Le groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) a révélé hier les nombreux cas de grossesses précoces dans les écoles. Ainsi 1 200 cas de grossesses précoces sont recensés chaque année en milieu scolaire au Sénégal. C’était à l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités des membres des clubs Evf de Dakar banlieue sur l’éducation à la santé de la reproduction, les violences et les mutilations génitales féminines.
Les grossesses précoces en milieu scolaire, les excisions, les mutilations génitales féminines constituent un frein à la scolarisation des filles à l’école. Chargé de programme à Geep, Mamadou Elimane Kane indique que depuis 2014, chaque année, ils recensent 1 871 cas de grossesses dans les collèges et lycées du Sénégal. «La radioscopie de la situation montre que les chiffres sont alarmants même si on se rend pas compte que la plupart des filles sont mariées très tôt. Le mariage précoce est un obstacle pour terminer les études. Il y a des régions où tous les acteurs, notamment l'État, la société civile et les partenaires doivent agir pour essayer de diminuer cette violence qui s'abat sur nos élèves», explique-t-il.
Selon lui, l'école n'est plus un cadre de vie assez sûr surtout en milieu rural avec les nombreux cas de viols. «Aujourd'hui avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment les réseaux sociaux, aussi bien les professeurs que les élèves ne restent plus dans les cours de l'école pour parler des questions qui interpellent les jeunes. Mais on peut orienter l'usage de ces nouveaux moyens de communication pour sensibiliser sur les risques, éduquer et faire de l'école un espace sûr où les filles apprennent sans avoir peur, sans être harcelées», prône-t-il. A l’en croire, rien que les jeunes et élèves âgés entre 10 et 19 ans font presque 4 millions au Sénégal. «Et exclure toute cette masse critique de ces programmes font que notre école n'est pas performante comme on le souhaite. Le taux de grossesses précoces en milieu scolaire a diminué et nous sommes autour de 1 200 en moyenne par an dans les écoles», révèle t-il.
Même s'il y a une baisse, il pense que le chiffre est alarmant. «1 200 cas de grossesses en milieu scolaire, c'est trop ! La région qui occupe la première place dans ces recensements que nous faisons chaque année, c'est Sédhiou. Peut-être parce que c'est une nouvelle région et il y a des localités très enclavées qui ne sont pas au même niveau d'informations que les autres où la communication est très difficile», souligne M. Kane. Il est d’avis que l’on ne peut pas mener une telle activité sans passer par les chefs religieux or certains d'entre eux sont très réticents aux discours sur la sexualité. «Donc, il faut mettre en place des stratégies pour démêler l'excision et la religion et sensibiliser les populations sur les risques liés à l'excision», soutient-il.
LES ACTEURS EXIGENT UN SUIVI DE LA RÉGLEMENTATION DES FRAIS D'ÉTUDES SCOLAIRES
Les établissements privés et publics vont-ils appliquer à la lettre l'arrêté interministériel portant réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique ?
Le gouvernement du Sénégal avait publié un arrêté interministériel portant la réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique. Ainsi, à deux semaines de la rentrée des classes prévue le 5 octobre prochain, les parents d'élèves et les organisations syndicales tirent la sonnette d'alarme.ils invitent le gouvernement à veiller à l’application stricte de la mesure. ils demandent toutefois des compensations pour garantir le fonctionnement des établissements.
Les établissements privés et publics vont-ils appliquer à la lettre l'arrêté interministériel portant réglementation des frais d'inscription et d'études dans les établissements d'enseignement et de la formation professionnelle et technique ? C'est la question que se posent beaucoup de pères de famille. De l'avis du président des associations des parents d’élèves et étudiants du Sénégal, Unapees l’application de cette mesure ne devrait pas poser un problème.
« Nous avions toujours dit que les frais d’inscription étaient très élevés et ne pouvaient pas permettre à un père de famille, quelquefois avec 5 enfants, de s’acquitter de ces frais d’inscription qui sont d’ailleurs gratuits, compte tenu de la constitution qui dit que l’éducation est gratuite. C’est pourquoi nous avons salué cette mesure. Cependant, dans la mise en œuvre, nous attendons que le gouvernement se détermine en mettant l’information de façon officielle afin que les parents puissent être informés avant le démarrage des inscriptions», affirme le président de l’Unapees. Conscient par ailleurs des lourdes charges dans certains établissements, plus particulièrement dans le privé, Abdoulaye Fané demande à l’Etat de faire des compensations pour appuyer ces établissements dans certaines dépenses. «La mesure peut poser un problème si l'État ne tient pas en compte le fonctionnement des établissements, notamment la prise en charge des salaires et des personnels ; un montant de 5000 mille francs ne peut pas suffire. C’est pourquoi nous proposons que le gouvernement puisse compléter ce montant au niveau des établissements pour pouvoir prendre en compte les dépenses liées au fonctionnement de ces établissements », ajoute monsieur Fané. A l’en croire, les parents d’élèves sont en train de travailler d’arrache-pied pour une application stricte de la mesure. «Au mois de juillet, nous avions rencontré la directrice de cabinet du ministre de l’Éducation nationale. Lors de cette réunion, on a posé cette question sur la table, afin que l’on s’y attelle le plus rapidement possible parce qu'il y a toujours une confusion sur le montant d’inscription. Donc, il est temps que les autorités éclairent la lanterne des Sénégalais par rapport à cette question», indique le président de l’Unapees.
NDONGO SARR : «LA MESURE PEUT IMPACTER NÉGATIVEMENT LE FONCTIONNEMENT DE NOS ÉCOLES»
Le Secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen-secondaire (Cusems) estime, pour sa part, que le gouvernement est dans le populisme. «A mon sens, ils font dans la communication. Autre chose : tout le monde sait que dans nos établissements, on a des difficultés de ressources pour gérer nos écoles quand le budget de l'État ne tombe plus et que les ressources additionnelles qui feraient fonctionner les établissements sont amoindries du fait de ces mesures et qui semblent aller dans le sens d’alléger la charge des parents d’élèves», regrette le syndicaliste. A ses yeux, cette mesure peut aboutir à des conséquences graves pour le fonctionnement des établissements. «ce sont des ressources qui vont manquer à l'école et qui auront un impact négatif sur le fonctionnement des établissements. Sous ce rapport, nous avons un réel problème que nous dénonçons», souligne Ndongo Sarr.
Pour lui, si le gouvernement cherche à alléger la charge des parents en réduisant les frais d'inscription, il faudrait une compensation qui permettrait de garantir les montants alloués au fonctionnement des établissements. A souligner que dans l’arrêté interministériel signé par le ministre de l’Éducation nationale Cheikh Omar Hanne, le ministre de l’Enseignement supérieur Pr Moussa Baldé et leurs homologues du Commerce et de la Formation professionnelle, les frais d’inscription sont fixés à trois mille (3 000) francs CFA dans les établissements d’enseignement public moyen et secondaire général. Ils peuvent être portés à cinq mille (5 000) francs au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement.
LES FRAIS D’INSCRIPTION FIXÉS ENTRE 3 000 ET 5 000 CFA DANS LES CEM ET LYCÉES
Pour les établissements de formation professionnelle et technique, les frais d’inscription dans les lycées d’enseignement technique etles centres de formation professionnelle sont fixés pour le Certificat d’aptitude professionnelle à 15 000 F CFA par apprenant, le brevet d’études professionnelles à 20 000 F CFA, le Brevet de technicien à 25 000 F CFA, le Baccalauréat technique, 25 000 F CFA et le brevet de technicien supérieur, 35 000 F CFA. S’agissant des établissements privés d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, les frais de scolarité de tous sont baissés de 10% par rapport aux tarifs appliqués au cours de l’année académique 2021-2022, sous réserve de l’application d’un montant minimal déterminé ci-après : 2 500 francs CFA pour l’enseignement préscolaire, 3 000 francs CFA pour l’enseignement l’élémentaire, 4 000 francs CFA pour l’enseignement moyen et 5 000 francs CFA pour l’enseignement secondaire.
En ce qui concerne les frais de scolarité des établissements privés de l’Enseignement supérieur, ils ont baissé pour les apprenants de nationalité sénégalaise ou originaire de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine de 10% dans la région de Dakar, 5% dans les autres régions du pays et 5% pour les établissements privés de l’Enseignement supérieur du secteur de la santé sur tout le territoire national. Il est interdit aussi à tout établissement d’enseignement préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire général, supérieur ou de la formation professionnelle et technique, de subordonner la fourniture de ses services au paiement de frais de scolarité par l’apprenant.
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LES AFRICAINS EN ONT MARRE D'ÊTRE MÉPRISÉS
L'écrivaine Fatou Diome estime que la jeune génération africaine est plus informée, plus affirmée et plus exigeante en matière de dignité et de respect. Une situation qui reflète selon elle, la dynamique changeante du monde
Fatou Diome, membre de l'Académie royale de Belgique et auteure à succès, évoque l'évolution des perceptions de l'Afrique. Elle plaide pour un partenariat entre l’Afrique et l’Europe qui soit mutuellement bénéfique et non exploiteur. L'écrivaine exprime son engagement à écrire et à aborder les questions qui lui tiennent à cœur, en soulignant l'importance de la liberté d'expression et en résistant aux tentatives de limiter la créativité d'un auteur.
L'ÉCOLE FACE À UN DÉFICIT DE 6 000 ENSEIGNANTS
A quelques jours de l’ouverture des classes, le système éducatif sénégalais souffre déjà d’un manque d’enseignants, surtout dans les filières scientifiques
A quelques jours de l’ouverture des classes, le système éducatif sénégalais souffre déjà d’un manque d’enseignants, surtout dans les filières scientifiques. Si l’on se fie aux révélations du président de la Commission éducation à l’Assemblée nationale qui prenait part à la table ronde sur l’éducation, dénommée «Regards croisés d’experts externes», organisée par la Cosydep dans le cadre de son programme «Nos vacances pour l’école 2023», les enseignants sortants ne sont jamais remplacés. Pourtant, le Parlement a consenti des efforts pour combler ce gap en votant pour 6000 postes qui n’ont jamais été libérés, a dit le député Oumar Sy. «Mais ce qui est inquiétant est que, même si c’est libéré aujourd’hui, ces enseignants-là iraient dans les écoles sans une préparation pédagogique. C’est un fait très grave», a indiqué le Pr Abdou Salam Sall.
Selon l’ancien Recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce déficit d’enseignants est plus visible en sciences et en philosophie. Mais quelles en sont les causes ? «Des professeurs certifiés en maths, il y en a très peu dans le système. C’est dû à plusieurs raisons. En outre, les jeunes qui font maths à la Fac ont la possibilité de faire d’autres filières comme l’informatique, la robotique, la cryptographie, qui sont plus attractives et qui paient plus. Et à partir de cet instant, le choix est vite fait. Avant, quand il y avait un déficit de profs, on venait à la Fac pour recruter. Maintenant, quand on vient à la Fac, on n’en trouve pas», a expliqué le Pr Abdou Salam Sall. Pour remédier à ce manque d’enseignants en maths, et qui pourrait compromettre les études des apprenants, l’ancien président du Comité de pilotage des Assises de l’éducation et de la formation trouve qu’il faut donner suffisamment de statut à l’enseignant et à l’instituteur.
Ainsi, il suggère de se battre pour créer une banque de l’éducation, pour que les enseignants aient un statut social que les autres n’ont pas, à savoir le respect, la considération et la rémunération. «Dès lors qu’on a un problème de déficit de qualification, nous pouvons le pallier en renforçant les capacités des enseignants qui sont en place. Mais aussi en les accompagnant par une banque de ressources pédagogiques où ce sont des enseignements standards qui sont délivrés, auxquels les élèves peuvent accéder. Si un élève a un bon enseignant en sciences, assez souvent il est aussi bon en sciences», a-t-il précisé.
C’est pour avoir des stratégies d’anticipation sur l’année scolaire que la Cosydep a organisé ce programme de vacances, afin d’échanger en profondeur sur des conflits probables et discuter de questions à fort enjeu avec les acteurs et les experts. A l’issue de cette table ronde, il est ressorti la volonté d’avoir un système éducatif qui devient l’affaire de tous, notamment les acteurs de l’éducation, les enseignants, les élèves, les parents d’élèves, les entreprises et Ong.
Autre suggestion des experts, c’est de faire de l’éducation une source de résolution des problèmes auxquels la société est confrontée dans les domaines économique, environnemental, climatique, sécuritaire, politique et de la crise des valeurs. Pour les acteurs, l’école doit pouvoir travailler à apporter des réponses à ces crises. Estimant aussi que l’éducation est un droit pour tous les enfants, ils demandent de résoudre le déficit des enseignants en vue de permettre aux enfants de jouir de ce droit.
LES LANGUES DU TERROIR POUR TRANSMETTRE LE SAVOIR
L’ancien Recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, souligne l’importance des langues du terroir dans le développement de l’enseignement scientifique. "Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation par la langue de terroir"
L’ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Pr Abdou Salam Sall a souligné, jeudi à Dakar, l’importance des langues du terroir dans le développement de l’enseignement scientifique.
‘’Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation par la langue de terroir de l’enfant’’, a -t -il dit lors d’un panel à l’initiative de la Coalition des Organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique.
Il a expliqué ce recours aux langues nationales pour deux raisons. D’abord, il y a un capital humain dans la famille qu’on doit transposer à l’école et ensuite l’expérience prouve que les enfants qui ont fait leur éducation à partir de leur langue de terroir »sont meilleurs non seulement en sciences mais également en français », a dit Abdou Salam Sall, chimiste et ancien Doyen de la Faculté des Sciences de l’ucad.
‘’Nos langues utilisent deux systèmes de numération, la base 5 et la base 10 connues des scientifiques alors que le système francophone utilise la base 10. Quand l’enfant est rompu à la complexité, si vous déconstruisez cette aptitude chez lui au lieu de la consolider, il y a problème », a-t-il souligné.
Pr Sall a estimé qu’il faut également qu’on ait suffisamment d’enseignants qualifiés en sciences et technologies. ‘’L’éducation c’est l’affaire d’un peuple. Aujourd’hui on peut créer une base de données pédagogiques où il y a tous les cours faits par les meilleurs professeurs’’, a-t-il relevé.
‘’Dès lors qu’on n’a pas suffisamment d’enseignants qualifiés en sciences dans le système, il faut renforcer les capacités des enseignants en place et rendre disponibles sur le web des enseignements de toutes les sciences notamment des mathématiques’’, a-til suggéré.
Doyen de la Faculté des sciences de 2000 à 2003 avant d’être nommé Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, il a soutenu que ‘’le problème d’enseignants qualifiés se pose parce que l’enseignement est déserté au profit de filières qui rapportent plus en termes de rémunération’’. Il a cité l’informatique, la cryptographie, les télécommunications, intelligence artificielle et autres métiers émergents des sciences.
»Payons plus les enseignants pour attirer les scientifiques vers l’enseignement tout en favorisant l’approche expérimentale dans les apprentissages », a suggéré Pr Sall, soulignant que »quand on montre les différentes phases de l’eau en la faisant bouillir ou en la congelant on enseigne mieux et plus vite ».
Pour ne pas reproduire le système colonial, il faut »une mutation profonde » de l’école, »un changement fondamental » du système déjà proposé par les Assises de l’éducation de 2014, selon l’ancien recteur, également président de cette initiative en son temps.
«EPARGNER NOTRE ECOLE DES JEUX D’ACTEURS POLITIQUES»
Cheikh Mbow : Nous avons organisé une table ronde qu’on a dénommée « Regards croisés d’experts sur l’éducation en contexte de crise » parce que tout simplement nous sommes persuadés que quand on doit parler de l’éducation, nous devons apprendre à écouter
Nous avons organisé une table ronde qu’on a dénommée « Regards croisés d’experts sur l’éducation en contexte de crise » parce que tout simplement nous sommes persuadés que quand on doit parler de l’éducation, nous devons apprendre à écouter les autres, à faire en sorte que d’autres domaines puissent braquer leur regard sur le système éducatif. C’est ça qui nous permet de pouvoir trouver des solutions profondes parce qu’elles vont être globales. Elles vont tenir compte des dimensions de droit, d’économie, d’environnement, de législation etc. Dix domaines ont été invités. Douze experts sont prononcés et nous pensons que nous avons bien fait d’avoir croisé les regards autour du système éducatif. Ce qui est ressortie de ces échanges, c’est que nous devons avoir un système éducatif qui devienne l’affaire de tous. Deuxième leçon que nous avons tirée, c’est que l’éducation devrait être une source de résolution des problèmes auxquelles la société est confrontée.
Il peut y avoir des crises, économique, crise environnementale, crise climatique, crise politique, crise des valeurs. Toutes ces crises vont évidemment impactés l’école mais espèrent trouver des solutions à partir de l’école. Ce que nous avons retenu, c’est d’avoir un système éducatif qui soit plus résilient, qui puisse exister et qui puisse se préserver même quand il y a les situations de crise et ça pour nous, c’est un élément essentiel en termes d’environnement des apprentissages. On a rappelé qu’il y a des défis récurrents, qui sont là depuis des années liés à des déficits en enseignants, en salles de classes. L’éducation, c’est un droit et tous les enfants de ce pays, qu’ils soient filles, garçons, handicapés ou pas dans la profondeur du pays méritent de bénéficier du droit à l’éducation. (…) Nous allons vers une année électorale, et nous sommes conscients que le premier trimestre de l’année scolaire qui commence (octobre, novembre, décembre) est un trimestre où on peut vivre des turbulences liées à l’exercice de parrainage, de candidature. Le deuxième trimestre (janvier, février, mars), c’est le trimestre de l’élection. Ça aussi, l’histoire a montré cette relation malheureuse qui a existé entre les joutes électorales et le fonctionnement normal de nos écoles. Le troisième trimestre post élection (avril, mai, juin), c’est aussi des moments qui pourraient avoir des ruptures. Nous voudrions que notre école puisse être épargnée des jeux d’acteurs, que les militants de tous bords puissent se lever pour protéger l’école des jeux d’acteurs, pour veiller à ce que nos enfants ne soient pas utilisés autrement»
DES EXPERTS FONT LE DIAGNOSTIC ET LIVRENT LA RECETTE
Philosophes, professeurs d’universités, acteurs de la protection sociale, juristes, économistes dégagent des pistes d’actions préventives et curatives, pour garantir le fonctionnement normal des lieux d’éducation et de formation, dans un contexte de crise
Dans le cadre de sa campagne «Nos vacances pour l’école», la Cosydep a organisé hier, jeudi 14 septembre, une table ronde autour du thème «L’éducation en contexte de crises : Regards croisés d’experts externes». Philosophes, professeurs d’universités, acteurs de la protection sociale, juristes, environnementalistes, économistes, entre autres, ont indiqué des pistes d’actions préventives et curatives, en vue de garantir le fonctionnement normal des lieux d’éducation et de formation, dans un contexte de crises multiformes. Alors que le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle, le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow a invité les acteurs politiques à épargner l’école pour qu’on ait une année scolaire apaisée.
Qu’il s’agisse de pandémie, de changements climatiques ou encore d’instabilités politiques, les crises ont des effets néfastes sur les systèmes éducatifs : interruption d’apprentissages, réduction du filet de protection des enfants, amplification des inégalités, entre autres. C’est ce qui motive l’organisation par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation (Cosydep) d’une table ronde sur le thème « L’éducation en contexte de crises : Regards croisés d’experts externes » hier, jeudi 14 septembre.
L’objectif est de réfléchir sur les crises actuelles et d’anticiper les étapes à venir afin de repenser une politique scolaire qui répondrait à une situation de crise. Pour l’historien Pr Mbaye Thiam, on n’enseigne pas en situation de crise. « Au Sénégal, on est en train de nous forcer à croire qu’on peut étudier en situation de crise mais ce n’est pas vrai. Donc, il faut déconstruire cette tentative d’inventer derrière des objectifs plus ou moins idéologiques, politiques. Les concepts de crise endémique, cyclique semblent être la norme dans notre société aujourd’hui au point que les militants de l’école, après avoir connu 40 jours de grève, disent : on sauve l’année scolaire mais une année scolaire, on ne la sauve pas, on l’a conduite parce qu’on ne l’a pas paramétrée par hasard », a-t-il fait savoir.
L’historien souligne que c’est le système même qui détermine « de manière endogène » les situations de crise. « Ce sont les acteurs du système qui instruisent la politique de crise à l’intérieur du système », a soutenu Pr Mbaye Thiam.
L’historien qui pointe du doigt les acteurs, leur forme d’organisation et leur mode de fonctionnement qui sont devenues « acceptables » dans le système éducatif, poursuit : « Pourquoi on veut faire entrer dans la tête des sénégalais qu’en année électorale, il faut qu’il y ait grève scolaire ? Pourquoi dans ce pays, on aurait peur de nous interroger sur l’impact de nos convictions socio religieuses dans le fonctionnement du calendrier scolaire ? Ce n’est pas normal que les gens ne vont pas à l’école. On est le seul pays au monde qui respecte scrupuleusement les fêtes du calendrier chrétien et les fêtes du calendrier musulman ».
«ENSEIGNER DANS LES LANGUES DU TERROIR»
Allant plus loin même, Pr Mbaye Thiam pense qu’il faut « inventer » l’école sénégalaise. « Il n’y a pas d’école sénégalaise. Ce qu’on a, ce sont des résidus de l’école de Jules Ferry plus ou moins tropicalisée. Ma conviction intime est que tant qu’on n’enseignera pas dans les langues du terroir, on n’a pas notre école nationale parce que l’école est d’abord d’extraction historique et culturelle », a-t-il indiqué. Sur l’introduction et l’enseignement en langues locales au Sénégal, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Pr Abdou Salam Sall embouche la même trompette que le Pr Mbaye Thiam.
Selon lui, il faut commencer l’éducation par la langue du terroir de l’enfant pourle développement des sciences et de la technologie dans l’éducation. « Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation parla langue du terroir pour deux raisons : il y a un capital qu’on a à la maison qu’on doit transposer à l’école mais surtout nos langues utilisent deux systèmes de numération, la base 5 et 10 alors que le système francophone n’utilise qu’une seule base, 10», a-t-il souligné.
A l’en croire, « l’expérience prouve que les enfants qui ont fait l’éducation à partir de leur langue de terroir, sont meilleurs non seulement en sciences même en français ». Toujours, pour le développement des sciences et de la technologie dans l’éducation, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar formule d’autres recommandations. «Il faut qu’à tous les niveaux qu’on ait des enseignants des sciences qualifiés. Dès lors qu’on n’a pas des enseignants qualifiés, il faut rencontrer les capacités des enseignants qui sont dans le système. On peut les former. Il faut rendre disponible sur le web les enseignements de toutes les sciences notamment des mathématiques», a fait savoir Pr Abdou Salam Sall.
«L’ETAT EST RESPONSABLE DE LA MISE EN ŒUVRE DU DROIT A L’EDUCATION»
Pour sa part, Pr Amsatou Sidibé, professeur de droit agrégée des universités, l’Etat, la famille et la société civile doivent jouer chacun son rôle pour assurer le droit à l’éducation à l’enfant. « Il faut que l’Etat soit conscient qu’il est le principal responsable et qu’il est redevable. On ne peut pas avoir une éducation de qualité lorsque dans la famille même, on n’est pas suffisamment outillés pour assurer l’éducation de l’enfant. L’enfant naît dans la famille, grandit dans la famille donc l’éducation de base dans la famille est fondamentale », a fait savoir Pr Amsatou Sidibé. Elle ajoute que « le secteur privé doit mettre la main à la pâte par les moyens dont il dispose pour aider les familles, l’école et l’université ». En ce qui concerne la société civile, Pr Amsatou Sow Sidibé souligne qu’elle doit observer et mettre le doigt sur la situation et dénoncer. « La société civile doit être armée pour dire non à toute cette violation du droit à l’éducation », a-t-elle dit.
Selon la Cosydep, les recommandations issues de la table ronde feront l’objet d’un rapport de synthèse qui sera diffusé auprès des décideurs et de tous ceux qui sont intéressés par le suivi. Parmi ces recommandations, il y a aussi la mobilisation des ressources et la protection sociale.
CHEIKH OUMAR HANNE VALIDE L’INTRODUCTION DES LANGUES NATIONALES A L’ELEMENTAIRE
« le Sénégal s’engage dans les 5 prochaines années à introduire les langues nationales à l’élémentaire ».
L e ministre de l’Education Cheikh Oumar Hanne, accompagné de la ministre de la Femme, de la famille et de la protection des enfants, Dr Fatou Diane Guèye, a procédé hier, jeudi, à Diourbel, à la clôture de la 48ème Semaine nationale de l’alphabétisation organisée en marge de la Journée internationale de l’alphabétisation.
Le choix de la marraine s’explique, selon lui, par le fait que Dr Fatou Diane Guèye est une femme leader pour son engagement indéfectible pour l’amélioration de la condition de vie des femmes. C’est pourquoi, a dit le ministre, « le Président de la République vous a fait confiance pour vous accompagner ».
Selon lui, « le chef de l’Etat accorde une importance capitale à l’alphabétisation. Il me rappelait hier que le ministère doit beaucoup contribuer au rayonnement du secteur de l’alphabétisation. Il est allé jusqu’à me donner des orientations. Il s’engage à augmenter les moyens pour discuter avec les spécialistes en alphabétisation et leur rendre hommage pour services rendus aux populations et à la nation toute entière ».
Et le ministre de l’Education de poursuivre : « le Sénégal s’engage dans les 5 prochaines années à introduire les langues nationales à l’élémentaire ». Selon lui, « tous les pays qui se sont développés l’ont été à partir de leurs langues nationales. Le ministère de l’Education est dans une dynamique de regrouper tous les spécialistes pour développer les langues nationales ».
Le ministre de la Femme, de la famille et la protection des enfants, Dr Fatou Diane Guèye, a manifesté son satisfecit. S’agissant du choix de Diourbel, elle dira au ministre de l’Education Cheikh Omar Hanne qu’il y a un temps pour le travail et un autre pour l’action. « On ne peut pas parler de l’autonomisation et de la liberté financière et du développement sans être alphabétisé. Il ne faut pas avoir le complexe d’étudier les langues nationales ».
Dr Fatou Diane Guèye a profité aussi de la rencontre pour dire à qui veut l’entendre qu’elle va soutenir le choix du candidat du Président Macky Sall, le Premier ministre Amadou Ba. « Monsieur le Président Macky Sall, choisissez votre candidat à votre guise. Votre choix est le mien. Nous sommes des soldats du Président Macky Sall. Nous sommes prêts à l’accompagner partout ».
L'ENA EST-ELLE DEVENUE UNE FABRIQUE DE TECHNO-POLITICIENS ?
L'École nationale d'Administration (EnA) est un fleuron pour avoir formé plusieurs générations de hauts commis de l'État. Force est de constater que les hauts fonctionnaires sortis de cette école ne se contentent plus d'être des soldats du service public.
L'École nationale d'Administration (EnA) est un fleuron pour avoir formé plusieurs générations de hauts commis de l'État. Mais depuis des années, force est de constater que les hauts fonctionnaires sortis de cette école ne se contentent plus d'être des soldats du service public. Entre le Premier ministre Amadou Ba, l'opposant historique Ousmane Sonko, le directeur de la CDC Mame Boye Diao, le président du CESE Abdoulaye Daouda Diallo ou encore des personnalités politiques comme le président du groupe parlementaire de YAW Birame Soulèye Diop, ou Bassiou Diomaye Faye, les énarques semblent se muer en tecno-politiciens qui lorgnent la magistrature suprême.
Le Président Macky Sall a presque tranché dans la douleur un match entre des inspecteurs des Impôts au sein de la mouvance présidentielle. Entre un Amadou Ba qui est l'heureux élu, Abdoulaye Daouda Diallo déçu mais qui n'a pas dit son dernier mot et le tonitruant Mame Boye Diao qui s'adressera à la presse aujourd'hui et qui, forcément, jettera un pavé dans la mare de l'alliance au pouvoir, la candidature de BBY s'est jouée entre d'anciens collègues de la direction des Impôts et domaines et formé dans la même école : l'ENA. Héritière d’une tradition d’excellence dans la formation professionnelle des hauts cadres nationaux et africains de l’Administration qui remonte à l’École fédérale d’Administration du Mali, l’ENA est devenue un établissement public à caractère administratif en octobre 2011. Ayant subi des mutations au fil des années, l'école Nationale d'Administration du Sénégal est évidemment le fruit d'une très longue histoire. Ses origines sont à chercher en effet dans l'histoire coloniale du Sénégal, de la France et de l'Afrique-Occidentale française (AOF). Elle est nommée École nationale d’Administration et de magistrature (ENAM) de 1975 à 1995. Comptant deux cycles de formation, l'ENA forme entre autres les administrateurs civils, les inspecteurs du Trésor, les inspecteurs des impôts et domaines, les conseillers des affaires étrangères, les inspecteurs des douanes et les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale. En somme, la crème de l'administration. Mais depuis quelques années, on note l'avènement d'une génération qui ne se contente plus de mener à bien les hautes missions de service public mais dispute aussi le champ politique avec les autres acteurs de la vie publique. Et l'avènement du régime de Macky Sall a accentué cette ruée des hauts fonctionnaires vers la politique. Pratiquement, ce sont eux, surtout les inspecteurs des Impôts, qui alimentent la vie publique depuis lors. D'abord au sein de la mouvance présidentielle, le Président Sall a mis sur orbite plusieurs d'entre eux au rang desquels l'ex-ministre Mouhamadou Makhtar Cissé. Formé à l'ENAM et sorti avec le brevet de l'Inspecteur des Douanes, l'ancien directeur des Douanes et ex ministre du Budget, ce dernier est manifestement une tête bien faite eu égard à son parcours académique et professionnel. Mais l'Inspecteur général d'Etat a été aussi directeur de cabinet du Président Macky Sall qu'il a soutenu, surtout à Dagana lors des dernières joutes électorales. Écarté du gouvernement depuis 2019, beaucoup analystes ont fait savoir que c'est parce qu'il nourrissait une ambition présidentielle. Discret depuis lors, l'ancien enfant de troupe n'a pas dit son dernier mot. D'autant que sur les réseaux sociaux, certains de ses souteneurs mettent des affiches qui laissent entrevoir que ce brillant cadre sera de la partie en 2024.
AMADOU BA-SONKO, SYMBOLES D'UNE ADMINISTRATION «POLITISEE»
Dans cette galaxie des énarques du pouvoir figure aussi l'actuel président du Conseil Économique Social et Environnemental Abdoulaye Daouda Diallo. Si le choix porté sur le Premier ministre Amadou Ba est une pilule difficile à avaler pour ADD, c'est parce que l'Inspecteur des Impôts a soutenu politiquement le chef de l'État durant sa longue traversée du désert après son divorce avec le Président Abdoulaye Wade. L'ancien ministre des Finances ne peut en effet comprendre que son ancien patron qui a rejoint la «Cause» de l'APR tardivement et presque avec sinécure puisse être la personne qui va stopper son ambition de devenir président de la République. Muet depuis l'annonce du choix du candidat de BBY, Abdoulaye Daouda Diallo se fera certainement entendre dans les jours à venir. Il y a aussi le directeur de la CDC Mame Boye Diao qui fera face à la presse aujourd'hui. Très libre dans ses positions au sein de la mouvance présidentielle comme dans ses amitiés, le maire de Kolda est un aperiste ingérable. Il n'a jamais eu de problèmes par exemple à déclarer son amitié avec le leader du Pastef Ousmane Sonko. Lors des élections locales aussi, il avait fi du choix de Macky Sall (même si ce dernier a avoué plus tard qu'il avait béni sa liste) et avait confectionné sa propre liste qui remportera par la suite les élections locales à Kolda ville. Va-til soutenir Amadou Ba. On saura la réponse aujourd'hui. Mais ce qui est déjà sûr, c'est qu'il ne va pas jouer les seconds rôles en 2024. Mais les deux qui ont plus symbolisé l'hyper politisation de l'administration sont le Premier ministre Amadou Ba et le teigneux opposant et maire de Ziguinchor Ousmane Sonko. Acteur politique le plus marquant peut-être de ces 20 dernières années, l'opposant dirige une formation politique créée pratiquement par des «insoumis» de la direction des Impôts et Domaines. D'ailleurs, le secrétaire national du Pastef Bassirou Diomaye Faye avait révélé il y a quelques mois dans une interview à SENEWEB que le candidat déclaré de BBY Amadou Ba a fait tout pour les adhérer à l'APR. Le Pastef juridiquement inexistant aujourd'hui a permis à plusieurs cadres de l'administration de se révolter et de répondre à l'appel d'Ousmane Sonko. Et c'est devenu un secret de Polichinelle que la direction des Impôts est divisée entre sympathisants du maire emprisonné et hauts fonctionnaires proches du pouvoir. Et parfois même, ça débute à l'ENA. Et avec la désignation du Premier ministre Amadou Ba comme candidat de BBY, les divergences vont s'accentuer. Depuis samedi, on voit plusieurs d'entre eux mettre ce dernier sur leurs profils respectifs. Ancien directeur des Impôts, ex-ministre des Finances, ce dernier a un «réseau» au sein de l'administration. Il a participé aussi à la formation de plusieurs d'entredeux au sein dudit établissement.
UN PRESIDENT ENARQUE EN 2024 ?
Mais la tâche ne sera pas de tout repos pour le futé chef du gouvernement qui a toujours caché avec résilience son jeu. En effet, l'idéologie du Pastef a fortement pénétré la haute administration. Et si les chances de Sonko s'amenuisent de jouer en jour malgré l'enthousiasme encore grandissant de ses militants, il aura un rôle prépondérant à jouer en 2024. Et parmi ses potentiels remplaçants se trouvent des inspecteurs des Impôts très connus comme Bassirou Diomaye Faye et Birame Soulèye Diop, tous membres fondateurs du PASTEF. Sans oublier les potentiels souteneurs de Mame Boye Diao et d'ADD si ces derniers devaient se présenter. Mais dans tous les cas les hauts fonctionnaires seront bien ''trempés'' dans l'élection de 2024. L'ENAM jusque-là a produit des ministres, quatre Premiers ministres (Moustapha Niasse, Mame Madior Boye, Mamadou Lamine Loum, Amadou Ba), des députés, directeurs généraux et présidents d'institutions (Moustapha Niasse, Abdoulaye Daouda Diallo). Peut-être qu’en 2024, on va se retrouver avec un premier énarque.
DE LA MÉRITOCRATIE A LA LUTTE DES PRIVILEGES
Dans le même ordre d'idées, qu'ils soient juges, administrateurs civils, commissaires aux enquêtes économiques où inspecteur des impôts ou des Douanes, ces hauts fonctionnaires ont réussi à se hisser au sommet de la pyramide et avec beaucoup de mérite. Car n'oublions pas que l'ENA a permis à plusieurs Sénégalais de classe moyenne de se réaliser socialement grâce à l'excellence de leurs parcours. En ce sens, l'ENA a permis une égalité des chances au niveau de la haute administration. Mais force est de dire aussi que les hauts fonctionnaires essuient beaucoup de critiques. À tort ou à raison, ils sont critiqués pour leurs niveaux de vie qui frisent pas l'abondance. Certains ne peuvent pas comprendre que des fonctionnaires soient millionnaires ou milliardaires. Cette problématique est mise souvent au goût du jour. Et alimentera forcément la prochaine élection présidentielle. En outre, la politisation de la haute administration est-elle une bonne ou mauvaise nouvelle pour le fonctionnement du pays ? Est-ce que cette politisation ne détourne pas les hauts fonctionnaires de leur mission première qui est de servir l'État dans sa plénitude. Ces questions seront disséquées certainement dans les semaines à venir.
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Farce littéraire, machination redoutable et réquisitoire cinglant contre la corruption des élites, "Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde" est un grand roman !