscal du FMI", expliquait un porte-parole du Fonds à Jeune Afrique à la veille de cette visite. "Il s'agit de discuter du contenu de ce rapport, et nous allons adresser nos commentaires et observations au ministre des Finances."
Selon les informations communiquées par le ministère de l'Économie, l'entretien portait sur "la préparation du misreporting [le rapport initial sur les finances publiques du Sénégal, objet de l'audit], perspective d'un nouveau programme économique et financier avec le Sénégal". Une source sénégalaise proche du dossier a confié à JA qu'"une nouvelle mission devrait être dépêchée au Sénégal avant le conseil d'administration du FMI en juin".
Le rapport de la Cour des comptes, publié le 12 février dernier, a révélé des divergences alarmantes concernant la dette publique sénégalaise. Les comptes initialement arrêtés à fin décembre 2023 avaient évalué cette dette à seulement 25% du PIB, soit environ 4 700 milliards de francs CFA. Or, l'audit établit que la dette réelle avoisine les 100% du PIB, alors qu'elle s'élevait à 54,71% en 2018.
Cette différence majeure avait déjà été signalée en septembre dernier par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait publiquement accusé son prédécesseur Macky Sall d'avoir "menti" aux Sénégalais et aux partenaires financiers du pays concernant l'état économique réel du Sénégal.
Le FMI porte une attention particulière à ce dossier, d'autant plus que l'institution a suspendu le précédent programme signé en juin 2023 sous la présidence de Macky Sall. D'après les informations du magazine panafricain, sur un montant total d'1,8 milliard de dollars, le FMI avait déjà versé 770,5 millions de dollars avant d'interrompre le programme.
"Nous n'en sommes pas à l'étape de remettre en doute l'audit de la Cour des comptes. Le processus d'examen dans lequel nous sommes engagés s'applique à tous les pays surtout lorsqu'il s'agit de dossiers sensibles comme celui du Sénégal", a précisé un porte-parole du FMI à Jeune Afrique.
Le taux d'endettement du Sénégal constitue une préoccupation majeure pour l'institution financière internationale. Selon JA, avant même la publication de l'audit, le FMI avait interrogé la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour obtenir des assurances concernant l'état des finances publiques du pays.
Les autorités sénégalaises, en quête de liquidités, attendent avec impatience les conclusions du FMI. "Une fois que nous aurons terminé l'examen du dossier, nous ferons un retour à notre conseil d'administration qui statuera. Il décidera si les conclusions de l'équipe pays et les arguments du directeur exécutif représentant le Sénégal permettent d'ouvrir un nouveau programme", a expliqué un porte-parole du FMI au site d'information.
Une solution pourrait toutefois se dessiner rapidement. Comme le note Jeune Afrique, le Fonds pourrait décider d'accorder une dérogation pour valider le programme de 2025 dans les meilleurs délais. Cette option est soutenue par les partenaires diplomatiques du Sénégal, qui espèrent une décision de décaissement d'ici fin avril.