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2 avril 2025
Femmes
CES GOULOTS A L’EPANOUISSEMENT DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES
Infections sexuellement transmissibles, grossesses et mariages précoces, violences domestiques, Les adolescents et les jeunes font face à d’énormes problèmes de santé.
Le 2e forum international sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (Sraj) a commencé depuis hier. Initiatrice de la rencontre, l’Ong Acdev espère qu’elle va contribuer à l’amélioration de l’accès des adolescents à des services complets de santé de la reproduction et adaptés à leurs besoins et préoccupations
Les adolescents et les jeunes font face à d’énormes problèmes de santé. Beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients des maladies et infections qui les guettent. D’où le forum international qui leur est dédié pour parler des infections sexuellement transmissibles (Ist), les grossesses précoces et les violences domestiques. Au Sénégal, les résultats des dernières enquêtes démographiques et de santé (2017 et 2019) révèlent le taux encore élevé de mariages d’enfants et d’adolescents qui est à 30.5 ; le taux de grossesses précoces est estimé à 13,8%, la prévalence des infections sexuellement transmissibles est à 16,5% chez les adolescents âgés entre 15-19 ans et 29,3% chez les jeunes de 20-24 ans ; la prévalence des violences domestiques ou sexuelles chez les filles de 15-24 ans est de 28%.
LES JEUNES PRONENT UNE EDUCATION COMPLETE A LA SEXUALITE
Au Sénégal, la faiblesse courante des niveaux d'instruction, la vulnérabilité économique, les pesanteurs socioculturelles et certaines lois et politiques nationales entravent une bonne promotion de la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, l'utilisation et la prestation de services de SRAJ. A cela s’ajoute le faible niveau de connaissances des adolescents sur les droits en santé sexuels et reproductifs (DSSR). L'accès et les taux limités d'utilisation de services de santé de reproduction et des méthodes contraceptives rendent donc nécessaire l'établissement d'une éducation complète à la sexualité (ECS) ainsi qu'un accès à des services de SRAJ de qualité. Directeur de la santé mère-enfant, Dr Amadou Doucouré affirme que la santé de l’adolescent constitue un enjeu stratégique pour l’atteinte des objectifs de développement durable. «La santé durant l’adolescence a un impact à toutes les étapes de la vie.
Ainsi, l’Etat a fait de la santé de l’adolescent une priorité de premier ordre, matérialisée à travers la promotion du capital humain de qualité, un des piliers fondamentaux du PSE», indique-t-il. Malgré les avancées notées dans la prise en charge des adolescents, il reste beaucoup de défis. Il s’agit de «la recherche-action, le financement, la coordination et les synergies entre les différents secteurs, l’amélioration de l’accès à l’information appropriée et aux soins adaptés aux besoins des adolescents et à une information de qualité à travers une communication intégrée. S’y ajoute l’amélioration de l’environnement social, législatif et réglementaire sur les sujets concernant les adolescents et la prise en charge holistique prenant en compte dans sa globalité les problèmes inter reliés de santé de la reproduction, de violences basées sur le genre, de santé mentale, avec un accent mis sur la prévention».
Représentant les jeunes, Arona Sow plaide pour une éducation sexuelle complète. Selon lui, pour des millions de jeunes du monde entier, le début de l’adolescence amène non seulement des changements corporels mais aussi de nouvelles formes de vulnérabilité aux violations des droits de la personne dans les domaines de la sexualité, du mariage ou de la grossesse. «Des millions de filles sont forcées à des relations sexuelles non consenties, ce qui les met en danger de grossesse non désirée, d’avortement et d’accouchement à risque ainsi que de contraction d’infections sexuellement transmissibles notamment le VIH», indique-t-il.
A l’en croire, la SRAJ doit être défendue, et cela passe notamment par l’accès à une éducation sexuelle complète. Pour sa part, le Directeur exécutif de l’Ong Acdev, Dr Cheikh Tidiane Athie souligne que pendant 12 années, son organisation permis à plus de 3 500 participants de plus de 21 pays de bénéficier de formations et d’expériences enrichissantes partagées avec plus de 200 chercheurs, professeurs d’université, des professionnels de santé et gestionnaires de programmes et de projets venant de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et du Canada. Selon lui, l’objectif du forum est de faire le lien entre action et recherche et de répondre à des problématiques concrètes en favorisant une réflexion et des échanges autour d’expériences originales.
MULTIPLE PHOTOS
FEMME ET POLITIQUE, DES AVANCÉES NOTÉES
Le Sénégal a enregistré des ‘’avancées notoires’’ en matière participation des femmes à la vie politique, a affirmé, lundi, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.
Dakar, 16 oct (APS) – Le Sénégal a enregistré des ‘’avancées notoires’’ en matière participation des femmes à la vie politique, a affirmé, lundi, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.
‘’Au Sénégal, des avancées réelles ont été faites dans l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques et la prise de décision dans les différentes instances délibérantes’’, a-t-il déclaré.
Il intervenait lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire parlementaire organisé par l’Assemblée nationale en partenariat avec le Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et l’organisation internationale de la francophonie.
La rencontre de deux jours a pour thème ‘’Le leadership des femmes en politique’’.
M. Diop a souligné que ‘’depuis sa création en 2022, le réseau des femmes parlementaires de l’APF a contribué considérablement à la promotion de la participation des femmes à la vie politique, économique, sociale et culturelle dans nos pays respectifs’’.
Le président de l’Assemblée nationale a rappelé qu’en 2010, le Sénégal a adopté la loi sur la parité, mise en œuvre sous le magistère du président Macky Sall dès les élections législatives de juillet 2012.
Ce dispositif, a-t-il souligné, a permis d’avoir une ‘’représentation significative des femmes dans les fonctions électives, semi électives ainsi que dans les institutions’’.
A l’en croire, la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre 2016-2026 a ‘’conforté l’engagement résolu du Sénégal pour l’éclosion du leadership des femmes et leur autonomisation’’.
Toutefois, il estime qu’il ‘’reste encore du chemin à faire eu égard à nos ambitions et celles de nos populations’’.
La Représentante du réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Chantal Soucy, a expliqué que les femmes ‘’sont confrontées à deux obstacles sur la voie de la participation à la vie politique’’.
Elle a cité ‘’les entraves structurelles qui réduisent les possibilités pour les femmes de participer activement à la vie politique’’.
A cela s’ajoute le problème de ressources financiers qui empêche aux femmes ‘’d’accéder à certaines fonctions électives’’.
La démarche de l’APF ‘’ a encouragé les échanges d’expérience et à renforcer la solidarité entre les femmes parlementaires dans l’espace de la francophonie’’, a-t-elle expliqué.
Pour sa part, la vice-présidente de l’assemblée nationale du Québec, a estimé qu’il ne suffit pas que les femmes soient présentées aux postes de prise de décision.
Il faudrait aussi qu’on leur donne des portefeuilles importants tels que l’économie, les finances et la Défense, a-t-elle soutenu.
La représentante ONU femmes Sénégal, Fanta Sow a invité les autorités parlementaires à ‘’mettre au sein de l’Assemblée un comité genre’’ et à ‘’organiser des sessions de formation pour renforcer les capacités des femmes’’.
THÉRÈSE FAYE DIOUF RÉCOLTE LES FRUITS D'UN ENGAGEMENT POLITIQUE DE LA PREMIÈRE HEURE
L'ancienne étudiante en sociologie à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar nommée ministre du Développement communautaire, fait partie des membres fondateurs de l’APR et des piliers du Mouvement des élèves et étudiants républicains
La nomination de Thérèse Faye Diouf aux fonctions de ministre du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Équité sociale et territoriale couronne l’engagement politique précoce de la maire de Diarrère (centre) aux côtés du président de la République, Macky Sall, et de son parti politique, l’Alliance pour la République (APR).
Étudiante en sociologie à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar, elle fait partie des membres fondateurs de l’APR et des piliers du Mouvement des élèves et étudiants républicains.
Elle a dirigé cette instance du parti au pouvoir pendant plusieurs années. Membre du directoire politique de l’APR, Mme Diouf, maire de Diarrère depuis 2014, a été récompensée pour son militantisme, dès l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012 : elle est nommée directrice générale de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits.
Très active dans les associations d’étudiants, Thérèse Faye Diouf s’est fait connaître davantage en mars 2011, lorsqu’elle est accusée en même temps que d’autres étudiants d’une… ‘’tentative de coup d’État’’ par le ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy.
Le parti au pouvoir, le PDS, faisait payer à son mentor, Macky Sall, son ralliement à l’opposition.
Titulaire d’un master en sciences politiques de l’UCAD, l’ancienne employée de l’Assemblée nationale ne manque jamais l’occasion de se prévaloir d’un engagement politique sans faille.
Après l’agence chargée des cases des tout-petits, Mme Diouf a été nommée administratrice générale du très stratégique Fonds de garantie des investissements prioritaires.
Son entrée au gouvernement peut être considérée comme la récompense de son infatigable engagement aux côtés du président de la République et de son parti politique.
«IL Y A UNE GRANDE PROGRESSION DE LA CONSOMMATION DE LA DROGUE CHEZ LA GENT FEMININE»
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit.
En marge de l’atelier sur la problématique de l’alcool au Sénégal, le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a fait une présentation sur les effets et les conséquences de l’usage des substances psychoactives (drogue, alcool et tabac). Cheikh Diop note une augmentation de la consommation de drogue chez la gent féminine.
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit. «Lorsqu’on parle d’addiction vis-à-vis du produit, c’est essentiellement la dépendance par rapport à la drogue et à l’alcool et quelque part au tabac», souligne-t-il. Il ajoute que le phénomène de la drogue se pose partout.
Pour M. Diop, depuis quelques années, ils sont en train d’observer la féminisation de la consommation des drogues. «Il y a une progression de la consommation chez la gent féminine, et avec l’avènement de la chicha, on a constaté une grande avancée. Si vous allez dans les restaurants de luxe, il y a beaucoup de jeunes filles qui consomment la chicha. De même, avec les mouvements observés de certaines femmes d’affaires qui sont entre deux avions, il y a une forte consommation de drogue chez ces femmes, et certaines même sont impliquées dans le trafic», explique-t-il. Il est pour la mise en place d’une stratégie de la réduction de la consommation de drogue. «On ne peut pas éradiquer la consommation de drogue encore moins de l’alcool car il y aura toujours quelqu’un qui en consomme. L’essentiel pour nous est de travailler pour réduire les impacts et conséquences négatives de ces consommations», déclare le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac). Plusieurs facteurs expliquent la hausse de la consommation de drogue au Sénégal. «Il y a beaucoup de facteurs qui concourent à la consommation des drogues surtout auprès des jeunes. Le premier facteur est la disponibilité du produit parce qu’il y a un accès relativement facile par rapport à certains produits que l’on peut retrouver dans le marché», se désole-t-il.
D’une façon générale, dit-il, l’environnement social, économique et familial qui caractérise notre pays «constitue un facteur qui pousse les jeunes vers la consommation des drogues d’où la nécessité de renforcer les actions de prévention parce que l’enjeu est de faire en sorte que les jeunes ne touchent pas à la drogue, car dès l’instant où on tombe dans la consommation, cela devient beaucoup plus problématique».
Interpellé sur la drogue qui est la plus utilisée au Sénégal, M. Diop estime que le cannabis est la drogue la plus consommée dans le monde à part l’alcool. Les autres drogues viennent après. D’ailleurs, au Sénégal, c’est la drogue la plus utilisée. «Concernant la tranche d’âge, c’est entre 17 et 35 ans que nous recevons le plus au centre ; exceptionnellement, nous avons des gens très âgés qui ont plus de 60 ans, mais la plupart d’entre eux sont confrontés à des problèmes d’alcool», soutient M. Diop.
AU MOINS 10 DROGUES SONT REÇUS CHAQUE SEMAINE AU CENTRE JACQUES CHIRAC
Il renseigne par ailleurs que le centre Jacques Chirac est une structure communautaire qui intervient dans la prévention, la prise en charge psycho-social et dans l’accompagnement des personnes qui consomment des drogues de façon générale. «Il n’y a pas de service médicalisé mais nous offrons un service d’accueil, d’écoute et d’orientation des personnes qui sont en traitement. Chaque semaine au moins, nous recevons 8 à 10 personnes. Dans le mois, c’est plus de 50 personnes que nous recevons».
RECITS DE FEMMES ATTEINTES DE CANCER DU SEIN ET DU COL DE L'UTERUS
Des femmes qui gémissent, qui pleurent et qui crient «Aidez-nous ! Faites quelques choses pour nous». Telle est la réalité quotidienne de ces femmes atteintes de cancer notamment celui du sein ou du col de l’utérus.
Elles n’ont presque plus de vie intime, sociale et professionnelle. Fatou, Mary et Ndèye Amy (noms d’emprunt) vivent un drame. Elles souffrent terriblement et leur douleur est innommable. Ce sont des femmes atteintes de cancer du sein et du col de l’utérus. Avec beaucoup de difficultés, elles racontent leurs histoires en ce mois d’octobre consacré justement aux cancers. Hélas, un octobre qui n’est pas du tout rose pour ces pauvres femmes!
Des femmes qui gémissent, qui pleurent et qui crient «Aidez-nous ! Faites quelques choses pour nous». Telle est la réalité quotidienne de ces femmes atteintes de cancer notamment celui du sein ou du col de l’utérus. Le cancer, c’est une maladie chronique qui ne se transmet pas mais qui peut être très sournoise.
Dans la culture sénégalaise, tous les sujets liés au sexe, au système reproducteur féminin sont tabous. Et même si des femmes voient des symptômes anormaux ou bizarres, elles craignent de se rendre à l’hôpital pour se faire consulter et, le cas échéant, être prises en charge rapidement.
Comme beaucoup de femmes, Fatou (nom d’emprunt)n’a rien dit à son entourage quand les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du sein. La peur du qu’en-dira-ton. Le fait de ne pas en avoir parlé immédiatement à son entourage lui a fait perdre beaucoup de temps, du temps précieux, avant de commencer le traitement. Aujourd’hui, elle a perdu son sein droit qui a attaqué toute sa main droite enflée. Sa douleur est inqualifiable ! Cette bonne dame souffre beaucoup, trop même. Elle suit son traitement à l’hôpital «Dalal Jamm» de Guédiawaye depuis la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec où elle était soignée auparavant. «Je suis fatiguée. J’ai une plaie béante. C’est dur. Je ne ferme pas l’œil de la nuit. Je pense que je vais mourir» confi-t-elle désespérée. Elle fait partie des malades qui se soignent à Dakar mais qui habitent dans les régions. Plus précisément, Fatou est de Kaolack. Elle a perdu son époux juste quelque temps après avoir été diagnostiquée du cancer. «Mon mari est décédé. Je n’ai plus personne pour me consoler. Le cancer ne peut pas être pris en charge par une seule personne ou un seul groupe. Ça a un coût élevé alors que moi je n’ai rien. C’est trop dur «, gémie-t-elle. Elle n’est pas la seule dans cette situation.
Comme elle, Mary souffre de douleurs lancinantes, horribles. Habitant à Touba, elle est hébergée à Mbao pour se rapprocher de l’hôpital Dalal Jamm où elle est traitée. La maladie l’a complètement défigurée, la rendant presque méconnaissable. Elle a perdu beaucoup de kilos. Tout comme Fatou, elle aussi a perdu son mari il y a quelques mois. «J’ai perdu le sommeil depuis longtemps. Comment pourrais je dormir avec ces douleurs atroces que je ressens en permanence ? Je viens de Touba. Après l’opération, il y a les analyses, les médicaments, les déplacements. Tout cela, ça demande de l’argent. Je me soigne à Dalal Jamm. Les analyses sont trop chères. Avant de faire la chimiothérapie, on débourse parfois 25000 francs malgré la gratuité. Il y aune gratuité de la chimiothérapie, mais on est souvent obligé de payer pour pouvoir bénéficier de certains analyses et médicaments.
Le président Macky Sall a rendu la chimio gratuite, mais ça impacte presque pas dans la prise en charge. Les médicaments sont chers. On rate des séances de chimio parce qu’on n’a pas quoi se payer les médicaments etmême les analyses».
Ndèye Amy est une autre malade du cancer. Elle souffre dans sa chair et jusqu’au tréfonds de son âme. «C’est très dur. Le cancer n’attend pas. J’avais subi une opération et j’étais presque guérie mais la tumeur est revenue. Le ministre de la Santé, Marie Khémess Ngom Ndiaye, m’a beaucoup aidée. Elle y a beaucoup participé aux frais relatifs à mon opération chirurgicale», indique notre interlocutrice tout en soulignant que le cancer demande le soutien de tous. «Car cela nécessite beaucoup de moyens. Pour l’opération, on a payé plus de 700 000 francs», précise Ndèye Amy. Le Gouvernement a consenti beaucoup d’efforts en faveur des malades du cancer mais la prise en charge est longue et coûteuse. Périlleuse aussi. Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays d’Afrique, la plupart des cancers sont diagnostiqués à un stade très avancé. Les sources de traitement étant limitées, les familles font de grands sacrifices pour soigner leurs malades. La stigmatisation complique davantage la maladie. Les cas pris en charge dans les hôpitaux ne sont que la face visible de l’iceberg. Beaucoup de femmes meurent sans avoir jamais vu un médecin ou sans jamais avoir su qu’elles étaient atteintes par la maladie. Dans le monde rural, surtout, on pense qu’il y a quelque chose de mystique dans cette redoutable maladie. «Au début, ma famille disait que
j’étais maraboutée», confie Ndèye Amy. Conséquence: elle est arrivée à l’hôpital à un stade où la tumeur était tellement grosse qu’il lui fallait subir une ablation de son sein. Le cancer du sein est redoutable et mortel. Celui de l’utérus l’est plus encore. Qu’on soit en octobre, en novembre, en décembre ou en mars, il n’y a rien de rose dans la vie des femmes et hommes qui sont atteints du cancer
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MACKY SORT DU BOIS
Dissidence au sein de Bby, abandon de sa troisième candidature, dissolution du Pastef…Le président de la République, Macky Sall, en parle avec France 24 et à Radio France Internationale (RFI)
Le président de la République, Macky Sall, qui séjourne aux Etats-Unis pour les besoins de l’Assemblée générale des Nations-Unies, a accordé un entretien à France 24 et à Radio France Internationale (RFI). Face aux journalistes, il est revenu sur les dissidences au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) après le choix du Premier ministre Amadou Ba comme candidat à l’élection présidentielle, l’abandon de sa troisième candidature et la dissolution de Pastef, entre autres sujets.
Interrogé sur le choix du Premier ministre, Amadou Ba, et les dissidences qu’il a occasionnées au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), Macky Sall, trouve qu’il n’a rien à se reprocher. « Je ne peux pas fracturer la coalition que j’ai mise en place et entretenue depuis douze ans. C’est la mienne parce que je reste le président de ladite coalition. Je reste le président de mon parti même si je ne suis pas candidat jusqu’à nouvel ordre. J’ai reçu mandat de la coalition de désigner mais j’ai voulu que ce choix soit collectif, qu’il soit discuté avec les différents acteurs ; ce qui a été le cas. J’ai consulté les différents acteurs. D’ailleurs, la plupart était de mon parti. C’est normal qu’il ait des résistances, mais au bout du compte, nous avons vu un processus d’alignement et d’acceptation ». Il espère toutefois que d’ici l’élection présidentielle, tous les malentendus seront levés. « Il y’a encore deux ou trois qui pensent qu’ils doivent être candidats, mais c’est leur liberté, c’est leur droit. Je pense qu’avant le dépôt des candidatures, il y’aura des discussions qui permettront finalement d’arriver à une convergence totale. L’essentiel a été abattu autour de cette candidature pour donner une chance à la majorité de l’emporter dès le premier tour ». Sur le poids électoral de son dauphin, Macky Sall se dit rassuré. « Amadou Ba est le choix d’une majorité. Son poids personnel va jouer, mais il part avec l’atout que les autres non pas. C’est d’avoir une majorité qui le soutient. C’est tout cela qu’il faut mettre sur la balance. Il a une majorité dernière lui. Il a le soutien du président. C’est un acteur politique. Tout cela mis sur la balance devrait l’aider à battre ses adversaires. C’est ma conviction qu’il gagnera ».
UNE TROISIEME CANDIDATURE JURIDIQUEMENT VALABLE
Face aux journalistes de France 24 et de Radio France Internationale (RFI), le président de la République, Macky Sall, a trouvé que sa candidature pour un troisième mandat est permise par la loi. « D’abord, il est important de dire que j’ai le droit si c’était ma volonté. Juridiquement, rien ne m’empêchait de concourir pour un second quinquennat. On peut l’appeler un troisième mandat en fait. C’est un second quinquennat, juridiquement il n’y a pas de débat là-dessus », a-t-il dit. Le choix de ne pas se représenter n’est que personnel, ajoute-t-il. « Maintenant j’étais devant mes responsabilités à savoir si le jeu en valait la chandelle. D’une part, je l’avais dit parce que lors de la révision constitutionnelle et avant ma réélection en 2019, j’avais écrit un ouvrage dans lequel j’avais promis de faire un seul mandat de cinq ans. A partir de ce moment, le code d’honneur m’imposait de respecter ce choix surtout qu’il y’a une fausse polémique qui était entretenue ».
La décision de surseoir à sa candidature est à lier, explique-t-il, à son souhait de préserver la démocratie sénégalaise. « On me prêtait des intentions et sur la base de ces intentions, on a voulu peindre la démocratie sénégalaise en noir alors qu’il n’en était rien. Après avoir apprécié, j’ai estimé que la meilleure démarche était de ne pas tenter ce second quinquennat qui est de droit, mais ce n’est pas que c’est de droit que je dois le faire nécessairement surtout si ça doit coûter en vies humaines ou faire perdre au Sénégal sa légendaire démocratie ». Toutefois, le président de la République, Macky Sall, pense que les violentes manifestations ayant occasionné des morts ne sont pas le résultat de sa supposée candidature. « Les morts n’ont rien à avoir avec le troisième mandat. Elles sont la conséquence des appels à l’insurrection suite à des problèmes politico-juridiques. Il n’y a jamais eu de manifestations contre le troisième mandat qui a entrainé un seul mort, ça n’existe pas. Il ne faut pas qu’on mélange les sujets ».
SONKO ALLIE DES FORCES OCCULTES
Macky Sall n’a pas voulu par contre se prononcer sur l’incarcération du maire de Ziguinchor parce qu’estime-t-il, « le dossier est devant la justice ». Ce dont il est convaincu est l’alliance d’Ousmane Sonko à des forces occultes. Macky Sall trouve que cette relation n’est pas seulement une idée défendue par ses souteneurs mais, « des faits que tout le monde connait ». Pour lui, « le Sénégal a fait l’objet d’agressions par différentes forces obscures pensant pouvoir mettre la main sur le pays ». Ce qui est dit-il, « une grosse illusion car, le Sénégal est une démocratie solide et il veillera personnellement jusqu’à ce qu’il rende le pouvoir que le pays ne soit pas déstabilisé, quels que soient les auteurs et leurs complices. » Pour lui, les forces occultes sont « des islamistes, des politiques, en somme un conglomérat d’intérêts qui pensait mettre la main sur le Sénégal qui a échoué lamentablement ».
D’ores et déjà, il ne se fait aucun doute sur la bonne tenue de la prochaine élection. « La présidentielle de février 2024 sera inclusive et ouverte à tous ceux qui peuvent concourir et il appartiendra au Conseil constitutionnel de définir qui sera candidat ou non ». Le Pastef est dissout parce que, « les partis politiques ont des obligations ; ils ne peuvent pas appeler à l’insurrection à longueur de journée, poser des actes condamnables ». La loi est claire, dit-il, « quand un parti sort de son droit, il est dissout et ce n’est pas la première fois qu’un parti politique est dissout au Sénégal ».
LA FAMILLE ACCUSE DE MARIE GUÈYE LA GENDARMERIE ET ANNONCE UNE PLAINTE
La photo d’une jeune dame de teint noir a été largement partagée, hier, sur Internet, avec un petit texte disant qu’elle a été tuée par des ‘’gendarmes’’, mardi soir.
La photo d’une jeune dame de teint noir a été largement partagée, hier, sur Internet, avec un petit texte disant qu’elle a été tuée par des ‘’gendarmes’’, mardi soir. Marie Guèye, le nom de la jeune dame, a perdu la vie suite à des violences exercées sur elle par des hommes en uniforme qui étaient en patrouille sur la plage de Ngor.
D’après la famille, deux agents lui ont demandé sa carte d’identité. Elle ne la détenait pas et les hommes en uniforme lui ont demandé de les suivre. ‘’Il a insulté Marie et l’a traitée de femme aux mœurs légères. Elle n’a pas supporté ces propos. Elle a demandé au gendarme d’être plus respectueux à son égard’’, témoigne le frère de la victime, Pape Alioune Guèye.
Après un échange de propos, ‘’les deux hommes l’ont prise à partie et l’ont emmenée dans le parking pour la faire monter de force dans leur véhicule. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit. Mais ils lui ont versé ou lui ont fait inhaler quelque chose. C’est en ce moment qu’ils ont commencé à la frapper violemment. Ils ont pris la fuite, quand ils ont vu qu’elle était inerte. C’est ainsi que nous sommes venus l’assister et les ‘gendarmes’ ont pris la fuite’’, a rapporté Walfnet.
‘’Vu son état, on a appelé les sapeurs-pompiers pour son évacuation, car sa situation était critique. Mais au bout d’une heure d’attente, on a dû appeler un taxi pour l'emmener à l’hôpital. C’était, hélas, trop tard. Marie avait déjà rendu l’âme avant même d’arriver à l’hôpital’’, confie son frère les larmes aux yeux.
La famille annonce qu’elle usera de tous les moyens légaux pour obtenir justice. Elle compte, elle, porter plainte contre X pour meurtre.
En attendant, des manifestations ont éclaté, hier, en début de soirée, dans la commune. La veille, dans la foulée de l’annonce du décès de la jeune mariée, d’autres manifestations avaient eu lieu, tard dans la nuit. Les esprits ne s’étant pas calmés, la tenue d’une autre manifestation de protestation est annoncée.
NDER, DANS LES MÉANDRES DE L'OUBLI
Plus de 200 ans plus tard, l’usure a eu raison des stigmates de la bataille de Nder et donc du sacrifice de ces héroïnes. L’ancienne capitale du Walo n’a que son aura tant la localité est dépourvue d’infrastructures
Situé au fin fond du département de Dagana, le village de Nder est inscrit en lettres d’or dans l’histoire du Sénégal grâce à l’épopée des femmes qui se sont consumées par le feu dans une case pour échapper à la captivité des Maures Trarza. Plus de 200 ans plus tard, l’usure a eu raison des stigmates de la bataille de Nder et donc du sacrifice de ces héroïnes. L’ancienne capitale du Walo n’a que son aura tant la localité est dépourvue d’infrastructures. Ce qui n’enlève en rien la fierté des femmes de Nder, reconnaissantes de leurs aïeules héroïnes qui ont forgé en elles, le culte du travail mais aussi le sens de la personnalité.
« Talatay Nder ! » Ces deux mots dépassent largement les frontières du Sénégal. Ils rappellent la mort collective de braves femmes de cette contrée enfouie au cœur du Walo. En 1820, elles ont préféré s’immoler par le feu dans une case pour échapper à la captivité des Maures Trarza. Par cet acte de bravoure, ces femmes, avec à leur tête la « Linguère » Fatim Yamar Khouraye, épouse du « Brack », ont honoré Nder et le Sénégal tout entier. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette belle épopée. Aujourd’hui, dans ce village, la vie est calme, morose. Et un visiteur qui y met les pieds pour la première fois aura du mal à croire que ce village a marqué l’histoire du Walo, du Sénégal. Et de fort belle manière !
Perdu dans le fin fond du Walo, le village de Nder, ressemble à un mirage au milieu d’un désert. Aucun panneau n’indique la position de cette ancienne capitale du Walo. Y accéder relève d’un exercice délicat tellement la piste est cabossée. Le corridor latéritique est rouge par endroit, sablonneux au niveau des virages. Il s’élance sur près de 17 kilomètres à partir du bitume qui s’arrête au village de Colonat. Avec la pluie de la veille, des nids-de-poule jonchent la route sur cette terre argileuse. Le paysage est verdoyant, décoré de cours d’eau verts avec des hameaux disparates et des champs.
Après plusieurs minutes de manœuvre, Nder se dévoile enfin. Le visiteur est frappé par les grandes concessions, la succession de cases, de quelques maisons en dur. Au milieu des cours, le sol est bien tamisé et des tentes en paille servent de cuisine.
Une case en forme de musée, pas encore fonctionnelle, des concessions en bois, une pauvreté extrême… En nous rendant au site où les femmes de Nder se sont donné la mort il y a 203 ans, notre attention est attirée par un groupe de femmes autour d’une borne fontaine. Des bouteilles d’huile vides de 20 litres et des seaux sont disposés sur les lieux. En voyant le photographe prendre des images, les femmes se pressent pour décrire leur calvaire, mais refusent de parler devant le micro. « Vraiment nous sommes fatiguées de venir acheter de l’eau tous les jours », lâchent-elles, la mine dépitée. « Vous avez tous entendu parler de Nder avant d’y venir. Certainement vous êtes surpris de trouver la localité dans cette situation malgré toute son aura. Même s’il y a quelques avancées, le village devait avoir un autre visage, mais, il n’y aucune trace de développement ici », confie Mamadou Thioye, notable qui connaît par cœur l’histoire du village.
Une dame embouche la même trompette sur un ton bourru : « on dirait que l’effort de ces ancêtres guerrières n’est pas récompensé ». « Vous voyez ce que nous vivons par vous-mêmes, je ne peux pas parler. Il faut s’adresser aux autres », dit la gérante de la borne fontaine qui était en train de remplir un seau avec un tuyau.
Prétextant qu’elle n’habite plus Nder depuis son mariage, Issère Thioye, venue en vacances chez ses parents, se résigne à être la porte-parole du moment, après quelques moments d’hésitation. La jeune dame regrette le statut de la localité où tant de femmes se sont sacrifiées. « Les femmes de Nder ne méritent pas une telle peine au regard du rôle qu’elles ont joué dans l’histoire. Elles sont mortes pour ce terroir, mais regardez où nous en sommes aujourd’hui. Nous avons énormément de difficultés, mais la pire c’est avec l’eau. Il n’y a pas de branchements sociaux dans les maisons. Il n’y a que deux fontaines. Nous sommes obligées d’acheter l’eau tous les jours. La bouteille nous revient à 20 FCfa et le seau à 10 FCfa », confie-t-elle sous les acquiescements des autres dames.
Alors qu’elle échangeait avec nous, une vieille dame, marchant difficilement, arrive avec trois bouteilles sous l’aisselle droite et une quatrième à la main droite. « Je suis malade depuis plusieurs jours, mais je suis obligée de venir chercher de l’eau moi-même, sinon je n’en aurais pas, car je n’ai personne pour m’aider », dit-elle. Le même spectacle s’offre à la seconde borne fontaine.
Pendant que des femmes cherchent le liquide précieux, un groupe d’hommes assis sur une natte discutent à quelques encablures. Parmi eux, le chef du village. Casquette vissée sur la tête, lunettes noires, Abdoulaye Diaw, briefé par Issère Thioye, prend congé de ses compagnons et se dirige vers nous. Informé de l’objet de la visite, il enfile une veste sur son tee-shirt malgré la chaleur accablante pour nous conduire au site où a eu lieu le sacrifice mémorable. Un musée y est érigé.
Une histoire, mille versions
« Talatay Nder » ou l’histoire des femmes de Nder qui, en 1820, se sont immolées dans une case pour éviter la captivité est entrée dans l’agenda des organisations de lutte des droits des femmes. À la veille de chaque 8 mars, cet événement survenu, il y a plus de 200 ans, est célébré. S’il a été rapporté que les femmes avaient pour bourreaux des maures Trarzas, Mamadou Thioye affirme que les assaillants étaient plutôt les hommes de l’Almamy du Fouta.
D’après lui, l’histoire de « Talatay Nder » est partie d’une femme toucouleur venue du Fouta avec son mari. Le couple avait fait escale à Nder. « Les guerriers du Brack, submergés par la beauté de la dame se sont dits que le mari n’en était pas digne. Ainsi, ont-ils tendu une embuscade au mari et l’ont enseveli. La femme a été ensuite conduite à la cour royale et elle est devenue reine », relate-t-il.
Et de poursuivre : « alors que les gens du Fouta cherchaient le couple, un maure qui a assisté à la scène est allé le raconter à l’Almamy du Fouta qui a décidé d’attaquer Nder sur le coup. Le maure lui a dit que c’était trop risqué en lui suggérant d’attendre le moment propice afin d’obtenir la victoire ».
À l’en croire, le jour tant attendu est arrivé lorsque le « Brack » s’est rendu à Saint-Louis sur invitation du Gouverneur de l’Aof. « Le Brack était parti avec quelques guerriers. Sur place, il ne restait que quelques hommes. Chaque matin, ils se rendaient à la pêche mais aussi veillaient sur les femmes. Le maure en a profité pour informer l’Almamy ». Celui-ci a décidé de passer à l’attaque. « À la vue de la poussière, les femmes ont réalisé qu’il s’agissait d’un danger. Ainsi, ont-elles enfilé les tenues de guerre de leurs époux. Après une rude confrontation, les assaillants ont fui », avance toujours M. Thioye. Qui poursuit : « les femmes ont décidé de les poursuivre. Malheureusement, la casquette de l’une d’elles est tombée. Ses tresses flottaient et les assaillants se sont rendu compte que leurs adversaires étaient des femmes. Se sentant touchés dans leur égo mâle, ils ont décidé d’attaquer à nouveau pour éviter le déshonneur. Après de violents combats, les femmes étaient à cours de munitions car elles n’avaient plus de poudre. Ainsi, la « Linguère » a-t-elle fait comprendre aux autres qu’elles risquaient la captivité et qu’il était préférable de mourir que d’être esclaves. La suite, narre M. Thioye, « après concertations, elles ont mis à l’abri les femmes castées et une princesse de la cour royale, nommée Seydané du fait de son état de grossesse. Le reste a mis le feu à la case du roi. Elles ont commencé à entonner des chants jusqu’à ce qu’elles soient consumées complètement par le feu. Les hommes en voyant les flammes ont quitté le fleuve mais c’était trop tard… »
Toujours d’après notre « historien », lorsqu’il a été informé, le « Brack » a voulu se venger de l’Almamy. « Tous les deux se sont donné rendez-vous à Dialawaly, entre Dagana et Mbilor où ils se sont livrés à une rude bataille et l’Almamy a pu se sauver malgré la mort de son cheval », renseigne Thioye. Avant de conclure avec assurance : « c’est la vraie histoire de Nder. Évidemment, il y a plusieurs versions et certains affirment même que le combat, c’était entre Nder et les Maures. Pour raffermir les relations entre les Maures et les Walo-Walo, le Brack avait donné en mariage sa fille au roi Trarza, Mouhamed Amdel. Leur fils s’appelle Yeli. »
GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE, 1 200 CAS RECENSES EN MOYENNE PAR AN
Le groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) a révélé hier les nombreux cas de grossesses précoces dans les écoles.
Le groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) a révélé hier les nombreux cas de grossesses précoces dans les écoles. Ainsi 1 200 cas de grossesses précoces sont recensés chaque année en milieu scolaire au Sénégal. C’était à l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités des membres des clubs Evf de Dakar banlieue sur l’éducation à la santé de la reproduction, les violences et les mutilations génitales féminines.
Les grossesses précoces en milieu scolaire, les excisions, les mutilations génitales féminines constituent un frein à la scolarisation des filles à l’école. Chargé de programme à Geep, Mamadou Elimane Kane indique que depuis 2014, chaque année, ils recensent 1 871 cas de grossesses dans les collèges et lycées du Sénégal. «La radioscopie de la situation montre que les chiffres sont alarmants même si on se rend pas compte que la plupart des filles sont mariées très tôt. Le mariage précoce est un obstacle pour terminer les études. Il y a des régions où tous les acteurs, notamment l'État, la société civile et les partenaires doivent agir pour essayer de diminuer cette violence qui s'abat sur nos élèves», explique-t-il.
Selon lui, l'école n'est plus un cadre de vie assez sûr surtout en milieu rural avec les nombreux cas de viols. «Aujourd'hui avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment les réseaux sociaux, aussi bien les professeurs que les élèves ne restent plus dans les cours de l'école pour parler des questions qui interpellent les jeunes. Mais on peut orienter l'usage de ces nouveaux moyens de communication pour sensibiliser sur les risques, éduquer et faire de l'école un espace sûr où les filles apprennent sans avoir peur, sans être harcelées», prône-t-il. A l’en croire, rien que les jeunes et élèves âgés entre 10 et 19 ans font presque 4 millions au Sénégal. «Et exclure toute cette masse critique de ces programmes font que notre école n'est pas performante comme on le souhaite. Le taux de grossesses précoces en milieu scolaire a diminué et nous sommes autour de 1 200 en moyenne par an dans les écoles», révèle t-il.
Même s'il y a une baisse, il pense que le chiffre est alarmant. «1 200 cas de grossesses en milieu scolaire, c'est trop ! La région qui occupe la première place dans ces recensements que nous faisons chaque année, c'est Sédhiou. Peut-être parce que c'est une nouvelle région et il y a des localités très enclavées qui ne sont pas au même niveau d'informations que les autres où la communication est très difficile», souligne M. Kane. Il est d’avis que l’on ne peut pas mener une telle activité sans passer par les chefs religieux or certains d'entre eux sont très réticents aux discours sur la sexualité. «Donc, il faut mettre en place des stratégies pour démêler l'excision et la religion et sensibiliser les populations sur les risques liés à l'excision», soutient-il.
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L'INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER EST TOUJOURS SUR LA TABLE
Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, dans une interview accordée à France 24, revient sur le coup d’État au Niger et la possible intervention de la Cédéao
Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, dans une interview accordée à France 24, revient sur le coup d’État au Niger et la possible intervention de la Cédéao.
La Cédéao, qui tente de négocier avec les putschistes depuis leur prise du pouvoir le 26 juillet, a menacé d'intervenir militairement en cas d'échec des négociations pour rétablir l'ordre constitutionnel.