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25 novembre 2024
International
LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE ORDONNE À ISRAËL DE STOPPER SON OFFENSIVE À RAFAH
En réaction, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il allait réunir plusieurs ministres de son gouvernement pour “consultation” lors d’une conférence téléphonique.
La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné ce vendredi 24 mai à Israël de cesser son offensive militaire sur la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, dans le cadre des mesures conservatoires visant à prévenir un crime de génocide dans le territoire palestinien.
Dans son arrêt, la plus haute juridiction de l’ONU dit n’être “pas convaincue” que les mesures d’évacuation d’Israël soient suffisantes pour protéger les civils palestiniens.
“Israël doit immédiatement mettre fin à son offensive militaire” à Rafah, a déclaré le président de la CIJ, Nawaf Salam.
La Cour internationale de justice, qui statuait après une requête de l’Afrique du Sud, a également exhorté Israël à maintenir le passage de Rafah ouvert pour une aide humanitaire “sans restriction”.
La CIJ a également ordonné à Israël de garantir un “accès sans entrave” aux investigateurs mandatés par l’ONU pour enquêter sur les allégations de génocide.
La CIJ appelle par ailleurs à la “libération immédiate et inconditionnelle” des personnes prises en otages par le Hamas. La Cour “estime qu’il est profondément inquiétant que nombre de ces otages demeurent en captivité et réitère son appel en faveur de leur libération”.
Des décisions “fermes” salue l’Afrique du Sud
La juridiction statuait après une requête de l’Afrique du Sud, qui souhaitait que la Cour internationale de justice ordonne à Israël de cesser toutes ses opérations militaires, y compris à Rafah, et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire.
À l’issue du jugement, le pays a salué la décision de la Cour. “Il s’agit d’un ensemble de mesures provisoires beaucoup plus fermes dans leur formulation et d’un appel très clair à l’arrêt des hostilités”, a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine Naledi Pandor sur la chaîne nationale SABC.
Pour rappel, en janvier, la cour, avait ordonné à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais l’Afrique du Sud estimait qu’une nouvelle décision était nécessaire, compte tenu de l’évolution de la situation, notamment à Rafah.
Netanyahu va consulter ses ministres
En réaction, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il allait réunir plusieurs ministres de son gouvernement pour “consultation” lors d’une conférence téléphonique.
La décision de la CIJ intervient quelques jours après une demande historique du procureur de la Cour pénale internationale qui a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense et trois dirigeants du Hamas, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
PRÉSIDENT DIOMAYE, CÉLÉBRONS ENFIN LE 25 MAI, JOURNÉE DE L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'instar du Sénégal, peu célèbrent chaque 25 mai cette quête d'union sur le continent. Le gouvernement Sonko a l'opportunité de changer la donne et d'inscrire pleinement le pays dans une démarche panafricaine
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 24/05/2024
La journée mondiale de l'Afrique célèbre l'anniversaire de la signature des accords de l’Organisation de l'Unité Africaine (OUA), le 25 mai 1963. Sa commémoration est censée rappeler le combat pour la libération, l’unité et le développement socioéconomique du continent.
Elle appelle désormais chaque année les États africains et les populations des différents pays à se mobiliser autour d’un thème de l’agenda de l’Union Africaine (UA).
Cependant la tradition d’observer la journée ne s’est pas imposée de la même manière à travers l’Afrique et sa diaspora. Elle n’est fériée que dans quelques pays comme le Ghana, la Gambie, la Guinée, la Namibie, la Zambie, le Mali, la Mauritanie, le Lesotho, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.
Dans plusieurs pays et notamment au Sénégal jusqu’à présent, la commémoration est à peine observée.
Appel au président Bassirou Diakhar Diomaye Faye
Le Sénégal se veut désormais panafricain et le président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé devant le peuple sénégalais à œuvrer pour « une véritable intégration sous régionale et africaine ».
La proclamation du 25 mai, journée de l’Afrique, comme fête officielle au Sénégal, serait une indication de cet engagement panafricain.
Ce sera une manière de sensibiliser les Sénégalais au combat pour l’unité panafricaine et de les familiariser progressivement avec les programmes de l’Union africaine.
Ce sera également un signal en direction des autres pays africains, de la diaspora africaine à travers le monde et en direction de tous les États du monde de notre engagement pour l’unité de l’Afrique et pour le panafricanisme.
La commémoration de la journée chaque année par des manifestations officielles et populaires sur le thème retenu par l’Union Africaine doit donc s’imposer désormais au Sénégal.
Le nouveau gouvernement du Sénégal, du Premier ministre Ousmane Sonko mis en place il y a à peine deux mois, n’a certainement pas eu le temps de préparer la célébration de la Journée de l’Afrique de cette année 2024.
Un discours du président de la République sur le thème retenu par l’Union Africaine, « éduquer l’Africain du 21e siècle, bâtir des systèmes éducatifs résilients pour une formation pour la vie, plus inclusive et plus appropriée » pourrait cependant permettre de signaler l’engagement du Sénégal à s’inscrire désormais dans le programme d’action de l’UA pour la réalisation de l’unité continentale.
LE CRI TOUJOURS PERCUTANT D'AWA THIAM
Publié en 1978, "La Parole aux Négresses" brisait les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie ou encore le blanchiment de la peau. 46 ans plus tard, ce manifeste fondateur de l'afroféminisme, longtemps indisponible, est enfin réédité
(SenePlus) - Il y a 46 ans, l'anthropologue sénégalaise Awa Thiam publiait "La Parole aux Négresses", un essai pionnier qui brisait le silence sur l'oppression des femmes africaines. Longtemps indisponible, ce manifeste féministe percutant refait surface, réédité en France (éditions Divergences) et au Sénégal (éditions Saaraba).
Avec ce titre provocateur, Awa Thiam, née en 1950, donnait la parole aux femmes africaines et redéfinissait les contours d'un mouvement féministe jusqu'alors vu comme occidental. "C'est un livre qu'il urge de lire, une réédition nécessaire", souligne Mame-Fatou Niang, professeure de littérature à Pittsburgh, dans la préface française. Pour elle, chaque lecture est une "expérience quasi organique" : "Dérangement, douleur, colère, dégoût, joie, résolutions. Mais, après chaque lecture, l'impression de sentir une partie amputée repousser."
Ndeye Fatou Kane, écrivaine et doctorante à Paris, insiste dans les colonnes du Monde sur "le legs précieux" de l'ouvrage : "Chaque lecture est une redécouverte pour la féministe que je suis." Un profond respect pour cette pionnière qui a osé dénoncer les problèmes des femmes noires.
Dans "La Parole aux Négresses", Awa Thiam brise les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie, la dot ou le blanchiment de la peau. "Là où l'Européenne se plaint d'être doublement opprimée, la Négresse l'est triplement, écrit-elle. Oppression de par son sexe, de par sa classe, et de par sa race."
Mame-Fatou Niang interrogée par Le Monde souligne que l'autrice formule déjà, avec 46 ans d'avance, le concept d'intersectionnalité entre sexisme, racisme et classe sociale. Un discours politique fondateur d'un afroféminisme, réclamant de prendre sa place dans le mouvement mondial.
Si certaines avancées sont notées, comme le recul des mutilations génitales, la sociologue Kani Diop, en postface de l'édition sénégalaise, juge que les sujets d'Awa Thiam "demeurent pertinents".
"C'est d'une triste actualité, s'insurge Ndeye Fatou Kane. Nous parlons toujours de dépigmentation, polygamie, excision... En Gambie, la loi contre l'excision est menacée." Elle dénonce aussi l'invisibilisation des féministes sénégalaises, taxées d'"occidentalisées".
"Mais il y a 46 ans, c'est bien l'une des nôtres qui a écrit ce livre, l'Occident n'a rien à voir avec ça", rappelle-t-elle, rendant hommage à la voix puissante d'Awa Thiam, qui continuera sans doute d'inspirer de nombreuses luttes.
Par Samba FAYE
QUAND LE LUX MEA LEX APPLAUDIT L’OBSCURANTISME
il est devenu un jeu de mauvais goût, que l’occident insulte l’Afrique du haut du pupitre de la salle de conférence de l’UCAD2
Le mercredi 16 mai 2024, Cheikh Anta Diop s’est remué dans sa tombe ! En effet, il est devenu un jeu de mauvais goût, que l’occident insulte l’Afrique du haut du pupitre de la salle de conférence de l’UCAD2. Le 26 juillet 2007, Sarkozy disait «qu’il était temps que l’homme noir entre dans l’histoire». Ce mercredi 16 mai 2024, Mélenchon embauche la même trompette avec, cette fois, une assistance qui acquiesce. Que Jean-Luc Mélenchon scande fièrement être «le premier législateur français qui ait déposé un texte de loi à propos de la possibilité du mariage homosexuel, ou qu’il pense «que cette liberté d’amour devrait être ouvert à tous» est certes choquant mais reste du «déjà vu» ! Cependant que des étudiants sénégalais (notre élite en herbe) l’applaudissent est juste ahurissant surtout qu’au même moment, le recteur se fait huer (acte aux antipodes des règles de bienséance du temple du savoir). Le Sénégal a des soucis à se faire.
Dans une société où des adultes émettent des contrevérités ou défendent des contrevaleurs publiquement, une jeunesse sensée être la crème se réduise à applaudir des insanités… le règne de l’obscurantisme s’installe en toute bienveillance. Nous attendons avec impatience la réaction des apôtres de la vertu, inscrits sous le label «and samm Jikoo yii», dont le cheval de bataille fut la criminalisation de l’homosexualité. Ne pas condamner ce qui s’est dit à l’UCAD serait leur oraison funèbre. Le ministre Cheikh Omar Diagne devrait démissionner si tant est que ce qu’il disait était sincère dans sa croisade contre la franc maçonnerie et l’homosexualité (toutes les deux symbolisées par Mélenchon).
Un universitaire comme Felwine Sarr doit se sentir trahi lui qui disait «L’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi». Dans son livre «Afrotopia» il préconisait en substance que dans cette mondialisation il faut être des «êtres plus» et non des «êtres comme». Que Sonko qui promettait de criminaliser l’homosexualité prétende que ce «phénomène est toléré au Sénégal» dénote un complexe d’infériorité et un reniement sans vergogne.
En définitive, inviter Mélenchon parce qu’il appelle son «machin» France Insoumise ou parce qu’il prétend «défendre l’Afrique» est une inculture. L’Afrique n’a pas besoin de nounous, elle se fait par elle-même ou elle disparaîtra ; c’est la loi du règne animal !
UN TOURNANT DÉCISIF
La visite de Mélenchon orchestrée par Sonko suscite débats et interrogations sur l'orientation des relations entre le Sénégal et la France. Experts et analystes tentent de décrypter la portée et les implications de cet acte diplomatique majeur
En portant au pinacle l’opposant Mélenchon tout en critiquant avec véhémence le président de la République française Macron, Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), marque un tournant majeur dans les relations entre la France et le Sénégal. Cet acte vient après l’annonce de la visite aux pays de l’AES. Décryptage !
Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts, disait le général de Gaulle. Pas plus que les rancœurs, les ego et les inimitiés, entre les hommes qui les servent ne sauraient ou ne devraient prendre le dessus sur les intérêts supérieurs des nations. Entre la France et le Sénégal, c’est plusieurs décennies de coopération. Avec des hauts et des bas.
Interpellé sur la pertinence des actes posés par les nouveaux tenants du régime en ce qui concerne les relations bilatérales avec la France, Thierno Souleymane Diop Niang, spécialiste des relations internationales, déclare : ‘’Je comprends le principe porté par Ousmane Sonko, cet élan souverainiste qui veut faire une table rase des relations entre la France et le Sénégal, qui veut repenser les rapports entre les deux pays. Mais cela doit être débattu au plus haut niveau et de manière sereine. De toute façon, plus rien ne peut être comme avant. Mais il faut que les choses se fassent en toute lucidité.’’
Plus rien ne sera donc comme avant. Ousmane Sonko en a donné le ton, en recevant avec tous les honneurs Jean-Luc Mélenchon, en visite au Sénégal du 14 au 18 mai, alors même que Dakar fait la fine bouche quant à une rencontre avec la France officielle. De l’avis de M. Niang, cette visite peut inspirer une double lecture.
D’une part, sous le prisme politique, avec ‘’deux formations politiques’’ dont les relations amicales ne peuvent être occultées. D’autre part, sous le prisme diplomatique, l’acte est aux antipodes des habitudes diplomatiques. ‘’Même s’il affirme avoir agi en tant que président de parti, on est circonspect. D’abord, parce que la politique diplomatique relève de la compétence du chef de l’État. Ensuite, parce qu’on ne peut dissocier le Premier ministre du président du parti. Je pense que Sonko doit intégrer le fait que tout ce qu’il dit désormais, même s’il précise qu’il le fait au nom d’un parti, peut engager le Sénégal, car c’est lui le chef du gouvernement. On aimerait donc avoir une certaine prudence, en tout cas une certaine lucidité dans les propos et actes que l’on pose’’.
Toutefois, précise-t-il, c’est aussi compréhensible que l’homme politique ait voulu rendre la pareille à son homologue qui l’a soutenu dans les moments difficiles qu’il a vécus.
Dans tous les cas, l’acte est suffisamment rare pour susciter moult interrogations au Sénégal, en France et au-delà. Il est vrai, par le passé, le président Macky Sall avait reçu Marine Le Pen, principale rivale d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, c’est le Premier ministre Ousmane Sonko qui reçoit un autre opposant de Macron, en la personne de M. Mélenchon. Seulement, alors que Sall avait reçu la cheffe de file du Rassemblement national au palais de la République en tant que chef de l’État, Sonko, lui, dit avoir reçu le leader de La France insoumise non en tant que PM, mais en tant que président de parti. Si Macky Sall avait agi en réaction à l’envoi par l’Élysée d’une émissaire à Sonko alors dans l’opposition, Sonko, lui, ne s’est pas gêné de déverser sa bile sur Macron qui, selon lui, est resté aphone lors de la persécution de son parti par le régime de Sall.
N’est-ce pas là une contradiction de la part surtout d’un souverainiste ? Thierno Souleymane Diop Niang rétorque : ‘’Je comprends que l’homme puisse trainer une certaine frustration, d’autant plus que la France s’est souvent présentée en donneur de leçons sur ce plan. Mais en même temps, cela peut effectivement sembler être en contradiction avec le discours qu’il porte. Nous ne devons pas encourager ces injonctions occidentales, en particulier de la France, dans les affaires internes de nos pays. Le maitre mot, à mon avis, revenait au peuple sénégalais qui, souverainement, a tranché le 24 mars, en décidant de confier ses destinées au nouveau régime. Ce peuple a montré qu’il est indépendant et que c’est lui qui doit décider de son devenir. Nos hommes politiques doivent s’en convaincre. Je pense que c’est un quiproquo à lever pour une dynamique plus lucide, plus cohérente dans la communication.’’
‘’Les deux pays sont condamnés, selon de nombreux experts, à collaborer’’
Du Bénin, l’expert en communication stratégique et politique, Régis Hounkpé, a suivi de près cette visite très médiatisée. Pour lui, c’est avant tout une rencontre politique et il faudrait le prendre comme tel. ‘’Il faut plutôt considérer que cette rencontre ultra-médiatisée au Sénégal est celle de deux leaders politiques, dirigeants de partis politiques de la gauche radicale. Et vu comme cela, c'est davantage politique que diplomatique’’, souligne Hounkpé qui ajoute : ‘’Cette rencontre est aussi asymétrique, si nous considérons qu'un nouveau Premier ministre rencontre une personnalité politique d'un autre pays qui d'ailleurs n'a plus de mandat électif en France, mais demeure un dirigeant politique de tout premier plan.’’
Alors qu’Ousmane Sonko plaide, selon lui, ‘’pour une relation équilibrée, faite de respect et d'accords gagnant-gagnant avec une capacité d'action pragmatique en tant que Premier ministre’’, le leader de la LFI ‘’est davantage dans les grands principes et la théorie, ne disposant pas de levier politique tangible pour renverser la table des relations franco-africaines’’.
Par ailleurs, insiste-t-il, même si la rencontre est éminemment politique, les effets qu’elle peut engendrer peuvent aller au-delà de la sphère politique. ‘’Les résultats médiatiques résonneront comme un pied de nez à la politique française au Sénégal et en Afrique’’, fait remarquer le spécialiste de la communication politique et de la géopolitique.
Malgré les tensions ambiantes, nonobstant les divergences sur des sujets majeurs comme l’implantation des bases militaires, le franc CFA, entre autres, les deux pays sont condamnés, selon de nombreux experts, à collaborer. C’est que, d’après Thierno Souleymane Diop Niang, on subit sa géographie autant qu’on subit son passé. ‘’Ce passé entre la France et le Sénégal a été teinté de violence symbolique, avec notamment la traite négrière, la colonisation et aujourd’hui on parle du néocolonialisme. Sans parler des maladresses qui perlent de la voix des autorités françaises dans leur politique africaine, en particulier dans les pays du Sahel’’.
Diplomatie classique vs diplomatie souterraine
Avant Mélenchon, Sonko avait déjà évoqué la possibilité d’une visite dans les pays de l’AES, en bisbille avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Là également, les actes semblent antinomiques avec ceux posés par le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. À l’époque également, Sonko a tenu à souligner qu’il agissait en tant que président de parti. Pourquoi ce besoin permanent, à chaque fois qu’il s’agit de poser de tels actes, de préciser que c’est en tant que chef de parti ? Est-ce à dire que l’État ne se reconnait pas dans les actes ainsi posés ? Est-ce simplement une stratégie concertée entre les deux personnalités au sommet de l’État ?
Thierno Niang attend d’y voir plus clair. ‘’Certains prétendent qu’il y a une stratégie murement pensée par le duo. À Diomaye la diplomatie classique. À Sonko la diplomatie souterraine. J’attends de voir ce que ça va donner. Ce qui est sûr, c’est que nous avons une tradition diplomatique qui nous place sur la page internationale et universelle, qui fait que le Sénégal, sur des dossiers majeurs, a jusque-là une voix qui compte, portée par des diplomates chevronnés. Je pense qu’on ne va pas s’en éloigner. Même si dans les rapports avec l’ancienne puissance coloniale, il est évident que les choses sont à revoir’’.
Une chose est certaine, s’accordent à dire nos interlocuteurs, la définition de la politique diplomatique appartient de manière exclusive au président de la République, non au Premier ministre. Tout comme il est certain que les intérêts communs dictent la poursuite des rapports entre la France et le Sénégal. Telle est la conviction de M. Niang. ‘’D’abord, nous avons des peuples imbriqués, avec de nombreux Sénégalais en France et vice-versa. Nous avons aussi des intérêts économiques, politiques, sécuritaires communs. Les relations vont donc continuer, mais elles ne peuvent plus se faire sous la même forme, avec une France qui donne des injonctions. La collaboration doit se faire dans une dynamique win-win et c’est comme ça que je comprends certains actes qui ont été posés’’.
Dans les jours à venir, insiste l’auteur de ‘’Le Sahel, épicentre géopolitique’’, les deux chefs d’État vont certainement se rencontrer pour discuter des relations bilatérales. Aussi, prêche-t-il, ‘’les menaces qui empoignent l’humanité : la criminalité organisée, le radicalisme et même les questions climatiques n’ont pas de nationalité. Elles transcendent toutes les géographies, les États. Sous ce rapport également, nous sommes amenés à collaborer, à échanger sur des questions cruciales qui touchent nos pays. Il faut donc continuer à se parler de manière lucide, dans le respect mutuel, sans injonction d’aucune des parties’’.
DIOMAYE ANNONCÉ EN FRANCE LE 20 JUIN
Le président s'apprête à effectuer sa première visite en Europe auprès de Macron. Entre symboles, défis et attentes, ce déplacement à Paris constitue un premier test de politique étrangère hors du continent pour le nouveau chef de l'État
(SenePlus) - Le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye s'apprête à effectuer un voyage en France chargé de symboles les 19 et 20 juin prochains. Selon les informations de Jeune Afrique, cette première visite en Europe du jeune chef d'État sera marquée par un tête-à-tête très attendu avec son homologue français Emmanuel Macron.
Cette rencontre au sommet intervient près de trois mois après l'investiture historique de Bassirou Diomaye Faye, le 2 avril dernier. Vent de jeunesse et de renouveau pour le Sénégal, l'arrivée au pouvoir de ce trentenaire prometteur a suscité de grands espoirs de changement dans le pays.
Ses récentes visites diplomatiques chez les voisins de la sous-région ont confirmé sa volonté de restaurer l'influence du Sénégal comme puissance modératrice en Afrique de l'Ouest. Mais c'est désormais vers l'ancienne puissance coloniale que se tournent tous les regards, Paris constituant la première étape de Faye hors du continent africain.
Son face-à-face avec Macron, le 20 juin à l'Élysée, devrait permettre d'évaluer la marge de manœuvre dont disposera le nouveau venu pour définir un nouveau partenariat d'égal à égal avec la France.
Mais au-delà des symboles, des enjeux concrets seront abordés. Le dirigeant sénégalais participera en effet au Sommet sur la production de vaccins en Afrique devant réunir plusieurs pays à Paris. Un sujet brûlant pour le continent, dont la dépendance aux importations a été cruellement exposée pendant la pandémie.
Cette visite de deux jours à Paris, riche en défis et en attentes, constitue un premier test sur la scène internationale pour le "jeune loup" sénégalais. Une occasion pour Bassirou Diomaye Faye d'affirmer la nouvelle voix résolument panafricaine des nouvelles autorités du Sénégal.
MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE 2009, PERPETUITE REQUISE CONTRE MOUSSA DADIS CAMARA
Le ministère public guinéen a requis mercredi la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de trente ans à l’encontre de l’ancien président Moussa Dadis Camara et d’autres accusés du massacre d’au moins 157 opposants le 28 septembre 2009
Dakar, 23 mai (APS) – Le ministère public guinéen a requis mercredi la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de trente ans à l’encontre de l’ancien président Moussa Dadis Camara et d’autres accusés du massacre d’au moins 157 opposants le 28 septembre 2009, à Conakry.
Au moment de faire son réquisitoire au procès des responsables présumés du massacre du 28 septembre de partisans de l’opposition manifestant contre une candidature à l’élection présidentielle alors en préparation du chef de la junte, l’avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l’ancien président Moussa Dadis Camara et plusieurs autres responsables.
Le représentant du ministère public a notamment demandé une requalification des faits en crimes contre l’humanité par meurtres, assassinats, torture, séquestration et viols.
Alghassimou Diallo a ainsi réclamé la perpétuité contre les accusés Moussa Tiégboro Camara, Abdoulaye Chérif Diaby, Marcel Guilavogui, Blaise Goumou, Claude Pivi, l’ancien ministre de la sécurité présidentielle et actuellement en cavale. Tous doivent être condamnés à la perpétuité, a estimé le procureur.
Il a dans le même temps requis quinze ans d’emprisonnement à l’encontre de trois accusés : Ibrahima Camara, Paul Mansa Guilavogui et Aboubakar Diakité dit Toumba.
Le procureur a réclamé quatorze ans de prison contre deux autres accusés.
Par Vieux SAVANÉ
WAX JI DOY NA SËKK
Quelle urgence y a–t-il alors à vouloir pour certains s’autoériger en conscience morale, sonnant l’alerte à tout bout de champ sur tel lobby dont le dessein serait d’imposer au Sénégal un mode d’être et de faire ayant droit de cité dans leurs espaces ?
De quoi toutes ces personnes qui semblent obsédées par l’homosexualité sont-elles le nom ? Simplifions les choses en rappelant que l’homosexualité est une pratique sexuelle observable depuis la nuit des temps. Tolérée dans certaines sociétés, honnie dans d’autres, elle est condamnée par toutes les religions révélées, notamment l’Islam et le Christianisme.
En sus, ici au Sénégal, en l’état actuel du Code pénal, assimilée à une pratique contre nature, l’homosexualité est punie par la loi et lourdement sanctionnée (5 ans de prison). Et surenchère inutile, on nous avait même promis sa criminalisation comme premier projet de loi à déposer à l’Assemblée nationale. Pour sûr, elle n’est pas une maladie ni considérée comme telle, sinon il y aurait eu des unités de soins intensifs dans les hôpitaux à l’instar du cancer, de la tuberculose, des maladies sexuellement transmissibles, etc. Sortie de la sphère publique, la sexualité relève donc de l’ordre de l’intime. En somme, ce qu’il se passe dans l’enceinte d’un lieu clos, entre adultes consentants, ne concerne personne. Et regarder par le trou de la serrure pour en violer le secret est un délit.
Ce cadre rappelé, quelle urgence y a –t-il alors à épiloguer sur des choses convenues, à vouloir pour certains s’autoériger en conscience morale, sonnant l’alerte à tout bout de champ sur telle personne ou tels groupes de personnes et autres lobbies dont le dessein est d’imposer au Sénégal un mode d’être et de faire ayant droit de cité dans leurs espaces, à savoir la légalisation de l’homosexualité et du mariage pour tous. Au passage ils disent tout le mépris de soi voire de la représentation nationale qui les travaillent, puisqu’ils subodorent que les élus puissent voter des lois dictées et voulues par des forces extérieures.
Ces mêmes personnes, beaucoup plus tolérantes avec la haute criminalité de voleurs à col blanc, détournent les yeux des maux qui gangrènent la société en faisant vaciller ses bases. Elles ne s’offusquent nullement en effet que les deniers publics soient dilapidés, encore moins de la désespérance qui colle à la peau de la jeunesse qui, en dépit de tous les dangers continuent d’émigrer illégalement pour aller tenter sa chance dans des ailleurs plus cléments. L’espoir souverainiste en berne, ils ont du mal à croire que la courbe s’est inversée et que dorénavant le possible peut se décliner sur ses propres terres. Ces mêmes gens ne s’offusquent pas du spectacle affligeant et insoutenable de talibés enguenillés qui encombrent les rues, tendent la sébile et sont victimes des déviances des adultes et à qui on vole leurjeunesse. Elles ne s’indignent point de la bamboula inqualifiable que mettent à nu certains rapports de l’Ofnac et de la Cour des Comptes. Peu leur importe la reddition des comptes, la mal gouvernance, la gabegie. Encore moins le devenir de l’Ecole et de l’université si malmenées ces derniers temps, la santé bien malade, le monde rural soumis au rythme des saisons et à la disette des périodes de soudure.
C’est vrai que l’époque est faitdiversière mais tout de même ! N’oublions pas que l’alternance actuelle a été portée par une forte espérance, une envie de voir tourner la page des rancœurs, de l’arbitraire, de la misère matérielle de morale.
"Wax ji doy na sëkk" a-t-on envie de scander puisque le temps est à l’action. A ce titre, faut-il le souligner, il est rassurant de voir que, loin des agitations de tous ordres, le plus jeune président de la République du Sénégal semble résolument se focaliser sur les problèmes qui taraudent les populations en situation de précarité. La cherté de la vie. La pauvreté en milieu rural. La mal gouvernance, etc. Les chantiers qui sont énormes et en attente de solutions invitent le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement à ne pas se laisser divertir ni se laisser entrainer sur des terrains sans horizons.
La rupture tant chantée, c’est justement la mise en œuvre d’’une nouvelle posture empreinte de gravité et de responsabilité.
Cela s’impose d’autant plus que « le suicide » des jeunes qui empruntent des pirogues pour l’Espagne ou qui se rendent au Nicaragua, se poursuit. Ces gosses, nos enfants, nos frères et soeurs, nos petits-enfants, sont une mauvaise conscience qui dicte l’urgence de se focaliser sur les vrais problèmes. Ils nous disent que la souveraineté se conquiert et que ce n’est pas en la noyant dans des exhalaisons déclamatoires qu’elle épousera la réalité. Et Pour cause !
Il y aura une souveraineté économique quand on arrivera à nourrir et à équiper ses populations avec sa propre production. Il y aura une souveraineté politique quand on pourra assurer soi-même sa propre sécurité.
Et c’est cette souveraineté conquise, réelle, qui sera susceptible d’injecter dans le corps social, plus particulièrement dans la jeunesse, cette fierté de soi, ce sentiment d’appartenance, qui vont tourner le dos aux pirogues de la mort. Au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui parait humble et déterminé de relever les défis, loin du bruit et de la fureur, en faisant se croiser les préjugés favorables à son endroit avec les réalisations concrètes pour soulager les populations.
Le titre en français : "Assez des bavardages !"
L’ÈRE DE LA RUPTURE TERNIE PAR DE VIEILLES PRATIQUES
Promesse de changement ou retour en arrière ? L'emprisonnement récent de deux critiques du gouvernement pour des propos jugés "diffamatoires" sonne comme un revers précoce pour le nouvel exécutif, selon de nombreux observateurs
(SenePlus) - Le changement de pouvoir tant attendu semble déjà terni par la résurgence de vieilles pratiques dénoncées par le passé. Moins de deux mois après l'accession à la présidence de Bassirou Diomaye Faye, les arrestations d'opposants pour "offense" aux dirigeants ont en effet refait surface, ravivant un sentiment de "retour en arrière" chez certains observateurs, comme le rapporte Le Monde.
L'activiste Bah Diakhaté et l'imam Cheikh Tidiane Ndao ont été appréhendés les 20 et 21 mai par la Division des investigations criminelles pour "diffusion de fausses nouvelles" et "offense" au Premier ministre Ousmane Sonko, selon leur avocat Me Amadou Sall, cité par Le Monde. Une situation qui tranche avec les positions défendues jusqu'alors par M. Sonko.
Lors d'une conférence à Dakar le 16 mai en présence de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) avait estimé que l'homosexualité, bien que "non acceptée", était "tolérée" au Sénégal. Des propos qui ont suscité une vive polémique, M. Diakhaté et l'imam Ndao accusant M. Sonko de faire la "promotion de l'homosexualité".
"Nous demandons la libération de Bah Diakhaté et de Cheikh Tidiane Ndao. Les emprisonner pour des insultes est un retour en arrière", dénonce Alioune Tine, défenseur des droits humains, cité par Le Monde. Ce dernier rappelle qu'avant d'arriver au pouvoir, MM. Faye et Sonko "dénonçaient les mêmes restrictions".
Pour Amnesty International Sénégal, si les propos peuvent être jugés "graves et diffamatoires", "les autorités doivent s'efforcer d'éviter les arrestations et les emprisonnements systématiques", plaidant pour des poursuites civiles. Une position partagée par Me Sall, qui dénonce "un passage en force pour arrêter un activiste".
Au-delà de cette affaire, c'est toute la question de l'homosexualité qui reste un sujet sensible au Sénégal. Légalement punie d'un à cinq ans de prison, elle est régulièrement au cœur de polémiques, à l'image du dépôt en 2023 d'une proposition de loi pour un durcissement de la législation. Un texte finalement jugé "irrecevable" mais porté par le ministre actuel de l'Éducation Moustapha Guirassy.
Face aux critiques, l'ex-président Macky Sall affirmait en 2015 que "le Sénégal n'est pas prêt à dépénaliser l'homosexualité", tout en assurant que le pays n'était "pas homophobe". Le chemin vers une société plus ouverte et tolérante reste à parcourir pour cette nouvelle équipe, appelée à rompre définitivement avec les dérives et arrestations controversées du passé.
MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE 2009, PRISON À VIE REQUISE CONTRE DADIS CAMARA
Le magistrat Alghassimou Diallo a demandé devant le tribunal que la peine soit assortie d’une période de sûreté de 30 ans contre les sept accusés, dont l’un est jugé par défaut et un autre est en fuite.
Le procureur au procès historique du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a requis mercredi la réclusion criminelle à perpétuité pour l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara et six autres responsables militaires ou gouvernementaux de l’époque.
Le magistrat Alghassimou Diallo a demandé devant le tribunal que la peine soit assortie d’une période de sûreté de 30 ans contre les sept accusés, dont l’un est jugé par défaut et un autre est en fuite. Il a réclamé que les faits soient requalifiés en crimes contre l’humanité par meurtres, assassinats, torture, séquestration et viols.
Le procureur a requis des peines de 15 ans de réclusion contre trois autres accusés, et de 14 ans contre deux accusés. Il a refusé les circonstances atténuantes.
Le procureur a reproché à Moussa Dadis Camara de n’avoir rien fait pour empêcher les agissements des hommes placés sous sa responsabilité.
Au moins 156 personnes ont été tuées, des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs le 28 septembre 2009 et les jours suivants, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.