Chef de cabinet du maire de Dakar, Khalifa Sall, la députée Aminata Diallo s'affaire autour de ses trois téléphones portables. Les sujets de discussions avec elle portent sur la candidature de Khalifa Sall à la prochaine Présidentielle. Dans son bureau, la responsable socialiste de Grand-Yoff décline dans cet entretien, les voies et moyens pour amener Khalifa Sall au Palais en 2017 (ou 2019). D'ailleurs, elle rejette la perspective de voir Macky Sall porter les couleurs du Ps. "C'est une insulte !", s'insurge la jeune dame. Le Ps, Ousmane Tanor Dieng, Benno bokk yaakaar, la situation du pays, le soutien de Aïssata Tall Sall,… la présidente du mouvement Fal Khalifa Sall passe à la loupe l'actualité. Sans langue de bois.
Vous avez créé un mouvement de soutien à Khalifa Sall. Ceci entre-t-il dans la perspective de le présenter comme votre candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Nous sommes en train de préparer le terrain. J'ai une carte de mon mouvement dénommé Fal Khalifa Sall. C'est un mouvement que j'ai créé parce que je me suis rendu compte que nous au Ps, nous avons vendu 400 000 cartes. Donc, nous avons 400 000 militants dans tout le Sénégal. Je me suis dit qu'avec 400 000 militants, on doit chercher encore. Peut-être que toutes ces 400 000 personnes ne vont pas aller voter. Peut-être que ce sera 350 000. On s'est rendu compte aussi qu'au Pds et dans les autres partis, nous avons des gens qui sont des sympathisants de Khalifa Sall qui, aujourd'hui, si ce dernier est candidat, ils voteront pour lui. On s'est dit qu'il vaut mieux aller vers des gens. Il y a beaucoup de gens qui nous appellent au niveau national et international en demandant si Khalifa sera candidat. Je leur ai dit qu'il faut qu'on harmonise et trouve un cadre de réception. Parce que Khalifa ne va pas encore parler. Ce n'est pas le moment pour lui de parler. Il est en train de suivre une ligne de conduite. Khalifa est un militant discipliné du Parti socialiste. Il est différent de nous. Moi je ne suis pas une militante disciplinée.
Ah bon, vous êtes indisciplinée donc ?
Je peux le dire comme ça parce que moi, je n'ai pas la patience que Khalifa Sall a. Peut-être que son cursus ne le lui permet parce que Khalifa est au Ps depuis qu'il a l'âge de 11 ans. Moi, je n'ai eu cette chance. Khalifa a été éduqué par Senghor et par Diouf. Il était là en 1980. Ce monsieur-là, on n'a pas le même cursus, ni les mêmes droits au sein du parti. Il est l'héritage de Senghor et de Diouf. Il s'est tissé une ligne et la suit. Nous respectons cette ligne même si de temps à temps, on suit une autre ligne.
Etes-vous toujours militante du Ps ?
Je suis toujours Socialiste et je le serai jusqu'à la mort.
Donc, pourquoi vous ne respectez pas ligne dressée par le parti sur cette question de candidature ?
Ecoutez, ce n'est pas parce qu'au Ps ce n'est pas le moment de parler de cette candidature que c'est ça la donne. Ce qui s'est passé avec l'histoire du Ps est différent de ce qui nous arrive. Aujourd'hui, nous sommes dans une coalition qui s'appelle Benno bokk yaakaar. Et cette coalition-là nous y sommes avec Macky Sall. C'est une mascarade parce que ce Benno n'existe seulement que chez les leaders. A la base, il n'y a ni de Benno ni de yaakaar (l'espoir). Les élections locales de 2014 l'ont prouvé. La coalition Benno bokk yaakaar était partie sans Khalifa Sall. Cela justifie tout simplement que cette coalition est une mascarade. Mais nous les militants de la base, on ne ressent pas ce Benno. Le Président s'est agrippé à cette mascarade pour faire croire aux autres qu'on est ensemble. Ce qui est loin d'être le cas. C'est son rêve et non celui de nous militants à la base. A Grand-Yoff où je milite, l'Apr gère ses affaires. Nous aussi, on reste dans notre coin (les Socialistes).
Après les élections de 2012, il n'y pas eu de réunion d'évaluation. Aminata Touré nous a combattus partout à Dakar. Mais, ce que je veux dire, c'est que le Ps d'avant est différent de celui d'aujourd'hui. On n'a pas le même calendrier, ce n'est pas le même tempo. C'est urgent que ce Ps regarde un peu le temps. Il faut qu'on joue sur le temps parce qu'en 2012, Tanor a perdu les élections parce qu'on pensait qu'il n'y aurait pas d'élection et commençant par lui-même le secrétaire général. Ce qui a fait qu'on a commencé la campagne tardivement. On s'y est préparé très tard. Cette fois-ci, il faut qu'on s'y prenne très tôt. C'est pourquoi une vingtaine de mouvements de soutien travaillent pour notre candidat Khalifa Sall. On ne va pas attendre le Ps, même si j'appartiens à cette formation politique. A Grand-Yoff, je ne vais pas leur dire d'attendre le parti. Il faut qu'on commence à travailler à la base.
Vous avez parlé de "mascarade" au sommet de la coalition Benno bokk yaakaar, Tanor et Niasse ne sont-ils pas des complices du Président ?
Je ne sais pas. Mais ce que je dis est que ces leaders ont leur monde. A la base, la réalité est tout autre.
Est-ce que Khalifa Sall vous a dit qu'il sera candidat ?
Il ne m'a pas dit cela. Mais, il le sera.
Sur quoi vous vous fondez ?
D'abord, Khalifa Sall bénéficie d'une certaine sympathie de la part des Sénégalais. Ce serait une grande déception s'il ne se présentait pas face à Macky Sall. Ce serait même une catastrophe. Des millions de Sénégalais seraient déçus s'il n'est pas candidat. Allez dans les maisons et partout au Sénégal, dans les réseaux sociaux, tout le monde en parle.
Pourtant, beaucoup soutiennent que la popularité de Khalifa Sall s'arrête à Dakar…
Ils n'ont rien compris ! Allez dans les régions les plus reculées du Sénégal, à Fongolimbi, à Maka Colibantan, si vous parlez de Khalifa Sall, tout le monde le connaît et vous dira que cet homme inspire la confiance parce que c'est un serviteur de la Nation. Pour tous ces Sénégalais-là, Khalifa Sall sera candidat. Donc, c'est le Peuple lui-même qui en a fait son candidat. Sa candidature est une demande sociale. Khalifa a le devoir d'y répondre.
Le fait que votre parti projette cette question à l'avenir ne risque-t-il pas de réduire les chances de votre mentor ?
Rien ne peut réduire les chances de Khalifa Sall. Que le Ps attende la veille des élections pour se déterminer n'y changera rien. Je vais vous dire une vérité : ce ne sont pas les partis politiques qui élisent le président de la République. Les partis ne constituent que 10% ou 20% de l'électorat au Sénégal. Ceux qui votent sont dans leurs maisons. Ils ne font pas de politique et ce sont ceux-là qui ont choisi Khalifa Sall comme leur candidat.
Vos attaques contre Ousmane Tanor Dieng et Aminata Mbengue Ndiaye ont provoqué la colère de certains jeunes comme Mame Bounama Sall et Yéya Diallo. Comment avez-vous accueilli ces ripostes ?
Ce sont deux jeunes qui ont parlé. C'est parce qu'ils ne sont pas politiques. Des responsables socialistes ont attaqué à maintes reprises Khalifa Sall. Cheikh Seck, Abdoulaye Willane et d'autres responsables sont tous les jours en train d'attaquer notre leader. Et on n'a jamais répondu. On n'est pas muet. Nous respectons une certaine ligne du parti. On a attaqué les Tanor et autres pour leur montrer que ce qu'ils sont en train de faire, on peut également le faire.
Ousmane Tanor Dieng est accusé de jouer en faveur de Macky Sall en maintenant le Ps dans la coalition. Est-ce votre avis ?
Vous savez la position du secrétaire général est difficile. Je le reconnais, quand-même. Il est le responsable d'un grand parti comme le Ps. Un parti très ancré et qui existe depuis 1948. Alors si vous héritez d'un parti de Senghor et de Diouf, avec tout ce qui s'est passé entre 2000 et aujourd'hui… Il a été accusé en 2000 d'être le responsable de la perte du pouvoir. On l'a accusé de tous les noms. Des ténors du parti ont quitté le navire pour aller transhumer. Tanor, lui, est resté. Mais quel que soit alpha, Ousmane Tanor Dieng n'ira jamais contre les intérêts du Ps. Jamais !
Et quels sont les intérêts du parti ?
Le Comité central a décidé que le parti aura un candidat. Et pour Ousmane Tanor Dieng, le parti aura un candidat.
Et si le Ps ne choisissait pas Khalifa Sall comme son candidat ?
Le Ps va choisir Khalifa Sall parce qu'il est le choix de la base. On attend juste que le parti l'officialise. Mais je dois dire aussi que Khalifa ne va jamais défier Tanor. Il respecte énormément cet homme. Pour rien au monde, il ne sera en conflit avec le secrétaire général du Ps. Khalifa sera toujours derrière Tanor.
Si le contraire se produit ?
Cette éventualité est impossible. Khalifa sera le candidat du Ps.
Le fait que Cheikh Seck dise que le parti ne cèdera à la pression des gens pour l'agenda de quelqu'un ne sème-t-il pas le doute chez vous ?
Vous savez, il y a des gens qui parlent comme lui. Ce sont de beaux parleurs. Nous n'allons pas répondre à ces gens. L'officialisation de la candidature de Khalifa Sall sera pour bientôt.
Dans quelques jours, mois ou années ?
Non, pour bientôt. Vous allez vite être édifiés.
Est-ce que le parti peut faire de Macky Sall son candidat comme le disent certains ?
Cela n'arrivera jamais ! Macky Sall ne peut être notre candidat. Ce dernier sera un Socialiste. C'est une insulte que le Ps de Senghor et Diouf choisisse Macky Sall comme son candidat. Ça n'a pas de sens. Un pur Socialiste portera nos couleurs : ce sera Khalifa Sall. Un point, c'est tout !
On vous reproche de n'avoir qu'une base en politique : votre proximité avec Khalifa Sall. Qu'en pensez-vous ?
C'est très bien. Au moins, moi, je suis proche de quelqu'un. J'ai fait mon choix depuis le début. Durant toute cette bataille depuis 2009, est-ce que vous avez entendu d'autres à part moi, Moussa Taye et Bamba Fall. Nous sommes fidèles à quelqu'un. Moi, je n'ai pas le même cursus qu'eux. Moi, je suis née socialiste. A l'âge de 12 ans, j'ai représenté les enfants au premier sommet mondial de l'enfance où 97 milliards de dette sur la protection de l'enfance ont été effacés grâce à ma présence à New York. Ces jeunes qui m'attaquent, ils n'ont pas fait cela. Moi, j'ai été à Mariama Bâ. Je fais partie des meilleurs de ce pays. Je me suis engagée pour le Ps. J'ai arrêté mes études en droit. Je suis restée à la Maison du parti. Et, je me suis battue. Je ne fais pas partie des jeunes qui ont bénéficié des largesses du Ps.
Quand j'étais à l'école, le parti ne m'a pas donné de bourse. J'ai eu à me sacrifier pour aller travailler pour le parti chez les Pionniers. J'ai été dans la pépinière du parti. J'ai été formée pour être une vraie Socialiste. Je ne suis pas venue en 2000 ni en 2007 au Ps. J'ai été pupille de la Nation. On ne me l'a pas donné comme ça. Quand le Président Diouf disait que j'étais pupille de la Nation, je venais du fin fond de Kolda. Pour mon père, je devais être une femme marabout. J'ai appris le Coran. Je n'ai pas le même cursus que ces jeunes-là dans le parti. Ceux qui parlent sont ceux qui viennent d'arriver dans le parti et veulent tout simplement avoir un nom. Moi, je dois tout au Ps même si je ne suis pas d'accord parfois avec la direction.
Sur quelles questions par exemple ?
Sur la candidature. Aujourd'hui, il y a un malaise parce que tout le monde à la base pose des questions et pas de réponse de la part de la direction. Aujourd'hui, on n'est pas sur le même tempo. Ce qui était valable en 2012 ne l'est pas aujourd'hui.
Pour vous, le problème de la candidature doit être immédiatement réglé ?
Mais bien sûr ou les Sénégalais le feront à notre place. Ce qui serait une honte parce que les Sénégalais ont déjà décidé.
Ils ont décidé quoi ?
Que Khalifa Sall sera leur candidat. Nous sommes une vingtaine de mouvements de soutien. Le mien est né au mois d'avril. Mais, nous avons vendu plus 20 000 cartes à 200 francs l'une ; 20 000 Sénégalais sur des fiches. En Europe et en Amérique, nous en avons vendu au moins 5 000. Nous avons des bases partout. A partir de septembre, je vais faire une tournée pour aller en France, en Suisse et en Italie pour juste ces mouvements-là. Je ne le fais pas pour le Ps mais pour Khalifa. Aujourd'hui, les Sénégalais sont en avance sur le Ps. Nous au moins, on essaie d'amener le Ps à être sur le même tempo que les Sénégalais.
Quelles sont vos ambitions en politique ?
Mon ambition est que Khalifa soit élu président de la République. Après lui, que je sois la première femme présidente du Sénégal.
À l'Assemblée nationale, vous vous faites remarquer souvent par le fait que vous votez les lois contre la majorité à laquelle vous appartenez. Pourquoi cette forme d'opposition au pouvoir ?
Je ne voterai pas les lois impopulaires. Tous ceux qui ont voté sont responsables. Avec l'Acte, j'ai voté contre et l'histoire m'a donné raison. J'ai donné le texte à des experts qui m'ont fait des notes. J'ai remis les notes à tous les Socialistes qui étaient présents et à d'autres. Je les ai données à Abdoulaye Baldé et à Aïda Mbodj qui, eux aussi, n'ont pas voté l'Acte 3. Récemment, avec l'adoption de la modification du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale, j'ai également voté contre. Le pouvoir prépare la sortie du Ps de la coalition. Alors, ils ont mis cette loi liberticide. Je vous dis que dès qu'on aura notre candidat, on va sortir de Benno bokk yaakaar. Benno n'est pas éternel. Demain si le Ps sort de Benno, nous n'aurons pas de groupe parlementaire. Je ne vais jamais signer cela. Ceux qui l'ont signé travaillent pour le pouvoir et Macky Sall. J'ai envie de regarder les Sénégalais qui m'ont élue la tête haute. C'est pourquoi j'ai refusé de cautionner ce recul démocratique
Mais Cheikh Seck soutient que ceux qui s'attendent à voir Macky se séparer de Tanor et de Niasse se trompent…
Ne me parlez pas de ces gens dont on ne sait s'ils sont du Ps ou de l'Apr. Il dit que celui qui l'empêcherait d'être au pouvoir, il lui tire une balle. Qu'est-ce qu'il fera si le Ps dit qu'on va quitter la coalition ? Va-t-il suivre ? J'en doute. Dans notre parti, il y a les parleurs et les fous. Je mets ces déclarations dans ces paniers. Vous verrez dans quelque temps lorsque Khalifa Sall sera notre candidat, tout le monde va, d'un coup de magie, se ranger. Dès qu'il sera candidat, les fous du parti vont guérir.
Comment jugez-vous la situation du pays après plus de 3 ans de pouvoir du Président Macky Sall ?
Macky dou dem (Macky Sall n'ira nulle part). Il n'a qu'à donner 100 000 milliards à Fatick ou à Kolda, il n'y arrivera pas. Dans le monde rural, les complaintes s'agrandissent de jour en jour. Il nous tympanise avec la Couverture maladie universelle alors qu'il n'y a pas de centres de santé, ni de postes de santé. Si tu dois quitter un village pour faire des kilomètres et des kilomètres sur une charrette et aller accoucher quelque part, la Cmu sert à quoi ? Cette personne-là, est-ce que cela lui sert ? Ce qui lui sert en revanche, c'est d'avoir à proximité, une case de santé. Le pays ne marche pas. Macky Sall est en train de faire des tournées. Cela doit servir à quelque chose et non faire du folklore. Apparemment, ces tournées ne sont que du folklore. Ça chante, ça danse. Le pays n'avance pas.
Etes-vous pour la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans ?
Un homme politique doit incarner des valeurs. Il nous a promis 5 ans. Qu'il tienne parole ! Macky Sall a battu campagne sous le sceau de la rupture. Il a promis 5 ans de mandat, il doit faire 5 ans. Nous n'accepterons pas un "wax waxet" du Président Macky Sall.
La scission au Ps semble consommée, parce qu'il y a les pro-Khalifa et les pro-Tanor…
C'est normal que des personnes s'agrippent au secrétaire général. Mais le jour où Khalifa sera intronisé candidat, elles se rangeront derrière lui.
Faites-vous des démarches auprès de Me Aïssata Tall Sall pour qu'elle appuie la candidature de Khalifa Sall ?
Il n'y pas de démarches à faire. Aïssata est avec nous.
Cela veut dire qu'elle soutiendra Khalifa Sall ?
Aïssata est avec nous. Elle soutient Khalifa. C'est une tante et une vraie Hal pulaar comme moi. Entre Khalifa et Aïssata, il n'y pas de négociation. Aïssata est avec nous. On a la même vision dans le parti.
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU 22 JUILLET 2015
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU 22 JUILLET 2015
Le Conseil des Ministres s’est réuni le mercredi 22 juillet 2015 à Fatick, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky SALL qui, à l’entame de sa communication, adresse ses meilleurs vœux de bonheur à la Oumah islamique, et à la communauté musulmane du Sénégal, à l’occasion de l’Aïd El Fitr (Fête de la Korité). Au sortir de ce mois béni du Ramadan, il formule des prières ardentes pour la concorde nationale, la prospérité du Sénégal, dans la paix et la solidarité.
Le Président de la République adresse également ses sincères remerciements aux populations des départements de Foundiougne, Gossas et Fatick pour la mobilisation exceptionnelle et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé en terre du Sine, où il présidait le treizième Conseil des Ministres délocalisé, précédé d’une tournée économique qui lui a permis, entre autres, de procéder au lancement des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Joal – Samba Dia – Djiffer, infrastructure que le Gouvernement est invité à réaliser dans les délais requis, en déployant tous les moyens nécessaires.
Par ailleurs, le Président de la République rappelle au Gouvernement, l’importance d’assurer le bon fonctionnement de l’hôpital régional de Fatick, qui vient d’être ouvert, la densification de la carte sanitaire de la région ainsi que la dotation des structures sanitaires en personnels suffisants et en matériels adéquats.
Dans le même sens, il indique au Gouvernement, l’impératif de doter les collectivités locales du Sénégal de sièges fonctionnels en vue de leur modernisation, à l’instar des communes de Foundiougne et de Fatick.
Abordant le développement territorial durable de la région de Fatick, le Chef de l’Etat demande au Premier Ministre de présenter les mesures retenues à l’issue du Conseil interministériel tenu à cet effet, le 21 juillet 2015.
Le Premier Ministre, après avoir remercié les membres du Gouvernement, les autorités administratives, les élus locaux, les membres de la société civile, les associations de jeunes, de femmes, les opérateurs économiques, les autorités religieuses et coutumières pour la qualité des échanges, a fait part au Conseil, des recommandations issues de la rencontre et structurées autour d’un Programme d’investissements Prioritaires (PIP) 2015 – 2017 de la Région avec plusieurs projets phares, pour promouvoir le Sine Emergent.
A ce titre, il a été retenu de faire bénéficier à la Région de Fatick, d’une enveloppe globale destinée à financer, tous secteurs confondus, divers projets et programmes axés autour de la valorisation des potentialités agropastorales, cynégétiques, culturelles, du relèvement du niveau d’équipements et des infrastructures de base, de l’électrification rurale, du désenclavement terrestre, du renforcement des moyens d’actions des services publics, afin de faire de Fatick, une région territorialement intégrée, économiquement viable et engagée vers l’émergence, en cohérence avec les orientations définies dans le cadre du PSE.
Le Président de la République, après avoir félicité le Premier Ministre et les membres du Gouvernement, pour la qualité des travaux, la pertinence des propositions et recommandations retenues, valide le Programme Prioritaires de la Région de Fatick pour un montant de 246.647.186.975 FCA.
Il insiste en outre sur la nécessité de veiller à une mise en œuvre diligente de tous les projets prévus dans cette région, marquée par un indice de pauvreté très élevé, la jeunesse de sa population, un faible taux d’urbanisation, mais qui, en revanche, dispose d’atouts importants au regard des ressources et de ses potentialités en matière agropastorale, notamment.
Dans cette perspective, le Chef de l’Etat, rappelant l’urgence de soutenir par des financements adaptés, l’ancrage d’une économie régionale dynamique, par le biais du développement d’activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes, insiste sur la nécessité d’assurer le désenclavement de la région par la réalisation rapide de la route Fatick – Kaolack et des pistes rurales prioritaires prévues dans le cadre du PUDC.
A ce titre, le Président de la République demande au Premier Ministre de veiller à l’exécution immédiate des infrastructures prévues pour la région, dans le cadre du PUDC pour un montant de 15,5 milliards et au suivi rigoureux de tous les projets retenus pour asseoir les bases du développement durable de la région de Fatick, en mettant l’accent sur :
l’alimentation en eau potable des îles du Saloum et de plusieurs autres localités de la région, assez dépourvues en ouvrages hydrauliques, avec la construction de station de traitement du fluor et des chlorures au niveau de tous les centres urbains ;
la réalisation des 50 fermes Natangué à Toubacouta, Gossas, et des aménagements hydroa-gricoles sur 50 ha avec réseaux d’irrigation à Niakhar, Tattaguine, Keur Samba Gueye, Mbar et du Domaine Agricole Communautaire (DAC) du territoire du Niombato ;
la construction des complexes frigorifiques de Fatick et de Foundiougne et la maison des pêcheurs de Ndangane Sambou et le développement de l’aquaculture, notamment par l’implantation de fermes aquacoles ;
l’équipement des femmes en matériels d’allégement des travaux et de transformation ainsi que la construction du CEDAF de Gossas et la réhabilitation des cases-foyers dans la région ;
l’éradication des abris provisoires par la construction intensive dans la région, de salles de classes et la mise en œuvre, en rapport avec les collectivités locales, d’un plan national de réhabilitation des écoles publiques ;
la mise en service, dans le cadre de l’électrification rurale, de la concession couvrant les localités de l’axe Fatick – Gossas et le démarrage des travaux d’électrification rurale au niveau des 378 villages, répartis dans la région afin de porter le taux d’électrification à 47 % dans le département de Fatick, 72 % à Foundiougne et à 95 % à Gossas,
la réalisation des travaux de pistes rurales dans la région, la construction des ponts de Foundiougne et de Mar Lothie , le bitumage de la route Keur Martin – Diohine – Toucar – Wakhal Diam et la construction de la RN 50 ;
la réalisation des travaux de réhabilitation de l’axe Keur Waly Ndiaye – Passy – Sokone et le bitumage de la route Diakhao – Kaolack ;
le développement du tourisme par la réhabilitation du service régional et des réceptifs, l’aménagement de sites touristique et la promotion du secteur ;
Pour conclure son propos sur ce point, le Président de la République invite le Gouvernement à mettre en perspective le processus d’émergence du Pôle - Territoire – Sine - Saloum, regroupant les régions administratives de Kaolack, Kaffrine et Fatick et à procéder à l’évaluation, avant fin août 2015, de l’état d’exécution des programmes d’investissements publics validés lors des Conseils des Ministres délocalisés.
Abordant le point de sa communication relatif à la prise en charge préventive des risques liés à l’hivernage, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement :
de mettre en place dans chaque région, département ou arrondissement, un dispositif d’intervention rapide pour soulager les populations en cas d’inondation ou de sinistre, notamment celles de Kaffrine ;
d’assurer l’exécution, à date, des travaux engagés dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations ;
enfin, de renforcer les moyens de la protection civile, en vue de prévenir les risques de catastrophes au niveau des sites, bâtiments et autres espaces publics, sans oublier d’engager la lutte anti-vectorielle, au niveau des communes et des bassins de rétention.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point sur les dossiers de l’actualité politique internationale et africaine.
Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a fait le compte rendu de la Conférence sur le financement du développement qui s’est tenu à Addis Abbéba le 13 juillet 2015 et à laquelle le Président de la République avait pris part. Ce dernier rendez-vous avant l’évaluation finale des OMD en septembre prochain à New York, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies a été l’occasion, pour le Chef de l’Etat de porter un plaidoyer en faveur de la réforme de la gouvernance financière mondiale, du renforcement de l’efficacité de l’aide, de plus d’équilibre dans les contrats miniers et d’une lutte plus ferme contre les flux financiers illicites.
Le Ministre auprès du Premier Ministre,
Porte Parole du Gouvernement
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
LE CHAMPIONNAT PERTURBE LA PRÉPARATION DES LIONNES DU BASKET
COACH MOUSTAPHA GAYE
GAELLE YOMI ET FODE MANGA DE SENEPLUS |
Publication 22/07/2015
L'équipe nationale féminine du Sénégal a démarré lundi dernier au stadium Marius Ndiaye, sa deuxième phase de préparation en direction de l'Afrobasket prévu du 21 septembre au 4 octobre au Cameroun.
Le sélectionneur Moustapha Gaye fait le point de sa troisième séance au micro de www.seneplus.com. Le pivot d'origne malienne, Ramata Daou en route pour sa première compétition avec le sénagal, décline également ses ambtions.
L’aventure des "Taxis Sisters", lancée en 2007 par l'ancien Président Abdoulaye Wade, a fait long feu. Après la "démission" de la moitié des pionnières, en 2012, le projet se conjugue aujourd'hui au passé. Malgré tout, Boury Mbaye, une des bénéficiaires, continue de sillonner les rues de Dakar à bord de sa mini-voiture jaune transformée en "clando".
Contrairement à ses autres collègues dames, qui ont renoncé à passer leurs journées à la poursuite des clients à travers les quartiers de la capitale sénégalaise, Boury garde le flambeau.
Votre site préféré www.SenePlus.Com est allé à la rencontre de ce specimen. Dans cette vidéo, Boury évoque le projet des "Taxi Sisters", la concurrence avec ses collègues hommes, ses dificultés pour se faire une place dans la circulation et entretenir sa famille et boucler ses fins du mois.
C’est en patriarche aguerri et serein que Cheikh Saad Bouh Kamara est venu au Sénégal dédicacer son œuvre Afrique : Espérance paru aux éditions L’Harmattan Mauritanie. Dans cet essai dans lequel il partage sa vision d’une Afrique consciente de sa position et qui refuse l’afro-pessimisme, ce Mauritanien, Professeur émérite en Sociologie et consultant international en développement, court le risque volontiers d’être catalogué de «donneur de leçons». Mais pour lui, l’essentiel est qu’il parvienne à ses fins : mettre l’Afrique sur les rampes de lancement du développement durable.
Dans un contexte où règne l’afro-pessimisme, faut-il le souligner, faire ce que tout le monde fait relève de l’ordinaire. Mais à la lecture des 202 pages divisées en 10 chapitres que compte l’essai L’Afrique : Espérance, l’on va à la rencontre d’un continent en réussite, loin de l’image macabre que servent les médias occidentaux. L’ouvrage de Cheikh Saad Bouh Kamara pousse vers une espérance.
A la cérémonie de dédicace vendredi dernier, il affirmait : «Je préfère voir le verre à moitié rempli qu’à moitié vide.» En se basant sur des cas de succès, M. Kamara fait de l’espérance un appel à l’action pour la nouvelle génération qui a l’obligation d’agir.
Allant des efforts réalisés dans le secteur de l’éducation en passant par l’essor remarquable de l’activité de la société civile jusqu’à la fulgurante ascension de la gent féminine, l’auteur passe au peigne fin la réussite de l’Afrique dans un souci de prouver qu’il est possible de voir ce continent renaître de ses cendres par une simple conscientisation de sa jeunesse.
Cela, note-t-il, passe par le triptyque : droit humain, démocratie et développement durable. Conscient de l’apport vital de la gent féminine dans la société, Cheikh Saad Bouh Kamara n’y va pas par quatre chemins. Il affirme dans un souci de poser le débat que «les hommes ont dirigé et commandé le monde, mais ont échoué, cédons la place aux femmes».
Son essai littéraire est le fruit de plus de 30 ans de recherches et d’enseignement de la Sociologie en Afrique, couvrant des thèmes d’actualité socio-économique, culturelle et politique. L’auteur souhaite faire partager une autre vision de l’Afrique, prenant le contre-pied de l’afro-pessimisme ambiant à travers des bonnes pratiques, des initiatives réussies, des expériences enrichissantes, des enseignements concluants...
Le journaliste Ada Kane dira que c’est dans un style simple, agréable que l’auteur traite les graves problèmes africains de l’heure.
PAR ALIOU TALL
POLYGAMIE EN FRANCE : BARBARIE AFRICAINE OU PRETEXTE XENOPHOBE ?
La polygamie n’est pas l’apanage des sociétés musulmanes ou africaines. C’est une réalité humaine qui remonte aux sociétés primitives, organisée ici, tolérée là, bannie ailleurs en fonction des coutumes. En France la chasse aux polygames africains, légiférée et promue par des politiques de tous bords, relève plus d’une hypocrisie sociale et d’un populisme xénophobe, que d’une réelle opposition à cette forme d’union. Le débat posé dans l’émission tv «Politiquement Incorrect» de Vox Africa, a inspiré cette contribution d’Aliou Tall. L’avocat et Président du Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen (RADUCC) démonte principalement les arguments d’Awa Ba, présidente de l’association EFAPO (En Finir Avec le Polygamie).
La polygamie, une institution humaine à l’origine immémoriale
L’intelligence, l’organisation et l’évolution de la société humaine implique un encadrement des rapports matrimoniaux. Il faut dès lors un bon équilibre entre l’ordre social et le droit pour des adultes consentants de vivre en polygamie ou en polyandrie. En la matière, chaque société est maîtresse de ses choix. Sous ce regard, traiter la polygamie de barbarie est une infamie.
L’essentiel des populations immigrées qui pratiquent la polygamie en France vient d’Afrique de l’Ouest : Mali, Sénégal, Mauritanie, Gambie, notamment. Dans ces pays la polygamie n’est globalement pas perçue comme une injustice, mais comme une institution sociétale encrée dans les mœurs matrimoniales, avant même l’arrivée de l’islam. Si la femme ne peut pas y avoir plusieurs conjoints comme l’homme, ce désavantage est compensé par d’autres discriminations en sa faveur. Par exemple pour le Sénégal, le délit de bigamie, sanctionné par l’article 333 du code pénal, est opposable, à différents degrés, à la femme comme à l’homme. L’homme qui ne respecte pas son choix de monogamie ou de polygamie limitée commet le délit de bigamie.
L’interdiction de la polyandrie, justifiée par des raisons sociales et génétiques (Difficultés à déterminer la paternité, sauf à recourir systématiquement aux tests ADN ; impossibilité de procéder à la dévolution successorale en cas de décès d’un des époux, risques d’inceste et d’autres mariages consanguins, etc.), est compensée par des discriminations au profit de la femme. Ainsi il incombe à l’homme de verser une dot à la femme et de l’entretenir durant le mariage. Son manquement peut être invoqué par la femme devant le juge pour obtenir un divorce à ses torts. Même après le divorce, la femme bénéficie de discriminations : son ex époux est obligé de lui verser une pension alimentaire s’il a obtenu le divorce pour cause d’incompatibilité d’humeur ou de maladie grave incurable.
La polygamie repose sur un équilibre judicieux dans certaines sociétés. Le vrai combat est de s’assurer que la femme a donné son consentement libre et exempt de vices avant de s’engager. Mais cet impératif du consentement n’est pas réservé à la polygamie. Il doit être exigé pour toute forme d’union : polygamie, monogamie, fiançailles, amourette ou même pour un simple bisou.
L’hypocrisie des sociétés modernes et la chasse aux polygames africains en France
La chasse aux étrangers polygames a été officiellement enclenchée en France, timidement avec une loi Pasqua du 9 septembre 1986, puis, sans complexe et sévèrement, avec une autre loi Pasqua du 24 août 1993 relative à l’immigration. Depuis lors, un étranger en état de polygamie, même s’il a travaillé et vécu en France pendant des décennies, ne peut plus avoir de titre de résident et ne peut faire venir en France qu’une seule épouse. Par le terme sournois de «décohabitation», l’administration française encourage les femmes de polygames à abandonner leurs maris. En décembre 2001 le ministre français de l’Intérieur avait pris une circulaire invitant les préfets à mettre en place des structures qui œuvrent pour la séparation des familles polygames.
Cette manière de combattre la polygamie en brisant des vies familiales n’est pas conforme au droit international. D’après le droit international privé, le système de résolution des conflits de lois impose à la France de respecter le statut personnel qu’observe l’étranger depuis son pays d’origine. En l’occurrence son statut de polygame. La France transgresse cette obligation en ce qui concerne les immigrés africains, et commet une discrimination en tolérant la polygamie des ressortissants français de Mayotte, de Wallis et Futuna.
Des femmes africaines sont toujours victimes d’un chantage au titre de séjour avec l’injonction : divorce, ou tu perds ton titre de séjour. Des assistantes sociales et des mouvements féministes-extrémistes les incitent à abandonner le domicile conjugal en leur proposant un logement séparé. Malheureusement la démarche de ces institutions plonge les femmes dans un désarroi pire : relogement précaire dans des foyers restrictifs ou des hôtels inadaptés, déscolarisation des enfants devenus SDF, bannissement par la communauté d’origine, souffrance psychologique et sentimentale, etc. Cette démarche est illégitime et inutile. Elle entraine la naissance d’enfants hors mariage, car les femmes continuent de fréquenter les époux desquels elles ont été obligées de divorcer. Cet état de fait, connu de tous, témoigne d’une hypocrisie à peine voilée. Autre hypocrisie ostensible, l’administration ne mène pas la même guerre contre les français «célibataires-polygames», qui fréquentent régulièrement plusieurs partenaires à la fois et font des enfants ça et là. Le clou de l’hypocrisie est que l’adultère n’est plus une cause péremptoire de divorce en droit français. Ainsi la loi fabrique des cocus et permet aux époux d’être des polygames de fait, et sans limitation de partenaires. Hélas !
La polygamie, objet de sacrilèges politiques pour séduire l’électorat d’extrême droite
Le nombre de familles immigrées concernées par la polygamie (hasardeusement estimé à 10 000 au moment où le défunt Charles Pasqua prenait ses lois tristement célèbres sur l’immigration) est insignifiant par rapport à la population française. Par ailleurs, la polygamie est largement pratiquée et tolérée pour les français (Mahorais et polygames de fait). Alors pourquoi cet acharnement répressif contre les polygames africains en France ?
On accuse à tort la polygamie d’être la cause des maux sociaux dont souffrent des familles immigrées en France. Ce raccourci est la résultante de stigmatisations globales et galopantes des immigrés africains qui ont des coutumes et des mœurs jugées rétrogrades ou barbares depuis les récits xénophobes des premiers missionnaires et colons français, et des penseurs négrophobes comme Diderot.
La promiscuité, les échecs scolaires, et les tensions sociales qui caractérisent les banlieues où vivent les immigrés africains ne sont pas causés par la polygamie. Leur cause réside dans l’échec de la politique, ou plus exactement, dans l’absence de politique d’intégration de ces populations ; et dans les discriminations au logement et au travail dont ils font l’objet. Ces difficultés concernent autant les familles polygames que monogames. Elles sont parfois plus accrues dans les familles monoparentales (Zérogames).
Le lien de causalité établi entre polygamie et difficultés sociales est une mesquinerie politique qui sert à attiser les relents de xénophobie ou à courtiser l’électorat d’extrême droite. Malheureusement, des associations féministes, en manque d’inspiration pour défendre les vraies injustices contre les femmes, servent de fer de lance à cette manipulation populiste. Aux plus hauts sommets de l’Etat français, on a essayé de créer un lien entre violences urbaines et polygamie. Gérard Larcher, actuel président du sénat français, s’y était livré dans un entretien au quotidien britannique Financial Times. Bernard Accoyer, alors président du groupe UMP à l’assemblée nationale française, stigmatisait la promiscuité que génèrerait la polygamie. Un député-maire UMP prétendait que les délinquants les plus difficiles de sa commune étaient souvent issus de familles polygames. Ces affirmations sans fondement n’ont qu’une seule finalité, non avouée : lutter contre l’immigration familiale africaine en éliminant un de ces facteurs : La polygamie.
Face à la montée de l’extrême droite, les immigrés africains feront encore l’objet de stigmatisations et surenchères politiciennes. Ils constituent une proie facile pour appâter l’électorat xénophobe.
Aliou TALL
Président du Réseau Africain de Défense des Usagers, des Consommateurs et du Citoyen (RADUCC)
PAR MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS
ELLE CLAME EN SLAM
Profil - AWA MOONA YANI, RAPPEUSE
MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS |
Publication 11/07/2015
Loin de rester dans le cadre politique ou socio-économique, le leadership féminin s’affiche également dans la culture. La rappeuse Moona Yani s’exprime dans cet univers et le fait en slam.
Les femmes vivent des situations différentes dans des zones géographiques différentes. Et, c’est pour marquer ces disparités, que Moona a posé son slam sur un fond de comparaison. Une comparaison entre la femme des sociétés ‘’occidentales’’ et celle des sociétés ‘’africaines’’. Dans le texte, la demoiselle superpose les réalités. «Dans certaines sociétés, les femmes peuvent acquérir du patrimoine immobilier mais ailleurs elles ne peuvent pas avoir un titre de propriété», dit-t-elle. Les cas évoqués sont légion.
Réconfortée par sa plume authentique, elle poursuit : «A travers les médias, on te vend une femme libre et indépendante alors que dans les faits, dans nos sociétés elle est sous tutelle. Quand elle quitte la tutelle du papa, c’est pour aller directement sous la tutelle du mari.»
Dans ce langage simple aidé par des expressions imagées, Moona donne à voir et à toucher son degré d’engagement dans la promotion du leadership féminin. Mais qu’entend-elle par leadership féminin ? : «Une femme leader est une femme qui influe positivement et qui inspire les autres femmes qui sont autour d’elle. Le leadership féminin, c’est avoir confiance en soi et refuser que son statut de femme soit un handicap ou une raison pour qu’on te prive de tes libertés fondamentales.»
Moona n'a pas peur d'être taxée de «féministe», «si féministe, c’est de se rendre compte qu’il y a plein d’injustices qui sont faites à des personnes en vertu d’un sexe qu’elles n’ont pas choisi». Elle précise quand même n’être pas dans «le combat égalitaire homme contre femme» ni dans «la revendication perpétuelle». Elle s’insère dans une logique où «la femme est une femme qui doit prendre ce qu’elle a à prendre». L’éducation et l’autonomisation des filles sont des facteurs importants vers cet accomplissement de soi.
Pour faire avancer les choses dans le domaine du leadership féminin en Afrique de l’Ouest, Moona préconise qu’il faudra «éviter de reproduire les stéréotypes sur le genre sur nos sœurs». Et, pour atteindre ce but, la communication doit-être axée sur la sensibilisation de proximité. «La famille doit être un cadre d’épanouissement parce que c’est en fonction du respect qu’on (femmes) donne à la maison qu’elles vont se jauger et avoir du respect pour elle-même quand elles seront dehors», renchérit-elle.
Pour sa part, elle veut mettre davantage sa musique, à contribution pour répandre ce réveil du leadership des jeunes et des femmes en priorité. Moona invite à la découverte de son deuxième album qui sortira bientôt avec des thématiques «un peu plus osées». Le titre de cet opus est «Sénégalo-Niak». Un titre évocateur qui fait référence à ses origines sénégalaise et béninoise.
MULTIPLE PHOTOS
''LE LEADERSHIP NE SE DONNE PAS''
HADJA MAIMOUNA MAIDANDA, LA WINNIE MANDELA DU NIGER
MIGUEL GODONOU DE SENEPLUS |
Publication 10/07/2015
Le leadership des femmes sort de plus en plus de l’ombre. A côté de celles qui assurent de hautes fonctions, étatiques, administratives, etc. d’autres femmes plus ou moins discrètes, mènent leur combat au service de leurs sœurs, de la communauté à la base. C’est le cas de la Nigérienne Hadja Maimouna Maidanda. En un an, elle a créé 173 associations dans sa région. Un exemple de leader féminin qui a fait ses armes dans le monde communautaire au Niger.
Maimouna est une femme engagée pour l’amélioration des conditions des femmes nigériennes. Le facteur déclencheur de sa vie de militante fut l’arrestation de son mari pendant le régime d’exception de 1985 au Niger. «Ce régime qui a voulu me détruire m’a donné un passeport pour la vie. Il a fait de moi une femme leader», se souvient-elle, tout en faisant montre d’une certaine fierté d’avoir pu passer cette épisode de sa vie.
L’histoire de l’arrestation de son mari par le régime d’alors rappelle dans une certaine mesure, l’histoire de Nelson et de Winnie Mandela en Afrique du sud sous le régime de l’Apartheid. C’est d’ailleurs à juste titre que Maimouna Maidanda a été surnommée Winnie Mandela du Niger par les dignitaires du régime qui ont arrêté son mari.
Enseignante de formation, la ‘’Winnie Mandela du Niger’’ a mené une vie associative riche meublée par les activités de ses ONG (Association des éducatrices pour le développement, Association féminine pour la promotion et l’Education de la femme) dont les buts sont : l’alphabétisation de la femme et la promotion de la scolarisation de la fille. Ce qui lui a permis d’agir efficacement pour l’autonomisation financière des femmes de la région de Dosso au Niger.
Casser la glace
Avec la nomination de son mari dans la chefferie en 2000, Mme Hadja Maimouna est devenue Djermakoye. Très tôt, elle s’est confrontée à une réalité complexe. Hostile à son militantisme féminin, la chefferie traditionnelle, a essayé de freiner son élan, rendant difficile son accès aux femmes. Mais déterminée et tempérament de gagneur aidant, Mme Djermakoye n’a pas abandonné le combat. «C’était dure et terrible mais je ne me suis pas laisser faire, j’ai dû casser la glace». Désignée comme une femme révolutionnaire, elle a montré ses mérites par la mise sur pied de 173 groupements féminins au bout d’un an de travail. Ce qui a contribué à l’amélioration des conditions de vie socio-économiques des femmes rurales.
Manager hors-pair, elle a conduit plusieurs projets d’organisations non-gouvernementales visant l’affirmation du leadership féminin dans le milieu rural par l’autonomisation financière des femmes. Les succès engrangés par ces initiatives font montre du leadership incontestable de Djermakoye.
«Pleurer la nuit et sourire le jour»
Un leader ne doit pas montrer un signe de faiblesse. C’est pourquoi Le leitmotiv de cette mère de famille est de foncer quels que soient des obstacles ô combien présents. «Quand vous êtes leaders, les gens vous combattront, mais il ne faut pas flancher» a insisté Djermakoye en présence de ses sœurs. Pour elle, le leader ne doit pas «montrer ses larmes». Elle peut «pleurer la nuit» et «sourire le jour».
Avec détermination, la femme doit être une jusqu’au-boutiste pour afficher son leadership. La raison est toute simple : « le leadership s’arrache. Il ne se donne part ». Une leçon de Djermakoye qui sans coloration politique est doigtée comme une référence pour les aspirantes au leadership.
Septuagénaire, Djermakoye reste encore forte pour continuer le combat de la valorisation du leadership de la femme et de la fille au Niger et partout ailleurs. Récipiendaire de nombreuses distinctions et décorations, elle est nominée dans le Livre des 100 femmes du Niger 2012 par le Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP) pour être marraine de cinquante filles dont la scolarisation et le suivi reposent sur ses épaules. Ainsi elle aborde le passage à témoin vers une nouvelle génération de leader faite d’une multitude de Winnie Mandela.
"Parfois il faut sortir du politiquement correct." Cette phrase de Khady Touré, lancée à la fin de l’interview avecwww.SenePlus.Com, traduit bien son engagementlorsqu’il faut défendre la cause genre. Ses convictions, elle les porte en bandoulière pour la promotion des droits des femmes.
Son exposé sur le leadership jeune et féminin n’a pas laissé l’assistance indifférente. Elle s'exprimait lors du lancement du rapport Plan International "leadership féminin en Afrique de l’Ouest : barrières et opportunités". Khady Touré, puisqu’il c'est d'elle qu'il s’agit, a démontré qu’elle ne possède pas seulement le même patronyme qu’Aminata Touré, l'ancienne Premier ministre du Sénégal et auteur de la préface dudit rapport. Elle partage avec l'ex-chef du gouvernement, réputée dame de fer, assise à ses côtés, la même détermination à rester à cheval sur ses convitions. Le même potentiel de femme leader d'envergure.
La jeune entrepreneure (32 ans), directrice de la société KTC (Khady Touré Coaching), a pris la cause du leadership féminin à bras le corps. Pour déconstruire les stéréotypes sur le genre, elle préconise "la rencontre des filles avec elle-mêmes". Cette acceptation de soi qui permettra de faire "bouger les lignes". Car, souligne-t-elle, il n'y a pas de leadership sans autonomie.
Pour se faire entendre, il faudra aussi, "sortir de la théorie et passer à l’action. Occuper l’espace médiatique". Dans cette perspective, relève-t-elle, les filles doivent connaitre leurs droits. L’auteur de la tribune à succès «Femmes, les nouveaux nègres» (2013) compte les aider à y parvenir avec son projet d’éditer "l’Agenda de l’égalité". Ouvrage qui servira de guide aux jeunes filles et leur permettra de planifier leur action en matière de leadership avec des thématiques précises pour aller à la rencontre de modèles inspirants.
Khady Touré se définit en "féministe assumée". Un titre suspecté, polémique. Une femme qui s'en réclame étant considérée comme "extrêmement agressive", prête à "lutter contre les hommes". Contre ces clichés, elle rappelle : "Le féminisme c’est tout simplement penser comme si le sexe n’hésitait pas. Aucun individu ne devrait être exclu d’un bien ou d’un droit sur la base de son sexe. Le féminisme c’est une tradition politique et n’importe quelle démocratie qui se veut véritablement démocratie devrait être féministe. Ce n’est pas une guerre de tranché entre les hommes et les femmes. On a besoin d’individus qui sont dans leur plein potentiel."
La patronne de KTC milite pour l’égalité hommes-femmes, l’égalité intergénérationnelle et l’égalité des chances. Sa recette ? "J’ai mis en place un dispositif pour pouvoir accompagner des jeunes à trouver un emploi mais aussi à s’insérer dans le milieu professionnel. Il faut savoir qu’au Sénégal la plupart des femmes sont un peu considérées comme sous assistance. Les gens disent aider les femmes, nous à KTC nous accompagnons les femmes et les jeunes à ne pas se percevoir comme des êtres dans le besoin mais plutôt comme des individus porteurs de potentiel."
Mais la "féministe assumée" prévient : le leadership ne doit pas concerner une élite. Il doit être l'affaire de toute la gente féminine, à tous les niveaux. "Il ne doit pas y avoir de distinction entre les jeunes qui ont beaucoup reçu, parce qu’ils viennent de familles aisées, et des jeunes qui viennent des familles plus modestes. Tant que nos filles rêverons d’épouser un homme riche il n'y aura pas de leadership jeune et féminin."
Khady Touré a quitté le Sénégal à 16 ans. Elle a atterri au Canada pour poursuivre ses études. Une chance d’élargir son horizon certes mais, s’empresse-t-elle d’ajouter, nullement l’instant décisif de sa vie de défenseur des droits des femmes. "Ce n’est pas mon expérience canadienne qui a fait la différence. Pour pouvoir mener ce combat, il y a un vécu. Je suis un pur produit de mon pays. J’ai juste eu la chance d’aller faire mes études à l’étranger- ce que je souhaite à tout le monde, même si ce n’est pas pour les études."
Après 12 ans à l’étranger, elle est rentrée au pays en 2011. Des rêves pleins la tête. Aucune limite à l’horizon. "Les jeunes femmes devraient partir du principe qu’elles peuvent être ce qu’elles ont envie d’être. Aujourd’hui rien ne nous empêche d’être Ghandi, Aung San Suu Kyi, si on estime qu’il y a un défis à relever, qu’il y a un engagement à prendre au sein de sa communauté. On ne doit pas s’endormir sur la question des droits des femmes."
La sexualisation excessive des filles dans les médias n’est pas du goût d’Aminata Touré. L’ancienne Première ministre du Sénégal l’a fait savoir lors du lancement hier, jeudi 9 juillet, du rapport de Plan International, bureau Afrique de l’Ouest. L’auteure de la préface de ce rapport plaide pour le maintien des filles à l’école. Aussi relève-t-elle que non seulement les filles sont oubliées dans le combat des organisations, mais que la fille africaine est la plus discriminée au monde.
Aminata Touré juge déplorable de la sexualisation excessive des filles dans les médias qu’elle juge déplorable. Pour l’ancienne cheffe du gouvernement qui présidait hier le lancement du rapport sur «Le leadership féminin en Afrique de l’Ouest: Barrières et opportunités» de Plan International, bureau Afrique de l’Ouest, «on peut se valoriser par la pensée. L’image qu’on projette des filles dans les medias, n’est pas des meilleurs et c’est dommage», a-t-elle souligné.
Dans un autre registre, elle a mis l’accent sur le maintien des filles à l’école surtout dans les filières scientifiques, sur l’absence d’internats qui handicape la scolarisation des filles rurales mais aussi le développement de la capacité des filles en politique «si on veut avoir des filles qui pèsent et qui comptent». «Au niveau du Sénégal, on a la scolarisation universelle des filles, toutes vont à l’école, malheureusement, elles ne restent pas encore longtemps. On souhaiterait qu’elles restent plus de temps au niveau de l’éducation secondaire et qu’elles puissent aller à l’université. Cela suppose un accompagnement au niveau de la famille», a-t-elle dit. C’est pourquoi elle appelle «les pères à soutenir d’avantage leurs filles» ainsi que «les frères à soutenir également leur sœurs».
Dans le même sillage, Aminata Touré considère que les filles sont oubliées dans le combat des organisations. «(…) On a tendance à oublier les filles. On parle beaucoup des femmes. Il y a une loi sur la parité avec beaucoup d’avancés mais les filles sont un peut laisser pour compte». Pis, à son avis, si l’on devait sélectionner la personne la plus discriminée au monde, elle serait certainement une jeune fille africaine. «Je disais que si on devait sélectionner la personne la plus discriminée au monde, ce serait certainement une jeune fille africaine entre 13 et 17 ans qui n’est pas allée à l’école, qui n’a pas accès à la santé, qui est mariée très tôt et qui risque de mourir en couche très tôt.», a-t-elle déclaré.
D’ailleurs, l‘ancienne Première ministre a, «prêté (sa) voix au plaidoyer qui se fait en faveur de la jeune fille Sénégalaise mais aussi de la jeune fille de l’Afrique de l’Ouest». L’ancienne Première ministre invite également les autorités religieuses à en faire autant, «pour qu’elles puissent également prêter leurs voix pour soutenir ces jeunes filles qui ont beaucoup de talent et qui n’ont pas toujours l’opportunité de poursuivre leur rêves».