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24 novembre 2024
Développement
Texte Collectif
BAZOUM ET SON ÉPOUSE SONT TOUJOURS SÉQUESTRÉS DANS UNE INDIFFÉRENCE INCOMPRÉHENSIBLE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Aucun motif d’inculpation n'a jamais a été notifié au président démocratiquement élu du Niger et il n’a jamais été présenté à un magistrat. Leurs enfants endurent la souffrance lancinante d’être privés de tout contact avec leurs parents
Depuis le 26 juillet 2023, date du coup d’Etat militaire commis au Niger, le président de la République, Mohamed Bazoum, élu démocratiquement deux ans auparavant au suffrage universel, a été privé de sa liberté. Ayant catégoriquement refusé de céder aux pressions exercées pour lui arracher sa démission, il est séquestré dans deux pièces de sa résidence, au cœur même du camp de la garde présidentielle, dont l’ancien commandant est l’exécutant du putsch avec ses complices qui se disaient proches amis du président.
Sous la surveillance stricte d’hommes en armes, il est retenu avec son épouse, Hadiza. Les conditions de leur détention sont très sévères. Toute sortie du bâtiment est rigoureusement interdite, sans communication avec l’extérieur, hormis la visite du médecin deux fois par semaine. Sous le prétexte d’une tentative d’évasion orchestrée, son téléphone lui a été confisqué, le 19 octobre 2023.
Mohamed et Hadiza Bazoum sont aujourd’hui les victimes d’une détention arbitraire, en violation des garanties fondamentales sur les libertés individuelles et le droit international, et qui entraîne des conséquences particulièrement douloureuses pour leur famille et, bien sûr, pour les Nigériens.
Que reproche-t-on au président Bazoum ? Aucun grief ne lui a été communiqué dans le respect des lois pénales et aucune explication n’a été fournie pour sa détention. Aucun motif d’inculpation ne lui a été notifié et il n’a jamais été présenté à un magistrat. La seule procédure judiciaire engagée formellement contre lui a été la saisine d’une « Cour d’Etat », créée par la junte en violation de la Constitution et en substitution aux juridictions suprêmes qu’étaient le Conseil d’Etat et la Cour de cassation. Cette procédure s’est conclue par une levée de l’immunité présidentielle, ce qui entraînerait le renvoi de M. Bazoum devant le tribunal militaire, dont quatre des cinq juges sont des militaires non formés en droit.
Vigoureux combat contre la corruption
Tous ces faits sont d’une extrême gravité et peuvent laisser craindre le pire, d’autant plus que le code de justice militaire prévoit la peine capitale. Au début du putsch, les condamnations de cette détention arbitraire se sont multipliées, à commencer par celles du secrétaire général des Nations unies, du haut-commissaire aux droits de l’homme ou encore de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Cette dernière a, dès décembre 2023, ordonné la libération du président Bazoum et de sa famille et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.
La vérité est que les putschistes entendent faire payer au président Bazoum le prix de sa lutte résolue pour les libertés et l’Etat de droit – et, plus encore, le prix de son vigoureux combat contre la corruption et le détournement de fonds publics. Conscient des risques auxquels il s’exposait, il n’a pas hésité à s’engager résolument en lançant des poursuites contre de hauts responsables de sa formation politique qui espéraient pouvoir continuer à vivre sous le couvert d’une traditionnelle impunité.
Les mois s’écoulent et Mohamed et Hadiza Bazoum sont toujours séquestrés dans une indifférence grandissante et incompréhensible de la communauté internationale. Leur courage, leur détermination, leur force de caractère sont exceptionnels. Ils ne céderont rien. Leurs enfants endurent la souffrance lancinante d’être privés de tout contact avec leurs parents.
La captivité de Mohamed et Hadiza Bazoum n’a que trop duré. Nous appelons les hauts responsables politiques d’Afrique et du monde qui sont attachés au respect des principes fondamentaux de l’Etat de droit à ne pas se laisser gagner, au fil du temps, par la résignation ou l’inertie. Il leur appartient maintenant de prendre leurs responsabilités et d’exprimer avec détermination leur exigence d’obtenir la libération d’un chef d’Etat démocratiquement élu, séquestré pour des motifs indignes dans des conditions inacceptables, et dont l’action a toujours été inspirée par la recherche du bien commun du peuple nigérien et par la victoire de la démocratie en Afrique.
Liste des signataires
• Professeur Wole SOLYINKA, Prix Nobel de littérature 1986
• Docteur Denis MUKWEGE, Prix Nobel de la Paix 2018
• Achille MBEMBE, Prix Holberg 2024 pour les arts et les lettres, les sciences humaines, le droit et la théologie.
• Mohamed BOUAMATOU, Président de la Fondation pour l’égalité des chances en Afrique
• Michel BOYON, Conseiller d’État honoraire, Avocat au Barreau de Paris
• Reed BRODY, Procureur spécialisé dans les crimes de guerre, Avocat au Barreau de New York
• Santiago A. CANTON, Secrétaire général de la Commission internationale de juristes (Genève)
• Moussa COULIBALY, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Niger
• Mohamed Seydou DIAGNE, Avocat au Barreau du Sénégal
• Brahim EBETY, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Mauritanie
• Mark ELLIS, Directeur exécutif de l’Association internationale du Barreau
• Professeur Robert GOLDMAN, Président de la Commission internationale de juristes (Genève)
• James GOLDSTON, Directeur exécutif d’Open Society Justice Initiative
• Michaëlle JEAN, Ancienne Secrétaire générale de la Francophonie
• Florence LOAN, Bâtonnière dauphine de l’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire
• Bernard MIYET, Ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies
• Javier NART, Écrivain espagnol, ancien député européen
• Erik ORSENNA, Membre de l’Académie française, écrivain, conseiller d’État honoraire
• Stephen RAPP, Ancien ambassadeur des États-Unis pour la justice pénale internationale
• Gabor RONA, Professeur à Cardozo School of Law
• Kenneth ROTH, Professeur à l’Université de Princeton, écrivain, ancien directeur exécutif de Human Rights Watch
• Amrit SINGH, Directrice exécutive du Laboratoire de l’État de droit à l’université de Stanford
• Yasmin SOOKA, Avocate, Directrice exécutive de la Fondation pour les droits de l’homme en Afrique du Sud
• Salieu TAAL, Ancien président de l’Association du Barreau de la Gambie
• Wilder TAYLER, Directeur de l’Institution nationale des droits de l’homme d’Uruguay
• Henri THULLIEZ, Avocat au barreau de Paris
• Alioune TINE, Fondateur de Afrikajom Center
L'ALLIANCE DES ÉTATS DU SAHEL S'APPRÊTE À LANCER UN PASSEPORT COMMUN
Cette initiative survient à la veille du premier anniversaire de l'AES, créée en septembre 2023 par les trois pays après leur rupture avec la France et leur rapprochement avec la Russie
(SenePlus) - Selon une annonce faite dimanche 15 septembre par le colonel Assimi Goïta, chef militaire malien, le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont prochainement introduire de nouveaux passeports biométriques communs. Cette information a été rapportée par l'AFP et reprise par Le Monde.
"Dans les jours qui viennent, un nouveau passeport biométrique de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) sera mis en circulation, avec pour objectif d'harmoniser les titres de voyage dans notre espace commun", a déclaré le colonel Goïta lors de 'une allocution télévisée. Il a ajouté : "Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports et aux réseaux de communication."
Cette initiative survient à la veille du premier anniversaire de l'AES, créée en septembre 2023 par les trois pays après leur rupture avec la France et leur rapprochement avec la Russie. En janvier, ils s'étaient retirés de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'accusant d'être manipulée par la France.
L'AES, qui regroupe 72 millions de personnes, sera présidée par le Mali durant sa première année. Ces trois pays, dirigés par des juntes militaires suite à une série de coups d'État depuis 2020, font face à des violences djihadistes qui, selon les estimations, ont provoqué des milliers de morts et des millions de déplacés dans la région.
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SERIGNE MOUSTAPHA SY DÉFIE SONKO
Le guide moral des moustarchidines lance une attaque frontale contre son allié politique. Des accusations de négligence aux menaces électorales, il n'a pas mâché ses mots à l'endroit du Premier ministre
(SenePlus) - Lors de la nuit du Gamou à Tivaouane, Serigne Moustapha Sy, guide moral des moustarchidines, a créé la surprise en critiquant ouvertement son allié politique, le Premier ministre Ousmane Sonko. Le chef religieux a exprimé son mécontentement face à l'attitude du chef de Pastef, qui aurait visité Tivaouane à plusieurs reprises sans lui rendre visite.
"Il ne peut pas me faire chanter. S'il est encore en vie j'y ai joué un grand rôle. Il cherche à m'ignorer mais je l'attends aux prochaines élections législatives", a a déclaré Serigne Moustapha Sy, visiblement irrité.
Le guide des moustarchidines a également révélé avoir joué un rôle crucial dans la protection de Sonko lors d'un moment critique : "Quand il était plongé dans le coma, c'est moi qui ai appelé le président Wade afin qu'il (Sonko) et Pape Alé Niang soient pris en charge parce que j'avais l'information que le régime voulait les liquider".
Cette sortie intervient dans un contexte déjà tendu au sein de la coalition Yewwi Askan Wi, dont font partie les deux hommes. Serigne Moustapha Sy a annoncé son intention de régler ses comptes lors des prochaines élections législatives, prévues pour le 17 novembre.
Malgré ces critiques envers Sonko, le guide religieux a exprimé son soutien au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, estimant qu'il "à la volonté de mettre le pays sur les rails de l'émergence".
À TOUBA, UNE VEILLÉE DE FOI ET DE DÉVOTION
La Grande mosquée, théâtre d'une ferveur sans pareille, a vu converger des milliers de fidèles mourides. Les échos des récitations coraniques et des Khassaides ont bercé la cité religieuse jusqu'aux premières lueurs de l'aube
Des séances de récitals du Coran et de Khassaides (les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké) ont rythmé, dimanche soir, la célébration du Maouloud à la Grande mosquée de Touba.
Plusieurs fidèles de la communauté mouride ont pris d’assaut, en début de soirée, le lieu de culte pour célébrer le Maouloud, l’événement religieux commémorant la naissance du prophète Mouhamed (PSL).
Sous une tente, les équipes du Hizbut-Tarqiyyah se sont relayées jusqu’à l’aube pour réciter le Coran et les écrits de cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme.
”Célébrer la nuit de la naissance du sceau des prophètes est un devoir pour tout musulman. La naissance glorieuse de Muhammad (PSL) est bénite et respectueuse, sa célébration est obligatoire pour tout musulman croyant”, a expliqué Serigne Fallou Ndiaye, un disciple mouride.
Convaincu des grâces que renferme cette nuit, a t-il ajouté, ”Cheikh Ahmadou Bamba avait exhorté les disciples et tous les musulmans à célébrer cette nuit”. Il a rappelé l’importance que le Cheikh accordait à la nuit de la naissance du Prophète (PSL).
Babacar Niang, un disciple qui vient de Diourbel, a sacrifié à la tradition. “Chaque année, je célèbre la nuit du Maouloud dans la cité religieuse de Touba”, a-t-il fait savoir, soulignant que le gamou est un moment de dévotion, de recueillement et de prières.
Le Maouloud a été célébré dans beaucoup de foyers religieux de la commune de Diourbel notamment à Medinatoul communément appelé “Keur Gou Mag” et chez la famille du vénéré Mame Thierno Kandji.
par Nioxor Tine
UNE VICTOIRE NÉCESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE
Mener à terme la transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures
Durant une douzaine d’années, de 2012 à 2024, notre pays a vécu une situation particulière, qu’il serait peut-être exagéré de comparer à celle de la France sous occupation allemande, mais qui lui était similaire en de nombreux points, tant l’arbitraire y régnait en maître.
De fait, la gouvernance du régime de Macky Sall bénéficiant de la bienveillante compréhension voire de la complicité active de la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, allait être caractérisée par la tyrannie et la brutalité rappelant la période de glaciation senghorienne. Cela va des radiations ou licenciements abusifs d’opposants, de la négation des droits et libertés, allant jusqu’à la censure de posts anodins sur les réseaux sociaux, l’interdiction aux partis et regroupements de tenir leurs réunions dans leurs sièges ou dans des lieux privés, la proscription systématique des manifestations, des milliers d’arrestations arbitraires, l’éviction administrative ou judiciaire de personnalités ou listes concurrentes politiques, lors des joutes électorales, des exécutions extrajudiciaires, des violations itératives des dispositions du code électoral…etc.
Le summum de l’injustice sera atteint avec le « complot préfabriqué » de Sweet Beauty, la condamnation fallacieuse du président Sonko pour diffamation, le rendant ainsi inéligible, la dissolution du Pastef et le report déshonorant de la présidentielle du 25 février, …etc.
Comment concevoir alors que les ténors de l’ancienne majorité collabos d’une dictature si vile, qui vient à peine d’être renversée, dont la plupart sont présumés avoir commis des délits documentés dans des dossiers, qui devraient bientôt être jugés, s’érigent en donneurs de leçons de morale, accusant les nouveaux tenants du pouvoir de reniements divers et variés voire de parjure ? Ce ne sont assurément pas les personnes les mieux indiquées pour cette tâche, dont de brillants politiciens et membres de la société civile s’acquittent fort bien, en faisant parfois preuve d’une amnésie aussi sélective que troublante.
Qu’on nous comprenne bien ! Nous n’appelons pas à une épuration des collabos du précédent régime dans son projet dictatorial avorté, comme cela s’était passé, après la seconde guerre mondiale, en France, où il y avait une forte demande sociale pour punir ceux qui avaient trahi la Nation. Néanmoins, ce serait une erreur fatale, de passer, par pertes et profits, les méfaits et forfaitures commis durant les douze années écoulées. Il faut commencer par abroger cette loi d’amnistie, votée par ce défunt et sinistre parlement, qui selon Amnesty International, « constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe, en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations ». Et de préciser que quinze mille familles ont porté plainte devant les tribunaux et attendent toujours que justice soit faite. Dans d’autres pays, devant l’ampleur de la tâche, des commissions vérité et réconciliation ont même été mises sur pied.
Le scénario catastrophe de 2000 avec la transhumance massive de responsables socialistes vers les prairies bleues du PDS a coûté cher à notre Nation à cause de l’absence de ruptures dans la gestion de la cité, qui s’est répétée, en pire, avec la coalition grégaire de Benno Bokk Yakaar.
Si ce schéma semble écarté, par le nouveau régime, pour l’instant, il n’en demeure pas moins que l’absence de traitement mémoriel adéquat de la gouvernance tyrannique du défunt Benno Bokk Yakaar risque de nuire au processus annoncé de transformation systémique.
C’est à la lumière de ces rappels, qu’une cacophonie savamment orchestrée essaie d’étouffer, qu’on comprend le fait que des libérateurs de notre Nation, ces vaillants résistants à la dictature du Benno Bokk Yakaar soient voués aux gémonies, accusés de tous les péchés d’Israël, au lieu d’être célébrés et décorés par la communauté nationale.
Certes, la gestion du pouvoir est autrement plus délicate que le travail oppositionnel, surtout quand on a l’ambition de s’affranchir de la tutelle de l’Occident impérialiste, de faire rendre gorge aux délinquants à col blanc de l’ancien régime, qui possèdent encore d’une vaste clientèle politique et du butin frauduleusement acquis, quand ils étaient aux affaires. Pour y parvenir, ils peuvent compter sur le glorieux héritage de leurs aînés, acteurs du mouvement national démocratique sénégalais. Ils ont le devoir de s’approprier des conclusions des Assises nationales, qui ont mis le doigt sur les limites de la démocratie représentative, truffée de pièges compromettant les objectifs de libération nationale et sociale, dont le plus prégnant est l’hyper-présidentialisme.
Même s’il est vrai, comme disait Mao Tsé Toung, que « la révolution n'est pas un dîner de gala », il n’en est pas moins attendu, du régime du Pastef, d’apporter un peu plus de soin et d’élégance dans l’écriture des nouvelles et belles pages de l’Histoire politique de notre grand pays. Mener à terme les objectifs de transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures systémiques.
A elle seule, une majorité électorale du Pastef, sur la base du même vieux mode de scrutin controversé favorable aux pouvoirs établis, ne suffira pour parachever l’exaltante œuvre de transformation systémique promise aux Sénégalais.
C’est dire qu’une victoire électorale du camp patriotique aux prochaines législatives est nécessaire mais pas suffisante.
PLAIDOYER MONDIAL POUR CUBA
Un groupe de 35 anciens présidents et premiers ministres du monde entier s'unissent en faveur de l'île, demandant notamment à Joe Biden de lever des sanctions jugées injustes et dévastatrices pour le pays
(SenePlus) - Dans une initiative sans précédent, 35 anciens chefs d'État et de gouvernement du monde entier ont présenté une lettre ouverte au président américain Joe Biden, exhortant les États-Unis à retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme.
Cette coalition internationale, menée par des figures emblématiques telles que Dilma Rousseff du Brésil et José Luis Rodríguez Zapatero d'Espagne, dénonce les sanctions américaines comme « anachroniques » et « injustifiables au 21e siècle ».
Les signataires soulignent la contradiction flagrante dans la politique américaine : Cuba est simultanément reconnue comme coopérante dans la lutte antiterroriste et accusée de soutenir le terrorisme.
Ils mettent en lumière les conséquences dévastatrices de ces sanctions sur la population cubaine, exacerbées par la pandémie, et l'impact sur l'économie régionale.
Cette lettre intervient dans un contexte de vague migratoire sans précédent de Cubains vers les États-Unis, conséquence directe, selon les signataires, de ces mesures punitives.
En appelant à un « geste historique » de la part de Biden, ces dirigeants espèrent ouvrir une nouvelle ère dans les relations américano-cubaines, au-delà des divergences idéologiques.
ADHA DÉNONCE LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES JEUNES DANS LES ENTREPRISES SÉNÉGALAISES
Des chiffres alarmants révèlent l'ampleur du problème : 42% des jeunes employés subissent des violations du Code du Travail. Entre heures supplémentaires non payées et cotisations sociales détournées, toute une génération voit son avenir compromis
Dans le communiqué ci-après, l'ONG Action pour les Droits Humains et l’Amitié révèle que près d'un jeune travailleur sur deux est victime d'abus dans son entreprise au Sénégal. Plus inquiétant encore, 30 % des entreprises nationales ne versent pas les cotisations sociales de leurs employés.
"Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) souhaite attirer l’attention des autorités compétentes et de l’opinion publique sur les graves manquements observés en matière de respect des droits du travailleur au sein des entreprises, affectant particulièrement la jeunesse sénégalaise.
Selon les dernières données du Bureau International du Travail (BIT), près de 42 % des jeunes employés dans les entreprises nationales subissent des conditions de travail non conformes aux dispositions du Code du Travail sénégalais. Ces violations incluent des heures supplémentaires non rémunérées, des contrats précaires, et l’absence de congés payés. En effet, ces pratiques contreviennent à l’article 140 du Code du Travail, qui dispose que « l’employeur doit assurer au salarié des conditions de travail respectueuses de sa dignité et de sa santé ».
Des enquêtes menées par l’Inspection Générale du Travail révèlent que 30 % des entreprises nationales ne versent pas les cotisations sociales déduites des salaires des jeunes employés. Cette violation directe de l’article L. 243-1 du Code de la Sécurité Sociale expose les jeunes travailleurs à des risques sociaux majeurs, notamment en matière de retraite et de couverture santé.
ADHA souligne la limitation de l’action des inspecteurs du travail, due à une législation devenue obsolète. En 2023, seulement 25 % des plaintes déposées par des jeunes travailleurs ont fait l’objet d’une enquête approfondie. Ce taux inquiétant s’explique par un effectif insuffisant : on ne compte qu’environ 150 inspecteurs du travail, un chiffre très insuffisant au regard des normes internationales, qui recommandent un inspecteur pour 20 000 travailleurs.
Il a été observé que plus de 20 % des chefs d’entreprise impliqués dans des affaires de violations du droit du travail sont également engagés dans des activités politiques, utilisant leur influence pour échapper aux sanctions. Cette situation constitue une entorse grave aux principes d’égalité devant la loi, tels que stipulés dans la Constitution sénégalaise.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié recommande vivement :
Audit de la Direction du Travail : un audit complet de la Direction du Travail par les corps de contrôle compétents, afin de mettre en lumière les dysfonctionnements internes et proposer des réformes structurelles.
Revalorisation des Inspecteurs : Il est impératif de revaloriser les salaires des inspecteurs du travail et d’augmenter leur nombre de manière significative. Une augmentation de 50 % du nombre d’inspecteurs est préconisée, afin d’atteindre un effectif de 500 inspecteurs d’ici 2025.
Inspections Régulières : Des inspections trimestrielles dans les entreprises nationales et internationales sont nécessaires pour garantir le respect des normes du travail. Ces inspections doivent être accompagnées de sanctions dissuasives en cas de non-respect.
Promotion des Bonnes Pratiques : Enfin, ADHA encourage la création d’un label national de "Responsabilité Sociale des Entreprises" pour récompenser les entreprises respectueuses des droits de leurs employés.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié invite les autorités à prendre des mesures immédiates pour remédier à ces graves défaillances et protéger les droits des jeunes travailleurs sénégalais. Lutter efficacement contre la migration irrégulière revient à changer de paradigme, et ce changement commence par une révision de la législation et par un respect strict du droit du travail dans l’environnement des entreprises."
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L'ESCLAVAGE EN AFRIQUE, UNE HISTOIRE À RÉÉCRIRE
L'historien sénégalais Ibrahima Thioub lève le voile sur une vérité dérangeante à propos de la traite négrière. Lors d'une conférence en Allemagne, il a exposé la connivence troublante entre certaines élites africaines et les marchands européens
Il y a quatre ans, le professeur Ibrahima Thioub, ancien recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a secoué les consciences lors d'une conférence au prestigieux Centre Marc Bloch en Allemagne.
Dans un exposé captivant, l'historien sénégalais a démystifié les idées reçues sur l'esclavage en Afrique. Selon lui, la traite négrière ne peut se résumer à une simple opposition entre Africains et Européens. Il a révélé l'existence d'une connivence troublante entre certaines élites africaines et les entreprises européennes.
Thioub a souligné comment la catégorisation raciale des esclaves comme « noirs » a servi à justifier ce commerce inhumain, effaçant l'histoire et l'identité des individus affirmés.
L'abolition de l'esclavage par la France en 1848 n'a pas mis fin à la pratique dans les colonies africaines, illustrant un fossé entre la loi et la réalité sur le terrain.
Le professeur a appelé les historiens à la vigilance face aux discours mémoriels, qu'ils émanent des anciennes élites ou des descendants d'esclaves, pour produire une analyse historique rigoureuse.
par Madieye Mbodj
LAMINE SENGHOR, INTERNATIONALISTE, ANTICOLONIALISTE ET ANTI-IMPÉRIALISTE INTRÉPIDE
Son parcours, de Joal-Fadiouth aux congrès internationaux, témoigne d'une vision révolutionnaire qui dépasse les clivages. Alors que se profile l'anniversaire de Thiaroye 44, redécouvrir Senghor c'est renouer avec un idéal d'émancipation universelle
15 septembre, jour anniversaire, entre autres, de la naissance de Lamine Ibrahima Arfang Senghor (1889) et de la publication du Manifeste du PAI (1957). Et dans moins de 03 mois, le 1er décembre 2024, la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs africains de Thiaroye.
C’est un fait, dans les années 20, la IIIème Internationale Communiste (I.C), fondée par le dirigeant révolutionnaire russe Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, est le seul mouvement politique organisé internationalement qui soutient le mot d’ordre de l’indépendance immédiate de toutes les colonies. Dans ce sens, l’I.C est allée jusqu’à stipuler clairement à l’article 8 des 21 conditions d’adhésion définies par le 2ème congrès de juillet 1920 que, « dans la question des colonies et des nationalités opprimées, les Partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies ou opprime des nations, doivent avoir une ligne de conduite particulièrement claire et nette. Tout Parti appartenant à la IIIe Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de ’’ ses ‘’ impérialistes aux colonies, de soutenir, non en paroles mais dans les faits, tout mouvement d'émancipation dans les colonies, d'exiger l'expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimés et d'entretenir parmi les troupes de la métropole une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux. » Position réaffirmée et précisée lors du 5ème congrès tenu en 1924.
C’est dans cette période qu’est créée par le Parti Communiste Français (PCF), en 1921, l’Union Inter Coloniale, en application des directives du 2ème Congrès. C’est dans ce contexte que Lamine Senghor, tirailleur sénégalais, grand blessé, démobilisé au lendemain de la guerre 14-18, recruté comme facteur des PTT à Paris, s’engage avec abnégation dans la vie militante et adhère au PCF au milieu de ces années 20. Il faut d’ailleurs signaler que le congrès anti-impérialiste de Bruxelles de février 1927 durant lequel la participation de Lamine Senghor fut particulièrement remarquable et remarquée aux côtés de Mme Sun Yat sen, Nehru, J.T. Gumede, Hafiz Ramadan Bey, Henri Barbusse, Albert Einstein, entre autres, a été organisé par le communiste allemand Willi Münzenberg, ami personnel de Lénine. Militant communiste soucieux de son indépendance, de son autonomie de pensée et d’action, Lamine Senghor déclarait le Dimanche 13 avril 1926, en réponse à une question du camarade Camille Bloncourt : « Je ne renie pas mon passé et me flatte d'avoir été un propagandiste dévoué au communisme et de n'avoir jamais marchandé ma peine, ni mon temps, ni mon argent. Je reste membre de l'Union Inter-Coloniale mais le CDRN [Comité de Défense de la Race Nègre] doit rester indépendant. » A travers ces propos, il mettait clairement en garde contre les tendances au chauvinisme et au paternalisme largement présentes au sein du PCF et défendait fermement la position d’autonomisation des mouvements anticolonialistes, noirs en particulier, par rapport au PCF.
Il partageait ces positions avec Thiémoko Garang Kouyaté, proche compagnon communiste de premier plan avec lequel il a fondé le CDRN puis la Ligue de Défense de la Race Nègre (LDRN), et qui a partagé son combat jusqu’à sa mort. Continuateur de Lamine Senghor, Thiémoko Garang Kouyaté a créé en 1933 la Ligue de lutte pour la Liberté des Peuples du Sénégal et du Soudan en tant que, dit son Manifeste, « organisation des peuples, des ouvriers et des paysans révolutionnaires du Sénégal et du Soudan », avec pour but « de diriger l’action commune contre la domination sanglante des autorités françaises et des capitalistes français. Elle organise et dirige les ouvriers et les paysans dans la lutte contre la faim, les salaires de misère, le travail forcé, les impôts, contre l’obligation de fournir une quantité déterminée de denrées, elle lutte pour la liberté nationale complète et l’indépendance du Sénégal et du Soudan ». Tout comme Lamine Senghor, Garang Kouyaté a dû lui aussi faire face à des difficultés et divergences avec les communistes au sein du PCF et du Komintern. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut arrêté par les nazis et déporté au camp de Mauthausen en Autriche où il mourut le 4 juillet 1944.
Revenons au récit de La Violation d’un pays : « "La Reine République" gouvernait ses concitoyens, tandis que le "Roi Colonialisme" administrait les sujets de ses domaines à l'étranger. Un beau jour, une jalousie se réveille dans l'esprit d'un de ses frères nommé "Germain Bourgeois" qui réclame à la reine une partie de ses domaines étrangers voisins des siens. » Tels sont les germes de la 1ère Guerre mondiale relatés dans La Violation d’un pays. Mais Lamine Senghor a bien intériorisé l’enseignement marxiste, selon lequel la guerre engendre la révolution : « Tout le monde était mécontent. La colère monta ... monta ... et monta telle qu'un jour, les citoyens pâles voulant se révolter contre leur reine, pensèrent que s'ils n'entraînaient pas les autres esclaves, les défenseurs de la “couronne” les embrigaderaient pour en faire des contre-révolutionnaires. Ils envoyèrent des émissaires qualifiés dans tous les pays d'esclavage, pour organiser leur révolte, en leur faisant comprendre combien ils ont été trompés et spoliés. Vous voyez ! disaient-ils, vos mutilés de la guerre pour la Reine sont payés un sixième de ce qu'est payé un mutilé de chez nous, de même mutilation, même blessure ou même maladie ; les veuves de nos camarades tués sur le champ de bataille sont payées ainsi que nos orphelins, tandis que ceux de vos camarades passent derrière la caisse ! .. »
Cet appel de Lamine Senghor à la prise de conscience de ses frères de race se trouve déjà dans son discours de Bruxelles, dans lequel il met en garde les supplétifs de l'ordre colonial qui s'en vont combattre des peuples pareillement colonisés, et dans lequel il souligne en même temps la nécessité de l'unité internationaliste des ‘’damnés de la terre’’ : « … On envoie des nègres à Madagascar; on envoie des nègres en Indochine parce que c'est très près de la Chine qui lui donne un excellent exemple révolutionnaire. (S'adressant aux Chinois, Senghor leur dit : J'aurais voulu vous embrasser, camarades, car vous donnez un, bon exemple révolutionnaire à tous les peuples soumis au joug des colonisateurs ; je voudrais qu'ils s'inspirent tous de votre esprit révolutionnaire.) Camarades, les nègres se sont trop longtemps endormis mais méfiez-vous ! Celui qui a trop bien dormi et qui s'est réveillé ne se rendormira plus. » D’autant plus vrai que s’exprime la solidarité internationaliste de combat entre les peuples opprimés et exploités : « L’oppression impérialiste que nous appelons colonisation chez nous et que vous appelez impérialisme ici, c’est la même chose camarades ; tout cela n’est que du capitalisme, c’est lui qui enfante l’impérialisme chez les peuples métropolitains. Par conséquent, ceux qui souffrent de l’oppression coloniale là-bas doivent se donner la main, se serrer les coudes avec ceux souffrant des méfaits de l’impérialisme métropolitain, porter les armes et détruire le mal universel qui n’est autre que l’impérialisme mondial.
Camarades, il faut le détruire et le remplacer par l’Union des peuples libres. Plus d’esclaves ! » Plus aucun doute, la guerre engendre la révolution, l’avenir est radieux, le conte de Lamine Senghor le relate si bien : « La colère gronda et re-gronda dans les cœurs, monta et remonta !!! Elle remonta tellement qu'elle finit par éclater un beau matin (un vendredi 13) le même Jour, à la même heure, chez les bronzés, chez les jaunes et chez les “moins pâles”, la révolution éclata de concert avec les citoyens pâles, les vrais nationaux de la Reine. Les royaumes renversés, la reine fut envoyée pécher des huîtres dans la mer du néant et le roi Colonialisme fut livré à l'ange de la mort. Le soleil venait de se lever et c'était le jour de la libération. Les esclaves devinrent libres ! Les citoyens de chaque pays dirigèrent le Gouvernement de leur état. Ils formèrent l'alliance fraternelle des pays libres. Vive la révolution !!!! »
La Violation d’un pays de Lamine Senghor fonctionne comme un récit qui trace et retrace d’une façon simple, vivante et pédagogique teintée d’optimisme révolutionnaire, à la fois l’histoire de la colonisation et le processus des résistances a la domination, à l’oppression et à l’injustice, jusqu’à la prise de conscience de la nécessité de la révolution mondiale pour l’avènement d’une véritable civilisation de liberté, d’égalité et de fraternité humaine.
Lamine, Senghor, on le voit clairement, est un tout militant, à la fois défenseur de la cause des tirailleurs et plus généralement des Noirs, combattant anticolonialiste, anti-impérialiste, internationaliste et communiste, aucune de ces dimensions n’étant isolée des autres. Comme il le souligne lui-même, « les nègres se sont trop longtemps endormis mais méfiez-vous ! Celui qui a trop bien dormi et qui s'est réveillé ne se rendormira plus. » Une telle prise de conscience a besoin de l’arme de la connaissance, laquelle passe commandes ou s’approvisionne auprès du pharmacien, du libraire et de l'humanité, pour paraphraser Lamine Senghor.
Et Cheikh Anta Diop de renchérir à travers cette injonction à l’endroit de la jeunesse africaine : « Formez- vous et armez- vous de science jusqu’aux dents ». Nelson Mandela n’enseigne pas autre chose : « L’éducation est l’arme la plus puissante dont nous puissions disposer pour changer le monde ». Il s’agit de changer un monde charriant fait le mercantilisme néolibéral à tout-va, un monde où tout se vend et où tout s’achète, comme aime à le dire notre l’inusable camarade et doyen Jo Diop, un monde en porte à faux avec les valeurs incarnées, naïvement peut-être, par les habitants de Mbin Jam décrits dans La violation d’un pays, « dans ce pays-là où l’on ignorait ce que c'était que de vendre et d'acheter …» Défense intransigeante des Noirs dans l’égalité avec toutes les races, respect absolu des peuples et des nations ainsi que de leur droit inaliénable à l’autodétermination, à la souveraineté, à la liberté et à la justice, refus de la domination et de l’exploitation, promotion du progrès, de la paix universelle et de l’épanouissement dans la dignité, en un mot l’humanitude sociale érigée en vertu, telle est la voie de l’émancipation humaine, tel est le message sans âge de Lamine Ibrahima Arfan Senghor. Malgré des tentatives de dénigrement de la part de certains agents de renseignements de la police coloniale chargés de le surveiller, nul patriote africain ne mériterait plus que lui, à notre avis, de voir le Musée des Civilisations Noires de Dakar porter son nom.
Né le 15 septembre 1889, il a quitté très tôt Joal- Fadiouth, son royaume d’enfance. Au terme d’une vie trop brève, faite de sacrifices, d’abnégation et d’engagement militants, Lamine Senghor est décédé le 25 novembre 1927 à Fréjus, dans Le Var (France), laissant orphelines sa femme Eugénie Marthe Comont et sa fille Marianne. En mai 1928, dans un hommage posthume publié dans la revue « La race nègre », ses camarades de combat rappelleront que Lamine Senghor avait été un « sincère africain » et qu’il était mort en « soldat de sa race ». Et feu notre camarade poète Jiléen de proclamer : « Quand retentirent les coups de pilon annonciateurs de l’aube /Il fut des premiers à capter le message /Et à le propager ».
(Extraits de ma Communication : « La violation d’un pays et l’actualité du combat politique et culturel de Lamine Senghor », à l’occasion des panels de commémoration du 90e anniversaire de la disparition de Lamine Senghor - à Dakar le 25 novembre 2017 à l’Espace Harmattan, et à Joal le 16 décembre 2017 au Complexe culturel TannoMaak).
Madieye Mbodj est Professeur de lettres à la retraite, membre fondateur du Front Culturel Sénégalais / Làngug Caada Senegaal.
L'HÉRITAGE ÉCONOMIQUE DE BAYE NIASS
Visionnaire et pionnier, il a jeté les bases d'une économie sociale et solidaire dans la région du Sine Saloum. Ses initiatives agricoles et coopératives ont transformé la vie des paysans, alliant foi et développement
Cheikh Ibrahima Niass (1900-1975), fondateur de la Faydatou Tidjania a toujours prôné l’esprit de l’économie sociale et solidaire avec une vision du développement axée sur les communautés et les terroirs, a soutenu dimanche l’expert en développement, Barham Thiam.
‘’Le développement de nos terroirs a très tôt préoccupé Baye Niass. En tant que visionnaire, il misait beaucoup sur l’économie sociale et solidaire en mettant en place des nombreuses stratégies de développement’’, a expliqué Barham Thiam spécialisé sur les questions de développement.
Dans un entretien avec l’APS, M. Thiam est revenu sur plusieurs projets agricoles initiés par Cheikh Ibrahim Niass avec la mise en place des coopératives agricoles qui ont permis aux paysans du Saloum d’écouler leur production et la multiplication des variétés culturales.
Planificateur en développement de formation, Barham Thiam a insisté sur la ‘’vision’’ de Baye Niass, notamment dans le domaine agricole avec la création de plusieurs projets agricoles dans divers villages de la région de Kaolack.
‘’La mise en place des coopératives initiées par Cheikh Ibrahima Niass a contribué à l’émancipation de la masse paysanne et rurale dans la région du Sine Saloum. Cela a permis de promouvoir des activités de développement économique’’, a rappelé Barham Thiam.
‘’Baye Niass a allié le religieux, l’économiste et le politique. C’était un homme multidimensionnel’’, a-t-il estimé.
La cité religieuse de Médina Baye va célébrer son Mawlid international, dimanche
Cette célébration marquant la naissance du prophète Mouhamed aura lieu sous l’égide de la Jamhiyatu Ansaru-Diin, une structure qui revendique plus de 500 millions de disciples de Baye Niass (1900-1975) dans le monde.
Pendant une dizaine de jours, des milliers de disciples venant de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe, des Amériques et d’Asie convergent vers Médina Baye pour célébrer le Mawlid.