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17 novembre 2024
LE PRESIDENT DU CIO A DAKAR POUR VOIR LES «PROGRES» REALISES
Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach est en visite à Dakar pour voir les ‘’progrès’’ réalisés et ‘’l’enthousiasme’’ autour des prochains Jeux olympiques de la jeunesse que va accueillir la capitale sénégalaise (JOJ-Dakar 2026)
Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach est en visite à Dakar pour voir les ‘’progrès’’ réalisés et ‘’l’enthousiasme’’ autour des prochains Jeux olympiques de la jeunesse que va accueillir la capitale sénégalaise (JOJ-Dakar 2026), a-t-on appris de source officielle.
‘’Bach à Dakar, au Sénégal, pour rencontrer les athlètes, ressentir l’enthousiasme et voir les progrès des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026’’, a notamment indiqué IOC Media, le centre d’informations officiel du CIO, dans un message publié mercredi sur le réseau social X. Le patron de l’olympisme mondial, accompagné de membres du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), a pu s’entretenir avec des escrimeurs, des praticiens des arts martiaux, et s’est rendu sur des chantiers d’infrastructures qui vont abriter des compétions. Thomas Bach s’est ainsi rendu au stade Iba Mar Diop et à la piscine olympique, qui abriteront des compétitions lors des JOJ et va rencontrer les autorités et les dirigeants sportifs. Il va profiter de son séjour pour faire ses adieux aux dirigeants sportifs du continent et les remercier pour le soutien au cours de ses deux mandats à la tête du CIO, ont indiqué des sources médiatiques. L’ancien médaillé olympique allemand au fleuret par équipe, à Montréal, en 1976, ne briguera pas un troisième mandat, lors de la 142e session du CIA, prévue du 18 au 21 mars 2025, à Athènes, en Grèce. Les JOJ-Dakar 2026, quatrième du nom, sont prévues du 31 octobre au 13 novembre 2026, à Dakar, Diamniadio et Saly (centre).
Le Sénégal sera prêt”, assure Thomas Bach
‘’Je peux vous confirmer, après avoir reçu des informations et effectué des visites sur quelques sites de construction, que nous avons tous confiance dans la grande réussite de ces JOJ à Dakar, pour toute l’Afrique avec toute l’Afrique’’, a-t-il dit, lors d’une conférence de presse. Le président du CIO est en visite au Sénégal depuis mercredi, dans le cadre de la préparation des JOJ Dakar 2026 prévus du 31 octobre au 13 novembre. M. Bach sera reçu en audience par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, ce jeudi, dans l’après-midi. Selon le patron du CIO, ‘’le rapport détaillé’’ du Comité d’organisation ‘’donne de la confiance” en ce qui concerne l’organisation des JOJ. ‘’Le Comité a effectué un travail extraordinaire. Nous sommes sûrs que ses membres sont à la hauteur de ces défis et qu’ils peuvent se réjouir de l’appui des autorités sénégalaises”, a-t-il soutenu. Il a rappelé que l’organisation des JOJ est un projet ambitieux. ‘’Ce qui nous promet une grande fête pour l’Afrique, un continent jeune qui gagne de l’importance, chaque jour, dans le monde du sport et du mouvement olympique. Ce sera une occasion pour montrer au monde le leadership de l’Afrique avec ce projet formidable, grâce au Sénégal et à ses autorités’’, a-t-il ajouté. Il a indiqué que son séjour à Dakar est aussi une occasion pour manifester ‘’le soutien’’ du CIO et de l’Afrique au Sénégal pour ces jeux.
LES INONDATIONS DANS LE NORD ET L’EST DU PAYS A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
La livraison de vendredi traite en priorité des inondations provoquées par la crue du fleuve Sénégal, plongeant de nombreuses localités du nord et de l’est du pays dans une situation de sinistre.
Dakar, 18 oct (APS) – La livraison de vendredi de la presse quotidienne traite en priorité des inondations provoquées par la crue du fleuve Sénégal, plongeant de nombreuses localités du nord et de l’est du pays dans une situation de sinistre.
“Chaos dans le nord du pays”, où des villages entiers et des périmètres agricoles ont été “submergés” par les débordements des eaux du fleuve Sénégal, rapporte le quotidien L’Observateur. Le journal fait état de “dégâts considérables” à Matam et Podor, “forçant les habitants [de certains villages] à fuir leurs maisons”.
“Dépassés par cette catastrophe naturelle, les autorités locales lancent de pressants appels pour une aide urgente de l’Etat”, écrit cette publication selon laquelle la montée des eaux “sème le chaos” dans cette partie du pays.
“Si dans les départements de Dagana et Saint-Louis, on est encore seulement en situation d’alerte avec la menace permanente de montée des eaux, à Podor, par contre, les populations pataugent”, écrit le journal Le Quotidien. A Bakel, ajoute-t-il, le fleuve a quitté son lit pour envahir les habitations, les champs et les routes.
“D’innombrables dégâts sont causés”, insiste Le Quotidien, pendant que Sud quotidien évoque des “crues exceptionnelles, jamais enregistrées depuis 70 ans”, et propose à ses lecteurs une “immersion au cœur d’une tragédie”.
Le journal signale “trois morts et des blessés suite à l’effondrement de maisons en banco” dans ces zones inondées où des élèves sont privés d’école, les salles de classe ayant été envahies par les eaux”.
Des sinistrés “dans une situation catastrophique”
Il pointe dans le même temps les “risques” que cette situation fait penser sur la sécurité alimentaire dans les contrées concernées. “Dans ce chaos infernal, où des infrastructures publiques ont été touchées et des routes englouties, des centaines d’hectares de périmètres agricoles ont été dévastés par les eaux”, précise Sud Quotidien.
Source A titre à ce sujet : “200.000 âmes désemparées” entre Goudiry, Bakel, Kanel et Matam, jusque dans le Dandé Mayo où plusieurs villages ont été inondés suite au débordement du fleuve Sénégal.
“Abandonnés à leur triste sort, les sinistrés dans une situation catastrophique”, lit-on à la une du quotidien Tribune, selon lequel des familles des localités touchées dorment à la belle étoile.
Selon Rewmi Quotidien, le président de la République, annoncé à Bakel et Matam, est ”attendu par une ‘crue’ de complaintes”. “Les populations ont sûrement hâte de recevoir le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye. Ce qui dissiperait leurs craintes et leurs angoisses”, avance le journal.
“Confrontées aux eaux du fleuve Sénégal”, les populations sinistrées des zones nord et est du pays, se retrouvent ”entre le manteau des maladies et l’enclume de l’insécurité bien que les secours s’organisent”, ajoute Rewmi Quotidien.
Alors que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, va entamer ce vendredi une visite de deux jours dans des localités situées dans la zone de la Falémé, des opposants au régime en place pointe la responsabilité de l’Etat.
Selon Vox Populi, par exemple, le Parti socialiste et son leader, Aminata Mbengue Ndiaye, “mettent tout sur le dos des autorités qu’ils accusent d’absence de réactivité”.
Le Quotidien ajoute que de l’avis de la secrétaire générale nationale du PS, “cette situation ‘désastreuse’ aurait pu être évitée avec une meilleure anticipation et une gestion plus rigoureuse des risques”.
“Un nouveau cycle” avec le référentiel “Sénégal 2050”
Bès Bi Le Jour estime que le régime se trouve “contraint par le vote du budget et les retards dans ses projets et programmes”, ce qui, selon le journal, ne devrait toutefois pas empêcher la tenue des législatives anticipées du 17 novembre prochain.
“De Podor à Bakel et Kédougou, les populations vivent le supplice. Mais cela n’empêchera pas la tenue des législatives du 17 novembre puisque le régime est contraint par les délais et les états-majors préparent la campagne”, écrit le journal.
Le Soleil revient sur le nouveau référentiel des politiques publiques récemment présenté par le gouvernement, en s’appuyant sur les éclairages du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
”C’est une rupture avec l’ancien schéma. Nous entrons dans un nouveau cycle qui, nous l’espérons, peut durer 20 ans”, a-t-il dit en parlant du référentiel ”Sénégal 2050 : agenda national de transformation”, un grand plan de développement élaboré par les nouvelles autorités.
Dans cet entretien accordé au Soleil, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a par ailleurs donné des assurances ”sur la capacité du gouvernement à redresser la situation économique malgré un contexte difficile”.
PRÉPAS : LA GRANDE DÉFAITE DES CERVEAUX SÉNÉGALAIS
Depuis 2017, l'absence de Sénégalais admis à l'École Polytechnique de Paris par la voie des prépas est un signal d'alarme. Entre précarité financière, pression académique et choc culturel, les jeunes talents se retrouvent broyés par un système impitoyable
Si les Jeux olympiques (Jo) sont le rendez-vous des meilleurs athlètes de la planète, les classes préparatoires aux grandes écoles françaises (Cpge), surnommées « Prépas », elles, demeurent la filière d’excellence des meilleurs étudiants au monde. Il s’agit de lycées spécifiques qui forment et formatent les nouveaux bacheliers en deux ans afin de mieux les préparer aux concours très sélectifs d’entrée dans les grandes écoles françaises notamment celles d’ingénieurs. Incontestablement, la plus prestigieuse d’entre elles, c’est l’Ecole polytechnique de Paris (Epp). Malheureusement, depuis 2017, aucun Sénégalais n’a été admis dans cet établissement via les « Prépas ». Ce, contrairement aux étudiants marocains et tunisiens qui raflent les rares places réservées aux étrangers. Après avoir récemment fait une immersion dans la communauté des étudiants sénégalais en France, notre reporter Pape Ndiaye dit pourquoi cette impossibilité pour nos meilleurs élèves de franchir la porte d’entrée de cet établissement.
Considéré comme le diplôme le plus populaire au monde, le baccalauréat 2023-2024 a vécu ! Et pour beaucoup de nouveaux bacheliers sénégalais, le plus angoissant n’était pas forcément de décrocher une mention ou non. Le rêve, c’est plutôt d’aller poursuivre les études supérieures à l’étranger. Et particulièrement en France. L’essentiel, c’est de s’expatrier quitte à aller étudier le « Lingala » dans l’Hexagone.
Il est vrai qu’il y a de quoi déserter le Sénégal où de nombreux jeunes diplômés issus de nos universités publiques et privées éprouvent d’énormes difficultés à trouver un emploi correspondant à leurs études. D’où le choix irrépressible de très nombreux élèves de terminale de quitter le pays après avoir planifié leur avenir post-bac en faisant des pré-inscriptions dans les écoles et universités françaises. Pré-inscriptions généralement faites et acceptées à l’insu des pauvres parents d’élèves mis souvent devant le fait accompli.
Kh. Diop est un postier à la retraite. Domicilié à Nord-Foire à Dakar, il dit avoir subi toutes sortes de pressions de la part de son fils désirant étudier en France après son bac. « Dès la proclamation des résultats, mon fils a joyeusement exhibé son attestation de pré-inscription dans un lycée préparatoire sous réserve du bac. Non seulement il m’avait mis devant le fait accompli mais encore il m’a mis une pression terrible pour aller étudier en France. Pour lui, c’était partir ou rien puisqu’il n’imaginait même pas de s’inscrire à l’Université de Dakar. Embarrassé par cette rébellion, j’étais obligé de brader mon unique terrain situé à Malika et c’est avec l’argent de cette vente que j’ai financé son voyage. Il est vrai que la scolarité en classe prépa est gratuite dans les lycées publics français. Mais les charges relatives au logement en internat, la restauration, à l’inscription annuelle et au billet d’avion sont financièrement lourdes pour un salarié retraité comme moi » explique ce parent d’élève».
Rush vers les classes prépas !
Qu’est-ce qui donc fait courir les jeunes bacheliers sénégalais vers les classes préparatoires en France ? Du moins, les plus brillants d’entre eux. La réponse se trouve dans l’Europe des élites où la plupart des personnalités scientifiques, économiques, politiques et militaires ainsi que les lauréats de prix Nobel sont issus de grandes écoles via les prépas. En immersion dans de grandes écoles et universités situées à Paris, Lille et Nancy, « Le Témoin » s’est rendu compte que les prépas sont perçues comme des tremplins vers les carrières les plus prestigieuses de France et du reste du monde.
Les classes préparatoires ou « prépas », comme l’indique leur nom, préparent en deux (02) ans les étudiants français, sénégalais, marocains, tunisiens, belges, chinois et autres étrangers aux concours d’entrée dans les grandes écoles notamment d’ingénieurs telles que Science Po Paris, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, Ecole Polytechnique de Paris, Haute école de commerce (HEC), Ecole Centrale Lyon, Télecom Paris, Ecole militaire Saint Cyr-Coetquidan, Ecole polytechnique de Lille, Ecole des Mines Paris, Ecole nationale de l’aviation de Toulouse, Ecole des Ponts et Chaussées voire Conservatoire national des Arts et Métiers etc…
Selon B. Seck, étudiant sénégalais à Lille, près de 150 lycées comme Henri IV, Louis Le Grand, Saint-Cyr-Coetquidan, Jean Bart, Prytanée national et autres abritent des classes préparatoires. « Ces établissements d’excellence répartis sur l’ensemble du territoire français ont été toujours considérés comme la « voie royale » pour intégrer les grandes écoles d’ingénieurs. D’ailleurs, nos professeurs ne cessent de nous rappeler que la prépa est la filière la plus prestigieuse, la plus sélective et la plus difficile au monde. C’est un système éducatif à la Française, unique en son genre et qui n’existe nulle part ailleurs car il favorise non seulement l’acquisition de connaissances techniques et scientifiques de haut niveau mais aussi cultive également un esprit critique et une capacité à travailler sous pression, des compétences souvent indispensables dans le monde professionnel. En effet, les études dans les prépas combinent excellence, rigueur académique et développement personnel, préparant ainsi les étudiants à devenir les sculpteurs de la société de demain. « Ces qualités essentielles développées par les Cpge — classes préparatoires aux grandes écoles — répondent aux futures exigences attendues en Grandes écoles d’ingénieurs : il s’agit bien d’un écosystème d’excellence global, où l’excellence de la préparation conduit à l’excellence de la formation ultérieure », a précisé notre jeune compatriote après sa réussite au concours d’entrée dans une grande école d’ingénieurs.
Au bout de deux années d’études en classe prépa, trois de ces filières scientifiques à savoir Mathématiques, Physique, Sciences de l’Ingénieur (Mpsi) ; Physique, Chimie, Sciences de l’Ingénieur (Pcsi) ; Physique, Technologie, Sciences de l’Ingénieur (Ptsi) mènent indistinctement à près de 200 écoles d’ingénieurs dont l’École Polytechnique, l’Écoles des Mines de Paris, l’Ecole Centrale etc. Sans oublier les grandes écoles normales (filière littéraire). Justement en milieu estudiantin, tous les débats et discussions relatifs à l’excellence convergent vers l’Ecole Polytechnique de Paris. Jouissant d’un grand prestige dans l’enseignement supérieur hexagonal, l’École polytechnique est souvent associée à sélectivité et excellence mondiale.
Malheureusement, déplore T. Diagne, étudiant en prépa dans un lycée parisien, depuis 2017 aucun sénégalais n’a réussi le concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique de Paris par « voie royale » c’est-à-dire après deux ans de prépa. « Pire encore, cette année 2024, aucun étudiant sénégalais parmi les centaines à avoir fait le concours n’est admis à l’Ecole Polytechnique de Paris toujours en tête du classement des meilleures écoles d’ingénieurs de France et d’Europe. Comme chaque année, les Marocains ont encore excellé. Sur les soixante (60) places réservées aux étudiants étrangers par « voie royale », les Marocains ont décroché haut la main la première place avec 41 admis. Ils sont suivis des Tunisiens avec dix (10) admis puis viennent les Algériens, Canadiens, Roumains, Autrichiens, Chiliens, Libanais et Tchèques qui se partagent le reste des places pour l’accès à l’Ecole Polytechnique de Paris. Ces dernières années, les rares brillants et méritants étudiants sénégalais admis à l’Ecole Polytechnique de Paris sont passés par la filière universitaire, et non par la prépa dite voie royale…»,regrette cet étudiant sénégalais. Qui estime donc qu’« il faut revoir notre système d’enseignement des matières scientifiques. Si les Marocains et Tunisiens brillent régulièrement aux concours c’est parce qu’ils sont trop forts en maths et en physique. Dans notre classe de prépa, ils font partie des meilleurs étrangers grâce à leur très bon niveau scientifique acquis dès le collège », indique Mb. Cissé étudiant à Lyon.
Une «super-grande» école, un rêve brisé !
Pourtant, les Sénégalais ne sont pas des nullards, loin s’en faut. La preuve par le nombre impressionnant de bacheliers de notre pays rigoureusement sélectionnés et admis dans les classes préparatoires de France réputées être réservées aux meilleurs élèves au monde. Nombre d’entre eux sont des lauréats du Concours général. D’autres des bacheliers ayant obtenu une mention. Hélas, beaucoup de brillants étudiants, âgés généralement entre 17 et 19 ans, échouent dès la première année de prépa. En situation de détresse, ils finissent malheureusement par se réinscrire dans les universités publiques françaises. Le cas de cette fille, meilleure élève du Sénégal il y a quelques années et qui avait plané sur tous les examens et concours nationaux avant de disparaître mystérieusement mettant en émoi toute la communauté, ce cas avait défrayé la chronique. Il semble que la pauvre n’avait pas pu tenir le rythme infernal des classes préparatoires ! Il est vrai que l’essentiel des « préparationnaires » sénégalais en 2e année parviennent à décrocher au moins une grande école parmi tant d’autres qui forment des cadres hautement qualifiés dans divers domaines tels que l’ingénierie, la finance, la gestion, la science politique etc. Il s’agit de grandes écoles situées au milieu voire au bas du tableau. Pour les très ambitieux, leurs ambitions s’arrêtent aux portes des super-grandes écoles. Encore une fois, il s’agit de l’Ecole Polytechnique de Paris ou X, de l’Ecole des Mines Paris, de Télécom Paris, de l’Ecole Centrale Paris, Ponts et Chaussés de Paris, Aviation Toulouse, Saint-Cyr/Coetquidan etc…
Les déçus ne se le cachent pas, cet échec au seuil des très grandes écoles, c’est un moment difficile à vivre. D’où les nombreuses remises en question. Si c’est un homme carré, la première réaction consistera sûrement à refaire la 2e année. En effet, nous explique-t-on, les classes prépas sont prévues sur 2 ans, mais les élèves peuvent se redoubler une fois en 2e année. C’est le seul redoublement possible, cela afin de donner à l’étudiant une seconde et dernière chance. Pourtant ce n’est probablement pas la seule solution qui s’offre à lui, à moins qu’il n’arrive pas à réussir au concours d’entrée d’aucune école. Un échec rarissime !
La précarité, un facteur d’échec…
A en croire Mlle Kh. Sall, étudiante en prépa, bon nombre de nos compatriotes ne parviennent à accéder en 2e année afin de pouvoir concourir aux grandes écoles à cause de la forte pression subie. Sans oublier les exercices, les devoirs et les travaux dirigés de très haute qualité, dans des délais souvent extrêmement courts, sur un rythme intense. « Pour montrer l’intensité du travail, tous les étudiants en prépa sont généralement logés dans des internats avec des chambres individuelles leur permettant de bien travailler. Malgré le bon cadre de vie, l’échec s’explique par le stress et l’extrême précarité. Et les étudiants issus de familles défavorisées sont les plus touchés », déplore cette Sénégalaise avec un sentiment de déception.
« Le Témoin » a effectivement constaté que nos braves jeunes compatriotes sont confrontés à de nombreuses difficultés sociales et financières : les loyers en Internat et restauration plafonnés à 350 euros environ soit 250.000 cfa/mois. De même que les frais d’inscription annuelle fixés à 280 euros (190.000 cfa) pour les étudiants étrangers. Certes un tarif très social, mais de nombreux pauvres étudiants sénégalais peinent à s’en acquitter.
Il est vrai que les étudiants vivant en internat sont persuadés que ce mode de logement est le plus adapté aux exigences de la prépa. Mais l’enfer, c’est le fait que l’Internat abritant le restau est ouvert du dimanche soir 20 h au samedi 7h30 pendant les temps scolaires. Soit cinq (05) jours sur sept (07). Pire encore, les logements sont fermés pendant les vacances scolaires, petits congés (jours fériés) et week-ends. Un mode de fonctionnement que la plupart des parents ignoraient lorsque leur enfant quittait le Sénégal. Le cas de l’étudiant A. S est une triste illustration de l’extrême précarité que l’on constate dans la communauté sénégalaise des prépas. Agé de 18 ans et originaire d’un village situé dans le département de Linguère, il a décroché son bac S1 avec mention. Fort d’une bourse d’excellence de l’Etat du Sénégal (650 euros/425.000 cfa) et admis dans un lycée à classes préparatoires à Lille, A. S débarque dans le Nord de la France où il entame le passage à l’âge adulte dans une période psychologiquement stressante. « Dès mon arrivée à l’Internat de l’école, un dimanche, le concierge m’a remis la clé de ma chambre. C’était ma première nuit en France et, dès le lendemain lundi, j’ai commencé les cours. Le premier vendredi après-midi, le concierge a informé tous les étudiants français et étrangers que les chambres devaient être libérées le samedi à 14 heures jusqu’au dimanche à 20 heures. Ce samedi-là, je trimbalais ma valise dans les rues de Lille à la recherche d’un hôtel bon prix. J’ai dû payer 50 euros /nuitée soit 35.000 cfa. Comme dans tous les hôtels, le client doit quitter la chambre avant midi. Ne connaissant personne à Lille, je suis retourné vers 15 heures le dimanche devant le portail de l’école. Evidemment le temps que l’internat ouvre ses portes à 20 heures. Durant trois week-ends, j’aisubi cette situation de détresse sociale au point d’épuiser tout l’argent de poche que mes pauvres parents m’avaient remis. Car le paiement des bourses n’était pas effectif pour les nouveaux bénéficiaires. Face à cette galère inattendue, l’idée de retourner au Sénégal m’avait traversé l’esprit. Sur conseil d’un oncle installé à Paris, je prenais le train tous les samedis pour aller chez lui, juste pour une nuit avant de revenir à Lille le dimanche. Je dépensais presque 40 euros soit 30.000 cfa Aller/Retour pour une distance de 600 km. Je n’arrivais même pas à faire mes exercices durant tous ces weekends ou je ne dormais pas bien et ne mangeais pratiquement pas à ma faim », raconte cet élève qui fut brillant mais qui n’a pas pu réussir la prépa. « Mon niveau avait considérablement baissé. Au lycée, de la seconde à la terminale, mes notes en maths tournaient autour de 16 et 18/20. Pour mes premiers devoirs de Maths et Physique en Prépa, j’ai eu respectivement 7 et 9/20. De nombreux camarades se trouvant dans cette même situation et incapables de la surmonter ont fini par abandonner la prépa. D’autres épuisés, surmenés ou financièrement fauchés ont déserté la prépa pour ne plus y revenir ! », regrette notre jeune compatriote rencontré à Lille.
Frais de concours : 500 euros par école !
Ayant échoué au concours d’entrée aux deux prestigieuses grandes de son choix, A. S accuse l’extrême précarité et l’instabilité sociale dans lesquelles il vivait en dehors de l’internat à savoir les week-ends, les jours fériés et les congés scolaires. « Vous savez, en prépa, les frais d’inscription pour chaque concours d’entrée à une grande école sont fixés à 500 euros c’est-à-dire 325.000 cfa pour les étrangers ou non ressortissants de l’Union européenne. Pour multiplier vos chances, il faut au moins choisir quatre (04) grandes écoles et faire quatre (04) concours pour un montant total de 2.000 euros soit 1.300.000 cfa. Des camarades issus de familles riches font jusqu’à six concours. Compte tenu de mes moyens financiers limités, je ne pouvais faire que deux concours. Il s’y ajoute que la plupart des concours se font à Paris qui est le lieu de convergence de tous étudiants en prépa. Un déplacement qui nécessite beaucoup de moyens pour les étudiants de Lille, Lyon, Nancy, Marseille, Toulouse etc. Lesquels sont contraints de faire face aux frais de restauration, de transport et de logement en hôtel à défaut d’avoir une connaissance ou un parent à Paris. La prépa, c’est l’enfer des études ! Ce même si elle symbolise la réussite professionnelle au bout de l’effort. Audelà de l’exigence, de la rigueur, la régularité de l’effort, l’encadrement individuel et la dynamique collective font le reste ! C’est en prépa que je me suis rendu compte pourquoi les Français font partie des meilleurs ingénieurs et littéraires au monde. Car le système d’enseignement français, c’est du sérieux ! », reconnaît A. S
En France, les ressources des étudiants sénégalais en prépa comme en université sont en effet très faibles pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, ceux issus de famille défavorisée et qui ne vivent que de leurs bourses d’Etat perçoivent moins de 400 euros (260.000 cfa). Un montant qui ne couvre pas le loyer, le transport, la restauration, la connexion Internet, les fournitures scolaires et l’habillement qui constituent un facteur déterminant de la réussite dans l’enseignement supérieur.
En France, les ressources des étudiants sénégalais en prépa comme en université sont en effet très faibles pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, ceux issus de famille défavorisée et qui ne vivent que de leurs bourses d’Etat perçoivent moins de 400 euros (260.000 cfa). Un montant qui ne couvre pas le loyer, le transport, la restauration, la connexion Internet, les fournitures scolaires et l’habillement qui constituent un facteur déterminant de la réussite dans l’enseignement supérieur.
L’impact négatif du job étudiant…
M. J. Luc, professeur de nationalité française confirme que les lycées publics ou privés ayant des classes préparatoires sélectionnent les meilleurs élèves du monde. « Donc ces élèves qu’ils soient Sénégalais, Ivoiriens, Français ou Maliens ne sont pas des nullards lorsqu’ils débarquent en prépa. Croyez-moi, j’ai fait plus de 20 ans d’enseignement dans les classes préparatoires. Donc je suis particulièrement bien placé pour vous dire que les Sénégalais et les Béninois font partie des étudiants non européens les plus intelligents et les plus brillants. Malheureusement, ils sont souvent confrontés à des situations de précarité. Entre le coût du voyage, les frais de scolarité, le logement et le coût de la vie quotidienne en France, la facture peut vite grimper et, là encore, les étudiants ne s’y attendent pas forcément. D’ailleurs c’est ce qui justifie les job-étudiants et autres petits boulots qui impactent sur les études. D’où un risque accru d’échec parmi les étudiants « salariés ». Parce que le petit boulot n’a pas sa place dans le système d’enseignement français aux emplois du temps trop chargés. Et pire encore en prépa où l’étudiant doit avoir une bonne stabilité sociale et une santé financière, deux facteurs clés pour mieux se concentrer sur l’immense travail pédagogique que nécessite la prépa. Car, en étant dans la précarité, l’élève voire l’étudiant aura peu de chance de réussir sa prépa… », explique cet enseignant du supérieur et titulaire d’une classe prépa que nous avons rencontré au quartier Latin lors de notre récent séjour à Paris.
Entre le rythme de travail intense et l’éloignement de la famille, le choc culturel aussi le passage de la classe «prépa» à la grande école par nos brillants élèves est un véritable parcours du combattant. Que, hélas, nos élèves n’arrivent pas à parcourir jusqu’au bout. Si on ajoute à ces facteurs défavorables, voire à ces handicaps, l’extrême précarité, l’échec au concours d’entrée aux prestigieuses grandes écoles comme Polytechnique de Paris serait presque programmé !
LE CRÉPUSCULE DES MOHICANS
Les législatives marqueront l'absence remarquée de figures telles qu'Idy, Khalifa, Niasse et Gakou... Ces vétérans de la politique, autrefois incontournables, se retrouvent aujourd'hui en marge d'un jeu électoral qui semble les avoir dépassés
Les élections législatives du 17 novembre prochain seront âprement disputées. Malgré la pléthore de listes engagées dans la bataille électorale pour obtenir des sièges dans l’imposante bâtisse en face de la place Soweto, des figures emblématiques de la vie politique nationale brilleront par leur absence sur les listes en lice. Idrissa Seck, Khalifa Sall, Aminata Mbengue Ndiaye, Moustapha Niasse et Malick Gakou ne participeront pas aux prochaines législatives. Un fait inédit.
Ce sont les derniers Mohicans de la vie politique sénégalaise. Ils ont joué un rôle important dans le jeu politique ces quarante dernières années, en traversant presque tous les régimes qui se sont succédé. Aujourd’hui, le vent a tourné. Les partis politiques traditionnels sont en déclin et leurs figures tutélaires sont presque dépassées par les nouvelles réalités politiques. Le discours des vétérans n’attire plus et est jugé « désuet ».
Idrissa Seck, le « Mburu ak Soow » empoisonné !
Le « Ndamal Kàdjoor » avait une prestance inégalable. Son charisme et son discours attiraient les foules. Ancien proche collaborateur du Président Abdoulaye Wade, Idy, comme l’appellent ses partisans, a quitté le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) pour fonder sa propre formation politique, baptisée Réwmi. Alors qu’il était pressenti pour être le successeur potentiel du « Pape du Sopi », les déboires judiciaires se sont enchaînés. Le dossier des chantiers de Thiès a même contribué à renforcer son aura politique. Là où Idy passait, les foules se mobilisaient. Sûr de lui-même, les négociations tenues avec Wade sous les caméras lui furent fatales. Il rate de justesse la consécration suprême lors des élections présidentielles de 2007, en arrivant deuxième avec un peu plus de 15 %.
En 2012, le régime de Wade arrivait à l’usure. Engagé au sein de la coalition Benno Siggil Sénégal (BSS), Idrissa Seck préfère se battre contre la troisième candidature « illégale » de Me Wade plutôt que de mener campagne. Il finira à la cinquième place. Une désillusion ! Il sera contraint de soutenir Macky Sall au second tour de cette présidentielle, en intégrant la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), qu’il quitte en 2013. En 2014, il s’impose naturellement comme le chef de l’opposition à Macky Sall. A l’élection présidentielle de 2019, Idrissa Seck renaît de ses cendres en arrivant deuxième avec 20 % des voix. En 2020, en pleine pandémie de Covid19, il rejoint à nouveau Macky. Le « Mburu ak Soow », qu’il avait tant vanté pour qualifier son rapprochement avec Macky, luisera ensuite fatal. Sa popularité dégringole. Après le renoncement du Président Sall, il quitte encore BBY. Il sera humilié lors de la présidentielle de 2024 où il n’obtient que 0,9 % des voix. La descente aux enfers se poursuit. La retraite politique d’Idrissa Seck, surpris par cette cuisante défaite, semble actée. Aujourd’hui, le « Ndamal Kàdjoor » est à l’écart, malgré l’effervescence du jeu politique. Le parti Réwmi est le grand absent des retrouvailles de la famille libérale sous la bannière de la coalition Tàkku Wàttu Sénégal, en vue des élections législatives du 17 novembre. Que mijote Idy ? Le silence est une forme de communication.
Khalifa Sall, de la gloire à la décadence
Surnommé Khaf, l’ancien maire de Dakar est un socialiste dans l’âme. Khalifa Sall a gravi les échelons au sein du Parti Socialiste (PS) sous le régime du Président Diouf. Il est élu maire de Dakar en 2009, un tournant dans sa carrière politique. Aux élections municipales de 2014, Khaf décide de se présenter sous la liste Taxawu Sénégal, malgré les mises en garde du PS. Un choix couronné de succès. Il est réélu après avoir écrasé « haut la main » la candidate du parti du président Macky Sall, une certaine Aminata Touré, à Dakar. L’ancien maire de Dakar affiche alors ses ambitions : infrastructures, financement, social. Sa popularité augmente au point que certaines voix socialistes le plébiscitent comme candidat à la présidentielle de 2019. Mais, face à un Macky déterminé à obtenir un second mandat, la neutralisation de Khalifa Sall devient inéluctable. Les membres du PS au sein de la coalition BBY sont alors divisés. Cela n’empêche toutefois pas Macky de conduire Khalifa Sall à l’abattoir. Le maire de Dakar est condamné dans l’affaire dite de la caisse d’avance en 2017, ce qui le rend inéligible par la suite. Un coup dur ! Il sera gracié en 2019. Entre-temps, de nouveaux pôles ont émergé. Les alliances deviennent plus que jamais un impératif. Dans le sillage des élections municipales de 2021, il met sur pied la coalition Yeewi Askan Wi, en compagnie de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Mais, avec les déboires judiciaires d’Ousmane Sonko, le vide s’installe rapidement. Chaque ténor de la coalition cherche à la diriger. C’est la guerre des « mâles dominants » ! Khalifa Sall décide alors de se porter candidat. Ce choix se soldera par un échec cuisant, puisqu’il arrive quatrième face à la machine de guerre de la coalition Diomaye Président. Aujourd’hui, Khaf est conscient des réalités politiques. Âgé de 68 ans, il a décidé de céder la place à son fidèle lieutenant de toujours, Barthélémy Dias. Cela ne signifie pas pour autant une retraite politique. L’ancien maire de Dakar a mis en place l’Alliance pour la Transparence des Élections (ATEL), regroupant 114 partis politiques. Selon Khalifa Sall, président de la coalition Taxawu Dakar, cette plateforme est une structure de réflexion et de lutte au service de la démocratie, afin que « notre pays continue d’être un modèle de démocratie et de transparence dans l’organisation des scrutins ». « La plateforme a pour but de faire en sorte que, dans les soixante prochains mois, nous puissions organiser un scrutin transparent, sincère et serein. Pour cela, il est essentiel que chaque parti joue sa partition et que le pouvoir en place respecte les textes régissant l’ensemble du processus », a-t-il expliqué. Selon l’ancien maire de Dakar le Sénégal connaîtra un scrutin particulier, car « les textes récemment publiés laissent perplexes beaucoup d’entre nous, qui avons l’expérience des élections dans ce pays ». Khaf cherche-t-il à renaître de ses cendres avec ATEL ?
La lionne du « Njàmbur » est un pilier du Parti Socialiste (PS). Elle a occupé le poste de ministre de la Famille et de l’Enfance sous la présidence d’Abdou Diouf. L’ancienne maire de Louga a gravi les échelons au sein du PS. C’est une figure qui a toujours fait l’unanimité au sein du parti. Son parcours en tant que ministre de l’Élevage est salué par les acteurs du secteur. Après le décès d’Ousmane Tanor Dieng, Macky Sall la nomme présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HTTC), une institution décapitée par le Président Diomaye Faye. Si un parti politique a raté la coche du renouvellement générationnel, c’est bien le PS. Alors que de jeunes pousses comme Barthélemy Dias et Malick Noël Seck étaient perçues comme une aubaine pour rajeunir le parti, les avantages offerts par Macky Sall ont mis un frein à toute velléité de renouvellement. Les anciens socialistes n’ont jamais voulu céder la place aux jeunes, d’où les dissidences fréquentes, notamment celle de Khalifa Sall. Aujourd’hui, le « Wind of change » – vent du changement – souffle sur le Sénégal. La jeunesse est plus que jamais au rendez-vous. Aminata Mbengue Ndiaye l’a bien compris. Lors d’un comité de pilotage des investitures pour les législatives du 17 novembre, la secrétaire générale du PS a décidé de ne se présenter sur aucune liste, « non pas pour des raisons de santé, mais par principe et par grandeur ». Une décision sage, largement soutenue. Des hiérarques comme Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye lui ont emboîté le pas. Cette décision n’est-elle pas arrivée trop tard ?
Malick Gackou, le malchanceux ?
L’enfant de la banlieue a fait ses débuts au Parti Socialiste aux côtés d’Ousmane Tanor Dieng, Babacar Sine et Abdourahim Agne. Il est un pur produit de l’école du parti. En 1999, il quitte les socialistes pour rejoindre Moustapha Niass, qui venait de créer l’Alliance des Forces de Progrès(AFP) en vue de la présidentielle de 2000. Élu président du conseil régional de Dakar en 2009 dans la vague Benno Siggil Sénégal (BSS), il renonce en 2014 au poste de maire de Guédiawaye, au profit d’Aliou Sall, le frère du président Macky Sall. Incompréhensible pour beaucoup de ses partisans, certains y voyaient une attente tacite avec le régime de Macky sans aller plus loin. Des accusations qu’il a balayées d’un revers de main. En 2015, il quitte l’AFP, où tous ceux qui exhibent des ambitions présidentielles sont quasiment exclus. Les élections présidentielles de 2019 et de 2024 ne sont pas des succès pour la tête de file du Grand Parti (GP). Malick Gackou est en retrait depuis l’élection du président Diomaye Faye où il s’était classé bon dernier. Pour les législatives du 17 novembre, malgré l’absence des membres du GP sur la liste de PASTEF, Malick Gackou a appelé une mobilisation de ses militants pour une victoire de ses anciens alliés. Relativement moins jeune que les autres Mohicans, Malick Gakou se singularise par sa longévité sur le champ politique. Mais l’homme, à force chaque fois de laisser la place aux autres favorisant notamment les élections d’Aliou Sall et d’Ahmed Aïdara, en n’osant pas affronter seul l’électorat pour se peser passe pour un poltron politique. Ceux qui croient en lui vivent des désillusions permanentes. L’homme doit tout simplement quitter le champ politique.
e jeu politique national semble plus que jamais bouleversé. L’arrivée au pouvoir du PASTEF a sonné le glas des dinosaures politiques, fossilisés à travers les régimes qui se sont succédé depuis les indépendances. Toutefois, il est nécessaire de se demander si certaines formations politiques n’ont pas raté le rendez-vous du rajeunissement.
Par Moussa KAMARA
LE VOILE, SUITE SANS FIN
C’est avec un réel plaisir que j’ai appris le dénouement heureux d’une bisbille survenue à Fatick. Parce que ce dénouement lui a conféré ce titre de bisbille. A la rentrée, le responsable d’une école catholique ne voulait pas de fille voilée musulmane
C’est avec un réel plaisir que j’ai appris le dénouement heureux d’une bisbille survenue à Fatick. Parce que ce dénouement lui a conféré ce titre de bisbille. A la rentrée, le responsable d’une école catholique ne voulait pas de fille voilée musulmane dans son établissement.
Après quelques interventions de bonnes volontés, il s’est finalement ravisé. Je ne sais pas ce qui se serait passé s’il était resté sur sa logique mais la raison a fini par l’emporter. Cette raison issue de la bonne entente qui existe entre nos familles et nos religions. Ces voies de dialogue non formelles, très anciennes que nous avons trouvées sur place, font partie des charmes immatériels de notre pays.
Oh que certes il peut y avoir quelques malentendus au niveau de la base mais dès que ça risque de déborder, les mécaniques ancrées dans notre substrat national sont réveillées et activées. Nous devons nous Sénégalais, rendre hommage à nos premiers dirigeants, férus de culture, d’avoir favorisé cette bonne politique.
Tout cela démontre que nous pouvons nous arranger sans l’intervention d’étrangers. Parce qu’il y a des lobbies, ne vivant que de subsides de l’étranger, qui ameutent leurs bureaux situés hors du pays dès qu’il se passe quelques bobos. Tout cela pour dire que ce qui nous unit doit être plus fort que ce qui nous sépare. Nos ancêtres nous ont légués des mécanismes de résolution de nos différends, introuvables ailleurs. Tout cela se retrouve dans notre patrimoine. Essayons les d’abord avant de faire appel aux étrangers. Surtout que ces étrangers ne peuvent aimer notre pays plus que nous. Il est normal que ceux qui sont payés par l’étranger, font plus que collaborer avec lui.
Alors n’est- il pas indiqué que nous qui n’avons aucun lien avec ces gens, soyons plus pragmatiques en redécouvrant tout ce que nous avons de positif dans notre patrimoine culturel ?
Des solutions faciles et abordables nous sont offertes mais ceux qui sont chargés de régler les problèmes avaient l’habitude de privilégier des méthodes apprises ailleurs. Attention loin de moi l’idée de fustiger les méthodes étrangères mais toujours est-il nous devons épuiser nos propres voies de résolution des crises. Nous avons tous vu les écoles de Dakar très rétives aux injonctions plutôt instructions du gouvernement. Parce qu’ici c’est la capitale et la plupart des écoles veulent appliquer des directives de métropoles françaises. Oubliant que la période coloniale est bien révolue.
Ainsi compris, tous les malentendus pouvant survenir à l’avenir, sans altérer nos fois, seront atténués et solutionnés.
LE REPORT QUE PERSONNE NE VEUT ENTENDRE
Alors que le Nord et l'Est du pays sont ravagés par des inondations meurtrières, le pays se prépare paradoxalement à des législatives. Comme si la tragédie qui se joue sur une partie du territoire n'existait pas
Des morts à cause de la pluie et des crues, des familles entières sans eau ni électricité, du bétail perdu, des contrées rayées de la carte… De Podor à Bakel et Kédougou, les populations vivent le supplice. Mais cela n’empêchera pas la tenue des Législatives du 17 novembre puisque le régime est contraint par les délais et les états-majors préparent la campagne. Pourtant, comme l’a relevé Ndiaga Sylla, pour «moins que ce drame», les législatives de 2006 ont été reportées du fait des inondations à Dakar notamment.
La situation de Podor à Bakel, mais aussi à Kédougou est catastrophique. Les crues, ajoutées aux lâchers d’eau de Manantali notamment ont fait des dégâts humains et matériels. Alors que les états-majors des listes candidats aux Législatives anticipées du 17 novembre se préparent à la campagne qui s’ouvre dans 10 jours. Pourtant Ndiaga Sylla s’en émeut dans un post : «Pour moins que ce drame que vivent les populations du nord à l’est du pays, les élections législatives de 2006 furent reportées.»
A l’époque les inondations à Dakar particulièrement dans la banlieue avaient poussé le Président Wade à ne pas prendre le risque de se noyer dans les frustrations des électeurs. Mais en même temps, à moins de deux ans de la Présidentielle de 2007, le test était gros. C’est pourquoi ce report a été l’un des plus contestés. Les législatives ne se tiendront finalement qu’en juin 2007, après sa réélection dès le premier tour.
Mais rien ne présage un décalage de ces joutes. Giga meeting de Sonko au Dakar Arena, samedi, Conférences de presse de Samm sa kaddu et Apr ce vendredi, sortie de Amadou Ba prévue dimanche… Pour moins que ce drame que vivent les populations du Nord à l’Est du pays, les élections législatives de 2007 furent reportées. Il serait presque illusoire d’envisager un report aujourd’hui. En effet, le régime de Diomaye, pressé de toutes parts, contraint par le budget, ne prendra, pour rien au monde, le risque de renvoyer ses projets et lois à d’autres calendes. Et ce n’est pas pour rien que le président, après avoir dissous l’Assemblée nationale, a choisi le minimum de 60 jours pour fixer la date des élections, alors qu’il avait aussi 90 jours. Un report mettrait tout à l’eau. Peut-être que d’ici quelques jours, la situation va s’améliorer. Mais qui oserait mettre les pieds dans ses zones rayées de la carte ?
UNE RANDONNEE DE SENSIBILISATION ANTI-POLIO ORGANISÉE CE 19 OCTOBRE
Le Sénégal va célébrer la Journée mondiale contre la poliomyélite le 24 octobre prochain. En prélude à cet événement, une randonnée pédestre sera organisée ce samedi à la Place du souvenir africain pour une campagne de sensibilisation
Le Sénégal va célébrer la Journée mondiale contre la poliomyélite le 24 octobre prochain. En prélude à cet événement, une randonnée pédestre sera organisée ce samedi à la Place du souvenir africain. Une campagne de sensibilisation qui vise à éradiquer cette maladie.
Le 9 juin 2024, le chef de la Division surveillance et riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale, Docteur Boly Diop, annonçait, lors de la réunion de partage sur la situation épidémiologique de la poliomyélite au Sénégal, que la poliomyélite était de retour au Sénégal, avec 17 cas déjà notifiés. Et en prélude à la Journée mondiale de la poliomyélite qui sera célébrée le 24 octobre prochain, une randonnée pédestre sera organisée le samedi 19 octobre à la place du souvenir africain. Une occasion pour Rotary Club Sénégal qui est très engagé dans la lutte contre la poliomyélite et qui est l’initiateur de cette randonnée, de sensibiliser les populations sur cette maladie contagieuse, paralysante et souvent mortelle causée par le poliovirus. Selon cette organisation, pour en finir avec cette maladie, «chaque enfant doit pouvoir recevoir le vaccin nécessaire». Et pour y parvenir, poursuit la note, «un effort collectif global entre les dirigeants mondiaux, les organisations de la société civile, les travailleurs de la santé et les militants doit être privilégié, en particulier dans les crises humanitaires et les zones où l’hésitation à la vaccination est élevée».
Il faut noter qu’en octobre, à l’occasion de la Journée mondiale de la polio, les Rotary clubs du monde entier organiseront des collectes de fonds et des événements uniques afin de sensibiliser le public et recueillir des fonds essentiels pour le programme «En finir avec la polio». Et pour cette année encore, l’organisation s’est engagée à collecter 50 millions de dollars pour financer directement les efforts d’éradication. En effet, alerte cette organisation, «au cours de la prochaine décennie, si les efforts d’éradication de la polio sont interrompus, plus de 200 000 personnes par an pourraient être infectées, et présenter des symptômes de paralysie, de fatigue, de fièvre ou provoquer des décès».
LES LIONNES JOUERONT CONTRE LA TANZANIE ET LE MAROC
L’équipe nationale féminine de football du Sénégal va jouer deux matchs amicaux contre la Tanzanie et le Maroc, les 27 et 29 octobre, à Casablanca, a-t-on appris de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
L’équipe nationale féminine de football du Sénégal va jouer deux matchs amicaux contre la Tanzanie et le Maroc, les 27 et 29 octobre, à Casablanca, a-t-on appris de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Le match du Sénégal contre les Taifas Stars de la Tanzanie est prévu le 27 octobre à 17 h 00 GMT. L’équipe sénégalaise va ensuite rencontrer les Lionnes de l’Atlas, le 29 octobre, à partir de 19 h 00 GMT. En juillet dernier, le Sénégal a battu deux fois la République démocratique du Congo dans des matchs amicaux joués au stade Lat-Dior de Thiès.
Ces matchs amicaux font partie de la préparation de l’équipe sénégalaise pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc. Les Lionnes prendront part à une phase finale de la CAN pour la troisième fois, après celles de 2012 en Guinée Équatoriale et de 2022 au Maroc. Lors de la dernière édition, en 2022, l’équipe sénégalaise avait été éliminée des quarts de finale par la Zambie, par 4 tirs au but à 2.
L’Afrique du Sud détient le trophée de la CAN féminine de football. La CAN 2024, initialement prévue en juin dernier, a été reportée en 2025 en raison du tournoi féminin de football des Jeux olympiques, qui s’était déroulé à Paris en juillet et août derniers. Douze équipes prendront part à la 15e édition de la compétition prévue au Maroc, lequel va accueillir la Coupe d’Afrique des nations féminine pour une deuxième fois. La Confédération africaine de football organise cette compétition depuis 1991.
Le Nigeria est la nation la plus titrée avec 11 trophées (1991, 1995, 1998, 2000, 2002, 2004, 2006, 2010, 2014, 2016 et 2018). La Guinée Équatoriale a remporté le trophée continental deux fois (2008 et 2012)
LES ASSURANCES DE LA DIRECTION DES BOURSES
La Direction des Bourses a démenti la rumeur de plus en plus insistante de la diminution du montant de la bourse des étudiants.
La Direction des Bourses a démenti la rumeur de plus en plus insistante de la diminution du montant de la bourse des étudiants. « Depuis un certain temps, une information devenue virale est distillée dans les réseaux sociaux arguant une diminution du montant de la bourse d'une part et, d'autre part, une absence totale de son paiement pour certains étudiants et ce, depuis 1 an. A ce propos, la Direction des Bourses tient à préciser que ces informations sont complètement fausses et dénuées de tout fondement », lit-on dans un communiqué rendu public hier, jeudi 17 octobre.
La même source ajoute : « La Direction des Bourses informe que les noms des étudiants inscrits avant le traitement des listes envoyées par leur université respective sont effectivement dans les états en cours de paiement. La vérification desdits états peut se faire aussi bien à la Direction des Bourses ou sur la plateforme dédiée www.directiondesbourses.sn.
En revanche, « une transmission tardive de listes d'étudiants inscrits n'est prise en charge que dans le prochain traitement des états »
A en croire la Direction des Bourses, elle n'a « aucune responsabilité sur les retards de transmission de listes d'étudiants inscrits, qui émanent des universités, encore moins sur les inscriptions tardives ». « Tout étudiant ayant droit à la bourse, qui s'inscrit à temps et figurant sur la liste que sa scolarité envoie à la Direction des Bourses avant les délais requis conformes au chronogramme de paiement, verra son nom dans les états de paiement actuels », rapporte le communiqué.
Selon la Direction des Bourses, « au regard de ce qui précède, le cas d'un étudiant resté un an sans bourse est possible si, celui-ci ne s'est pas acquitté de ses obligations préalables d'inscription dans son université sauf pour les étudiants qui bénéficient d'un renouvellement automatique au début de l'année pour les besoins du paiement de décembre ». Elle précise ainsi que « la vérité est que le paiement est progressif pour ce mois-ci, eu égard au montant global des paiements des bourses très élevé dans un contexte très particulier de fin de gestion des budgets ».
Allant plus loin, elle signale que « cette hausse du montant global de l'enveloppe des bourses est due au retard des inscriptions dans les universités ». « C'est pourquoi, beaucoup d'étudiants percevront ce mois-ci un rappel depuis octobre 2023 jusqu'au mois de septembre 2024 », nous dit-on.
CRUES DRAMATIQUES
Des centaines de familles sont déplacées, des infrastructures détruites, et des terres agricoles dévastées. Face à cette catastrophe d'une ampleur sans précédent, les populations locales sont dépassées
Depuis le début du mois d'août, les importantes quantités d'eaux tombées dans le Nord du Sénégal accouplées aux eaux de ruissellement et à la crue du fleuve Sénégal, ont plongé les populations du Dandé Maayoo (bord du fleuve en peul) dans une tragédie. Dans cette zone riveraine du fleuve Sénégal, des crues exceptionnelles, jamais enregistrées depuis soixante-dix (70) ans, ont détruit des centaines d’habitations en poussant des centaines de ménages à l’exil. Dans ce chaos infernal, où des infrastructures publiques ont été touchées et des routes englouties, des centaines d’hectares de périmètres agricoles ont été dévastés par les eaux…Une calamité pour les résidents de cette contrée fortement éprouvés qui sont dépassés par les événements. Sud Quotidien a fait une immersion dans les crues exceptionnelles du Dande Maayoo ou l’ampleur des dégâts frôle la tragédie.
Des écoles sous les eaux. Des populations des villages de Gourel Samba Ndama et de Mboyo, à une vingtaine de kilomètres de Podor, ont été évacuées par l’armée. Dans le Dandé Maayoo Sud, où les crues du fleuve Sénégal, qui a débordé de son lit, continuent de dicter la loi, la situation a franchi les dimensions d’une calamité, aux regards des nombreux dégâts qui ont été enregistrés.
Odobéré, Dolol, Thiemping, Thialy, Belly Dialo, et plus haut Lobaly, Sangué, et d’autres villages, il s’agit d’une situation inédite qui laisse perplexe. Sur le registre de la catastrophe, on décompte des dizaines de maisons inondées et abandonnées par les habitants, des vivres et des récoltes engloutis et plusieurs hectares de périmètres rizicoles dévastés. Dans le village de Lobaly, où de nuit comme de jour, les populations luttent farouchement contre l’avancée des eaux de crue, on n’est pas loin de jeter l’éponge, en levant les bras vers le ciel, pour implorer la clémence divine. A côté du chef de village, le jeune Ifra qui, comme tous les bras valides du village, même les femmes et les jeunes filles, déclare que, les habitants n’en peuvent plus. « On ne peut retenir le fleuve avec ses bras. Avec les sacs que nous avons reçus de la sous- préfecture, nous avons construit des diguettes pour freiner l’eau. Malheureusement, c’est peine perdue, car l’eau a trouvé un autre passage pour inonder le village ». Cette situation qui montre les limites des populations, face à l’avancée de la crue, prévaut aussi dans les autres localités impactées.
Dans le Nord du Dandé Maayo, la situation n'est guère enviable. Les eaux de crues qui ont inondé des habitations, des champs rizicoles et des infrastructures publiques, ont occasionné la coupure des routes, des bretelles et des pistes, plongeant du coup, beaucoup de localités de cet axe dans un enclavement pernicieux. Après l’engloutissement du pont d’Oréfondé par les eaux, il est difficile pour les populations de Dandé Maayo Nord de rallier la route nationale 2 via la voie terrestre.
La seule possibilité demeure la voie fluviale à partir des pirogues artisanales sans aucune norme sécuritaire. Les populations de Thiasky, celles des deux Ndiaffane, comme leurs voisins de Sinthiou Boumack, Sylla Worgo, Gababé pécheur, Dial pécheur et peul,Diongto, SyllaDjonto, Sinthiou Diam Dior, rencontrent d’énormes difficultés pour sortir de leur village. En effet, il faut désormais passer par deux étapes. Le passager doit d'abord prendre un véhicule pour aller à Diownguel (lieu d'embarcation) avant de reprendre une autre pirogue pour Oréfondé sur la nationale 2. Subséquemment, le prix du transport est passé du simple au double au grand dam des usagers qui doivent débourser environ 5000 frs pour se déplacer.
Dans les villages de Sylla, Ndiogto et Sinthiou Diamdior toujours envahis par les eaux, la détresse continue d’étreindre les habitants. Une catastrophe, de l’avis du chef de village de Sinthiou Diamdior qui déclare : « Cela fait presque 70 ans, qu’une pareille crue du fleuve a été enregistrée dans la zone. Après avoir lutté contre l’avancée des eaux, nous sommes épuisés car l’onde de crue a anéanti tous nos efforts ». Dans la contrée, on vit désormais avec les eaux qui ont tout envahi, faisant des villages de Diongto, Sylla et Sinthiou Diamdior, de grands lacs, où les populations se déplacent à bord de pirogue pour rallier leur concession à défaut de braver les eaux tumultueuses.
DESAGREMENTS AUSSI A KIDIRA ET PODOR
Plusieurs localités riveraines des fleuves Sénégal et Gambie tout comme de la Falémé dans la région de Tambacounda, continuent de subir les affres de la montée des cours d’eau. Pourrappel, à Balou, Kidira et Aroundou, « les eaux qui sont allées au-delà des berges ont envahi les habitations et les pistes plongeant ainsi les localités dans l’isolement total ». Le maire de Ballou, Cheikhna Camara, alertait que « Beaucoup de villages de la commune de Ballou à savoir : Golmy, Koughany, Yafera,Aroundou et le chef-lieu de commune, Ballou, et des quartiers de la commune de Kidira (Bakel) sont envahis par les eaux ».
Dans la commune de Ballou, où on n’a pas connu pareils débordements, depuis 1955, « le trop plein d’eau est à l’origine d’énormes dégâts et de sinistrés dans des villages, où les habitants se déplacent à bord de pirogue à défaut de patauger dans les eaux ».
Dans la commune de Kidira située à quelques kilomètres de la ville de Bakel (chef-lieu du département éponyme), c’est la Falémé, un principal affluent du fleuve Sénégal qui, sorti de son lit, a inondé plusieurs quartiers situés le long des berges, rendant du coup impraticable le tronçon routier Tambacounda- Kidira, de la RN1 .
EFFONDREMENT DE MAISONS EN BANCO FAIT TROIS MORTS ET DES BLESSÉS
Dans ce tumulte, le département de Podor n’est pas bien loti. Dans la circonscription, on dénombre déjà plusieurs localités qui sont fortement éprouvées. Les eaux fluviales ont envahi des périmètres agricoles et des concessions à Guéde village, poussant ainsi des familles entières à abandonner leurs habitations.
Dans la commune de Madina Ndiathbe, à Dounguel, des informations font état « de la mort de trois enfants et de plusieurs blessés, à cause de effondrement de bâtiments en banco, suite aux pluies enregistrées dans la nuit du mercredi ».
« L’ALERTE PRECOCE AURAIT DU ETRE SUIVIE D’ACTIONS IMMEDIATES… » (EXPERT)
Le professeur Cheikh Mbow, directeur général du Centre de suivi écologique, a livré une analyse approfondie des récentes crues du fleuve Sénégal et des dommages qu’elles ont causés, lit-on, dans un article paru à Seneweb hier 17 octobre. Selon lui, les autorités auraient pu anticiper et gérer la situation de manière plus efficace. Malgré l’annonce par le gouvernement d’une enveloppe de huit milliards de francs CFA pour soutenir les sinistrés, il estime que les préparatifs ont été insuffisants. « L’alerte précoce aurait dû être suivie d’actions immédiates. Nous avions vu venir cette situation. En août et début septembre, les alertes montraient que le fleuve allait déborder et des plans de contingence et d’intervention auraient dû être mis en place », annonce la source qui s’appuie sur la déclaration du professeur [lors d’une intervention à la Radio Sénégal internationale (RSI)].
Le Pr. Mbow insiste également sur l'importance de préparer l’après-crue pour permettre aux populations de reprendre rapidement leurs activités économiques. « Il est essentiel d’investir dans de bonnes semences et de permettre la culture de plusieurs récoltes afin de compenser les pertes subies », a-t-il précisé. Il soutient que l'investissement dans l'agriculture post-crise est crucial pour assurer une reprise économique rapide.
Pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent à l’avenir, l'expert préconise un recasement rapide des populations touchées et une anticipation accrue des besoins humanitaires. « On doit anticiper en identifiant les sites de recasement et en prépositionnant des vivres pour éviter de tâtonner lorsque la crise éclate», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'une réponse proactive pour atténuer les impacts des futures crues..
Pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent à l’avenir, l'expert préconise un recasement rapide des populations touchées et une anticipation accrue des besoins humanitaires. « On doit anticiper en identifiant les sites de recasement et en prépositionnant des vivres pour éviter de tâtonner lorsque la crise éclate», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'une réponse proactive pour atténuer les impacts des futures crues.
En matière de solutions à long terme, le Pr. Mbow recommande un aménagement plus adapté du fleuve Sénégal pour réduire les risques de débordement. Il propose de développer de vastes zones rizicoles dans des régions comme Bakel et Ourossogui, afin de canaliser l’excédent d’eau et de le mettre au service de l’agriculture. Cette approche permettrait à la fois de limiter les inondations et de promouvoir le développement économique local. Cet appel à l’action rapide et à l’adaptation à long terme met en lumière la nécessité pour les autorités de mieux anticiper les risques climatiques et de renforcer la résilience des populations riveraines du fleuve Sénégal.