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26 novembre 2024
Culture
LE NGOYANE, D’HIER À AUJOURD’HUI
Encore considérée comme une musique plutôt noble, voire élitiste, et écoutée par un public connaisseur, le ngoyane est joué à l’occasion d’événements comme les soirées de gala, les rencontres culturelles ou les mariages et meetings
Il est des choses qui survivent à la dictature du temps et aux effets intempestifs de modes. Au Sénégal, le ngoyane en fait partie. Dans une époque caractérisée par un métissage profond des genres musicaux et un croisement sans précédent des musiques du monde, le ngoyane, dont les origines remontent au 19ème siècle, a su garder sa pureté et tout son charme. La doyenne, Marième Gueye, nous en parle.
Encore considérée comme une musique plutôt noble, voire élitiste, et écoutée par un public connaisseur, le ngoyane est joué à l’occasion d’événements comme les soirées de gala, les rencontres culturelles ou les mariages et meetings. Résolument plus conservateur, il se distingue de genres comme le mbalax ou le ndaga, qui revêtent un aspect plus populaire et urbain. La musique traditionnelle ngoyane trouve ses origines au Saloum, plus précisément à Médina Sabakh, où elle aurait vu le jour à la fin du 18ème siècle. Mais aujourd’- hui, le Ngoyane est porté par de nouvelles voix. A côté de la chanteuse Khady Mboup ou des anciennes, comme Say Bassi Dieng ou Saly Mbaye, qui se sont taillé une place sur la scène musicale sénégalaise, des voix moins connues continuent de porter cette variété musicale, dont la particularité est de s’appuyer sur le rythme des calebasses, que des mains agiles font chanter.
Marième Guèye est aujourd’hui l’une de ces voix, porte-drapeau de ce genre musical. Installée dans le berceau du ngoyane à Madina Sabakh, elle se souvient encore très bien de ses débuts. «Je dois tout à mon mari, Ngoumbo Ndiaye, et sa mère, Adji Seynabou Dieng. Originaire de Nioro, après mon mariage, j’ai rejoint la troupe de Médina Sabakh, fondée par mon époux et sa mère, et c’est à partir de là que ma carrière a démarré», raconte-t-elle. Si aujourd’hui le ngoyane s’est taillé une belle place dans l’espace musicale sénégalais, c’est aussi par le talent des prédécesseurs, dont Seynabou Dieng. «En réalité, nous les acteurs du Ngoyane, nous devons beaucoup à la pionnière Adji Seynabou Dieng, qui a popularisé le genre à travers le Sénégal. Son mari était également artiste de ngoyane et jouissait d’un franc succès, jusqu’à l’international», témoigne Marième Gueye. Originaire de Nioro, l’artiste est aujourd’hui un membre à part entière de la famille du ngoyane de Medina Sabakh.
A la gloire des familles royales
A l’origine, quand ils revenaient de batailles victorieuses dans le Saloum, les rois rassemblaient, dans la nuit, les griots pour chanter au rythme du xalam et des calebasses. C’était une façon de célébrer les campagnes victorieuses. Les Xawaré, comme on les appelle, ou veillée au rythme de ngoyane, étaient organisés por les hôtes royaux, mais aussi pour chanter la gloire des familles royales et de la noblesse. Depuis, la pratique est restée et s’est transmise dans tout le Saloum (Ndoffane, Nioro, Ndoucoumane...), avant de s’étendre sur tout le Sénégal. «Autrefois, dans notre quartier Ngueweul, notre troupe se produisait chaque samedi. Beaucoup de jeunes ont été initiés ainsi. On peut considérer que c’était une école et ça l’est encore aujourd’hui», confie la doyenne Marième Guèye.
Une tradition immuable
Les royaumes n’existent plus. Ils ont fait la place à une autre réalité. Et le champ thématique du ngoyane a aussi subi cette évolution. Au-delà de sa vocation ludique et folklorique d’antan, bon nombre d’événements au Sénégal, aujourd’hui, se déroulent sur fond de ngoyane, comme les mariages, baptêmes, etc. Ces chansons, restées fidèles à leur part d’identité et leur structure, se sont quand même adaptées à de nouvelles cibles. Elles vont désormais servir aux griots, à encourager et féliciter dans les moments difficiles ou formateurs d’un individu ou d’un groupe, ou servir à glorifier mécènes, bienfaiteurs ou nobles. «Aujourd’hui, notre musique traditionnelle est si appréciée que même les grands musiciens s’en inspirent. Ce qui fait que ce n’est plus seulement l’apanage des griots, même les nobles nous ont rejoints. Nos sujets se sont aussi diversifiés», poursuit-elle.
Toutefois, selon la chanteuse, cette augmentation du nombre de musiciens n’est pas un obstacle, ni une régression. «Le ngoyane fait vivre son homme, par ce qu’il est béni. Malgré le nombre de musiciens, nous nous produisons régulièrement, sur sollicitation.
Pour ma part, grâce au ngoyane, avec l’aide de mon mari, j’ai réussi à m’offrir un salon de coiffure et j’ai construit deux chambres dans notre concession»
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L'AFRIQUE, VÉRITABLE MOSAÏQUE LINGUISTIQUE
L’Afrique compte plus de 2 000 langues différentes. Toutes ne sont pas reconnues comme langues nationales. Comment les langues africaines cohabitent-elles avec le français ?
L’Afrique compte plus de 2 000 langues différentes. Toutes ne sont pas reconnues comme langues nationales. Certaines sont confidentielles, d’autres transnationales. Comment dans votre vie quotidienne, vos langues cohabitent entre elles et avec le français ?
Dans votre pays, constatez-vous une volonté de promouvoir cette diversité ?On en débat en direct de Dakar, dans les studios de RFI Mandenkan et RFI Fulfulde.
Invités :
Fary Silate Ka, l'un des fondateurs de l'Académie africaine des langues (ACALAN).
Oumarou Yero, journaliste burkinabè de la rédaction Mandenkan de RFI. Présentateur d’Une semaine d’actualité.
Tidiane Barry, journaliste et en charge des réseaux sociaux de RFI en fulfuldé.
RENE MARAN, LA FRANCE, L’AFRIQUE ET LA LITTERATURE
Pour mieux faire connaître l’illustre auteur, le département de Lettres modernes de l’Ucad a organisé, en collaboration avec l’université des Antilles, de Guyane, de CergyCy et d’autres établissements d’enseignement supérieur, un colloque
A l’occasion du centenaire du Prix Goncourt attribué en 1921 et pour la première fois à un écrivain noir, René Maran, l’université des Antilles, de Guyane, de Cergy-Cy, en collaboration avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ont organisé un colloque de deux jours, qui se déroule depuis hier à l’Ucad 2. D’éminents spécialistes de l’œuvre de René Maran se sont réunis à cette occasion, afin de mieux faire connaître l’illustre auteur.
Pour mieux faire connaître l’illustre auteur qu’était René Maran, le département de Lettres modernes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a organisé, en collaboration avec l’université des Antilles, de Guyane, de CergyCy et d’autres établissements d’enseignement supérieur, un colloque sur le thème : «René Maran. La France, l’Afrique et la littérature».
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de deux jours (les 25 et 26 novembre 2021), tenue à la salle de conférence de l’Ucad 2, a été présidée par le Recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Amadou Aly Mbaye en a profité pour magnifier ce colloque, qui se déroule à Dakar, notamment à l’Ucad, au moment où Mouhamed Mbougar Sarr devient le premier africain subsaharien à se voir couronné par ce prestigieux Prix Goncourt, exactement 100 ans après René Maran.
Selon lui, en faisant le choix du Sénégal pour accueillir des manifestations célébrant le centenaire de l’attribution du Prix Goncourt à René Maran, «vous honorez notre pays et notre Peuple. Nous voulons lire à travers ce choix, la volonté de permettre au Sénégal de prendre toute la place qui lui est faite, dans des commémorations des centenaires, qui se sont étalées sur toute l’année 2021, sous le format de nombreuses initiatives et évènements dans le monde entier».
Parlant de René Maran, Amadou Aly Mbaye souligne que l’auteur occupe une position monumentale. «Il est un repère, un trait d’union, un intermédiaire et un inspirateur. Les écrivains de la Renaissance le revendiquent comme un modèle, les théoriciens de la Négritude s’en réclament comme leur précurseur.» Venu prendre part à cette rencontre, Mathieu Feu Nougaret, attaché de coopération scientifique et universitaire de l’ambassade de France au Sénégal, a estimé qu’il n’est pas facile de parler de René Maran, si on n’a pas lu ses œuvres. «Je ne suis pas spécialiste mais curieux. Je mesure l’importance que revêt René Maran, non seulement dans la littérature, mais aussi comme lien entre plusieurs continents, entre toutes ses racines qui font de lui un être multiple», a-t-il indiqué.
Joignant sa voix à celle du Recteur, Mme Cousson Traoré, directrice de l’animation culturelle et scientifique du rectorat, souligne que ce colloque vient à son heure, car il coïncide avec le choix porté sur Mouhamed Mbougar Sar, qui a remporté le prix Goncourt 2021, ce qui est une fierté du monde littéraire, de la communauté universitaire, mais aussi de la Nation sénégalaise. Elle informe également que pendant ces deux jours de célébration du centenaire du Prix Goncourt de René Maran, un vernissage suivi d’une grande exposition sur les manuscrits de René Maran est prévu au niveau de la Bibliothèque universitaire (Bu).
LE LEGS DE CEERNO SILEYMAANI BAAL
Cheikh Tidiane Gadio estime qu’il faut «sortir l’œuvre de Ceerno Sileymaani Baal de la clandestinité historique», tandis que, pour Marième Selly Kane, c’est «injuste» de continuer à maintenir dans l’oubli, l’œuvre de ce grand homme
Depuis 2016, l’Association Ceerno Sileymaani Baal (Csb) a entrepris de réhabiliter la vie et l’œuvre de Ceerno Sileymaani Baal, pour mieux faire connaître la révolution du Fouta de 1776, qui est l’une des révolutions marquantes de la sous-région sénégambienne, et qui a aboli l’esclavage de façon pacifique. Cheikh Tidiane Gadio, qui s’exprimait hier à ce colloque, estime qu’il faut «sortir l’œuvre de Ceerno Sileymaani Baal de la clandestinité historique», tandis que, pour Marième Selly Kane, c’est «injuste» de continuer à maintenir dans l’oubli, l’œuvre de ce grand homme qui a tant fait pour l’Afrique.
Ceerno Sileymaani Baal n’appartient plus simplement au Fouta, mais il est une institution. Il nous parle tous les jours, parce que son message est toujours actuel. Ses héritiers, dans la lettre et dans l’esprit, et pas juste héritiers par le sang, se sont réunis au sein d’une association. Depuis le 23 novembre, l’Association Ceerno Sileymaani Baal (Csb) et le département d’histoire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar organisent un colloque international sur la révolution torodo. Une révolution qui a la spécificité d’avoir conduit à l’instauration du régime de l’Almaamiya, qui est quand même le premier régime démocratique de l’histoire africaine, si l’on conçoit que la révolution américaine de 1776 est venue quelque mois après et la grande révolution française de 1789, ensuite. «C’est une révolution qui a été menée par des hommes de religion qui ont été amenés, à un moment donné, à prendre les armes contre les Maures et pas contre les Satiguis (souverain des Deniyankés)», a expliqué Marième Selly Kane, membre de l’Association Ceerno Si¬leymaani Baal et par ailleurs, représentante du Gouverneur Moustapha Kane, doyen d’âge des petits-fils de CSB.
Selon elle, c’est «injuste» aujourd’hui, qu’à chaque année dans nos universités, les professeurs de Science politique ouvrent les cours sur la «révolution française» et ne «pipent» pas un seul mot sur la «révolution du Fouta». Cependant, l’Asso¬ciation Ceerno Sileymaani Baal a jugé nécessaire d’amener le débat à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le temple du savoir, tout en privilégiant l’approche scientifique parce que des questionnements se posent. Etait-ce vraiment une Révolution ? Est-ce que tous les critères ont été respectés ?
Marième Selly Kane de répondre : «Oui, d’une certaine manière, il y a un débat d’école là-dessus. Certains vous diront que ce n’était pas vraiment une révolution, du fait que le l’effectif n’était pas énorme, et d’autres vous diront que, par la démarche et la méthodologie, c’était une révolution, et surtout elle a abouti à une Constitution».
Pour Marième Selly Kane, les recommandations de CSB sont parfaitement d’actualité et il faut les remettre au goût du jour. Elle a constaté que la révolution du Fouta est méconnue des Sénégalais et que l’on n’enseignait pas Ceerno Sileymaani Baal. Mais, cela doit changer. «Les sciences sociales nous apprennent l’état de notre démocratie. Et il faut réhabiliter l’oeuvre et les actions de CSB et ces grands hommes qui nous ont laissé un legs fondamental», a-t-elle fait savoir. Sur les principes fondamentaux des modes de gouvernance en Afrique, beaucoup de choses ont changé. «Aujourd’hui, on voudrait que les gens apprennent les idéaux et les chartes de CSB. En ce moment, il est évident que la jeunesse africaine va prendre en charge sa destinée», a-t-elle souligné.
«Il faut sortir l’œuvre de Sileymaani Baal de la clandestinité historique»
Dr Cheikh Tidiane Gadio, qui s’exprimait à l’occasion de ce Colloque international sur Ceerno Sileymaani Baal et la révolution du Fouta de 1776, estime, quant à lui, que ce colloque est extrêmement important. Figure emblématique de l’histoire du Fouta, dans sa vision prophétique, Ceerno Sileymaani Baal avait bâti un système qui inspire encore les démocraties modernes. Et selon Cheikh Tidiane Gadio, l’Afrique commence non seulement à célébrer ses héros, mais également à les reconnaître pour leurs contributions. Il estime, par ailleurs, que c’est bien de chanter les ancêtres, de montrer qu’ils étaient grands, mais cela ne règle pas le problème «si nous n’avons pas les moyens d’apprendre d’eux et voir comment on peut mettre en œuvre leur modèle et leur exemple», souligne-t-il.
Et de poursuivre : «La grande question que je me pose, c’est comment Ceerno Sileymaani Baal a été un homme d’une brillante expertise, non seulement en matière de religion, mais aussi en matière de société et d’institution politique ? Comment il a pu proposer un tel système au Fouta ? Pourquoi on n’arrive pas à faire autant ou à faire mieux ?». Comme tous les visionnaires, Cheikh Tidiane Gadio trouve que Ceerno Sileymaani Baal a dépassé son siècle, il a même dépassé les siècles suivants, et il nous l’a prouvé.
Dans le même sillage, il déclare que : «Il faut sortir l’œuvre de Sileymaani Baal de la clandestinité historique et même essayer de poser la question : pourquoi, il y a une tentative d’étouffer, d’effacer, d’ignorer ou d’isoler son œuvre ?» Toujours selon lui, en répondant à ces questions, ça aidera peut-être d’autres grands innovateurs, d’autres grand héros de la cause africaine au Fouta, dans le reste du Sénégal et peut être en Afrique, qui subissent encore les affres de l’anonymat, de la non-reconnaissance, à régler ce problème. «La pensée politique de Ceerno Sileymaani Baal est incontestable et toujours d’actualité. Il était un homme vertueux, un érudit, un homme compétent.
Et l’Afrique souffre aujourd’hui de tout ce qu’il a dénoncé à l’époque», a-t-il fait savoir. Pour vulgariser davantage l’idéologie de Ceerno Sileymaani Baal dans le monde, Cheikh Tidiane Gadio estime que c’est tout à fait possible, parce qu’il y a, aux Etats-Unis et partout en Afrique, des grands historiens et Afro-Américains, panafricanistes, si on leur donne les actes de ce colloque, ça peut être le début d’un mouvement sur l’œuvre de Ceerno Sileymaani Baal. Il faut noter également, qu’au-delà de ce colloque marquant le 245éme anniversaire de la révolution du Fouta, il y avait un brassage culturel entre l’Association Ceerno Siley¬maani Baal et la Fondation Khaly Amar Fall de Pire, invité d’honneur du colloque. «Les belles relations, que nous sommes en train de tisser ou que nous pourrons tisser à partir de ce moment entre héritiers de Khaly Amar Fall et Ceerno Sileymaani Baal, sont le fruit d’une vie passée ensemble et d’un itinéraire partagé entre leurs ascendances dans leurs quêtes religieuses, mais aussi pour le contrôle de la vie politique de leur communauté d’origine au Fouta», a expliqué Modou Fall, professeur de Chimie a la Faculté des sciences et techniques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
«A NOUS, HOMMES ET FEMMES DE CULTURE DE METTRE NOTRE TOUCHE POUR QU’IL Y AIT LA PAIX, LA CONCORDE ENTRE LA GUINEE ET LE SENEGAL»
Sansy Kaba Diakite, directeur général des éditions l’Harmattan Guinée
Les relations entre la Guinée Conakry et le Sénégal ont souvent été tendues. La fermeture des frontières entre les deux pays pendant l’épidémie d’Ebola et les élections présidentielles guinéennes ont beaucoup impacté sur la libre circulation des personnes et des biens. Face à cette situation, des hommes de culture ont décidé d’apporter leur touche pour que la paix revienne. A travers le projet dénommé Concorde Guinée-Sénégal (C.G.S), l’ancien ministre de la Culture et ancien ambassadeur du Sénégal à Conakry, Makhily Gassama et le directeur général des éditions l’Harmattan Guinée, Sansy Kaba Diakité veulent raffermir les liens entre les deux pays. Dans cet entretien que M. Diakité, de passage à Dakar, nous a accordé, il revient sur l’origine du projet et ses objectifs. Le Commissaire général du Salon du livre de Conakry, communément appelé «les 72 heures du livre» est d’avis que la littérature peut bien réussir là où les politiques ont échoué.
Avec d’autres hommes de culture, vous venez de mettre en place le projet Concorde Guinée-Sénégal. De quoi s’agit-il et d’où est venue l’idée ?
Nous avons été choqués pendant des mois. C’est un peu pour soigner les blessures qui ont été faites pendant la fermeture des frontières. La Guinée et le Sénégal sont unis par la culture et par l’histoire. On ne peut pas séparer ces deux pays ; mais à cause d’une crise politique et diplomatique, on a compris que les deux chefs d’Etat étaient fâchés et ça a impacté les populations des deux côtés des frontières. Ce qui a créé beaucoup de choses catastrophiques aussi bien du côté guinéen que du côté sénégalais. Parce qu’il y a beaucoup de Guinéens qui viennent au Sénégal, beaucoup de Sénégalais qui viennent en Guinée et nous savons qu’au niveau de la CEDEAO, c’est la libre circulation et des biens et des citoyens. Donc, ça a causé beaucoup de difficultés et nous, hommes de culture, professionnels du livre, intellectuels, nous nous sommes dits qu’on ne peut pas rester en marge de cela. Il faut faire bouger les lignes. Il faut parler. Il faut faire des actions pouvant ramener les deux hommes politiques à la raison, pour que les relations historiques et culturelles entre le Sénégal et la Guinée puissent se raffermir. Donc, c’est le but. Il y avait une crise et on souhaite aujourd’hui renforcer les liens d’amitié et de solidarité entre le Sénégal et la Guinée. C’est pourquoi on a souhaité, à travers des hommes et des femmes qui ont marqué les deux nations, faire des tables rondes, des conférences, une activité sportive, une pièce de théâtre et à travers la culture et le sport vraiment permettre les échanges réels entre les deux pays pour que les jeunes puissent mieux connaître l’histoire pour savoir que des Sénégalais ont fait des choses exceptionnelles en Guinée, des Guinéens ont fait des choses exceptionnelles au Sénégal. Donc, pour nous, le couple Sénégal Guinée doit pouvoir maintenir de très bonnes relations culturelles, diplomatiques, historiques pour le bien des deux nations. Il y avait une crise. Pendant l’épidémie d’Ebola, le Sénégal avait fermé ses frontières, à juste raison. Pendant les élections en Guinée, les autorités étaient sur la pointe des pieds. Elles ont fermé les frontières. Il y a eu des frustrations des deux côtés. Maintenant, revenons à la raison. Ces deux pays méritent mieux. Il faut qu’on renforce les liens d’amitié et de solidarité entre le Sénégal et la Guinée.
Comment comptez-vous déroulez votre programme ?
Vous savez, nous sommes unis par le professeur Djibril Tamsir Niane, El Oumar Tall, Camara Laye, Keïta Fodéba, David Diop, Amadou Matar Mbow, par de grandes personnalités qui ont marqué les deux pays. Nous nous disons : «l’acte que le Sénégal a réalisé quand le professeur Djibril Tamsir Niane est décédé, même si c’était de Covid-19, le Sénégal a envoyé un avion spécial avec la dépouille du professeur en Guinée». Ça, c’est un acte salutaire. Je pense qu’il faut saluer les autorités sénégalaises pour la grandeur, vraiment les remercier pour ce travail qu’elles ont fait pour les deux nations parce que Djibril Tamsir Niane appartient aux deux nations. Djibril Tamsir Niane avait fait un travail sur la Charte de Kurukan Fuga. On souhaiterait jouer cette pièce par le Théâtre national de Guinée au Théâtre national Daniel Sorano de Dakar. On souhaite revenir sur le parcours de ces grands hommes qui ont marqué l’histoire entre les deux pays à l’université de Dakar, à travers des tables rondes, des conférences, une exposition. On va exposer les œuvres d’art des deux pays au niveau du Musée des Civilisations Noires. On souhaite faire une activité sportive, une campagne médiatique pour parler de l’histoire entre les deux pays. On souhaite aussi créer une chanson entre des chanteurs sénégalais et guinéens pour vraiment faire passer le message sur l’histoire et la culture entre les deux pays. Donc, aujourd’hui, nous avons une base pour cette chanson. Des artistes sénégalais et guinéens vont poser là-dessus pour le bien des deux communautés. On va terminer par un match de gala entre deux symboles, Naby Keïta et Sadio Mané qui jouent dans le même club, qui étaient aussi frustrés par la fermeture des frontières et puis montrer à la face du monde que le Sénégal et la Guinée s’aiment, entretiennent de bonnes relations. Ce n’est pas les crises au sommet de l’Etat qui vont créer des difficultés entre les deux peuples. Il y a autant de Guinéens au Sénégal que de Sénégalais en Guinée. On doit pouvoir donner l’exemple aux autres pays d’Afrique de l’Ouest. Si on réussit entre le Sénégal et la Guinée, on va faire la même chose pour les autres pays. Je pense que l’Afrique a besoin d’unité pour vraiment renforcer sa capacité et aller vers l’émergence.
Avez-vous les moyens de vos ambitions ?
Nous avons les moyens de nos ambitions. C’est pourquoi on a commencé par ce qu’on sait faire. Sur le plan culturel, les éditeurs vont se mettre ensemble pour faire sortir des livres. Les écrivains vont écrire ensemble sur l’histoire, la culture entre les deux pays. Ces livres-là seront présentés pendant l’évènement. Les sportifs vont jouer leur partition et nous pensons que les politiques et les diplomates vont nous suivre parce que rien ne vaut la paix. La paix est fondamentale pour la stabilité, le développement et puis nous sommes dans un moment opportun. Il y a de nouvelles autorités en Guinée. Les frontières ont été ouvertes par le président Mamady Doumbouya qui met le rassemblement, l’unité, la paix, la cohésion des peuples au cœur de la transition. Je pense que c’est une opportunité pour nous de relancer toutes ces activités entre la Guinée et le Sénégal. Moi, je sais qu’il y a beaucoup d’étudiants guinéens au Sénégal ; il y a beaucoup d’étudiants sénégalais en Guinée. Ces gens-là ont souffert. Ces deux peuples-là s’aiment. Il faut qu’on arrête. Il faut qu’on se respecte. Il faut qu’on dialogue. Il faut qu’on fasse des choses pour pouvoir vraiment aider nos populations. Donc, ça ne sert à rien de se fâcher, de se créer des difficultés inutiles et pourtant nous sommes liés par la culture et par l’histoire.
Vous avez parlé beaucoup d’écrivains. Aujourd’hui, la littérature peut-elle réussir là où la diplomatie a échoué ?
Je pense que c’est vrai. La littérature est un outil aussi de diplomatie. Là où les politiques n’ont pas pu dialoguer, nous, déjà entre professionnels du livre, on a dialogué. Le Sénégal a été invité d’honneur en Guinée. La Guinée a été invitée d’honneur ici. On a continué, malgré la situation de crise, à communiquer. On a monté le projet Concorde Guinée-Sénégal, ici au Sénégal. On a monté en Guinée. On a continué à échanger, à travailler ensemble, à parler de façon diplomatique, discrète, avec nos hommes politiques, pour apaiser les choses, pour faire en sorte que les choses puissent se calmer et qu’il y ait réouverture. Donc, la littérature peut réussir là où les politiques ont échoué. Je pense que c’est le rôle des hommes de culture souvent de réussir dans des endroits où les autres n’ont pas pu réussir.
L’ex président guinéen, Alpha Condé, avait un peu des relations tendues avec son homologue du Sénégal. Aujourd’hui, son départ contribue-t-il à raffermir les liens entre les deux pays ?
Je pense que le président Alpha Condé aimait beaucoup le Sénégal. Il ne faut pas qu’on se le cache. Ses meilleurs amis étaient des Sénégalais. Il s’est marié au Sénégal. Ce qui s’est passé, c’est possible. Nous sommes des êtres humains, nous comprenons ça. Et, malheureusement, on n’a pas pu résoudre pendant son mandat. Mais, dès qu’il est parti, le président Mamady Doumbouya, conscient du mot clé de la transition qui est le rassemblement, l’unité, la paix, la justice, a toute de suite pris l’engagement de rouvrir les frontières, à résoudre le problème. Je pense qu’aujourd’hui, les choses sont calmes. Il y a la libre circulation des biens et des populations ; mais cela ne veut pas dire que les choses sont complètement résolues. Donc, à nous les hommes et les femmes de culture de mettre notre touche là-dessus pour que ça soit véritablement fait, qu’il y ait la paix, la concorde entre la Guinée et le Sénégal parce que nous ne méritons pas de nous fâcher entre nous.
AFFAIRE MISS SENEGAL, PLUS DE 200 PLAINTES CONTRE AMINA BADIANE
Plusieurs femmes ont fait le déplacement, ce matin, au palais de justice de Dakar, pour déposer leur plainte contre Amina Badiane. Elles reprochent à la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal les faits d’apologie de viol
Emédia |
Cheikh Moussa Fall |
Publication 25/11/2021
Plusieurs femmes ont fait le déplacement, ce matin, au palais de justice de Dakar, pour déposer leur plainte contre Amina Badiane. Elles reprochent à la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal les faits d’apologie de viol suite à ses propos qu’elle avait tenus lors d’une interview. A l’heure où nous mettions cet article en ligne, plus de 200 plaintes ont été déposées dans le bureau du procureur de la République. « Plus de 200 plaintes ont été déposées et pendant toute la journée les femmes passeront au palais de justice de Dakar pour déposer d’autres plaintes. Ce qui est important c’est de savoir que ce jour a été dédié aux dépôts des plaintes des femmes sénégalaises au niveau du bureau du procureur contre Mme Aminata Badiane pour apologie du viol. Et nous sommes confiantes que ce dossier sera bien traité et que nous obtiendrons gain de cause », a indiqué Maïmouna Astou Yade.
S’exprimant après le dépôt de sa plainte, elle a déclaré que la dame a tenu des propos graves dans un Etat de droit et dans un pays où le viol est considéré comme étant un crime depuis 2019. « La mobilisation est spontanée. Nous nous sommes dits qu’il était essentiel pour nous de montrer à tout le Sénégal que les femmes ne peuvent pas accepter qu’on fasse l’apologie du viol et que cette affaire est extrêmement grave. Les femmes sont venues individuellement déposer leurs plaintes », précise-t-elle.
« Nous demandons que la licence soit confiée à d’autres personnes de bonne moralité »
Pour sa part, Nina Penda Faye, journaliste, activiste et féministe a dit clairement qu’on ne peut pas accepter que des gens puissent émettre des propos pareils. « Je ne vais pas les répéter parce que c’est insulter toutes ces femmes qui sont des présumées victimes de viol ou qui sont violées. On se bat tous les jours pour que les filles ne soient pas victimes de viol, pour que les femmes ne soient pas victimes de viol. On ne peut pas concevoir qu’une femme qui est censée être de bonne moralité dirigée un comité qui organise une élection Miss Sénégal qui est une élection qui sublime la femme sénégalaise, la femme africaine, qui montre son intellectualité, qui montre sa culture générale, son savoir-faire et sa beauté nous dire une phrase pareille. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes levées pour dire qu’il est hors de question d’accepter des propos pareils. C’est inacceptable », a-t-elle soutenu.
Les associations de femmes exigent désormais que la licence lui soit retirée : « Il faut confiée Miss Sénégal à d’autres personnes de bonne moralité. Des personnes qui sauront quoi faire et qui sauront encadrer nos sœurs et nos filles qui sont candidates pour ces élections ».
Pour mémoire, cette plainte collective fait suite à un élan de solidarité né sur les réseaux sociaux envers Mamico et Kader Gadji. Ces derniers ont été visés par une plainte d’Amina Badiane pour diffamation. Les avocats de la présidente du comité ont aussi porté plainte contre X.
L’ŒUVRE DE THIERNO SOULEYMANE BAAL DONNEE EN EXEMPLE A LA JEUNESSE
HISTOIRE Colloque sur la révolution du Fouta de 1776
Faire mieux connaître la révolution du Fouta de 1776 : c’est l’un des objectifs du colloque de deux jours, qui se déroule depuis hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les organisateurs veulent ainsi vulgariser ce pan important de la période pré- coloniale.
La révolution du Fouta de 1776 est antérieure à celles française et américaine, mais elle n’est pas bien connue. C’est tout le sens du colloque organisé par le département d’Histoire de l’Ucad, en collaboration avec l’Association Ceerno Sileymaani Baal. Avec cette rencontre de deux jours où sont attendus des experts, les organisateurs veulent vulgariser ce pan important de l’histoire du Sénégal et aussi montrer à la jeunesse, les enseignements et l’œuvre de Thierno Souleymane Baal, leader de cette révolution de 1776.
Insistant sur le fait que cette révolution s’est accomplie «sans violence notable», le président de l’Association Ceerno Sileymaani Baal souligne que «c’est un exemple historique parmi d’autres, qui montre que la réforme progressiste, le consensus social, la démocratie, la bonne gouvernance, le rejet de la dévolution monarchique du pouvoir, l’accaparement des ressources publiques, l’humanisme sont consubstantiels du legs historique endogène de l’Afrique précoloniale». Abondant dans le même sens, le Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, qui a représenté le Recteur de l’Ucad à l’ouverture de ce colloque, estime que faire connaître cette période «est d’autant plus important, dans un contexte où il est plus que jamais nécessaire de donner à notre jeunesse des modèles africains».
Cela, ajoute Pr Alioune Badara Kandji, «pourrait les inspirer et leur montrer que l’Afrique ne souffre pas de figures importantes, qui constituent des références». C’est aussi l’avis du ministre de la Culture qui a présidé cette rencontre. Pour Abdoulaye Diop, «ce colloque sera l’occasion de revisiter notre passé comme base de notre présent et de notre futur, pour un Sénégal émergent à travers la célébration des figures comme Thierno Souleymane Baal». Parlant de la figure de la révolution de 1776, le ministre le décrit comme «un visionnaire qui incarnait des valeurs, un engagement politique et intellectuel».
Et M. Diop de poursuivre : «Le leader de la révolution du Fouta a symbolisé l’existence, en Afrique, des pouvoirs, qui ne sont ni hiérarchiques ni verticaux, mais horizontaux. Ses valeurs et ses idées démontrent le niveau d’avancement des organisations africaines du 17ème siècle, prônant une société basée sur la justice, la paix, et contre la domination et l’oppression.»
Ainsi, selon le ministre de la Culture, «nous pouvons, à travers la révolution Torodo, démontrer que les Africains se sont battus pour une société égalitaire, loin des prétentions d’une soi-disant ambition civilisatrice coloniale tournée vers l’exploitation, la division, la domination de peuples qui ont eu le malheur de la subir». Dans son allocution, M. Diop a également invité les historiens à aider à mieux faire comprendre «les articulations essentielles de notre patrimoine, notre culture et notre histoire, pour en tirer des leçons.»
LE THÉÂTRE DANIEL SORANO BIENTÔT EN RÉFECTION
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a déclaré, mardi, vouloir refaire de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano un instrument de promotion de la diplomatie culturelle sénégalaise
Dakar, 23 nov (APS) – Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a déclaré, mardi, vouloir refaire de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano un instrument de promotion de la diplomatie culturelle sénégalaise.
Dans un communiqué, M. Diop a rappelé que cet établissement culturel et artistique était au service de la diplomatie du pays, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), de 1960 à 1980.
Le ministre de la Culture et de la Communication loue ‘’le talent, le savoir-faire et le dynamisme’’ des artistes de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano, inaugurée le 17 juillet 1965 par le premier président de l’Etat du Sénégal.
‘’Le ministre a promis de plaider pour que ‘Sorano’ puisse reprendre sa place d’antan dans la diplomatie culturelle et le rayonnement de la culture sénégalaise sur le plan international’’, lit-on dans le communiqué.
Abdoulaye Diop a visité le Théâtre national Daniel-Sorano, jeudi dernier, à la suite des travaux de rénovation de l’établissement culturel.
Lors de sa visite, il a assisté à un spectacle animé par l’Ensemble lyrique traditionnel de Daniel-Sorano, avec les voix de plusieurs artistes dont Arame Kamara et Marie Ngoné Ndione.
Le directeur général de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano, Abdoulaye Koundoul, a présenté au ministre de la Culture et de la Communication tous les compartiments rénovés du bâtiment âgé de 56 ans, selon le communiqué.
M. Koundoul a assuré Abdoulaye Diop de la volonté du ballet ‘’La Linguère’’, de la Troupe nationale dramatique et de l’Ensemble lyrique traditionnel de contribuer au ‘’rayonnement culturel’’ du pays.
Vitrine de la créativité artistique et culturelle du Sénégal, la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano a accueilli les manifestations du premier Festival mondial des arts nègres, en 1966
De nombreux spectacles nationaux et internationaux, dont une présentation des pièces de théâtre ‘’La tragédie du roi Christophe’’, d’Aimé Césaire (1913-2008), et ‘’L’os de Mor Lam’’, de Birago Diop (1906-1989), s’y sont déroulés.
Maurice Sonar Senghor (1926-2007), un neveu de Léopold Sédar Senghor, a été son premier directeur.
KPAMAN, UN METS MÉCONNU DES SÉNÉGALAIS
Au Sénégal, la peau de bœuf rentre dans la transformation du cuir. Avec l’inexistence de tannerie moderne, elle est devenue l’affaire des femmes maures établies à Wakhinane Nimzat, dans le département de Guédiawaye.
Au Sénégal, la peau de bœuf rentre dans la transformation du cuir. Avec l’inexistence de tannerie moderne, elle est devenue l’affaire des femmes maures établies à Wakhinane Nimzat, dans le département de Guédiawaye. Le produit fini est acheté par les cordonniers qui en font divers usages.
Toutefois, appelée "akpama" par les Béninois et "Kandé" par les Nigérians, la peau de bœuf est une spécialité culinaire de plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, comme la Sierra Leone, le Ghana et même la Guinée Conakry.
Depuis son arrivée à Dakar, en 2008, Christopher s’est lancé dans ce commerce. Au marché castors, sa table est bondée d’ignames, de la semoule de manioc, etc. Mais la peau de bœuf, découpée en gros morceaux, est mise au premier plan. Une façon d’attirer l’attention des clients. "C’est une mine d’or à bon marché. Le prix varie entre 1000 et 3000 FCFA selon les morceaux. Vraiment, je m’en sort très bien", avoue le jeune Nigérian.
À quelques mètres de Christopher, une vieille dame de nationalité togolaise somnole derrière son petit commerce. Elle est l’une des clientes préférées du jeune Nigérian. L’art culinaire n’est plus un secret pour cette sexagénaire. " Chez nous, la peau de bœuf va avec tous les plats : la sauce au gombo, accompagnée du foufou, l’adémé, le bouillon, mais également tous les plats à base de feuilles de tubercules", explique-t-elle. Avant de confier dans un ton ironique que les Guinéens apprécient la peau dans "Mborokhé".
FESTIVAL DU FILM, SAINT LOUIS AU COULEUR DU CINEMA
La 12ème édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis (nord) va projeter 30 films provenant de 17 pays, dont 14 seront en compétition officielle, a annoncé Souleymane Kébé
Dakar, 22 nov (APS) – La 12ème édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis (nord) va projeter 30 films provenant de 17 pays, dont 14 seront en compétition officielle, a annoncé Souleymane Kébé, un des organisateurs de cet évènement culturel (14-18 décembre prochain).
’’Les projections se feront en plein air dans les quartiers de la ville tricentenaire et au centre Aminata de Gandiol’’, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. Selon lui, ces films viennent du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Lesotho, de la Suisse, de la Tunisie, entre autres.
Kébé, de ’’Sunù films’’, l’une des structures organisatrices du festival, précise qu’ils seront projetés dans 15 lieux différents, à Saint-Louis.
Il a ajouté que pour cette édition, le réalisateur, chef opérateur burkinabè, Mickel Zongo, sera honoré ‘’pour l’ensemble de sa carrière’’, riche d’une quinzaine de films. Souleymane Kébé a aussi dit que trois longs métrages, réalisés par Michel Zongo et deux films dont il a participé à la production, seront projetés durant le festival du film documentaire de Saint-Louis.
Il a précisé que le réalisateur burkinabè animera un master class, pour expliquer sa démarche artistique et ses choix cinématographiques.
Kébé a aussi annoncé qu’un ‘’sargal’’ (récompense) sera organisé en son honneur, le 18 décembre prochain.
Lors de ce Festival du film documentaire de Saint-Louis, a-t-il fait savoir, trois ‘’café conférences’’ de cinéastes invités sont aussi inscrits dans le programme, qui prévoit aussi une résidence d’écriture. ‘’La résidence d’écriture va accompagner le développement de six projets de films algériens et sénégalais’’, précise Kébé, qui avait à ces côtés Mounirou Baro de la direction de la cinématographie.
Il était aussi en compagnie de Mélanie Sadio de la délégation Wallonie-Bruxelles à Dakar, qui a doté le prix court métrage de la compétition d’un montant de 2000 euros.
Souleymane Kébé a indiqué que le prix du long métrage, dont le montant n’a pas été divulgué, sera lui soutenu par TV5 Monde.
Le jury de la 12ème édition du festival international du film documentaire de Saint-Louis sera présidé par la réalisatrice et productrice sénégalaise, Angèle Diabang.
Elle aura à ses côtés, les réalisateurs Toumani Sangaré (Mali/ Sénégal/France) et Aïcha Thiam (Sénégal), le critique d’art sénégalais Sylvain Sankalé et son compatriote le photographe, Massow Ka.
Le festival documentaire de Saint-Louis va accueillir pour la première fois, un jury de la critique africaine. Ses membres Théodora Sy Sambou, Massiga Faye et Mamadou Oumar Kamara, journalistes et critiques de cinéma, font partie de l’association sénégalaise de la critique cinématographique (ASCC).