Dakar, 15 juin (APS) - Les Lionnes du volley-ball ont enregistré une troisième victoire de rang en championnat d'Afrique, en battant le Maroc sur la marque de 3 sets à 2, lundi, à Nairobi (Kenya), où se déroule cette compétition, a appris l'APS.
Le Sénégal avait perdu les deux premiers sets (23-25 et 22-25) de cette rencontre, puis a égalisé à deux sets partout (25-9 puis 25-18) avant de remporter le set d'appui (15-9).
Les Lionnes semblent avoir reconduit le même scénario que celui du match contre la Tunisie, leur deuxième victime en match de poule, également battue par 3 sets à 2 après avoir gagné les deux premières périodes.
Le Sénégal termine à la première place de la poule B et rencontre en demi-finale l'Algérie que les Lionnes avaient rencontrée en match de préparation, une semaine avant le démarrage du championnat d'Afrique.
L'autre demi-finale mettra aux prises le Cameroun, deuxième de la poule B, au Kenya, hôte de la compétition et champion d'Afrique en titre.
Après une journée de repos, les joutes reprennent ce mercredi. Le championnat d'Afrique féminin, ouvert le 10 juin dernier, se poursuivra jusqu'au 21 du même mois.
Symbole de l’engagement des femmes à soutenir les personnes affectées par l’injustice et les violences, Kullimaaro, un centre d’accueil et d’écoute des femmes victime de violence implanté à Ziguinchor, a été inauguré. Plus qu’un simple bâtiment, ce centre, une initiative de la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance vient susciter l’espoir pour de nombreuses femmes en désarroi de recouvrer leur dignité dans une région en proie à une crise depuis trois décennies.
Rien que pour l’année 2014, la région sud a enregistré une centaine de cas de femmes victimes de violences. Des statististiques alarmantes révélées par la Coordonnatrice de la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance, Madame Ndèye Marie Thiam, à l’origine de la mise en place d’un centre d’accueil et d’écoute pour filles et femmes victimes de violence dénommée «Kullimaaro» (arc-en-ciel en langue mandingue). L’inauguration s’est déroulée le week-end end à travers une cérémonie officielle présidée l’autorité administrative en présence de la Coordonnatrice de la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance Mme Ndèye Marie Thiam, la représentante du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, de la Coordonnatrice Programme Sénégal d’ONU Femmes et des membres de la société civiles.
Ce centre est le symbole d’une volonté matérialisée par ces femmes à apporter une réponse à la détresse des filles et femmes victimes de violence. Fruit d’un long processus enclenché par les femmes de la Casamance autour de la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance ce centre symbolise l’espoir d’un nouveau départ selon Mme Ndèye Marie Thiam qui, dans son discours a lancé ces mots: «La vie nous malmène quelquefois et nous donne l’impression d’être seule voire abandonnée face à l’adversité. C’est dans ces moments difficiles que nous devons nous soutenir les unes des autres. C’est cela l’esprit Kullimaaro; c’est cela replacer «l’espoir au cœur des vies !»
Ce nouveau centre d’hébergement d’urgence de dix-huit places pour les femmes victimes de violence, financé par ONU Femmes, va contribuer à la réduction des conséquences du conflit et des conséquences de la violence sur des victimes féminines par son offre d’assistance médicale, psychologique et juridique. Mme Marie Pierre Raky Chaupin, la Coordonnatrice des Programme Sénégal d’ONU Femmes éprouve toute sa satisfaction à découvrir un lieu agréable qui selon elle est l’aboutissement d’un projet porté depuis quelques année. Elle estime qu’il y a toujours quelque chose de troublant à inaugurer ce centre d’accueil car, pour elle, «de l’autre côté, nous ne pouvons oublier que celles qui fréquenteront ce centre sont d’abord des victimes ayant besoin de soins et d’attention». A travers cette nouvelle structure d’assistance la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance démontre encore son engagement à lutter contre toutes formes de violence faites aux filles.
Dakar, 14 juin (APS) - Le Sénégal a éliminé la Tunisie du Championnat d’Afrique de volleyball féminin, par trois sets à deux, ce dimanche, à Nairobi (Kenya), a appris l’APS de bonne source. Les Lionnes décrochent leur deuxième victoire après celle acquise aux dépens du Cameroun, vendredi dernier.
Les Tunisiennes dominaient pourtant les Sénégalaises, au début du match, par deux sets à zéro (25-14 et 25-17). Les Lionnes ont ensuite égalisé (18-25 et 20-25) et remporté le set d’appui (12 à 15).
Elles continuent de créer la surprise dans ce Championnat d’Afrique de volleyball féminin, en éliminant pour la deuxième fois consécutive une équipe plus cotée que la leur.
L’équipe féminine de volleyball du Cameroun est la 22e au classement mondial. Celle de la Tunisie est 24e. La sélection sénégalaise occupe la 32e place.
Elle a besoin d’une victoire de trois sets à un au moins, ce lundi, contre le Maroc, pour prendre la première place de la poule B et se qualifier au prochain tour de la compétition africaine.
Le Championnat d’Afrique de volleyball féminin se déroule depuis mercredi, dans la capitale kényane. Elle prendra fin dimanche prochain.
LES FEMMES AFRICAINES LEADERS FUSTIGENT ET ADRESSENT UNE PETITION A BAN KI-MOON ET MACKY SALL
NOMINATION D’UN HOMME A LA TÊTE D’ONU-FEMMES BASE A DAKAR
Les Femmes leaders de tous les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre ont saisi le Président Macky Sall pour qu'il refuse de valider la sélection d'un homme n'ayant aucune expérience, ni régionalement, ni thématiquement pour être le nouveau directeur régional de l'Onu-Femmes basé à Dakar. Et c’est l'ancien Premier ministre Aminata Touré, qui est chargé de transmettre la pétition au chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, et au patron de l’Onu, Ban Ki-Moon.
Les Femmes africaines leaders ont lancé une pétition pour manifester leur colère contre les Nations unies, suite à la sélection d’un homme pour diriger la Direction régionale d’Onu-Femmes basée à Dakar. Dans cette lettre adressée à Macky Sall, Président du Sénégal, et Président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avec copie à M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies et Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Sous-Secrétaire général des Nations unies et directrice exécutive d’Onu Femmes, ces dernières ont manifesté toute leur colère face à cette décision.
Dans la lettre, ces femmes leaders de l’Afrique disent avoir appris avec une grande stupéfaction, la nomination aux postes de directeur et de directeur adjoint pour le bureau régional d’Onu-Femmes couvrant l’Afrique de l’Ouest et du Centre, deux hommes originaires, respectivement, de la Grande Bretagne et de la Belgique. Cela se passe dans un contexte où le poste de directeur des Opérations, troisième poste de responsabilité dans le bureau régional, est déjà occupé par un homme de nationalité ivoirienne.
Des nominations qui témoignent, selon elles, d’un manque de diversité notoire dans la façon dont Onu-Femmes désigne ses représentants à des postes de responsabilité aussi stratégiques. Et cela augure d’un dangereux précédent. Raison suffisante pour ces femmes leaders de hausser le ton à travers une pétition pour demander à ce qu’une telle décision soit revue.
«Cette région a connu des luttes ardues de femmes, qui ont tout sacrifié afin que l’égalité dans la participation et la représentation soit une réalité, aussi bien au sein des institutions que dans leur vécu quotidien. Il est donc anachronique de voir qu’Onu-Femmes, dont le mandat est de soutenir un tel objectif, pose des actes qui impliquent le positionnement exclusif des hommes aux instances suprêmes de décision et la marginalisation des Africaines dans leur région», dénoncent les pétitionnaires.
Macky Sall invité à ne pas valider la nomination de cet homme
D’après ces femmes, cette région est difficile à gérer à plusieurs niveaux et les défis auxquels font face les femmes sont assez complexes. «Le choix d’un représentant d’Onu-Femmes pour la région ne devrait donc souffrir d’aucune ambiguïté et devrait se faire à partir d’un processus de sélection transparent et rigoureux», disent-elles.
«Malgré le fait que nous reconnaissions à la directrice exécutive d’Onu-Femmes ses prérogatives pour nommer son représentant régional, il aurait été souhaitable que cette nomination porte sur une personne en qui les femmes de la région, actrices étatiques ou non étatiques, peuvent se reconnaître, une personne en qui elles peuvent avoir confiance et qui soit dans une position de travailler convenablement pour la réalisation de leurs droits économiques, sociaux et politiques», assènent-elles.
Une experte africaine exigée pour piloter Onu-Femmes
Les Femmes africaines leaders souhaiteraient aussi que la responsabilité de diriger le travail d’Onu-Femmes au sein de leur région soit placée entre les mains d’une experte africaine ayant une expérience de travail dans la sous région et un leadership reconnu des institutions, des organisations de femmes et de leurs leaders.
L’ancien Premier ministre du Sénégal, Aminata Touré, est chargé de transmettre dans les prochaines heures, la lettre au Président Macky Sall pour qu'il «refuse de valider la sélection d'un homme anglais qui, selon elles, n'a aucune expérience, ni régionalement, ni thématiquement pour être le nouveau Directeur régional de l'Onu-Femmes basé à Dakar».
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12% DES ENFANTS MARIÉS À 15 ANS AU SÉNÉGAL
VERS UNE CAMPAGNE NATIONALE POUR S’ATTAQUER AU PHÉNOMÈNE
La journée de l’enfant africain suivie de la semaine nationale de l’enfant du 16 au 22 juin seront l’occasion pour les acteurs de la protection de l’enfant de se mobiliser autour de la lutte contre le mariage des enfants au Sénégal. Entre 2005 et 2013, douze enfants sur 100 ont été mariés avant 16ans, l’âge légal du mariage. Avec la persistance du mariage des enfants, la communauté africaine demande aux états d’accélérer les efforts pour face au phénomène.
Toutes les minutes au moins une fille, dans le monde, est mariée avant sa maturité physique biologique intellectuelle. Le mariage des enfants est plus beaucoup plus craignant en Afrique subsaharienne avec un taux de 41% des filles qui se marient avant l’âge de 18 ans.
Même si la situation est plus préoccupante dans certains pays africains, l’ampleur du phénomène reste inquiétante au Sénégal. Entre 2000 et 2011, un peu plus d’un tiers des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18ans avec une forte dominance en milieu rural (49,3% contre 16,9% en milieu urbain) et dans les ménages pauvres.
Les enfants mariés à 15 ans sont estimés à 12% sur la période 2005- 2013. Toutefois il existe des disparités régionales dans la pratique du mariage des enfants. Les régions de Kolda, Tambacounda et Matam sont les plus touchées avec plus de la moitié des enfants mariés.
A l’instar de la communauté africaine, le Sénégal s’est engagé à redéfinir des stratégies pour mettre fin au mariage des enfants conformément au thème de la 25éme édition de la journée de l’enfant africain, « 25 ans après l’adoption de la charte de l’enfant africain : Accélérer nos efforts pour l’éradication du mariage des enfants en Afrique.»
De nombreuses activités sont prévues au niveau national pour s’attaquer au phénomène du mariage des enfants, à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant africain et la journée nationale de l’enfant au Sénégal, c’est dans ce cadre que s’inscrit la journée d’information des journalistes hier.
A cette occasion le directeur des droits de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf, a rappelé les stratégies que le Sénégal compte développer contre le mariage des enfants. «Nous allons évaluer l’efficacité des actions précédentes, les insuffisances, les points forts et les points faibles de nos actions. Il nous faut envisager de nouvelles formes de coopération.»
Ces journées dédiées à l’enfant seront aussi l’occasion d’interroger les contraintes qui encouragent la persistance du mariage des enfants dont la législation au Séné- gal. «Il nous faut harmoniser les dispositions juridiques au Séné- gal concernant le mariage des filles au Sénégal et les textes internationaux», a plaidé le directeur des droits de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf.
En effet au Sénégal l’article 11 du code de la famille fixe l’âge minimum du mariage des filles à 16 ans et 18 ans pour les garçons. En outre, le mariage d’enfants n’est sanctionné qu’au civil par l’annulation du mariage, mais au pénal, aucune sanction n’est prévue, sauf le cas où le mari consomme le mariage sur une mineure de moins de 13 ans (article 300 du code pénal).
Relativement à la problématique du mariage des enfants, le gouvernement envisage d’inté- grer la mouvance de l’union africaine avec le démarrage, sous peu, de la campagne : « Mettre fin au mariage des enfants.»
KAOLACK : 18,24% DES FEMMES SONT MEMBRES DE BUREAUX D'INSTITUTIONS COMMUNALES ET DÉPARTEMENTALES
Kaolack, 8 juin (APS) - 18,24% des femmes sont des membres de bureaux de conseils municipaux et départementaux dans la région de Kaolack, selon des résultats issus des dernières élections locales de 2014 obtenus lundi auprès de la gouvernance.
Pour ces dernières élections locales, 45,97 % de candidats élus sont des femmes qui représentent 18,24% dans les bureaux.
Au niveau des trois départements de la région que sont Kaolack, Nioro, et Guinguinéo, le rapport indique que celui de Kaolack a enregistré 49,34% de candidats dont 47,36% d’élus à des bureaux électifs dont 18,52% de femmes.
Quant à celui de Nioro, les résultats des dernières locales ont révélé qu’il y a eu 49,32% de candidats, dont 27,73% d’élus parmi lesquels 15,18% de femmes sont présentes dans des bureaux.
Et pour Guinguinéo, il y a eu 40,78% de candidats dont 27,73% d’élus dans des bureaux dont 15,18% de femmes.
Pour l’adjoint au gouverneur de Kaolack en charge des affaires administratives, Abdou Aziz Diagne, ces résultats ''montrent bien qu’il y a une disparité au niveau des différents départements en termes de représentativité des femmes dans les différents bureaux''.
‘’Ceci pose de réel problème par rapport à l’effectivité de la loi sur la parité qui est suffisamment explicite en son article premier pour que les femmes et les hommes puissent représenter de manière paritaire au niveau des institutions totalement ou partiellement élective’’, a-t-il commenté.
‘’En relation avec la société civile nous chercherons les voies et moyens pour que l’application des lois et règlements puissent être effectifs dans l’intérêt global et généralement des femmes’’, a-t-il assuré.
L'ONU PLAIDE POUR DES POLITIQUES ADAPTÉES AUX BESOINS DES FEMMES
Dakar, 8 juin (APS) – Le rapport annuel (2015-2016) de l’ONU Femmes, lancé lundi à Dakar, recommande un nouveau programme économique où les politiques sociales seront réellement aux besoins des femmes afin de favoriser leur autonomisation.
''Nous recommandons des politiques sociales ayant une perspective de genre, des politiques macro-économiques reposant sur les droits des femmes’’, a dit la représentante-résidente d'ONU-Femmes au Sénégal, Joséphine Odéra, présentant les grands axes du document.
Ce rapport se fonde, selon ONU femmes, sur les normes relatives aux droits fondamentaux pour évaluer l’effet réel des lois et des politiques pour les femmes et les filles sur le terrain.
Pour Joséphine Odéra, il faut ''transformer le travail rémunéré et non rémunéré afin qu’il permette d’autonomiser les femmes, dans le respect des conventions.
Sur le plan social, le rapport propose l’adoption des politiques qui appuient les femmes, en tenant compte des allocations familiales et les pensions de retraites. ‘’Nous devons concevoir des services publiques qui intègrent les droits des femmes’’, a estimé Mme. Odéra.
‘’Il est nécessaire d’adopter au plan macro-économique, des politiques qui garantissent des économies dynamiques et stables, qui créent des emplois décents et mobilisent les ressources pour FINANCER des services publics vitaux’’, a-t-elle ajouté indiquant que les recommandations formulées reposent sur des droits déjà consacrés par les traités relatifs aux droits humains.
La représentante-résidente d'ONU-Femmes a également invité les autorités publiques et le secteur privé de chaque pays à jouer leur rôle en ''créant des emplois décents pour les femmes, avec des chances et des salaires égaux''.
‘’Il faut renforcer l’entreprenariat féminin et favoriser l’innovation par l’utilisation des technologies appropriés’’, a indiqué Mme Odéra estimant que défendre les droits des femmes ''ne permettra pas seulement d’adapter l’économie à leurs besoins, mais profitera aux sociétés dans leur ensemble''.
''Le progrès vers l’égalité réelle doit être mesuré à l’aune de son degré d’inclusion des droits des femmes et filles pauvres marginalisées. Il est donc important d’aller au-delà des moyennes et de garantir à toutes les femmes de pouvoir exercer leur droit'', a dit M. Odéra.
Le rapport de ONU-femmes recommande également la réduction de la ségrégation professionnelle et les écarts salariaux entre les sexes, relevant que dans le monde, les femmes gagnent en moyenne 24 % de moins que les hommes.
Il prône une action publique pour s'attaquer aux causes profondes de la ségrégation professionnelle en valorisant les professions à dominante féminine.
AUTONOMISATION DES FEMMES ET PRÉVENTION DES MALADIES AU MENU
Pretoria, 8 mai (APS)- L’autonomisation des femmes et la question du contrôle et de la prévention des maladies en Afrique seront au cœur du 25ème sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient en Afrique du Sud du 7 au 15 juin, a appris l'APS.
L’annonce a été faite lundi par la ministre sud-africaine en charge des Relations internationales et de la Coopération, Maite Nkoana-Mashabane, qui s’exprimait en marge de la 30ème session ordinaire du comité des représentants permanents (COREP). Cette rencontre a pris fin le même jour.
''L'autonomisation des femmes et du développement en vue de la réalisation de l'Agenda 2063 de l'Afrique", selon elle, ''entre en droite ligne avec les aspirations du continent telles que contenues dans l'Agenda 2063''.
Le thème est ''également pertinent, étant donné qu'elle a lieu au milieu de la décennie 2010-2020, déclarée par l'UA comme la décennie des femmes'', a-t-elle ajouté rappelant que cette année marque aussi l'échéance des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Plusieurs questions ont été abordées durant la session du COREP dont la paix et la sécurité, l’autonomisation des femmes, l’intégration africaine et la mise en œuvre d’un Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) dans un contexte où la fièvre hémorragique à virus Ebola a déjà tué plus de 9000 personnes en Afrique.
Mme Nkoana-Mashabane a en outre émis la volonté de voir l'UA profiter de ce sommet pour réitérer l'appel à la réforme à l'ONU dans le but d'accorder une ''attention particulière'' sur le rôle et le niveau de représentation des Etats africains au sein du système des Nations Unies.
Le rapport examiné et adopté lors de cette session sera transmis mercredi au Conseil exécutif de l'UA durant sa 27ème session ordinaire.
Une délégation sénégalaise conduite par l’ambassadeur du Sénégal en Ethiopie et le représentant permanent auprès de l’UA, Momar Gueye, a pris part à la session du COREP.
La 25eme session ordinaire de l’Union aura lieu dimanche prochain au Sandton Convention Center de Johannesburg.
LE TRAVAIL RÉMUNÉRÉ PEUT FAVORISER L’ÉGALITÉ DES FEMMES, SELON ONU FEMMES
Dakar, 8 juin (APS) – Le travail rémunéré peut constituer l’un des fondements de l’égalité réelle des femmes, indique le rapport 2015-2016 de l’ONU Femmes publié, lundi à Dakar, et qui souligne que la grande majorité des femmes continue à avoir des emplois précaires et informels.
''Le travail rémunéré peut constituer l’un des fondements de l’égalité réelle des femmes, mais uniquement lorsqu’il est compatible avec un partage entre les femmes et les hommes des responsabilités liées aux soins non rémunérés’’, indique le rapport dont copie a été remise à la presse.
Or, poursuit le document, ‘’ce type de travail reste rare et partout dans le monde, les gouvernements ont des difficultés à créer suffisamment d’emplois décents pour les personnes qui en ont besoin.’’
‘’En outre, l’éventail d’opportunités qui se présentent pour les femmes est limité par les stéréotypes sexistes omniprésents et par des pratiques discriminatoires, aussi bien au sein des ménages que les marchés du travail’’, relève le rapport.
Il ajoute que ''les lourdes responsabilités de soins et de travaux domestiques non rémunérés que les femmes assument limitent les types d’empli qu’elles peuvent occuper''. Ce qui aggrave, selon le rapport, leur désavantage socioéconomique.
Cependant, le document prône ''des mesures favorables à l’allègement de la charge de travail non rémunéré au moyen d’investissement dans des équipements permettant de gagner du temps pouvant permettre aux femmes d’avoir du temps pour mener une activité rémunéré et élargir leurs perspectives''.
Le rapport recommande également aux autorités publiques l’élaboration de politiques économiques susceptibles de créer des emplois décents.
Il préconise en même temps la mise en œuvre de mesures, afin de combattre la dévalorisation persistance du travail des femmes qui est à l’origine de la ségrégation professionnelle et des écarts de rémunération entre les sexes’’.
LA FILLE DU PRÉSIDENT
Fabienne Diouf parle de ses projets, de ses souvenirs, de son père, Abdou Diouf...
Fabienne Diouf Guillabert est une passionnée des médias, même si elle n'aime pas du reste se mettre sous le feu brillant des projecteurs. La fille aînée d'Abdou Diouf parle de sa flamme pour les médias qu'elle critique en passant, mais aussi lève un coin du voile sur sa vie alors qu'Abdou Diouf était président de la République. Elle parle de Dakar des années 60 et 70, l'ambiance de la ville à l'époque, ses charmes, se promène jusqu'à Saint-Louis où elle aimerait bien passer une retraite qu'elle ne compte pas prendre. Fabienne Diouf Guillabert évoque d'autres sujets comme l'environnement, les enfants, les Sénégalais et les rumeurs. En toute liberté !
Parlez-nous du nouveau magazine que vous venez de lancer "Emergence économique" ?
Alors, les deux premiers numéros seront trimestriels et à partir de janvier 2016, le magazine sera mensuel. Il paraîtra en deux versions, une française et une autre anglaise.
Et comment est né ce projet ?
Il faut dire que je ne suis pas dans le monde journalistique. Le projet est en vérité la réponse à des expériences vécues. Suite à de nombreux voyages, j'ai fait un constat. A chaque fois que je voyage dans un aéroport ou un pays européen, étranger ou même africain, j'ai régulièrement entendu des gens fustiger un de nos pays. C'était la diabolisation de notre continent. Ça me faisait un peu mal quand même d'entendre cela parce que cela devenait récurrent. Et je me suis dit qu'il était bizarre qu'on n'ait pas un magazine, une émission, un cadre organisé qui prenait la défense de nos pays et qui montrait nos valeurs propres. Des valeurs que nous Africains nous connaissons et respectons. C'est vrai que maintenant, je vois que les gens s'organisent mieux pour défendre leur identité propre, leur image. Mais à l'époque, il n'y en avait pas. Donc, ce que j'ai voulu faire passer comme message, c'est qu'en Afrique, il y a peut-être Ébola, Boko Haram mais il y a aussi autre chose. On ne peut pas parler de l'Afrique en évoquant seulement la pauvreté, les épidémies, la corruption, la mal gouvernance, etc. Et personne ne réagit. C'est la dévalorisation des civilisations de nos pays. J'ai commencé à réfléchir pendant quelques mois et je me suis demandé ce que je pourrais faire en direction de cette Afrique-là que je connais pour la faire découvrir à ceux qui s'intéressent à elle. La belle Afrique, pleine de couleurs, de son, de vie, d'initiatives nouvelles etc..
Vous venez de sortir un premier numéro. Sentez-vous avoir répondu à une demande exprimée ?
Le magazine est panafricain. Il est forcément très sollicité avec un lectorat divers, des thématiques diverses aussi et complètement abordées. Tous les pays francophones sont concernés. A partir de janvier 2016, nous comptons élargir en allant vers des pays anglophones, lusophones, etc. Nous avons interviewé si vous avez remarqué un monsieur qui s'appelle Victor Hematoyé qui est le patron de Nollywood. Nollywood fait partie maintenant du paysage cinématographique africain.
Mais vous interrogez votre père qui est à la Une du magazine. On peut vous reprocher à juste titre de privilégier la famille…
On peut penser que je fais du népotisme, ce qui n'est pas le cas. Vous savez vous-même que mon père est un homme de valeur. Je ne le dis pas parce que c'est mon père. Qu'on le reconnaisse ou qu'on ne le reconnaisse pas, on sait qu'il a des valeurs. Il se trouve qu'au moment où j'ai décidé de sortir mon journal, il y avait tous les phares braqués sur le Sénégal. Il y avait en ce moment-là le départ de M. Diouf de l'Organisation internationale de la Francophonie pour une retraite définitive. C'était une actualité très forte. On s'est dit : puisque nous avons les phares, au lieu de chercher quelqu'un d'autre, une personnalité reflétant l'émergence aujourd'hui, pourquoi pas lui (…) ? J'ai reçu beaucoup d'appels de gens me disant "oui, c'est ton père". Je réponds, "exact, il s'agit de mon père mais il s'agit aussi d'un focus qu'il y avait sur le Sénégal en ce moment-là.
Et lui, comment a-t-il apprécié cela ? Etre à la Une d'un magazine appartenant à sa fille ?
Il l'a pris naturellement et comme il est, sans problème.
Vous êtes restée très discrète ces dernières années. Pourquoi sortir de l'ombre maintenant seulement ?
Parce qu'avant, j'étais très prise par d'autres activités. Je fonctionnais pour ça, mon domaine de compétence. Je n'ai jamais fait d'école de journalisme. Je n'ai jamais rien fait dans ce sens-là. Mais je me suis rendue compte qu'il y avait une dévalorisation de l'Afrique et je me suis demandé : Quelle contribution je peux apporter à un certain âge au moment où je me désengageais de mes activités ? C'est surtout cela ma préoccupation.
Votre fibre, disons panafricaine, commence-t-elle donc à se réveiller ? Non ?
Elle a toujours été là mais j'avais une obligation de réserve liée à la fonction de mon père qui nous demandait de ne jamais accepter de rentrer dans la politique ou de nous exprimer publiquement.
Votre père vous a demandé cela ? C'est une manière de mettre un bémol sur votre carrière, non ?
Notre père nous demandait d'éviter d'incarner quelque chose à côté de la République. C'était pour éviter une certaine confusion. C'est lui qui était public, pas nous ses enfants. C'était donc à lui de faire ce qu'il avait à faire, de communiquer, etc. Nous, nous sommes ses enfants, allons donc dans d'autres domaines. Cela ne veut pas dire que je me croisais les bras. Moi, j'ai toujours eu un engagement clair. Vous savez, très jeune ici au Sénégal, je faisais partie des grévistes avec nombre de familles connues. Au lycée Van Vo (actuel Lamine Guèye), j'étais connue pour ça. J'ai toujours eu un engagement très clair. J'étais une dirigeante de grèves. Pour la petite histoire, lors des conseils des ministres, le Président Senghor disait : "il y a des enfants de ministres qui font des grèves. Mon père était persuadé que je n'étais pas dedans. Pourtant, il connaissait mon caractère révolutionnaire déjà très jeune. Mais, je n'ai jamais voulu le mettre mal à l'aise. C'est pourquoi je suis restée malgré tout réservée…
C'est maintenant que vous sortez de votre cocon, si on peut l'exprimer ainsi ?
Oui, on peut dire que c'est aujourd'hui que j'accepte d'être visible. A l'époque, personne ne me connaissait. Des fois, les gens posaient sur moi un autre visage. Vous savez, on me fait arrêter dans la rue des fois en me disant : "C'est vous Fabienne Diouf, je vous imaginais plus grande ou plus grosse ou plus noire." Je n'ai jamais voulu me mettre au devant de la scène. Mais, ça m'amuse bien.
Cela ne vous gêne donc pas de rester dans l'anonymat ?
Ah j'adore, j'adore ça parce que cela me donne une liberté entière. Une liberté de me déplacer pour aller quand je veux où je veux sans être indisposée. Je suis partout. Je vais dans les restaurants, je vais aux concerts etc.
Vous étiez au festival de Jazz de Saint-Louis ?
J'y étais. Bien masquée avec ma casquette, mais j'y étais bien. Je sais passer inaperçue. Je sais me fondre dans la foule.
Quand vous jetez un regard dans votre passé, quelle appréciation faites-vous ?
Moi l'appréciation, c'est que d'abord pendant des années, j'avais une obligation de ne pas réagir. J'étais diabolisée au sens propre du terme. "Fabienne Diouf ceci, Fabienne Diouf est cela". Sans me connaître, les gens se sont mis à fantasmer sur ma personne et à dire des choses qui ne correspondaient pas du tout à la réalité.
Comme ce que Karim Wade a vécu…
Mais lui a été ministre. Moi, je n'ai jamais été ministre. Moi, on me reprochait d'avoir le riz au Sénégal, ce que je n'ai jamais fait. On me reprochait d'avoir des marchés au Sénégal. D'être dans des affaires où je n'avais jamais mis les pieds. Il y a des affaires que j'ai faites au Sénégal, mais je n'étais pas dans celles où on m'annonçait. J'avais par exemple une agence de voyage que j'ai faite avec un Sénégalais. Nous avons arrêté ensuite. Ensuite, j'ai commencé à faire mes activités à l'extérieur. Donc, ce qu'on me reprochait au niveau national, c'était inventé. Mais je n'avais même pas la possibilité de réagir ou d'infirmer les déclarations qui étaient faites contre moi. Voilà !
Vous l'avez mal vécu ?
C'est la seule chose qui m'embêtait. En plus, ça a commencé alors que j'étais très jeune. J'avais 17 ans. Alors quand j'étais là au lycée Van Vo (actuel Lamine Guèye) et que je me retrouvais à la tête d'un magazine qui se dit magazine libre, Promotion, à l'époque. On dit "Fabienne Diouf : milliardaire". En disant de moi que j'avais sept bateaux.
Les pieds dans le plat, que pensez-vous des Sénégalais ? Rumorivores ?
Tout à fait… Elle insiste. Tout à fait…
Un peu comme les Français ?
Vous savez hein, on a beaucoup pris des Français… Nous fonctionnons comme eux.
Vous continuez toujours à aimer ce pays ?
C'est mon pays. Je suis sénégalaise et fière de l'être d'ailleurs. J'aime mon pays. Je veux contribuer au développement de ce pays-là. On ne m'appelle pas, mais ce n'est pas grave. Mais je pense que j'ai pas mal de choses à dire. Je n'ai pas mal d'expériences qui pourraient aujourd'hui valoriser certaines actions des décideurs.
Des fils de chefs d'Etat n'ont pas cette chance-là d'aller et de venir dans leur pays. S'ils ne vont pas en prison, ils disparaissent en même temps que les parents et ne reviennent plus…
Ça, c'est une chance. Moi, j'ai des frères et sœurs qui sont ici. Nous sommes tous à Dakar, dans la rue, dans les restaurants ou en boîtes de nuit, dans des mariages. Nous avons une vie sociale très claire, très nette avec ceux qu'on aime et ceux qu'on a envie de voir. Comme tout le monde, on a des obligations familiales et sociales. Voilà !
Peut-on imaginer vous voir dans autre chose demain, dans la politique par exemple ?
Non, non, j'ai fait une promesse à mon père et je la tiendrai : c'est de ne pas faire de la politique. Un politicien dans la famille, c'est suffisant au vu de ce qu'on a vécu.
C'est-à-dire ?
On n'a pas beaucoup vu notre père. Il travaillait à 7h 30 mn du matin, il rentrait à 13h et repartait à 14h 30 pour rentrer à 21h. On a vécu avec cet homme, pendant toute notre vie, qui se donnait à fond. Je trouve qu'après, au final, on se rend compte qu'il n'y a vraiment pas… (elle hésite)… le rendu. Il y a des personnes qui sont restées honnêtes et sincères. Il y a plein de gens qui ont lâché le navire.
De la trahison ? On a l'impression que vous portez en vous-même beaucoup de choses de votre père ? Vous partagez ses déceptions ?
Oui, il y a des déceptions que nous avons vécues ensemble évidemment. Les déceptions politiques, je ne les connaissais pas. On ne va pas dire certaines personnes qui l'ont trahi. On va juste dire certaines personnes qui ont quitté le navire. Ce sont des gens qui partent et qui ont leur libre arbitre aussi. Mais lui l'a ressenti peut-être difficilement et moi avec lui puisque je suis d'abord l'aînée et je vivais au quotidien avec lui. Quand il a quitté, j'étais là et je l'ai vu des fois être étonné. C'est pour cela que je dis que la politique ne m'intéresse en rien (… ). Si j'avais voulu, j'aurais pu faire de la politique parce que je suis un enfant de la politique. C'est-à-dire que j'ai vu la politique au début, la construction de cet Etat. J'étais toute jeune. Mais je n'ai jamais voulu et mon père m'a demandé de ne jamais en faire et je l'ai écouté.
C'est un empire médiatique qui vous fait rêver. Vous êtes une passionnée des médias. . .
Exactement ! C'est ça mon ambition. Je veux avoir un groupe de presse qui va influer positivement et donner l'information juste et claire et en temps réelle. Moi, je ne suis pas là pour déformer, inventer des choses mais plutôt pour donner la bonne information. Et si je sais que c'est une information qui peut blesser, choquer, faire mal ou qui est tronquée, j'évite alors de la donner. Une information dont je ne suis pas sûre, je ne la donnerai pas.
Vous êtes critique avec les médias…
Evidemment, avec les médias, il y a plein de dérives, tout le monde le sait. Je crois qu'il va falloir une reconstruction. Avant, il y avait une entité journalistique sérieuse. Mais maintenant, pour moi, excusez-moi de le dire, c'est un peu délétère. Les gens écrivent ce qu'ils veulent. Ils prennent une partie d'un article ou parle d'un scoop qui n'a rien à voir avec ce qui a été dit. Vous rentrez dans les notions de vie intime. Une vie privée peut être extériorisée mais maintenant c'est la vie intime qui est extériorisée. Maintenant, je dois avouer qu'il y a des choses que je n'écoute pas et que je ne regarde pas. Ça permet d'être tranquille. J'axe mon regard là où j'ai envie.
A part le journalisme, que faites-vous exactement ?
J'ai mon agence. J'aime ça et ça fait partie de mes dadas. J'ai "Signare Dakar" qui est une boutique et je travaille avec des artisans depuis longtemps. Des artisans-bijoutiers que j'ai pris dans mon atelier et nous faisons l'art de la table que nous vendons. Nous produisons tout au niveau national. Des produits magnifiques et de haut de gamme. Nous avons même des boutiques de gamme alternative avec des produits vendus un peu partout. A Saint-Louis, j'ai une maison d'hôtes. Je suis "activitaire" pas activiste mais "activitaire" parce que j'aime faire beaucoup de choses. Quand quelque chose me mobilise, j'essaie d'aller jusqu'au bout. Des fois à tort.
Vous aimez Saint-Louis, vous portez Saint-Louis en vous…
Pourtant, pendant longtemps je ne comprenais pas ce que les gens pouvaient apprécier à Saint-Louis. J'étais une bonne Dakaroise de Dakar. Pour moi c'était Dakar, Dakar, Dakar, du Plateau plus exactement.
Petite citadine, sectaire ?
Mais il y avait beaucoup de groupuscules à Dakar dans les années 60. Des gens du Point E, de Fann, du Plateau etc. On se retrouvait tous ensemble quand il y avait des invitations. J'étais branchée à l'époque, mais attention ! Pas sectaire… J'ai des amis de partout…
Dites-nous, Dakar, de votre temps, c'était comment ?
Une ville magnifique, pleine de charme. Il y avait un bon brassage culturel entre Libanais, Cap-Verdiens, Ivoiriens. On allait au Lac Rose, il y avait beaucoup de Salsa, Pathianga, avec le Kings etc. C'était une ville magnifique, une ville pleine de charme et qui bourdonnait d'activités. On se rencontrait. C'était des booms, des nuits blanches, des boîtes de nuit. On sortait de Dakar pour aller au Lac Rose. On découvrait progressivement notre pays. Il y avait beaucoup de salsa, beaucoup de pathianga. C'était l'époque où on pouvait marcher dans Dakar, faire du roller. On allait en boîte et rentrait après en "car rapide". On n'avait pas de voiture ni de chauffeur. On rentrait en "car rapide" avec nos amis étant fille de Premier ministre. C'était tout simplement bien. Voilà !
Vous avez pris des "cars rapides", étant jeune, fille de Premier ministre ?
Oui, j'en ai pris.
Si vous devez comparer cette vie à Dakar à la vie actuelle
Il n'y a pas de vie sociale pour les enfants. On est obligé de les surveiller. Ils n'ont plus d'espace de plaisir. A l'époque, on allait sur les plages. Avant, toutes les plages de Dakar étaient accessibles. Maintenant, tout est pris. Avant, il y avait le zoo de Hann. On pouvait y organiser des Pique-niques ou à Ngor ainsi qu'à l'île de Gorée. Aujourd'hui, il n'y a plus rien. Vous restez dans Dakar aves ces immeubles qui se construisent, dans la pollution, détaché de la nature. D'ailleurs moi, je m'engage pour l'environnement. J'en profite pour en parler : c'est la récupération des sachets plastiques. Devant chaque ville que je traverse ici, je vois un coin. A l'instar de ce que font des organisations au Burkina Faso, les femmes sont entreprenantes. Elles font le ramassage, la collecte, le tri et elles font avec après des pavés, des habits, des sacs, des meubles. C'est ça mon prochain projet.
Votre cœur a migré vers Saint-Louis…
Saint-Louis, c'est la vie de mon cœur maintenant. On est de Dakar, c'est la ville où je suis née, où j'ai mes accointances. Mais maintenant, le choix de vie, si je devais partir à la retraite, c'est Saint-Louis. C'est plus tranquille. Vous avez une notion, une relation qualitative avec la ville. La population n'est pas aussi agressive que celle de Dakar. C'est le tempérament "ndar ndar". Je pense prendre ma retraite bientôt après avoir mis en place tout ça. Je vais passer le relais aux enfants.
Vous ne donnez pas l'impression de quelqu'un qui prépare sa retraite
Je vous dis je ne pourrai jamais me poser. Pour moi, la retraite, ce n'est pas se poser, lire et faire du jardinage. Ça, ce n'est pas moi. Ma retraite, c'est continuer d'avoir des idées et de les développer. Mais ne pas être aussi active.
Vous avez des rêves que vous voulez réaliser ?
Mes rêves, c'est de voir mon pays émerger, de donner la possibilité à nos enfants de vivre dans des pays émergents. Mais des pays qui vont développer un environnement stable, durable pour eux, de voir nos enfants pouvoir se baigner, consommer de l'eau potable, avoir accès à l'éducation, à la santé. Tant qu'on n'aura pas eu ça de manière générale dans le pays, on aura un manque.
Si vous devez donner des conseils aux Sénégalais de façon générale et aux fils du Président en particulier ?
Elle bondit de son siège. Non, non, je n'ai aucun conseil à donner aux fils du Président. Non, non, Il y en a qui sont dans des cabinets d'affaires (…). Moi, la seule chose que je peux dire aux Sénégalais, c'est de croire en leur pays, qu'on essaie de fédérer nos actions. Qu'on essaie de continuer comme ça. Il faut pousser et éviter d'attendre tout de l'Etat. Ça ne coûte rien de balayer devant chez soi. Des fois, on passe et on voit un sac poubelle contenant je ne sais quoi et personne ne l'enlève, pourtant vous voyez une personne assise devant la porte.
Vous croyez en l'émergence de l'Afrique ?
Bien sûr, j'ai fait des pays africains et je peux vous assurer qu'en dix ans, beaucoup de choses ont été faites.
Au Sénégal, vous pensez qu'il y a assez de rupture ?
Je pense qu'aujourd'hui, nous avons des dirigeants qui, comme le maire de Dakar ou comme notre Président, sont des personnes qui ont l'air de casser les stéréotypes, qui ont l'air de casser tout, pour arriver dans cette émergence qu'ils ont prônée. Ce n'est pas évident parce qu'il y a des choses ancrées dans leur rigidité. Mais je pense qu'on y arrivera.
Vous ne semblez pas trop optimiste…
Disons que je suis réaliste. On voit des réactions, des positionnements qui évoluent. On voit une société civile qui s'active, qui en a envie, qui se motive, qui a envie d'aider. Ça, c'est déjà pas mal. On n'attend plus maintenant. On est tous là. Prêt à aider.
De nouvelles de votre papa et de votre mère
Ça va, ils vont bien. Mon père est content d'avoir pris sa retraite. Il est devenu le chevalier-servant de son épouse, ma mère, qui va bien aussi. Elle a été un peu malade mais ça va beaucoup mieux. On prie pour qu'elle aille mieux et qu'avec son mari, ils puissent profiter au mieux de cette retraite qu'ils méritent bien.