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24 novembre 2024
International
IL EST TEMPS D’INSTAURER UN CESSEZ-LE-FEU À GAZA
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré mardi "qu'il est temps d'imposer un cessez-le-feu et la libération inconditionnelle des otages" dans la bande de Gaza.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré mardi "qu'il est temps d'imposer un cessez-le-feu et la libération inconditionnelle des otages" dans la bande de Gaza.
C’est ce qui ressort du discours du Secrétaire général des Nations unies lors de la "Conférence sur la réponse humanitaire d’urgence à Gaza", organisée par la Jordanie et l’Égypte en coopération avec les Nations unies, au Centre de congrès du roi Hussein Bin Talal, dans la région de la mer Morte.
Lors de la conférence, Guterres a salué l’initiative, dont les grandes lignes ont été récemment présentées par le président américain Joe Biden, et a exhorté toutes les parties à "saisir cette opportunité".
Fin mai, Joe Biden a déclaré qu'Israël avait présenté un accord en trois phases qui mettrait fin aux hostilités à Gaza et garantirait la libération des prisonniers détenus dans l'enclave côtière.
Ce plan prévoit un cessez-le-feu, un échange de prisonniers et la reconstruction de Gaza.
"Il est temps d’instaurer un cessez-le-feu et libérer les otages dans la bande de Gaza", a déclaré António Guterres.
Le Secrétaire général a noté que "huit mois se sont écoulés depuis que les civils palestiniens à Gaza subissent des souffrances continues et incessantes".
Guterres a expliqué qu'il n'a jamais assisté à de tels massacres depuis son entrée en fonction, en janvier 2017.
Le responsable onusien est revenu sur "la détérioration de la situation sécuritaire et des conditions de vie ainsi que la pénurie de fournitures médicales, de carburant et d'eau potable pour plus d'un million de Palestiniens, à Gaza".
"Au moins la moitié de toutes les missions d'aide humanitaire se voient refuser l'entrée pour des raisons opérationnelles ou de sécurité", a déclaré António Guterres.
La Conférence de réponse humanitaire d’urgence de Gaza a démarré, ce mardi, en Jordanie en présence de l'Égypte et des Nations unies, au Centre des congrès du roi Hussein ben Talal, dans la région de la mer Morte.
Des chefs d'État et de gouvernement et des organisations humanitaires ont pris part à cet événement, dans le but "d'identifier les moyens de renforcer la réponse de la communauté internationale à la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza".
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza qui a fait plus de 122 000 victimes civiles, (entre morts et blessés), en majorité des enfants et des femmes, et près de 10 000 personnes portées disparues dans un contexte de famine et de destruction massive, selon des données palestiniennes et de l'Onu.
Le conflit a également provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent et une destruction massive des infrastructures, qui ont conduit Tel-Aviv à comparaître devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour "génocide".
LES CHIFFRES DE LA MANNE PÉTROLIÈRE SÉNÉGALAISE
Alors que l'opposant Ousmane Sonko évoquait une portion congrue de 10% pour l'Etat, Africa Check révèle que la part réelle du Sénégal dans ses hydrocarbures se situe entre 50 et 64%. Un éclairage nécessaire sur cet enjeu stratégique
(SenePlus) - Quelques jours après l'annonce par Woodside de la production du premier baril de pétrole sur le champ de Sangomar, les déclarations controversées d'Ousmane Sonko, à l'époque chef de l'opposition, refont surface. En 2022, celui qui est désormais Premier ministre avait affirmé que « le Sénégal ne détenait que 10% de ses ressources pétrolières et gazières ».
Mais une enquête publiée en 2023 par la plateforme de fact-checking Africa Check contredit ces allégations. Selon l'organisation, "l'affirmation de M. Sonko est tout simplement fausse".
Africa Check explique que, dans aucun des contrats pétroliers actuellement en vigueur, le Sénégal ne cède 90% des revenus aux compagnies étrangères comme l'avait soutenu l'ancien opposant.
Pour étayer ses dires, Africa Check s'appuie sur les éclaircissements de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Sénégal (ITIE Sénégal) et de la société nationale Petrosen. Ces deux institutions affirment que les 10% évoqués par Sonko concernent uniquement la participation "portée" de Petrosen en phase d'exploration, sans frais pour l'Etat.
En réalité, la part réelle de l'État provient de trois sources : celle de Petrosen (jusqu'à 20 % en phase d'exploitation), le profit pétrolier (50 à 70 %) et les impôts et taxes sur les entreprises. Au final, selon les experts cités, l'Etat pourrait engranger entre 50 et 64% des revenus sur les gisements comme Sangomar et Grand Tortue/Ahmeyim.
"Dire que l'Etat ne détient que 10% est factuellement faux", tranche l'expert pétrolier Mohamed Julien Ndao, interrogé par Africa Check. L'enquête conclut donc que les propositions du Premier ministre Sonko, relayés en 2022 lors de la campagne présidentielle, sont incorrectes.
"Dire que l'Etat ne détient que 10% est factuellement faux", tranche l'expert pétrolier Mohamed Julien Ndao, impliqué par l'organisation de vérification des faits.
Alors que le Sénégal s'apprête à tirer les premiers bénéfices de la manne pétrolière, cet rappel d'Africa Check souligne l'importance d'une communication transparente sur ce dossier sensible lié à l'exploitation des ressources nationales.
BURKINA FASO : MOUSBILA SANKARA, PROCHE DE THOMAS SANKARA, ENLEVÉ PAR DES INCONNUS
Il exhortait le chef du régime à protéger les droits fondamentaux des travailleurs acquis de longue date et à ouvrir l'espace public aux citoyens pour l'expression de leur liberté.
(Seneplus)-Mousbila Sankara, ancien diplomate et proche du père de la révolution burkinabée Thomas Sankara, a été enlevé mardi matin à son domicile à Ouagadougou par des individus se disant appartenir aux services de renseignement, ont annoncé ses proches.
M. Sankara, âgé de 74 ans, est un ancien ambassadeur du Burkina Faso en Libye et un compagnon de lutte de Thomas Sankara, assassiné en 1987. Il avait récemment critiqué le régime militaire au pouvoir dans une lettre ouverte, demandant notamment la protection des droits des travailleurs et l'ouverture de l'espace public.
Selon ses proches, M. Sankara a été enlevé vers 5 heures du matin par des hommes armés qui l'ont emmené vers une destination inconnue. Depuis, aucune nouvelle de lui n'a été donnée.
Cet enlèvement suscite l'inquiétude des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent une nouvelle violation des libertés individuelles au Burkina Faso. Depuis le coup d'État de septembre 2022, plusieurs voix critiques du régime ont été arrêtées ou enlevées, dont le célèbre avocat Guy Hervé Kam et l'ancien chef de corps militaire Emmanuel Zoungrana.
La famille de Mousbila Sankara appelle à sa libération immédiate et sans condition.
ESPAGNE: DES SENEGALAIS EXPLOITES DANS LES CHAMPS D'ALBACETE
Arrivés en Espagne depuis le 2 mai dernier, 145 jeunes sénégalais sélectionnés dans le cadre de cette migration sont en train de souffrir le martyr. En raison d'une mauvaise gestion, nos compatriotes sont surexploités...
Le Sénégal et le Royaume d'Espagne ont signé une convention dans le cadre de la migration circulaire pour mieux gérer les flux migratoires entre les deux pays. La migration circulaire permet aux travailleurs migrants de se déplacer de manière temporaire et répétée entre leur pays d'origine et le pays d'accueil, souvent en fonction des besoins saisonniers ou des projets spécifiques.
L'un des principaux objectifs de cette convention est de faciliter et de réguler les mouvements de travailleurs entre le Sénégal et l'Espagne. Ce cadre vise à contribuer au développement économique des deux pays en répondant aux besoins de main-d'œuvre spécifiques de l'Espagne, tout en offrant des opportunités d'emploi aux Sénégalais. La convention prévoit également des programmes de formation et de développement des compétences pour les travailleurs migrants, augmentant ainsi leur employabilité. En encourageant des voies légales et sûres pour la migration, elle vise à réduire les risques associés à l'immigration clandestine.
Bien que les résolutions de cette convention soient ambitieuses et nobles, il faut reconnaître que la gestion de la migration manque de transparence et cache bien des réalités. Initialement, les BAOS (Bureaux d'Accueil et d'Orientation) étaient les points focaux des recrutements, avec pour mission de recruter 10 personnes chacun. Cependant, le manque de transparence a entravé leur travail, et à l'arrivée certains bureaux comme ceux de Kédougou et Tambacounda se sont retrouvés avec zéro candidat recruté. Un scandale qui ne dit pas son nom.
Arrivés en Espagne depuis le 2 mai dernier, 145 jeunes sénégalais sélectionnés dans le cadre de cette migration sont en train de souffrir le martyr.
En raison d'une mauvaise gestion, nos compatriotes sont surexploités, travaillant plus de 10 heures par jour pour se retrouver avec seulement moins de 200 euros (130 000 F CFA) après 18 jours de travail (du 13 au 30 mai 2024), ce qui constitue une véritable violation du code du travail en Espagne.
Cette situation a créé de vives tensions dans les champs d'Albacete, entraînant une intervention musclée de la garde civile dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Cette intervention a conduit à l'arrestation du responsable de l’entreprise Frutalinda et de notre compatriote Issa Mbaye libéré après 48 heures de détention. Ils sont accusés d'avoir reçu de l'argent des jeunes candidats pour venir en Espagne et de ne pas leur verser leurs salaires comme il se doit.
Selon nos sources, l’Espagne s'était engagée à couvrir les frais d’hébergement et de transport de ces jeunes, et ceux-ci ne devaient donc payer aucune commission.
Interpellées sur la situation de ces jeunes Sénégalais aujourd'hui dans la tourmente les autorités diplomatiques et consulaires surveillent attentivement la situation en attendant les résultats des enquêtes menées par la garde civile espagnole. De plus, le Consul général se rendra à Albacete ce Jeudi pour évaluer personnellement la situation.
Une chose est sûre, cette situation est la résultante de la gestion opaque de la migration circulaire. Une synergie des efforts pour une meilleure gestion de celle-ci s’impose, en mettant de côté le clientélisme et les quotas des uns et des autres. Il est fondamental de renforcer la transparence et l'équité dans les processus de recrutement et de gestion des travailleurs migrants. En impliquant davantage les communautés de la diaspora et en assurant une meilleure coordination entre les autorités sénégalaises et espagnoles, il est possible de créer un système de migration circulaire qui profite réellement aux travailleurs et aux économies des deux pays.
Cette affaire souligne la nécessité urgente de revoir les mécanismes de gestion de la migration circulaire pour garantir la protection des droits des travailleurs migrants et favoriser un développement économique mutuellement bénéfique.
Une approche plus inclusive et transparente, impliquant toutes les parties prenantes, peut contribuer à établir des pratiques équitables et durables dans la gestion de la migration entre le Sénégal et l'Espagne.
L'ALERTE DE LEGS-AFRICA SUR LA GOUVERNANCE PETROLIÈRE
L'organisation souligne l'importance de sécuriser les acquis du peuple sénégalais et d'améliorer la transparence et l'inclusion dans la gestion du pétrole
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de LEGS-Africa, concernant le démarrage de la production de pétrole par le Sénégal, mardi 11 juin 2024. L'ONG exhorte à une réforme du cadre de gouvernance des ressources par l'État.
"A travers le projet Sangomar, le Sénégal a démarré sa production de pétrole avec le first oil tiré ce mardi 11 juin 2024. Cet événement inédit intervient exactement 10 ans après l’annonce de la découverte faite en mai 2014 par l’explorateur britannique Cairn Energy et 60 ans après l’ouverture de la société africaine de raffinage (SAR) en janvier 1964.
Après cette annonce de la compagnie Woodside qui a repris le projet en cours en tant qu’opérateur principal (82%), avec Petrosen(18%) qui représente l’Etat du Sénégal dans le consortium, LEGS- Africa attend une information exhaustive et précise de la part du gouvernement sur la quantité effective de production journalière et les dispositions mises en place pour un contrôle efficace de la production et des coûts de production.
Ces derniers estimés entre 4,9 et 5,2 milliards USD par l’opérateur Woodside ont un impact majeur sur la part de production et la rente directe que peut attendre le peuple Sénégalais de ce projet, selon les termes du contrat de partage de production(CPP) et la décision finale d’investissement signée en janvier 2020.
Également, LEGS-Africa interpelle le gouvernement dans son devoir d’informer les citoyens sur la stratégie nationale définie pour l’utilisation de la part de production de la partie nationale, les conditions de raffinage et de stockage du pétrole et les moyens de transport de la production du site offshore vers le continent, les dispositifs sécuritaires et surtout la gestion des risques d’impact environnemental et social.
LEGS-Africa demande également au gouvernement d’informer le peuple sénégalais, à qui appartient les ressources naturelles, sur la nouvelle stratégie d’approvisionnement en hydrocarbures, précisément sur la contribution du projet Sangomar dans la gestion des importations des produits pétroliers et la réduction des coûts de l’énergie pour les consommateurs ?
Enfin, LEGS-Africa invite le président de la République à une gouvernance démocratique inclusive des ressources naturelles, particulièrement du pétrole et du gaz en procédant à une réforme immédiate du cadre institutionnel avec la création d’un Conseil Supérieur d’Orientation et de Veille sur l’Intérêt National dans l’exploitation des hydrocarbures, à la place du Conseil d’Orientation Stratégique mis en place depuis Octobre 2016.
L’implication des organisations de la société civile (OSC), des communautés riveraines, des opérateurs et d’autres acteurs économiques et sociaux à côté du gouvernement, du parlement et d’autres institutions républicaines, ainsi que les Collectivités territoriales permettra une gouvernance efficace des ressources et la prise en charge effective des attentes et droits des citoyens et communautés."
L'ENFER DES SÉNÉGALAIS DANS LE DÉSERT NIGÉRIEN
À Assamaka, la détresse de milliers de Sénégalais expulsés d'Algérie est insoutenable. Jetés dans ce no man's land brûlant après un périple éprouvant, ils sont livrés aux pires exactions. À Dakar, les autorités de l'État restent de marbre
(SenePlus) - Au poste-frontière nigérien d'Assamaka, à seulement 15 km de l'Algérie mais à 4 000 km de Dakar, des milliers de migrants sénégalais expulsés par les forces algériennes survivent dans des conditions inhumaines. Jetés dans le désert sans eau ni nourriture, certains portent les stigmates de violences subies selon leurs témoignages recueillis par Le Monde.
"Je voyais les gens tomber et mourir sous mes yeux, et j'étais impuissant", confie Mouhamadoul Makhtar Thiam, étudiant de 24 ans. Expulsé le 29 mars, il fait partie d'un groupe d'environ 150 Sénégalais bloqués à Assamaka après avoir parcouru 15 km sous un soleil brûlant. "On est coincés dans le désert, certains sont blessés, il y a urgence", alerte un compatriote.
Mohamed Diallo montre dans une vidéo les brûlures qui constellent ses bras et son torse, conséquences d'un "lynchage" selon M. Thiam. "Il est souffrant, on doit l'évacuer au plus vite", s'énerve ce dernier.
Pourtant, malgré l'émoi suscité par ces images insoutenables diffusées dans les médias sénégalais, le président Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko et le secrétaire d'État chargé de la diaspora n'ont pas réagi publiquement. "On n'est pas dans l'émotionnel", commente une source gouvernementale.
"Il faut mettre en place une agence autonome pour avoir un réel accompagnement pour toutes ces personnes en détresse", plaide Boubacar Sèye, président de l'ONG Horizons sans frontières, dénonçant l'inaction des autorités.
Selon Le Monde, cette indifférence tranche avec la réactivité dont a fait preuve l'ex-président Macky Sall pour rapatrier rapidement des dizaines de Sénégalaisблоqués au Cap-Vert ou en Tunisie en 2023. Les autorités semblent aujourd'hui craindre de remuer l'opinion, choquée par les drames répétés de l'immigration clandestine vers les Canaries espagnoles qui ont vu débarquer un record de 32 000 migrants sénégalais cette année selon Madrid.
Pendant ce temps, le calvaire se poursuit à Assamaka où, d'après Médecins Sans Frontières, plus de 22 250 migrants subsahariens ont déjà été abandonnés par l'Algérie qui aurait également expulsé entre 7 000 et 9 000 autres personnes depuis janvier vers le Niger voisin, provoquant des tensions diplomatiques.
"Où est la rupture? Où est le changement promis?", s'insurge M. Thiam, qui accuse l'ancien régime de Macky Sall d'être à l'origine de son exode parsemé de 7 emprisonnements en Algérie. Alors que la Tabaski approche, lui et 140 autres jeunes de moins de 35 ans ont choisi le "rapatriement volontaire" par l'OIM, seule issue après des semaines d'enfer à ciel ouvert.
L’ECONOMIE MALIENNE SOUS MENACE DE LA CRISE COTONNIERE
Les cotonculteurs, qui sont les agriculteurs spécialisés dans la culture du coton, rencontrent actuellement des difficultés financières importantes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été rémunérés pour leur récolte, bien que celle-ci ait été livrée il
Les cotonculteurs, qui sont les agriculteurs spécialisés dans la culture du coton, rencontrent actuellement des difficultés financières importantes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été rémunérés pour leur récolte, bien que celle-ci ait été livrée il y a plusieurs mois.
La commune rurale de Defina, située dans le cercle de Bougouni au sud du Mali, est un exemple concret de cette crise. Bougouni est une localité du pays, située à environ 170 kilomètres au sud de Bamako, la capitale. Dans cette commune, seules deux des dix-sept coopératives de producteurs de coton ont reçu leur paiement.
À l’échelle nationale, le Mali compte plusieurs centaines de ces coopératives, chacune jouant un rôle crucial dans l’économie locale et nationale en produisant et en fournissant du coton.
Pendant de nombreuses années, les cotonculteurs ont été au cœur du développement socio-économique de nombreuses régions du Mali. La situation actuelle met non seulement en péril leur subsistance, mais également les progrès réalisés.
La frustration monte parmi eux, certains demandant même la démission du directeur général de la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT), M. Nango Dembélé. Responsable de la production, de l’égrenage et de la commercialisation du coton au Mali, cette compagnie est sous une pression intense pour résoudre cette crise.
Le coton est le deuxième produit d’exportation le plus important du Mali, représentant 11,3 % des exportations totales, juste après l’or qui en constitue 68 %.
En 2023, le Mali a exporté environ 526 000 tonnes de coton, bien en deçà des prévisions initiales de 740 000 tonnes, soit une baisse de 29 %. Cette diminution accentue encore les difficultés économiques des cotonculteurs.
Un appel à l’action de l’ancien Premier Ministre
L’ancien premier ministre Moussa Mara a exprimé sa profonde préoccupation face à cette situation. Dans une note partagée sur les réseaux sociaux, il a exhorté la CMDT à prendre toutes les mesures nécessaires pour payer les cotonculteurs avant la fête de Tabaski.
Selon lui, ce paiement est crucial pour encourager les agriculteurs à planter pour la prochaine campagne et pour aider le pays à retrouver sa position de premier producteur de coton.
Actuellement, le Mali a perdu sa position de premier producteur de coton en Afrique au profit du Bénin.
Le Bénin a su s’imposer grâce à une combinaison de politiques agricoles efficaces, d’innovations technologiques et de soutien gouvernemental solide à ses producteurs de coton.
Ces caractéristiques ont permis au Bénin de maximiser sa production et de conquérir les marchés internationaux.
La production cotonnière du Mali est en crise, menaçant non seulement les moyens de subsistance de milliers de cotonculteurs mais aussi la stabilité économique du pays.
Des économistes soulignent l’urgence pour les autorités de prendre des mesures pour résoudre cette situation, assurer le paiement des agriculteurs et relancer la production. Ils reconnaissent que seule une action rapide et décisive permettra au Mali de retrouver son statut de leader dans la production cotonnière en Afrique.
LE DÉFI PÉTROLIER
Renégocier les contrats pétroliers et gaziers trop avantageux pour les majors privées relève du bras de fer juridico-politique. Parallèlement, le Sénégal moderniser en profondeur son économie pour ne pas gaspiller cette formidable opportunité
(SenePlus) - Le Sénégal est officiellement devenu un pays producteur de pétrole le 11 juin dernier, avec le début de l'extraction sur le champ offshore de Sangomar par la compagnie australienne Woodside Energy et la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen). Comme le souligne Benjamin Augé, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), dans une interview accordée au quotidien Le Monde, "il va y avoir une arrivée d'argent frais, en moyenne 700 milliards de francs CFA, soit plus d'un milliard d'euros par an sur une période de 30 ans, selon la compagnie publique Petrosen".
Cependant, M. Augé nuance l'impact de cette nouvelle manne financière : "Cela ne va pas complètement changer la structure de l'économie sénégalaise. La production reste tout de même faible, on l'estime à peu près à 100 000 barils par jour, très loin de géants africains comme le Nigeria." Néanmoins, il reconnaît que "cela devrait toutefois permettre au nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye d'avoir plus de marges de manœuvre pour transformer l'économie, un sujet mis en avant pendant la campagne électorale".
Le nouveau président sénégalais avait en effet promis durant sa campagne de renégocier les accords pétroliers et gaziers signés sous la présidence précédente de Macky Sall. Mais comme l'explique M. Augé, "on ne renégocie pas facilement les contrats passés avec les sociétés privées parce qu'il y a des règles internationales qui garantissent une stabilité des contrats".
Pour le chercheur, "dans le cas du Sénégal, les contrats qui ont été signés avec les sociétés comme Woodside Energy, en charge des gisements de pétrole de Sangomar, et British Petroleum, pour le champ gazier offshore de Grand Tortue Ahmeyim (GTA), étaient assez favorables au secteur privé". Il explique que "maintenant, le Sénégal passe à une autre étape : le domaine pétrolier est connu et il peut négocier des contrats futurs plus favorables".
Concernant le projet gazier GTA, que le Sénégal partage avec la Mauritanie, M. Augé estime que "ce qui peut être fait est de revoir les coûts. Ces derniers ont explosé et certains ne sont pas forcément justifiés du point de vue des audits qui ont été menés par les gouvernements mauritaniens et sénégalais". Il constate une nette amélioration des relations entre les deux pays depuis l'arrivée au pouvoir de Mohamed Ould Ghazouani en Mauritanie en 2019, créant un contexte plus favorable à la renégociation avec BP : "De toute façon, il faut qu'ils soient absolument unis pour renégocier avec BP les coûts qui ont explosé. C'est un bras de fer qui est autant juridique, technique que politique."
En devenant producteur de pétrole et de gaz, le Sénégal entre donc dans une nouvelle ère, avec des opportunités économiques significatives mais aussi de nombreux défis à relever pour tirer pleinement parti de ces nouvelles ressources naturelles.
RDC : SALAIRES DE MISÈRE ET VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS DANS LES MINES DE COBALT ET DE CUIVRE
Alors que s'ouvre ce 12 juin la DRC Mining Week, rassemblant des acteurs clés du secteur minier congolais et international, des ONG tirent la sonnette d'alarme sur les conditions de vie inacceptables des mineurs de cobalt et de cuivre en RDC.
Des dizaines de milliers de travailleurs des mines de cobalt et de cuivre en République démocratique du Congo (RDC), essentielles à la transition énergétique verte, sont victimes d'un système d'exploitation à bas salaires qui les prive de leurs besoins fondamentaux et les maintient en dessous du seuil de pauvreté, selon une nouvelle étude.
Un salaire de subsistance en hausse, mais toujours inaccessible pour la majorité des travailleurs
Une étude publiée par l'organisme de surveillance des entreprises RAID, basé au Royaume-Uni, et le Centre d'Aide Juridico-Judiciaire (CAJJ) de Kolwezi révèle que le "salaire de subsistance" mensuel minimal est désormais de 501 USD. Cela représente une augmentation par rapport aux estimations de 2023 qui le fixaient à 480 USD. Cette hausse s'explique par l'augmentation continue des prix des produits de base sur les marchés de Kolwezi, notamment due à la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar, qui a réduit le pouvoir d'achat des travailleurs.
Des conditions de vie qui se dégradent malgré un rôle crucial dans la transition énergétique
"Notre nouvelle analyse du salaire de subsistance montre que les travailleurs essentiels à la transition énergétique ne peuvent pas subvenir à leurs besoins vitaux. Les prix de ces produits de base ont augmenté depuis l'année dernière", explique Josué Kashal, responsable du suivi et de l'évaluation au CAJJ. "La triste réalité est que les travailleurs s'appauvrissent et que leurs conditions de vie se dégradent, tandis que leurs employeurs multinationaux semblent engranger des bénéfices considérables. Les travailleurs congolais qui contribuent à la transition mondiale vers une énergie propre ne devraient pas en payer le prix ; ils méritent eux aussi de profiter de l'essor du cobalt et du cuivre."
Un système d'exploitation basé sur la sous-traitance et les violations des droits humains
L'étude met en lumière un système d'exploitation généralisé des travailleurs congolais dans les mines de cobalt et de cuivre. Le recours à la sous-traitance par les sociétés minières entraîne de graves violations des droits des travailleurs. Contrairement aux employés embauchés directement, les milliers de travailleurs recrutés par le biais d'entreprises sous-traitantes - soit environ 57 % de la main-d'œuvre des mines étudiées - sont exposés à un temps de travail excessif, à des traitements dégradants, à des violences, à des discriminations, au racisme, à des conditions de travail dangereuses et au non-respect de la couverture santé de base.
Un appel à un salaire de subsistance et à une chaîne d'approvisionnement responsable
"Les affirmations de l'industrie minière sur la fourniture de minerais écologiques et durables aux marchés mondiaux ne correspondent en rien à la terrible réalité à laquelle sont confrontés des milliers de travailleurs congolais exploités", déclare Anneke Van Woudenberg, directrice exécutive de RAID. "Les sociétés minières présentes à la DRC Mining Week doivent s'engager publiquement à verser un salaire de subsistance à tous leurs travailleurs, qu'ils soient employés directement ou indirectement par le biais de sous-traitants. Les constructeurs de véhicules électriques et les autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement du cobalt et du cuivre doivent également s'engager et faire savoir que le paiement d'un salaire de subsistance aux travailleurs est non négociable."
Le cobalt et le cuivre sont des minéraux essentiels pour l'énergie verte : le cobalt est utilisé dans les batteries lithium-ion des véhicules électriques, tandis que le cuivre est nécessaire à la construction des infrastructures de recharge. Plus de 70 % du cobalt mondial est extrait à Kolwezi, en RDC, et le pays est le troisième producteur de cuivre au monde.
Alors que 1 300 délégués de 57 pays se réunissent cette semaine à Lubumbashi pour la DRC Mining Week afin de discuter des moteurs de la croissance économique dans la région, RAID et le CAJJ exhortent les représentants des sociétés minières et les décideurs politiques à garantir le versement d'un salaire de subsistance à tous les travailleurs, qu'ils soient embauchés directement ou indirectement par le biais de sous-traitants.
DÉCÈS DE FRANÇOISE HARDY À 80 ANS
Dans le classement des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine américain Rolling Stone en 2023, elle était l'unique représentante de la France.
(Seneplus)- Françoise Hardy, figure incontournable de la chanson française et reconnue internationalement, s'est éteinte à l'âge de 80 ans, comme l'a annoncé son fils Thomas Dutronc sur ses réseaux sociaux mardi soir. Inclassable et singulière, elle était l'unique représentante de la France dans le prestigieux classement des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine Rolling Stone en 2023.
Marquée par le cancer dès 2004, elle a vécu une longue et courageuse bataille contre la maladie, qui l'a accompagnée sous différentes formes. En 2023, elle confiait à Paris Match son souhait de "partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer".
L'aventure musicale de Françoise Hardy a débuté en 1962 avec un succès fulgurant : "Tous les garçons et les filles", chanson qu'elle a écrite et composée à l'âge de 18 ans, se vend à plus de 2 millions d'exemplaires et devient son premier disque. Incarnation d'une époque insouciante, elle se distingue par sa mélancolie et ses textes poignants, comme dans ce refrain : "Oui mais moi, je vais seule par les rues, l'âme en peine/oui mais moi, je vais seule, car personne ne m'aime".
Au-delà de ce tube inoubliable, Françoise Hardy a marqué les esprits par sa voix délicate et son style élégant. Son couple avec Jacques Dutronc, dont est né Thomas, également chanteur, a fasciné le public. Icône de la mode et ambassadrice d'une certaine "french touch" à l'international, elle a inspiré des artistes légendaires comme Mick Jagger, Bob Dylan ou David Bowie.
La disparition de Françoise Hardy laisse un vide immense dans le monde de la musique. Sa voix douce et ses mélodies intemporelles continueront à résonner dans le cœur de ses nombreux admirateurs. Son influence sur la chanson française et internationale est indéniable, et elle restera une source d'inspiration pour les générations futures.