Les Sénégalais en ont marre, mars 2021-mars 2023 : des morts, des blessés, des ruinés, des perdus.
Avons-nous tous le mal de mer ?
Dans toute société humaine «sénescente », qui veut se transformer en une société nouvelle, la marche vers le développement est résolument exposée à quelques dangers.
Ceci précisément parce que l'ancienne structure doit nécessairement s’éclater, avant que la nouvelle ne puisse se mettre en place et remplir pleinement sa fonction.
De tous les organismes vivants, malheureusement, l'homme est le plus exposé à ces dangers. Parce qu'aucun autre, dans toute l'histoire de la vie sur notre planète, n’a parcouru et ne parcourt un développement aussi précipité que le sien.
L'Homme, cette intelligence limitée, est un être inachevé. Son besoin d'accomplissement procède souvent par de successives destructions créatrices.
L'histoire de l'Homme est semée d'accidents, de hasards, de rencontres. Cependant, c'est à lui qu'il revient de faire face ou non à la fatalité. Ascension et déclin ne sont irrésistibles que s'il n'y résiste pas.
Des destins politiques opposés
De nombreux penseurs ont théorisé une dynamique. C’est le cas de l'influent juriste et philosophe nazi, Carl Schmitt pour qui la fonction même du politique est d'établir une distinction entre ami et ennemi, c'est-à-dire de construire une identité contre une autre.
L’ennemi, selon une certaine pensée, fait fonction d'anxiolytique par sa responsabilité (réelle ou imaginaire) dans nos angoisses collectives.
L'étape préliminaire à la fabrication d'un ennemi est la distanciation et/ou la séparation.
Avant d'aller guerroyer, il faut se construire un imaginaire du « nous et eux ». Il faut également se fabriquer un épouvantail, un autre soi-même qu'il faut « altériser », noircir et rendre menaçant, afin que l'usage de la violence puisse apparaitre légitime.
Tout est bon : la mythologie, les mots, les histoires, les théories anthropologiques, les idéologies, etc. « Le discours sur l'état de l'Union de George Bush, le 29 janvier 2002, désignant unilatéralement les trois pays de l'axe du mal », est un bel exemple contemporain de production artificielle d'ennemis par la plus puissante démocratie du monde.
La fabrication d'un ennemi cimente une collectivité de militants et sympathisants. Elle peut également être une échappatoire pour un homme politique en difficulté sur le plan moral.
Le peuple sénégalais a parfaitement compris que, à l'étape actuelle de son évolution politique, sa contradiction principale est celle qui oppose deux destins politiques. Et que l'aspect principal de cette contradiction est celui qui l'oppose à la morale et à l’éthique installées sur les socles de la tradition, de la religion et/ou de la constitution.
Chers frères et sœurs,
Nous vivons le temps de la prière. Nous sommes dans le carême chrétien et allons entrer en ramadan ; des moments de communion, de prières, de pardon et de partage.
« Rétracte-toi, rattrape-toi, et réforme ton intention pour qu’elle soit exclusivement vouée à Allah.
Efforce-toi de ne pas faire un seul pas et de n’accomplir aucune chose en général sans que ce soit à partir d’une bonne intention.
Tu deviendras apte à servir les hommes si tu arrives à cela ».
Nous vivons dans un monde où l’essentiel reste invisible pour les yeux, et nul ne peut modifier le chronogramme divin.
La foi et la raison réfutant le hasard, l’effort étant prescrit par Allah et convaincu que tout ce qui nous arrive n’est rien d’autre que la conséquence de nos actes.
Continuons à travailler pour la paix et la justice, comme le suggère la plateforme pour la République et la démocratie.
À vous, maîtres,
Je voudrai être Me Fadilou Diop,
Je voudrai être Me Valdiodio Ndiaye,
Je voudrai être Me Babacar Niang
La fonction de l’avocat est pénible. Elle est laborieuse et suppose dans celui qui l’exerce, un riche fond et de grandes ressources.
Vous prononcez d’importants et graves plaidoyers devant des juges qui peuvent vous imposer le silence, ainsi que contre des adversaires qui peuvent vous interrompre. Mais votre profession d'avocat mène aussi à la plus grande élévation sans perdre aucun des droits de sa première liberté et dédaignant tous les ornements inutiles à la vertu.
Le Sénégal s’est constitué en République pour appeler tous les citoyens à un degré plus élevé de bien-être, de moralité, et de religion.
Il y a juste un peu plus de deux ans, nous perdions le bien-être. Un virus nous avait fait expérimenter que, en un instant, tous les Hommes pouvaient devenir des discriminés, des ségrégués, ceux qui contaminent et qu’on bloque aux frontières.
Chaque homme était interpellé. Chacun devant affronter une obscurité totale que nul regard ne pouvait voir et encore moins décrire. Nous faisions face à une peur, une peur invisible.
Nous avons perdu la notion de moralité à cause du cinquième pouvoir, le pouvoir du citoyen : les réseaux sociaux.
Devrions-nous laisser nos descendants payer le coût de nos turpitudes ?
Devrions-nous encore installer une peur, cette fois-ci visible, dans nos psychés ?
Non ! Non ! Non !
Les Sénégalais en ont marre, mars 2021-mars 2023 : des morts, des blessés, des ruinés, des perdus.
Pourquoi ?
Deux banales affaires qui, globalement, concernent trois (3) Sénégalais.
Maîtres,
c’est parce que vous êtes reconnus intacts et purs que vous osez apparaître, dans vos robes, subtils et véhéments, vous devez être, mais refusez d’être les avocats de toutes les causes.
Aidez-nous à démêler la vérité dans le chaos des plaidoiries.
Nous voulons comprendre.
• Pour la première, il suffit de mettre sur la table du juge un dit rapport confirmant des propos tenus. Un jugement sera prononcé dans un sens ou dans un autre, et l’affaire est close.
• Dans la deuxième, l’accusé, que je sache, a tous les avantages :
- il bénéficie de la présomption d’innocence,
- il revient au plaignant de fournir les preuves,
- il faudrait que les preuves fournies soient exemptes de tout doute pour que l’accusé soit condamnable.
Vu l’internationalisation et la médiatisation de ces affaires, aucun juge ne peut ou ne pourra dire autre chose que le droit.
Chers hommes politiques,
On ne change pas une société par des mots.
Aussi longtemps que l'incantation verbale tiendra lieu de médecine, et les pieux mensonges idéologiques de cache-misère, notre pays ne connaîtra pas de grand avenir.
Que nos amis de l’extérieur comprennent cependant que le Sénégal n’est pas en danger.
« Du mois de mars 1962 au mois d'octobre 1975, la juridiction d'exception sous Senghor a prononcé plus de 300 années d'emprisonnement, plus de 200 années de travaux forcés, plusieurs condamnations aux travaux à perpétuité, deux condamnations à mort exécutées ».
Une constatation s'impose. De nos jours, dans nos pays comme partout ailleurs, les individus entendent jouir des droits de l'homme et veulent d'une vie décente. Les nations veulent l'indépendance réelle et la souveraineté, notamment sur leurs ressources naturelles. Les peuples veulent la libération sociale, le progrès et la coopération.
Peut-être partageons-nous cette conviction que la neutralité du Droit pourrait être considérée comme une pure fiction.
Tout système juridique entretient une relation dialectique avec le régime social propre à la société qui lui a donné naissance. Les normes juridiques qui en forment la rame sont l'expression d'un rapport de forces qu'elles ont pour fonction de conserver mais qu'elles peuvent aussi servir à modifier.
Ainsi, le Droit peut être une arme de libération et de développement. Travaillons à mettre en place une société réconciliée, une société où les citoyens seraient d’égale dignité, une société juste et fraternelle qui permettra à chaque Sénégalais d’occuper la place que lui assignent ses mérites et son dévouement aux intérêts du Sénégal.
La vraie subsidiarité n'est pas un mythe. Mais bien plus qu'un attirail juridico-politique, elle suppose la confiance.
Au siècle dernier, un philosophe, économiste et mathématicien disait que : « La confiance est le ressort moral, le ressort de gouvernement, qu'aucun règlement ne peut remplacer ».
La défiance stérilise, la plus grave, la plus malaisante, la plus lourde de conséquences pratiques aussi est une défiance envers l'homme dans sa liberté et dans sa relation sociale.
Main dans la main, faisons de sorte que la « société de confiance » s'étende un jour à la nôtre et lui apporte les bienfaits moraux et matériels prodigués par elle, dans la diversité de ses incarnations, dans l'unité de son inspiration.
Aux trop rares peuples qui ont su accomplir cette révolution culturelle, la plus grande de l'histoire ! Ces peuples rares, puissent-ils ne se montrer ni fils ingrats, ni fils prodigues, et mieux comprendre le pourquoi de leur réussite, non pour s'en réserver le privilège, mais pour en garder vivante la force exemplaire.
la koronik de DOC GYNÉCO, par Juliette Bâ
À TOI, CHER HOMME
Prends garde à ne pas penser décrocher le gros lot parce que ta promise est gentille, posée, disponible, serviable … (Nous adorons montrer que nous sommes des filles bien bilaye walaye pardonnez-nous hein !) Ou parce qu’elle travaille …
( Je vous préviens c'est long ! Passienss Passienss waaaw)
Votre servitrice serviable mais non servile a longtemps tourné le truc dans sa tête... Bref, j'ai cogité des jours et des jours et des jours encore pour trouver le sujet que j'allais développer pour le mois de mars. Mois de la femme ? Aller Doc... Autonomie financière ? Done. Respect de soi ? Done. Développement personnel ? Done encore. Dépendance affective ? Déjà donné.
Bla bla bla ... et finalement je me suis dit : Pourquoi ne pas s'adresser aux hommes ? ( En d'autres termes et sachant que je suis la reine du "pourquoi-faire-simple-quand-tu-peux-keep-le-stuff-compliqué" ?)
En mode "Cher Homme... Savais-tu que ? Voudrais-tu bien ?
Et patati et Tra la la ...
Bref, voici le fruit de mon intense réflexion intellectuelle très oestrogènée avec un soupçon de testostérone... :
Les présidents des collectivités principales de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion… lancent un « appel solennel » au président de la République Française pour que soient reconsidérés les rapports entre l'« outremer » et la « métropole »
Les présidents des collectivités principales de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin… ont lancé le 18 mai dernier un « appel solennel » au président de la République Française pour que soient reconsidérés les rapports entre ce qui est appelé « outremer » et la « métropole ». Les élus de ces pays, réunis en congrès, discutent de leurs résolutions. Ils devront rencontrer à ce sujet le gouvernement à la fin du mois de mars.
Cette déclaration, extraite de « Faire-Pays », vise à accompagner ce processus de responsabilisation en proposant à la société civile de soutenir ce qui est de toute évidence un moment historique.
Faire-Pays déclaration
Nous,
De la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de la Réunion ; gens d’ailleurs et de tous les côtés ; acteurs d’associations ou d’organismes non étatiques ; membres de la société civile ; professionnels de l’Éducation, de la Santé, de la Recherche, de l’Information, de la Prospective, de la Coopération internationale ; pratiquants du travail social, des Arts, des Lettres, du Numérique, de la Culture…,
Considérons,
Que le monde d’aujourd’hui est une alchimie de civilisations, de cultures et d’individus ; qu’il résulte de la Traite des africains, des esclavages du nouveau monde et du système des plantations, des grandes guerres européennes et de leurs conséquences, du colonialisme en ses méfaits et de son extension capitaliste planétaire ;
Que de cette alchimie ont surgi des peuples-nations demeurés indéchiffrables aux clairvoyances des décolonisations ; que ces peuples nouveaux se sont vus embarqués dans des fictions territoriales, identitaires, historiques et culturelles qui n’étaient pas les leurs ; que ces peuples sont demeurés hors-d’atteinte, souvent de leur propre conscience, toujours de la conscience de ceux qui les régentent encore ;
Que les insuffisances des décolonisations ont favorisé des États-nations souverains, antagonistes, compétitifs, dans un dogme de libéralisme économique où la liberté ne concerne que les marchandises, les capitaux et les lois du profit, cela au détriment de l’humain, du vivant, de la planète en son entier ;
Que ce monde n’est pas le nôtre ;
Que, malgré tout, des échanges ont pu se faire, des contacts survenir, des individuations tisser des liens d’alliances et d’éthique enchantée, qui font qu’un monde d’interdépendances est désormais à la portée de nos ferveurs, offert au rencontres véritables, et qu’il convient, dans une jouvence de nos imaginaires, de le nommer, le désirer et d’agir vers lui ;
Que cet autre monde est bien-commun de tous.
Dans cette perspective, nous déclarons
Que dans nos terres vivent des peuples-nations ;
Que nous les voyons comme des entités géographiques, culturelles, biologiques, sociales, identitaires, symboliques, créatives… disposant chacune d’un imaginaire irréductible à aucun autre ;
Que ces entités, précieuses pour tous, ont droit, dans l’intérêt du Commun souhaité, à l’exercice de toutes leurs potentialités, à la pleine aisance dans leurs propres devenirs ;
Qu’ils se doivent d’être reconnus en tant que tels, accompagnés en tant que tels dans la résolution de leurs terribles histoires ; et qu’ils doivent pouvoir exercer, même en l’absence d’expression étatique, l’esprit de responsabilité qu’exige une présence digne et créative, en face de leurs propres défis et des défis de notre époque ;
Que nos peuples ne sont situés dans aucune périphérie, mais qu’ils se tiennent tous en position plénière, dressés au cœur de leur vision du monde, dans le rhizome des solidarités, des alliances et des actions futures que cette vision leur permettra ; qu’à ce titre, les termes « outremer », « métropole », « zones périphériques ou ultrapériphériques » nous sont d’ores et déjà, irrecevables, et offusquants ;
Que les démocraties modernes, les Républiques saines, doivent s’inscrire dans un monde d’interdépendances respectueux du devenir imprévisible des différences et des diversités ; qu’elles doivent se sentir responsables de leurs rencontres et de la dignité de leurs aménagements ;
Que ces démocraties et Républiques doivent s’accorder à leurs évidences transculturelles intimes, et s’unir sans trembler aux richesses relationnelles que leurs histoires leur ont offertes ; qu’aucune d’entre elles ne saurait donc, décemment, se déclarer « une », ou se penser « indivisible » ;
Que les peuples-nations, encore dépourvus d’expression étatique, ne sauraient être maintenus dans des dispositifs qui limitent les capacités de leur présence au monde ; et que des dispositions symbolique, culturelle, sociale, économique et juridique doivent être prises en vue d’une refondation équitable de leur rapport à toutes puissances décisionnelles ; et qu’à ce titre, ils ont tousvocation immédiate à Faire-pays dans le concert de ces présences diverses qui fondent l’intelligence du monde ;
Dans cette perspective, nous déclarons encore
Que les solidarités nouées par les ombres et lumières de nos histoires partagées, devront être assainies et, par là-même, solidement renforcées ;
Que dans tous les dispositifs qui régissent nos rapports à des puissances décisionnelles, soit reconnue notre responsabilité directe sur les choix, les décisions, les mises-en-œuvre qui nous concernent au quotidien et qui concernent nos devenirs ;
Dès lors, nous appelons les gens de nos pays
A créer dans leur famille, leur quartier, leur commune, leur région, dans tout possible transnational, des espaces d’échanges et de discussions autour de cette notion de responsabilisation ; à penser, à agir, à déclencher ainsi dans notre vie quotidienne de vrais « lieux politiques » où pourront naître des forces novatrices, des capabilités fortes et d’actives espérances ;
Enfin, nous engageons
Les femmes, les hommes et toutes leurs occurrences ; toutes les organisations éclairées ; tous les créateurs, poètes, danseurs, chanteurs, conteurs et musiciens ; gens de lettres et philosophes ; personnes de la Santé, des sciences et des techniques ; responsables administratifs, universitaires et politiques ; gens de conscience et humanistes ; fervents de la Beauté ; amis très simples d’un mieux-humain dans l’horizontale plénitude du vivant…
À soutenir les processus de responsabilisation actuellement en cours dans nos pays
Pour que la planète de notre vivre-ensemble ne s’accommode d’aucune minoration, d’aucun peuple oublié, d’aucune indignité ;
Qu’elle puisse bénéficier ainsi de la participation de toutes et de tous, de l’intelligence de toutes et de tous, dans l’épanouissement des capacités d’initiative, d’innovation, de joie et d’enthousiasme de toutes et de tous.
Les 200 premiers signataires
GUADELOUPE – Tony ALBINA, conseiller ingénierie de formation / Varenthia ANTOINE, comédienne, metteuse en scène / Irène BICEP LAYKO, comédienne, chanteuse, chorégraphe/ Harry BALTUS, comédien, metteur en scène / Estelle-Sarah BULLE, écrivaine / Patrick CHEVAL, comédien, auteur-metteur en scène/ Sylvie CONDE, consultante en finance / David DAHOMAY, cadre territorial, collectif éthique-démocratie / Jacky DAHOMAY, philosophe / Marie-Noëlle EUSEBE, comédienne / Jean-Philippe FANFANT, musicien / Thierry FANFANT, musicien / Jonathan FELTRE, comédien, étudiant /Greg GERMAIN, comédien/ Isabelle IBENE, vétérinaire/Hubert JABOT, avocat / Max JEANNE, écrivain/ Alain JEAN-MARIE, musicien/ Lucile KANCEL, comédienne, metteuse en scène / Philippe LAPIN, proviseur/ Raphaël LAPIN, avocat / Brigitte LAGUERRE, militante syndicale ¨/¨Chantal LOÏAL, directrice et chorégraphe compagnie difé kako / Mariann MATHEUS, artiste interprète / Jacques MARTIAL, comédien / Rosan MONZA, cadre territorial,docteur en géopolitique/ Mycéa NORVAT, conseil en action sociale /Ernest PEPIN, écrivain/ Patrick PORTECOP, médecin / Firmine RICHARD, comédienne/ Michel REINETTE, journaliste/ Luc SAINT-ELOY, comédien, metteur en scène / Pierre SAINTE-LUCE, écrivain, médecin / Daniel SHEIKBOUDHOU, cadre bancaire …
MARTINIQUE – Souria ADÈLE, comédienne/Michel ALIBO, musicien / Marie-Line AMPIGNY / Comédienne. Frédérique ALIE, chanteuse, musicienne/Marie-Josée ALIE, écrivaine, musicienne / Jean-Pierre ARSAYE, écrivain, traducteur/Auguste ARMET,sociologue / Eloi BARATINY, directeur de médiathèque/ Jocelyne BEROARD, musicienne/ Fabrice BIROTA,ingénieur / Gloria BONHEUR, comédienne / Daniel BOYER-FAUSTIN, maître des orchidées / Jean CABRIMOL, musicien / Mario CANONGE, musicien / Patrick CHAMOISEAU, ami de la Beauté /Yvan CHAMOISEAU, logisticien /Miguel CHAMOISEAU, informaticien / Aimé CHARLES-NICOLAS, psychiatre, professeur émérite des universités / Tony CHASSEUR, musicien/ Imaniyé Dalila DANIEL, auteure,compositrice / Justin DANIEL, professeur sciences politiques, président du CESECEM/ Roland DAVIDAS, met-lékol (enseignant) / Alex DESCAS, comédien/ Guy DESLAURIERS, réalisateur/Shinsai DESLAURIERS, coach sportif / Joachim DES ORMEAUX, auteur-compositeur, chanteur/Madiana DETHAN, enseignante /Laetitia DOMI,responsable pilotage financier/Serge DOMI, sociologue / Synoé DOMI, professeur de philosophie /Nicole DOGUE, comédienne /Igo DRANE, conteur / Max DUBOIS, chef d’entreprise, France/ José DURANTY, chargé de mission éducation à l’environnement PNM / Elmire EDMOND, retraitée du CHU / Hector ELISABETH, sociologue / Edwin FARDINI, artiste/Cyril FORMAN« Atissou », auteur/Compositeur, France/Haïti /Steve GADET, écrivain, enseignant-chercheur/Guillaume GERARD,papa-bwa/ Mathieu GLISSANT, réalisateur / Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX, directeur laboratoire caribéen sciences sociales, UA/Johnny HAJJAR, député / Lucien JEAN-BAPTISTE, comédien / Olivier JEAN-MARIE, consultant/Philippe JOSEPH-MERELIX,guide touristique / Christian JULIEN, comédien, metteur en scène / Véronique KANOR, comédienne, metteuse en scène / Simone LAGRAND, comédienne / Patrick LAPORT, cadre supérieur territorial /Danielle LAPORT, sociologue / Viktor LAZLO, chanteuse, écrivaine / Loïc LERY, écrivain / Agnès LERY, cadre supérieur / Jean-Pierre LEANDRE, président du LAO (laboratoire archives orales) / Fréderic LEFRANCOIS, universitaire, UA / Véronique LILIA, GalactikMawonnez / Marie-Michaël MANQUAT LASSOURCE, Journaliste / Roger MARIE-JOSEPH, paysan, régisseur / MyrthaMARIE-JOSEPH RICHARDS, artiste-autrice, docteure en arts plastiques / MarcMARIE-JOSEPH, enseignant, artiste plasticien / Camille MARIE-LOUISE-HENRIETTE, professeur des écoles / Jiliane MARIE-ROSE, professeur de lettres /Marilisa MIDELTON, enseignante / Yasmine MODESTINE, comédienne, autrice, chanteuse/Mireille MONDESIR,ethnologue /Joël MOUSTIN, artiste plasticien / Marcellin NADEAU, député /Jean-Philippe NILOR, député / Manuel NORVAT, enseignant-chercheur en littérature/Harry OZIER-LAFONTAINE, directeur de recherche, relations Internationales / Chantal PALANY, professeur d’arts plastiques / Philippe PALANY, socio-géographe, responsable R&D / Muguette PERINA, assistante sociale /José PERINA, infirmier/ Lori PERINA, webmaster /Roland PIDERI, journaliste / Olivier PORTECOP, ingénieur de recherche /Joël RANGON, ingénieur du son/Solange RAVOTEUR, Psychomotricienne / Ghyslaine RENARD, aide-soignante /Oliver RENARD, artiste FX / Patrick RENE-CORAIL, médecin hospitalier / Véronique RÉUNIF, enseignante / Michael ROCH, écrivain/ William ROLLE, anthropologue / Jean-Marc ROSIER, écrivain, éditeur /Jackie SAINT-AIME, autoentrepreneur / Sylvia SAEBA, écrivaine / Philippe SAINT-CYR, professeur émérite des universités / Raymond SARDABY, journaliste /Christian SERANOT, éditeur / Gwendolina SPERONEL, psychologue clinicienne / Jacky TAVERNIER, artiste pédagogue/Djuna TAVERNIER, éducatrice /Marie-Caroline TOME, chargéed’études/Laurent TROUDART, artiste / Mylène WAGRAM, comédienne/ SAINT ZEBY Éric, chirurgien-dentiste/ Serge ZOBÉÏDE, journaliste…
LA REUNION – Karine LEBON, députée/ Keïla MADI, Comédienne/ Frédéric MAILLOT, député/ Laurent RIVIERE, archiviste/ Patrice THREUTARDT, poète et conteur…
AUTRE – Florence ALEXIS, ingénieure en culture, Haïti / Bertrand BADIE, universitaire, politiste, France/ Yolande BACOT, ex-directrice expositions la Villette / Etienne BALIBAR, philosophe, France / Corinne BAZZI, humaniste, France/ Patrick BEN SOUSSAN, pédopsychiatre, France / Michel BLAY, historien, philosophe des sciences, CNRS, France/ Jean-Luc BONNIOL, professeur émérite, anthropologie, France / Marie-Pierre BOUSQUET, productrice/ Alexandra BURESI-GARSON, psychanalyste-psychologue clinicienne, France/ Julie CAUPENNE, professeure de Lettres en lycée, France /Stefan CHEDRI, psychanalyste, France/Josiane Laura CLAUZEL, chanteuse, France / COMET-GRIMAUD, secrétaire de direction, France/ William DA GLORIA, communicant, France / René DE CECCATTY, écrivain, France/ Marie José DEL VOLGO, médecin et psychanalyste, France/ Madiouka DIAKHITE, officier aux affaires politiques, ONU, Sénégal-France / Danièle EPSTEIN, psychanalyste, France/ Lio FUKUSHIMA, traducteur, Japon/ Mariette GRANDE, cadre territorial, France/ Roland GORI, psychanalyste, professeur honoraire Universités, France / William GORIA, communicant, France / BRUNO GUICHARD, documentariste, rédacteur revue Écarts d’identité, France/ Olivier de HALLEUX, animateur en éducation populaire, Belgique / Patrick KARL, artiste dramatique, France / Nathalie DE KERNIER, maître de conférences et psychanalyste/ Pascal LAFONT, maître de conférences HDR Sciences de l’Education, France/ Alain LEGER, éditeur, France/ Pascal MARGUERITTE, attaché parlementaire, professeur associé à l’HEIP, France/ Edgar MORIN, sociologue, philosophe, France / Mylaele NEGGA, chargée de communication UNFPA / Nick NESBITT, professeur Princeton, USA / Estelle NICOLAS, enseignante, France / Marcel PARIAT, professeur des universités émérite Sciences de l’Education, France/ Jean Yves POTEL, écrivain, France / Fabien PERRY, enseignant, photographe, France /Romane PERRY, étudiante arts plastiques, France / Dominique RAPHEL, association Écarts d’identité, France / Lenio RIZZO,pédopsychiatre, Italie /Nilûfer ROBERTS, enseignante,France/Cosimo SANTESE, psychologue, France/ Claude SCHAUDER, psychanalyste, France / Nicole SCHAUDER, médecin, France / Annick TANGORRA, musicienne, France / Nanténé, TRAORE comédienne France/ Dominique TERRES-GRAILLE, psychiatre et psychanalyste, France/ THOMAS TREZISE, professeur, Princeton, USA/ Alain VANIER, psychanalyste, ex psychiatre des hôpitaux, professeur honoraire universités, France/ Catherine VANIER, psychanalyste, France / Charly VERSTRAET, traducteur, professeur, USA / Jean-Christophe VICTOR, auteur-réalisateur France/ Nadia ZEMAME-LEPILLOUER, enseignante, France…
Découvrez des extraits en pdf de Faire-Pays, Eloge de la responsabilisation
« Faire-Pays – Éloge de la responsabilisation », de Patrick Chamoiseau sera disponible dans son intégralité courant mars aux Éditions Le teneur (www.keditions.com).
DU PRINTEMPS DES LIBERTÉS À LA GLACIATION AUTOCRATIQUE
Nous en appelons à tous les citoyens sénégalais, surtout à certains membres de l’élite politique à taire leurs querelles d’égo et à unir leurs efforts pour mettre fin aux entreprises de dévoiement de notre démocratie par la Benno
Durant les évènements du 16 mars dernier, le monde entier a pu assister, en direct, aux brimades et agressions physiques sur le leader du Pastef, sa garde rapprochée et son avocat, d’une manière irrespectueuse de la dignité humaine et évoquant une sorte de fascisme tropical à ciel ouvert. Ces actes méprisables symbolisent, à souhait, cette volonté de saper les bases de la respiration démocratique initiée, il y a 23 ans jour pour jour, en somme, un désir chimérique de passer du paradigme d’alternance démocratique à celui de présidence à vie.
Survivances de la culture du parti-État
En réalité, pour bien comprendre l’impasse politique dans laquelle se trouve le système politique sénégalais, il faut remonter à la première alternance de 2000.
A l’époque, le président Wade, au lieu de démanteler le système du parti-Etat, qui constituait un verrou à l’approfondissement de la démocratie, a préféré se l’approprier en le réajustant aux conditions de la post-alternance. Se servant d’outils tels que la corruption, la transhumance politique ou l’entrisme qu’ils avaient déjà expérimenté, dans les années 90, en s’acoquinant avec le parti socialiste, le président Wade et ses frères libéraux allaient remodeler le paysage politique sénégalais.
On assista alors à une déréglementation de la vie politique similaire à celle survenue en France, après l’accession de l’Union de la Gauche au pouvoir en 1981. Elle s’était traduite, principalement, par un affaiblissement des organisations politiques et syndicales de gauche, liées au mouvement populaire, particulièrement le PCF et la CGT.
L’action politique, elle-même, allait s’en trouver dénaturée, en perdant sa vocation initiale de défense d’intérêts de classes bien identifiées, pour devenir un instrument de promotion sociale individuelle ou au bénéfice de groupes de pression.
Il y eut ainsi un éclatement des courants de pensée libéraux, pro-capitalistes (ou pro-occidentaux), issus du parti socialiste historique et du PDS lui-même, en plusieurs nouvelles entités. C’est ce qui explique l’explosion exponentielle du nombre de partis, dont la plupart lilliputiens et cette option résolue et irréversible pour les grandes coalitions, découlant de la mort des grands partis.
Malheureusement, la voie de sortie de crise qu’aurait pu constituer la dynamique des Assises nationales allait tourner court et empêcher la mise en œuvre de véritables ruptures d’avec le système politique néocolonial, à cause de deux facteurs :
- l’absence d’une volonté politique réelle des mouvances socio-démocrate et libérale et
- le manque de courage politique des partis de gauche pris au piège de l’électoralisme et de la démocratie représentative bourgeoise.
Une méga-coalition grégaire et unanimiste
Après sa victoire au deuxième tour de la présidentielle de 2012, Macky Sall, à la tête d’un parti embryonnaire, était conscient que, non seulement son accession au pouvoir était accidentelle et fortuite, mais encore que la condition sine qua non de survie de son nouveau régime était la mise en place d’une vaste Coalition, selon la devise "gagner ensemble et gouverner (ou piller) ensemble".
De fait, la garantie d’impunité et la collusion d’intérêts allaient conférer à Benno Bokk Yakaar une longévité aussi démesurée que néfaste et en faire l’une des Coalitions les plus massives et les plus unanimistes de l’histoire politique. Mais ses premiers tests électoraux (législatives de 2012, locales de 2014) furent loin d’être concluants, avec, au finish, de courtes majorités ou de lourdes défaites dans les grandes villes, dans un contexte de fort taux d’abstention. Visiblement, le peuple sénégalais n’était pas emballé par la rhétorique fumeuse et prétentieuse sur l’Emergence de la part de celui qui refusait de mettre en œuvre la refondation institutionnelle préconisée par les Assises nationales.
L’histoire allait donner raison à ceux qui doutaient de la bonne foi du successeur de Me Abdoulaye Wade, car l’opinion découvrira plus tard, toutes les combines du nouveau pouvoir (Arcelor Mittal, scandale Petrotim, port minéralier de Sendou, attribution d’un marché de pétrole à Total…).
On comprit, alors, a postériori, pourquoi le pouvoir apériste était resté très frileux envers les mesures consignées dans les conclusions des Assises nationales, le projet de nouvelle constitution et les autres recommandations de la C.N.R.I et visant aussi bien à améliorer la gouvernance sociopolitique qu’à instaurer l’équilibre et la séparation des pouvoirs.
Pour se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise, le président allait s’atteler à faire le vide autour de lui, en affaiblissant ses adversaires tout en vampirisant et neutralisant ses alliés. De telle sorte que son régime devenu ultra-minoritaire ne tient plus que grâce au concours des F.D.S, (qui, sans vraiment être un parti politique même s’ils ont fait élire le président du Parlement), constituent, en association avec certains secteurs de la Justice, un ersatz d’outil politique sur la voie d’une dictature émergente, tentant de plonger notre pays dans une ère de glaciation autocratique. Il ne reste plus qu’à prier pour qu’elles n’imitent pas leurs collègues putschistes des pays frères voisins.
Heureusement que nous assistons à la création de divers groupes politiques constitués des nouvelles générations de cadres politiques, qui sont en train d’occuper les espaces libres délaissés par les anciens combattants de la gauche historique.
De nouvelles forces politiques contre l’instauration d’une autocratie pétrolière
Au-delà des divergences de points de vue politiques, qui étaient loin d’être décisives, l’alternance de 2012 était également révélatrice d’un désir de changement de génération acté par le remplacement du quasi-nonagénaire Abdoulaye Wade par le presque jeune cinquantenaire Macky Sall, né juste après les indépendances.
Par ailleurs, la jeunesse sénégalaise, comme celles de plusieurs pays limitrophes, souffrant de plusieurs maux et outrée par la gouvernance désastreuse des pontes de la Coalition APR-Benno, était touchée par une lame fond anti-impérialiste cherchant à rompre les amarres avec les anciennes puissances coloniales, particulièrement la France.
Elle est incarnée par plusieurs entités politiques, dont la plus représentative, actuellement, est le Pastef, victime d’une persécution impitoyable et catalogué comme ennemi public numéro 1 par les relais locaux de la Françafrique, avec le président Macky Sall comme chef de file.
Quoiqu’on puisse dire, le Pastef, fondé par des hauts fonctionnaires peu connus sur la scène politique est devenu la locomotive de l’opposition sénégalaise et est progressivement en train d’apprendre de ses erreurs et bénéficiant de l’accompagnement d’éminents hommes politiques provenant de Yonnu Askan Wi, du RND et même du PAI historique. Cette formation politique cristallise les espoirs de larges secteurs de la jeunesse sénégalaise, qui apportent leur fougue et leur engagement qui fait tant défaut à la vieille classe politique, qui ne s’est pas suffisamment renouvelée. Elle a également fait des percées remarquables dans le milieu des dommu daara, ce qui contribue à contrebalancer l’influence d’une certaine aristocratie maraboutique friande de mallettes de billets, de passeports diplomatiques, de 4 x 4, ne craignant pas de cautionner certaines formes de parjures émanant de représentants du pouvoir temporel.
En ce jour anniversaire de notre première alternance démocratique, nous en appelons à tous les citoyens sénégalais, surtout à certains membres de l’élite politique à taire leurs querelles d’égo et à unir leurs efforts pour mettre fin aux entreprises de dévoiement de notre démocratie par la Coalition Benno Bokk Yakaar, sous la houlette de leur président, qui pourrait encore sortir par la grande porte en respectant aussi bien sa parole que la Constitution (dont il est censé être le gardien).
Il doit décliner le projet insensé de troisième mandat que lui proposent des mercenaires politiques, qui n’hésiteraient pas à le sacrifier et à bruler notre cher Sénégal pour la sauvegarde de leurs intérêts égoïstes.
Pourquoi donc le privilège de représenter le continent africain au sein du Conseil de sécurité devrait-il être réservé aux seuls grands pays, alors que de petites nations sérieuses serviraient davantage l'intérêt de tous
Lors d’un dialogue en ligne, initié par le Parti communiste chinois, le président Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud a réaffirmé, ce 15 mars 2023, la nécessité d’une réforme des Nations unies, avec un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité. Le continent peut-il raisonnablement nourrir quelque espoir de voir aboutir cette revendication, plutôt ancienne ?
Depuis un quart de siècle, au moins en effet, les Africains réclament cette réforme et ce siège permanent, mais dans une relative cacophonie, et en vain, jusqu’à présent. Ils ne se sont pas réellement donné les moyens d’impulser les changements qui auraient pu leur offrir une telle perspective au sein de l’Organisation internationale. Car, pour être audible, il faut exister, de manière cohérente et convaincante. Or, quoique plaisante sur le papier, l’idée d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité n’a nullement été confortée par une aptitude de l’Afrique à s’imposer comme un bloc homogène, une entité solide.
L’Union se déchirerait, si elle devait s’entendre sur la nation qui porterait sa voix au Conseil de sécurité. Et chacun des pays qui se considère aujourd’hui comme grand et important sur le continent croit que ce siège devrait lui revenir naturellement. L’Afrique du Sud, le Nigeria, et quelques autres s’y voient, sans qu’un seul puisse se prévaloir d’un leadership consistant et convaincant, dans la constance, ces dernières décennies.
Dans ce cas, il ne resterait donc plus qu’à déterminer, à l’Union africaine, les critères précis à remplir pour mériter ce siège…
Et c’est alors que l’UA pourrait voler en éclats. Autant, pour certains, l’état de droit et la démocratie semblent être des gages clairs de crédibilité, autant, pour d’autres, il serait préférable d’intégrer des considérations moins… contraignantes, voire futiles. Parlez-leur de systèmes politiques à la crédibilité avérée, de processus fiables de désignation des dirigeants, et la plupart s’emporteront.
L’impact de cette nouvelle montée de tension pourrait devenir dévastateur pour la perception du risque politique au Sénégal. La logique du bras de fer musclé et sans limites entre le camp présidentiel et celui d'Ousmane Sonko est une voie périlleuse
Bonjour Gilles Yabi, ça fait débat avec Wathi. Une semaine de tensions au Sénégal avec des affrontements entre jeunes et forces de sécurité massivement déployées, des bus brûlés, des tirs de gaz lacrymogènes, des axes paralysés pendant des heures… Après les manifestations de mars 2021 qui avaient fait 14 morts, cette nouvelle flambée de violences, alors que devait s’ouvrir un procès en diffamation de l’opposant Ousmane Sonko inquiète beaucoup à onze mois de l’élection présidentielle de février 2024.
Oui, les images d’émeute ont fait le tour des téléphones au Sénégal, en Afrique et partout dans le monde, relayées par les médias nationaux et internationaux. L’impact de cette nouvelle montée de tension pourrait devenir dévastateur pour la perception du risque politique au Sénégal. Cette perception joue un rôle dans les décisions des acteurs économiques nationaux et étrangers, de tous ceux qui parient depuis des années sur le Sénégal comme pôle de stabilité et de sécurité dans une région ouest-africaine en proie aux coups d’État, au terrorisme et au recul des libertés.
L’élection présidentielle est prévue dans un peu moins d’un an et tout le monde se pose des questions sur ce que nous réservent les prochains mois. L’erreur grave que beaucoup de pays ont déjà commise en Afrique, c’est de penser que la situation sera toujours maîtrisée avant qu’elle ne dégénère en crises violentes, graves et longues. Les acteurs politiques oublient souvent que le fait de ne pas vouloir individuellement plonger leur pays dans le chaos ne signifie nullement que le résultat combiné de leurs actions, et l’usage de tous les moyens pour défendre leurs intérêts, ne sera pas effectivement le chaos.
Vous rappelez ce que vous estimez être les ingrédients de la stabilité politique du Sénégal depuis son indépendance, malgré les épisodes de tensions et de violences qui ont bel et bien existé sans entraîner de rupture institutionnelle…
Oui. Au moment de la commémoration du 60ᵉ anniversaire de l’indépendance du Sénégal, en avril 2020, je disais sur cette antenne que je considérais que le premier ingrédient de la stabilité au Sénégal, c’était « la réalité de l’existence d’un État, la capacité à projeter l’image d’un État présent, organisé, capable de maintenir l’ordre sans apparaître comme un appareil uniquement au service du pouvoir politique du moment ». J’avançais aussi que « les élites politiques sénégalaises avaient jusque-là toujours donné le sentiment de croire à la nécessité de le préserver l’État de graves dérives qui pourraient résulter d’une politisation à outrance des administrations. » J’insistais aussi sur la qualité de la formation des hommes et des femmes qui animaient les institutions publiques, y compris le secteur de la défense et de la sécurité.
L es transferts de fonds, les investissements et l’expertise de la diaspora africaine forte de 160 millions de personnes sont vitaux pour la croissance future du continent. C’est la conclusion à laquelle la Banque africaine de développement est arrivée lors d’un forum organisé en décembre 2022 à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
De plus en plus, des maires africains expriment leur souhait de se tourner vers les diasporas pour le financement du développement local. Cet article vise à expliquer comment l’investissement des émigrés peut contribuer au financement du développement des collectivités au Sénégal. Dans le contexte de la décentralisation et de la territorialisation des politiques publiques, les migrants et le secteur privé pourraient jouer un rôle de premier plan dans vis-à-vis des les collectivités territoriales affectées par les migrations.
En effet, les autorités locales se retrouvent en première ligne pour gérer les impacts, à la fois positifs et négatifs, de la migration. Les collectivités territoriales du Sénégal ont en commun d’être confrontées à deux phénomènes majeurs qui structurent et déstructurent les dynamiques économiques. Il s'agit du changement climatique et de la mondialisation dans un contexte de mobilité permanente liées aux migrations. Inscrire les dynamiques territoriales dans nos objectifs de développement revient à envisager ces entités spatiales et humaines comme porteuses de nouvelles économies plus adaptées.
LES FONDS DES MIGRANTS COMME ALTERNATIVES
En effet, selon la Commission économique pour l’Afrique, les transferts des migrants vers le continent ont atteint 41 milliards de dollars en 2021. Cela représente ainsi plus du double de l’aide publique au développement accordée à l’Afrique. Il s’agit de trouver des financements adaptés dans un contexte où les transferts de fonds des migrants, bien encadrés, constituent des alternatives solides.
Au Sénégal, selon un rapport publié par l’Afford (2021), la diaspora est forte de 642 654 personnes, soit 3,7 % de la population. Si les flux d’émigration des Sénégalais se font majoritairement au sein du continent africain, 47,6 % d'entre eux sont établis dans les pays de l’Union européenne. La diaspora sénégalaise, c’est aussi 2 562 millions de dollars US de transferts de fonds par an, représentant 10,5 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le même rapport. C’est considérable !
Grâce à ces transferts, la diaspora joue un rôle de premier plan dans le relèvement du niveau et du cadre de vie des familles restées au pays. Elle contribue ainsi aux efforts entrepris par les gouvernements pour lutter contre la pauvreté et favoriser l’inclusion économique des populations, y compris les plus vulnérables. Les associations de migrants sont actives dans la prise en charge des effets adverses du changement climatique par le financement et l’investissement dans les infrastructures, les moyens de production et l’outillage agricole. Elles contribuent également au financement et au développement d’activités génératrices de revenus, à l’adoption d’activités non agricoles, à la diversification des activités agricoles.
Ainsi, bien encadrés, les transferts de fonds des migrants peuvent permettre de trouver des financements adaptés et constituer des alternatives solides par rapport au renforcement des ressources financières des collectivités territoriales. En effet, chaque année, une allocation minimale de 12 millions de francs CFA (environ 19 000 dollars US) est versée à chacune des 557 collectivités locales. Le Fonds de dotation de la décentralisation qui est très faible pour une meilleure territorialisation des objectifs de développement durable est en cours de restructuration. Il constitue une réforme ambitieuse qui vise à recentrer les ressources sur les vrais objectifs du fonds.
TRANSFERTS NON FINANCIERS
Les associations de la diaspora et les migrants en tant qu'individus contribuent en permanence au dynamisme de l'économie à travers des transferts monétaires et des transferts non financiers. En réalité, les migrants transfèrent plus que de l’argent. Ils ramènent un engagement pour le développement, des réseaux de partenariat, des moyens de production et des outils et machines pour répondre aux effets adverses de l’incertitude climatique.
En outre, les migrants peuvent investir dans l'immobilier dans les villes comme Dakar ou dans les villages. Les retombées de ces investissements sont destinées au financement d’alternatives face aux effets liés à l’aridité et à l’incertitude climatique. Les aides d'urgence aux populations sont financés ainsi par des sources plus stables et moins soumises aux impacts des changements climatiques sur le capital naturel et les activités économiques des zones rurales. Dans le même temps, ces flux financiers contribuent à connecter l’économie locale au système national et global. L'habitat constitue un secteur de prédilection de l'investissement des migrants sénégalais. Cette appropriation foncière et immobilière entraîne des effets multiples sur la société et le tissu urbain. Face aux risques climatiques, il est nécessaire de tenir compte des opportunités et incertitudes liées au climat. L’amélioration des articulations entre l’investissement des émigrés avec les priorités de l’encadrement (collectivités territoriales, organisations non gouvernementales, projets de développement…) devrait se faire par une prise en compte effective du potentiel de l’émigration.
MIEUX CANALISER LES INVESTISSEMENTS
En d’autres termes, les plans de développement des collectivités territoriales devraient être plus sensibles à ces deux paramètres déterminants du développement territorial. Les migrants et associations de la diaspora doivent de leur côté pouvoir profiter des dispositifs et plateformes d’appui pour mieux canaliser leurs investissements. Avec l’installation des antennes des Bureaux d’accueil, orientation et suivi des Sénégalais de l’extérieur au niveau des Agences régionales de développement, plusieurs opportunités sont offertes aux migrants qui veulent investir dans leurs terroirs. Ces bureaux vont contribuer aux efforts visant à mettre en œuvre une politique migratoire sénégalaise adaptée aux évolutions nationales et internationales et orientée vers une logique de développement.
Les projets d’appui aux migrants de retour ayant atteint des succès notables ont beaucoup mis l’accent sur une bonne diffusion de l’information autant au Sénégal que dans le pays de provenance des migrants de retour. Il s’agira, dans le futur, de privilégier une information centrée sur les opportunités destinées aux Sénégalais porteurs de compétences pouvant être investies au Sénégal (valorisation de l’expertise de la diaspora). Elle devra également inclure ceux désireux d’être accompagnés pour la mise en œuvre de leurs projets d’investissement sur place. Par exemple, il serait intéressant que les responsables des différents secteurs professionnels agissant au Sénégal puissent dire de manière précise leurs attentes vis-à-vis des migrants de retour ainsi que les opportunités d’emploi et d’investissement qu'ils pourraient prendre en charge. Autrement dit, il s’agit de rendre « pratique » l’information en direction de migrants de retour pour qu'ils puissent très vite être en situation d’investir voire de produire. Le gouvernement du Sénégal reconnaît la contribution des migrants si bien que l’expertise de la diaspora est inscrite dans le Plan Sénégal Emergent, le référentiel de développement du pays, qui intègre une utilisation souple et optimisée des ressources techniques et scientifiques de la diaspora.
La place de la diaspora dans le développement économique et social national trouve également, dans la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, une formidable opportunité. En effet, les réseaux de la diaspora sénégalaise pourraient constituer à moyen et long termes des leviers du développement durable avec l'avènement des pôles territoriaux tels qu'ils sont envisagés par l'Acte III de la décentralisation.
Cheikh Tidiane Wade
Professeur de Geography, Université Assane Seck de Ziguinchor
THECONVERSATION.COM
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
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SAINT OMER ET CES FILMS FRANÇAIS SI PROCHES DE NOUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Des salles de cinéma rouvertes ces dernières années en Afrique par des promoteurs français se refusent encore à montrer ces quelques films français de metteurs en scène d’origine africaine concernent les publics africains
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 17/03/2023
Saint-Omer est un film français mais c’est aussi un peu un film sénégalais.
D’abord parce qu’il a été réalisé par Alice Diop, une française de parents sénégalais. Même si elle se dit séné gauloise. Le scénario é été écrit par Alice Diop et Marie Ndiaye, autrice française de renom, prix Goncourt 2009, de père sénégalais.
Ensuite parce que c’est l’histoire vraie de Fabienne Kabou, une Sénégalaise émigrée récente en France qui a été accusée en 2013 d’avoir tuée sa fille de 15 mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du Nord de la France.
Le film met en scène Rama une jeune enseignante de lettres et aspirante romancière d’origine sénégalaise, venue de Paris assister au procès de Laurence Coly à la cour d'assises de Saint-Omer avec l’intention d’en faire un roman.
Rama, qui tout comme l’accusée, vit avec un Français, est enceinte de quatre mois et entretient des relations complexes avec sa mère émigrée, tout comme Fabienne Kabou avec la sienne, se sent au fur et à mesure du déroulement du procès de plus en plus proche de l’accusée.
Mais il n’a toujours pas été montré au Sénégal ni dans aucun autre pays en Afrique à notre connaissance.
Cela a été le cas du film « Migonnes » de Maimouna Doucouré, fiction sensible sur les difficultés d’une petite fille de 11 ans, grandissant dans une banlieue parisienne, dans une famille traditionnelle sénégalaise qui est tiraillée entre les contraintes familiales et ses copines françaises avec lesquelles elle se livre à des compétitions de danses sexy relayées par médias sociaux. Sorti en France en 2020 et diffusé sur Netflix, le film a connu un certain succès à l’international mais n’a toujours pas été diffusé en Afrique.
Le film de notre compatriote Dieydi Djigo, « Omar Blondin Diop, un révolté » a connu un sort à peine meilleur, puisqu’il a bénéficié d’une projection de présentation à Dakar en 2022 mais n’a jamais été présenté par la suite au grand public.
Il n’est pas acceptable que les salles de cinéma que des promoteurs français ont eu le mérite de rouvrir ces dernières années dans quelques capitales africaines se refusent encore à montrer ces quelques films français réalisés par des metteurs en scène d’origine africaine et qui concernent tant les publics africains.
par Rennie Yotova et Momar Seck
MÉDITATIONS SUR LE MÉTISSAGE ET LES UNITÉS PLURIELLES
Métissage du langage par les multiples dialogues des langues qui se parlent et se comprennent. Métissage des cultures qui communiquent dans leur bruissement universel
Rennie Yotova et Momar Seck |
Publication 17/03/2023
La perpétuation du Bien est né du métissage. Ce recueil a été écrit en neuf mois, entre le Sénégal et la Bulgarie, écrit sous l’impulsion vitale de la joie et de l’urgence de capter les instantanés d’un vécu qui voulait faire face à l’intranquillité du monde, qui voulait enregistrer la mélodie du monde.
Métissage du langage par les multiples dialogues des langues qui se parlent et se comprennent.
Métissage des cultures qui communiquent dans leur bruissement universel.
Métissage des rencontres entre âmes immortelles, femmes résilientes, âmes aimantes.
Métissage des errances, des oiseaux, des plantes.
Métissage enfin des arts, entre poésie et peinture. Des œuvres créées séparément et qui se sont rencontrées dans un dialogue fécond pour confirmer la force du « Nio far ! » sénégalais dans la certitude de la fraternité qui contribue à perpétuer le Bien sur toute l’étendue du monde. L’accomplissement d’un grand bonheur.
Rennie Yotova est docteure ès lettres de l’Université de Sofia, Bulgarie et de l’Université Paris X-Nanterre, France, professeure des universités, Déléguée de l’Organisation internationale de la Francophonie à l’enseignement du français dans le monde. Bulgare d’origine elle écrit en français et en bulgare. Traductrice, auteure de plusieurs essais littéraires et d’un recueil de poésie. Haut fonctionnaire international en poste à Sofia, Bucarest et Dakar. Elle a reçu de nombreuses distinctions.
Momar Seck est artiste plasticien, peintre et sculpteur, citoyen du monde et passeur de savoirs. Sénégalais d’origine et suisse, installé à Genève depuis plusieurs années, il expose régulièrement en Europe et au Sénégal, notamment à la Biennale d’Art Africain Contemporain de Dakar. Titulaire d’un doctorat en Arts Plastiques de l’Université de Strasbourg, France, il a reçu de nombreuses distinctions. Lauréat du prix de l’Unesco pour la promotion de l’art. Professeur d’art à l’École Internationale de Dakar.
LE SYSTÈME BANCAIRE AMÉRICAIN MIS À L'ÉPREUVE
René Lake analyse les retombées de la faillite cette semaine de la Silicon Valley Bank, la Signature Bank et la Silvergate Bank dans l'émission Washington Forum avec Nicolas Véron et Jean François Seznec sur VOA
Analyse des retombées de la faillite cette semaine de la Silicon Valley Bank, la Signature Bank et la Silvergate Bank avec le chercheur à l'institut Peterson International d'économie internationale Nicolas Véron, l'analyste politique René Lake et l'économiste Jean François Seznec dans l'émission Washington Forum de VOA.