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23 avril 2025
International
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LE MESSAGE D'AMBITION DE KARIM WADE POUR 2024
Depuis Doha où il s'est exilé suite à des procédures judiciaires controversées, l'ancien ministre a prononcé ses vœux pour la nouvelle année en dressant un tableau positif des défis à relever par le Sénégal et en affirmant sa volonté de changement
Dans un discours teinté d'optimisme prononcé pour le Nouvel An, Karim Wade a fait part de sa détermination à offrir aux Sénégalais une alternative porteuse d'avenir pour 2024.
"Après 7 ans d'un exil forcé qui m'a privé d'aller prier sur les tombes de mes proches, je tiens à remercier le Qatar et son dirigeant pour leur générosité", a déclaré le candidat déclaré à la présidentielle, soulignant le "réconfort et l'apprentissage" trouvés durant cette épreuve.
S'adressant aux militants du PDS, "fidèles et résilients" selon lui, Karim Wade a salué leur rôle dans le maintien "de l'esprit du grand parti". Il a également promis de "redonner espoir et ambition" au pays, notamment en investissant dans l'éducation, la formation et l'entrepreneuriat des femmes et de la jeunesse, "moteurs du changement".
L'année 2024 sera "un choix crucial" entre "division et renoncement" ou bien "unité, réconciliation et ambition", a-t-il martelé. Face au "drame" de l'émigration clandestine, il s'est engagé à "offrir à nos enfants un avenir meilleur où bénéficier des promesses du Sénégal".
"Je ne peux accepter que des Africains meurent en mer ou dans le désert. Cette situation ne saurait durer, nous devons agir ensemble", a affirmé avec gravité le candidat. Promettant une gestion "transparente et efficace" des ressources, Karim Wade a dit vouloir guider le pays vers "la démocratie, la prospérité et l'harmonie sociale".
Fort de sa "résilience et [sa] foi dans notre potentiel collectif", l'opposant a conclu sur une note d'optimisme, traçant ainsi une voie ambitieuse pour l'avenir du Sénégal.
LE MONDE AMBIGU À L'AUBE 2024
2023 s'est achevé dans la ferveur des festivités du Nouvel An. Mais derrière les sourires et les paillettes, le monde entrait dans sa nouvelle année avec toujours autant de guerres, de menaces climatiques et de crises à surmonter
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/01/2024
Les grandes capitales mondiales ont célébré avec de magnifiques feux d'artifice le passage à l'année 2024, mais dans le même temps, des conflits se sont poursuivis un peu partout dans le monde, rapporte l'AFP. Alors que le Hamas a tiré des roquettes sur Tel-Aviv, qu'Israël a pilonné Gaza, que la Russie a frappé l'Ukraine et que le Japon a été secoué par des séismes, l'optimisme reste fragile face aux défis qui entourent la nouvelle année.
À New York, des milliers de personnes ont assisté à la descente de la boule de Times Square, tandis que le président Joe Biden a exprimé son espoir pour l'économie américaine lors de ses vœux. À Sydney, plus d'un million de fêtards ont envahi le port malgré la pluie pour admirer les feux d'artifice. D'autres spectacles pyrotechniques ont illuminé Auckland, Hong Kong, Bangkok ou Rio.
À Paris, plus d'un million de personnes se sont rassemblées sur les Champs-Elysées, où un feu d'artifice a marqué le point d'orgue de la soirée. "C'était terrifiant, c'est la vie que nous vivons, c'est dingue", a déclaré à l'AFP Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv, après que les sirènes aient retenti pour annoncer des tirs de roquettes depuis Gaza.
En Israël, l'année restera marquée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre. Les Nations unies estiment que 85% de la population de Gaza, soit près de deux millions d'habitants, ont été déplacés. "Ce fut une année noire et pleine de tragédies", a dit à l'AFP Abed Akkawi, réfugié dans un camp de l'ONU.
Au Japon, l'année a commencé par de puissants séismes ayant entraîné des évacuations. En Ukraine, où l'invasion russe approche de son deuxième anniversaire, le président Volodymyr Zelensky a promis de "ravager" les forces ennemies, assurant disposer bientôt d'un million de drones.
Si certains Russes aspirent à la paix, Vladimir Poutine est resté déterminé, jurant que son pays "ne reculera jamais". L'année s'achève dans l'ombre des tensions, alors que plus de quatre milliards de personnes dans le monde seront appelées aux urnes en 2024.
par Bakary Sambe
AU SAHEL, APRÈS LE MILITARO-POPULISME, L'ISLAMO-NATIONALISME ?
Nous sommes désormais à l’ère de l’endogénéisation d’un salafisme ouest-africain et sahélien, avec une stratégie de normalisation à la faveur d’une puissante vague de souverainisme qui ne néglige plus aucun levier
Au Sahel, le terrorisme est une tragédie sécuritaire dont le caractère spectaculaire détourne souvent l’attention des décideurs d’un autre phénomène inquiétant : la montée de l’islam politique. Malgré une approche différenciée, les deux phénomènes nourrissent pourtant le même dessein : la destruction de l’entité étatique.
Destruction de l’État
Inattendu, violent, dévastateur, le terrorisme mise sur le spectaculaire là où l’islam politique vise une déstructuration progressive des fragiles États de la région en sapant, par la délégitimation, leurs fondements démocratiques et républicains. À cela s’ajoute un islamo-nationalisme lié à l’inséparabilité conjoncturelle entre les imaginaires religieux et nationalistes à l’heure des revendications identitaires.
Ces dernières rencontrent l’adhésion de certains caciques de la gauche traditionnelle, qui rêvaient de « grand soir », et celle des mouvances salafistes appelant au retour aux « valeurs ». Nul autre terreau ne pouvait être plus favorable aux alliances de circonstance entre des « anti-impérialistes » et des acteurs islamistes, tels Cerfi au Burkina Faso ou Izala au Niger.
L’arrivée des régimes militaires a ainsi mis en lumière de possibles connexions entre militaro-populisme et islamo-nationalisme. À Niamey, où Izala s’impose au sein même de la haute administration, les grands corps de l’État prêtent serment sous les Allah akbar des chefs de la junte. À Ouagadougou, les généraux rivalisent d’ardeur dans la récitation du Coran, ovationnés par les troupes et les foules idolâtrant un certain IB [Ibrahim Traoré]. Sa relation antérieure avec les mouvements islamiques et l’imaginaire de la « mission salvatrice » d’un musulman « enfin » arrivé au pouvoir favorisent une sainte alliance entre casernes et mosquées d’un pays majoritairement musulman. En 2014, sous Yacouba Isaac Zida, chef de l’État de transition après la destitution du président Blaise Compaoré, la communauté musulmane manifestait déjà son désir d’être mieux représentée dans les hautes sphères de l’État.
Alliance entre casernes et mosquées
C’est souvent du chaos qu’émergent les messies. Les échecs des régimes « démocratiques » successifs ont paradoxalement fait des coups d’État des moments de respiration intronisant des juntes aux solutions « magiques ». Pourtant, le Niger, le Mali et le Burkina Faso cumulent chacun pas moins de trente ans de régimes militaires, lesquels n’ont jamais pu empêcher ni la corruption ni la mal-gouvernance, et encore moins l’insécurité.
Les longues années de désengagement de l’État depuis les ajustements structurels ont aussi favorisé la montée en puissance d’organisations et d’ONG religieuses investissant des secteurs névralgiques, tels l’éducation, le travail social et les politiques de jeunesse. De plus, les courants islamistes se sont longtemps engouffrés dans la brèche de l’« antisystème » et de la critique du modèle démocratique, qui peine à réaliser les rêves de développement ainsi que les promesses de sécurité et de stabilité. Dans une parfaite stratégie de récupération des frustrations accumulées, les courants salafistes se départissent de leur caractère « importé », malgré l’influence des pays du Golfe. Ils veulent faire figure de réalité « endogène », s’inscrivant aussi dans la problématique – politiquement porteuse – de contestation de l’Occident impérialiste et « néolibéral ».
Endogénéisation du salafisme
Nous sommes désormais à l’ère de l’endogénéisation d’un salafisme ouest-africain et sahélien, avec une stratégie de normalisation à la faveur d’une puissante vague de souverainisme qui ne néglige plus aucun levier. On doit s’interroger sur les capacités d’un tel courant à se poser en recours crédible après l’échec, prévisible, des régimes militaires.
Les tombeurs des régimes civils « incompétents » sont-ils sûrs de ne pas faire le lit d’un militantisme islamique surfant sur le populisme ambiant et peut-être sur leurs échecs futurs pour incarner l’alternative ? Auquel cas les sociétés civiles, bridées par la forte réduction de l’espace démocratique ou embrigadées par des militaires, ne pourront plus arrêter cette vague qui s’annonce encore plus dévastatrice pour les États fragiles de la région.
SONKO INVESTI CANDIDAT
Son meeting d'investiture prévu samedi avait été interdit par les autorités, mais cela ne l'a pas empêché d'être désigné officiellement candidat ce dimanche 31 décembre, dans un lieu privé et devant une cinquantaine de personnes seulement
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a été investi candidat à l'élection présidentielle de 2024 alors même qu'il est emprisonné depuis plusieurs mois. Son meeting d'investiture prévu samedi avait été interdit par les autorités, mais cela ne l'a pas empêché d'être désigné officiellement candidat ce dimanche 31 décembre, dans un lieu privé et devant une cinquantaine de personnes seulement, selon un responsable de son camp cité par l'AFP.
Cette investiture symbolique intervient dans un contexte de vives tensions politiques autour de la présidentielle. Le scrutin doit se tenir le 25 février prochain et le président Macky Sall, qui ne peut se représenter après deux mandats, s'est engagé à ce qu'il se déroule "de façon paisible", dans son message de fin d'année.
"Le dossier de candidature [d'Ousmane Sonko] a été déposé le 12 décembre" au Conseil constitutionnel, a rappelé son avocat Me Ciré Clédor Ly. Malgré les nombreux obstacles juridiques dressés sur sa route par le pouvoir, l'opposant de 49 ans confirme donc sa volonté de se présenter à la présidence.
En prison depuis fin juillet, Ousmane Sonko dénonce des "complots" ourdis contre lui pour l'écarter du scrutin. Il a été condamné en juin pour "débauche de mineure" par défaut, puis incarcéré sous d'autres chefs d'inculpation dont l'"appel à l'insurrection".
Ses soutien espèrent désormais que sa candidature sera validée par le Conseil constitutionnel le 20 janvier prochain, au milieu des tensions politiques et des craintes de troubles que fait planer sa détention. Plus de 90 dossiers ont été déposés auprès de la haute juridiction électorale.
L'EFFERVESCENCE MUSICALE AVANT LE NOUVEL AN
De nombreux artistes sénégalais ont marqué la fin d'année avec de nouvelles productions musicales. Entre albums solo, collaborations et hommages, la scène musicale a été particulièrement vivace ces derniers mois avec des sorties remarquées
Des artistes dont Carlou D, ‘’Dip’’, Adjouza, proposent une playlist qui va rythmer cette fin d’année et les prochains jours dans différents endroits de Dakar et dans les régions.
Le guitariste chanteur Carlou D a présenté son nouvel album ‘’Higher’’ (Plus haut en anglais), il y a une semaine. Une production sortie le 1er décembre et qui marque sa »maturité artistique’’ après dix-neuf ans de carrière, dit-il. La musique valse entre plusieurs mélodies accompagnées par la voie de l’artiste qui chante en wolof et en français.
Le dernier album de Carlou D, Ibrahima Loucard à l’état civil, remonte à 2019, un an avant la pandémie du coronavirus.
Un autre rappeur fait aussi l’actualité musicale. Dominique Priéra alias ‘’Dip’’ du groupe ‘’Doundou Guiss’’ a sorti l’opus ‘’Lepp fii lanu fekk’’ (Nous avons tous été témoins) symbolise la ‘’renaissance artistique’’ du rappeur.
Cet album de huit titres a été présenté, vendredi dernier, lors d’un concert à l’institut français de Dakar devant une foule en liesse qui guettait ses prestations depuis trois ans.
Adjouza, la fille de Ouza Diallo, a dévoilé le 3 novembre les titres de son album ‘’Plan B’’, un recueil de onze morceaux qui ont fini de conquérir les followers et autres adeptes des plateformes de téléchargement.
Composé des titres ‘’Sa téléphone’’, ‘’Jolie Garçon’’, ‘’Emigration clandestine’’, ‘’Mariage Forcé’’, ‘’Sonneu na Tayina’’, ‘’Princesse à Paris’’, ‘’Dialogue social’’, etc., dans un mbalax pur, le disque de Adiouza allie des chansons d’amour et des thèmes militants.
Le chanteur Waly Ballago Seck qui a dévoilé son nouveau disque ‘’I Wanna Be Free’’ (Je veux être libre) de six morceaux le 3 octobre valse dans la diversité des styles alliant mbalax et musique française avec le titre ‘’Je ne suis pas comme eux’’, une imitation vocale des chansons du français Francis Cabrel.
L’héritière du virtuose du xalam Samba Diabaré Samb a sorti au mois de février une production intitulé ‘’Nangu’’ en hommage entre autre à ses parents disparus, et à Youssou Ndour. Aïda Samb a sorti les singles ‘’Diakeur sama’’en 2021 et ‘’Beadola’’ en 2022.
Du côté de Saint-Louis, Abdou Guité Seck est revenu sur le marché musical en 2023 avec un opus intitulé ‘’Kakatar’’ (Caméléon) de dix titres qui ‘’met en exergue le caractère ambivalent de l’humain’’.
Alioune Mbaye Nder l’ex-lead vocal du groupe ‘’Lemzo Diamano’’ a célébré le trentième anniversaire de sa carrière avec l’album ‘’30 ans déjà !’’. Une production de six morceaux sorti le 9 novembre dernier qui reprend ses grands hits tels que ‘’Deremp Yaye, ‘’Georges’’, ‘’Setsima’’.
Il aura fallu attendre sept longues années avant de pouvoir découvrir “Being”, le nouvel album ‘’introspectif’’ de sept titres de Baaba Maal, sorti le 31 mars, où le lead-vocal du ‘’Dandé lenol’’ chante différents thèmes liés à ses racines africaines, le changement climatique.
Le lead vocal du Super Diamano a lui aussi sorti un nouvel album intitulé ‘’Thione’’ célébrant son ami Thione Ballago Seck décédé en 2021. Dans cet opus mis sur le marché le 18 novembre, Omar Pène rend hommage au défunt parolier de la musique sénégalaise.
D’autres artistes comme le rappeur Baye Mass avec ‘’Airmass’’ ont été au rendez-vous en 2023.
Le groupe xalam promet un album prochainement dont le titre ‘’Retour aux sources’’ sera un voyage rythmique dans le temps.
FÉLIX TSHISEKEDI DÉCLARÉ VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE AVEC 73, 34 % DES SUFFRAGES
Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été réélu pour un nouveau mandat après être largement arrivé en tête de l’élection présidentielle du 20 décembre
Dakar, 31 déc (APS) – Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été réélu pour un nouveau mandat après être largement arrivé en tête de l’élection présidentielle du 20 décembre avec un score de 73, 34 %, a annoncé dimanche la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Selon les chiffres provisoires rendus publics par la CENI, Félix Tshisekedi a obtenu plus de 13 millions de voix sur près de 18 millions de votes lors de cette élection à un seul tour. Le candidat arrivé en tête avec au moins de 20 % des suffrages peut être déclaré vainqueur, d’après la loi électorale congolaise.
Les résultats officiels seront annoncés le 10 janvier par la Cour constitutionnelle du pays.
Près de 44 millions d’électeurs congolais étaient appelés aux urnes le 20 décembre 2023 pour élire un président de la République, des députés à l’Assemblée nationale et des représentants aux assemblées provinciales. Vingt candidats étaient en lice pour l’élection présidentielle.
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MACKY SALL DRESSE LE PORTRAIT D'UN SÉNÉGAL TRANSFORMÉ
12 ans à la tête du Sénégal s'achèvent. Dans son dernier discours de chef d'Etat ce dimanche 31 décembre 2023, le président de la République fait le bilan de son mandat et promet une transmission pacifique du pouvoir en 2024
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
Dans son dernier discours de fin d'année adressé aux Sénégalais ce dimanche 31 décembre 2023, le président Macky Sall a fait le bilan de ses 12 années à la tête du pays avant de céder le pouvoir en avril 2024. "C’est l’occasion pour moi de saluer la contribution précieuse que mes illustres prédécesseurs, les Présidents Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, y ont apportée", a déclaré Macky Sall rendant hommage à ses prédécesseurs.
Le président sortant a souligné les progrès réalisés dans divers domaines comme les infrastructures, l'énergie, l'eau, l'agriculture ou encore la santé. "Notre taux de croissance qui était régulièrement au-dessus de 6% avant la pandémie de COVID-19, est projeté à 9,2% avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières", a-t-il indiqué. En termes d'infrastructures, Macky Sall a énuméré la construction de nouvelles routes, autoroutes et le développement du TER, du BRT et du réseau de transports publics. Il a également mis l'accent sur le doublement de la capacité électrique à 1787 MW et le passage du taux d'accès à l'électricité de 27% à 61% en milieu rural.
Sur le plan social, le président sortant s'est félicité de la hausse du taux de couverture maladie de 20% à 53,2% grâce à des programmes comme la Couverture sanitaire universelle ou les Bourses de sécurité familiale. "Nous avons financé des milliers de jeunes et femmes porteurs de projets, dont 250 000 attributaires de prêts de la DER/FJ", a-t-il ajouté. Macky Sall a aussi mis en avant les efforts dans les secteurs de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur avec la construction de nouvelles universités.
Revenant sur son bilan global, le président sortant a déclaré: "Les faits et chiffres parlent d'eux-mêmes. Le gouvernement publiera prochainement le bilan de nos réalisations". Tout en remerciant les Sénégalais pour leur confiance, Macky Sall a promis une transmission pacifique du pouvoir en avril 2024 à l'issue de l'élection présidentielle.
L'ESSOR DU BUSINESS DE L'EXIL EN AFRIQUE
Promesses de visas miracles, escroqueries, passeurs protégés : en Afrique, la migration est devenue une industrie lucrative où s'entremêlent mensonges et appât du gain
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
Dans un continent dépourvu d'opportunités économiques, des réseaux lucratifs se développent autour de l'émigration, révèle une enquête du magazine ZAM. Entre promesses mensongères, extorsions et complicités étatiques, la migration forcée est devenue une véritable industrie.
"Il peut prier pour votre visa", affirme l'apôtre Goodwin dans l'église évangéliste Zoe Ministries en Ouganda. En échange d'offrandes généreuses, le "prophète" Elvis Mbonye promet de "faire des miracles" pour obtenir des visas, selon l'enquête du journaliste Emmanuel Mutaizibwa publiée par le magazine Afrique XXL. Grace Zawedde, parmi les milliers de fidèles présents, croit fermement pouvoir gagner les États-Unis grâce à ces prières. Pourtant, derrière ces promesses mensongères, c'est une lucrative entreprise qui se cache.
Au Cameroun, deux jeunes femmes racontent à Elizabeth Banyi Tabi avoir été escroquées par un homme se faisant passer pour un médecin américain. Elles lui ont versé 1,5 million de francs CFA chacune en échange d'un visa mensonger. À Douala, le suicide du vice-consul français Christian Hué met au jour un vaste trafic de faux visas impliquant des hommes d'affaires locaux. Une enquête détaillée qui souligne la complicité d'acteurs étatiques, comme au Nigeria, au Kenya et surtout en Ouganda où des fonctionnaires protégeraient les réseaux de passeuses vers le Golfe.
Car derrière les chiffres officiels, c'est une manne financière qui motive cette migration forcée. Entre les milliers de dollars payés chaque jour par les candidats à l'émigration et les milliards provenant des transferts de la diaspora, certains États africains tirent davantage profit de l'exil que de la création d'emplois. Pourtant, comme le souligne une source kényane à Ngina Kirori de ZAM, "il n'y a tout simplement pas de perspectives" sur le continent pour sa jeunesse.
L'AFRIQUE À LA CROISÉE DES CHEMINS EN 2024
En 2024, près d'un tiers des pays africains renouvelleront leur pouvoir politique. Un tournant décisif face aux risques qui menacent le continent. Des élections justes et de nouveaux dirigeants sont nécessaires pour relancer la croissance
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
L'année 2024 sera décisive pour l'Avenir politique de nombreux pays africains, comme le souligne le newsletter hebdomadaire "Next Africa" du média économique Bloomberg dans son édition spéciale de fin d'année publiée le 29 décembre. En effet, près du tiers des nations du continent devront choisir de nouveaux dirigeants, à commencer par l'Afrique du Sud, l'Algérie mais aussi le Mali, le Tchad et le Burkina Faso récemment secoués par des coups d'État militaires.
Or, des élections crédibles et une meilleure gouvernance sont plus que jamais nécessaires pour ces pays parmi les plus pauvres au monde afin de lutter contre l'insécurité grandissante, relancer l'économie et générer des emplois, estime l'Institut Allemand de Recherche Économique. Car le sous-continent Africain concentre désormais le plus grand nombre d'attaques terroristes selon l'Institut International d'Études Stratégiques.
Le cas du Burkina Faso est emblématique avec deux putschs en 2022 et une recrudescence de la violence djihadiste comme le montrent les données du Centre Africain. Le pays devra donc choisir une voie plus vertueuse à l'image de la Mauritanie voisine qui a engagé un dialogue avec les groupes armés. En tout, 18 pays africains voteront cette année et auront l'opportunité d'élire des dirigeants capables d'enrayer l'insécurité galopante et de sortir le continent de la crise économique et du chômage endémique qui frappe sa jeunesse.
L'ASCENSION EXPRESS DE KHABY LAME
Silencieux mais d'une expressivité déconcertante, Khaby Lame illumine les réseaux de ses sketches muets. Originaire du Sénégal, le jeune homme de 22 ans est aujourd'hui l'influenceur le plus populaire au monde sur TikTok. Et une mine d'or pour les marques
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
D'origine sénégalaise mais né en Italie, Khaby Lame est devenu en seulement trois ans la personnalité la plus suivie sur TikTok avec plus de 160 millions d'abonnés, rapporte le magazine économique Forbes dans son édition du mois de juillet. Sans jamais prononcer un mot, le jeune humoriste de 22 ans épate les marques qui se l'arrachent désormais pour quelques milliers d'euros afin de bénéficier de sa popularité sur les réseaux sociaux.
Récemment, Khaby Lame a vu son influence franchir un nouveau palier en incarnant son propre personnage dans le célèbre jeu vidéo Fortnite, fréquenté chaque mois par plus de 230 millions de joueurs. "Quand j'ai commencé à faire mes vidéos, on me disait de trouver un vrai travail. Mais j'ai continué parce que c'est ce que j'aime", confie le roi taciturne au magazine américain. En effet, depuis ses débuts en 2019 sur TikTok où il se moque avec dérision des tutos insolites, ses vidéos totalisent aujourd'hui plus de 2,4 milliards de likes.
Grâce à son humour visuel et son expressivité, Khaby Lame s'est imposé comme la nouvelle star des réseaux en devenant "le Charlie Chaplin du numérique", selon Forbes. Il s'est produit cette année dans des sketchs aux côtés de célébrités comme Matt Damon, Robert Downey Jr. et Tom Cruise. Du côté des affaires, l'influenceur aurait généré 16,5 millions de dollars de revenus entre juin 2022 et mai 2023 grâce à des partenariats rémunérés avec des marques prestigieuses. Désormais courtisé, il facturerait 750 000 dollars pour un seul post sponsorisé.
Avec 162 millions d'abonnés, Khaby Lame occupe la première place du classement mondial des influenceurs réalisé annuellement par Forbes. Symbole d'une réussite fulgurante sur internet où la popularité se monnaye aujourd'hui à prix d'or, il espère désormais percer au cinéma avec son court-métrage I Am Khabane présenté récemment en festival. Une ascension sans précédent pour celui qui ne parlait qu'avec les gestes.