Les grossesses précoces en milieu scolaire constituent un véritable fléau au Sénégal. En effet, entre 2011 et 2014, une étude menée sur le phénomène a révélé que 1971 cas de grossesses ont été recensés.
Les grossesses précoces et les mariages forcés constituent un sujet de préoccupation majeure, surtout en milieu scolaire au Sénégal. Ainsi, entre 2011 et 2014, 1971 cas de grossesses précoces ont été recensés. Parmi les victimes, 1198 filles-mères sont des célibataires, contre 773 mariées. Soit un pourcentage de 60,8%, contre 39,2% de filles mariés au moment de la grossesse.
Ces révélations ont été faites, hier, par Mamadou Khouma, Inspecteur de l’enseignement élémentaire secondaire, en service à l’Inspection régionale de Diourbel, lors de la restitution d’une étude portant sur le phénomène dans les régions de Kolda, Vélingara, Fatick, Matam, Tambacounda, Podor et Sédhiou.
Dans sa présentation, Mamadou Khouma a noté que 71,9% des cas de grossesses concernent les élèves entre la 6e et la 3e. 28,1% des grossesses surviennent chez des élèves qui sont entre la 2nde et la Terminale. 45% des victimes ont entre 16 et 17 ans, 31% entre 13 ans et 15 ans et 24% concernent les filles entre 18 ans et 19 ans.
71,9% des grossesses concernent les élèves entre la 6e et la 3e
L’Inspecteur de l’enseignement élémentaire secondaire de souligner que 602 cas de grossesses précoces ont été enregistrés entre 2011 et 2012, contre 741 entre 2012-2013 et 628 en 2013. «Entre 2011 et 2013, le nombre de grossesses constatées a connu une augmentation. Si l’on tient compte de la localité, on constate une baisse du nombre de grossesses partout entre 2013 et 2014, sauf à Kolda, à Fatick, à Diourbel et à Tambacounda», a relevé M. Khouma.
Dans ce rapport, il ressort que la région de Sédhiou caracole en tête, avec un taux de 30%, soit 1 sur 3 filles victimes de grossesses précoces. Suivent, respectivement, Ziguinchor (19%), Kolda (9%), Matam (6%), Thiès (6%), Kédougou (5%), Saint-Louis (5 %) et Fatick (5%). Concernant les autres régions, à savoir : Kaffrine, Dakar, Diourbel, Louga et Kaolack, le taux se situe entre 4% et 2%. Le document de souligner que dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda, 60,75% des grossesses concernent des célibataires, 49% des cas sont l’œuvre des élèves, 11,12% concernent les étudiants et 75,4% concernent la tranche d’âge située entre 13 ans et 17 ans.
Sédhiou, Ziguinchor et Kolda en tête
Mamadou Khouma a aussi montré que ces grossesses précoces constituent un facteur de contreperformance au plan scolaire. Car, fait-il remarquer, 54,43% des filles tombées enceintes abandonnent leur scolarité, 39,39% redoublent leurs classes et 15,16% parviennent à reprendre leurs études. Les taux d’abandon et de redoublement sont plus élevés chez les filles qui sont dans les liens du mariage, que celles célibataires.
D’après M. Khouma, les adolescentes ne sont pas bien préparées à faire face «aux pressions sexuelles qui conduisent aux grossesses précoces». Cela, étant donné que «c’est à partir de la classe de 4e que le nombre de grossesses contractées par des élèves apparaît le plus important».
54,43% des victimes abandonnent leur scolarité
Raison pour laquelle, il a invité les autorités étatiques à élaborer une stratégie nationale de promotion de la santé à l’école. Cela, en «renforçant l’éducation sexuelle complète dans les programmes scolaires, incitant les surveillants des écoles à jouer pleinement leur rôle dans la vie de l’établissement et rendant obligatoire la tenue scolaire ou l’uniforme afin d’éviter aux filles de porter de vêtements jugés indécents».
LE SÉNÉGAL À LA RECHERCHE DE SOLUTIONS POUR LES FEMMES ENCEINTES ET ALLAITANTES
En présence du ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, les députés ont adopté le projet de loi n° 08/2015 autorisant le Président de la République à ratifier la convention n° 183 sur la protection de la maternité adoptée à Genève, le 15 juin 2000.
Mankeur Ndiaye de préciser ainsi que la mise en œuvre de cette loi vise à protéger les femmes enceintes et celles allaitantes contre toute discrimination professionnelle. En effet, l’objet de la convention est de mettre en place des dispositions spéciales de nature à garantir la protection des femmes en milieu professionnel. Ainsi, elle prévoit la protection contre toute forme de travail préjudiciable à la santé de la mère et de l’enfant, le droit de congés de maternité d’une durée de 14 semaines au moins comprenant une période de congé obligatoire de 6 semaines après l’accouchement.
Mieux, la loi plaide aussi pour la garantie de non-licenciement pendant la grossesse, mais aussi que la femme, une fois de retour sur son lieu de travail, retrouve le même poste et la même rémunération qu’avant son départ. Des pauses quotidiennes ou une réduction journalière de la durée du travail pour l’allaitement sont aussi prévues. Le bénéfice de prestations médicales couvrant les soins prénatals, ceux liés à l’accouchement aux soins postnatals et les frais d’hospitalisation sont des garanties que la loi compte offrir aux femmes travailleuses.
Sur la question, le député Mbayang Gueye Dione a requis une l’implication du ministère du travail car estime-t-elle, des entreprises ne s’acquittent pas souvent des leurs droits envers leurs employées. La mise en œuvre de cette loi entre dans le souci de l’Etat du Sénégal à respecter ses engagements vis-à-vis de l’Organisation internationale du travail (Oit) dont les membres ont adopté, le 15 juin 2000, en marge de la 88ème session de la conférence internationale du travail, la convention n°183 sur la protection de la maternité.
Dakar, 26 juin 2015 (AFP) - Ngor, Yoff, Ouakam... Ces quartiers de Dakar ont une résonance particulière pour les amateurs de sports de vague: ils abritent des sites de pratique de surf, où se rendent de plus en plus de passionnés sénégalais pour taquiner les flots, couchés, assis ou debout sur leurs planches.
"Quand j'ai commencé le surf, il y avait juste deux Sénégalais qui le pratiquaient avec pas mal d'expatriés", raconte Oumar Sèye, 37 ans, surfeur professionnel taillé en V, les yeux rougis par l'eau de mer. "Pas de club, pas de fédération...
On regardait les touristes pratiquer le surf, et c'est ce qui nous a donné envie" de faire comme eux, dit ce natif de Ngor, qui fait partie avec Yoff et Ouakam des anciens villages lébous, une communauté majoritairement composée de pêcheurs.
Quand il était petit, Oumar Sèye aidait un oncle à vendre des sandwiches et des boissons sur la plage. "C'était l'endroit où tous les surfeurs se rencontraient", explique-t-il. "Quand j'avais la possibilité d'aller à l'eau, j'allais surfer.
C'est comme ça que j'ai appris", à l'âge de 13 ans. Depuis, il a participé à des tests, des salons, des compétitions, a décroché des contrats... "Je suis le premier surfeur +black+ ayant un contrat pro", clame Oumar Sèye, un des pionniers de ce sport dans son pays aux 700 km de côtes et 13,5 millions d'habitants.
Il a créé son école de surf, qui compte "43 licenciés de 3 à 64 ans", ainsi qu'une boutique représentant une célèbre marque de vêtements et matériel de glisse. Et il organise des compétitions.
- Surf, bodyboard, stand-up paddle... -
Benjamin Vercammen, métis de 9 ans, est un de ses élèves. Depuis un an, il fréquente les spots (sites) de surf avec son frère Alexandre, 8 ans, à peine plus grand que sa planche. Ce qu'il aime, c'est "prendre les vagues" et ça lui évite d'être "enfermé à la maison", dit-il, grelottant de froid en sortant de l'eau.
Directeur technique national de la Fédération sénégalaise de surf (FSS), Yan Dagassan fait remarquer que même si le surf a ses origines en Polynésie, certains Dakarois sont depuis longtemps familiers d'une de ses disciplines: le stand-up paddle, où le sportif est debout sur une grande planche et se déplace au moyen d'une pagaie.
"Les habitants de Ngor (en) faisaient avant l'heure avec de vieilles planches et leurs rames de pirogue", affirme-t-il. Il constate également que "la popularité au niveau des sports de glisse est en essor" au Sénégal, où l'on compte "aujourd'hui huit clubs et plus de 280 licenciés".
Le pays a son championnat et participe à des compétitions internationales, où il réalise de bons classements. "Nous n'avons aucun financement et nous n'en avons jamais eus" mais en 2014, "pour la première fois, nous avons participé aux championnats d'Afrique et nous avons obtenu les 2e et 3e places.
La popularité de ces +riders+ (surfeurs) locaux fait qu'il y a une émulation chez les jeunes Sénégalais", ajoute Yan Dagassan. - Sport de privilégiés ? - Peu de Sénégalais figurent cependant parmi les surfeurs prenant d'assaut les plages dakaroises, où familles, baigneurs et curieux se plaisent à les regarder.
En cause: les prix des équipements (jusqu'à 400.000 FCFA/610 euros en moyenne pour du neuf, un quart de ce montant pour de l'occasion) et des cours (entre 10.000 et 15.000 FCFA/séance, 15 à 23 euros) alors que le salaire minimum mensuel n'atteint pas 37.000 FCFA (56 euros).
Mais il n'y a pas que le coût. En dehors des pêcheurs, "la plupart des Sénégalais ne connaissent les vagues que de vue, ils n'ont pas l'habitude d'aller les affronter", indique Oumar Sèye. La Franco-Camerounaise Noura Diwouka, 15 ans, figure parmi les surfeurs les plus aguerris de l'école d'Oumar Sèye, du haut de ses trois années de pratique.
Dans ce sport, il y a "plus de sensations, plus de vitesse", mais pas question d'en faire une activité professionnelle, "c'est juste pour m'amuser", confie-t-elle. Sur la plage de Bel-Air à Dakar, où il venait "goûter les joies de la mer", Aymeric Senghor est lui tombé amoureux il y a déjà 20 ans du bodyboard, où le surfeur peut être couché sur sa planche et s'aider de palmes.
A 35 ans, ce métis mince et vif a lui aussi son école et sa compétition, dont la deuxième édition s'est tenue en mai aux Almadies, jouxtant Ngor. Le bodyboard attire du monde mais pourrait "mieux se développer" avec plus de soutien, estime Aymeric Senghor, distrait par des cris de l'assistance devant le spectacle d'un des concurrents propulsé par une forte vague.
Comme Oumar Sèye, il se réjouit que les Sénégalais aient désormais pris la bonne vague. "Maintenant, à travers les écoles de surf, on enseigne la natation", un atout majeur pour développer le surf, relève Oumar Sèye, certain que "le surf au Sénégal va exploser, parce qu'il y a une bonne dynamique !"
AMINATA SOW FALL ET LAURENCE COSSE DISTINGUÉES PAR L’ACADÉMIE FRANÇAISE
Paris, 25 juin 2015 (AFP) - La romancière sénégalaise Aminata Sow Fall a reçu jeudi le grand prix de la Francophonie de l'Académie française, a-t-on appris auprès de cette institution. Agée de 74 ans, Mme Sow Fall est l'une des pionnières de la littérature africaine francophone.
Sélectionné pour le Goncourt, son roman "La grève des bàttu" (Le Rocher), porté à l'écran par Cheick Oumar Sissoko, lui avait valu le Grand prix littéraire d'Afrique noire en 1980.
Egalement auteur de nouvelles comme "Sur le flanc gauche du Belem"(Actes Sud, 2002), elle est par ailleurs la fondatrice de la maison d'édition Khoudia, du Centre africain d'Animation et d'Échanges culturels (Caec) et du Bureau Africain pour la Défense des Libertés de l'Ecrivain (Badle) à Dakar.
Le grand prix de la Francophonie de l'Académie française est doté de 30.000 euros. Parmi la soixantaine d'autres distinctions attribuées jeudi par l'Académie française, la romancière Laurence Cossé, 65 ans, a reçu le grand prix de Littérature pour l'ensemble de son oeuvre, publiée chez Gallimard.
Ancienne journaliste et critique littéraire, Mme Cossé a écrit une dizaine de romans mais aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des essais.
Un de ses romans les plus connus est "Le coin du voile", traduit en six langues, une fable spirituelle ironique sur la preuve "irréfutable" de l'existence de Dieu. Le grand prix de la Littérature est doté de 25.000 euros.
Le Grand Prix de l'Académie sera quant à lui décerné, comme de coutume, à l'automne.
LA PREMIÈRE DAME INVESTIT SUR LES FEMMES DU BOIS SACRÉ
Dans le Sud, elles sont considérées comme les gardiennes du «temple de la Casamance». Les femmes du Bois sacré occupent par conséquent, une place centrale dans cette société grâce à leur engagement sans faille pour la paix et la stabilité dans cette région meurtrie par plus de 30 ans de conflit. Et la Première dame leur a offert un bus de 65 places pour leur permettre de jouer davantage leur partition.
Elles se sont toujours manifestées par leurs engagements et leurs implications dans le règlement des multiples crises qui secouent la partie sud du pays. Des prières accompagnées de chants et de rites traditionnels dont elles sont les seules à maîtriser les secrets illustrent l’existence des femmes du Bois sacré, gardiennes de la paix et de stabilité de la Casamance naturelle.
Consciente de l’engagement et de la détermination de ces femmes, la Fondation «Servir le Sénégal», dirigée par la Première dame, est venue à leur secours.
Ce soutien s’est matérialisé dimanche par la remise d’un bus de 65 places à ces dames. Les «festivités» se sont déroulées à quelques mètres du Bois sacré situé dans le quartier Niéfoulène de Ziguinchor.
Elles ont été présidées par le ministre-conseiller Benoît Sambou. Présents également à cette rencontre, Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut conseil du dialogue social, la députée Rama Diatta, des représentants de la sphère politique locale, les autorités administratives, les associations féminines impliquées dans le processus de paix, etc. Pour magnifier à leur manière, ce geste de la Première dame, les femmes du Bois sacré, fortement mobilisées pour la circonstance, ont, avec la chorale des supporters du Casa Sports, assuré pendant toute la cérémonie, l’animation folklorique. Cette animation est escortée de chants et de rites traditionnels.
Dans cette ambiance de reconnaissance, la Première dame décroche la timbale. «Il faut remercier la généreuse donatrice qui a bien compris que ces femmes, qui éprouvent d’énormes difficultés dans leur vécu, ont besoin d’être soulagées, d’être accompagnées dans leurs missions quotidiennes de recherche de la paix et de la stabilité à travers toute la Casamance naturelle», chante la députée Rama Diatta.
Proche de l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, elle a exhorté les fils de la Casamance à s’unir autour de l’essentiel pour le développement de leur localité. «Le président de la République a tout donné à la Casamance, reste maintenant à nous de nous unir pour l’accompagner dans ses actions, soulever d’autres montagnes et relever les défis de la paix et du développement si chers aux femmes du Bois sacré», poursuit-elle.
Gardiennes du temple
Emboitant le pas au parlementaire, Benoît Sambou appelle les pouvoirs publics à accompagner les populations de Casamance à revisiter les différents aspects de leur culture.
«Pourquoi pas un Boukout pour la paix en Casamance ?», s’est d’ailleurs interrogé Benoît Sambou.
A quelle fin ? «Le Boukout a pour les Casamançais, une signification extrêmement importante ; et aujourd’hui il faudrait peut-être que les mamans du Bois sacré aillent au cœur de la forêt, rencontrer nos frères du maquis, parler avec eux et ressortir avec un engagement définitif de paix», explique l’ex-ministre de l’Agriculture. «Donc, j’invite les uns et les autres à faire en sorte que le Boukout soit au cœur du processus de recherche de paix et du processus de développement», a-t-il plaidé.
Satisfait, il s’incline devant l’influence de ces «prêtresses» : «Et ma conviction est que vous mamans du Bois sacré de Kabonketoor, d’Usoforal, de la Plateforme des femmes, allez faire en sorte que cet amour maternel que vous avez pour cette région, pour chacun de vos enfants, puisse se concrétiser en actes d’amour pour que tous les enfants de la Casamance puissent se donner la main pour relever le défi du développement.»
Dans la même veine, il invite les populations casamançaises à soutenir le président de la République à poser des jalons extrêmement importants dans la région afin qu’il puisse continuer à respecter ses engagements vis-à-vis de la Casamance.
«Le Président Macky Sall a compris que pour atteindre la paix, il fallait changer de paradigme et mettre le développement au cœur du processus de recherche de la paix», a-t-il souligné.
IMPASSIBLE
Destruction de panneaux publicitaires : Barthélémy Dias se refugie derrière son immunité parlementaire pour ignorer sa convocation à la Sûreté urbaine
Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, n'a pas déféré, hier, à la convocation des limiers de la Sûreté urbaine (Su). Le député s'est référé à la loi organique de l'Assemblée nationale et à la Constitution pour refuser de déférer à la convocation des policiers.
Les enquêteurs de la Sûreté urbaine (Su) n'ont pas pu interroger, hier, le maire socialiste de la commune de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias. Le député a fait faux-bond aux hommes du commissaire Ibrahima Diop. Convoqué dans le cadre de l'affaire qui l'oppose aux régies publicitaires, qui selon lui, refusent de s'acquitter des redevances, Dias-fils ne s'est pas présenté aux limiers.
Un de ses conseils contacté par nos soins rappelle que quand le parquet spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) a voulu engager des poursuites contre les députés Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé et Ousmane Ngom, il a fallu lever leur immunité parlementaire. L'article 52 de la loi organique de l'Assemblée nationale et l'article 61 de la Constitution, rappelle l'avocat, protègent le député.
"Quand une convocation est illégale, on n'y répond pas. Il se pose un problème de forme. Barthélémy Dias est un député, on ne peut pas le convoquer sans respecter certaines règles. Autre chose qui est grave, on ne peut pas remettre en cause les pouvoirs des collectivités locales. L'affaire des panneaux publicitaires relève des collectivités locales, non de la police judiciaire. Sauf si l'on veut nous faire croire que c'est à la police de contrôler les pouvoirs du maire. Dans ce cas, on n'a qu'à déchirer la loi sur la décentralisation."
L'article 61 de la Constitution dit "qu'aucun membre de l'Assemblée nationale ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale dont il fait partie (...) sauf en cas de crime ou de délit flagrant".
Jointe au téléphone, une source policière rappelle qu'il y a une procédure en cours, dans laquelle Dias est indexé par des plaignants. Certes, reconnaît-il, un député ne peut être arrêté ni détenu sauf en cas de flagrant délit, "mais on ne peut pas se réfugier derrière son statut pour refuser de répondre à une convocation". Et notre source d'ajouter que dans tous les cas, il y a une procédure prévue dans ce cas de figure et les autorités prendront toutes leurs dispositions pour que l'affaire aboutisse.
VIDEO
JULIETTE BA SE PRONONCE SUR LE MARIAGE ET LA PRESSION SOCIALE
Ce week-end, une jeune nigériane de 22 ans s’est «payée» un mari dans le nord du pays. La demoiselle, Zainab Abdulmalik avait annoncé qu’elle accepterait la main d’un jeune homme qui voudrait l'épouser et lui offrirait, en retour, une voiture et une maison.
L’information relayée par BBC Afrique précise que des centaines de prétendants se sont présentés à Freedom Radio Kano, pour rencontrer la jeune fille et la demander en mariage.
La demoiselle souhaitait ainsi se remettre d’une rupture dans laquelle elle a claqué près de 2000 dollars (1 millions 159 mille Fcfa) en cadeau.
Dans son appel d’offre, Zainab ciblait les hommes de 17 à 25 ans.
Cette histoire laisse penser qu’on se rapproche de plus en plus de cette déclaration d’Esaie : « Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront: Nous mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de nos habits; fais-nous seulement porter ton nom! Enlève notre opprobre! » (Esaie 4 : 1).
Les femmes semblent de plus en plus sous pression pour le mariage. La journaliste, Juliette Ba traite de ce sujet en vidéo en répondant à la question d’une de ses abonnées Facebook.
N'Djamena, 18 juin 2015 (AFP) - L'armée tchadienne a mené des "frappes aériennes" au Nigeria sur des positions des islamistes de Boko Haram en représailles au double attentat meurtrier commis lundi à N'Djamena, où le gouvernement a également interdit le port du voile intégral pour des raisons de sécurité. "En réaction aux actes lâches et barbares perpétrés par les terroristes de Boko Haram contre l'école de police et les abords du commissariat central de police (...), les forces armées et de sécurité ont mené ce mercredi des frappes aériennes en représailles, sur des positions de ces terroristes en territoire nigérian", a indiqué jeudi un communiqué de l'état-major. Les raids ont détruit "six bases" des islamistes et "causé dans leurs rangs de nombreux dégâts humains et matériels", assure l'état-major.
Parallèlement, le gouvernement tchadien a interdit mercredi, en invoquant des raisons de sécurité, le port du voile intégral cachant le visage, une mesure dont l'entrée en vigueur coïncide avec le début du mois de jeûne du ramadan dans ce pays majoritairement musulman. "Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l'étendue du territoire", a annoncé mercredi le Premier ministre Kalzeube Pahimi Deu dans une adresse aux leaders des différentes communautés religieuses.
Le Premier ministre fait en fait référence au niqab, un voile le plus souvent de couleur noire qui couvre le visage à l'exception des yeux. Le port du niqab est relativement courant dans les rues de N'Djamena. "Le port de la burqa, ou tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux: ce camouflage est désormais interdit", avait ajouté le Premier ministre, demandant aux chefs religieux de relayer le message dans leurs "prêches", "lieux de cultes" et "mosquées". Boko Haram a perpétré de nombreux attentats-suicide au Nigeria depuis six ans, utilisant notamment des femmes kamikazes dissimulant des explosifs sous leurs burqas. Le Premier ministre a précisé que "des instructions ont été données aux services de sécurité d'entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqas qui y sont vendues et de les brûler".
Mesures de sécurité supplémentaires
Il a prévenu que "tous ceux qui refusent d'obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés (...) Des mesures supplémentaires (de sécurité) ont été prises par le chef de l'État", Idriss Déby Itno. La capitale tchadienne était déjà placée sous haute surveillance policière depuis le début de l'intervention militaire contre Boko Haram, mais cela n'a pas suffi à empêcher les attentats. Mardi, M. Déby avait estimé que ce type d'attaque était prévisible: "Je ne suis pas trop surpris puisque depuis notre engagement le 17 janvier 2015 aux côtés des pays qui sont menacés par les terroristes (Nigeria, Niger, Cameroun, NDLR), j'ai continuellement dit au gouvernement de ne pas baisser la garde".
Le Tchad a suspendu ses opérations militaires de grande envergure au Nigeria contre Boko Haram en mars, pendant la campagne de la présidentielle nigériane remportée par Muhammadu Buhari face au sortant Goodluck Jonathan. M. Déby critiquait alors le manque de coopération de l'administration Jonathan dans la lutte contre les islamistes. La donne a changé avec l'investiture fin mai de M. Buhari et les pays de la région ont annoncé que la force régionale contre Boko-Haram, longtemps annoncée et forte de 8.700 hommes, serait opérationnelle en juillet.
«30% DES ENFANTS SONT MARIÉES CHAQUE ANNÉE AU SÉNÉGAL»
OULIMATA NDOYE, DIRECTION DE L’EDUCATION SURVEILLÉE ET DE LA PROTECTION SOCIALE
La célébration de la journée de l’enfant africain dont le thème est «accélérer nos efforts pour l’éradication du mariage des enfants en Afrique» a servi de tribune à la coordonnatrice des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale, Oulimata Ndoye, pour tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de vie des filles, victimes de mariage précoce.
La situation sociale des enfants serait dégradante et préoccupante au Sénégal. L’information émane des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale. Cet état de fait s’explique par le mariage précoce à tout va des enfants dans le pays.
A en croire la coordonnatrice, Oulimata Ndoye, «30% des enfants sont mariées chaque année au Sénégal. Cela est un gros chiffre dans ce pays. On doit laisser les enfants grandir et de bien se socialiser.
Mais, hélas, des gens profitent des moments de l’inconscience et de l’insouciance des fillettes pour les marier très tôt», a déclaré la responsable des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale. Elle ajoute qu’une pareille situation comporte des dangers liés à des grossesses précoces et des accouchements difficiles et parfois lourds de conséquences désastreuses.
«Il y a même des risques de mort. On pense que le mariage précoce est un frein à l’épanouissement social et économique de l’enfant qui doit être un acteur de développement. Cela constitue également un frein pour son épanouissement personnel, mais surtout pour son avenir», a-t-elle fait remarquer.
La patronne des services de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale explique le comportement des parents des gamines concernées par la précarité de leurs conditions sociales. «Des parents économiquement désavantagés, pensent pouvoir se soulager ou diminuer le nombre de personne en charge en mariant leur enfant à quelqu’un qui peut les tirer d’affaire.
D’autres marient par contre leur fillette pour l’épargner d’une grossesse extraconjugale et non désirée. Ce qui est dommageable pour ces enfants-là», a-t-elle déclaré. Mme Ndoye Djité préconise cependant l’éducation systématique et la sensibilisation de la population sur les dangers et les risques du phénomène en vue de renverser la tendance.
«Certes, il y a la loi qui interdit et punit les pratiquants, mais il faut aller au-delà de tout cela. Au Sénégal, on peut marier une fille de 16 ans avec l’autorisation de l’autorité compéntente en la matière, mais selon la charte africaine, une enfant ne peut être mariée qu’à l’âge de 18 ans. On suggère cependant l’éducation et la sensibilisation aux fins d’enrayer ce fléau», dixit la coordonnatrice.
La journée de l’enfant africain commémore le massacre du 16 juin 1976 des enfants à Soweto en Afrique du Sud. Une occasion pour les services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale d’échanger avec des personnes ressources dans le but de trouver les voies et moyens pour combattre le phénomène dans le continent africain.
PAR FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS
L'ÉNERGIE, UNE HISTOIRE DE FEMMES
MARIE-ROGER BILOA, JOURNALISTE ET ÉDITEUR DE PRESSE
Les femmes doivent se battre pour prendre une part active dans la révolution énergétique, en passant de statut de consommatrice à celui de productrices. C’est le point de vue de la journaliste Marie-Roger Biloa, consultante pour le département des énergies renouvelable de la CEDEAO (ECREE).
Quels sont les enjeux de l’intégration de la dimension genre dans la politique énergétique de l'Afrique de l'Ouest ?
Il y a un véritable enjeu à intégrer la dimension genre dans la politique énergétique parce que les femmes sont grandes consommatrices et parfois même les premières consommatrices de l’énergie ne serait-ce que dans le domaine domestique et familial. Les modes de cuisson traditionnels, extrêmement dangereuses les exposent à beaucoup de risques. La responsable de ONU Femmes a insisté sur tous les problèmes de santé que pose la fumée. L’accès à l’énergie expose également les femmes à la violence dans certaines zones. Voyez l'exemple d'un camp de réfugiés au Tchad où c'est au moment où les femmes se déplacent pour aller chercher du bois de chauffe que surviennent 60% des agressions sexuelle : harcèlement, tentative de viols et viols. Ce sont des cas extrêmes qui sont dramatiques. L’accès à l’énergie dans les formes traditionnelles est un problème pour les femmes mais même l’accès à l’énergie moderne est un problème. Il s’agit donc de faire en sorte que le problème d’accès soit réglé à l’échelle de la CEDEAO et en préservant par la même occasion la santé des femmes.
Avec le projet énergétique régional de la CEDEAO, encouragerez-vous les femmes à investir ce secteur ?
Il faut que les femmes passent d’un statut de consommatrices d’énergie à celui de productrices d’énergie. Parce qu’après la révolution numérique qui a vu se profiler de grandes figures comme Bill Gates., il n’y a pas de femmes dans cette révolution, même au niveau mondial. Les femmes ont loupé la révolution numérique alors qu’on dit que le numérique instaure une forme d’égalité des chances, démocratise un peu les possibilités.
Comme on aborde une révolution énergétique, je crois qu’il faut voir plus loin que le simple accès, un peu misérabiliste du genre : ‘’les pauvres femmes, oh là là … Comment les aider à éviter la fumée dans les yeux’’. C’est vrai qu’il y a des problèmes à régler de ce point de vue. Mais il faut se dire que nous sommes au seuil d’une nouvelle ère en matière de production et d’approvisionnement énergétique.
On est en train, petit à petit, de tourner le dos à l’énergie fossile, à l’énergie polluante pour privilégier les énergies renouvelables, propres. Pourquoi les femmes ne prendraient-elles pas leurs parts de ce marché naissant, à la fois dans l’innovation et dans la production ? C’est-à-dire la partie économique du secteur énergétique. Elles ne doivent pas être que de grandes consommatrices. Demain, il faut espérer qu’il ait aussi des Bill Gates féminins du secteur énergétique.
Une fois le programme validé quel va être le plan concret de mise en œuvre, quel est le coût du projet et la CEDEAO a-t-elle les moyens de ses ambitions ?
On va procéder de la manière habituelle. Le programme validé, il faut que chaque pays se l’approprie, que toutes les entités se l’approprient et le mettent en exécution avec le soutien évidemment de la CEDEAO et des partenaires. C’est très important déjà d’avoir une vision : que voulons-nous collectivement ? Dans ce secteur comment voulons-nous aborder les problèmes qui ont été identifiés à travers ces colloques ?
Les impacts négatifs du manque d’énergie ou de son accès hasardeux sur les femmes sont connus. Donc on connait un peu le diagnostique. Maintenant, il faut établir un plan de vision. Il ne faut jamais naviguer à vue. C’est la première étape du succès. Pour le moment, on n’a pas terminé cette étape. Et pour ce qui est des moyens, je crois que la CEDEAO doit se donner les moyens de sa politique. Moi, je suis toujours d’avis que les financements se trouvent quand on a des projets pertinents, bien réfléchis et qui ont un impact positif et certain sur les populations. Lorsque cette pertinence est avérée, je crois que la deuxième étape consiste à recueillir les fonds et mettre à utilisation.