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18 février 2025
Opinions
par Nioxor Tine
DIALOGUE OU GUET-APENS CONTRE LA DÉMOCRATIE ?
Le péché originel du régime Benno-APR est d’avoir trahi les idéaux des Assises nationales. Ce qu’il faut pour remettre la vie politique sénégalaise à l’endroit va bien au-delà de la lutte contre le troisième mandat et pour l’éligibilité de certains ténors
Le doute n’est plus permis : le fascisme est à nos portes !
On est d’autant plus fondé à le croire, que les accointances entre le chef de l’A.P. R et les milieux de l’extrême-droite française se confirment, chaque jour, un peu plus. Nous n’en voulons pour preuves que l’audience qu’il a accordée, en janvier dernier, à madame Marine Le Pen et sa récente proximité avec un constitutionnaliste français réputé, lui aussi, proche de l’extrême-droite et qui bénit sa troisième candidature illégale.
Le déroulement du procès entre une jeune masseuse et le leader du Pastef pose un jalon supplémentaire dans la mise en place du projet autocratique qu’est en train de dérouler, depuis le 25 mars 2012, le patron de la coalition au pouvoir. Cette nouvelle cabale judiciaire, venant à la suite de la farce judiciaire sur la présumée diffamation d’un ministre de la République et surtout des massives arrestations des militants du Pastef indiquent clairement la direction vers laquelle se dirige notre pays, celle de l’exacerbation de sa nature autoritaire. L’affaire Sweet Beauty montre aussi les limites des batailles judiciaires contre un régime hyper-présidentialiste, qui a la haute main sur toutes les institutions, particulièrement celles législative et judiciaire.
En réalité, le péché originel du régime du Benno-APR est d’avoir, de manière éhontée, trahi les idéaux des Assises nationales visant l’approfondissement de notre démocratie et d’avoir refusé de procéder aux réformes institutionnelles arrivées à maturité.
Onze après, notre pays a fini de dégringoler vers les abysses sur la problématique des droits et libertés, en perdant plusieurs places dans le classement mondial de la liberté de la presse et en se complaisant dans l’immobilisme, en matière de lutte institutionnelle contre la corruption. Le peu d’indépendance dont pouvait encore se prévaloir le système judiciaire a fondu comme beurre au soleil, ce qui se traduit par une atteinte grave aux libertés (d’expression, de manifestation … etc.) et une réduction drastique des espaces civiques à laquelle la jeunesse tente vaille que vaille de s’opposer.
Par ailleurs, les remarquables percées faites par l’opposition au niveau des élections législatives, où elle a pratiquement fait jeu égal avec la coalition au pouvoir ont été annihilées par l’utilisation de la force brutale des FDS lors de l’installation des députés et un sabotage systématique consistant bloquer le Parlement. En effet, ses prérogatives ont été tout simplement confisquées, empêchant le traitement des questions orales, écrites et autres requêtes de mise en place de commissions d’enquêtes.
Cette vassalisation doublée d’une instrumentalisation des institutions parlementaire et judiciaire, a pour résultat la détérioration de l’indice de démocratie tel que conçu par le groupe de presse britannique the "Economist Group", affectant à notre pays le statut d’un régime hybride.
Au Sénégal, le régime hybride se caractérise, dans les faits par :
une manipulation du jeu électoral, le plus souvent en amont de la journée électorale (opacité du fichier, obstacles à l’inscription des primo-votants, rétention des cartes électorales dans les zones favorables à l’opposition, contrastant avec inscriptions massives dans les fiefs du parti au pouvoir…),
des pressions inouïes sur l’opposition radicale par la criminalisation de ses militants (arrestations, procès…),
la corruption ou l’intimidation des forces politiques plus modérées par les redressements fiscaux, le chantage …
Nous en sommes maintenant arrivés à une phase, où les tenants du pouvoir apériste, qui ont commis des actes de prédation d’une extrême gravité se savent minoritaires (dernières élections, sondages occultes). Cela explique leur fébrilité et tous ces actes extrêmement préjudiciables à la paix civile qu’ils posent, pour éviter la survenue d’une véritable alternative sociopolitique, en somme pour préserver leur système politique à bout de souffle, en instaurant un régime autoritaire. Il s’agit, toujours selon la classification du "Economist Group", d’un État, avec des caractéristiques, qui commencent à nous devenir familières, dans lequel, le pluralisme politique est sévèrement limité voire inexistant, en somme, une dictature en bonne et due forme. On y observe certes, le plus souvent, un maintien d’institutions "démocratiques", mais elles sont vidées de toute leur substance. Par ailleurs, on assiste à
la mainmise totale sur la Justice couplée à une criminalisation des acteurs politiques ou des activistes
des violations répétées des libertés publiques,
la tenue régulière d’élections frauduleuses, avec une sélection des candidats comme ce fut le cas aux présidentielles de février 2019,
le contrôle quasi-absolu de la Presse, les médias privés étant contrôlés par des groupes alliés au pouvoir
C’est là tout le sens de ce soi-disant dialogue, que le régime apériste cherche à imposer à la classe politique et qui cherche à valider la transmutation de notre modèle démocratique déjà sérieusement abimé en autocratie pétrolière. De fait, il ne regroupe que des affidés et des chefs des partis satellites, membres de la coalition présidentielle, si on fait abstraction des quelques partis d’opposition, qui y vont, contraints et forcés, victimes de chantage portant sur l’éligibilité de leurs candidats, avec, comme qui dirait, un pistolet sur la tempe. Si on en juge par les propos d’un des pontes de l’A.P. R, lors d’une émission radiophonique, voilà ce que pourraient être les termes de référence du prétendu dialogue, qui se résument en 3 points :
Omerta sur la candidature anticonstitutionnelle du président sortant,
Marchandages sur l’éligibilité des candidats présumés de Taxawu Sénégal et du P.D.S
Approbation de l’invalidation de la candidature du président du Pastef, l’empêcheur de « dealer » en rond
A y regarder de plus près, on se rend compte que ce sont les débris de la « vieille classe politique », dont la plupart avaient fait les beaux jours des gouvernements de majorité présidentielle élargie, au début des années 90, qui se déclarent partants. En somme, il s’agit d’éléments du fameux système remis au goût du jour par le leader du Pastef, auxquels se sont joints les ténors de l’ancienne gauche reconvertis à une nouvelle acception du large rassemblement. Cette dernière gomme les contradictions de classe et entend regrouper pouvoir et opposition, ainsi que gauche et droite, qui se retrouvent pour réanimer un système politique agonisant. C’est ce qui explique le fait que de larges secteurs de la classe politique, surtout ceux constitués par les nouvelles forces politiques émergentes aient décliné l’offre de dialogue du pouvoir.
Il s’agit en fait d’une fracture générationnelle entre adeptes d’une aube nouvelle symbolisée tantôt par un projet, tantôt par la quête de valeurs éthiques et des hommes d’appareils et /ou militants alimentaires, habitués depuis des décennies à la prédation et au clientélisme politique.
Ce mode de gouvernance autoritaire est le seul moyen que ces anciennes formations politiques caporalisées par des séniors au crépuscule de leurs vies ont trouvé pour contenir la marée montante des jeunesses activistes et patriotiques pressées d’en finir avec l’ordre néocolonial obsolète.
Il ressort de tout cela, que ce qu’il faut pour remettre la vie politique sénégalaise à l’endroit va bien au-delà de la lutte contre le troisième mandat et pour l’éligibilité de certains ténors politiques. Il s’agit de renoncer à ces multiples candidatures de témoignage et mettre sur pied un front unifié à l’instar du front républicain contre l’extrême-droite en France, reposant sur un socle programmatique consensuel.
Il faudra, en outre, enclencher un sursaut national et populaire pour barrer la route au projet autocratique de Macky Sall, pour une véritable refondation institutionnelle inspirée des Assises nationales.
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Emporté par la folie du pouvoir, Macky Sall, un piètre parvenu arrivé par effraction a la tête de la magistrature suprême, sombre désormais dans la démence, le déshonneur, la bassesse et l’indignité, sous sa forme la plus exécrable
Emporté par la folie du pouvoir, Macky SALL, un piètre parvenu arrivé par effraction a la tête de la magistrature suprême, sombre désormais dans la démence, le déshonneur, la bassesse et l’indignité, sous sa forme la plus exécrable.
Avec plus de 27 morts répertoriés entre 2021 et 2023 (3 ans), son régime barbare, sanguinaire, traque, enlève, torture, assassine, et flotte dans une mare de sang drainant sur son sillage, une comptabilité macabre qui défie le bon sens et échappe à toute rationalité humaine. Sa gouvernance sale qui rime avec bain de sang, rappelle étrangement la période la plus sombre de la sanglante dictature militaire en Argentine où les « desaparecidos », des personnes enlevées et assassinées se comptaient par dizaines de milliers.
Silence : au Sénégal, on kidnappe et tue impunément, lâchement et froidement. Sous le magistère de Macky SALL, la répression aveugle, d’une extrême violence, totalement disproportionnée des forces publiques (dont certains se comportent comme de véritables sauvageons) ne connait plus aucune limite et s’abat de manière indiscriminée, plongeant le pays dans un climat de terreur où chaque sénégalais est un « prisonnier en puissance ».
La temporalité de la convocation du journaliste Serigne Saliou GUEYE au commissariat central de Dakar pour des broutilles ne saurait faire illusion et s’inscrit dans un contexte liberticide d’intimidation et de diffusion sournoise d’un sentiment de peur, où le pouvoir désinhibé de Macky SALL verse dans un banditisme d’état, s’octroie un droit de vie et de mort sur chaque sénégalais, et un permis de censure afin de museler toutes les voix discordantes dans l’unique but d’instaurer définitivement une police de la pensée au Sénégal (une peine perdue puisque les citoyens qui sont nés libres au Sénégal entendent farouchement le demeurer).
Après l’enlèvement du journaliste d’investigation Pape ALE NIANG ; la coupure du signal de WALF ; la détention arbitraire du journaliste, Pape N’DIAYE, la convocation de Moustapha DIOP, Directeur de WALF, ce régime moribond vient de franchir la ligne rouge avec la tentative d’embastiller illégalement le Directeur de publication du journal YOOR YOOR, Serigne SALIOU (les charges farfelues retenues à son encontre « outrage à magistrat, et non détention de la carte de presse » relèvent d’une tragique farce). Il s’agit d’un énième coup de canif, de pratiques abjectes et d’un ignoble attentat contre la presse.
Une nouvelle dérive de TROP, inacceptable, et intolérable. Nous condamnons avec la plus grande fermeté la tentative d’intimidation du journaliste Serigne Saliou GUEYE, et exigeons qu’il recouvre sa liberté pleine et entière pour retourner immédiatement auprès des siens. Toute privation de liberté après la fin de l’audition relève d’un enlèvement et d’une détention arbitraire. Ni plus, ni moins.
Nous demandons à tous les journalistes sénégalais dignes, y compris le SYNPICS, un syndicat inutile dont la passivité est connue de tous, l’Association des professionnels de la presse en ligne (APPEL), et à la Coordination des associations de presse (CAP) de lui manifester un soutien franc (non hypocrite), et de se dresser comme un seul homme pour condamner fermement les dérives extrêmement graves du régime mafieux de Macky SALL et les conditions dangereuses dans lesquelles les journalistes sont appelés à exercer leur métier actuellement et à initier des actions collectives d’envergure à l’échelle nationale pour faire face au MONSTRE.
D-MEDIA et particulièrement SEN TV où ses interventions pertinentes sont remarquées et appréciées par les téléspectateurs doivent lui apporter un soutien total et toute l’assistance requise, en pareille circonstance. Tous les journalistes détenus arbitrairement et tous les prisonniers politiques doivent être libérés sans délai.
« Les tyrans ne sont puissants que parce que nous sommes à genoux ». De tous temps, la liberté ne s’octroie pas ; elle s’arrache (le fruit de conquêtes individuelles et collectives)
Par Cheikh Koureyssi BA
L'IRREVERSIBILITE D'UN DECLIN...
Le Sénégal à l’épreuve de la loi des rendements humanitaires décroissants ou quand le droit marche sur la tête.
Le Sénégal à l’épreuve de la loi des rendements humanitaires décroissants ou quand le droit marche sur la tête.
Sa vocation pionnière dans le domaine des droits de l’homme, des libertés publiques et des droits fondamentaux a collé à notre Sénégal l’image d’un pays au passé respectable et respecté.
Hélas, ce pays n’a pas tardé, chemin faisant, à se transformer à pas de velours, sans crier gare, insidieusement, en pays du passif dans ces domaines dans lesquels nul, en Afrique et dans le tiers-monde, n’imaginait lui discuter peu ou prou un début de leadership.
Ce passif humanitaire renvoie paradoxalement à l’inventeur de la loi des rendements décroissants, le brillant économiste britannique David Ricardo, dont le postulat de base, fort simple, partait de la nécessité, lorsque la population augmente, de mettre en culture de nouvelles terres pour la nourrir.
La loi des rendements décroissants est une théorie économique qui démontre que l’augmentation de l’utilisation d’un facteur de production n’entraîne pas toujours une hausse de la productivité si les autres facteurs de production ne sont pas à leur tour améliorés. En un mot, pour prendre un exemple de chez nous, plus on utilise une parcelle de terrain pour semer du mil, moins celle-ci est fertile et donc productive. Les rendements de la terre finissent par être décroissants. Il est donc nécessaire d’acheter d’autres terres pour augmenter la productivité.
Rien n’interdit de prendre le risque fou d’adapter cette loi économique au domaine du droit et des libertés dans notre pays, le Sénégal, qui recèle toutes les potentialités pour dépasser en termes de richesse les pays les plus nantis de la planète.
Ce sera pour tenter d’expliquer que si, dans un pays donné, l’on observe une réduction tendancielle des acquis humains, elle est corrélée mathématiquement avec une hausse vertigineuse des violations du droit, et ce pays, tiraillé par deux mouvements antagoniques, évolue vers zéro, puisque la démotivation et la déresponsabilisation des citoyens se tassent au fond alors que les nuages de la colère s’entassent pour converger vers le haut avec le risque certain de faire sauter le bouchon.
J’essaye de le démontrer sur un repère orthonormé OIJ, avec une diagonale formée par les points de jonction des deux mouvements. En partant du postulat, simple hypothèse de travail, que c’est dans leur aptitude à se rapprocher du sommet de cette diagonale que l’on distingue les nations aux pratiques les plus irrespectueuses du droit, je donne en illustration le cas du Sénégal nôtre.
Inutile de faire un dessin de l’état de ce Sénégal devenu méconnaissable. On connaît très bien la masse critique des outrages, défis et offenses à la loi et aux droits et libertés fondamentaux perpétrés de sang-froid par une nouvelle race de fonctionnaires, d’opérateurs de l’ombre sans un seul zeste d’humanité, de tortionnaires et d’agents de la Terreur dont on se demande à bon droit d’où ils viennent et par quel chemin ils sont passés pour décider en toute impunité, et pour un oui pour un non, de la vie et de la liberté de leurs compatriotes et concitoyens ...
Passons si vous le voulez bien à notre Loi
Au Sénégal donc, sans surprise, la vitesse de progression des violations des droits fondamentaux de la personne humaine inscrits dans la Constitution va devenir fulgurante : lancée sur une courbe exponentielle, cette progression est entrée dans le virage de ladite courbe, quittant son côtoiement de l’axe horizontal des abscisses (axe du temps) pour, une fois le virage franchi, côtoyer l’axe vertical des ordonnées (axe des actes liberticides) et s’en rapprocher de plus en plus. C’est-à-dire que, au fil du temps, un même accroissement de cette progression de la violation des droits fondamentaux s’obtiendra durant des périodes de temps de plus en plus brèves.
Passant à la réalité, cela donne : dans les 12 dernières années dites de l’alternance et les 11 années postérieures dites de la deuxième alternance, soit 23 ans, nous avons connu plus d’actes liberticides au détriment de nos acquis humanitaires que durant toutes les années de notre histoire en tant que jeune nation indépendante qui ont précédé ces 23 dernières années.
Et le virage de la courbe exponentielle du taux de progression des violations des droits fondamentaux du citoyen sénégalais inscrits dans la Constitution vient juste d’être amorcé, cela grâce ou à cause du culot, de l’audace, de la capacité de nuisance grandissants des concepteurs des actes attentatoires à la liberté et à la dignité des citoyens éructant à longueur de journée leurs ordres illégaux à des exécutants zélés aux méthodes infra-belluaires (en dessous de la bête).
Sur cette lancée, dans les trois à six mois à venir, nous allons enregistrer plus de violations que l’ensemble de celles déjà connues durant les 23 dernières années, ajoutées à celles des années, des décennies, du siècle et du millénaire passés (1960 à 2023).
Continuant à grimper de plus en plus près de l’axe vertical de cette fameuse courbe exponentielle, la progression des crimes contre la Constitution pourra encore diviser par deux le temps nécessaire au doublement de ses progrès : cette fois en trois mois, plus de violations de la Constitution que dans le temps qui a précédé ces trois mois seront enregistrées, puis ce sera en un mois, plus tard en une semaine, une journée, une heure, puis il arrivera que cela soit en un seul instant, le temps d’y penser !
Le plafond a été crevé avec ce processing hallucinant, surréaliste, nauséeux et absolument révoltant imaginé et mis en oeuvre dans les laboratoires du vice politique pour éliminer à tout prix un homme politique en marchant sans vergogne sur son droit élémentaire à un procès équitable dans le cadre d’une procédure criminelle sans queue ni tête qui lui est intentée.
Le plan est aussi visible qu’un gros cafard errant sur un carrelage blanc. L’expertise de ces génies qui n’ont rien appris et rien oublié séduit évidemment leurs suiveurs à l’encéphale de poisson mus par la seule satisfaction de leurs besoins, peu importe si le pays doit brûler vif après. Ces larbins sont doublement contents : l’ennemi juré est disqualifié pour de bon grâce à leur géniale opération je m’en foutiste baptisée DEMONTADA, et en prime ils s’offrent une REMONTADA historique qui réinstalle leur champion dans les starting-blocks d’une course dont il était éliminé a priori.
L’intérêt de toute cette mise en scène ubuesque aux allures de forcing du siècle éligible au Guinness est que désormais la corporation des urgentistes, les grands malades, les accidentés, les victimes d’attaques de toutes sortes peuvent se frotter les mains en sachant pouvoir compter sur une expertise locale d’une telle qualité.
L’autre enseignement majeur réside dans la fantastique aptitude démontrée dans le franchissement sans effort du fossé technologique. On a sauté aisément, sans crier gare, de l’ère de l’analogique à celle du numérique. Oublié le temps du seul salon dans toute la rue où tout le voisinage venait répondre au téléphone. Oublié l’âge farouche des télécentres ...De nos jours, avec une rapidité stupéfiante, tout le monde, de la boniche exploitée au retraité du 3ème âge, du chômeur structurel à la mendiante de profession ayant droit de cité au carrefour, tous, jusqu’au bout du bi du ban des «damnés de la terre», sont devenus à ce point accro du smart phone que cet accessoire a fini d’imposer son diktat dans la vie actuelle.
Une bonne compréhension de cette démonstration devrait inciter à plus de retenue. Du fait de ces provocations à répétition un pays béni est arrivé au point d’inflexion. Ce Sénégal, potentiel dragon africain, est promis à un avenir radieux sur le plan économique. Mais il court le risque d’être un cimetière à ciel ouvert des droits et libertés de ses enfants.
Si les dirigeants responsables de cette descente aux enfers ne veulent pas ou ne peuvent pas décrypter les frémissements de la rue, ce sera pour nous tous un gigantesquissime séisme d’amplitude 8 degrés sur l’échelle de l’horreur qui en compte neuf ! La rue pleure et vocifère, les cachots sont pleins, les procès battent tous les records de déloyauté, ils rigolent et s’en félicitent mutuellement. Arrêtez de rire, vous allez rire jaune à ce rythme…
Une telle parodie de justice! Au Sénégal ! En 2023 ! ??? Qui l’eût cru ?
PAR Farid Bathily
VICTOR WEBANYAMA, LE PRODIGE DU BASKET QUE TOUTE LA NBA ATTEND
Le joueur français devrait rejoindre l’équipe de San Antonio, fraîchement gagnante de la loterie de la draft de la Ligue de basket nord-américaine. Une perspective alléchante, tant le talent de ce grand de 19 ans est vanté
"Je pourrais m’évanouir." La réaction du propriétaire des Spurs de San Antonio Peter J. Holt sur la chaîne ESPN la nuit dernière en disait long sur l’immensité du changement potentiel de la fortune de son équipe. Cette dernière venait en effet de remporter, quelques minutes plus tôt, la loterie du draft de la NBA 2023 organisé dans une salle de conférence du McCornick Palace à Chicago.
Le 27 juin prochain, après une série de saisons peu glorieuses, l’équipe des Spurs de San Antonio aura l’extraordinaire privilège du premier choix parmi les meilleurs jeunes espoirs du basket à la conquête de la NBA.
Un phénomène à tous égards
Dans ce lot des jeunes espoirs qui tapent à la porte de la NBA cette année, un nom se démarque depuis déjà quelques années, c’est celui du prodige franco-congolais Victor Wembanyama. Né dans la commune française de Chesnay dans les Yvelines il y a 19 ans, ce géant de 2,21m fait autant parler de lui par son envergure que par son talent.
Lebron James, la légende vivante du ballon orange, le qualifie d’extra-terrestre. Stephen Curry le compare à un "spécimen tout droit sorti d’un jeu-vidéo". Le Grec d’origine nigériane Giannis Antetokounmpo des Bucks de Milwaukee le voit déjà figurer prochainement parmi les "meilleurs joueurs de tous les temps de la NBA".
Un tel florilège de superlatifs à propos d’un adolescent professionnel depuis trois ans seulement aurait certainement paru démesuré si le concerné n’avait pas accumulé, de manière répétée et soutenue, des prestations spectaculaires sur les parquets.
Saut dans le grand bain
Les remontées de balle, l’art du dribble et de la défense, l’adresse à trois points… Tout se fait avec une rare maîtrise chez Victor Wembanyama. Des capacités remarquables et pas toujours évidentes au vu de sa morphologie. Même si bien évidemment, sa grande taille reste globalement un atout sur un terrain de basket.
Malgré le poids des attentes, ce longiligne né d’une famille de sportifs de haut niveau garde les pieds sur terre. "Si je ne trouvais pas ça normal, cela voudrait dire que mon mental n’est pas au niveau de mon basket", affirmait-il notamment fin décembre 2022 dans les colonnes du journal Le Parisien.
Le talent combiné à une telle maturité suscite un énorme intérêt dans le monde américain de la NBA. Certaines équipes ont même tenté de saborder leur saison pour augmenter leur chance d’enrôler le joueur des Metropolitans 92 dans leur rang grâce à la loterie du draft.
San Antonio a sans doute décroché le gros lot. "Wemby" comme on l’appelle en NBA, attend d’y laisser ses empreintes. "Je veux être le premier, le numéro 1. C’est clair", assure-t-il.
par Hamidou Anne
AFRIKAJOM CENTER : QUAND LE VERBE SE FAIT CHAIR POUR ENLACER LE VIDE
Le rapport d'Afrikajom Center sur le Sénégal est un modèle de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de rapport politique. Le contenu est lapidaire, les approximations factuelles nombreuses, les contrevérités foisonnantes
J’ai lu avec attention le rapport «Le Sénégal : un modèle démocratique africain en déclin» publié par Afrikajom Center. Les rapports des organisations de la Société civile sont nécessaires afin de documenter les faits actuels et d’offrir des clefs de lecture qui, par leur distance avec la dispute politicienne, éclairent davantage que les prises de position partisanes.
Mais ce rapport, qui se veut lumineuse contribution sur la démocratie sénégalaise, est en réalité un condensé d’erreurs, de manipulations et de légèretés. Florilèges.
A la page 6, il est dit que le chef de l’Etat du Sénégal, en présidant l’Union africaine, a intégré «momentanément la cour des grands». N’en déplaise à l’ignorance ou la perfidie de l’auteur, le Sénégal depuis l’indépendance, avec à sa tête ses présidents successifs, n’a jamais quitté le banquet des grandes nations. Notre pays est une puissante voix de la diplomatie mondiale au cœur des enjeux majeurs comme en Palestine, en Haïti, aux Comores et ailleurs. Des Sénégalais ont dirigé l’Iaaf, l’Oci, la Fao, l’Unesco, pour ne citer que ces organisations. Depuis le consensus d’Ezulwini, le Sénégal est un candidat sérieux pour occuper un jour un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.
A la page 9, le rapport souligne : «Une dégradation dans la gestion transparente des élections.» Pour rappel, les villes de Dakar, Thiès, Ziguinchor, Guédiawaye, Rufisque sont dirigées par des maires de l’opposition. Sur les 165 députés au Parlement, 83 sont de l’opposition. Le pouvoir est minoritaire à l’Assemblée nationale et de surcroît, il n’y a eu aucune contestation d’élections déposée devant les tribunaux sénégalais.
A la même page : «Aujourd’hui la question non résolue du troisième mandat, qui revient comme un serpent de mer, a contribué à créer un climat de tensions, de violences et de malaise jamais connu depuis 1990.» L’auteur du rapport devrait s’éloigner un moment des écrans virtuels et se replonger dans les lectures de l’histoire politique de ces trente dernières années. Quid des événements de 1994, de 2011, des morts de 2012, de mars 2021 ?
A la page 15, le rapport évoque une victoire du candidat Macky Sall «aux élections controversées de février 2019». En quoi étaient-elles controversées ? L’auteur peut-il nous instruire sur les contestations de même que les recours déposés à cet effet ?
A la page 17, le rapport étale : «Le Sénégal traverse à l’heure actuelle la crise démocratique la plus grave et la plus complexe, sans doute, de son histoire politique et de son histoire électorale depuis François Carpot et Blaise Diagne en 1914.» L’auteur méconnaît-il les événements de décembre 1962, les violences de mai 68 ? Les violences ayant poussé à l’état d’urgence de 1988 ? Les péripéties ayant conduit à l’assassinat en 1993 de Me Babacar Seye ?
Pourtant dans l’introduction générale du rapport, à la page 10, le même auteur se contredit et écrit que le 17 février 1962, le Sénégal a connu «la plus grave crise de l’histoire politique du Sénégal».
Page 18, selon le rapport : «Ceux qui avaient combattu le troisième mandat en 2011-2012, combat qui a permis au Président Macky Sall d’être élu, sont les mêmes partis et coalitions politiques qui exercent des pressions pour un troisième mandat du Président en 2024, en violation de l’article 27 de la Constitution.» Il a raison mais il est incomplet. Je lui suggère la prochaine fois de citer aussi les ministres Aïda Mbodj, Habib Sy et Bara Gaye, soutiens jusqu’à la fin, du 3ème mandat du Président Wade et aujourd’hui opposés à une éventuelle 3ème candidature présumée du Président Sall.
Toujours à la page 18, le rapport nous dit : «Ousmane Sonko, candidat à la Présidentielle de 2024, acculé par plusieurs procès, pourrait être écarté de la Présidentielle si jamais il était condamné à plus de trois mois au titre de l’article L29 alinéa 3 du nouveau Code électoral de juillet 2021.» Cette phrase est inexacte et l’auteur le sait, mais souhaite nourrir la confusion pour l’homme dont il est le laquais fidèle depuis quelques années. La modification de juillet 2021 a été saluée par quasiment toute la classe politique car elle introduit l’élection du maire au suffrage universel direct et la suppression des parrainages pour les Locales. Les dispositions auxquelles le rapport fait allusion de manière malhonnête sont les L29, L30, L31 qui sont dans la loi depuis 1994.
Afrikajom Center verse aussi dans la décrédibilisation des institutions républicaines pour «vendre» à l’étranger l’image d’un pays exsangue. C’est ainsi qu’il faut comprendre qu’à la page 18 le rapport s’en prenne avec une telle irresponsabilité à l’Inspection générale d’Etat, corps d’élite dans lequel servent les meilleurs fonctionnaires du Sénégal. De l’Ige, il dit qu’elle «ressemble beaucoup plus à un instrument politique entre les mains de l’Etat pour exercer une pression sur des dissidents politiques de l’opposition». Les Ige en service ou à la retraite ont servi ou servent leur pays avec rigueur et discrétion. Ces pères et mères de famille respectables ne méritent pas ces viles calomnies. Revenant sur le dossier du Prodac, et sûrement remonté à cause de la condamnation pour diffamation en première instance et en appel de son chef, l’auteur évoque, à la page 20, un «rapport provisoire» de l’Igf. C’est un mensonge de plus. Un rapport de l’Igf sur ce dossier, définitif ou provisoire, n’existe pas. A la page 23, l’auteur, chez qui la modestie n’est manifestement pas la plus grande qualité, écrit parlant du Président Sall : «Il accède au pouvoir porté par un mouvement citoyen massif, hybride, composé d’organisations de la Société civile, d’organisations politiques et de personnalités indépendantes de divers horizons sous le leadership de la Raddho.» J’ai tenté en vain de réprimer un fou rire… A la page 23, on lit que le Président Sall a nommé à la tête du Comité sénégalais des droits l’Homme «une forte personnalité de la Société civile». Cette personnalité que Alioune Tine pare de toutes les vertus c’est… lui-même, Alioune Tine…
L’activiste raconte sciemment des contrevérités pour renforcer un bilan macabre et ternir encore plus l’image de notre pays devant une opinion internationale peu avertie des subtilités de la politique locale. Ainsi, à la page 31, il agite le cas tragique des deux gendarmes Fulbert Sambou et Didier Badji et écrit ceci : «Le corps de Badji a été repêché au large des côtes sénégalaises. Celui de Sambou lui, n’est pas encore retrouvé.» Cette phrase est symptomatique de l’absence de sérieux dans le travail et son fort degré de manipulation qui frise l’illégalité. En effet, le gendarme retrouvé sans vie n’est pas Didier Badji comme le rapport le prétend, mais Fulbert Sambou. Ensuite, il suggère que le deuxième soldat porté disparu est décédé, ce qui jusqu’à preuve du contraire est une information erronée.
A la page 40, l’auteur souligne : «Le nombre de sièges au Parlement est réparti pratiquement à parts égales entre l’opposition et le pouvoir.» Mais malgré tout, page 48, l’auteur nous vend une féroce dictature tropicale proche du précipice. Tout ceci n’est pas sérieux.
J’ai souffert pour arriver au bout de ce document qui est un modèle de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de rapport politique. Le contenu est lapidaire, les approximations et erreurs factuelles nombreuses, les contrevérités foisonnantes. L’auteur s’aventure sur des concepts qu’il ne maîtrise pas ; par exemple, le Conseil constitutionnel dont il ne connaît manifestement pas le rôle, le port de Ndayane, la diplomatie multilatérale… Je salue tout de même l’effort de proposer un rapport, même si le document est scientifiquement aride, stylistiquement catastrophique et moralement tendancieux.
Quand Alioune Tine va à son bureau le matin, c’est-à-dire sur Twitter, il se livre à son activité quotidienne : vilipender notre pays, salir ses institutions, défendre son maître et raconter tout un tas d’inexactitudes sur tous les sujets en cours. Depuis des mois je l’observe dans les médias, sortir des concepts vaseux pour maintenir avec hargne la rente de la tension sur laquelle il vit depuis des décennies.
Tour à tour, il évoque des termes fumeux qui ne veulent rien dire comme la «transition civile», la «criminalisation de l’opposition», le «Congrès du Peuple», qu’il est fier de répéter, sourire en coin, sans se rendre compte qu’il ne cesse de s’enfoncer dans les abysses du ridicule. Sa dernière trouvaille c’est le «Peace Building Agenda». Bref…
Alioune Tine est trop marqué politiquement pour espérer être désormais crédible. Et il a défendu l’ensemble des violences, insultes, discours ethniques et antirépublicains de son «chef» sans esquisser le moindre désaccord. Vaudrait mieux pour lui d’assumer son militantisme pour ne plus brouiller le débat public, ou de prendre ses distances car à force de se compromettre il ne peut plus assumer une fonction d’arbitre du jeu démocratique.
A la première ligne du document d’Afrikajom Center, il est écrit : «Ce rapport est le premier du genre.» J’espère qu’il sera le dernier…
Par Diagne Fodé Roland
SUNUGAL S’ACHEMINE-T-IL VERS L’EXEMPLE SRILANKAIS ?
Quelle base légale a permis aux forces de défense et de sécurité (FDS) de tenter d’arrêter le Maire dans sa ville de Ziguinchor ? Y-a-t-il un mandat d’amener de force délivré par une autorité judiciaire et auquel cas sur quelle base ?
Le procès en criminel visant le chef de l’opposition, le patriote O. Sonko a été renvoyé au 23 mai prochain. Alors que le pays entre en ébullition, ce qui le paralyse, ce renvoie apparaît à beaucoup comme un délai supplémentaire pour capturer et traîné devant les tribunaux celui qui est arrivé troisième à la présidentielle de 2019 avec près de 16 % du vote des Sénégalais et dont tous les sondages, selon plusieurs sources, donnent gagnant au premier de la présidentielle du 25 février 2024.
Quelle base légale a permis aux forces de défense et de sécurité (FDS) de tenter d’arrêter le Maire dans sa ville de Ziguinchor ? Y-a-t-il un mandat d’amener de force délivré par une autorité judiciaire et auquel cas sur quelle base ? Est-ce, ce qui est devenu une seconde nature du présidentialisme version Macky/APR/BBY, le fait du prince dans sa fuite en avant liberticide ? Le constat est que les populations, en particulier la jeunesse, se sont érigées en rempart contre cette opération d’arrestation de fait à la veille du 16 mai et y ont fait échec.
La résistance contre les actes illégaux du pouvoir fascisant s’est élargie, peu à peu, à l’ensemble du pays. Des scènes de bataille de rue avec les FDS se sont multipliées dans les villes du pays. Incroyable, mais vrai, des images d’empoignades entre gendarmes et policiers au sortir du tribunal ont circulé sur les réseaux sociaux dans un silence assourdissant des télévisions et autres médias du pays. Des folles rumeurs d’assassinats de O. Sonko courent le pays pendant que le pays commence à compter ses premiers morts dans la population, la jeunesse et d’agents des FDS. Jusqu’où veut aller le pouvoir néocolonial de la seconde alternance libérale est la question posée et à résoudre par les forces vives de la Nation à travers l’organe citoyen que le F24 ? Que faut-il pour arrêter sa dérive autoritaire illégale qui conduit vers le chaos ?
Le « dialogue » affiché par le président Macky/APR/BBY aussitôt adoubé par le parti du père du libéralisme néocolonial, le PDS, n’attire même pas les mouches. Le « dialogue » apparaît comme une supercherie par sa conditionnalité dictée par le président, ce qui montre que c’est là encore un diktat françafricain. N’est-ce pas lui-même qui présente son appel au « dialogue » comme un permis pour participer à la présidentielle tout sachant bien que même un enfant de cinq que son autre joker est sa troisième candidature anticonstitutionnelle. Faire semblant de s’étonner que personne de sérieux ne se soit précipité pour plonger dans ce piège attrape-nigaud est prendre les Sénégalais pour des « dof » ( benêts). Agiter un débat sur les « dialoguistes » et les « non dialoguistes » au sein de l’opposition est, non seulement, inutilement inefficace, mais fait le jeu de la division que cherche l’autocratie régnante pour voiler son isolement flagrant et son délitement en cours avec à la clef le sauve qui peut généralisé dans sa coalition impopulaire et ses bancs ministériels vomis dès que le peuple mobilisé aura obtenu le respect du dispositif de la constitution selon lequel « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ».
La radicalisation de la résistance d’une jeunesse avide d’un nouveau « sopi »
Il faut le dire nettement, l’arbitraire, le harcèlement politico-judiciaire et le piétinement flagrant des lois en vigueur, de la Constitution, des droits individuels et collectifs concourent, sur fond de misère grandissante des populations qui ont des difficultés à avoir deux voire un repas par jour, alors que les scandales en milliards éclaboussent la gestion des tenants du pouvoir, à la radicalisation de la résistance d’une jeunesse avide d’un nouveau « sopi » cette fois patriotique. Comment peut-on discourir sur la « République », « les institutions républicaines », « les valeurs citoyennes républicaines », « force restera à la loi », alors que celles-ci sont bafouées ouvertement au su et au vu de tous contre des victimes qui sont appelées à aller à l’abattoir des agressions liberticides de la part d’un État de plus en plus hors la loi ? Voilà une équation cornélienne à laquelle sont confrontés les thuriféraires conscients ou inconscients d’un « état de droit » dont les premiers fossoyeurs sont ceux qui, obnubilés par le pétrole et le gaz, sniffent l’odeur des milliards à empocher par l’imposition dictatoriale d’une troisième candidature hors justement de l’état de droit. Par l’option d’un acharnement liberticide permanent jusqu’à l’élection présidentielle, à l’entêtement présidentialiste fascisant d’en faire qu’à sa tête dans une gouvernance solitaire répressive illégale et de la paralysie régulière de l’économie nationale pendant que la dette colossale explose, Macky/APR/BBY mènent le pays dans l’impasse du chaos interne dans un environnement sous-régional confronté à un chaos d’origine externe. Mais l’histoire retient aussi qu’elle peut se retourner à l’avantage du peuple à l’instar des révolutions inachevées mais exemplaires par les mobilisations populaires en Tunisie, en Egypte. Attention Macky/APR/BBY, vous guette le syndrome de la révolution inachevée du Sri Lanka où le peuple, dans un élan massif majoritaire écrasant mêlant jeunes, vieux, hommes, femmes, a envahi le palais présidentiel et chassé le clan des Rajapaksa après plus de deux mois de manifestations des populations dont 80 % ne mangeaient qu’un repas par jour. Le peuple sénégalais a chassé par les urnes A. Diouf et le PS en 2000, puis A. Wade et le PDS par les urnes en 2012, il appartient à Macky/APR/BBY de choisir la voie par laquelle le peuple les chassera du pouvoir en 2024 parce que Macky do bok, Sonko de bok.
Diagne Fodé Roland
Par Aliou Diack
POURQUOI REPONDRE A L’APPEL AU DIALOGUE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE MACKY SALL ?
Quelle que soit la position adoptée par les uns et les autres, ce dont on peut se convaincre, c’est que le Président ne l’a pas fait de gaité de cœur, mais plutôt sous la contrainte des « Wahrheiten der realpolitk ! » (des verites de la realpolitik !)
Le Président de la République MACKY SALL vient de lancer et de réitérer à troisreprises un appel au dialogue à l’endroit surtout de la classe politique sénégalaise. Beaucoup de ses partisans saluent un acte d’ouverture sincère en direction du peuple, pour garantir la paix sociale et la concorde face à la gravité de la crise actuelle. Une importante partie de l’opposition rejette cet appel qu’elle soupçonne de manœuvres dolosives pour l’affaiblir et faire avaler au peuple sénégalais l’idée d’une recevabilité de candidature du Président pour un 3ème mandat. Quelle que soit la position adoptée par les uns et les autres, ce dont on peut se convaincre, c’est que le Président ne l’a pas fait de gaité de cœur, mais plutôt sous la contrainte des « Wahrheiten der realpolitk ! » (des verites de la realpolitik !) comme disent les Allemands.
« Tout le monde sait que le Sénégal traverse une période difficile de son histoire. Dans la plupart des domaines de la vie nationale, les fruits de l’alternance démocratique n’ont pas tenu les promesses des fleurs du 19 mars 2000. Aux contentieux politiques d’ordre institutionnel ou électoral viennent s’ajouter les difficultés croissantes de la vie quotidienne, dominées par une pauvreté et un chômage endémiques, une inflation galopante et des pénuries de toutes sortes.
Face à cette crise multidimensionnelle aux conséquences imprévisibles, l’inquiétude et le désarroi se répandent, tandis que chacun s’interroge avec perplexité sur l’avenir. L’acuité des problèmes de survie du plus grand nombre et l’accumulation des périls à l’horizon, exigent de l’ensemble des forces vives du pays une réflexion collective, une mobilisation massive et une action pacifique mais résolue. Tous ensemble, nous devons nous poser la question suivante : où va le Sénégal ?
Notre opinion est que le pays se trouve dans une impasse et notre choix est de lui éviter des convulsions douloureuses ; de tenter de l’en sortir par le dialogue, qui est conforme à nos traditions, à notre culture, à notre civilisation » (fin de citation).
Cette citation introductive n’est pas de nous, mais renvoie textuellement à un passage des « Termes De Références » des Assises Nationales du Sénégal tenues du 1er juin 2008 au 24 mai 2009 et présidées par notre icône nationale, en l’occurrence l’éminent Professeur AMADOU MAHTAR MBOW, ancien ministre et ancien Directeur Général de l’UNESCO.
Que ce soit le Président MACKY SALL ou ses trois prédécesseurs, la logique de la REALPOLITIK découlant d’un rapport des forces politiques qui se faisaient et se font maintenant face, a toujours conduit les tenants du pouvoir à lâcher du lest et à se résoudre à dialoguer. Le Président LEOPOLD SEDAR SENGHOR a dialogué suite aux évènements de 1968. Le Président ABDOU DIOUF, dont le sens de la réserve est légendaire, a été obligé de dialoguer en 1992, suite aux élections violentes de 1988 où la pression de la rue l’avait poussé à un dérapage verbal et à traiter une certaine jeunesse sénégalaise de « malsaine ». Le Président ABDOULAYE WADE a également été contraint au dialogue avec son opposition. Aujourd’hui, le rapport quasi égalitaire des forces parlementaires de l’opposition et du pouvoir à l’assemblée nationale combiné à l’hostilité grandissante d’une frange de la société civile face au régime en place, ainsi que l’occupation spatiale nationale de la rue largement répandue et suggérant des velléités insurrectionnelles, ne laissent aucun choix au Président MACKY SALL que celui d’appeler au dialogue, n’en déplaise à certains durs de sa coalition qui veulent l’en dissuader, en voulant privilégier le recours à la répression.
Il faut saluer ce geste de raison et de lucidité du Président de la République, conscient qu’il est, qu’il ne faut surtout pas troquer la paix sociale et la sécurité des populations contre la probabilité d’une non gouvernabilité du pays !
Le 19 mars 2000 consacra la première alternance dans la gouvernance de notre pays. La seconde est intervenue le 25 mars 2012 avec la consécration du Président MACKY SALL à la tête de la nation sénégalaise. La situation décrite plus haut dans les Termes De Références des Assises Nationales en 2008, pour décrire la réalité d’une crise endémique et pesante que subissaient stoïquement les Sénégalaises et les Sénégalais en matière de gouvernances politique, économique etsociale, ainsi que la chienlit qui caractérise notre « vivre ensemble » d’aujourd’hui, sont encore d’une véracité et d’une actualité déconcertantes ! Le Sénégal va mal en 2023 et les Sénégalaises et Sénégalais « sont fatigués », pour paraphraser l’éminent juge KEBA MBAYE qui interpella le Président ABDOU DIOUF en ces termes, lorsque ce dernier prenait le flambeau de la succession du Président LEOPOLD SEDAR SENGHOR en 1981.
Dans la vie d’une nation, chaque composante significative devrait pouvoir demander à dialoguer pour conjurer les effets néfastes d’une crise ; c’en est ainsi également dans les rapports entre les nations. Même en période de guerre, les peuples et les pays n’ont jamais cessé de dialoguer. L’exemple de dialogue quoique violent qui se déroule sous nos yeux, est celui entre la Russie et l’Ukraine, car malgré les bombardements et les échanges de missiles et de drones quotidiennement, les deux belligérants sont obligés de dialoguer, ne serait-ce que pour échanger des dépouilles de soldats et des prisonniers de guerre ! On pourrait historiquement citer plusieurs exemples comparables, d’hier et malheureusement d’aujourd’hui dans tous les continents du globe. Mais tout finit toujours inéluctablement autour de la table de négociation. Il faut donc à l’étape cruciale actuelle saluer la main tendue du Président pour dialoguer. L’opposition aurait pu engager la même démarche sans pour autant perdre la face.
La politique de la chaise vide…
Certains acteurs politiques ont répondu « OUI » à l’appel du chef de l’état, d’autres l’ont rejeté sans même laisser pour le moment une porte entr’ouverte à un possible retournement de situation. Ce serait bien dommage, car les faits historiques doivent servir à quelque chose : la politique de la chaise vide qui est en soi contreproductive a peu prospéré dans notre pays. A quoi a servi le boycott des élections législatives de 2007 par l’opposition significative de notre pays, pour ne citer que cet exemple récent ? A rien en termes de progrès palpable pour notre démocratie.
En 2008, le Président ABDOULAYE WADE avait réservé à l’appel au dialogue inclusif lancé par les Assises Nationales du Sénégal une fin de non-recevoir, et menacé de ses foudres ces dernières et ceux parmi les partis de sa coalition gouvernementale qui seraient tentés d’y répondre favorablement. Cela n’a pas empêché les Assises d’avoir été une réussite totale au niveau national comme international, et d’avoir fait avancer la démocratie participative dans notre pays d’une manière jamais égalée. Ces Assises ont surtout eu le mérite d’avoir convaincu ceux-là mêmes qui au départ l’avaient boycottées, à venir signer sa CHARTE DE GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE.
Il faut saluer dans l’opposition politique l’attitude courageuse de certains membres de YEWWI ASKAN WI qui rejettent l’option de la politique de la chaise vide, en l’occurrence le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et le mouvement TAXAWU SENEGAAL de KHALIFA ABABACAR SALL. Il y a certes des raisons d’être sceptiques du côté des partis de l’opposition quant à la sincérité de l’appel. Mais si on discute à deux ou plusieurs, la première chose à faire au plus tard lors de la première rencontre, c’est d’accepter de tous les côtés de rédiger des Termes De Références consensuels sans ambiguïté ainsi qu’un règlement intérieur comme l’avaient fait les Assises Nationales. Le dialogue de 1992 voulu par le Président ABDOU DIOUF était adossé à des Termes De Références acceptés par tous et magistralement dirigé par un juge indépendant, compétent et équidistant de toutes les parties prenantes, en l’occurrence le grand magistrat KEBA MBAYE. Le Président DIOUF avait pris un engagement solennel et public devant tout le peuple sénégalais, à savoir celui de ne pas changer une seule virgule au code électoral consensuel que les conclusions de cette conclave lui soumettraient. Et il a tenu parole !
C’est avec ce code électoral consensuel qu’ABDOULAYE WADE a battu son initiateur ABDOU DIOUF en 2000 avant d’être vaincu à son tour en 2012 par le Président MACKY SALL, toujours avec ce même code. Mais ce code a malheureusement été tripatouillé, agressé, déformé sous l’actuel régime et constitue la principale cause de cette situation délétère que nous vivons.
Le dialogue est une tradition au Sénégal
Notre appel à l’opposition, c’est d’accepter d’aller au dialogue, même si nos réserves et nos réticences sont légitimes et fondées. Le dialogue est une tradition au Sénégal, et même si les attentes ne sont pas toujours satisfaites, on a pu engranger néanmoins des avancées significatives (Exemples :
1. Le Code consensuel de 1992 du Président KEBA MBAYE sous le Président ABDOU DIOUF,
2. La Haute Autorité chargée de l’Election Présidentielle de 2012 sous le Président ABDOULAYE WADE et plus récemment,
3. L’élection des Maires au suffrage universel sous le Président MACKY SALL).
Ce dialogue devrait, à l’image des Assises Nationales être inclusif et inviter en dehors des partis politiques, la société civile, les syndicats, les religieux de tous bords et certaines personnalités connues pour leur intégrité morale, leur rigueur et surtout leur impartialité.
Les Termes De Références devraient pouvoir sans a priori aborder les points suivants :
1. La recevabilité de la candidature de l’actuel Président de la République (Le terme « troisième mandat » étant inapproprié), qui devrait constituer une question préjudicielle ;
2. La garantie de non poursuite judiciaire ;
3. L’audit du fichier électoral pour en extirper toutes les éventuelles incohérences ;
4. La question des parrainages face aux dispositions réglementaires de la CEDEAO ;
5. Le nécessaire toilettage du code électoral (articles L29, L57 et autres) ;
6. La caution ;
7. Le format du scrutin (Bulletin unique ou non) ;
8. L’éligibilité des candidats menacés, sans interférence dans les procédures judiciaires ;
9. La pertinence de limiter l’âge des candidats à la Présidentielle à 75 ans.
Dans la représentation des délégations au dialogue, l’opposition politique dans sa globalité devrait avoir le même quota que l’exécutif, si on veut respecter le parallélisme des formes de la volonté populaire des urnes.
Pour ce qui concerne l’opposition encore réticente, au lieu d’avoir des positions figées, nous devrions tous nous convaincre qu’il n’y aura pas de solution à la crise actuelle, si nous ne discutons pas, sauf à opter pour des solutions insurrectionnelles.
Enfin, le Président de la République MACKY SALL devrait adopter la même posture que le Président ABDOU DIOUF en 1992, à savoir l’acceptation des propositions consensuelles qui seraient issues dudit dialogue inclusif, sans y changer une seule virgule.
Pr. Aliou DIACK
S.G. du Parti M.P.-R.D.A. KEMET Mouvement Panafricain pour la Renaissance et la Dignité de l’Afrique
KEMET Président du Comité Départemental de Pilotage (CDP) de DAGANA des Assises Nationales
PAR Madiambal Diagne
LES CHEVAUX DE TROIE D'OUSMANE SONKO
Je n’ai eu de cesse de mettre à nu, toujours avec des éléments factuels irréfutables, le gros danger qu’il représente pour la paix civile, la concorde et surtout la sécurité nationale
Dans une chronique en date du 9 janvier 2019, titrée «J’accuse Ousmane Sonko sur des faits précis», je révélais ses transactions foncières peu orthodoxes et ses graves travers liés à l’argent. Mais l’homme, incapable de battre en brèche les éléments factuels fournis et qu’il était loisible à quiconque de vérifier de lui-même, cherchait à s’en sortir par une pirouette, affirmant simplement que «Madiambal est un menteur». Il versera même dans l’imbécilité pour dire que «c’est à cause de ses mensonges qu’il est tout noir». Je n’ai eu de cesse de mettre à nu, toujours avec, à l’appui, des éléments factuels irréfutables, le gros danger qu’il représente pour la paix civile, la concorde nationale (il a fini d’introduire dans le débat politique sénégalais le dangereux virus de l’ethnicité) et surtout la sécurité nationale.
C’est dans cet esprit que le 15 mai 2023, dans ma chronique intitulée «Ousmane Sonko, la fuite d’un homme cerné», je l’interpellais sur des questions essentielles. Invité de l’émission Faraam Facce de la Tfm, le mercredi 17 mai 2023, animée par Papa Ngagne Ndiaye, j’ai insisté sur ces différents points.
1. Sur sa posture honteuse de fuite de ses procès contre Adji Sarr et Mame Mbaye Niang, alors qu’il clamait sur tous les toits et sur tous les tons son impatience à en découdre devant la barre des tribunaux.
2. Ses accointances avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), notamment sur ses visites dans le maquis, en particulier celle pour rencontrer le chef de guerre Salif Sadio, dans la nuit du 5 au 6 janvier 2023, accompagné de 13 «sages» du Blouf. Il devait bien se douter qu’il y aurait une carte dans la manche. Par exemple que, parmi ce groupe d’une vingtaine de personnes présentes, il aurait pu y avoir quelques-unes qui pouvaient être tentées d’immortaliser cet instant par des images ou des enregistrements audios. Une piqûre de rappel, au cas où j’aurais pu oublier qu’en mars 2021, après les violentes émeutes qui avaient occasionné 14 morts, Ousmane Sonko avait donné un ordre public «aux combattants du Mfdc de baisser les armes».
3. J’avais aussi évoqué son escapade avec Barthélemy Dias, le 21 janvier 2022, en Guinée-Bissau. Ils avaient emprunté des chemins de traverse, car Ousmane Sonko, qui était sous le régime d’un contrôle judiciaire auquel l’avait soumis le juge d’instruction en charge de l’affaire de viols et autres sévices sexuels dont se plaint la dame Adji Sarr, devait se cacher pour passer la frontière. Un agent d’une structure de santé publique à Ziguinchor leur avait servi de guide pour se faufiler entre les barrages de sécurité.
4. Ousmane Sonko avait aussi à répondre de la visite d’un sbire qu’il m’avait envoyé pour fomenter une stupide tentative d’assassinat. Une histoire rocambolesque que j’avais rendue publique (voir aussi «la dernière manœuvre idiote de Ousmane Sonko» 5 décembre 2022). Je prévenais qu’il allait nous sortir une histoire loufoque de tentative d’empoisonnement.
5. Toujours dans l’émission de Pape Ngagne Ndiaye, Faraam facce de la Tfm, j’ai indiqué que Ousmane Sonko, de manière directe ou indirecte, a eu à m’envoyer des émissaires pour négocier avec le régime de Macky Sall. Il est opportun de souligner qu’à ces différents émissaires, j’ai systématiquement tenu un langage clair et précis, notamment exigeant tel ou tel gage ou soulignant qu’il était le demandeur exclusif et qu’il n’avait droit à aucune prétention, et que si je devais tenter quoi que ce soit, ce serait à ma seule discrétion et mes conditions. Ainsi, je mettais de l’eau dans le moulin de Barthélemy Dias qui avait révélé que Ousmane Sonko a été demandeur de discussions avec Macky Sall.
Assurément, le public reste avide de réponses de Ousmane Sonko sur ces questions fondamentales et les attentes étaient grandes de le voir clarifier tout cela, notamment quand il avait annoncé, le lendemain de mon passage à l’émission Faaram Facce, qu’il allait sur le plateau de la chaîne Walfadjri pour une grande interview le vendredi 19 mai 2023. Tous les téléspectateurs ont pu observer la lâcheté avec laquelle il a éludé toutes ces questions. Cela ne surprend guère du personnage qui n’affronte jamais ses contempteurs à la loyale, «il plaide toujours par procureur». Mais ce qui m’a le plus surpris et étonné, c’est que Pape Alé Niang, journaliste, ait accepté de lui servir de «cheval de Troie» pour essayer de décrédibiliser ma parole.
Pape Alé s’est dévoué pour l’honneur de Ousmane Sonko
Je dois sincèrement dire ma tristesse et ma gêne, quitte à me faire violence, de devoir répondre à Pape Alé. Répliquant à une question de Pape Ngagne Ndiaye à la Tfm, qui relayait des accusations portées dans les médias, qui voudraient que Madiambal n’aurait pas soutenu Pape Alé Niang durant les épreuves de ses emprisonnements, alors que Pape Alé avait été très actif durant la mobilisation en faveur de la libération de Madiambal Diagne en 2004, j’ai répondu : «Je ne suis pas sûr que Pape Alé, sa famille, ses amis, ses avocats diraient cela. Quand on ne sait pas, on ne sait pas. Je n’en dirai pas plus.»
Piqué par je ne sais quelle mouche, Pape Alé, non seulement s’est épanché sur mon compte à travers les salons dakarois mais, ô sacrilège, a posté un tweet injurieux à mon endroit. Il a osé reprendre la rhétorique habituelle de Ousmane Sonko à mon égard : «Madiambal, tu sais en âme et conscience que tu ne dis pas la vérité. Aucun membre de ma famille ne te connait. Je reviendrai en détails sur comment ton journal Le Quotidien a essayé de m’enfoncer sans vergogne avec des mensonges abominables. Fen dou bediaw» (Ndlr : une expression en langue wolof qui voudrait dire qu’un mensonge ne dure jamais). En découvrant ce tweet que je ne mérite pas, des consœurs et confrères embarrassés m’ont appelé pour exprimer, qui leur tristesse, qui leur dégoût. Comme dirait Alexandre Dumas, «il est des services si grands qu’on ne peut les payer que par l’ingratitude». J’avoue que j’avais vivement espéré que ce moment d’égarement passé, Pape Alé reviendrait à la raison pour faire amende honorable, encore que je n’ai pas de doute que certains de ses proches ont dû lui parler. Mais c’était perdre de vue que le dévoué s’oublie et met son gourou au-dessus de tout.
En effet, lors de sa première arrestation, le 6 novembre 2022, Lika Sidibé, Aïssatou Mbène Kane et Daouda Mine m’avaient, chacun de son côté, appelé pour me demander de m’impliquer afin d’obtenir une liberté provisoire pour Pape Alé Niang. Après moult démarches dont je tenais régulièrement informés les amis de mon jeune confrère, (des démarches qui, il faut le dire, étaient bien laborieuses), je peux dire avoir pu faire partie des personnes qui avaient œuvré pour la libération de Pape Alé Niang, dans le sens d’amener le ministère public à ne pas s’opposer à la demande de liberté provisoire. Pape Alé Niang était élargi de prison et placé sous contrôle judiciaire, assigné à des mesures strictes. Moins d’une semaine après, Pape Alé Niang fera à nouveau parler de lui et se fera arrêter. Le juge révisa la mesure de contrôle judiciaire pour le placer en détention. Malgré l’embarras, Lika Sidibé était revenue à la charge. Il ne restait plus dans le comité de soutien à Pape Alé Niang constitué par dix journalistes, que trois d’entre eux, en l’occurrence Lika Sidibé, Ibrahima Lissa Faye et Mamadou Thior. Lika était mon contact exclusif.
Pour sa part, l’avocat de Pape Alé Niang, Me Moussa Sarr, demanda à me rencontrer le 26 décembre 2022. Il expliqua qu’il faudrait sauver Pape Alé Niang de lui-même, car il risquait de laisser la vie dans sa grève de la faim. Me Sarr disait être venu me solliciter, après discussion avec la famille de Pape Alé Niang, notamment son épouse et son frère Maguette Niang (l’estime et l’empathie que j’ai pour Maguette sont connues des plus hautes autorités de l’Etat). Je soulignais à Me Sarr la nécessité de donner des gages sérieux pour éviter une nouvelle récidive et c’était la condition sine qua non pour que j’intervienne à nouveau dans cette affaire. Me Sarr en a convenu avec moi et a promis d’exiger une lettre manuscrite, signée par Pape Alé Niang, s’engageant à respecter scrupuleusement les conditions d’un nouveau contrôle judiciaire. Me Moussa Sarr me quitta, décidant d’aller de son pas rendre visite à son client en prison pour en discuter. Il m’envoya le document signé, moins de deux heures après notre entretien, c’est-à-dire ce 26 décembre 2022. C’est dire que, manifestement, Pape Alé piaffait d’impatience de mettre un terme à son supplice. J’ai fait authentifier l’écriture par Lika Sidibé qui avait travaillé étroitement avec Pape Alé à la radio Sud Fm. Sa teneur est la suivante : «Suite à la demande de mes parents, de ma famille et de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier et de son environnement. Je ne me prononcerai plus également sur les Forces de défense et de sécurité et sur les autorités qui les incarnent, jusqu’au règlement définitif du dossier me concernant.» Je saisis alors les autorités de l’Etat. Cette fois, tout le monde se braqua et me reprocha même mon intermédiation. Qu’à cela ne tienne ! J’ai insisté, piquant parfois des colères jusqu’à ce qu’un ministre me dise : «De toute façon, tu nous mets la pression pour le libérer en demandant au Parquet de ne pas s’opposer, mais tu seras le premier qu’il insultera après.»
Je répliquai à mon contempteur : «Tant pis, toi aussi, tu as des petits frères qui peuvent t’insulter et te mordre même, mais cela n’empêche pas qu’ils restent tes petits frères et que tu continueras de les aider en cas de besoin.» Il a finalement fallu que le Président Macky Sall instruisit que le ministère public ne s’opposât plus à la demande de liberté provisoire. Pape Alé Niang sera ainsi libéré de prison. Il n’y a aucune gloriole à tirer de tout cela, mais il apparaît nécessaire de rétablir la vérité des faits. Mieux, le 30 mars 2023, Pape Alé Niang avait décroché une interview avec le rebelle, membre du Mfdc, Mamadou Nkrumah Sané, et en avait annoncé la diffusion. J’alertais immédiatement son avocat, Me Moussa Sarr, pour lui préciser qu’en cas de diffusion d’un tel entretien et que si d’aventure Pape Alé devait être arrêté à nouveau, je n’accepterais plus de chercher à le sortir de prison. Moins d’une demi-heure après, Me Sarr me confirma que Pape Alé Niang renonçait à la diffusion. Le journaliste postera un tweet d’ailleurs pour l’annoncer : «Sur conseils de mes avocats, je renonce à la diffusion de l’interview avec Nkrumah Sané, Sg du Mfdc. Sincères excuses à tous les Sénégalais qui attendaient l’interview avec impatience.» Encore une fois, je suis gêné de devoir révéler tout cela qui était censé rester entre nous les protagonistes, mais je me sens obligé, d’autant que la faune cherche à s’emparer de ce pseudo-démenti de Pape Alé Niang pour me jeter dans la boue. Le plus sidérant reste la désinvolture dont a fait montre son avocat, quand je lui ai envoyé le tweet insultant de Pape Alé. Me Sarr m’a répondu de manière laconique, le samedi 20 mai 2023 à 8h 55 : «Désolé Grand, je n’ai pas suivi vos échanges. Excellent week-end.» Depuis lors, il ne m’est plus revenu. J’attendais véritablement de sa part une autre réaction ! Par ailleurs, Pape Alé Niang, lui-même en son for intérieur, doit mesurer la portée de certaines autres de mes interventions opportunes en sa faveur. Sur ce coup, il n’a parlé que de l’épisode de son emprisonnement. J’ose espérer que ces précisions fermeront définitivement la parenthèse.
Post scriptum : Alioune Tine m’invite à Afrikajom Center
Le «droit-de-l’hommiste» Alioune Tine ne semble pas lui non plus, vouloir être en reste. Réagissant à une séquence de mon entretien à la Tfm, dans lequel je demandais de m’indiquer un membre d’Afrikomjom autre que Alioune Tine, il m’a envoyé le samedi 20 mai 2023, un message : «Bonjour Madiambal, je t’invite à passer nous voir à Afrikajom Center pour voir ce qu’on fait. Ce sera un plaisir de te recevoir.» J’y ai répondu : «Merci pour cette nouvelle invitation. Ce n’est pas la première fois que vous m’invitez à venir vous rendre visite. J’avoue que j’avais toujours été circonspect car je voulais éviter d’apparaître comme de nombreuses autres personnalités qui passaient dans vos locaux et que vous receviez seul pour ensuite afficher les images sur les réseaux sociaux. Ces opérations me semblaient être des formes de faire-valoir. Néanmoins, je verrai avec cette invitation à venir voir ce que vous faites.» Il répliqua immédiatement : «C’est pour votre information. Pour comprendre notre concept et bien informer ou bien combattre.» Je répondis du tac au tac : «Tu peux être sûr que je ne saurais te combattre, autrement tu ne me demanderais pas avec insistance de t’aider à refaire tes relations avec ton «jeune frère Macky Sall».» Alioune Tine répondit : «Dont acte.»
par MAHMOUDOU WANE
DSK, VERSION TROPICALE
19 mai 2011 – 22 mai 2023, deux dates si lointaines mais si proches du point des faits dont elles sont témoins. La seconde est celle qui nous concerne hic et nunc. C’est en effet demain que le procès tant attendu entre Ousmane Sonko et Adji Sarr.
“Là où il n’y a pas de puissance commune, il n’y a pas de loi ; là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas d’injustice. La force et la ruse sont, en guerre, les deux vertus cardinales.” Thomas Hobbes, Léviathan
DSK, version tropicale
19 mai 2011 – 22 mai 2023, deux dates si lointaines mais si proches du point des faits dont elles sont témoins. La seconde est celle qui nous concerne hic et nunc. C’est en effet demain que le procès tant attendu entre Ousmane Sonko et Adji Sarr, dans l’affaire du viol présumé à Sweet Beauty devrait se tenir.
Le premier temps est celui de Dominique Strauss Kahn, brillant économiste, tout puissant ex-Directeur général du Fonds monétaire international (FMI). DSK est inculpé un certain 19 mai 2011 par un grand jury pour le viol d’une femme de chambre du célèbre hôtel Sofitel de New-York, Nafissatou Diallo et transféré de la prison de Rikers Island pour y être placé en résidence surveillée. Cinq jours avant, le samedi 14 mai 2011, l’homme qui a aujourd’hui muté au point d’être l’un des plus influents consultants au monde, se faisait arrêter et débarquer du vol Air France qui devait le mener en Europe, en pleine tempête financière (liée à la crise grecque). La Police du Port Authority of New & New Jersey a eu la main ferme. Elle monte vers 17 heures (TU) à bord de l’avion, quelques minutes avant son décollage pour interpeller Dominique Strauss-Kahn.
Il est ensuite mis à la disposition des enquêteurs de la police new-yorkaise dépendant du commissariat de Midtown South, dont le secteur englobe le Sofitel. Il apparaît menotté devant les caméras du monde. La suite de l’histoire est connue et toute la lumière n’est sans doute pas encore faite sur cette affaire qui a mis fin aux ambitions de cet économiste, pressenti pour être le candidat du Parti socialiste et de l’essentiel de la Gauche française, à l’élection française de 2012 que Nicolas Sarkozy remportera. DSK sera blanchi au pénal du fait de sérieux doutes sur la crédibilité de la plaignante. Beaucoup ne le savent pas, mais Nafissatou Diallo, qui avait du reste gagné le procès au civil et empoché, grâce à des tractations dont seule la justice américaine a le secret, la rondelette somme 1,5 million de dollars, passe des jours bien tranquilles à Dakar, avec une santé certes fragile, mais sans avoir jamais été inquiétée, sous l’angle de son intégrité physique ou morale. Mais le destin politique du prédécesseur de Christine Lagarde à la tête du FMI est scellé. Affaire close pour DSK !
Si nous convoquons dans ces colonnes ce dossier politico-judiciaire, ce n’est assurément pas par simple coquetterie stylistique. Il ressemble fort à celui qui a installé la tempête au Sénégal. Rappelons qu’à l’épqoue, les pays-acteurs sont de taille. Il s’agit de la première démocratie au monde, les Etats-Unis d’Amérique, dont on connaît l’histoire globale des Institutions, malgré la parenthèse ( ?) Donald Trump. Il est aussi question de la France, la terre de Marianne qui, malgré son caractère bruyant et ses difficultés à bien phagocyter les différences culturelles de ses citoyens, est une démocratie debout. Or, le débat ne s’est jamais posé ni aux Etats-Unis, ni en France de ‘’pendre’’ l’accusatrice Nafissatou Diallo, comme on le fait dans notre pays avec Adji Sarr. Très peu de leaders d’opinion, sur ces terres de liberté, à l’image d’un Bernard Henry Levy, avaient publiquement défendu l’homme public français. C’est dire.
Notre job n’étant pas de plaire, posons donc la question qui fâche : si le puissant DSK n’a eu d’autre choix que de faire face à la justice américaine, pourquoi Diable Ousmane Sonko se soustrairerait-il dans son pays, d’un procès, deux ans, trois mois déjà que dure cette affaire ? A supposer même, comme défendent certains, que l’accusatrice soit de ‘’mœurs légères’’ (il est soit dit en passant curieux que cette qualification discriminatoire ne s’applique qu’aux femmes alors que les hommes sont bien souvent plus volcaniques) cette affaire doit malgré tout être tirée au clair. Simplement parce que la loi est impersonnelle et ne discrimine pas les citoyens sous l’angle d’un ‘’délit de sale gueule’’ ou d’une présomption de vertus présumées intrinsèques. Sous le régime du Droit, la prostituée, l’imam ou le prêtre, gardent la même casquette de citoyen. La bataille devrait donc se situer non pas au niveau de la soustraction d’un citoyen à la loi, fût-il Ousmane Sonko, mais d’une administration correcte de la Justice et de l’exemplarité de la décision qui sera rendue. Que les droits aussi bien de l’accusatrice que de l’accusé soient respectés. Et qu’au sortir de cette affaire, les citoyens se sentent fiers de leur justice.
Comment plaider une autre cause que celle-là ? La puérilité de certains acteurs qui prétendent défendre la justice tout en niant les fondements même de la Démocratie qui la soutiennent, réside dans ces postures parfois empreintes d’hypocrisie. Si l’on suit bien cet argumentaire jusqu’à ses extrêmes, on cautionnerait le fait que des citoyens refusent de répondre de leurs actes et on installerait alors des îlots de pouvoir, anarchiques, où chaque groupe organisé est la source de son propre droit. Les conséquences seraient le délitement de l’Etat. La contradiction est donc principielle. On veut bénéficier de tous les avantages de la démocratie tout en niant ce qui la tient. La comparaison n’est pas excessive, c’est comme si on voulait construire un R+20 en se passant des piliers en béton qui soutiennent l’édifice. C’est une grande irresponsabilité de vouloir scier la branche sur laquelle tout le monde est assis.
D’autres arguments sont avancés, liés à la crédibilité de notre système judiciaire, arrimé dit-on de façon quasi-ombilical à l’Exécutif qui l’instrumentaliserait à souhait pour liquider des adversaires politiques. S’il est vrai que la Justice a des problèmes qu’il serait puéril de nier, cette assertion ne vaut pas vérité absolue puisque le régime socialiste est tombé de son piédestal en 2000 alors que le système judiciaire à l’époque n’était pas plus vertueux que celui d’aujourd’hui. Loin s’en faut ! Et en 2012, Me Abdoulaye Wade qui avait des pouvoirs plus expansifs, visibles dans sa façon de piloter le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’avait pas pu empêcher au marron-beige d’accéder au Palais.
La zone d’influence de l’Exécutif sur le Judiciaire pour réelle qu’elle soit, n’est donc pas totale. Et même alors, est-ce une raison de brûler le Temple de Thémis, étant entendu que nous n’avons aucun substitut institutionnel à même de remplacer le système ? C’est ce qu’on appelle jeter le bébé avec l’eau du bain ou encore faire le choix de brûler le corps entier ou lieu de circonscrire le mal et le traiter.
Et à pousser cette logique jusqu’au bout, ce ne sera sans doute pas seulement la Justice qu’il faudrait brûler, mais d’autres pans entiers de la société, y compris la Presse.
Le Sénégal fonctionne ainsi depuis assez longtemps qu’il est sans doute temps de siffler la fin de la récréation. On s’autorise tous les moyens pour acquérir le pouvoir mais une fois intronisé, on reprend les mêmes et on recommence. L’opposition enfourche alors la même trompette, demande de brûler les magistrats, jusqu'au jour où elle change d’avis ; qui correspond toujours à son accession au pouvoir. Le supplice de Sisyphe.
Et qui mieux que le peuple pour toujours trinquer ?
Par Félix NZALE
NON SONKO, VOUS AVEZ TORT
J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’interview «exclusive» que M. Ousmane Sonko a accordée à nos confrères de Wal Fadjri, et j’ai été, comme de nombreux Sénégalais, outré par certains propos en direction de la communauté mancagne
Le Sénégal est un pays riche de ses communautés, de ses traditions, de ses cultures et de ses mémoires. Il s’agit, dès lors, de ne pas tout remettre en cause au nom d’une ambition personnelle. La personnalité sui generis de notre Nation ou de notre peuple est cultivée et développée sur la base de cette vérité.
J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’interview «exclusive» que M. Ousmane Sonko a accordée à nos confrères de Wal Fadjri, et j’ai été, comme de nombreux Sénégalais, outré par certains propos en direction de la communauté mancagne. En substance, Ousmane Sonko soutient que le Président Macky Sall, dans sa «stratégie pour (le) liquider», a jeté son dévolu sur ce qu’il appelle «la filière mancagne».
«Filière» a-t-il dit, et précisé. Comme si cette communauté était une organisation terroriste ou une mafia dont on loue les services pour de sales besognes. Sonko a ajouté : «ces gens vivent parmi nous et nous les connaissons». Une invitation claire à les identifier et, le cas échéant, à les attaquer… pour les massacrer ?
Cette sortie du leader de Pastef est d’une gravité extrême qui appelle une dénonciation et une condamnation sans ambiguïté de la part de tout citoyen soucieux de préserver la paix sociale. Y compris des organisations des droits de l’Homme et de la Société civile si promptes à taper sur l’Etat. C’est une question de responsabilité
Homme politique astreint au devoir de précision et de mesure, M. Sonko, qui nous est apparu comme un jocrisse, devrait savoir que ce n’est pas en citant deux ou trois noms à consonance mancagne qu’il faut essentialiser toute une communauté. Suspecter des catégories de Sénégalais d’être des criminels aboutit par ailleurs à réduire la démocratie. Et donc, au fond, à affaiblir la Nation. En homme politique qui aspire à la magistrature suprême, il s’agit de ne pas se tromper de combat et d’arrêter de ratiociner.
M. Sonko, vous avez tort et vos propos sont dangereux. Il est totalement contreproductif de comprendre ou de faire comprendre que le patriotisme se défini comme l’affirmation d’une forme d’âme contre d’autre formes d’âme. Ignorer cela, c’est ne pas faire l’effort de transformer notre appétit de haine en désir de justice.
Notre pays est de plus en plus travaillé par des vents puissants et hostiles, secoué par des tensions de plus en plus vives. Prise dans le tumulte d’occurrences menaçantes, sa cohésion nationale est de plus en plus mise à rude épreuve, notamment par des discours incendiaires, communautaristes et de rejet, entretenus au premier chef par des politiciens pyromanes ou leurs affidés. N’at-on pas d’ailleurs entendu Pape Djibril Fall stigmatiser lui aussi la communauté diola simplement parce que certains membres de cette entité ont, selon lui, manifesté leur soutien à Sonko ? Si le Sénégal est devenu un pays malade, c’est bien à cause d’une certaine classe politique, en particulier, incapable de transcendance et de réflexion constructive.
La perspective doit faire débat. Pour affronter cet avenir aussi imprévisible qu’inquiétant, notre pays a besoin de nouveaux repères et de nouveaux paradigmes. Cela commence par l’impératif et la nécessité de balayer les débats aussi tumultueux qu’improductifs. Chaque Sénégalais doit donc refuser de n’être qu’un voyageur de passage dans son histoire ; parce qu’il est aussi comptable vis-à-vis des générations futures de son action et de ses déprédations.
Ce dont nous avons besoin, et que peinent à comprendre certains, c’est bien d’une nouvelle présence qui ne saurait faire l’économie d’une interrogation individuelle et collective sur les principes éthiques fondamentaux qui doivent guider notre action. Enfin, à Ousmane Sonko, je rappelle cette vérité : la liberté de vous exprimer ne doit pas vous faire oublier que les gens ont aussi la liberté de vous critiquer. Il en est de vous comme de tous ceux qui portent la parole publique et qui l’expriment.