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22 novembre 2024
Opinions
PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils
Boubacar Boris Diop, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/03/2015
Des analystes pourtant peu suspects de passion partisane continuent à regretter que la Crei n’ait été apparemment réactivée que pour juger Karim Wade. Même si on peut leur reprocher de tenir pour quantité négligeable ses co-inculpés ou d’oublier trop vite les nombreux dossiers déjà instruits, leur trouble mérite la plus grande attention. Il nous rappelle qu’au Senegal l’autorité publique n’a jamais vraiment su quelle attitude adopter à l’égard des auteurs de crimes économiques. C’est peu de dire que ces derniers, du fait de leur forte capacité de redistribution, sont plus souvent admirés que stigmatisés.
Il se raconte du reste, sous forme de blague populaire, qu’à des détenus ordinaires se plaignant des faveurs accordées à ces prisonniers de luxe, un régisseur aurait répliqué, excédé : «Ecoutez, ce n’est pas pareil, vous, vous êtes des voleurs alors qu’eux ont détourné !» Cette complaisance à l’égard de ceux qui dilapident nos maigres ressources s’explique-t-elle par le fait que le même personnel politique se partage le pouvoir depuis l’Indépendance ? L’hypothèse peut être avancée sans risque.
Le plus fascinant, c’est que Me Abdoulaye Wade, alias le «pape du Sopi», a été élu, après une exceptionnelle mobilisation populaire, pour briser ce cercle vicieux de la gabegie et de l’impunité. Quel Sénégalais peut s’en souvenir aujourd’hui sans un formidable éclat de rire ? Sous son règne, le système est devenu complètement fou ! Dès ses premières heures au Palais, il déclare à Idrissa Seck, qui l’enregistre en secret– drôle de gens, n’est-ce pas ?- : «Nos problèmes d’argent sont désormais derrière nous», avant d’ajouter cette phrase hallucinante : «Même les gangsters savent s’en tenir a un strict code d’honneur quand vient l’heure de se partager le butin.»
Il n’est dès lors pas étonnant qu’au cours de ses deux mandats à la tête du pays, on ait eu l’impression d’un gigantesque foutoir financier. Bien des cadres ayant travaillé avec Me Wade, en particulier ceux qui venaient de la Gauche, n’étaient pas des corrompus, loin s’en faut. Mais ceux qui l’étaient ne se sont pas du tout gênés. Les affaires en tous genres– terrains, trafic de devises voire de drogue– ont sans cesse défrayé la chronique et des milliers de gens qui tiraient le diable par la queue, ont amassé en peu de temps une colossale fortune.
Dans un petit pays à l’élite aussi «compacte», tout finit par se savoir, même, et peut-être surtout, ce que les medias choisissent, pour diverses raisons, de taire. Et– ne soyons donc pas si oublieux– Karim Meissa Wade, à la tête de moult ministères stratégiques, était au centre de tout. La justice lui demande depuis juillet 2014 de justifier l’accroissement phénoménal de sa fortune à l’époque où son père était chef de l’Etat. Il n’en a pas été capable et cela lui a valu une peine ferme de six ans et une amende de 138 milliards de francs Cfa.
On peut certes entendre les critiques des ONG des Droits de l’homme qui voient dans la Crei une juridiction d’exception violant les normes du droit international mais on a aussi eu le sentiment que pour ses avocats leur client, lâché par certains de ses prête-noms et complices, confondu sur des points importants, était devenu indéfendable. On les a donc davantage entendus en conférence de presse qu’à la barre du tribunal qu’ils ont du reste finalement boycotté. Il est d’ailleurs difficile de savoir à quoi ont bien pu servir les avocats étrangers supposés plaider en faveur de Karim Wade.
Malgré le gros cafouillage sur le compte de Singapour– un point, il faut le souligner, non pris en compte par le juge Henri-Grégoire Diop–, personne n’a été surpris par le verdict du 23 mars. Il n’y a pas lieu de se réjouir qu’une personne encore dans la force de l’âge soit obligée de rester quatre années en prison mais des dizaines de milliers d’autres Sénégalais purgent la même peine sans que cela n’émeuve personne.
L’avertissement vaut pour tous nos futurs chefs d’Etat. Ce qui arrive à Karim Wade doit leur faire comprendre qu’il est inadmissible et dangereux de détourner les suffrages populaires au profit de sa famille.
L’ex-président Wade, naguère tout-puissant, n’a rien pu faire pour sauver son fils. Il n’a même pas pu trouver un hôtel pour y organiser ce que le politologue Mbaye Thiam a appelé sur Sud FM «la dévolution paternelle du parti». Cela en dit long sur la brutalité de la chute de Wade. Il s’était pourtant montré si agressif à maintes reprises que le pays a eu de sérieuses craintes pour la sécurité des biens et des personnes le jour du verdict. A l’arrivée il y a eu plus de peur que de mal.
Me Wade, conscient de son faible pouvoir de nuisance ces temps-ci, s’y était sûrement attendu et c’est sans doute pour cela qu’il a fait de son fils le candidat du PDS à la présidentielle de 2017. Le projet, c’est de lui faire porter les habits de lumière du prisonnier politique, si populaire que le régime n’aura d’autre choix que de ne pas le maintenir en détention. Est-ce bien sérieux ? En vérité, cela s’appelle raisonner la tête à l’envers.
Tout d’abord, Karim Wade, qui n’a jamais remporté le moindre scrutin, est un binational. On le voit mal renoncer à son passeport français pour briguer les suffrages des électeurs sénégalais. Et au fait, dans quelle langue leur demanderait-il de voter pour lui ? C’est un point central que tout le monde semble avoir oublié. Sauf, probablement, l’intéressé lui-même et son père. Me Wade, qui a affronté tous les présidents, de Senghor à Macky Sall, sait bien ce qu’élection veut dire dans notre pays. Il serait étonnant qu’il entretienne au fond de lui-même la moindre illusion quant aux chances de son fils pour l’élection de 2017.
Il sait bien, pour le dire familièrement, que les carottes sont cuites.
Wade aura en effet tout essayé mais les appels du pied à l’armée n’ont pas eu plus d’écho que sa menace insolite de prendre le maquis. Et pour faire monter la tension, il ne s’est interdit aucune grossièreté à propos de la famille Sall. Ce faisant, il a desservi Karim Wade, renforcé la cote de popularité de Macky Sall tout en donnant de lui-même une image encore plus négative qu’à l’ordinaire. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre une cause, la dernière d’un vieux combattant, qui lui tient tant à cœur : la libération de son fils.
Une fin de parcours aussi douloureuse– il est des moments où le vieil homme suscite en effet une vague compassion– rappelle, toutes proportions gardées, celle d’Alboury Ndiaye. La tradition rapporte qu’au soir de sa vie, affamé et au bord de l’épuisement, le Bourba Djoloff fut obligé de voler une écuelle de lait dans l’arrière-cour d’une maison de Dosso, dans l’actuel Niger. Surpris par la propriétaire, il n’eut d’autre choix que de nier avec véhémence. En vain : un enfant l’avait vu en secret, qui témoigna contre lui. Il aurait alors déclaré à son griot : « J’ai été tout-puissant au Djoloff et voilà à quoi je suis réduit. Tout est perdu et je sais que ma fin est proche.»
Alboury Ndiaye, immortalisé entre autres par le dramaturge Cheik Aliou Ndao, a été peut-être le moins ambigu, le moins controversé de nos héros nationaux mais un cruel destin avait pris avantage sur le guerrier errant, panafricaniste avant la lettre. Du célèbre politicien libéral aussi, on peut dire, mais hélas pour de moins glorieuses raisons, que tout est perdu aujourd’hui, même l’honneur.
Il ne lui reste plus qu’à solliciter la clémence de celui dont il a dit tout récemment que jamais il ne serait au-dessus de Karim Wade. Peut-être s’exprimait-il ainsi en surestimant ses capacités à infléchir le cours de la justice. En homme qui a toujours cru au seul rapport de force, il est bien conscient d’être à la merci du régime de Sall. La surenchère verbale va rester de mise pendant quelque temps pour sauver les apparences mais il est très probable qu’il va bientôt jouer, en coulisses, la seule carte qui lui reste raisonnablement : solliciter la grâce présidentielle. Et si Macky Sall venait à céder aux pressions, l’on n’entendra probablement plus parler ni de l’homme Karim Wade ni encore moins du candidat sans peur et sans reproche. On peut supposer qu’il sera aussi oublié des Sénégalais que l’est à l’heure actuelle sa sœur. Le président pourrait être tenté de se montrer magnanime après avoir su se montrer ferme.
Qu’adviendrait-il des Bibo Bourgi et autres Mamadou Pouye, condamnées en même temps que Karim ? La question n’est pas simple car une libération générale ferait désordre dans l’opinion.
Quoi qu’il arrive, gardons-nous de jeter trop vite la pierre à Me Abdoulaye Wade. Ce quasi centenaire au regard perdu, si tragiquement solitaire, c’est nous-mêmes qui l’avons librement enfanté dans l’allégresse générale il y a une quinzaine d’années. Au-delà du sort personnel de son fils, c’est de cela que nous devrons nous souvenir demain et après-demain.
Devant une opposition prise de sidération, le pays vient d’accorder une majorité parlementaire très confortable au PASTEF et à ses dirigeants qui avaient pris le risque d’aller seuls aux élections, en dehors de toute coalition.
Devant une opposition prise de sidération, le pays vient d’accorder une majorité parlementaire très confortable au PASTEF et à ses dirigeants qui avaient pris le risque d’aller seuls aux élections, en dehors de toute coalition.
Alors que l’essentiel des partis du landerneau faisaient peu de cas de l’envergure de la déferlante politique dont la « présidentielle » avait déjà donné un avant-goût, nous faisions partie de ceux qui l’avions subodorée et annoncée dans différentes chroniques.
Cette victoire, comme la précédente, est le résultat de la rencontre de 2 phénomènes majeurs, que sont : une volonté inexorable de la jeunesse de prendre en main son destin, mais surtout, la détermination, le sens politique et le courage d’un leader hors du commun, Ousmane SONKO.
Le PASTEF, qui a juste 10 ans d’existence, a tout balayé sur son passage (élections municipales, présidentielles et législatives) de 2022 à 2024 avec des scores inédits.
Le bilan politique du Président Macky SALL est désastreux
Le PASTEF s’est abattu sur les départements du Sénégal tel un tourbillon. N’y ont échappé que le Kanel, le Matam, le Ranérou et le Fatick, derniers « titres fonciers », du last Président, qui sauvent son honneur et celui de ses lieutenants, au prix d’un lourd tribut, le sacrifice de la jeunesse de ces contrées, portée absente du grand bouleversement qui vient de se produire.
La victoire des forces de régression obtenue dans ces zones sans programme local ni bilan réel, relève davantage de l’escroquerie politique.
Pour ce qui concerne le Fouta, ces forces ont misé sur le pouvoir corrupteur de l’argent et la flatterie d’un particularisme ethnique et linguistique.
Cette escroquerie est d’autant plus intolérable que ces hommes politiques n’ont jamais défendu la promotion de la langue pulaar auprès des départements concernés de l’état ou à l’Assemblée nationale, mais s’en prévalent dès qu’ils sont sur le terroir.
La victoire dans le département de Matam a un nom : Farba NGOM, que Macky SALL animé d’un profond mépris pour les populations du pays, a eu le cynisme de porter au poste de vice-Président « de facto » de la République.
Jamais un homme d’une aussi faible envergure intellectuelle, et aussi peu soucieux des dynamiques socio-politiques sur lesquelles reposent le pays, n’avait eu à se hisser à un tel niveau de pouvoir.
Jamais un homme politique aussi improbable, n’avait réussi à contrôler toute une région, en inféodant les uns par un discours « griotique » à l’endroit de son patron et en soumettant les autres par l’argent, le trafic d’influence et des réalisations « tape à l’œil ».
Cela rappelle étrangement l’histoire de l’empereur Caligula qui aurait projeté de nommer Consul son cheval Incitatus.
La région de Matam qui fût jadis si politique, avec des personnalités comme Aly Bocar Kane, membre fondateur du BDS de Senghor, Président du Conseil de la Jeunesse d’Afrique, membre fondateur du PRA Sénégal, coordonnateur PS du département de Matam, le Dr Moustapha Touré, l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, l’administrateur civil du même nom, Abdourahmane Touré ancien ministre, Abdourahim Agne, pour ne citer que les plus illustres, passe aujourd’hui pour une zone cultivant l’ethnicisme, stigmatisation que nous nous étions attelés à déconstruire.
Malgré une victoire à la Pyrrhus dans ces zones, Macky SALL aura enregistré sur l’étendue du pays, une cuisante défaite, le faisant sortir de l’histoire par la petite porte.
Après s’être joué des Sénégalais pendant 12 ans et consciencieusement et mis en danger le vivre ensemble, voilà qu’il nous laisse en héritage un pays dévasté fonctionnant la tête en bas.
Le Projet préféré au PSE
Au plan économique, son plan d’émergence économique (PSE) adossé à un endettement improductif et pesant d’un poids excessif sur l’équilibre budgétaire, a été rejeté sans ambages par la jeunesse, qui lui a préféré le PROJET du PASTEF.
Sa gestion chaotique caractérisée par des prévarications de toutes sortes et une répression sanglante des populations par les forces de défenses et de sécurité censées les protéger, a détourné de lui la jeunesse et la majorité silencieuse qui avait fondé des espoirs sur lui pour un « après-Wade » meilleur.
Au résultat, son parti l’APR s’est disloquée sous ses yeux ; qui plus est, il subit l’opprobre de la part de ceux dont il a fait la carrière et la fortune, y compris des membres de sa famille proche (frère et beau-frère).
Au plan international, il a ruiné son capital de considération bâti sur sa propension à maintenir l’économie dans l’extraversion, au profit du capital étranger.
Les autres partis alliés, issus des flancs du PS, du PDS, l’AFP et de la gauche, ont agi comme si cette configuration politicienne était éternelle, alors que la jeunesse leur avait déjà tourné le dos à la majorité présidentielle.
Contre toute attente, cet unanimisme dans l’analyse de la situation politique qui les a conduits lors du fameux dialogue national, à soutenir l’exclusion du PASTEF de la scène politique, a sonné le glas du système partisan issu des indépendances, et fait émerger une jeunesse se réclamant du souverainisme, du patriotisme, du panafricanisme, et la mise en avant du souci du collectif et du respect du bien public.
Refusant de s’ajuster après les « présidentielles » par un rajeunissement de leur personnel et le renouvellement de leur offre politique, ils ont encore préféré aviver le feu supposé exister entre le Président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane SONKO.
Cette stratégie n’a pas prospéré.
On note une forme de bis repetita de la stratégie du « diviser pour régner », lorsque des voix s’élèvent pour migrer dans l’immédiat Ousmane SONKO à l’Assemblée nationale comme Président de l’institution
On en oublie que le leader politique a joué un rôle central dans la conception et l’élaboration du plan de développement économique dont il ne saurait se soustraire ou être soustrait de l’exécution, sans apparaître comme ayant failli à ses engagements par ceux qui lui ont tout donné politiquement.
Il est notoire en effet, que présider l’Assemblée nationale telle qu’elle est instituée, relève de l’inauguration des chrysanthèmes.
A propos du plébiscite électoral
Concernant l’avenir immédiat, le plébiscite électoral du PASTEF, sonne le glas des partis politiques et de leurs dirigeants qui ont malencontreusement pris l’option de se mettre en travers de la bourrasque « jeune ». L’argent, jadis facteur clé de l’issue des élections, sera progressivement relégué au second plan, derrière le bien être la collectivité (emplois, santé, éducation). A l’endroit des nouveaux dirigeants, il est loisible de constater qu’un contrôle populaire « à priori », centré la défense vigilante du nouveau système, voit le jour (contrôle des nominations aux fonctions d’état), quelquefois au détriment du Président de la République.
Cette forme de vigilance renseigne sur la dimension de l’espoir qui habite la jeunesse du pays. Fort de sa nouvelle majorité, le PASTEF a un énorme chantier de réformes ouvert devant lui et des défis de taille à relever dans un contexte politique et social radicalement changé.
L’exécution du PROJET dont le terme est fixé à l’horizon 2050, est au centre du mandat du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, prévu pour prendre fin en 2029.
En conséquence, ce mandat sera probablement consacré à la remise en ordre de l’économie, à la reddition des comptes, à la mobilisation des ressources de financement du PROJET, aux réformes devant précéder la mise en place des prémisses d’une économie compétitive à l’export, gage d’une politique d’emploi saine et pérenne.
C’est la raison pour laquelle, le découpage du PROJET en programmes quinquennaux ajustés à la durée du mandat présidentiel, est important, en ce qu’il permet d’avoir une visibilité sur les rendus et de faciliter le monitoring.
L’opposition actuelle, battue aux élections et « réduite à sa plus simple expression », entre dans une phase de «Décomposition/Recomposition ».
De ce fait, les partis qui émergeront, seront attendus sur leur capacité à participer positivement à la prise de décision sur les questions économiques nationales, ou dans le cas contraire, à élaborer leurs propres alternatives de développement économiques.
La situation de vacuité politique née des élections ne devrait pas induire de la part du PASTEF, un défaut de partage du nouveau référentiel des politiques publiques avec de nouvelles forces partisanes et non partisanes.
Au-delà des partis consentants, ces forces pourraient être des Think Tank pluridisciplinaires et indépendants, des organisations de jeunes, des sociologues, philosophes, hommes de culture, de femmes non partisanes, d’universitaires et d’experts d’horizons divers, le patronat et le secteur informel, les syndicats, les représentants des banques et des marchés financiers entre autres, dans le souci de l’appropriation et de l’amélioration.
L’élaboration d’un Pacte général pour l’emploi (salarié et non salarié) pourrait découler de ces rencontres ; l’emploi est en effet, une composante essentielle de la cohésion sociale.
Au-delà de la question centrale de l’emploi, d’autres consensus forts pourraient être trouvés sur d’autres points tels que les réformes constitutionnelles annoncées, la mise en place d’une politique d’assainissement urbain apte à prévenir les maladies en rapport avec l’hygiène des populations, le développement du tourisme, la formation professionnelle dans le secteur informel, en particulier les artisans, la promotion des industries culturelles créatives aptes à générer des biens exportables et non contraints par les lois du marché international, la transformation numérique comme vecteur principal de la croissance économique.
Abdoul Aly KANE
Par MOMAR DIENG DIOP
300.000 IMMIGRES PAR AN BENEFICIERONT DES NOUVELLES REFORMES DE LA LOI SUR L’IMMIGRATION
Le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez fait bien figure d’exception sur la question migratoire au sein de l’Union européenne.
Dans une interview accordée à un média espagnol, Elma Saiz, ministre de l’Inclusion sociale, de la Sécurité sociale et des Migrations, a détaillé les principales caractéristiques de la réforme de la loi sur l’immigration. Cette réforme, qui entrera en vigueur sous forme de Décret Royal le 20 mai 2025, met fin à 13 ans d’application du règlement actuel et introduit des changements majeurs visant à simplifier et accélérer la régularisation des migrants en situation irrégulière en terre espagnole.
Ce processus pourrait bénéficier à environ 300 000 immigrés chaque année au cours des trois prochaines années. La réforme du règlement de la loi sur les étrangers, adoptée par le gouvernement et publiée Mardi dernier au Bulletin officiel de l’État (BOE), vise à réduire les délais et simplifier les critères de régularisation des migrants sans papiers.
La principale nouveauté réside dans l’harmonisation des différentes formes d’arraigo (intégration), un mécanisme permettant aux étrangers de régulariser leur statut en Espagne. La durée de séjour requise pour en bénéficier est désormais réduite de trois à deux ans. De plus, la réforme clarifie l’incompatibilité entre la demande de protection internationale et l’arraigo. Cependant, pendant une période transitoire d’un an, le gouvernement réduira à six mois la durée de résidence minimale en Espagne permettant aux demandeurs d’asile déboutés d’accéder à l’arraigo, à condition de remplir les critères requis.
En ce qui concerne l’Arraigo social, le délai de résidence nécessaire pour en bénéficier passe de trois à deux ans. Le demandeur devra toujours prouver ses liens familiaux avec des résidents légaux en Espagne ou présenter un rapport d’intégration sociale
Pour l’Arraigo sociolaboral (anciennement arraigo laboral), la durée de résidence de deux ans reste requise, mais le nombre d’heures hebdomadaires du contrat de travail exigé est réduit de 30 à 20.
L’Arraigo socio formativo (remplaçant l’arraigo pour la formation), la durée de résidence requise est toujours de deux ans, ainsi qu’un engagement à se former dans une profession recherchée sur le marché du travail. Désormais, il sera possible de travailler dès le début de la formation.
L’arraigo de seconde chance ou opportunité, une nouvelle mesure, exige deux ans de résidence en Espagne. Ce dispositif permet aux étrangers ayant déjà obtenu une autorisation de séjour, mais ne l’ayant pas renouvelée, de régulariser leur situation.
S’agissant de l’Arraigo familial, il n’y a plus de durée minimale de résidence en Espagne, et cette forme est désormais réservée aux parents de citoyens espagnols nés dans des pays tiers ou aux parents de ressortissants de l’UE. Les autres cas sont régis par un nouveau statut de membre de la famille de citoyens espagnols.
Pour améliorer les conditions de regroupement familial, une nouvelle autorisation de séjour est créée pour les membres de la famille des citoyens espagnols, avec un élargissement de la couverture.
Les principales modifications incluent :
L’extension de l’âge des enfants bénéficiaires de 21 à 26 ans. L’inclusion de partenaires non enregistrés mais pouvant prouver une relation de nature affective équivalente à un couple.
La facilitation du regroupement familial pour les enfants et les parents des victimes de traite, de violences sexuelles ou de violences de genre. Ces réformes établissent une durée d’un an pour les cartes de séjour initiales, avec un renouvellement de quatre ans pour toutes les autorisations.
Le nouveau règlement introduit une autorisation spécifique pour tous les types de visa, précisant que la première autorisation de séjour sera valable pendant un an, tandis que les renouvellements seront accordés pour une durée de quatre ans. Cette mesure vise à éviter les situations d’irrégularité administrative et simplifie également le passage d’un type de permis à un autre. Par exemple, il ne sera plus nécessaire de quitter le pays pour obtenir un permis de résidence permanente après un permis temporaire. Le visa de recherche d’emploi, qui était auparavant limité à trois mois, sera désormais valable un an.
Les réformes instaurent une protection renforcée pour les travailleurs saisonniers, avec la mise en place d’une nouvelle autorisation de résidence et de travail. Celle-ci facilite les contrats individuels et collectifs, tout en assurant une meilleure protection de leurs droits. Les travailleurs devront recevoir des informations claires et écrites dans une langue qu’ils comprennent concernant leurs conditions de travail, leur logement entre autres. Ces mesures améliorent également les conditions de sécurité des travailleurs, depuis leur départ du pays d’origine jusqu’à leur affiliation à la Sécurité sociale. De plus, elles leur permettent de changer d’employeur en cas de maltraitance ou de circonstances exceptionnelles empêchant la poursuite du travail, dans des conditions optimales.
Les étudiants étrangers bénéficieront désormais d’un permis de séjour initial correspondant à la durée de leur formation. À l’issue de leurs études, une procédure simplifiée leur permettra d’obtenir rapidement un permis de travail. Par ailleurs, ils pourront travailler jusqu’à 30 heures par semaine pendant leur cursus universitaire.
La réforme de la loi sur l’immigration en Espagne représente un pas important vers un système plus inclusif et humain. La régularisation de centaines de milliers de migrants répond ainsi aux besoins urgents des personnes vulnérables tout en soulignant leur contribution à la société.
Cette réforme n’est pas simplement un changement législatif, mais un message fort : celui de l’égalité, de la dignité et de l’intégration pour ceux qui cherchent à bâtir une vie meilleure. Elle ouvre la voie à une société plus juste, où les migrants, souvent invisibles, voient enfin leurs droits reconnus. L’Espagne affirme son leadership en réduisant les délais, en simplifiant les critères et en élargissant les possibilités de régularisation, dans un contexte européen et mondial marqué par l’intensification des tensions migratoires, exacerbées par la montée en puissance des partis hostiles à l’immigration et la xénophobie.
Le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez fait bien figure d’exception sur la question migratoire au sein de l’Union européenne. Il est grand temps que d’autres pays suivent l’exemple du Royaume d’Espagne, car la diversité, loin d’être un obstacle, est une richesse. Les migrants doivent être perçus non seulement comme des travailleurs, mais aussi comme des membres à part entière de nos sociétés et non simplement comme étant entièrement à part, pour reprendre les mots de Feu Maître Alioune Badara Cissé, paix à son âme.
MOMAR DIENG DIOP /ESPAGNE
Par Moussa KAMARA
LES NOUVEAUX POLITICIENS
Au lendemain de la victoire du Pastef à qui il n’a suffi qu’une dizaine d’années pour convaincre les Sénégalais de s’approprier le projet, l’impression la plus forte est le partage d’espoir de lendemains meilleurs.
Les prises de position que je formule à l’égard des politiciens plutôt politicards me placeraient, pour d’aucuns, comme un farouche contempteur de ces derniers. J’aime bien la politique mais seulement quand elle est pratiquée par des hommes et femmes de valeur. Je ne dis pas que cette race d’hommes n’existe pas mais tout semble indiquer qu’elle est complètement noyée par le grand nombre de politicards. Leurs voix si tant est, elles raisonnent, sont noyées dans le brouhaha des manants. Voyez ce qui s’est passé dans ce bled du pays profond. Ils offrent un moulinet des produits détergents et attendent en retour un vote massif pour leur parti. Le genre de deal qui m’horripile.
Comme les achats de voix ou cartes, jadis dénoncés et peut-être toujours en cours. Un individu capable de poser un tel acte ne se fera pas prier pour faire pire. Depuis que nous suivons les politiciens de ce pays, nous en avons fréquentés et observés. Mais de tels faits se dérouleraient en 2024 loin de nous surprendre nous affligent énormément.
J’ai parcouru au moins trois fois le tour du Sénégal dans les bagages du PDS et la plupart des hommes forts de ce parti ne me sont point étrangers. Depuis l’époque du défunt Fara Ndiaye, Boubacar Sall, Serigne Diop, Idrissa Seck, Ousmane Ngom et J. P. Diaz pour ne citer que ceux-là.
Beaucoup de personnes se sont étonnées de ne pas me voir accompagner Me Wade au Palais. Le patron du parti avait voyagé en France avec une liste de fournitures dressées par moi. De retour à Dakar j’ai constaté qu’il avait acquis en double ma liste avec du matériel au top de ce qui se faisait à l’époque. En quittant le domicile de Me Wade avec mon matériel, le directeur de campagne m’a rattrapé dans la rue me faisant savoir que désormais les ordres viendraient de lui.
En voulant retourner dans le domicile du leader, quelque chose de plus fort m’en a dissuadé ! Et c’est depuis ce jour que j’ai quitté le Pds malgré les tentatives de Boubacar Sall de me faire revenir. Ayant tôt compris que ma présence n’était plus indispensable au Pds, je m’étais tourné vers d’autres objectifs. Peut-être qu’un jour je reviendrais sur des détails assez croustillants de ce compagnonnage. Tout cela pour vous montrer à quel point les hommes politiques peuvent être sans cœur ou magnanimes selon leurs intérêts. Et quel que soit le rang qu’ils occupent dans notre société. Tout le monde de se souvenir des rumeurs persistantes qui circulaient en périodes électorales visant certaines catégories de citoyens assez fragilisés.
Au lendemain de la victoire du Pastef à qui il n’a suffi qu’une dizaine d’années pour convaincre les Sénégalais de s’approprier le projet, l’impression la plus forte est le partage d’espoir de lendemains meilleurs. Si le Président et son Premier ministre commencent par nous débarrasser des délinquants à col blanc, tout se déroulera comme sur des patins à roulettes.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
INSOLENCE POLITICIENNE
Dans le registre de l’éthique et de nos comportements, ce charmant pays barbote dans une dramatique indigence intellectuelle. D’où l’urgence de revoir nos postures.
Il y a des moments où l’on a envie de chialer. Pleurer pour faire évacuer un trop plein de rage, de rancœur, déception et douleur qui sourdent. Des incompréhensions qui plombent un pays où l’on a tendance à occulter les vrais problèmes existentiels pour des banalités. Il faut que l’on s’auto flagelle. Oser se regarder dans le blanc des yeux et se dire crûment certaines vérités mêmes si elles peuvent être cruelles ou heurter des sensibilités. Dans le registre de l’éthique et de nos comportements, ce charmant pays barbote dans une dramatique indigence intellectuelle. D’où l’urgence de revoir nos postures.
Du magistère de Senghor à Diomaye, c’est tomber de Charybde en Scylla. Le Sénégal a obtenu son indépendance avec des hommes racés et d’une harmonieuse élégance intellectuelle. Avec bien sûr le combat de femmes dynamiques. Les féministes n’avaient pas encore voix au chapitre. Il a fallu attendre les années 70 pour que leurs voix soient audibles. Elles ne réclamaient pas une pleine égalité de genre en droit et en pratique. Elles n’étaient non plus aussi agitées que celles qui se réclament aujourd’hui radicales, la réflexion intellectuelle dynamique en moins.
Sous le magistère de nos deux premiers présidents, la parole n’était pas distribuée à tout le monde et ceux qui parlaient émettaient des idées éblouissantes. Quant à ceux qui s’autorisaient à dire des stupidités- et que l’on tolérait- ils étaient considérés comme des schizophrènes. Une certaine génération se souvient d’un homme fort agité qui s’accrochait aux grilles du Palais présidentiel de l’alors avenue Roume, devenue Léopold Sédar Senghor, débitant des insanités sur le locataire. L’aliéné et ses semblables, reconnus comme tels, pouvaient tout se permettre, racontant même les coucheries de célébrités. Ces détraqués que personne ne prenait au sérieux étaient scrutés comme tels.
Avec l’arrivée du libéral Wade au pouvoir, tout n’était pas permis, même si des gens, qui ne devraient point parler, l’ouvraient gaillardement avec la libéralisation des médias. C’est avec le successeur de Père Wade que tout se dérégla et ce n’est pas près d’arrêter. Des idiots se voient ouvrir les micros et les plateaux de nos télévisions locales où ils sont hissés au rang de stars. Tout leur est permis et autorisé au prétexte d’une liberté d’expression. L’hérésie, c’est de voir des hommes politiques leur disputer l’impertinence et le mépris. De ces personnes, et beaucoup d’entre elles qui se réclament de la classe politique, aucune ne peut prétendre à une pertinence lors de leur prise de parole, laquelle nous paraît souvent nocive pour la paix sociale. Malheureusement, ainsi va le Sénégal avec des personnes irresponsables qui confondent liberté d’expression et insolence. Il appartient à l’Autorité de mettre fin à ces abus et à la pagaille qui tendent à être érigés en règle absolue.
par Madieye Mbodj
UN CYCLE POLITIQUE SE CLÔT, UN NOUVEAU PARADIGME ÉMERGE
Le verdict est net, incontestable et incontesté. Les élections territoriales à venir constitueront le troisième jalon pour envoyer à la retraite les caciques et autres professionnels de la politique politicienne qui polluent la scène depuis trop longtemps
17 novembre 2024, jalon de confirmation de la victoire historique du 24 mars qui marque d’un sceau indélébile la trajectoire de la révolution démocratique, sociale, citoyenne et populaire en cours pour un changement de cap décisif au Sénégal et en Afrique. Les élections territoriales à venir constitueront le 3ème jalon pour envoyer à la retraite politique les caciques et autres professionnels de la politique politicienne qui polluent la scène depuis trop longtemps. Ainsi se confirmera la clôture d’un ancien cycle politique et l’ouverture d’un nouveau paradigme, marqué par l’offre politique d’une nouvelle génération de patriotes révolutionnaires panafricanistes, incarnés par la figure d’Ousmane Sonko, président du parti Pastef-Les Patriotes.
Il ne croyait pas si bien dire cet aboyeur tête de liste d’une des coalitions du système déchu : « dimanche 17 novembre, ce sera la victoire de la vérité sur le mensonge, la victoire du travail sur la manipulation », suivez mon regard te nakBañ- bañ bëgg ! Le verdict est net, incontestable et incontesté, à tel point que tous ont été contraints de reconnaitre leur défaite et de féliciter le vainqueur, rabattant le caquet à leurs divers porte-voix, porte-plume et autres relais prétentieux. Tous, y compris en désespoir de cause certes, le président sortant, nouvel adepte des campagnes électorales via whatsapp, par peur probablement, lui et ses compères, de remettre les pieds à Numbelaan et de devoir passer sous les fourches caudines de l’incontournable reddition des comptes, impératif incontournable dans tout Etat de droit digne de ce nom.
La liste Pastef, conduite de main de maitre par Ousmane Sonko, un jeune prétendument ‘’inexpérimenté’’ mais qui s’est révélé comme un géant politique de la génération des leaders panafricanistes contemporains, a battu à plate couture les coalitions du système néocolonial, toutes versions confondues, obtenant de haute lutte une majorité homogène, qualifiée, sécurisée et écrasante, de l’ordre de quelque 130 députés sur les 165 de l’Assemblée, soit 40 sur les 46 départements du Sénégal, 7 sur les 8 circonscriptions électorales de la diaspora, et 30 députés sur les 53 de la liste nationale proportionnelle, selon les résultats globaux provisoires tirés du dépouillement des votes effectué par les Commissions départementales de recensement.
Pour tenter de dévaloriser l’éclatante victoire du 17 novembre, certains esprits chagrins et mauvais perdants, veulent établir une fausse comparaison avec le taux de participation de 61,3% à la présidentielle de mars 2024, ce qui n’a de toute évidence aucune once de pertinence. En effet, le taux de participation de plus de 49% au présent scrutin, dépasse sans conteste celui de 46,6% des dernières législatives de juillet 2022- même si l’on doit ambitionner de viser une participation plus massive lors de prochains scrutins.
Que dire à présent de l’inter-coalition de l’opposition ? Cette formule qui a fait mouche en 2022, a manifestement fait flop en 2024. Et comme nous l’enseigne le vieux Karl Marx, les grands évènements historiques ne se reproduisent jamais à l’identique entre la première et la seconde fois, sauf à verser dans la caricature ! D’autant qu’ici en l’occurrence, entre 2022 et 2024, ni le contexte, ni les enjeux, ni le leadership ne sauraient se suffire d’une quelconque entreprise de ‘’copier-coller’’.
Des faussaires en tous genres, ces Tartarins de la politique politicienne et leurs thuriféraires, ont prétendu s’ériger en champions défenseurs du peuple sénégalais qui, à leurs yeux, n’aurait rien compris en votant Diomaye-Sonko le 24 mars 2024 ! Malheureusement pour eux, le 17 novembre, ce même peuple a persisté, récidivé et confirmé ! Admirable peuple africain du Sénégal, peuple patient certes mais conscient et cohérent dans la prise en mains de son propre destin à chaque tournant déterminant de son histoire.
En réalité, nos compatriotes n’ont eu droit qu’à une seule vraie campagne, celle de la liste Pastef conduite par Ousmane Sonko : déroulement, tambour battant, d’un programme explicitant, le long de sa caravane à travers les 8 pôles régionaux de développement du territoire national, le nouveau référentiel de transformation systémique « Sénégal Vision 2050 », soutenu par une mobilisation populaire sans précédent. Et fait notable à souligner, cette mobilisation a été réussie sans utilisation pernicieuse des moyens de l’Etat, pratique jusqu’ici largement prédominante dans nos mœurs électorales. Il a suffi, au contraire, de miser avant tout sur l’engagement citoyen des jeunes, des femmes, des ainé-e-s, des masses populaires des villes comme des campagnes, dans le pays comme dans la diaspora, à travers une pratique innovante de l’-auro-financement militant. « Je préfère l’engagement de ma jeunesse aux milliards de l’étranger », a pu déclarer, fort justement pour une fois, l’ancien président Abdoulaye Wade.
De l’avis général, le scrutin du 17 novembre s’est globalement déroulé de façon exemplaire, malgré pourtant son caractère anticipé, avec des délais substantiellement réduits et un nombre pléthorique de listes en compétition. Rendons donc hommage à l’organisateur principal qu’est la DGE, aux forces de défense et de sécurité pour leur présence dissuasive, au service public de la RTS qui a assuré avec professionnalisme et équité la couverture de la campagne des 41 listes en compétition et, par-dessus tout, à la maturité, à la conscience ainsi qu’à l‘esprit de cohérence de nos compatriotes, de nos concitoyen-ne-s de l’intérieur comme de la diaspora, et particulièrement au dévouement des militants et militantes Pastef, de la base au sommet, sans oublier le précieux rôle de veille et d’accompagnement des organisations de la société civile : autant de facteurs fort illustratifs de notre marche en avant dans la lutte pour la construction continue d’un système républicain et démocratique fiable et crédible.
L’horizon se dégage pour une prise en charge encore plus vigoureuse et plus efficace des travaux pharaoniques de la rupture en marche, avec en bandoulière la Vision Sénégal 2050 faisant cap sur l’impératif de la souveraineté nationale et populaire autour des chantiers prioritaires aux divers plans institutionnel, politique, économique, financier, social, culturel et environnemental. La fixation imminente du prix au producteur d’arachide pour la campagne de commercialisation 2024-2025, la prochaine loi de finances au titre de l’année 2025 et plus globalement le mandat en cours du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, donneront à coup sûr une idée de la volonté concrète du nouveau pouvoir de prendre à bras le corps, avec l’implication et l’engagement de tous les acteurs concernés, les grandes batailles de l‘emploi, du pouvoir d’achat, de l’eau, de l‘électricité, de l’éducation et d la formation, de la santé, en un mot, de nos politiques publiques de développement endogène au service de notre peuple. En même temps, pour en finir avec le système présidentialiste néocolonial de soumission volontaire, d’autocratie et de prédation, en vigueur dans notre pays plus précisément depuis la Constitution senghorienne du 7 mars 1963, la promotion en actes, à la faveur de la 15ème législature, d’une vraie Assemblée nationale de rupture animée par d’authentiques députés du peuple, et la capacité à donner corps à l’indispensable révolution culturelle pour le changement effectif des mentalités et des comportements, donnant ainsi tout son sens et toute sa portée à notre credo Jub-Jubal-Jubbanti, constituent aussi, assurément, autant de leviers pour un Sénégal souverain, juste et prospère, on Sénégal d’un vivre-ensemble de dignité, dans une Afrique unie, libre et de progrès. Nos tâches restent immenses et nos responsabilités encore plus : à nous de continuer à mériter la confiance de notre peuple et l’adhésion enthousiaste de notre jeunesse ! Nous n’avons qu’une seule perspective : réussir, pour le Sénégal et pour l’Afrique. Mettons pleinement à profit l’opportunité de la préparation et de la tenue du 1er congrès de Pastef-Les Patriotes pour reprendre en mains, mettre à jour et renforcer nos tâches de solidarité de lutte panafricaniste et internationaliste, nos tâches d’implantation, d’organisation, de formation, d’animation politique, d’élévation de notre unité à un niveau supérieur, de communication diversifiée et d’anticipation, communication de la vérité des faits dans la vigilance accrue à l’endroit de tous les ennemis de classe, de l’intérieur comme de l’extérieur, dressés contre la rupture et la transformation systémique en cours.
Madieye Mbodj est vice-président de Pastef, chargé de la vie politique nationale.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
LA VICTOIRE ÉLECTORALE DU PASTEF SONNE LE DERNIER BAL DES VAMPIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les législatives interviennent dans un contexte de profonde remise en question du système de gouvernance précédent, accusé de pratiques mafieuses et de corruption généralisée. Un tournant majeur qui ouvre la voie au projet Horizon 2050
Le parti Pastef avec comme tête de liste le président Ousmane Sonko vient de remporter triomphalement les élections législatives de ce dimanche 17 novembre 2024. Cette victoire, un véritable raz-de -marée consacre la fin inéluctable du Bal des Vampires. Ces êtres maléfiques ont pendant 12 ans sucé le sang du peuple, mis la République à genoux et failli détruire le pays par un carnage financier et foncier d’une ampleur sans précèdent. Leur mode d’organisation clanique et mafieux a reposé sur la corruption généralisée, le règne de l’impunité garantie pour ses membres, la manipulation politique des Institutions et la mise en cause des fondements de la cohésion sociale nationale. Tout cela se déroulait dans une répression systématique d’une violence inouïe contre la jeunesse en révolte, le peuple mobilisé, les dirigeants, cadres et militants du parti Pastef. Le Sénégal découvrait ainsi le visage hideux du néocolonialisme à son stade dernier, celui de la gouvernance des Vampires, une mafia politique affairiste ayant pris en otage la République.
Le contexte mondial
À la faveur de la mondialisation, des groupes privés capitalistes ont rapidement pu disposer de puissants moyens financiers qui leur ont permis de s’organiser en réseaux mafieux et lobbies maçonniques pour la direction politique et culturelle du monde. Les bourgeoises néocoloniales et compradores de certains pays africains se sont retrouvées partie prenante dans ces réseaux de trafics de tout genre, corruption, blanchissement d’argent, spoliation foncière, bradage des ressources nationales, fraudes fiscales à grande échelle au profit de ces nouvelles forces hégémoniques mondiales auxquelles elles sont désormais soumises. Le but est d’assurer partout sur la planète le maintien du système mafieux international fondé sur la violence et la spoliation. Selon nous, le groupe dirigeant sous Macky Sall s’est transformé au sein de l’Etat rapidement en un maillon actif de ces réseaux mafieux qui contrôlent l’organisation internationale de flux financiers illicites ainsi que le crime politique organisé.
Une classe dirigeante transfigurée
Ce groupe s’est transfiguré en un clan corrompu et répressif utilisant la violence, la manipulation et la peur comme mode de gestion politique. Cela leur a permis une accumulation effrénée privée de richesses et la constitution de fortunes personnelles colossales. Pour conformer le mode de gouvernance du pays à cette nouvelle structure d’économie mafieuse et spoliatrice internationale, le président Macky Sall a délibérément mis en place un puissant système de corruption infiltrant toutes les sphères de l’administration, les différentes institutions de la république, des banques, la presse, certains milieux d’affaires, des confréries, les directions syndicales, les milieux sportifs, les universités et les ambassades ainsi que associations et regroupements divers. Seul, ce modèle de restructuration interne de type mafieux pouvait être le support au déploiement du nouveau système financier transnational auquel il correspondait. Seul, ce modèle composite, hybride et de violences pouvait garantir le succès des stratégies monopolistiques d’accaparement et faire du Sénégal un espace d’ancrage sûr, un territoire d’exploitation et de pillages.
La République, otage d’une mafia
C’est dans ce contexte que de nouveaux fortunés sont apparus en très peu de temps sous le régime de Macky Sall. Il s’agit de certains membres du cercle familial et parents du président et de son épouse, de politiciens de son parti l’APR et ses alliés partisans de Benno Bokk Yakaar. S’y ajoutent journalistes de la presse et des réseaux sociaux, universitaires, courtisans de tous milieux, affairistes, commerçants, courtiers, hommes de main, influenceurs, jet-sociéteurs et societeuses, prostituées de luxe, aventuriers de tout bord. Tous gravitaient autour de l’Etat, s’introduisant subrepticement dans toutes les sphères de la haute administration, avaient leur entrée glissante partout où se traitent des marchés, nouaient des relations de connivence et passaient des deals sur le foncier, l’habitat, le commerce, les transactions de toutes sortes, tout en bénéficiant de solides protections. Certains parmi eux ont vite accumulé de manière effrénée des richesses acquises en un temps record grâce à des arrangements de surfacturations sur des marchés publics octroyés souvent de gré à gré. Plusieurs dizaines ou centaines de milliards sont alors décaissés au profit d’entreprises prête-nom ou même de sociétés fictives, aboutissant dans les poches d’individus parasitaires sénégalais et étrangers.
Ces groupes apatrides animés d’une culture de prédation et de luxure, ont propagé ainsi pendant 12 ans au sein de l’Etat, à toutes les échelles de l’Administration et de ses institutions, des pratiques mafieuses corruptrices qui n’ont épargné ni le foncier, ni le patrimoine bâti de l’Etat, ni le littoral maritime. Comme si les scandales financiers ahurissants déjà établis dans les différents rapports annuels des corps de contrôle de l’Etat ne suffisaient pas, les audits entamés par la gouvernance du Pastef, révèlent l’ampleur inimaginable de la boulimie sur le foncier, la prédation financière, l’accaparement des biens de l’Etat et des richesses du pays à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Cette dévastation quasi complète de l’économie nationale n’a épargné aucune institution, aucun secteur : La présidence de la République, les ministères dont celui des Finances où le gouvernement vient d’établir et de documenter les rapports falsifiés de l’ancien régime sur la dette publique, mais aussi celui de la Santé avec le scandale sidérant de la gestion des mille milliards de la Covid, entre autres méfaits gravissimes dans ce même secteur comme dans d’autres. De nombreux détournements et transactions illicites et des fraudes fiscales sur des milliards de FCFA ont été couverts sous le sceau Secret défense. Les grands projets d’infrastructures comme l’Aéroport AIBD, le TER, le BRT, les programmes de développement comme le Prodac ont laissé la population dans la consternation. Le pillage s’est même étendu jusqu’aux budgets des écoles et universités, les mairies avec des recrutements clientélistes, des salaires fictifs et des commandes publiques fantômes. L’Hôpital Le Dantec, les prisons de Rebeuss et du Cap manuel, même plus grave et chose incroyable, les espaces pour les tombes au cimetière de Yoff-Dakar, n’ont échappé au morcellement foncier et à la vente de titres privés.
Les appétits dévorants de ces groupes ont d’ailleurs considérablement enflé avec les perspectives des richesses du Sénégal en pétrole, gaz et en autres ressources minières et naturelles abondantes. L’illustration significative dans ce domaine a été le deal de la vente des deux blocs de pétrole Off-shore par Macky Sall dès son installation au pouvoir, créant le gros scandale Petrotim-Franck Timis auquel son propre frère est dit impliqué. Un tel acte ainsi que la déclaration étonnante de son patrimoine personnel évalué à 8 milliards de FCFA, annonçaient déjà l’ère des pratiques mafieuses et corruptrices du nouveau régime. Ceci semble être confirmé par la découverte d’un transfert clandestin du pays à l’étranger de quantités importantes de lingots d’or auquel le président Macky Sall ne serait pas étranger. Des scandales ont été établis au détriment du trésor public dont les exonérations d’impôts, l’effacement de la dette de redressement fiscal, entre autres, pour certaines grandes entreprises privées et multinationales, portant sur plusieurs centaines de milliards. Ousmane Sonko, alors député à l’Assemblée nationale les avait dénoncés vigoureusement, s’attirant les foudres de l’Etat.
Il s’y s’ajoute également la découverte récente annoncée d’un compte bancaire personnel d’un dignitaire du régime où logent mille milliards de francs. Tout cela alors que le désarroi tenaillait la jeunesse, que les bébés mourraient dans des couveuses obsolètes d’hôpitaux démunis de tout et que dans de nombreux endroits du pays, les jeunes écoliers apprenaient dans des salles de classe sous abris provisoires, sous la chaleur et la poussière des vents.
Une crise de légitimité politique
La perte de légitimité totale du président Sall et de son régime clanique était désormais scellée. Les inégalités sociales, les injustices de toutes sortes et les harcèlements judiciaires devenus insoutenables, ont entrainé la montée vigoureuse de la résistance radicale patriotique. À la profondeur des transformations sociales à mener jusqu’au bout pour dégager le système, correspondaient désormais le mouvement ample de résistance et de lutte de la masse historiquement active : une jeunesse massive insurgée, des avocats émérites de la cause, un peuple en éveil uni dans toutes ses composantes, une Diaspora en effervescence, un parti organisé avec un projet souverainiste, des cadres trempés, une stratégie sure et des tactiques intelligentes sous le guide d’un leader spirituel de la révolution indomptable.
Le prix du sang
Il ne restait plus que franchir l’étape suprême qui fonde la substance de toute révolution profonde et assure la victoire des peuples insurgés, payer le prix du sang de la liberté. Le peuple sénégalais a franchi cette étape psychologique et physique du sacrifice suprême. En s’engouffrant dans les brasiers et les flammes dévorantes sous les bombes lacrymogènes et les tirs de fusil à balles réelles, les jeunes ont gagné l’épreuve du feu, défi de toute révolution authentique. Ils sont devenus ainsi les héros et martyrs inoubliables du peuple sénégalais. Ils ont accédé ainsi dans l’au-delà, au Royaume de la lumière éblouissante de tranquillité, si crainte des Vampires.
Le chant des martyrs
L’esprit de sacrifice suprême pour la souveraineté semble avoir atteint les communautés tout autant que les jeunes. Les évènements du mois de mai 2023 à Ziguinchor, en Casamance en sont une forte illustration. En effet face à l’attaque des éléments de la Police et de la Gendarmerie contre le domicile d’Ousmane Sonko, les femmes par centaines avec les jeunes révoltés par milliers, ont opposé une forte résistance en formant un bouclier humain devant le domicile de leurs fils et de leur leader, empêchant ainsi l’intervention des forces de la police et de la Gendarmerie. Vieilles grands-mères, pères et fils, garçons et filles ont ainsi campé le jour et nuit, formant un bouclier humain pour protéger leur leader, au prix de leur vie. Tous entonnaient en chœur dans la ferveur et la bravoure les chants mystiques du Bois sacré.[1]L’un des chants est le suivant « Le sang est certes sacré. Le lien du sang filial est très fort, surtout celui versé par une mère au moment de l’accouchement ». « Qu’à cela ne tienne, veuillez porter le message d’adieu à ma mère chérie, qu’aujourd’hui est mon dernier jour sur terre. Ceci est un adieu de son sang. ».
L’horizon 2050
Ainsi l’enjeu de l’élection législatives du dimanche 17 novembre 2024 est d’accélérer la révolution en cours aux plans politique, économique, social et culturel pour laquelle le peuple sénégalais a enduré toutes les souffrances et consenti tous les sacrifices. Le projet Horizon 2050 ouvre de radieuses perspectives de libertés, d’abondance et de bien-être. Il s’agit à présent de se mettre au travail et d’avancer résolument.
[1] Voir l’article Derrière le chant mystique des femmes du bois sacré. Journal Source A du vendredi 19 mai 2024
PAR PAPE ALÉ NIANG
POUR UNE ASSEMBLÉE DE RUPTURE
"Si les Sénégalais sont dégoûtés par l'Assemblée nationale, c’est parce que l’institution non seulement a été de tout temps une caisse de résonance de l’exécutif. Mais pire, elle a été transformée en foire d’empoigne..."
Le Sénégal va vers l’installation de sa 15e législature. Une ère nouvelle doit impérativement s’ouvrir dans ce pays. Le peuple attend des ruptures sincères et efficientes. Et comme dans toute démocratie, le Sénégal a besoin d'une assemblée nationale forte et fonctionnelle qui joue véritablement son rôle en tant que deuxième institution de l'État.
Si les Sénégalais sont dégoûtés par l'Assemblée nationale, c’est parce que l’institution non seulement a été de tout temps une caisse de résonance de l’exécutif. Mais pire, elle a été transformée en foire d’empoigne où des députés irresponsables se distinguaient plus par leurs capacités à proférer des insanités, des insultes et des invectives. Au point qu’il s’avère légitime de critiquer l'Assemblée nationale pour son manque d'indépendance, son incapacité à jouer véritablement son rôle et son manque d'impact sur les politiques publiques.
Pourtant, l’Assemblée nationale joue un rôle crucial dans un vrai système démocratique. Elle est responsable de la représentation du peuple, de l'élaboration des lois, de la surveillance des actions du gouvernement et du contrôle démocratique.
Si on veut permettre à notre Assemblée nationale de jouer pleinement son rôle, forcément il faut aller vers des réformes consolidantes . L'un des principaux problèmes auxquels l'Assemblée nationale est confrontée est le manque d'indépendance par rapport au pouvoir exécutif. En effet, le système politique sénégalais est caractérisé par une forte concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République, ce qui peut conduire à une domination du pouvoir exécutif sur l'Assemblée nationale. Cela limite l'autonomie et la capacité d'initiative de l'Assemblée nationale à jouer un rôle actif dans le processus législatif et dans le contrôle des politiques publiques.
Pour remédier à cette situation, il est nécessaire de mettre en place des réformes institutionnelles afin de renforcer l'indépendance et le pouvoir de l'Assemblée nationale.
De plus, l'Assemblée nationale doit développer une réelle capacité d'initiatives législatives. Actuellement, la majorité des propositions de lois proviennent du gouvernement, ce qui limite la capacité de l'Assemblée nationale à intervenir de manière proactive dans l'élaboration de lois bénéfiques pour le pays. Il est essential de promouvoir une culture législative plus dynamique, permettant aux parlementaires de formuler des propositions et d'organiser des débats ouverts sur des questions clés pour le développement du Sénégal.
En outre, l'Assemblée nationale doit jouer un rôle plus actif dans le contrôle des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Cela implique un véritable suivi des politiques publiques, la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces pour évaluer leur efficacité et dénoncer les éventuelles dérives. L'Assemblée nationale doit pouvoir demander des comptes au gouvernement, poser des questions, organiser des auditions et participer pleinement aux commissions d'enquête parlementaires.
Pour renforcer l'efficacité de l'Assemblée nationale, il est d’une impérieuse nécessité d'investir dans le renforcement des capacités des parlementaires en mettant à leur disposition des assistants parlementaires.
Enfin, pour assurer une véritable rupture par rapport à la situation actuelle de l'Assemblée nationale, il est essentiel de promouvoir une culture parlementaire favorable à la démocratie, à la transparence et à la responsabilité. Cela implique de renforcer l'éthique politique et d'encourager le dialogue constructif entre les différentes forces politiques.
Les députés élus ont cette lourde mission de redorer le blason de l’Assemblée nationale. Et cette mission n’est pas impossible. Il suffit d’avoir cette ferme volonté d’opérer des ruptures essentielles afin de bâtir un Sénégal nouveau. L'Assemblée nationale pourra ainsi devenir un véritable moteur de développement démocratique et un acteur clé dans la construction d'une société sénégalaise plus juste et inclusive.
PAR SOULEYMANE SÈNE
À PROPOS DU PROTOCOLE D’ACCORD ENTRE LES PME AGROALIMENTAIRES ET LES GRANDES SURFACES
"Investir dans les produits locaux aujourd’hui, c’est construire l’économie résiliente de demain. Une telle initiative, bien que simple, peut devenir un puissant moteur de transformation et d'innovation pour toute une région."
La signature d’un protocole d’accord entre les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agroalimentaire et les grandes surfaces de distribution, qui garantit un référencement gratuit de cinq produits locaux et une visibilité accrue, représente une opportunité stratégique majeure. Cependant, comme toute initiative, elle comporte des avantages significatifs mais également des méfaits potentiels qu’il est crucial de considérer.
Les Avantages du Protocole d’Accord
Avantages pour les PME
Ce protocole va impacter certes sur la réduction des coûts d’accès au marché : Le référencement gratuit élimine l’une des principales barrières financières qui empêchent souvent les PME de placer leurs produits dans les grandes surfaces.
Il va accroitre et donner de la visibilité. Être présent dans des enseignes de grande distribution offre une exposition à un large public, augmentant ainsi la notoriété des produits locaux et des ventes grâce à un accès direct aux consommateurs, les PME peuvent espérer une hausse de leur chiffre d’affaires, ce qui renforce leur viabilité économique. Il va aussi créer ce qu’on appelle l’effet d’entraînement, les PME bénéficiant de cet accord pourraient inspirer d’autres entreprises locales à améliorer leurs pratiques pour saisir des opportunités similaires.
Le référencement gratuit peut agir comme une rampe de lancement pour les produits locaux. Grâce à une meilleure visibilité, ces produits peuvent capter l’attention d’un public plus large, générer une demande accrue, et, à terme, ouvrir des portes vers de nouveaux marchés.
Avantages pour l’économie locale passant par :
La valorisation des produits locaux : Cet accord met en avant le patrimoine agroalimentaire national et favorise la promotion des circuits courts.
- Création d’emplois : Une demande accrue pour les produits locaux pourrait nécessiter une augmentation de la production, entraînant ainsi de nouvelles opportunités d’emploi, particulièrement dans les zones rurales.
- Réduction des importations : Une meilleure disponibilité des produits locaux dans les grandes surfaces peut diminuer la dépendance aux produits importés, favorisant ainsi l’autonomie économique. En offrant une visibilité accrue à cinq produits locaux, entreprises et distributeurs créent une synergie qui profite à toute la chaîne de valeur. Cette démarche ne se résume pas à un simple acte commercial : elle témoigne d’un engagement concret en faveur de l’économie locale et du développement durable.
Investir dans les produits locaux aujourd’hui, c’est construire l’économie résiliente de demain. Une telle initiative, bien que simple, peut devenir un puissant moteur de transformation et d'innovation pour toute une région.
Avantages pour les grandes surfaces et les consommateurs
- Diversification de l’offre : Les grandes surfaces peuvent enrichir leur assortiment en proposant des produits locaux répondant à une demande croissante pour des produits authentiques et responsables.
- Accessibilité pour les consommateurs : Cet accord permet aux consommateurs d’avoir facilement accès à des produits locaux à des prix potentiellement compétitifs.
- Renforcement de la confiance : Les consommateurs apprécient les enseignes qui soutiennent l’économie locale, ce qui peut améliorer l’image de marque des grandes surfaces.
Les Méfaits et Limites du Protocole d’Accord
Pour les PME
- Pression sur la production : Une demande accrue peut mettre sous tension les capacités de production des PME, notamment si elles ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour répondre aux exigences des grandes surfaces.
- Dépendance aux grandes surfaces : Les PME risquent de devenir trop dépendantes de ces enseignes, ce qui pourrait limiter leur autonomie et leur flexibilité en cas de modifications des conditions commerciales.
- Risque de standardisation : Pour se conformer aux exigences des grandes surfaces, les PME pourraient être contraintes de standardiser leurs produits, perdant ainsi une partie de leur identité artisanale et unique. Les grandes surfaces imposent souvent des exigences strictes en matière de normes, de volumes et de prix, favorisant les grandes multinationales au détriment des petits producteurs locaux. Ces derniers, incapables de rivaliser, sont progressivement éliminés du marché. Le résultat ? Une économie agroalimentaire centralisée et moins équitable, où les consommateurs n’ont plus accès à des produits authentiques et locaux.
Pour l’économie locale
- Concentration des bénéfices : Toutes les PME ne bénéficient pas de cet accord, ce qui pourrait creuser les inégalités entre les entreprises sélectionnées et celles qui ne le sont pas.
-Risque d’éviction des petits acteurs : Les petits détaillants locaux pourraient souffrir de cette concurrence accrue avec les grandes surfaces, qui auront désormais un avantage supplémentaire grâce à l’offre de produits locaux.
Pour les grandes surfaces et les consommateurs
- Coût logistique accru : L’intégration de produits locaux peut engendrer des défis logistiques pour les grandes surfaces, notamment en termes de stockage, de distribution et de respect des normes de fraîcheur.
- Prix potentiellement élevés : Si les PME ne parviennent pas à optimiser leurs coûts de production, les prix des produits locaux pourraient rester plus élevés que ceux des produits importés, limitant ainsi leur accessibilité pour certains consommateurs.
Dans nos grandes surfaces modernes, les rayons alimentaires regorgent de choix… ou du moins, c’est ce qu’il semble à première vue. En réalité, une observation attentive révèle une uniformisation inquiétante : un nombre limité de marques et de produits domine les étals, reléguant la diversité alimentaire au second plan. Cette concentration n’est pas sans conséquence pour les consommateurs, les producteurs, et l’environnement.
Le référencement d'un nombre limité de produits dans les grandes surfaces, bien qu'il puisse simplifier la gestion des stocks et maximiser les marges pour les distributeurs, entraîne plusieurs conséquences négatives qui touchent les consommateurs, les producteurs, et l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Les principales répercussions :
Appauvrissement de la diversité alimentaire
En favorisant un nombre réduit de marques et de produits standardisés, les grandes surfaces contribuent à l’homogénéisation de l’offre alimentaire. Cela réduit la diversité des choix disponibles pour les consommateurs et limite leur accès à des produits moins connus, mais potentiellement meilleurs en termes de qualité, de goût ou de valeur nutritionnelle.
Conséquence :
- Une monotonie alimentaire.
- Une dépendance accrue à des cultures industrielles comme le blé, le maïs ou le soja, au détriment des variétés locales et traditionnelles.
Disparition des petits producteurs
Les grands groupes agroalimentaires ayant les moyens de respecter les critères stricts des grandes surfaces (volumes élevés, prix bas, uniformité) prennent une part prépondérante des rayons. Les petits producteurs, souvent incapables de rivaliser, sont exclus de ces réseaux de distribution.
Conséquence :
- Érosion de l'économie locale.
- Perte de savoir-faire artisanal et de produits traditionnels.
Uniformisation des pratiques agricoles
La concentration sur un nombre limité de produits incite à une agriculture intensive centrée sur quelques variétés spécifiques. Cela contribue à l’appauvrissement de la biodiversité agricole et fragilise les systèmes alimentaires face aux crises climatiques ou sanitaires.
Conséquence :
- Vulnérabilité accrue aux maladies ou aux événements climatiques extrêmes.
- Dégradation des sols et perte de résilience écologique.
Impact environnemental accru
Les produits sélectionnés, souvent issus de grandes chaînes de production, parcourent de longues distances pour atteindre les rayons. En privilégiant un approvisionnement centralisé, les grandes surfaces augmentent l’empreinte carbone liée au transport et à l’emballage.
Conséquence :
- Contribution au réchauffement climatique.
- Surconsommation de ressources naturelles.
Limitation des choix pour les consommateurs
Les grandes surfaces offrent l’illusion d’un vaste choix, alors que la plupart des produits référencés proviennent de quelques multinationales. Cette pratique limite la diversité réelle et prive les consommateurs d’alternatives locales, biologiques ou artisanales.
Conséquence :
- Une standardisation des goûts et une uniformité des produits.
- Diminution de la capacité des consommateurs à soutenir des modèles alternatifs.
Concentration du pouvoir économique
En favorisant les grands groupes, les grandes surfaces renforcent la concentration du pouvoir économique et créent une dépendance vis-à-vis de quelques acteurs majeurs. Cela réduit la compétitivité et l’innovation dans le secteur agroalimentaire.
Conséquence :
- Déséquilibre entre les acteurs économiques.
- Réduction de la capacité des petits producteurs à influencer les pratiques agricoles et commerciales.
Le référencement limité de produits dans les grandes surfaces peut sembler économiquement viable à court terme, mais il engendre des conséquences à long terme pour la diversité alimentaire, l’environnement, et les dynamiques socio-économiques. Pour contrer ces effets, une diversification de l’offre, l’inclusion des petits producteurs, et la promotion de circuits courts sont indispensables. Cela garantirait un système alimentaire plus équilibré, durable et respectueux des attentes des consommateurs.
Solutions pour Maximiser les Avantages et Limiter les Méfaits
- Accompagnement des PME : Mettre en place des programmes de formation et d’accompagnement pour aider les PME à renforcer leurs capacités de production, de gestion et de logistique.
- Renforcement des infrastructures locales : Investir dans des infrastructures de transformation et de stockage pour soutenir la production locale.
- Partenariats équilibrés : Assurer une transparence dans les relations entre les PME et les grandes surfaces afin de préserver une collaboration équitable.
-Sensibilisation des consommateurs : Promouvoir les avantages de la consommation locale pour encourager une demande durable et soutenir les PME.
Le protocole d’accord entre les PME agroalimentaires et les grandes surfaces est une initiative prometteuse qui peut transformer positivement le paysage économique et social. Cependant, ses bénéfices dépendront largement de la capacité des acteurs à anticiper et à gérer les défis qui pourraient en découler. Une collaboration renforcée, un accompagnement technique et des politiques adaptées sont nécessaires pour garantir que cet accord profite à toutes les parties, tout en préservant l’identité et la durabilité des produits locaux .
par Ibou Fall
LE PRÉSIDENT EST UN BON FILS, SON PREMIER MINISTRE AUSSI
Notre président s'agenouille devant papa, pendant que maman du Premier ministre nous livre les secrets de sa pédagogie miraculeuse. Dans ce pays qui préfère les mosquées aux usines, mieux vaut avoir des parents exemplaires que des diplômes pour réussir sa
Première nouvelle : Bassirou Diomaye Faye, le président de la République, est un bon fils… De retour dans son Ndiaganiao natal pour voter, drapé de blanc et accompagné de la doyenne des premières dames, il va d’abord directement s’agenouiller aux pieds de son paternel pour le saluer devant les caméras…
Ce touchant tableau familial ne manque sans doute pas d’inspirer quelque reporter intrépide : dès le lendemain, l’un d’eux a la bonne idée de tendre le micro à la mère du Premier ministre, le superhéros de ces élections anticipées. Madame la vénérable mère du Premier ministre lui accorde l’insigne privilège de lui décortiquer en direct la recette miracle du succès : elle a éduqué son fils «de sa main»…
Question impie : à votre avis, ce sont les prières paternelles ou les sacrifices maternels les plus efficaces pour réussir sa vie dans un pays sous-développé qui construit plus de mosquées que d’usines ?
Perso, je commence à comprendre pourquoi je n’avais aucune chance d’être président de la République, encore moins Premier ministre, et que j’ai si mal tourné.
On s’égare…
Si chacune des sorties du Président Diomaye Faye, surtout en direction des maisons religieuses, est une occasion de faire la démonstration de son humilité, là, franchement, il frappe fort au cas où quelqu’un douterait encore de sa modestie… D’ailleurs, dans ce registre, le Président Bassirou Diomaye Faye bat tous les records : il n’occupe le fauteuil présidentiel qu’en attendant que son exceptionnel Premier ministre daigne bien l’y remplacer. Lui, n’est qu’un timide accident de l’Histoire, que les 57% d’illettrés et d’analphabètes armés de cartes d’électeur se chargeront de réparer au plus vite.
Le fils du Sine, Bassirou Diomaye Faye, piaffe certainement d’impatience de rendre les clés de l’austère Palais dakarois et retourner dans son beau village natal. Là, il pourra se réveiller enfin le reste de ses jours dans l’ambiance bucolique des ébats de la basse-cour, pendant que les sourds coups de pilon des femmes retentissent, alors que les coqs sautent les poules, que les canes se dandinent du postérieur pour allumer les canards et que les bouts de queue des chèvres frétillent en réponse à la barbe sexy de leurs boucs.
Bref, à nouveau baigner béatement dans les joies simples de la nature. Il doit préférer ça aux perspectives ennuyeuses du baobab virtuel de 2050, qui sert de projet macroéconomique à son gouvernement.
Et donc, après s’être amusés à se faire peur et débattre des bienfaits de la pastille Valda pendant trois semaines, les Sénégalais sont allés voter comme si de rien n’était le dimanche 17 novembre 2024. Et le soir même, à la proclamation des premières tendances, les ennemis jurés échangent des politesses, se font des mamours et remettent leurs costumes de gentlemen…
Les adultes dont les 57% sont analphabètes ou frappés d’illettrisme, ce qui revient au même, choisissent de persister et signer : c’est à Ousmane Sonko, le gourou de Pastef, que revient la redoutable mission d’améliorer leur ordinaire. Macky Sall, qui arrive en deuxième place à la tête de la coalition WhatsApp, largué loin derrière, aura tout juste de quoi obtenir un groupe parlementaire ; quant au placide Amadou Ba, il ramasse les restes de son ancien mentor en lui chipant quand même Podor, tandis que Barthélemy Dias ne peut lui que constater les dégâts, avec deux députés de la liste nationale dont lui-même.
Chienne de vie ?
Cela dit, revoilà l’Assemblée nationale qui rouvrira ses portes bientôt, avec près de cent-trente députés estampillés Pastef, qui sont l’exacte projection de la curieuse populace qui compose la majorité de nos concitoyens.
Si la législature précédente ne se défend pas trop mal dans son style avec d’entrée de jeu des émotions fortes, celle qui s’annonce promet, à mon sens, de ne pas être triste du tout.
On pourra compter sur de rares exceptions, Maître Aïssata Tall Sall, par exemple, pour y faire résonner des paroles dignes d’un Hémicycle, certes. La chaise vide que laissera à coup sûr Macky Sall, fera du courant d’air et des échos, mais ce sont les Sénégalais qui ont voté à partir de sa bonne bouille sur leurs smartphones.
On devra aussi s’attendre aux éclats de l’honorable Anta Babacar Ngom, surtout aux alentours de la Korité, à l’heure où les authentiques Sénégalais exigeront que la lumière se fasse sur la hausse soudaine du prix de la volaille.
Quant à moi, le sommet de l’événement, je vois ça d’ici : l’entrée fracassante de Bara Ndiaye, célébrissime voyant extralucide, doublé d’un négociant en miracles que ses exploits cabalistiques élèvent au grade de cheikh. Hormis l’alchimie de ses décoctions d’apothicaire moyenâgeux, il bricolera jusque récemment dans le secret de son antre, des ceintures magiques censées vous protéger du mauvais sort dont l’une serait capable de vous épargner un séjour en prison.
Le doute a dû s’installer sous sa chéchia depuis pas longtemps : pour ne pas se retrouver sur la paille humide d’un cachot, c’est à l’écharpe de député, laquelle l’enrobera d’immunité parlementaire, qu’il fait désormais confiance.
Comme je le comprends : les péripéties de son arrestation, l’an dernier, ont dû le traumatiser…
Un scénario qui rappelle le sketch de l’immense humoriste franco-camerounais Dieudonné Mbala-Mbala, racontant les circonstances rocambolesques de la capture de Laurent Gbagbo, alors barricadé chez lui, laquelle met fin à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Les soldats l’auraient trouvé dans les toilettes et, persifle Dieudonné, «ils ne lui ont même pas laissé le temps de faire caca !».
Le vénérable cheikh extralucide attendait-il dans les toilettes la flicaille chargée d’aller le cueillir chez lui ? J’avoue que je n’ai pas le cœur accroché assez solidement pour tenter d’en savoir plus sur les détails scabreux de son interpellation… Quoi qu’il en soit, on pourra compter sur sa science infuse pour nous lire dans les étoiles l’avenir de notre économie, et ses rêves prémonitoires nous préviendront à l’avance des malversations de nos gouvernants.
Allez, ne soyons pas vaches et souhaitons-leur bien du plaisir à toutes ces pittoresques caricatures de Sénégalais !