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30 novembre 2024
Opinions
Par EL HADJI SOW
LE LAC ROSE, UN SITE NATUREL PROCHE DE L’AGONIE
Le lac Retba, plus connu sous son nom touristique de lac Rose, est situé à environ 35 km au nord-nord-est de la ville de Dakar, Sénégal. Il occupe une dépression dont la côte est située à 6,5 m au-dessous du niveau marin.
Le lac Retba, plus connu sous son nom touristique de lac Rose, est situé à environ 35 km au nord-nord-est de la ville de Dakar, Sénégal. Il occupe une dépression dont la côte est située à 6,5 m au-dessous du niveau marin.
Ce lac est isolé de la mer par des cordons dunaires sur environ 1 km. Cette profondeur de la dépression est à l’origine de son alimentation en eau douce (provenant de la nappe saisonnière des sables littoraux) et d’eau salée provenant de la mer à travers les dunes. Ainsi, la mer assure l’essentiel de l’alimentation du lac en eau et l’intégralité de son alimentation en sel.
Les eaux du lac sont pratiquement sans traces de vie à l’exception de quelques algues microscopiques et bactéries.
Le lac Rose est l’une des principales destinations touristiques dans la région de Dakar en raison notamment de la couleur rose de ses eaux. Mais il perd de plus en plus son attrait pour plusieurs raisons. En dehors du tourisme, l’exploitation artisanale du sel a constitué une des activités dominantes autour de ce lac Rose. Cette activité mobilise entre 1500 et 3000 personnes avec une production annuelle estimée à 140 000 tonnes durant les années 2010 vendue partout dans le pays et certains pays limitrophes.
Je suis un chercheur qui étudie ce lac depuis 1995 dans le cadre de la thèse de doctorat d’Etat. Depuis cette date, je suis avec attention ce lac avec à la clé de nombreux travaux de recherche (thèses et articles scientifiques) menés par mon équipe et moi, ainsi que la direction du volet “Étude du lac Rose” dans le cadre du Programme d’appui au secteur minier (PASMI). Les recommandations faites à la fin de ce projet que j’ai conduit entre 2008 et 2010 n’ont pas été suivies. J’explique dans cet article pourquoi les eaux de ce lac ont une couleur rose et les défis actuels auxquels il est confronté et qui l’ont plongé dans l’agonie.
POURQUOI L’EAU EST ROSE?
La coloration rose est liée à la prolifération de l’algue verte halophile (vivant en milieu salé), Dunaliella salina, qui renferme des pigments rouges à l’origine de la couleur rose/rouge. Elle est associée à des bactéries halophiles du genre Halobacterium. La résistance au sel de cette algue microscopique vient de sa forte concentration en pigments caroténoïdes qui la protègent de la lumière et des teneurs élevées en glycérol.
En effet, Dunaliella salina contient au moins quatre pigments antioxydants (bêta carotène, astaxanthine, lutéine et zéaxanthine) qui sont des pigments riches en vitamines et oligo-éléments. Ces conditions peu favorables engendrent une pression osmotique élevée que l’algue arrive à compenser. Lorsque la salinité de l’eau baisse, la coloration vire au vert du fait de la prédominance d’algues de cette couleur.
LES DEFIS
Aujourd’hui, ce lac est confronté à un certain nombre de défis localisés sur la rive sud et sur la rive nord, mais aussi liés à l’accumulation du sel. Sur la rive sud, le canal de délestage créé en août 2022 pour l’évacuation des eaux usées et pluviales des banlieues alentour a eu pour conséquence :
• l’apport d’une charge solide contribuant au comblement du lac,
• une dilution des eaux avec une salinité faible ne permettant pas la précipitation de sel et incompatible avec le développement de l’algue verte Dunaliella salina;
La rive nord constitue la partie la plus sensible du lac pour plusieurs raisons :
• la présence des dunes fixées par une haie de filaos vieillissante est menacée par les parcours automobiles. La destruction de ces filaos entraînera un envahissement de la dépression par le sable mouvant,
• l’alimentation du lac en eau à travers les dunes : ces nappes (eau douce et eau salée) étant très superficielles, leur qualité est facilement affectée par l’urbanisation galopante dans cette partie nord.
Cette zone est jalonnée d’étangs installés sur la partie nord de l’ancien chenal qui liait le lac à la mer tandis que la partie nord de ce chenal est comblée par les dunes. Depuis 2004, nous suivons l’évolution des paramètres physico-chimiques et certains paramètres biologiques le long de ces étangs.
MENACE DE DISPARITION
Les résultats des analyses chimiques d’échantillons prélevés en fin mai 2023 le long de ces étangs viennent de nous parvenir et ces résultats montrent des teneurs extrêmement élevés de nitrates (12491,71 à 15394,75 mg/l en mai 2023 contre 5,82 à 12,05 mg/l en décembre 2022). Or, la limite des nitrates établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 50 mg/l pour que l’eau soit considérée comme potable.
Cette augmentation brusque du taux des nitrates serait liée à l’installation d’hôtels aux abords immédiats du lac et des étangs et à l’urbanisation rapide et anarchique de cette partie nord sans réseau d’assainissement. Ces eaux polluées vont se jeter dans le lac et se retrouver dans le sel qui devient alors impropre à la consommation.
Il convient ainsi de contrôler régulièrement la qualité du sel à la reprise de l’exploitation.
L’alimentation du lac en sel à travers les dunes est un phénomène permanent et s’élevait à environ 360 000 tonnes par an selon les résultats de nos études en 2008-2009. Ce dépôt de sel était supérieur au taux d’exploitation estimée à environ 100 000 tonnes par an en son temps. Contrairement à l’idée la plus répandue, l’extraction du sel n’a jamais été néfaste à la survie du lac mais évite plutôt son asphyxie. Imaginez ce qu’on obtiendrait en reversant dans le lac la quantité de sel extraite durant seulement les dix dernières années. Cela donnerait une montagne de sel en lieu et place du lac. Si le sel est pollué au point d’être impropre à la consommation, l’extraction sera interdite et le dépôt de sel comblera la dépression. Ainsi, les apports détritiques provenant de la brèche et des dunes ainsi que l’accumulation du sel rendu impropre à la consommation combleront en quelques années la dépression et le lac Rose disparaîtra complètement.
QUELQUES RECOMMANDATIONS POUR LA SAUVEGARDE DU LAC
Pour mettre un terme aux menaces qui pèsent sur le lac et le préserver, les autorités doivent:
- Interdire l’exploitation des amas coquilliers qui jouent un rôle de dallage et protègent le sol contre l’érosion ;
- Interdire l’exploitation du sable de dune qui servent de barrière entre la mer et le lac;
- Encadrer les activités maraîchères et arboricoles en évitant leur implantation sur les versants immédiats des points d’eau, l’installation des réceptifs touristiques et l’exploitation du sel pour éviter de dépasser la limite maximale; Renouveler la haie de filaos qui fixe les dunes ;
- Interdire totalement l’urbanisation et l’installation des réceptifs touristiques sur les dunes séparant le lac et la mer.
Mettre en place une gestion intégrée profitable à la faune et aux populations locales, une éducation environnementale et une sensibilisation des populations.
EL HADJI SOW
Enseignant-chercheur, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
THECONVERSATION.COM
Par Mamadou Ndiaye
LA DECHE !
De nos jours les politiques font peu de promesses. Le plus souvent, ils simulent ou dissimulent. Cette pratique est si répandue que ses adeptes l’ont érigée en art sur la scène politique.
De nos jours les politiques font peu de promesses. Le plus souvent, ils simulent ou dissimulent. Cette pratique est si répandue que ses adeptes l’ont érigée en art sur la scène politique.
Confrontés à différentes situations, les acteurs ne renoncent pas à s’afficher, à fendre les foules mais ils ne veulent plus s’exposer, sous peine « d’être la risée » du monde. Le Var est sans pitié !
Ainsi, s’arrangent-ils du mieux qu’ils peuvent à être fidèles à la « parole donnée » ! Mais justement quelle est cette « parole donnée » dès lors qu’elle est volubile, évasive, saccadée et dépourvue de consistance. Ils s’amusent à ruser avec les circonstances pour séduire les gens.
En apparence, ils feignent de se donner à tous. Or en réalité, ils ne se donnent à personne d’autre qu’à eux-mêmes ! En clair, les époques changent ou diffèrent. Somme toute, les recettes d’hier restent les mêmes.
Ce qui change c’est l’échelle du temps. L’action politique revêtait une telle dimension qu’elle se préparait longtemps à l’avance. Chaque acte posé avait une signification propre. En les agrégeant, ils révélaient une pensée, une réflexion, une démarche.
Les réunions en assemblée étaient des creusets de rencontres au cours desquels s’échangeaient les « bonnes et belles paroles ». Elles ne blessaient pas. Par leur profondeur et leur puissance d’évocation, elles véhiculaient des messages pleins d’enseignements.
Selon les circonstances, ces paroles étaient piquantes ou mordantes, mais jamais offensantes ni vulgaires. De Senghor à Lamine Guèye, de NGalandou Diouf à Ibrahima Seydou Ndao, de Mamadou Dia et Valdiodio (Waly Diodio) à Maurice Guèye et Émile Badiane, le pays disposait d’une brochette d’hommes politiques brillants, séduisants et très convaincants. Ils ne se donnaient pas en spectacle. Le sérieux les caractérisait.
Tous s’accordaient à considérer le peuple sénégalais comme la source de toute légitimité politique. Il inspirait le respect pour sa résilience aux chocs exogènes et sa vaillance, notamment dans les travaux champêtres avec des instruments très rudimentaires.
Mais leur prise de parole en public était tout un spectacle, un art consommé de convoquer les mots pour enthousiasmer les assistances avec une trame pédagogique éprouvée.
Les propos sonnaient rarement faux parce que les hommes politiques d’alors, toutes obédiences confondues, tenaient à leurs rangs respectifs. Ils s’évertuaient à être authentiques pour ressembler aux populations qui, conquises ou désarçonnées, n’en saluaient pas moins les efforts de proximité.
Avec tact et panache, les dirigeants de l’époque pouvaient exprimer sans excès leurs divergences. Ils avaient en commun le Sénégal qui « pouvait leur arracher des larmes ». Mieux, le souci de préserver la cohésion sociale les incitait à la tenue et à la retenue. Ils furetaient les interrogations politiques auxquelles ils apportaient, avec finesse, des réponses tout aussi politiques.
L’aspiration au pouvoir n’occultait pas l’éthique de responsabilité. Ils tenaient compte de l’avenir pour ne pas mettre en péril la vie des générations futures. Or l’accaparement presque boulimique d’aujourd’hui contraste étonnamment avec la sobriété de la classe dirigeante d’alors.
Elle était dans une disposition préventive. Un tel état d’esprit ne prévaut plus de nos jours. Et d’ailleurs les rares à être catalogués « honnêtes et propres » n’attirent pas les foules qui se passionnent désormais pour les joutes verbales, les diatribes, les quolibets et les « dénonciations calomnieuses ».
Ces mêmes foules ne retiennent plus rien des discours mais assimilent et mémorisent les formules à l’emporte-pièce prononcées par les orateurs du jour. Et Dieu sait combien ils sont nombreux.
En monopolisant la parole, ils orientent les opinions. Ils deviennent des « vedettes » courtisées pour leur talent oratoire et sillonnent les villes et les communes à l’invitation des « chefs locaux » en mal d’audience. Cette espèce est en voie d’expansion. Elle participe du décor politique.
Par des arguties, elle est capable de relayer le message en l’édulcorant pour sauver le messager en panne d’initiatives. On assiste à l’émergence d’individualités qui, par leur envahissement de la scène, finissent par devenir acteurs à la place des acteurs. Ils peuplent la scène et y prennent goût.
Le ver est-il dans le fruit ? Vaste équation qui, pour dire vrai, demeure une exception sénégalaise. Nombre d’entre eux ont de la dèche sur le visage. Désormais, on parle moins. Certains se cachent pour jouir d’une immunité factice.
D’autres, plus nantis, s’affichent avec ostentation et distribuent des billets de banques dont l’épaisseur le dispute à la fraîcheur, réduisant la foule au rang de moyen, autrement dit de « marche pied » pour accéder à d’autres sommets.
Entre ce type d’ambition et les espoirs qu’ils nourris se faufilent des citoyens pris pour des individus dépourvus de dignité. Ils massifient les caravanes et les marches par l’effet nombre. Ils se livrent au plus offrant moyennant des « frais de bouche », des babioles, quelques effets vestimentaires, une laborieuse mobilité et une ristourne financière pour « services rendus ».
Pour mobiliser du monde, tous les arguments sont sollicités : la famille, le clan, la région, le terroir, l’ancêtre commun, la confession, le guide (en religion) ou le patriarche (vénéré pour son âge).
Ces facteurs d’appartenance rassemblent et divisent à la fois. Par moment une rivalité, servie par des intérêts politiques divergents, surgit et émiette les forces. Le « bras de fer » qui s’ensuit alimente une chronique politique entretenue avec une succession d’épisodes au grand bonheur des rentiers occasionnels et des « spectateurs » qui s’en délectent sous le caïlcédrat et se nourrissent d’anecdotes foisonnantes et futiles à la fois.
Faut-il voir dans ces furtives ambiances des prétextes pour sortir ces zones isolées de leur torpeur habituelle ? La vie renaît avec les interminables convois qui déchirent la brousse. Mais ces entrelacs de visites de proximité ne font pas la politique. Au contraire.
Il faut même y voir un signe d’affaiblissement de notre modèle démocratique. Comment s’explique la prise de distance des citoyens vis-à-vis de la politique ?
Le vote, éminent acte de citoyenneté, a perdu du terrain. Sa valeur s’étiole même. Si le même comportement est décelable chez nombre de votants potentiels, le choix politique faiblit à son tour.
Pour s’en convaincre, le fichier électoral est édifiant : le nombre d’inscrits correspond presque au tiers de la population totale. Tandis que les votants moins les abstentions équivalent à la moitié du corps. Si bien que les citoyens votent peu. Équation ponctuelle ?
Les politiques sont avertis : faute de passion et de vivacité, il y aura de moins en moins d’ingrédients pour animer la vie politique et surtout mobiliser l’électeur. Autant dire que l’indifférence menace la démocratie.
par Ibrahima Anne
ON N’Y ENTRE PAS COMME DANS LES ORDRES
Il est loin, très loin le temps où on adhérait en politique comme on entre en religion. A cet alimentaire, parlez-lui de Cheikh Anta Diop, il vous dira que le «Pharaon noir» ne savait pas ce qu’il voulait...
La politique, pense-t-on, est plus affaire d’intérêts immédiats que de convictions fortes. La preuve, ils sont nombreux des compatriotes à avoir milité dans beaucoup de partis, l’essentiel étant que ceux-ci soient au pouvoir, procèdent aux nominations, distribuent les privilèges et les prébendes, permettent les passe-droits… Chez ces alimentaires, le but recherché justifie les postures. Et les impostures. Le sobriquet de caméléon va comme un gant à ces spécimens qui n’en a cure qu’on puise dans le vocabulaire animal pour qualifier sa reptation : la transhumance. Parce que c’est leur pointure. Et ils n’en ont cure de ces railleries, ces politiciens d’un genre si particulier. Au diable les idéologies. Chez eux, tout se conjugue en espèces sonnantes, trébuchantes, ronflantes et immédiatement disponibles.
Il est loin, très loin le temps où on adhérait en politique comme on entre en religion. A cet alimentaire, parlez-lui de Cheikh Anta Diop, il vous dira que le «Pharaon noir» ne savait pas ce qu’il voulait. Dans la petite cervelle du commensal, savoir ce que l’on veut, c’est savoir monnayer ses convictions, peu importe le coût moral. D’ailleurs, si vous vous hasardez à lui parler de morale, vous avez une forte chance de vous voir répliquer que «politique ak morale andoul». Autrement dit, politique et morale ne font pas bon ménage, selon ce disciple lointain de Machiavel. Malheureusement, c’est cette classe de rapaces qui ont pris en otage le jeu politique, faussé le libre choix démocratique en passant allègrement du camp des vaincus à celui des vainqueurs. Au grand dam de l’électeur qui se sent floué voire escroqué dans son vote.
Il est loin, trop loin le temps où les formations politiques étaient un véritable creuset de formation de l’homme tout court : dans sa tenue et sa retenue. A cette époque, on était communiste et en mourait ; socialiste un jour, socialiste pour toujours, libéral, un jour, libéral pour l’éternité. Le débat politique était de haute facture parce que ceux qui avaient droit à la parole dans l’espace public ne parlaient pas la bouche pleine mais la tête remplie d’idées. Etre libéral, socialiste ou communiste avait un sens chez ce type de Sénégalais en voie de disparition s’ils n’ont déjà quitté la scène pour l’Au-delà. Aujourd’hui, être politicien, c’est savoir ruser, enjamber allègrement les frontières idéologiques et se servir à la petite cuillère de la misère des plébéiens pour son profit personnel.
Hélas, ce saltimbanque chez qui les acrobaties politiques n’ont guère de secret a de beaux jours devant lui en ce qu’il trouve toujours justification dans notre substrat socio-culturel qui veut que le pouvoir étant de l’ordre du divin, ce serait un sacrilège que de s’opposer à son dépositaire du moment. Toute chose ayant une fin, il faudra bien que, un jour, ce cinéma cesse pour laisser la place à un jeu politique lisible où la morale est restaurée. A défaut, ce sera l’éternel recommencement : déshabillé, Madou change de veste et devient Douma. Au grand malheur du citoyen-électeur dont le choix, aussi éclairé soit-il, compte, finalement, pour du beurre.
CENA-ZE
Dans quel pays sommes-nous ? Hana Sénégal ! Pardon Galsen. Parce que tout est à l’envers. Pardon à verlan. La Cena qui supervise le processus ne sait pas sur quel pied danser.
Dans quel pays sommes-nous ? Hana Sénégal ! Pardon Galsen. Parce que tout est à l’envers. Pardon à verlan. La Cena qui supervise le processus ne sait pas sur quel pied danser. Sur quel fichier se baser. Sans gêne, elle dit aux baadoolos que le fichier sur son site n’est pas le bon. Et elle ne fait rien pour trouver le bon. Le «vrai». Comment peut-on contrôler ce qu’on ne maîtrise pas ? Or le fichier, ce n’est pas un élément du processus. C’est le processus. Lii tamit… Cena-ze !
par Oumar Mbaye
KHALIFA ABABACAR SALL, LE SOUFFLE DÉMOCRATIQUE DONT LE SÉNÉGAL AVAIT BESOIN
En prenant le risque de s’adresser directement au peuple sénégalais mercredi 3 janvier à travers les plateaux de la 2stv, le candidat à la présidentielle montre la voie
Le rendez-vous est donné sur la 2stv, première chaîne de télévision privée du Sénégal. Nous y retrouvons le candidat Khalifa Ababacar Sall, entouré des citoyens, qui se soumet volontiers aux interrogations des journalistes et d’un jury inclusif (Nina Penda Faye, journaliste pour les questions sociales et liées à l’égalité de genre, Sobel Ngom, Entrepreneur social pour les questions liées à la Jeunesse et l’Education, Moundiaye Cissé, sur l’Etat de droit et les institutions, Souleymane Niang, sur les sujets économiques).
Ailleurs, l’exercice paraîtrait presque banal tant les acquis démocratiques sont ancrés. Ce soir du mercredi 3 janvier, sur ce plateau à l’air libre, l’innovation est pourtant majeure au Sénégal : pour la première fois, un candidat à la présidentielle accepte de se confronter en transmission directe sur les plateformes TV & internet, à des représentants du peuple du l’élira, sur les axes stratégiques de son programme articulé autour du triptyque : l’Humain, l’Eau et la Terre. Le candidat s’est montré à l’aise sur les sujets économiques, sociaux y compris de genre, sur l’industrialisation, la dette souveraine, la jeunesse, le coût de la vie, comme sur la création d’emplois. Mais un autre constat retient tout particulièrement notre attention : le caractère inédit de l’émission.
Dans un pays où la scène politique est dominée par une instrumentalisation de la justice, un acharnement des dépositaires du pouvoir sur tout candidat susceptible de menacer leurs privilèges et des querelles de chapelle qui détournent de l’essentiel que sont la dignité des Sénégalais et la soutenabilité de la vie dans le pays, Khalifa Ababacar Sall a choisi d’élever de plusieurs niveaux le débat politique et la méthode du discours électoral.
En prenant le risque colossal de s’adresser directement au peuple sénégalais, de se soumettre à son jugement non pas sur des promesses creuses mais un programme solidement bâti et enrichi grâce à la tournée Mottali Yéene dans le Sénégal des profondeurs, le candidat à la présidentielle montre la voie.
Tant par ce nouvel exercice qu’en insistant sur son intention de garantir aux populations et aux collectivités territoriales une réelle capacité à agir, Khalifa Ababacar Sall jette les bases d’une vision qui place l’humain au cœur des politiques publiques. Surtout, et la précision est importante, le candidat donne le ton de la campagne électorale à venir, impose sa posture présidentielle et s’affirme comme une véritable alternative. De quoi inspirer les autres candidats et rehausser la qualité du débat démocratique que tous les Sénégalais sont en droit d’attendre.
par Ndiouga Sakho
PROFIL D’UN PRESIDENT
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ?
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ? A travers de grands renforts médiatiques, les «présidentiables» s’en donnent à cœur joie : c’est la «société du spectacle et le situationnisme à son apogée» comme disait Guy Debord ! Pour la première fois dans l’histoire de notre jeune nation, on assiste à un spectacle désolant, lié à une floraison de candidats (qui se croient tous, investis d’une mission divine !) au poste le plus éminent de ce pays et dont les critères exigent un certain nombre de prérequis, si l’on se fie aux différentes formes de légitimité (historique, traditionnelle, légale, rationnelle et charismatique).
Pour la première fois au Sénégal, 266 personnes ont cru devoir solliciter les suffrages des citoyens dont 93 d’entre eux se croient déjà, confortablement installés sur le fauteuil présidentiel. Beaucoup d’entre eux prétendent (sans sourciller !) surpasser le leadership de Senghor, de Wade, de Diouf et de Sall ! Alors qu’ils n’ont ni leur profil, ni leur expérience, ni leur éloquence, ni leur parcours, encore moins, leur intelligence et leur charisme. Si ces critères sont nécessaires, c’est parce que :
- Être Président, c’est d’abord, avoir la stature et la notoriété qui dépassent son quartier, sa ville, sa région, son pays, pour pouvoir représenter le Sénégal et avoir la crédibilité de porter sa voix, là où se décident les affaires du monde ;
- Être Président, c’est être préparé à la fonction d’assumer les principales missions régaliennes de l’État (Sécurité, Justice, Affaires étrangères, Économie et Finance) ;
- Être Président, c’est avoir la vision, l’autorité, l’expérience, le leadership et la compétence de pouvoir réconcilier le pays avec lui-même et rétablir l’autorité de l’État ;
- Être Président, c’est comprendre les enjeux géostratégiques mondiaux liés à l’histoire, à la culture, à la géographie, à la sécurité, à l’économie, à la finance et aux nouvelles technologies ;
- Être Président, C’est être à même de pouvoir dialoguer avec les grands de ce monde dans les grands fora internationaux ;
- Être Président, C’est encore et surtout, avoir la volonté, la capacité et les qualités morales pour manager une équipe, pour agir et répondre aux exigences de justice sociale, de progrès économique, de cohésion nationale et pour rétablir l’espoir auprès des composantes les plus dynamiques et les couches les plus vulnérables de notre pays ;
- Être Président, c’est être capable enfin, de trouver les voies et moyens de rétablir les fondamentaux de notre économie, de corriger les disparités sociales et d’installer définitivement le Sénégal au rang des pays émergents, où il fait bon vivre !
Le Sénégal se trouve à la croisée des chemins ; Compte tenu de ce qui précède, comment serat-il possible d’organiser une élection présidentielle, si par extraordinaire, un grand nombre de prétendants passait l’étape du Conseil Constitutionnel ?
Comment les électeurs pourront ils se retrouver dans ce «désordre organisé» ?
Force est de constater que la question du «filtre» du parrainage citoyen, souventes fois contesté, ne suffit plus à arrêter cette «hémorragie» électorale ! Car, au-delà des qualités personnelles du leader, Il va falloir monter d’un cran et «corser» davantage les conditions, car si l’on y prend garde, le pays risque de se retrouver avec un «Président bou todjoul fenneu !».
Au demeurant, n’est-il pas nécessaire, demain, d’accroître la part du parrainage citoyen (2% du corps électoral) et de le combiner avec l’obligation de présenter la signature de cent élus locaux (départementaux et municipaux) et d’au moins cinq députés ?
Ne sera-t-il pas nécessaire de renforcer la part «censitaire» en relevant aussi la caution à cent millions de francs CFA et d’exiger en même temps, le versement d’un forfait de dix millions non remboursable, au moment du retrait des fiches de parrainage ?
Vous excuserez mon impertinence, mais par moment, j’ai pensé à «la dictée de Pivot» et à un test de culture générale ! Car diriger un pays, ce n’est pas diriger une entreprise, un business, une municipalité ! Et la République n’est pas un « louma » où chacun cherche à tirer le maximum de gains, selon ses capacités à valoriser ou à faire scintiller son bibelot ou sa brocante ! On peut prétendre à occuper le poste de Président dans toutes sortes d’organisations, mais la fonction et les responsabilités d’un Président de la République sont trop sérieuses pour que n’importe qui puisse songer à le devenir sans véritablement faire ses preuves. A moins que, certains «présidentiables» misent sur des alliances futures pour «négocier» une présidence d’institution, un poste de ministre ou de simple député !
En attendant l’organisation d’un référendum «salutaire» pour revisiter en profondeur le profil de candidat à la haute fonction publique, prions DIEU SWT pour qu’au-delà du «filtre constitutionnel», le choix du peuple souverain soit bien guidé par la Lumière Divine, pour que le meilleur pour le Sénégal, soit choisi, au détriment de tous les marchands d’illusions !
Par Sankoun FATY
LE POUVOIR ETATIQUE NE PEUT SERVIR A GARANTIR L’IMPUNITE
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales.
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales. Ce dont on parle moins et qui est plus évident encore, est qu’il ne s’agit que de cas impliquant des personnalités politiques ou agissant dans la scène politique. Il n’est pas question de la seule justice, bien que ‘’principale accusée’’, mais aussi les deux autres sièges du pouvoir étatique que sont l’Exécutif et de Législatif.
La notion d’Etat de droit renvoie à l’idée de rapports entre les institutions étatiques et le droit, tenant en compte celui entre chacune d’elles et les citoyens. «Nul n’est au-dessus des lois» est la formule courante qui s’entend comme la soumission de toute personne à l’autorité de la loi. L’Etat de droit se caractérise donc par la primauté du droit dans l’organisation et le fonctionnement des institutions à travers la constitution, norme supérieure autour de laquelle s’articulent et se conforment toutes les autres normes juridiques qui encadrent la vie de la nation. C’est ce que Carré de Malberg exprime ainsi : «L’esprit de l’État de droit veut que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur.» En définitive, le respect de la règle de droit permet d’assurer une harmonieuse coexistence entre les institutions et de garantir la sécurité juridique des citoyens et non citoyens vivant sur le territoire national.
Cet idéal d’égalité des citoyens est quelques fois mis à mal à l’observation des événements se passant sous nos yeux : le député Bougazely, arrêté en flagrant délit de faux monnayage, est en liberté, même sous contrôle judiciaire, alors que deux autres parlementaires, ont été jugés, condamnés et emprisonnés et ont purgé des peines que leur avait infligées le juge correctionnel dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. De même, le dossier du Festival mondial des arts nègres (FESMAN) de l’inspection générale d’Etat (IGE) mettant en cause la gestion de Sindiély Wade, fille de l’ancien président de la République, coordonnatrice en 2010 de cet événement culturel de dimension mondiale, que le Chef de l’Etat a déclaré garder « sous le coude » pour des raisons sociales liées aux poursuites en cours alors, contre son frère Karim et en considération de l’âge avancé de leur père. Même si la loi reconnait au chef de l’Etat, les prérogatives de donner aux dossiers de l’IGE sur le fonctionnement de l’administration d’Etat dont il est le « chef suprême », la suite qu’il lui semble appropriée, on peut valablement donner raison à ceux qui ont dénoncé ce traitement jugé discriminatoire par rapport au dossier de ce même corps de contrôle sur la gestion des caisses d’avance de la Mairie de Dakar par M. Khalifa Sall et ses collaborateurs.
Si, à plus ou moins bonne raison, ces faits sont dénoncés comme étant des dysfonctionnements de l’appareil étatique dans le respect du principe d’égalité des citoyens devant la loi, la même logique d’indignation au niveau de l’opinion publique doit être de mise dans tous les cas de poursuites judiciaires contre les hommes politiques (comme toujours). Bien au contraire, sous le charme du discours politique usant et abusant de ce j’ai appelé dans une autre contribution «la recette de la victimisation », l’opinion de bon nombre de Sénégalais est détournée des véritables causes des déboires, essentiellement d’actes criminels perpétrés par ces hommes politiques, vers la «machine judiciaire» présentée comme étant pilotée par l’adversaire politique au pouvoir. Le discours de la victimisation en politique est bien connu en communication, sociologie et sciences politiques. De nombreux travaux y ont été consacrés notamment par Patrick Charaudeau («De l’état victimaire au discours de victimisation : Cartographie d’un territoire discursif", revue en ligne Argumentation et Analyse du Discours (AAD), Grinshpun Yana ( ‘’La fabrique des discours propagandistes contemporains. Comment et pourquoi ça marche ? ‘’Le Harmattan, coll. Quête de sens- 2023,256 p)
Morceau choisi chez Charaudeau «Tout discours politique cherche à s’attirer les faveurs de l’opinion en mettant en exergue le désordre social, en en stigmatisant les causes, et en dénonçant les responsables. Le discours populiste s’inscrit dans cette même stratégie discursive en décrivant la victimisation du peuple, en diabolisant les causes, en faisant des responsables, des coupables. Et pour ce faire, il joue sur la topique de la peur en ses divers aspects, visant à créer des frustrations et à orienter la violence qui pourrait s’ensuivre contre l’ennemi et les coupables, stratégie discursive qui peut être résumée dans la fameuse formule de Jean-Marie Le Pen «Un million d’immigrés, un million de chômeurs». Tous les spécialistes dans ces domaines notamment ces juristes recouverts de leur toge de Professeur ou de «chercheur» qu’on entend régulièrement à travers les médias, connaissent sans doute cette «musique». Au lieu d’ajouter une couche de polémique dans le débat politique, ils feraient œuvres utiles à éclairer (dans la crainte de Dieu), les citoyens afin de les capaciter à résister «aux chants des Sirènes» politiques qui n’ont d’autres buts que, comme dans la mythologie grecque, de capter leur attention et captiver leur conscience et leur opinion à dessein jamais totalement décliné.
Les Sénégalais, on le sait, ont en général ‘’mordu à l’appât’’ du discours de victimisation. On se rappelle des cas de feu Djibo Leyti Ka et Moustapha Niasse face au régime du Parti Socialiste, de celui du Macky Sall face au régime du Président Abdoulaye Wade et aussi de Karim Wade et Khalifa Sall face au régime du Président Macky Sall. Mais celui qui a le plus «crevé l’écran», le «champion toutes catégories», est incontestablement Ousmane Sonko qui, condamné pour des affaires de mœurs et de diffamation (toujours pendantes), sous poursuites pour diverses autres infractions contre la sureté de l’Etat, gagne, malgré tout, en popularité sur la base d’une communication populiste et de victimisation bien orchestrée, assaisonnée par une certaine société civile et des intellectuels déroutants de leur crédo scientifique et de sagesse mais également par les maladresses de certains agents de l’Etat.
. Il est important de noter que les cas énumérés ci-dessus, se distinguent en deux catégories en tenant compte de la nature du fondement du discours victimaire. En effet, si les trois premiers cas (Djibo Leyti Ka, Moustapha Niasse et Macky Sall) partent d’un différend politique au sein du parti auquel ils appartenaient, les trois derniers (Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko) par contre, sont concernés dans la commission de graves infractions à la loi pénale. Tous les trois ont été jugés et condamnés au pénal même si le cas Sonko est encore pendant devant la justice. Tous trois aspirent aujourd’- hui à être Présidents de la république du Sénégal. Terrible paradoxe ! Paradoxe parce que nul ne peut rejeter l’idée selon laquelle le pouvoir étatique ne peut servir de rempart contre l’action judiciaire et de garantie à l’impunité. Pourtant, des intellectuels, des acteurs de la société civile en plus de bon nombre de Sénégalais lambda, sont prêts à dresser une ‘’carapace blindée’’ autour de leur personne contre la justice de la République, en les plaçant à la tête de l’Etat.
Qu’on ne se cache surtout pas derrière un petit doigt accusateur de vols et autres enrichissements illicites à l’endroit des tenants du pouvoir actuel dans les discours politiques comme le décrit si bien Charaudeau, pour justifier une garantie d’impunité de ces personnes mises en cause par la justice de la République. Il est inimaginable en Europe, aux Etats Unis et dans toutes les grandes démocraties, de voir des personnes dans cette situation, prétendre à la moindre fonction publique. On sait ce qui est arrivé à Dominique StraussKahn et François Fillon en France. Il y a juste quelques jours, la Cour suprême du Colorado a fait sensation en déclarant M. Trump inéligible à la présidentielle américaine de 2024 en raison de ses agissements lors de l’assaut du Capitole. IL en est de même pour l’Etat du Maine. Même si la décision ne concerne, pour le moment, que ces deux Etats, elle est symbolique de la noblesse qui caractérise la fonction de Chef d’Etat et démontre à quel point elle est loin d’être une sinécure qui semble être le leitmotiv dans cette pléthore de candidatures à son exercice.
Qu’on ne s’y trompe pas, la majorité silencieuse des Sénégalais, sait parfaitement faire la part des choses et décider lucidement. Avant, il reviendra au Conseil constitutionnel de décider, lesquels de la centaine environ de candidatures seront en définitive soumises au suffrage des Sénégalais. A ce niveau, comme l’a dit Palouki Massina dans un article intitulé ‘’Le juge constitutionnel africain francophone : entre politique et droit’’ publié dans Revue française de droit constitutionnel 2017/3 (N° 111), pages 641 à 670, en faisant remarquer que «Les décisions du juge constitutionnel africain favorables au politique (l’intérêt collectif), bénéficient généralement de plus de publicité que celles favorables au juridique (libertés individuelles). Parce que dans la concurrence permanente que se livrent les deux notions, le néolibéralisme a fait revenir le paradigme juridique au premier plan pour soumettre le politique. Dès lors, toute décision défavorable au droit est décriée et considérée comme illégitime. Or, les deux types de décisions peuvent contribuer à l’affirmation de l’État de droit.» Vu sous cet angle et se fondant sur le large pouvoir d’investigation que lui reconnait l’article 14 alinéa 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016, le Conseil constitutionnel pourrait en toute logique, rejeter ces trois candidatures conformément à «l’esprit général de la constitution» plusieurs fois évoqué dans ses décisions. L’entente politique qui a abouti à la modification du code électoral permettant aux condamnés graciés de conserver leur droit de vote et d’être élu, ne lie en rien le juge constitutionnel, dernier rempart de l’Etat de droit. Le Sénégal est à un tournant important de son avenir institutionnel : pour la première fois de son histoire, le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession, le pays est dans l’œil du cyclone djihadiste qui a fini de déstabiliser ses voisins et le pays s’apprête à entrer dans le cercle restreint des puissances pétrolières et gazières aiguisant les appétits de forces occultes et mercantilistes. Dès lors, ‘’ les sept sages’’ seront, comme toujours (c’est notre conviction profonde), dans «l’affirmation de l’Etat de droit» et tous doivent accepter leur décision en disant comme les Chrétiens, surtout en ces temps de Noel et de Saint Sylvestre, ‘’ Ainsi soit-il. Amen ‘’
Sankoun FATY
Colonel de Gendarmerie à la retraite Juriste-consultant,
SONKO GARDE LE MORAL AU PLUS HAUT ET UN ESPRIT ENCORE PLUS ALERTE
En ma qualité de mandataire et de représentant du candidat Monsieur Ousmane Sonko, j’ai déposé un dossier complet qui satisfait à toutes les exigences de la loi et est conforme à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel
En ma qualité de mandataire et de représentant du candidat Monsieur Ousmane Sonko, j’ai déposé un dossier complet qui satisfait à toutes les exigences de la loi et est conforme à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel. Cependant, j’ai été surpris de m’entendre dire, en présence du technicien qui m’accompagnait, que le dossier serait incomplet.
Je n’ai pu arracher aucune précision sur cette incomplétude, la réponse du président de la commission de parrainage étant que cette dernière aurait reçu toutes les pièces et correspondances déposées et que je recevrais signification de la décision, ce que je trouve inadmissible et incompréhensible, parce que s’il y a eu une vérification du dossier déposé sans la présence du représentant du candidat, c’est une violation de la loi électorale et un recours sera déposé lorsque la décision et les motifs de l’invalidation de la candidature me seront notifiés.
En ma qualité de mandataire, je précise que mon mandant garde toujours ses droits civiques, reste électeur et éligible parce que la condamnation dans l’affaire Adji Sarr est tombée dans la trappe et celle dans l’affaire Mame Mbaye Kane Niang ne le prive d’aucun droit. Mon mandant Monsieur Ousmane Sonko garde le moral au plus haut et un esprit encore plus alerte.
Par Dr Yaya KANE DIALLO
PLUS DE 14 ANS D’EXPLOITATION, LES POPULATIONS IMPACTEES DE NDENDORY, DE HAMMADI OUNARE ET D’ORKADIERE LAISSEES EN RADE, INFECTEES ET APPAUVRIES
Selon le rapport Itie 2022, la Somiva qui exploitation de la mine de phosphates naturels de Ndenndory, a fait un chiffre d’affaires de 56 442 979 011 F Cfa avec 549 556 tonnes de phosphates exploitées, mais les populations impactées n’ont rien vu...
La parution du rapport Itie 2022 devrait mettre le feu aux poudres en révélant la boîte de Pandore que constitue l’exploitation de la mine de phosphates naturels de Ndenndory (région de Matam), alors que la question des indemnisations et des impasses de l’année 2022 n’est toujours pas réglée. Ce rapport fait mention notamment du chiffre d’affaires de l’année 2022 de la Somiva, société exploitante des phosphates de Ndenndory depuis l’année 2011 et dont le permis d’exploitation se poursuit jusqu’en 2036. En effet, selon ce rapport, la Somiva a fait un chiffre d’affaires de 56 442 979 011 F Cfa avec 549 556 tonnes de phosphates exploitées en 2022.
Un chiffre d’affaires en milliards chaque année, mais les populations impactées n’ont rien vu de ces retombées. Au contraire, les populations impactées souffrent de chômage, de manque de formation professionnelle, de nouvelles maladies pulmonaires, de dépossession de leurs terres cultivables, de la pollution, d’appauvrissement de l’environnement et la perte de bétails.
Aucune infrastructure, ni aucun plan social et environnemental de développement local n’a été mis en place depuis le début de l’exploitation de la mine d’abord par la Serpm-Sa de Cheikh Amar en 2010, suivie par la Somiva. Aucune de ces deux sociétés exploitantes n’a jamais respecté ses obligations, et l’Etat du Sénégal, en les laissant faire, se rend complice de ces manquements.
Devant cette situation scandaleuse des laissés-pourcompte, les populations de Ndenndory, constituées en association des populations impactées de la mine de phosphates de Ndenndory dénommée «Njolten hujjaaji men», par la voix de son président Dr Yaya Kane Diallo, haussent la voix pour dénoncer cette situation et pour demander à ce que toutes les parties prenantes, à savoir les sociétés exploitantes, en l’occurrence la Somiva, et l’Etat du Sénégal, respectent leurs engagements vis-à-vis des populations et des collectivités territoriales impactées conformément à la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001.
L’article 25-1 de la Constitution dispose que «les ressources naturelles appartiennent au Peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables».
Toujours selon le rapport Itie 2022, la Société minière de la vallée du fleuve (Somiva) a déclaré s’être acquittée de ses taxes pour l’exercice de l’année 2022 à hauteur d’1 523 964 126 F Cfa. Alors que l’Etat du Sénégal a, quant à lui, déclaré un montant nettement plus élevé d’1 781 756 448 F Cfa, soit une différence nette de 257 792 556 F Cfa. Ce n’est pas du tout transparent !
Ces déclarations ont toutes deux fait l’objet d’un ajustement, passant respectivement à 1 821 939 682 F Cfa pour la Somiva et à 1 822 148 950 F Cfa pour celle de l’Etat du Sénégal, soit une différence réduite après ajustement de 180 002 F Cfa. Il faut plus de transparence !
Or, conformément aux dispositions du Code minier, chaque société exploitante doit verser au minimum 0.5% de son chiffre d’affaires au titre de la redevance minière à la collectivité d’accueil.
Ainsi, le montant retenu pour chaque année d’exercice devra alimenter :
Un Fonds d’appui au secteur minier à hauteur de 20% de ses recettes ;
Un Fonds d’appui au développement local ;
Un Fonds de péréquation et d’appui aux collectivités territoriales dont la quote-part est fixée également à 20% de ses recettes
En outre, chaque société exploitante doit assumer pleinement sa Responsabilité sociétale et environnementale (Rse), et procéder à la réhabilitation des sites miniers et carrières après exploitation. Mais, pour ce faire, chaque société exploitante devait mettre en place dès le début de son activité d’exploitation, un Plan de développement local (Pdl) et un Plan de gestion environnemental (Pge). Rien de tout ça n’a été fait ni respecté par les sociétés exploitantes.
Nous invitons les sociétés exploitantes, notamment la Somiva et la Serpm Sa, à :
Régulariser leurs situations par rapport aux redevances minières dues aux collectivités locales pour chaque année d’exercice depuis l’année 2011 pour la Somiva et de 2010 à 2021 pour la Serpm Sa ;
Procéder à l’indemnisation des terres occupées et exploitées conformément aux dispositions du Code minier ;
Verser une indemnité de trois milliards (3 000 000 000) F Cfa aux trois villages impactés des communes de Ndenndory, d’Ounare et d’Orkadiere.
Si par extraordinaire ces sociétés avaient versé toutes les redevances minières dues à l’Etat du Sénégal, il appartient alors à l’Etat du Sénégal de reverser de manière effective ces redevances minières acquittées aux collectivités locales.
Aussi, nous demandons à l’Etat du Sénégal et aux autorités compétentes de :
Régulariser ses états de reversement des redevances minières dues aux collectivités locales de Ndenndory, Ounare et Orkadiere pour chaque année d’exercice d’exploitation depuis l’année 2010 ;
Construire un hôpital de niveau 2 pour le traitement et le suivi des malades infectés ;
Octroyer une Couverture maladie universelle à toutes les populations impactées ;
Installer une usine de transformation et de production sur place ;
Garantir la formation professionnelle en créant un centre de formation professionnelle et promouvoir l’employabilité des jeunes et des femmes
Dr Yaya KANE DIALLO
Président de l’Association des populations impactées de la mine de phosphates de Ndenndory «Njolten hujjaaji men»
Par Saliou Yatt
EDUCATION, LES BONNES NOTES DE SINGAPOUR
Les résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2022, publié en décembre dernier, ont encore confirmé Singapour comme «pays modèle» en matière d’éducation.
Les résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2022, publié en décembre dernier, ont encore confirmé Singapour comme «pays modèle» en matière d’éducation. Pour rappel, Pisa évalue, tous les trois ans, les performances scolaires des élèves âgés de 15 ans dans trois domaines-clés : la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique, pour déterminer leur «capacité à résoudre des problèmes complexes, à penser de manière critique et à communiquer de façon efficace». Pour 2022, environ 700 000 élèves issus de 81 systèmes éducatifs de pays membres ou non de l’Ocde ont pris part à l’évaluation. A noter aussi la participation de pays africains tels que l’Egypte, le Ghana ou encore le Maroc.
Singapour a obtenu les meilleurs scores dans les trois domaines : lecture, mathématiques et sciences, et a fini de mettre tout le monde d’accord sur la qualité de son système éducatif. Déjà, sa méthode d’enseignement des mathématiques (du «concret» à «l’image», puis à «l’abstrait») est désormais adoptée par plus de 70 pays à travers le monde. La France, qui a vu le niveau de ses élèves en maths baisser, a annoncé, à travers son ministre de l’Education, qu’elle va à son tour adopter de «manière progressive», cette méthode singapourienne à partir du primaire. Quel est ce «secret» dit de Singapour ?
En lisant les publications et interviews sur «The Singapour miracle», il est impossible de ne pas arriver à la conclusion qui, pour moi, résume tout le succès de la «Cité-Etat» : à Singapour, l’éducation c’est du sérieux, un investissement ! Fait marquant, c’est l’importance qu’ils accordent à la qualité des enseignants. L’Etat a commencé d’abord par rendre le métier très enviable. Ce qui attire d’excellents candidats en termes de qualifications et surtout d’amour pour la profession. Aussi, en plus de la formation initiale et continue, des perspectives de carrière et de développement professionnels, l’enseignant singapourien bénéficie d’une reconnaissance particulière qui se traduit en bons salaires et en respect. L’Etat va jusqu’à mobiliser des moyens médiatiques pour que les enseignants jouissent de l’admiration et de la gratitude des citoyens. Histoire de recruter et de maintenir les meilleurs profils dans le système, et d’éviter le syndrome de la pénurie mondiale d’enseignants qui plombe l’éducation, jusqu’à la fermeture d’écoles, dans bien des pays occidentaux.
C’est ce que confirme Pak Tee, professeur à la National Institute of Education de l’Université de Nanyang, lors d’une interview publiée dans le journal El Pais. «Nous avons travaillé dur pour faire de l’enseignement une profession respectable. Les enseignants sont les architectes de la Nation, qui aident à construire notre pays.» «As a teacher, you won’t be rich, but you are going to live comfortably.» Il faut ici noter que, pour le Pisa, trois facteurs ont été déterminants dans la performance des élèves, parmi lesquels la valeur sociale des enseignants ainsi que leur niveau de rémunération.
Ainsi, de pays pauvre, Singapour est passé de Nation riche et enviée grâce à un système éducatif performant qui produit des ressources humaines de qualité. Le professeur Pak Tee le résume en ces termes : «Notre histoire commence en 1965, lorsque nous avons obtenu notre indépendance… Nous n’avions rien d’autre : pas de pétrole, pas d’agriculture, pas de bois, pas de caoutchouc. Nous n’avions que des ressources humaines, et l’éducation est le grand pilier de notre développement national.»
Une façon de rendre hommage aux enseignants du Sénégal, tout en leur souhaitant une très bonne année académique, pleine de succès ! A la promotion B2 anglais 2015 de la Fastef !