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2 avril 2025
Culture
L’IMPACT DES MÉDIAS SOCIAUX SUR LE DIALOGUE DES CULTURES EN DÉBAT À BAKU
Des experts mondiaux ont discuté de l'impact des médias sociaux sur le dialogue interculturel, soulignant à la fois leur potentiel pour construire des ponts entre les cultures et le risque qu'ils deviennent des barrières érigées entre les peuples...
L’impact des réseaux sociaux sur la promotion du dialogue entre les peuples a été l’un des thèmes sur lesquels les participants au 6e Forum mondial de Baku sur le dialogue interculturel ont planché jeudi, deuxième et dernier jour de cette rencontre internationale abritée par la capitale de l’Azerbaïdjan, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Des panélistes en provenance de plusieurs parties du monde ont notamment débattu du sujet en évoquant notamment la possibilité offerte par les médias sociaux de construire des ponts pour favoriser le dialogue des cultures mais aussi éviter que les réseaux sociaux ne soient en fin de comptes des instruments pouvant provoquer l’érection de murs entre les peuples et leurs cultures.
En plus du décloisonnement qu’ils favorisent, les médias sociaux ont été décrits par les experts du forum comme des plateformes pouvant véhiculer la rumeur, les fausses informations (Fake news), la stigmatisation et bien d’autres facteurs constituant des limites au dialogue entre les cultures.
Le panel consacré à l’impact des médias sociaux sur le dialogue des cultures figurait parmi les sept panels au programme, au deuxième jour du Forum mondial de Baku sur le dialogue interculturel.
Mercredi, la question de l’autonomisation des femmes comme élément pouvant contribuer au renforcement du dialogue des cultures a été abordée par des participants.
Autour du thème axé sur le renforcement des droits des femmes par l’interculturalité, les participants à ce panel, des femmes en majorité, ont insisté sur le fait que ”sortir les femmes de la pauvreté était une voie vers un progrès mondial”.
Des participantes au forum ont notamment ont présenté la pauvreté des femmes comme un frein à la promotion du dialogue interculturel. ‘’Sans autonomisation, point de développement, de compréhension et de dialogue’’, a par exemple expliqué Bahar Muredova, la modératrice du débat tenu mercredi dans l’une des salles de conférence du palais des congrès de Baku.
Au total, 700 participants représentant une centaine de pays prennent part à la sixième édition du Forum de Baku sur le dialogue interculturel, ouverte mercredi en présence du chef de l’Etat d’Azerbaïdjanais.
Ilham Aliyev est l’initiateur du processus de Baku sur la paix mondiale, matrice du Forum, une plateforme internationale d’échanges sur le dialogue interculturel, dont la 6e édition est placée sous le thème : ‘’ Le Dialogue pour la paix et la sécurité mondiale’’.
LA 15E ÉDITION DE STLOUIS’DOCS OFFICIELLEMENT LANCÉE CE MERDREDI
La 15e édition du festival international du film documentaire de Saint-Louis (nord) ”Stlouis’docs” a officiellement démarré mercredi, avec la projection du film ‘´Mambar Pierrette’’, de la réalisatrice et productrice camerounaise basée en Belgique
La 15e édition du festival international du film documentaire de Saint-Louis (nord) ”Stlouis’docs” a officiellement démarré mercredi, avec la projection du film ‘´Mambar Pierrette’’, de la réalisatrice et productrice camerounaise basée en Belgique, Rosine Mbakam, mise à l’honneur cette année.
Documentaire belgo-camerounais de 93 minutes réalisé en 2023, ‘’Mambar Pierrette’’ raconte le quotidien à Douala, la capitale économique du cameroun qui trépigne à l’approche de la rentrée scolaire.
Dans les ateliers, les clientes se bousculent pour que les vêtements des enfants et autres tenues de cérémonie soient prêts à temp, en particulier dans celui de la couturière Pierrette.
Plus qu’une simple couturière, Pierrette est aussi la confidente de ses clientes et d’une génération, souligne le synopsis du film.
Mais de fortes pluies menacent d’inonder son atelier, un malheur parmi d’autres.
Ce film a été projeté en plein air en présence du public et d’officiels, dont le directeur de la cinématographie, Germain Coly, et la directrice du centre culturel régional de Saint-Louis, Sira Bâ, à la place Baya Ndar. Il est le premier d’une rétrospective dédiée à la cinéaste camerounaise.
Il a été sélectionné à la quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes 2023.
Stlouis’docs qui sera clôturé samedi, propose des projections, débats, des causeries, des cafés rencontres. Des séances scolaires sont aussi au programme du festival de même qu’un forum de production visant à accompagner “la création émergente”.
L’agenda du festival prévoit également de mettre en lumière “Sénégal en Docs”, une section spéciale dédiée à valoriser la production nationale et la création émergente.
La place “Baya Ndar”, ex-place Faidherbe, le centre Jangkom, l’institut français, le centre culturel “Le Château”, le centre culturel Aminata de Gandiol sont les différents lieux retenus pour abriter les activités de la 15e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis.
‘’Stlouis’Docs” nourrit l’ambition de “valoriser le cinéma documentaire africain, dans toute sa richesse, sa complexité, sa création et sa diversité”, selon les initiateurs de la manifestation.
L’évènement se veut également un espace privilégié de rencontres, d’échanges et de découvertes autour de la création documentaire, ajoutent ses promoteurs regroupés autour de deux structures, que sont “Suñuy films” (Sénégal) et “Krysalide diffusion” (France).
LE DOCUMENTAIRE SUR SCENE
La 15e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis, communément appelé Stlouis’Docs, s’est ouverte mardi soir à la Place Baya, sous le regard attentif d’une pléiade de figures emblématiques du 7ème art et de personnalités...
Ousmane SOW (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 02/05/2024
Depuis ce mardi, la ville de Saint-Louis vit au rythme de la 15e édition du Festival international du film documentaire. L’ouverture officielle s’est déroulée sur la vaste esplanade de l’ancienne Place Faidherbe, dans une ambiance populaire propre au cinéma de plein air. Et jusqu’au 4 mai, le public comme les professionnels du 7ème art pourront voir de nombreux films et débattre pour accompagner la création émergente du cinéma africain.
La 15e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis, communément appelé Stlouis’Docs, s’est ouverte mardi soir à la Place Baya, sous le regard attentif d’une pléiade de figures emblématiques du 7ème art et de personnalités des sphères culturelle, artistique et médiatique. Et du 30 avril au 4 mai 2024, les cinéphiles et les curieux auront l’opportunité de plonger au cœur de quarante œuvres documentaires provenant de 22 pays différents. La section compétitive va également rassembler 21 films. Mais Stlouis’Docs ne se limite pas à une simple séance de cinéma. Le festival offre également un espace de réflexion et d’échange avec des projections-débats, des rencontres informelles, des séances scolaires et un forum de production dédié à soutenir la création cinématographique émergente du Sénégal.
La cérémonie a été également marquée par la présentation des membres du jury au titre de la compétition officielle, présidé par Rama Thiaw, et d’un jury de la critique de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique (Ascc). Saint-Louis vibrera donc pendant 5 jours au rythme du cinéma. Des projections de proximité en plein air s’organiseront dans plusieurs quartiers de Saint-Louis, à Gandiol et au Centre culturel Le Château, informe Souleymane Kébé, co-organisateur du festival avec sa structure Suñuy Films. Parmi les films sénégalais en compétition nationale courts métrages pour le Prix du documentaire national, doté par Wido, figurent 2002, Bataille contre l’oubli de Abdoul Aziz Basse, Colobane de Mbaye Diop, Miroir intime de Cheikh Ahmed Tidiane Samb Bray, Njuddu Jeeri de Hamidou Sow, Xalis-Franc Jeu de Cheikh Ameth Tidjane Diouf et Yaakaar de Daba Kébé. Et pour la compétition officielle internationale, Ndar Saga Walo de Ousmane Williame Mbaye, Lébou de Ndèye Soukeynatou Diop, Ndar, les fils de l’eau de Marie-Cécile Crance et Dox Dadje-Marcher se croiser, un film de Eléonore Coyette et Aïssatou Ciss, sont en lice.
Au programme du festival de cette année, il y aura également un forum de production pour l’accompagnement de 10 jeunes autrices et auteurs sénégalais, mauritaniens et camerounais, issus de divers structures de formation en cinéma et audiovisuel au Sénégal, notamment Ciné banlieue, l’Université Gaston Berger, l’Institut Mouso et Ciné Lab221. «Une rencontre qui permettra à̀ 10 projets en écriture, portés par de jeunes autrices et auteurs du Sénégal, du Cameroun et de la Mauritanie, d’être mis en lumière auprès d’un panel de producteurs et de diffuseurs. L’organisation du forum alternera un temps de présentation des projets en séance plénière en matinée, suivi de rencontres individuelles en après-midi du vendredi 3 mai», informe le producteur Souleymane Kébé. La soirée d’ouverture a été également marquée par la projection du film long métrage Mambar Pierrette de la scénariste-réalisatrice camerounaise Rosine Mbakam. Un film de 90 minutes qui plonge le public dans les méandres de l’âme humaine à travers le prisme de l’objectif documentaire.
par Patrick Chamoiseau
ANALYSE D'UNE OEUVRE DE L'ART C0NTEMPORAIN
En laissant la mer à demi esquissée, comme suspendue dans son inachèvement, l'artiste symbolise avec justesse le ralentissement des grands courants océaniques et les bouleversements en cours dans les écosystèmes marins
1 - L'artiste capture de manière saisissante un bain familial au bord de mer, sans doute pour signifier l'importance du rapport à l'écosystème naturel dans l’équilibre des rapports sociaux en général et familiaux en particulier. L’inextricable du rapport entre nature et culture semble aussi y être abordé.
2 - La démesure du soleil nous alerte sûrement sur l'effet thermique du changement climatique et l'urgente nécessité d'agir. Pour renforcer cela, elle nous montre un ciel vide, sans papillons, sans oiseaux, tout comme la plage et la mer dépourvues de toute faune, comme pour rappeler l’effondrement actuel de notre biodiversité.
3 - Toujours dans cet ordre d'idée, l'artiste choisit de représenter la mer de manière très inachevée, à demi gribouillée, pour signaler à coup sûr le ralentissement des grands courants marins, le blanchiment accéléré des coraux, et la disparition de la vie marine.
4 - Les personnages avancent dans l'eau ensemble, de manière un peu solennelle, forme allégorique de la solidarité humaine face aux effondrements inéluctables, mais les sourires sur les visages semblent vouloir ouvrir une espérance, et nous inciter à une prise de conscience affirmée dans l’action.
5 - A noter que les jambes des personnages sont très fines, manière pour l'artiste de dénoncer le manque d'exercice physique dont souffrent les populations du monde contemporain.
6 - A noter aussi que les personnages évoqués comme noirs semblent ne pas avoir de visage, ce qui suppose que l'artiste (d'inspiration décoloniale) dénonce la condition-nègre dans le monde, et proclame son soutien total à toutes les minorités opprimées.
7 - Le cocotier n'arbhore que deux cocos, ce qui nous exhorte à réfléchir aux équilibres écosystémiques du litttoral, et à renforcer son couvert végétal.
8 - A noter que les personnages sinscrivent sur un ciel vide, mais rempli d'amour. Sans doute pour signifier que tout est encore possible, que le pire n'est pas certain, et que l'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.
9 - Je dirais, sans conclure, que nous sommes en présence d'une œuvre majeure de l'art contemporain de la Caraïbe, qui indique que la question climatique ne s'oppose pas aux urgences sociales et politiques, et que tout cela constitue desormais un seul et vaste défi.
DES PAS, DES MOUVEMENTS ET DES EXPRESSIONS CORPORELLES
Célébration de la Journée internationale de la danse - La culture sénégalaise a été représentée sous toutes ces formes à travers différentes compagnies de la danse. Du ballet au mbalax, du hip-hop en fredonnant des rythmes sérères, halpulaar, mandingue, l
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 30/04/2024
La culture sénégalaise a été représentée sous toutes ces formes à travers différentes compagnies de la danse. Du ballet au mbalax, du hip-hop en fredonnant des rythmes sérères, halpulaar, mandingue, lébou, etc. Ce sont ces rythmes et expressions corporelles qui ont ponctué la Journée internationale de la danse (Jmd) au Centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar qui a abrite la cérémonie d’ouverture.
«Danseurs un jour, danseurs pour toujours», tel est le maître-mot des acteurs de cet art qui transcende les frontières et les cultures. «Elle est une expression ultime de la liberté et du mouvement, bien plus qu’une simple série de pas», estime la directrice du Centre régional Blaise Senghor de Dakar, Fatou Sène. Le sanctuaire de la culture, Blaise Senghor, a été rythmé hier, à l’occasion de la Journée internationale de la danse par des pas, des mouvements et des expressions corporelles.
Le tapis rouge a été déroulé pour accueillir les invités dans l’arrière du centre où est installée une grosse scène. Au fond flotte une affiche avec des écritures en gros caractère : Jmd. Une tribune bien dressée pour les autorités, notamment la directrice du Centre culturel, Fatou Sene, la directrice des Arts Khoudia Diagne, sous la présidence du Secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Babacar Sarr. Des artistes, une forte présence des jeunes élèves venant du Centre Aminata Mbaye, de Grand Yoff, de Blaise Diagne et de John F. Kennedy. Parce que cette célébration est placée sous le signe de l’éducation des jeunes à la culture.
Le Comité national a décidé de faire passer des compagnies de ballet dans une seule et même performance. Quand bien même leurs expressions n’étaient pas les mêmes. C’est la troupe «Phare des Mamelles» qui a ouvert le bal. Des artistes habillés en noir et blanc, dans un mouvement d’ensemble, qui séduit le public généreux en ovations et sifflements de joie. Après cette performance moderne, place au ballet «Kibarou Balliya» (la Nouvelle vous est parvenue) où la culture mandingue a été bien représentée par les sonorités, des pas de danse endiablés par le djembé et des chants avec des messages instructifs. La compagnie «Kondiof» aussi était présente. Depuis 1999, date sa création, elle se distingue dans la promotion de la culture sérère à travers le monde, par sa participation à diverses manifestations. Le ballet «Bakalama de Thionck Essyl», à force d’investir toutes les expressions artistiques du pays, a été rebaptisé le «Bakalama du Sénégal». Enfin, le «Power Crew», qui a représenté les cultures urbaines, a bouclé les prestations. Ce groupe a été quatre fois champion du Sénégal et deux fois médaillé d’argent aux Jeux de la francophonie.
par l'éditorialiste de seneplus, Oumou Wane
CÉLÉBRER LA RICHESSE CULTURELLE ET LES ARTISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Par leurs œuvres singulières, ils partagent les multiples facettes de notre identité, défiant les stéréotypes et célébrant l'unicité du génie créatif sénégalais. Je veux parler d’Iba Ndiaye, d’Amadou Sow, d'Issa Sow, d'Alioune Diagne..
Comme l'exprimait avec justesse le philosophe et critique d'art Yacouba Konaté, "l'artiste a vocation à donner forme et volumes aux rêves de l'homme. Il sait rendre visibles les cauchemars qui empêchent les hommes de dormir en paix. Dans l'enchevêtrement de l'utopie et du cauchemar, au carrefour de la séduction et du désenchantement, il tisse sa toile. Freud tenait le rêve pour le gardien du sommeil.
En effet, quand le cauchemar est trop lourd à porter, le rêve réveille le dormeur. Les artistes ne sont pas seulement des gardiens de sommeil, ils sont des passeurs de rêves. Nous leur prêtons nos rêves et ils nous les restituent... Parfois avec une couche de fable et d'allégorie, à d'autres moments avec le tranchant du rasoir de la sobriété et la sonnerie stridente d'un réveil."
La richesse artistique du Sénégal transcende les vicissitudes politiques pour incarner l'essence même de notre nation. Nos artistes, qu'ils soient musiciens, peintres, danseurs ou écrivains, sont les gardiens de notre identité, les porte-étendards d'une culture vibrante et vivante.
S'inspirant d'un héritage millénaire façonné par les multiples influences ethniques qui ont convergé sur notre terre, nos artistes contemporains tissent une toile où se mêlent tradition et modernité. De la poésie envoûtante des griots mandingues aux sculptures évocatrices des Sérères, chaque expression artistique est un hommage à notre diversité, un pont entre hier et demain.
Mais l'art ne se limite pas à une simple esthétique : il est le ciment qui unit les fils de notre nation. À travers leurs créations, nos artistes transcendent les clivages, rappelant à tous que nous sommes d'abord des êtres humains, unis par une même terre et une même destinée. Leurs œuvres, qu'elles soient des chants de louanges ou des tableaux éclatants, nous invitent à célébrer notre diversité dans une harmonie joyeuse.
Pourtant, malgré leur contribution inestimable à notre identité collective, nos artistes sont souvent négligés et leurs besoins ignorés. Il est donc crucial que nous reconnaissions pleinement leur valeur et que nous leur offrions le soutien nécessaire pour qu'ils puissent continuer à enrichir notre patrimoine culturel.
En investissant dans nos artistes, nous investissons dans notre avenir, préservant ainsi l'âme même de notre nation pour les générations futures. Célébrons ces artisans de l'âme sénégalaise, honorons leur talent et nourrissons leur créativité.
Ensemble, embrassons notre diversité culturelle et faisons du Sénégal un phare rayonnant d'art, de beauté et d'unité.
Nos artistes sont les ambassadeurs de notre riche culture auprès du monde entier.
Par leurs œuvres singulières, ils partagent les multiples facettes de notre identité, défiant les stéréotypes et célébrant l'unicité du génie créatif sénégalais. Qu'ils soient acclamés sur les scènes internationales ou qu'ils œuvrent dans l'ombre, leur dévouement à leur art force le respect et l'admiration.
Leur passion incandescente est un phare guidant notre nation vers de nouveaux sommets d'expression artistique.
Je veux parler de Culture, je veux parler d'art, je veux parler de ces hommes et femmes qui ont choisi l'art ou que l'art a choisis. Je veux parler de ces êtres si différents et pourtant si proches de nous... Je veux parler d’Iba Ndiaye, considéré comme le père fondateur de la peinture sénégalaise avec l'école de Dakar, d’Amadou Sow, gagnant du concours de l'affiche de la Biennale de Dakar, d’Alioune Diagne, présent à la Biennale de Venise cette année, notre Gaughin ou Michel-Ange, d’Omar Ba, de Fodé Camara, de Cheikhou Ba, d’Elsy et d’Issa Sow, l'un des plus talentueux de sa génération, dont on ne se lasse de regarder les œuvres aux Etats-Unis ou au Sénégal !....Je ne peux citer tous les artistes qui me touchent, les découvrant au fur et à mesure mais patiemment on va aller à leur rencontre.
Dans nos sociétés si trépidantes, rongées par l'appât du gain et la quête du quotidien, il y a des oasis humaines... De celles qui rafraîchissent, désaltèrent et émeuvent. Ces artistes, d'ici et de la diaspora, je vais leur rendre hommage à travers mes papiers.
Cela me semble plus intéressant que de tracasser les boys, comme on les appelle si affectueusement. Diomaye et Sonko, laissons-les remettre la machine Sénégal en route d'abord.
Selon l'actualité brûlante, je pourrai aborder d'autres sujets, mais aujourd'hui, célébrons nos artistes, ces âmes sensibles qui insufflent de la beauté dans nos vies.
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-Africa7.
LE GRAND FLOP
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement.
Initialement prévue du 15 mai au 15 juin, la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain a été reportée du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Estimant le préjudice à plusieurs « centaines de millions de nos francs », l’artiste plasticien Serigne Ndiaye, par ailleurs ancien commissaire du DAK’ART, juge néanmoins que « la décision prise par les nouvelles autorités est normale ».
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement. Par le biais d’un communiqué en date du 25 avril 2024, elles l’ont reporté du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Raison suffisante pour susciter moult interrogations chez les acteurs culturels et les férus de culture. Serigne Ndiaye, artiste plasticien, ancien commissaire du DAK’ART, souligne en effet qu’en dépit d’un budget de 1 milliard de francs Cfa, « rien n’a été mis en place au plan matériel et financier par les organisateurs que sont le ministère de la Culture (sous la direction de Aliou Sow) et le secrétariat général de la biennale. Pourtant, fait-il remarquer, « les organisateurs avaient deux ans pour préparer cet évènement d’envergure internationale ». Il se désole aussi du « désarroi » des artistes pour avoir « pris des engagements en renonçant à beaucoup de choses ».Il en va ainsi de « la réservation des chambres d’hôtels, la confection de catalogues, leur mise en valeur (qui) coûtent des centaines de millions de francs CFA. Et tout cela sans oublier la location des locaux, les sponsors, entre autres ». Contacté, le secrétariat général nous a renvoyé au communiqué officiel du report de la Biennale. Par contre, pour une source proche de la tutelle, l’organisation de la Biennale 2024 entre mai et juin était hypothéquée, compte tenu du temps imparti aux nouvelles autorités qui auraient besoin d’une plus grande visibilité sur la Biennale dont l’édition précédente est lourde de gaps. Suffisant pour se demander si « Les nouvelles autorités n’ont pas reporté le DAK’ART afin d’organiser une large concertation avec les professionnels de l’art pour partir sur de bons pieds»
Porté au départ par la communauté des arts plastiques et organisé par l’Etat du Sénégal à partir de 1992, DAK’ART s’est imposé au fil des éditions comme un événement panafricain d’envergure internationale consacré à l’art contemporain. La Biennale de Dakar accueille des artistes originaires d‘Afrique, mais aussi des autres parties du monde. La manifestation a pour objectifs de soutenir et favoriser la créativité, la promotion et la diffusion des arts visuels. La Biennale promeut également les artistes plasticiens africains sur la scène internationale et favorise le renforcement de la présence de l'art africain contemporain sur le marché.
LE CRI DU CŒUR DE ZULU MBAYE
Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs
Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs qui s’apprêtaient à prendre part à la fête de l’art, en termes de réservations de chambres hôtel, de billets d’avion, de paiement de fret pour acheminer les œuvres à Dakar. Il ne cautionne pas non plus la faible implication des artistes dans l’organisation de ce grand événement culturel. Aussi demande-t-il aux nouvelles autorités d’impliquer et de labéliser le Village des Arts, non sans manquer de livrer sa «part de vérité» sur le report de la Biennale.
« Il paraîtrait que les organisateurs n’étaient pas prêts tant au plan financier que matériel. N’étant pas membre du comité d’organisation et celui-ci ne nous ayant donné aucune information officielle, nous nous agrippons sur des « on-dit», ce qui est véritablement un handicap pour nous, acteurs culturels qui organisons les « OFF » Poursuivant ses récriminations, Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD), souligne que « ce sont les artistes eux-mêmes qui prennent en charge l’organisation de leurs expositions. Celles-ci se déroulent dans les quartiers et dans certains espaces ». Et ces expositions se font « le plus souvent avec des pays étrangers (d’Afrique, d’Europe) et la plupart d’entre eux étaient fin prêts pour débarquer à Dakar ». Et de poursuivre pour ce qui est du report de la Biennale : « C’est une situation très préoccupante. Je dois dire pour ma part, en tant que président de l’AAVAD, que je fais partie des cinq artistes qui vont exposer leurs œuvres malgré tout au musée Bori Banna sur la route de l’aéroport de Yoff. Et un autre au village des Arts en collaboration avec nos collègues européens et africains. Cette exposition est intitulée « Transatlantique 1 ».
REVOIR LE STATUT DE LA BIENNALE
Le plasticien Zulu Mbaye n’en avoue pas moins qu’il était favorable au report de la Biennale, compte tenu des difficultés liées à l’organisation et au temps relativement court dont disposaient les nouvelles autorités. Rappelant que c’est la deuxième fois que cette manifestation culturelle est décalée (après le report consécutif à la crise sanitaire de Covid-19), Zulu Mbaye relève qu’il faut des moyens financiers conséquents pour la tenue de cette rencontre de l’art. Or, dira-t-il, « D’après les informations que nous détenons, il n’y a pas de transitaires, d’artistes. Une soixantaine venant de 20 pays ne bénéficie pas d’assureurs. Idem pour le Palais de justice qui accueille l’exposition internationale « In » dont l’État est organisateur. Et il ne faut pas oublier que la scénographie à elle seule pourrait prendre beaucoup de temps ». A l’en croire, « ce sont ces quatre principaux points qui font que l’organisation de la Biennale était impossible à date échue ». Et cela, en dépit du fait paradoxal que le comité d’organisation qui est sous la tutelle du ministère de la Culture avait deux ans pour préparer l’évènement. Et Zulu Mbaye de poursuivre : « On ne peut pas mettre cet état de fait sous le dos du nouveau régime. Peut-être que c’était l’objectif de ceux qui ont retardé la Biennale parce qu’ils avaient deux ans pour préparer l’organisation et donc ils n’ont pas d’excuses par rapport à cette situation. Il fallait reporter l’événement. Ce qui permettra aux artistes d’être dans une meilleure situation ».
LE VILLAGE DES ARTS, PARENT PAUVRE DE LA BIENNALE
Revenant sur le cas spécifique de son lieu de travail, Zulu Mbaye dira : « Pour le Village des Arts que je dirige, nous avons deux grandes expositions avec des pays comme l’Île de la Barbade dans les Caraïbes, le Nigéria et quelques pays européens et africains. Tous ces projets risquent de tomber à l’eau parce que les moyens financiers que nous attendons ne nous sont pas encore parvenus. Je pense qu’un pays comme le Sénégal, organisant l’un des événements le plus importants de l’agenda culturel africain, ne peut pas à chaque édition de la Biennale laisser en rade le Village des Arts qui est la vitrine Sénégalaise des arts plastiques. Le Village des Arts est à chaque fois royalement oublié et, pourtant, il regroupe les bonnes signatures de l’art contemporain Sénégalais ». Zulu Mbaye dira pour conclure : « J’invite le nouveau ministre de la Culture à examiner cette question. En impliquant et labélisant le Village des Arts. Les artistes doivent être impliqués dans leur domaine. Car ils sont au fait des choses artistiques. La Biennale doit avoir un statut autonome sous la direction d’une association ou d’une fondation. Car, comme on dit, Art et État ne font pas bon ménage ».
6E FESTIVAL FILMS FEMMES AFRIQUE : 70 FILMS AU MENU
Le festival Film femmes Afrique (Ffa) s’ouvre à Dakar, le 26 avril prochain et se poursuivra jusqu’au 10 mai dans la capitale et huit autres régions. 70 films sont dans la sélection avec la présence de cinéastes africains de renom.
Le festival Film femmes Afrique (Ffa) s’ouvre à Dakar, le 26 avril prochain et se poursuivra jusqu’au 10 mai dans la capitale et huit autres régions. 70 films sont dans la sélection avec la présence de cinéastes africains de renom.
Dakar et huit autres régions du Sénégal, à savoir Thiès, Louga, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Casamance, Kolda et Sédhiou, vibre depuis le 26 avril, et cela jusqu’au 10 mai prochain, au rythme de la 6e édition du festival Film femmes Afrique (Ffa). Un événement qui, cette année, a pour thème «L’urgence climatique et la paix». 70 films sortis du lot sur les 500 reçus par les deux comités de sélection (un pour les longs métrages, un pour les courts métrages) ont été retenus. Sélectionné au dernier festival de Cannes en 2023, «Les filles d’Olfa» de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, mais aussi «Good Bye Julia» du Soudanais Mohamed Kordofani, «20 ans après» du Sénégalais Moussa Touré et «L’envoyé de Dieu» de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani, seront également projetés. Tous ces films traitent de la problématique du climat, des conflits dans certains de ces pays, de l’égalité de genre et de la paix. «Nous voulons mettre en avant le thème du changement climatique, devenu l’affaire de tout le monde. Par exemple, il y a le problème de la pollution par le plastique qui détruit les mers et tue les poissons. Le choix de ce thème est également justifié par le problème de l’eau. Car, les projections des spécialistes montrent qu’une personne sur deux sera confrontée au problème d’accès à l’eau d’ici à 2050», a noté la présidente de l’Association promotrice de l’évènement, Martine Ndiaye.
Cette édition 2024 du Ffa marque les 20 ans d’existence de ce festival cinématographique. D’où les nombreuses innovations annoncées par les organisatrices, puisque ce sont des femmes qui sont à la baguette. C’est ainsi que la première fois un village du festival dédié à l’écologie sera érigé dans les jardins de l’hôtel de ville de Dakar. Il va accueillir 450 élèves pour un atelier sur le climat, informe Martine Ndiaye qui annonce aussi d’autres innovations. Notamment «Les Ndékki des réalisateurs» prévus au cinéma Médine. «L’idée est de discuter de cinéma au petit-déjeuner avec deux cinéastes qui se feront face pour voir le travail l’un ou l’une de l’autre en s’interrogeant sur leurs parcours, leurs processus créatifs, leurs défis. C’est un moyen pour les jeunes cinéastes d’en apprendre plus sur le métier de réalisateur et pour le grand public convié d’entrevoir l’envers du décor», explique-t-elle.
Une belle brochette de cinéastes de renom
La cinéaste Amina Abdoulaye Mamani du Niger a ouvert le bal en faisant face à Moussa Touré du Sénégal, le dimanche 28 avril. Appoline Traoré du Burkina Faso sera face à Mamyto Nakamura du Sénégal, le jeudi 2 mai, tandis que la réalisatrice Nadia Zouaoui d’Algérie sera devant Keziah Jean d’Haïti, le samedi 4 mai. Pour sa part, le réalisateur mauritanien Aderrahmane Sissako, auteur des films «Bamako» (2006), «Timbuktu» (2014) et «Black Tea» (2024), va animer un master class le vendredi 3 mai. Il y aura aussi deux panels. Un sur «Le cinéma comme arme de résistance dans les pays en conflit» sous l’initiative du collectif «L’Autre regard d’Haïti» et qui sera animé par deux réalisatrices haïtiennes, une Sud-soudanaise et une Palestinienne. Et un sur «L’eau, un trésor collectif ! A l’heure du changement climatique». Egalement, 14 jeunes bénéficieront d’une formation en cinéma et en scénario pour 15 jours, lors de ce festival Films femmes Afrique qui a initié pour la première fois le prix de la critique et le prix de la première meilleure œuvre. Prévue tous les deux ans, cette édition devait se tenir en février, mais a été décalé à cause de l’élection présidentielle.
Membre de l’organisation, Amayel Ndiaye a indiqué lors de la conférence de presse de présentation de l’événement, le 18 avril dernier, que le premier court métrage aura une récompense d’un million de francs. La même somme est prévue pour la production qui sortira du lot dans la catégorie Première oeuvre, tandis que le meilleur long métrage sera gratifié d’une prime de 2 millions. Ce sont, en effet, 39 pays à travers l’Afrique qui sont en compétition.
AU CŒUR DE LA MÉMOIRE SÉNÉGALAISE AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de l'oubli collectif de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs
(SenePlus) - À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de la mémoire collective de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs, l'auteur rappelle "l'un des devoirs de la littérature : combattre l'amnésie involontaire ou délibérée par laquelle une société supprime certaines de ses figures historiques."
Le roman suit le récit de Njéeme Pay, une journaliste qui retrace la vie de son amie Kinne Gaajo, une écrivaine et courtisane décédée dans le naufrage du Joola, l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire du Sénégal. À travers ce drame, Diop fait "du naufrage du 'Joola' la métaphore de l'angoissante légèreté d'un oubli que certains peuples croient conjurer en se rattachant à un passé importé, emprunté."
En élevant un "tombeau" à la fictive Kinne Gaajo, l'auteur rend également hommage à des figures méconnues de l'histoire sénégalaise, telles que "Siidiya-Lewoŋ Jóob, Phillis Wheatley, Àllaaji Gay, Maada Caam, Alin Sitóye Jaata…" Mbougar Sarr souligne que "si leurs noms ne sont pas familiers aux lecteurs occidentaux, certaines de ces personnes sont liées à la face honteuse de l'histoire occidentale, notamment française."
Le tour de force de Diop, selon Mbougar Sarr, est d'avoir fait de son héroïne "l'objet d'une question qu'elle se pose pour d'autres dans l'espace romanesque : qu'est-ce qu'écrire une vie ?" À travers une narration éclatée et une "temporalité flottante", l'auteur remet en question les conventions biographiques traditionnelles.
Avec "Un tombeau pour Kinne Gaajo", Boubacar Boris Diop, dont l'œuvre est qualifiée par Mbougar Sarr de "la plus importante du roman sénégalais contemporain", offre une plongée profonde dans les méandres de la mémoire sénégalaise, exhumant des figures oubliées et interrogeant les façons de raconter une vie. Un hommage littéraire puissant à la richesse et à la complexité de l'histoire d'un pays.