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2 décembre 2024
Opinions
Par Pr Abdoulaye BA
L’AMNISTIE: UN LEVIER DANGEREUX ET INUTILE
Acte du pouvoir législatif qui accorde le pardon aux auteurs d’un même délit de droit commun ou politique, l’amnistie est une institution grave qui anéantit les faits délictuels.
Depuis un certain temps, la piste de l’amnistie semble être privilégiée dans le landerneau politique sénégalais pour la réhabilitation des sieurs Khalifa Ababacar SALL et Karim Meïssa WADE dans leurs droits civiques et politiques. Mais avant de proférer un quelconque point de vue sur la question, arrêtons-nous un peu sur cette institution.
Acte du pouvoir législatif qui accorde le pardon aux auteurs d’un même délit de droit commun ou politique, l’amnistie est une institution grave qui anéantit les faits délictuels. Elle fait disparaître l’infraction, et, son auteur, supposé ne l’ayant jamais commise, est blanchi à jamais. De cette définition, on peut tirer deux observations majeures :
Tout d’abord sur le plan politique et social, en accordant le pardon au délinquant, l’amnistie contribue à apaiser le climat social et sociétal. Sociologiquement, nos sociétés sont par essence pardonneuses où la conciliation (maslaha) est érigée en mode de vie, mais, où également les gens sont beaucoup plus politiqueurs que travailleurs. Dans ces sociétés où la politique est une pratique permanente pour tous, où le train de vie se mesure à la politique, l’amnistie semble avoir tout son sens car elle œuvre à raccommoder le tissu social en rapprochant les cœurs et les esprits. Indéniablement, ici, l’amnistie a des vertus salvatrices parce que permettant à nos entités de fonctionner tant bien que mal malgré toutes les pesanteurs sociopolitiques.
Mais du point de vue économique, l’amnistie porte gravement atteinte aux intérêts de la société. En absolvant les grands voleurs dont regorgent nos administrations, elle encourage la délinquance économique et financière aux forts relents de campagnes d’émulation. Dans nos États où la reddition des comptes est utilisée à des fins de pérennisation au pouvoir, les citoyens arrachent leurs droits au forceps. La démocratie y est galvaudée, les principes de gouvernance sobre et vertueuse sont foulées aux pieds, la défense des droits et liberté, même constitutionnels, est bafouées, la liberté d’expression est quotidiennement violée notamment par des tentatives de musèlement de la presse. Dans ce sillage, le népotisme, le paternalisme, la gabegie, érigées en règle de gouvernance; la surfacturation, le gré à gré, monnaie courante en matière de passation des marchés publics; la protection et la préservation des intérêts des multinationales et les exonérations d’impôts, facteurs de spoliations financières et foncières; la promotion de professionnels de la politique incompétents; la chasse aux sorciers; l’acharnement sur les opposants et la reconversion de responsables cleptomanes à des fins de politique politicienne pour la conservation du pouvoir; la rivalité au blanchiment d’argent, et le refuge aux paradis fiscaux…;sont autant de faits qui incitent à l’impunité.
De l’indépendance à nos jours, le Sénégal a connu plusieurs lois d’amnistie (de Léopold Sédar SENGHOR à Abdoulaye WADE au moins trois lois d’amnistie ont été votées : respectivement en 1972 avec l’affaire Mamadou DIA, 1988 avec l’affaire Abdoulaye WADE et en 2005 la loi Ezzan avec l’affaire Me SEYE) qui ont fait perdre à l’État beaucoup de milliards
Quid alors du recouvrement des droits civiques et politiques de Khalifa Ababacar Sall et de Karim Meïssa Wade ?
La crainte c’est que le pouvoir pourrait être tenté de protéger par la loi d’amnistie des responsables cités dans des scandales financiers. C’est pourquoi il serait beaucoup plus sage d’éviter l’amnistie pour explorer la voie de la loi électorale. En effet, en révisant les articles L.29, L.30 et L.57 du code électoral sénégalais, on aiderait les sieurs SALL et WADE à retrouver leurs droits d’être électeur éligible dans la plus grande simplicité.
Au total, en accordant le pardon à ses filous, qui ne pensent qu’à s’enrichir aux dépens des honnêtes citoyens, l’amnistie paupérisent les populations en enlisant nos pays dans la pauvreté extrême savamment organisée et entretenue par des dirigeants véreux de sagesse très chétive. Nous vivons dans des pays pauvres très endettés (PPTE) qui ne sauraient accepter et encourager de telles pratiques qui nous dépouillent impunément de nos ressources. Nous devons alors changer de paradigmes en arrêtant net ces agissements ignobles et récupérer cette manne pour enfin financier notre envol économique et social.
Hier en rentrant de voyage, Tons le bien aimé de Tata ne reconnaissait plus sa maison. Il avait à deux ou trois reprises fait le tour du quartier, revenant à chaque fois sur la façade d’une maison à la porte en fer décoratif, peinte en blanc et aux volets bleu d’azur.
Sur le fronton de la bâtisse était inscrit en arabe : « Darou Qatari Sénégal champion du monde ». Tons qui n’avait pas appris l’arabe crut qu’il s’agissait là d’une nouvelle mosquée construite en son absence. Pareille construction ne pouvait se faire sans son aval. Il poussa la porte, et faillit tomber à la renverse.
Au milieu de la cour se tenait Tata en costume de danse orientale. Voile, aile d’Isis, soutien-gorge, ceinture de danse et chaussures. Pour tout dire, elle avait sur elle l’indispensable de la danseuse. Bien que tenant mal dans ses chaussures, Tata s’exerçait via Youtube à exécuter la fameuse hanche orientale et le mouvement du pinceau. Elle accueillit Tons par un « Maraxba bi koum » tout en poursuivant en arabe. Tons, d’étonnement avala sa langue. L’intérieur du salon avait un faux air d’un salon qatari, enveloppé de la voix de Maïs Shalash, chanteuse islamique très populaire à Doha. Se dégageait aussi dans le salon une senteur de l’eau de parfum Aisha. Une senteur vanillée, musquée et boisée. Les narines de Tons s’ouvrirent tel un parapluie. Il entendait vibrer la clameur dans les stades de Qatar. S’adressant à Tata, il dit : « Talal télévision bi, gnin gui Qatar sa féyou gnou touss » (1) (1) Allume la télé. Nous voici au Qatar, sans bourse déliée
Par Abdoulaye THIAM
LES LIONS TOUCHÉS MAIS PAS COULÉS
Les Lions du Sénégal n’ont pas confirmé l’adage qui voudrait qu’il n’y ait jamais deux sans trois. Après la victoire de 2002 face à la France (1-0) en match d’ouverture, celle face à la Pologne en 2018 en Russie, le Sénégal a sombré devant les Oranje
Les Lions du Sénégal n’ont pas confirmé l’adage qui voudrait qu’il n’y ait jamais deux sans trois. Après la brillante victoire de 2002 face à la France (1-0) en match d’ouverture de la coupe du monde Corée du Sud -Japon, celle face à la Pologne en 2018 en Russie, les Champions d’Afrique ont sombré devant les Oranje de Louis Van Gaal.
Les coéquipiers de Kalidou Koulibaly ont été battus hier, lundi 21 novembre (2-0) lors de leur entrée en lice dans la poule A. Une défaite amère qui met le Sénégal dans une situation très inconfortable. Aliou Cissé parle déjà de «finale» face au Qatar, pays hôte, battu aussi (2-0) par une modeste sélection de l’Equateur ce dimanche. Pourtant, rien, absolument rien de présager d’un effondrement du Sénégal dans cette rencontre face aux Hollandais. Un match nul entre les deux équipes serait équitable. Ni lui, ni son collègue hollandais n’aurait crié au scandale tellement le match était équilibré.
D’un côté, la défense des Oranje, emmenée par le géant capitaine Virgil van Dijk, a su tenir face aux assauts stériles et désorganisés de Ismailia Sarr, Boulaye Dia et autres Krepin Diatta. De l’autre, la paire Kalidou Koulibaly et Pape Abdou Cissé n’a pas eu à se déployer parce que rarement inquiétée.
La sortie fatale de Cheikhou Kouyaté
Meilleur joueur sénégalais de la rencontre, la sortie de Cheikhou Kouyaté a déstructuré le milieu des Lions. Blessé et contraint d’abandonner ses coéquipiers, le joueur de Nottingham Forest (Premier League) a laissé un trou béant que Pape Gueye n’a pas été capable de boucher. Le Sénégal perd l’équilibre et devient de plus en plus vulnérable. Les Lions reculent face à la pression des Pays-Bas. Et à la 84eme minute, De Jong réussit un centre parfait pour Gakpo qui devance Edouard Mendy pour ouvrir le score. KO debout, les Lions vont recevoir le coup de massue dans les arrêts de jeu. Davy Klaassen s’en va battre à nouveau, Edouard Mendy.
Désormais dos au mur, les Lions n’ont autre choix que de battre le Qatar ce vendredi 25 novembre au stade Al Thumama. Ce qui ne sera pas une mince affaire face à un pays hôte qui ambitionne de laver l’affront subi face à l’Equateur. Surtout que les blessures de Cheikhou Kouyaté et autres Abdou Diallo ne rassurent pas Aliou Cissé. Encore moins son attaque.
par Damel Mor Macoumba Seck
PROPOSITIONS EXPERTES POUR LE BUREAU D’INFORMATION GOUVERNEMENTALE, LE BIG
On peut se désoler fortement du manque de moyens (?), de l'absence de visibilité, du peu de pouvoir et de la carence en force de propositions dans la communication gouvernementale, du BIG lancé en février 2018, il y a bientôt cinq ans
On peut se désoler fortement du manque de moyens (?), de l'absence de visibilité, du peu de pouvoir et de la carence en force de propositions dans la communication gouvernementale, du BIG, Bureau d'Information Gouvernementale du Sénégal, lancé en février 2018, il y a bientôt cinq ans.
En septembre dernier, où la première mouture de cette tribune a été élaborée, la dernière publication d’un document sur les politiques publiques, sur le site du BIG, datait d'il y a ...deux mois auparavant. Même s’il est vrai que le BIG fonctionne aussi comme un site d’information (un peu concurrent de l’étatique APS-Agence de Presse Sénégalaise ?) et poste des articles tous les jours, sur son site.
Le BIG sénégalais, officine (?) directement et onomastiquement décalquée sur le Service d'Information du Gouvernement (SIG) qui existe en France depuis...1963, avec des changements notables de missions en 2002 et 2005 pour ce qui est du pendant hexagonal, notamment à la faveur d'Internet et des télés d'info continue qui ont augmenté les situations de communication de crise pour le gouvernement français et donné lieu à l'émergence des fameux "éléments de langage’’.
Alors ministre porte-parole, en 2018, le pourtant habituellement coruscant Seydou Gueye avait repris mot pour mot les missions du SIG français (visibles sur Wikipédia) pour désigner ceux du BIG sénégalais, en disant qu'il s'agit " d’analyser l’évolution de l’opinion publique et le contenu des médias". Analyser l'évolution de l'opinion publique ? Le SIG français l'avait traduit en multipliant les sondages d'opinion au bénéfice exclusif des présidents français, en période électorale.
Voici le postulat du BIG, pour sa mission et sa vision de sa raison d’être : « (…) il est important de donner la bonne information notamment sur le sens de l’action du gouvernement, mais aussi d’informer celui-ci sur l’état de l’opinion publique et des médias. (…) en faisant l’état des lieux de la communication gouvernementale, l’on constate que l’absence d’un dispositif dédié exclusivement à l’information publique constitue un frein à l’information correcte du citoyen. Ce bureau se positionne comme un centre névralgique de l’information gouvernementale qu’il coordonne en relation avec les cellules d’information et de communication des différentes structures administratives. »
Or, la main du BIG n’a pas été vue dans les grands formats de communication gouvernementale mis en place durant ce second mandat du président Sall. Ni pour ce qui est du « gouvernement face à la presse », ni pour les débats présidentiels rituels du 31 décembre avec la presse à la suite du discours traditionnel face à la Nation. Et encore moins, pour le « Jokko Ak Macky » de septembre dernier, meet-up online et en présentiel dont il faut reconnaître qu’il a été convivial et moderne, qui a mis Macky Sall face – à – face, dans des débats francs et sincères, avec la jeunesse et les femmes. Disons-le aussi, l’appellation « Bureau » est veillotte et sent fort son parfum de goulots d’étranglements administratifs, en cette ère de modernité numérique. « Agence » ou « Task-Force » d’Information gouvernementale (AIG ou TFIG) auraient été des choix bien plus heureux, pour baptiser ce dispositif.
Par ailleurs, le BIG est rattaché au Secrétariat général du gouvernement. Je pense, pour ma part, qu’il aurait fallu le rattacher au Secrétariat général de la présidence de la République, centre névralgique où convergent et d’où partent toutes les informations et décisions, et d’où il aurait été plus aisé de savoir sur quoi communiquer et le faire avec des moyens. D’autant que Seydou Gueye, qui a présidé en 2018 à la création du BIG, a été jusqu’à peu un très articulé ministre de la présidence de la République en charge de la Communication. Il a été défénestré il y a deux mois, lors de la constitution, ce 17 septembre dernier, du GAB, le gouvernement Amadou Bâ. Et que, toujours au Palais, l’ancien journaliste et ancien ministre de la Culture et de la Communication, également ancien secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, y était porte-parole du président, et portait haut le flambeau des batailles dans l’opinion. Lui aussi vient de changer de station, à la faveur du dernier remaniement de ce mois de septembre ; il redevient ministre, Secrétaire général du gouvernement, poste qu’il avait déjà occupé en 2012, au début du premier mandat présidentiel de Macky Sall.
Enfin, last but not least, toujours dans le dispositif du palais de la République, il y a le philosophe et ancien directeur général du quotidien d’Etat Le Soleil, El Hadj Kassé, qui n’est pas le dernier de la classe en matière de verve dans le débat public. Quant à Seydou Gueye, il est désormais remplacé par l’ex-reporter et présentateur du journal de la radio privée Walf Fadjri au début des années 2000, Yoro Dia, qui a été propulsé en mi-septembre, ministre porte-parole en charge de la Communication de la présidence de la République. Dia a poursuivi des humanités à l’ENA française (et a d’ailleurs créé une association des anciens énarques sénégalais de France) et était toujours étudiant, puisque sa thèse de doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a été soutenue après sa nomination comme ministre. Son petit défaut d’élocution ne l’empêche pas d’être très fort dans le combat rhétorique.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
LES HONNEURS ET L'HONNEUR DU CHEF
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce que le Cameroun a perdu (fuite des cerveaux, meurtre d’illustres fils et filles, le respect qu’imposait le pays au temps d’Ahidjo) vaut-il ce qu’il a gagné sous Biya ?
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 21/11/2022
Dans la société, on trouve plusieurs types de chef : chef d'agence, chef de village, chef d'entreprise, chef de parti, chef de gouvernement, chef de l'État. Même le pape est considéré par certains comme le chef de l'Église catholique, ce qui est une erreur, car Christ seul est "la tête du corps de l'Église" (Colossiens 1, 18).
Mais que signifie être chef ? Celui-ci devrait-il rechercher les honneurs (occuper les premiers sièges, être salué dans les places publiques, marcher sur le tapis rouge, etc.) ? Non. Le vrai chef met plutôt un point d’honneur à respecter sa parole, à se battre pour le bien-être des hommes et femmes qui momentanément lui ont délégué leur pouvoir. Son honneur est de les servir sans discrimination, de les protéger parfois au péril de sa propre vie, de veiller à ce que lui, l'employé, ne soit pas mieux loti que le peuple qui est son employeur, de faire en sorte que chacun ait le minimum vital. Son honneur et sa grandeur, c'est de ne pas s'accrocher au pouvoir quand il n’a plus toutes ses forces mentales et intellectuelles, quand son mandat (8 ou 10 ans) est terminé, etc.
Vous avez échoué si vous n’avez pas utilisé vos 20 ou 30 ans au pouvoir pour doter votre pays de routes, d’écoles et d’hôpitaux dignes de ce nom, si la structure chargée d’organiser et de superviser les différentes élections est à la solde du parti au pouvoir, si, chaque année, certains de vos compatriotes sont obligés de fuir le pays pour trouver une meilleure vie ailleurs, si des ministres et des directeurs de sociétés détournent et gaspillent tranquillement les deniers publics pendant que le petit peuple croupit dans une misère déshumanisante.
Certes, il faut saluer le fait que le Cameroun, où nous avons séjourné plusieurs fois, est l’un des rares pays africains qui n’abrite pas de base militaire française, que ses richesses minières n’ont pas été hypothéquées, que le pays n’a pas connu de guerre civile depuis 1984, que la presse peut critiquer le régime sans que la foudre ne s’abatte sur elle mais j’ai eu mal quand j’ai vu les bus de la SOTUC céder la place aux taxis-motos (Ben skin), lorsque Mongo Beti est décédé le 7 octobre 2001 parce que le groupe électrogène de l’hôpital de Yaoundé, où il s’était rendu pour une dialyse, était tombé en panne, lorsque j’ai appris l’assassinat de personnes anonymes ou célèbres comme Mgr Yves Plumey, l’abbé Joseph Mbassi, le Père Engelbert Mveng, Mgr Jean-Marie Balla, Me Ngongo Ottou.
Ce que le Cameroun a perdu (fuite des cerveaux, meurtre d’illustres fils et filles, le respect qu’imposait le pays au temps d’Ahidjo) vaut-il ce qu’il a gagné sous Biya ? Ce « pays sinistré socialement et économiquement, s’enlisant dans la pauvreté absolue et l’anémie » (Fabien Eboussi, « Lignes de résistance », Yaoundé, Clé, 1999, p. 53), ne méritait-il pas mieux ?
par Assane SAADA
AU-DELÀ DU FOOTBALL
Vingt-deuxième édition de la Coupe du monde. Des footballeurs sont au Qatar et chez eux en même temps. Courant sur des terrains, vibrant dans des cœurs de supporters. Un horizon de se dissoudre dans le football sous le prisme d'un autre monde possible
Vingt-deuxième édition de la Coupe du monde. Des footballeurs sont au Qatar et chez eux en même temps. Courant sur des terrains, vibrant dans des cœurs de supporters. Un horizon de se dissoudre dans le football sous le prisme duquel un autre monde serait possible. Un au-delà de l’impossible à réaliser. Albert Camus, ancien gardien de but au Racing universitaire d’Alger dans les années 1930, disait : « Pour moi, je n’ai connu que dans le sport d’équipe, au temps de ma jeunesse, cette sensation puissante d’espoir et de solidarité qui accompagne les longues journées d’entraînement jusqu’au match victorieux ou perdu. Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités. »
Dribbler pour sauver sa peau
De cette université du football, des Brésiliens sont diplômés « ès dribble ». Selon Mickaël Correia, auteur d’Une histoire populaire du football, l’avant-centre Arthur Friedenreich (fils d’un riche allemand et d’une lavandière brésilienne à la peau noire) était victime du racisme des arbitres. Les fautes que ses adversaires pratiquaient sur lui n’étaient pas sifflées. Arthur était contraint « à élaborer de subtiles feintes de corps afin d’esquiver leurs charges violentes lors de ses accélérations. Ainsi naît le dribble au Brésil, analyse le journaliste et écrivain Olivier Guez. Ruse et technique de survie des premiers joueurs de couleur, le dribble leur évite tout contact avec les défenseurs blancs. Le joueur noir qui ondule et chaloupe ne sera pas rossé, ni sur le terrain ni par les spectateurs à la fin de la partie ; personne ne l’attrapera ; il dribble pour sauver sa peau ».
Le football et le racisme, c’est une longue histoire. Carlos Alberto, le premier footballeur brésilien métis, se blanchissait « la peau avec de la poudre de riz avant d’entrer sur le terrain ». C’était en 1914. À cette époque, les noirs étaient interdits de jouer et d’assister aux matchs. En 1921, un « décret de blancheur » signé par le président de la République. Un texte relatif à la composition de l’équipe nationale brésilienne où ne devait être admis que « le meilleur de notre élite footballistique, les garçons de nos meilleures familles, les peaux les plus claires et les cheveux les plus lisses ». Au Sénégal, les auteurs de Sociologie du football (les universitaires Stéphane Beaud et Frédéric Rasera) écrivent : « Quand est créée, à Dakar, en 1929, l’Union sportive indigène (la première équipe exclusivement formée d’Africains), le père Lecoq, qui dirige la Jeanne d’Arc, menace d’excommunication ses joueurs s’il leur vient à l’idée de jouer contre son équipe. » Selon les universitaires sus cités, d’après l’historien Pascal Dietschy, en 1928, le général Jung, commandant supérieur des troupes de l’Aof (Afrique occidentale française), soutenait que le football était compliqué pour les « nègres », « avec de la patience on peut arriver à leur faire comprendre le rôle de chaque joueur, la place qu’il doit tenir et surtout l’importance et le but de la passe ».
Un outil de propagande et de combat
Le football reste un élément d’affirmation et d’émancipation. Un outil de propagande, de mobilisation, de combat contre des dictatures, le colonialisme, le nazisme… Staline considérait que l’Union des républiques socialistes soviétiques (Urss) devait « devancer systématiquement les performances des athlètes bourgeois des pays capitalistes ». Lors de la Deuxième guerre mondiale, dans une Ukraine occupée, « l’équipe des boulangers » de Kiev portait le combat en laminant des formations nazies et autres équipes militaires allemandes. Ces anciens joueurs du Dynamo et du Lokomotiv Kiev, mobilisés sur le front puis capturés par les armées du Reich, étaient libérés. Ils erraient, affamés, dormant sous des ponts. Un boulanger, supporter du Dynamo, les avait recrutés dans sa boulangerie où la Gestapo procédera à leur arrestation. Certains torturés, d’aucuns envoyés dans des camps de concentration, d’autres exécutés.
Dans l’Espagne des années 1950, sous la dictature de Franco, le FC Barcelone symbolisait le combat antifranquiste, « l’outil de résistance sociopolitique (…). Au cours d’un match opposant le Barça au Racing de Santander, des tracts appelant au boycott massif des transports en commun sont distribués (…). À la sortie du match, les supporters catalans refusent collectivement d’emprunter les tramways, chacun préférant rentrer chez lui à pied en signe de solidarité avec les grévistes ». Avec la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, des footballeurs algériens évoluant en France versaient 15 % de leur salaire au Fln (Front de libération nationale). À la veille de la Coupe du monde de 1958, certains désertaient leur club et même l’armée française pour constituer l’équipe nationale du Fln. Lors des printemps arabes de 2011, des supporters de l’Espérance de Tunis, du Zamalek et de Ahlawy, en Égypte, étaient des avant-gardes des révolutions. Au demeurant, rendons hommage au journaliste Robert Guérin mort en 1952. Il était l’initiateur de la Fifa et en devenait le 1er président alors qu’il n’avait que 27 ans.
Par Baba DIOP
LE MONDIAL DE TATA
Tata ne cessait de tempêter devant le siège de la Fédération Sénégalaise de Foot.
Tata ne cessait de tempêter devant le siège de la Fédération Sénégalaise de Foot. Elle avait contraint sa petite fille à participer au concert de casseroles qu’elle organisait devant cette institution du foot national. Elle avait fait tellement de boucan que les voisins étaient sortis croyant que c’était sur recommandation de Sonko.
Pour refroidir le charivari, Augustin le patron du foot avait entrainé Tata dans son bureau, histoire de partager avec elle le quinquéliba de la Paix et s’enquérir de sa doléance. Devant une table si bien garnie, Tata se pourléchait les babines. L’arôme du café faisait danser ses narines la lambada. Ses yeux pétillaient de joie à la vue des croissants, du Paris-Brest, du Baba au rhum, des Madeleines, des clafoutis et autres viennoiseries. C’était à quatre voire cinq mains qu’elle enfournait sa bouche.
C’est le ventre ballonné qu’elle exigea de mettre le reste dans son sac pour sa soi-disant petite fille. Tata avait si bien mangé qu’elle en oublia l’objet de sa visite tintamarresque. Au moment de refermer la porte du bureau de Augustin Senghor, elle lui demanda de tendre la main pour une bénédiction et tous les employés de FSF de s’agglutiner autour de Tata qui dans une posture digne d’un grand marabout psalmodiait à voix basse 2 buts à 1, 2-1, 2-1 Senegal tia kanam Pays Bas tia guinaw qu’elle termina par rabil alamina. Une clameur de Amin inonda le bâtiment. Et Tata d’exiger le Hadiya pour son retour.
Par Madiambal DIAGNE
JE NE CÈDE PAS AU CHANTAGE AU SMARTPHONE
Ces derniers jours, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux, me montrant debout à Ngor, entouré d’un groupe de quatre jeunes excités qui m’invectivaient et me défiaient de ne pas réaliser un projet de construction sur le site.
Ces derniers jours, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux, me montrant debout à Ngor, entouré d’un groupe de quatre jeunes excités qui m’invectivaient et me défiaient de ne pas réaliser un projet de construction sur le site. Ils prétendent avoir eu à effectuer des travaux de remblais sur la plage et donc revendiqueraient la propriété du terrain, sans aucun titre ou un quelconque document pouvant attester de quoi que ce soit. Ceux qui ont pu voir la vidéo ont observé mon silence stoïque devant des accusations grotesques de spoliation foncière, surtout que la mine de ces personnes renseigne déjà à suffisance sur leur marginalité. Encore qu’on les entend dire que si je ne leur donne pas de l’argent pour les dédommager, ils allaient me vilipender à travers les réseaux sociaux car le terrain m’aurait été donné par mon «ami» Macky Sall.
Des médias qui ne sont sérieux que quand il ne s’agit pas de Madiambal Diagne, se sont empressés de relayer de telles inepties sans pour autant chercher à vérifier ou à me donner la parole. Or, le terrain dont il est question est un titre foncier, en bonne et due forme. Le terrain a fait l’objet de plusieurs transactions notariées et la dernière me concernant a été réalisée devant le cabinet du notaire Me Moussa Mbacké. Le prix de vente a été réglé entre les mains du notaire et tous les droits et taxes pertinents ont été dûment acquittés. La mutation du titre foncier a été faite à mon nom depuis septembre 2020 et par la suite j’ai demandé et obtenu une autorisation de construire, après un parcours régulier devant tous les services compétents de l’Etat.
J’ai même pris l’initiative d’entreprendre des diligences, sur le plan de la gestion environnementale, auxquelles aucun de mes voisins qui sont installés sur les lieux depuis des décennies n’a songé. Sans doute qu’il ne servirait plus à rien de demeurer légaliste dans ce pays !
J’avais requis les services de la Brigade de gendarmerie de Ngor pour faire respecter mes droits en fournissant tous les documents demandés. J’ai également saisi, aux mêmes fins, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos). Les autorités de la Gendarmerie nationale ont néanmoins pris une mesure «conservatoire de suspension de mes travaux», au nom, disent-elles, de la protection de l’ordre public. Entretemps, la mairie de Ngor a voulu se mêler au contentieux. La nouvelle équipe municipale, contrôlée par la coalition Yewwi askan wi (Yaw), voudrait s’arroger le droit de redresser on ne sait quels torts. Même confrontée à la réalité de mon titre de propriété et de la régularité de toutes mes démarches, l’équipe municipale, qui avait envoyé des «gros bras» sur le site, n’a pas voulu admettre une telle situation et défia les gendarmes dépêchés sur les lieux et campe toujours sur la position qu’aucune construction par un proche de Macky Sall ne sera réalisée sur place. Je continue à demander à l’Etat du Sénégal, la protection et la préservation de mes droits, sans aucune autre prétention. En effet, je considère que la couardise et la lâcheté de l’Etat constitueront le plus gros risque pour le déséquilibre dans les rapports entre les citoyens et c’est justement cet état de fait qui constitue la plus grave menace à l’ordre public et au droit constitutionnel de propriété. Est-il besoin d’indiquer que j’ai moi aussi de quoi payer «des gros bras» pour me défendre et défendre mon bien. Il est frustrant de se sentir aussi injustement victime collatérale de combats politiques, d’autant que ceux à cause desquels on ferait l’objet de stigmatisation et d’ostracisme, se montrent si désinvoltes.
A côté de mon terrain de 403 m2, un Européen est en train de faire des terrassements pour y développer un projet immobilier sur 6000 m2 mais cela ne semble déranger personne, encore que ce promoteur n’est encore attributaire d’aucun titre sur le site.
Certains n’ont pas attendu Macky Sall pour se faire
La classe politique est d’une telle inanité ou les acteurs politiques ont un rapport de prédation avec le bien public, qu’ils finissent par croire que toute personne supposée proche ou sympathisante d’un régime politique se servirait goulûment. C’est ainsi qu’une mijaurée, qui ne doit sa place sur l’échiquier politique ni à des atouts de compétence, ni à un profil professionnel ou académique, encore moins à une représentativité politique, se soit permise, sur le plateau de Papa Ngagne Ndiaye de la Tfm, d’exhiber des photos d’un de mes projets immobiliers pour demander d’où provenait cet investissement, d’autant qu’on ne me connaîtrait pas des activités économiques et que j’aurais profité des terres de l’Etat. Le terrain, objet d’un titre foncier, a été acquis en 2018 devant le cabinet de la notaire Me Ndèye Lika Bâ. J’ajoute que j’ai décliné des offres d’investisseurs qui voudraient s’arrimer au projet. C’est dire que quand on a un bon projet et une bonne qualité de signature, les partenaires financiers vous courent après. Deux projets immobiliers de plus grande envergure que le mien sont en train d’être développés dans le même secteur, par des étrangers, sur le même modèle de la Vente en l’état futur d’achèvement (vefa), sans que cela ne dérange personne. Mais puisqu’il s’agit d’un Sénégalais bon teint (Nioul kouk, une espèce qu’on n’aime pas trop à Yaw) ! C’est justement ce que j’appelais à travers ces colonnes, «la haine de soi».
On aurait beau choisir de vivre sa petite vie discrètement, sans mondanités ou autres extravagances, mais il arrive que je sois bien obligé de parler de moi-même, car rares sont ceux qui auront l’honnêteté ou la probité, ou la générosité, de témoigner de ce qu’ils savent de la personne et de ses activités. En effet, Khalifa Sall serait bien placé pour souffler à l’oreille de cette dame que Madiambal Diagne s’est fait avant Macky Sall ou Abdoulaye Wade. Quand je réalisais, au début des années 2000, deux premiers projets immobiliers de standing à la Cité Djily Mbaye à Yoff, avec vue sur mer, pour m’assurer une rente immobilière, Me Abdoulaye Wade n’était pas encore au pouvoir pour qu’on puisse connaître même sur la scène publique le nom de Macky Sall. Les titres avaient été acquis devant le notaire Me Papa Sambaré Diop.
De nombreux responsables politiques de Yewwi, inspecteurs des impôts de leur état, me connaissaient, avant l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, comme contribuable important, aussi bien au titre de biens personnels qu’au titre des activités économiques de mes entreprises. Jacques Habib Sy, autre responsable de Yaw et mon voisin de plus de 20 ans, pourrait lui aussi témoigner que Madiambal s’est fait avant que Macky Sall n’arrive au pouvoir.
J’ai pris des risques et j’ai investi dans mon pays. Il me revient en mémoire une réflexion du notaire, Me Serigne Mbaye Badiane, qui préparait en 2006, une convention de financement de certains de mes projets par une institution financière internationale et, mesurant les risques pris sur mon patrimoine personnel en guise d’hypothèque, ne put se retenir de dire : «Dommage que les gens ne peuvent pas savoir combien certains entrepreneurs ont du courage pour s’exposer à de pareils risques !» A la vérité, je n’ai pas tout réussi mais j’ai bien pu réaliser quelques petites choses dignes de respect. Je suis né pauvre, mais si je mourais aujourd’hui, je laisserais un héritage enviable. Que le destin peut être facétieux ! Si j’avais été nommé à un emploi public ou que j’avais remporté un marché public, sans doute que je n’aurais aucun mérite et j’aurais donné davantage de grain à moudre à certaines personnes.
Quand j’avais dans mes comptes des centaines de millions de francs, assurément cette pimbêche qui cherche à se faire un nom en me stigmatisant, ne pouvait pas s’acheter une paire de hauts-talons. J’ai possédé l’un des parcs de taxis urbains les plus garnis de Dakar ainsi que des bus pour le transport interurbain, et une flotte des gros porteurs pour le transport logistique vers le Mali. Ma participation au projet éducatif du Groupe Yavuz Selim à hauteur de 27% des parts m’a permis de participer activement à développer un fleuron de l’enseignement privé au Sénégal. Notre élan pour installer une université privée d’excellence à Diamniadio a été stoppé net par le gouvernement. Je poursuis d’investir dans l’immobilier et mon nouveau dada est d’investir à Thienaba dans l’agriculture et l’aviculture.
Pourtant, je l’ai déjà dit sur de nombreux plateaux de télévision, je n’ai jamais obtenu un mètre carré de terrain qui me serait offert par les régimes de Abdou Diouf ou de Abdoulaye Wade ou de Macky Sall. Si, le 8 juin 2020, j’avais pu écrire une chronique retentissante sur la prédation du patrimoine foncier de l’Etat, c’est justement parce que je ne pourrais pas être cité parmi les bénéficiaires. D’ailleurs, à la parution de ce fameux papier, des personnes qui s’étaient senties morveuses, appartenant au camp du pouvoir comme de l’opposition, avaient exhibé des copies de lettres d’affectation de deux lots faisant partie de quelques opérations de morcellement et qui me seraient donnés. Les personnes qui me connaissent savent que la simple mauvaise orthographe de mon nom peut renseigner sur le fait que le «généreux» donateur ne disposait pas de ma pièce d’identité. Mieux, jamais je n’ai signé un contrat de bail sur aucun desdits biens ; ils ne sauraient donc m’appartenir. Je dois souligner que certains de mes détracteurs dans les médias, ont été gagnés par une envie de repentir et ont eu la délicate humilité de me présenter des excuses en privé.
Un célèbre architecte a aussi fait montre d’une telle mauvaise foi en participant à l’hallali, jusqu’à citer ma résidence de Ngor, «pieds dans l’eau», avait-il souligné, parmi des biens que ma proximité avec Macky Sall m’aurait permis d’acquérir. Il pensait m’apporter la contradiction dans un débat politique public, en s’évertuant ainsi à donner des gages à son allié politique d’alors Ousmane Sonko. Le terrain, objet d’un titre foncier, a été acquis en 2004 devant la notaire Me Aïssatou Guèye Diagne. J’habite cette maison depuis juin 2005 et pourtant, cet architecte avait, en 2004-2005, visité à deux reprises le chantier de construction, œuvre de son ancien stagiaire, l’architecte Thiao Kandji. Ma proximité avec le Président Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012, ne m’a pas encore permis d’avoir une villa plus somptueuse pour y aménager.
On en arrive à se demander si la moindre position de proximité avec le Président Macky Sall devrait interdire à toute personne d’avoir quelque chose à elle, ou que tout proche d’un chef d’Etat serait un voleur de biens publics et devrait se cacher et dissimuler son patrimoine ? L’occupante d’un appartement appartenant à mon épouse est restée huit mois durant sans s’acquitter de son loyer. Mise en demeure de quitter les lieux, l’occupante indélicate ne trouvera rien à dire qu’elle ne paie pas le loyer et va rester sur les lieux aussi longtemps qu’elle le voudra car le bien aurait été construit avec l’argent du contribuable sénégalais. La mauvaise payeuse s’autorise de surcroît à menacer de nous vilipender sur les réseaux sociaux. J’ai dit à mon épouse de la jeter dehors, en la faisant traîner par terre si nécessaire.
Au moment du déménagement du siège du journal Le Quotidien à Diamniadio, des esprits «informés» avaient voulu faire croire que le Président Sall avait offert, au niveau des sphères ministérielles, un siège à ce journal. Le Quotidien occupe à Diamniado un siège acquis dans le cadre d’un programme d’habitat au profit de ses employés. J’ai poussé l’exigence jusqu’à empêcher à mes grands enfants d’occuper des positions dans des organismes publics. Je leur ai mis le pied à l’étrier et ils développent leurs propres activités dans divers domaines comme l’agro-business, le transit, les Btp et la communication. Si c’est de la sorte que les proches de Macky Sall devront vivre dans ce pays !
Sans doute que quand on est réputé proche d’un chef d’Etat, «on a immanquablement des amis et des ennemis. Des amis pour nous apprendre notre devoir, des ennemis pour nous obliger à le faire».
Par Ousseynou KA
L'UNIVERSITÉ ALIOUNE DIOP DE BAMBEY FAIT UN CARTON PLEIN AU CAMES
Première agrégée en Médecine (département Médecine)
Premier agrégé en Economie de la Santé au Sénégal et le deuxième dans l’espace cames
En effet, l’Uadb compte 3 Ufr (Santé et Développement Durable – Economie, Manage-ment et Ingénierie Juridique – Sciences Appliquées et Technologie de Information et de la Communication) et un Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale. Presque toutes les formations de ces Ufr sont professionnalisantes.
En effet, l’Ufr Sdd comporte trois départements : santé communautaire, développement durable et Médecine.
L’Ufr Santé et Développement Durable a présenté deux candidats qui ont tous réussi au con-cours d’agrégation de Médecine.
– Dr Ndeye Fatou Ngom Guèye est la première agrégée en Médecine de l’Ufr, elle est spécialisée en Maladies Infec-tieuses.
– Dr Cheikh Tacko Diop est le premier agrégé en Economie de la Santé au Sénégal et le 2ème dans l’espace Cames.
Cependant, cette réussite a été possible grâce au soutien permanent des autorités rectorales et académiques de l’université.
L’Ufr présente actuellement 4 professeurs agrégés en santé publique avec diverses options (épidémiologie, pharmacie, odontostomatologie, économie de la santé), une professeure agrégée en maladies infectieuses et un professeur titulaire en santé publique (option médecine préventive).
L’Ufr Sdd a déjà noué des conventions avec les hôpitaux (Lübke de Diourbel, Matlaboul Fawzeini de Touba) et des conventions sont en cours avec d’autres hôpitaux (Ndamatou de Touba, Khadimou Rassoul de Touba, Ibrahima Niass de Kaolack, Hôpital régional de Fatick).
Ainsi, l‘Ufr Sdd compte apporter sa contribution dans l’amélioration de la santé des populations de la région de Diourbel et au-delà
par l’accompagnement des projets hospitaliers du chef de l’Etat (construction et rénovation)
par la formation continue du personnel de santé,
par la mise à disposition des structures sanitaires d’enseignants spécialistes (chirurgie pédiatrique, médecine interne, histologie et embryologie et physiologie) et d’apprenants qualifiés pour des soins de proximité et de qualité.
par le service à la communauté (dépistage du cancer du col de l’utérus, du sein, du diabète…) et sensibilisation des communautés sur leur prévention
Augmen-ter le niveau de connaissances et de compétences des professionnels par des formations diplômantes (Economie de la Santé, One Heath, Mutuelles, Couver-ture Sanitaire, développement des territoires…)
Accompagner la cellule santé communautaire du Msas (conception et stratégies)
Accompagner la région médicale de Diourbel et régions annexes (dans les programmes nationaux tels lutte cpntre le Sida, le paludisme, la tuberculose, la Covid, la mutualisation des populations, la planification…)
Accompagner les collectivités dans l’appropriation des enjeux de développement durable.
Par Papa Mody SOW
SURMONTER LA CONFLICTUALITE ENTRE TROIS POUVOIRS
Seules l’éducation et la formation, basées sur les valeurs religieuses et socio culturelles, peuvent constituer des pare-feux naturels contre l’invasion exponentielle des réseaux sociaux difficiles à domestiquer.
Les responsabilités semblent partagées dans la crise survenue entre le 1er, le 3ème pouvoir et le 4ème pouvoir dans l’affaire Papa Alé Niang. L’infection grandissante de la société par le virus digital ou la digitalisation universelle de l’écosystème de la communication et de l’économie, des services et de l’éducation est une donnée incontournable de la mondialisation. «L’ubérisation (du nom de l’entreprise Uber) ou la plateformisation est un phénomène récent qui englobe les domaines de l’économie et de l’information, et consistant à l’utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de différents services de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l’utilisation d’une plateforme numérique». cf. Wikipedia.
Seules l’éducation et la formation, basées sur les valeurs religieuses et socio culturelles, peuvent constituer des pare-feux naturels contre l’invasion exponentielle des réseaux sociaux difficiles à domestiquer. C’est une véritable supercherie de la part du ministre de la Communication et de l’économie numérique que de vouloir engager le président de la République dans une bataille perdue d’avance. Il suffit d’interroger l’expérience des gouvernements américain, chinois et russe sur les échecs répétitifs qu’ils ont essuyés sur ce terrain où le virus digital ou numérique a fini par s’incruster dans l’Adn du corpus culturel sociétal.
Aujourd’hui, on peine encore à comprendre le rôle et la mission des organes de contrôle de supervision des médias que sont le Conseil de régulation de l’éthique et de la déontologie -Cored et le Cnra- qui n’ont pas su intervenir de manière intelligente dans cette histoire de Pape Alé Niang !
Si le Cored avait correctement joué son rôle, une simple interpellation ou un ferme avertissement servi(e) à Pape Alé allait suffire à bloquer toute autosaisine du procureur, ou toute plainte contre le journaliste dans ce brûlant fait d’actualité. Le Cored n’a pas joué son rôle dissuasif dans cette affaire. Il en est de même du Cnra. A vrai dire, le conflit entre le premier pouvoir et le 4ème qu’est la presse relève d’erreur de casting dans le choix des Dg et Pca de ces deux structures qui sont devenues des refuges pour recaser des amis complètement amortis au plan professionnel. Jetez un coup d’œil du côté de l’Aps, ce sont les mêmes erreurs de casting qui provoquent de tels chocs entre deux pouvoirs qui ne peuvent pas s’auto-exclure du champ de l’information. Que devient le Bureau d’information gouvernementale -Big- dans cette crise de communication, au lieu d’exposer sans briefing ajusté, le porte-parole du gouvernement ? Comment à l’avenir éviter ou réduire de telles infractions ?
Le journaliste a certes le droit de protéger ses sources, mais l’Etat doit aussi verrouiller les documents classés confidentiels ou Secret Défense, et surtout être en mesure d’identifier l’origine de la fuite de tout document de cette nature, publié dans la presse et ou détenu par un non ayant droit. Ce qui passe par le retour à l’orthodoxie administrative et aux systèmes de codification individualisée. Cela suppose de nommer des hommes et des femmes qu’il faut, à la place qu’il faut. Une véritable opération de nettoyage de l’Administration s’impose pour responsabiliser les commis au bon profil, sortis prioritairement de l’Enam, ou re-profilés par cette structure indispensable dans un Etat régalien. Sinon bonjour les dégâts! Une véritable introspection collective (ndeup) devrait être impérativement convoquée dans l’espace étatique pour remettre les choses en ordre. Car les fautes sont partagées dans cette affaire Pape Alé Niang. Et le président de la République, clef de voûte des institutions, ainsi que dame justice : le 3ème pouvoir va en prendre une vilaine ride, du fait de l’externalisation de ce combat pour plus d’équilibre démocratique. Ce qui pouvait être évité si les fondamentaux de l’autorité étatique étaient entretenus par la sacralité du secret professionnel.