Abidjan, 3 mai 2016 (AFP) - Le chef d'orchestre du groupe ivoirien Magic System, Didier Bonaventure Deigna dit Pépito, est décédé par noyade, a annoncé mardi le groupe qui fait face à un nouveau drame après celui de Papa Wemba, mort sur scène, il y a une semaine à Abidjan.
Le musicien qui séjournait dans la station balnéaire est "décédé en tentant de sauver de la noyade une personne", a expliqué un membre de sa famille.
Les plages de la côte ivoirienne sont réputées dangereuses et les secours déplorent régulièrement des noyades.
Le décès du chef d'orchestre et batteur du groupe star de la musique ivoirienne, intervient une semaine après celle de l'idole de la chanson congolaise Papa Wemba, mort sur scène le 24 avril à Abidjan où il participait à la 9e édition du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), organisé par Magic System.
Le quartier d'Anoumabo a vu naître Magic System qui enchaîne les tubes en Afrique et en Europe depuis son succès "Premier Gaou" en 2002.
Il touche à tout. La musique, la production audiovisuelle, la communication et l'infographie n'ont pas de secret pour lui. De l'écriture des textes aux prises de sons, il arrange tout, tout seul, avec les sonorités d'ici et d'ailleurs. Félix Sarr, plus connu sous le nom de Fefsy, a séduit les internautes à travers ses covers qui ont un succès fou sur Youtube. Pourtant, il était loin de s'imaginer que des vidéos réalisées pour "s'amuser" allaient le rendre célèbre. A l'âge de 12 ans, il se voyait déjà grand et fredonner des mélodies avec son piano. Il débute ses études au Séminaire Saint Joseph de Ngazobil. Mais, il n'a jamais abandonné ses premières amours. Dans cet entretien, l'enfant de Thiadiaye livre les secrets d'une réussite conditionnée par un succès dans les étu- des. Et il a obtenu son Passeport pour la gloire.
Qui est Fefsy ?
Je me nomme Félix Sarr plus connu sous le nom de Fefsy. Je suis un jeune artiste, musicien, auteur, compositeur, réalisateur, producteur, infographe, beat-maker.
Vous êtes donc un homme polyvalent qui enfile beaucoup de casquettes à la fois ?
Au fait, la plupart des casquettes se réunissent dans la musique que je pratique. J'écris et je compose mes propres chansons. Pour la musique, je suis tout simplement passionné et je le fais depuis que j'avais 10 ans. Je joue sur plusieurs instruments musicaux : guitare, piano, basse, batterie et percussions. Je suis aussi beat-maker, car je produis des instrumentales, des beats et des productions, je suis ingénieur de son sans oublier que je fais l'infographie. Je fais aussi un travail de studio, je mixe, je "mastérise" des chansons. Je suis producteur pour des artistes et je fais en même temps leur promotion. Je réalise aussi des vidéos clips, des documentaires et des courts métrages.
Quand est ce que vous avez découvert votre passion pour la musique ?
Pour ne pas dire que j'ai entamé une carrière musicale dès le bas-âge, je dirai que j'ai commencé la musique à l'âge de 10 ans avec un piano. Deux ans plus tard, j'ai été admis dans un internat à Joal Fadiouth, le séminaire Saint Joseph de Ngazobil où j'ai commencé à m'initier carrément à la musique, à l'écriture musicale et à la guitare. Sept ans après, je suis parti en France pour poursuivre mes études en musique, en communication et en audiovisuel. Et c'est pendant mes études supérieures que j'ai commencé à me professionnaliser dans la musique. A 18 ans, débutait une aventure musicale pour moi.
Vos parents étaient-il d'accord sur votre choix de faire de la musique ?
Quand j'ai dit à mon père que je voulais faire de la musique, il m'a dit oui à condition d'avoir toujours de bonnes notes. Donc j'avais un challenge : Réussir à l'école pour pouvoir vivre ma passion. J'étais alors toujours premier de ma classe du primaire au Baccalauréat sauf vers la 2nde et la 1ère où j'ai été frivole (rire). Je courais dans tous les sens. Tu sais au collège, quand tu as un petite cote de popularité (que je dois à la musique), les filles te tournent autour et j'ai commencé à délaisser les études. Mais, à l'époque notre seule préoccupation était les études. Quand j'ai commencé à déconner, on m‘a même renvoyé avant que je ne revienne pour continuer la classe de Terminale et décrocher le Bac avec la mention "Bien".
Issu d'une famille chrétienne, vous avez reçu une éducation religieuse. Vous étiez dans un internat séminariste où sont formés des prêtres. Ne pensez-vous pas que vos parents voulaient que vous deveniez un prêtre ?
Oui, mon père voulait que je devienne prêtre, d'autant plus que l'internat de Ngasobil était une institution d'excellence et c'est là-bas même où Léopold Sédar Senghor a étudié. Mais, moi je lui ai dit que cela ne faisait pas partie de mes ambitions, il a compris et m'a laissé continuer ma passion. D'ailleurs, il était mélomane et je pense que c'est ce qui m'a incité à aimer la musique. Il aimait écouter la musique. Quand j'ai commencé la musique en jouant au piano, il a découvert que j'étais doué.
Fefsy joue beaucoup du piano, même dans vos covers, vous êtes toujours devant votre table à jouer du piano. D'où est née cette relation amoureuse entre vous et cet instrument ?
J'ai toujours joué du piano avant que je n'essaye les autres instruments. Un jour, j'étais allé chez un ami et son papa lui avait offert un piano pour son anniversaire, quand j'ai vu la chose, j'ai commencé à pianoter avec des notes que j'avais en tête. Pas de calculs, ni d'hésitations, tout était naturel. J'ai kiffé cette découverte, je suis rentré à la maison et j'ai demandé à mon Papa de m'acheter un piano, ce qu'il ne m'a pas refusé, mais en remettant sa condition sur la table : être toujours premier de ma classe. Depuis, j'ai commencé à perturber toute la maison tous les jours et à n'importe quelle heure. A 12 ans, je commençais déjà à jouer sur un grand piano. Au séminaire, pendant les messes je jouais au piano. J'ai pianoté avec la Chorale de Thiès, de Dakar Sacré-Cœur et même avec le chanteur thiessois, Secka vers les années 2003.
Comment avez-vous pu cumuler la musique et les études qui sont deux mondes opposés ?
J'avoue que c'était difficile. Au début, c'était un challenge. Je m'étais dit que je ne voulais pas faire que de la musique. Parce qu'on est en 2000 et ne faire que de la musique n'est pas sûr. Un artiste doit faire autre chose pour pouvoir s'en sortir car la musique ne paie plus. Ayant compris très tôt cette réalité, je me suis dit que je vais continuer mes études. Puis je me suis orienté vers l'audiovisuel qui est aussi proche de la musique. Il fallait que je me lève tôt chaque matin à 5h pour partir à l'université de Nancy II, puis aller au conservatoire pour suivre la musique, retourner à la Fac pour faire des cours en cinéma, ensuite partir au boulot et pour finir apprendre mes cours avant de me coucher vers 3h du matin. C'est ce rythme que j'ai suivi de 2005 à 2010 en tant qu'étudiant.
Quand est-ce que avez-vous décidé de professionnaliser votre passion ?
Je suis devenu pro en musique après l'obtention de mon master. Déjà, vers 2007-20008, quand je suis arrivé en France, j'avais intégré des groupes de rock où j'étais chanteur et pianiste. C'est là où je suis devenu pro parce qu'avec les groupes, on tournait beaucoup avec les concerts. Ces derniers étaient payants et on allait de ville en ville pour animer des spectacles. Nous faisions les premières parties des concerts. En 2010, nous avons créé une comédie musicale gospel avec laquelle on a fait de grandes comédies musicales dans beaucoup de villes françaises. Et c'est en ces moments, vers 2010, que je suis revenu au Sénégal pour participer à "Xex Sibiru" de Youssou Ndour. Mais, avant, j'avais installé un studio à Nancy où je m'enregistrais et en même temps j'enregistrais d'autres artistes.
Vous êtes connu aujourd'hui dans le pays à travers vos covers (reprise de musique) sur Youtube. Pourquoi le choix de faire des covers et quels sont les secrets de ce succès ?
Déjà en France, mon professeur de musique me disait toujours que si je veux me perfectionner dans la musique, il fallait que je reprenne des chansons d'autres artistes connus. Depuis la France, j'ai alors fait plusieurs reprises mais je n'enregistrais pas et je ne me filmais pas. Après, mes amis me disaient qu'il serait cool que je balance ça sur le net. Alors quand j'interprétais des chansons, je fixais une caméra devant moi, je m'enregistrais et après je mettais sur Youtube. Ainsi, j'ai fait des reprises de son de Rihanna, de Akon, Brake and Lace où j'avais ajouté du Marimba. A l'époque, des Dj sénégalais téléchargeaient cela et passaient les sons dans leurs émissions. C'est à cet instant que j'ai vu que les gens s'intéressaient à ça. Plus je postais en ligne, plus les gens me contactaient pour me féliciter et m'encourager à continuer. Toutefois, je tiens à préciser que les covers je les faisais au début pour m'amuser. Je prends une chanson que j'aime bien puis j'essaye de recréer la musique à ma manière et de chanter dessus.
Comment se passe ce processus de recréation d'une chanson ?
Je rejoue ce que j'entends. Je prends mon piano que je branche sur mon ordinateur puis avec le logiciel musical, je choisis les instruments que je vais utiliser : piano, batterie, basse etc. Et, à partir de là, je crée ma propre chanson avec la chanson de l'artiste qui va être la même chose mais à ma façon. J'enregistre ma voix en même temps.
Ne pensez vous pas que c'est de la facilité de reprendre les chansons d'autres artistes ? Après tout les artistes travaillent dur pour produire des chansons. Vous en savez quelle que chose ?
Du tout ! Aujourd'hui, il y a beaucoup de personnes du monde de la musique qui sont connues grâce aux covers. Et avant moi, il n'y a aucun artiste sénégalais qui pratiquait ce concept-là. Pourtant, aux Etats-Unis et en Europe, il y a des artistes qui ne font que ça, ils y gagnent leur vie. Beaucoup de chansons qu'on écoute actuellement sont d'anciens tubes qui sont tout simplement repris. Ces remixes font partie de la musique et les gens aiment. C'est un mode de perfectionnement vocal, un moyen de se perfectionner musicalement. Tout le monde fait des reprises. Si je ne faisais pas de bons covers, personne n'allait écouter ça. Les gens en ont parlé parce que c'était exceptionnel.
Avec le Cover fait à partir des sons de Youssou Ndour, vous avez cumulé plus de 230 000 vues en neuf mois seulement. Si ça ce n'est pas de la promotion !
Non car avant Youssou Ndour, j'ai fait Marèma (Homme d'affaires), Pape Birahim (Kima don set) qui ont eu beaucoup de vues. Mais, Youssou Ndour est quelqu'un de connu et j'ai repris ses chansons, puis je les ais mises sur la toile naturellement. C'est là que les gens ont commencé à le passer partout et en parler. Mais, je n'ai jamais utilisé le cover du lead-vocal du Super étoile pour me faire connaître. Je l'ai fait sans intérêt. D'ailleurs, Wally Seck avait souhaité que je fasse un cover sur ses productions et je l'ai fait. Ce sont des choses que je fais naturellement.
Le cover de Youssou Ndour passe dans la série Wiri Wiri, et à la Rfm, la vidéo aussi passe sur Tfm plusieurs fois, est-ce dû à des relations personnelles avec le boss du Groupe futurs médias. Ou c'est parce que vous travaillez en partenariat avec Bouba Ndour ?
Je travaille à la Tfm en tant que réalisateur depuis 2010. La promotion qu'ils ont faite pour moi a commencé avec la reprise de Kima don set de Pape Birahim. Celui de Youssou Ndour est le dernier qu'ils ont eu à passer. Et le programmateur de la Tfm va sur Youtube pour prendre tout ce qu'il a de bien comme production artistique pour le passer à la télé. Donc, il n'y a pas de favoritisme. Aujourd'hui, 90% des covers que j'ai faits sont mille fois meilleures que beaucoup de productions ici au Sénégal. Et la radio qui met plus mes sons, c'est Nostalgie.
Après le succès de vos vidéos sur la toile, vous avez sorti récemment un album collaboré, Passeport, parlez-nous de votre nouveau produit ?
L'idée est venue de moi et de OPD, un artiste sénégalo-belge. On a eu envie de faire un produit commun avant que chacun de nous sorte son propre album. Au départ, l'idée n'était pas un album, mais juste un mixtape. On a travaillé sur quelques productions et les gens nous ont conseillé d'en faire un album et de le sortir. Ainsi est né Passeport.
Pourquoi Passeport ?
Parce que le type de son qu'on a fait dans l'album, c'est un mélange de sonorités d'ici et d'ailleurs. Il y a du reggae, de la salsa, du hip-hop américain, du rap français et de l’Afrobeat. C'est vraiment un mélange. On a dit pourquoi pas l'appeler Passeport car c'est de la musique parce qu'elle fait voyager les gens dans d'autres pays. Quand on écoute Passeport, on voyage à travers les sonorités. Et un passeport, c'est une chose sans quoi, on ne peut voyager. On a alors travaillé sur cette production d'août à décembre 2015 pour la présenter aux Sénégalais et la sortir le 19 décembre 2015.
Quels sont les titres et les thèmes développés dans l'album ?
Il y a 14 titres dans le nouvel opus (Xol, Degg na, Confusion, Fight, Saty Positive, Décrochel, Passeport, Oh Yeah, Célébration, You Already now, Dof cthi yow, Mariage Forcé, Brand new life et GSM). Et dans ces tubes dont on parle des thèmes de la vie, de ce que nous avons vécu, de nos amours, des difficultés rencontrées et des thèmes d'actualité comme les guerres et l'homosexualité. Il y aussi des thèmes plus fun où on incite les gens à festoyer comme dans le titre Celebrate. Degg Na feat Dip Dound Guiss est un son qui veut que les gens s'occupent de leurs propres affaires au lieu de parler d'autrui. Stay Positive incite les mélomanes à rester positifs quoi qu'il arrive dans la vie.
Après avoir commencé par les covers, vous avez lancé votre carrière musicale en produisant un album en collaboration avec un autre artiste (OPD). Une carrière solo est-il en vue ? Ou n'avez-vous pas confiance en vous ?
Ce n'est pas un manque de confiance. Disons que je prépare mon terrain. Le monde de la musique est un milieu bizarre et très compliqué, les gens peuvent ne pas percevoir le message ou le type d'artiste que je suis. Donc, pour faire une carrière musicale, il faut être patient. Les covers, c'est juste une façon de m'entraîner et me forger à être un bon musicien. D'ailleurs, ils ne sont même pas commercialisés. Mais, il y a des paiements qui s'effectuent sur le nombre de vues, cela n'a rien à voir avec la chanson. J'ai commencé par un album en collaboration pour voir jusqu'où peuvent aller mes productions. Et je me suis dit que d'ici un an (2017), je vais sortir mon propre album qui sera fait par moi de A à Z. C‘est-à-dire toutes les productions, les prises de voix, les sons, l'écriture etc.
Pensez vous que les orchestres ont de beaux jours devant nous ? Parce que les artistes sont de plus en plus polyvalents et vous en êtes l'exemple le plus patent.
Logiquement, si je dois travailler avec un artiste, je vais payer le guitariste, le batteur et les autres musiciens chacun 50 000 F Cfa. Je serais obligé de débourser plus de 500 mille. Mais si je peux économiser cet argent et faire tout par moi même, pourquoi je ne le ferai pas. Mon objectif est de mettre dans mes productions la touche que peuvent apporter le guitariste ou le batteur moi-même. Si on écoute Passeport, personne ne pourra dire que c'est une seule personne qui a fait toute la composition. Tous les titres sont variés. Mais n'empêche, pour les livres, je travaille avec un orchestre qui s'adapte à ma musique. Je suis le seul au Sénégal à me produire tout seul. Je ne suis pas à la quête d'un studio pour me produire, les gens n'y mettent plus leur argent. La musique ne paye plus.
Pourquoi êtes-vous alors rentré au bercail pour faire cette musique-là ?
Je ne fais pas de la musique pour gagner de l'argent. Je voudrais bien en gagner, mais si cela n'arrive pas ça ne me dérange pas. Je le fais par passion. Il faut que les artistes fassent des formations pour travailler dans autre chose que la musique. Au-delà de nos frontières, pour que la musique marche, il faut que tu sois connu.
Quel genre de musique faites-vous, ou vous touchez à tout ?
Moi je fais du tout, disons que je suis un caméléon de la musique. Aujourd'hui, même les rappeurs chantent, ils font de l'Afrobeat. Je peux dire qu'il n'y a plus de style dans la musique, quelqu'un peut faire du RnB et inclure en même temps dans son album de l'Afrobeat, du jazz, de la pop, du rap. On est arrivé à un moment où la musique, c'est que du mixte. Il y aura toujours des sonorités. Je fais un mélange qui n'est pas du tout éparpillé pour que ça soit cohérent. Je suis un artiste varié, ma musique l'est forcément aussi, c'est la World music.
Qui va vous produire si on sait que vous collaborez avec le label Gélongal et Prince Arts ?
Aujourd'hui, on est dans une logique d'auto-production. Mais, il y a pas mal de gens, surtout les étrangers, qui s'intéressent à ce que je fais et qui souhaiteraient produire mon prochain album. Pour Gélongal, je parlerai plus de collaboration car on travaille ensemble. Ils vont participer dans mon album, mais ils ne vont pas produire, je compose mes chansons par moi-même. Je veux marquer mon empreinte au Sénégal d'abord avant de conquérir l'international.
En un moment donné, vous comptiez vous produire à l'étranger, pourquoi ce changement soudain ?
Effectivement car dans mes projets, je n'avais pas prévu de rentrer au Sénégal. Je voulais sortir toutes mes productions en France. C'est le concours de Youssou Ndour Xex Sibiru qui m'a le plus incité à venir. Il y a aussi des gens comme ceux de Gélongal et Bouba (Ndour) qui m'ont dit que si je veux cartonner dans le monde il faudra que je cartonne d'abord dans mon pays. Cela ne peut pas être facile, mais mieux vaut que j'y mette le temps qu'il faut. La musique, c'est un truc que je fais vraiment au feeling. Je peux sortir tous les 6 mois un album qui sera un produit authentique.
Quels sont vos projets actuellement ?
On est concentré sur la promotion de l'album Passeport. A cet effet, on va faire un Passeport show avec tous les artistes qui ont participé à l'album, vers le mois d'août.
La chanteuse américaine Alicia Keys se produira lors de la cérémonie d'ouverture de la finale de Ligue des champions le 28 mai à Milan, a annoncé mercredi l'UEFA, une première calquée sur le Superbowl américain.
La chanteuse new-yorkaise, âgée de 35 ans et qui a vendu plus de 30 millions d'albums dans le monde, chantera lors d'une cérémonie reformatée et qui sera retransmise dans plus de 220 pays, a précisé l'UEFA.
"Pour la première fois de son histoire, la finale de la Ligue des champions sera précédée d'un concert live dans le cadre de la cérémonie d'ouverture", a précisé l'UEFA.
"Je suis impatiente de partager ma nouvelle musique lors de la finale de la Ligue des champions, un événement célébré dans le monde entier", a déclaré l'Américaine, citée dans le communiqué de l'UEFA.
Les deux équipes finalistes de la Ligue des champions seront connues la semaine prochaine à l'issue des demi-finales retour.
Mardi, le Real Madrid est allé faire match nul (0-0) sur le terrain de Manchester City. Mercredi soir, l'Atletico Madrid reçoit le Bayern Munich.
Abidjan, 25 avr 2016 (AFP) - Le groupe ivoirien Magic System s'attachera à préserver "l'héritage" du roi de la rumba congolaise Papa Wemba, décédé à Abidjan sur la scène d'un festival organisé par son leader Salif Traoré, dit A'Salfo, a confié lundi ce dernier à l'AFP.
Papa Wemba, 66 ans, légende de la musique congolaise, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après un malaise survenu sur scène à Abidjan où il participait au Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), dont A'Salfo est le promoteur depuis neuf éditions.
Anoumabo est le quartier populaire d'Abidjan qui a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne. Pour A'Salfo, "Papa Wemba" lègue un "héritage" qu'il appartient au groupe "de ne pas trahir".
"Cette mort si on la prend pas avec philosophie, on risque de se noyer dans de longs moments de tristesse et de douleurs", a poursuivi l'artiste, affirmant "vouloir relativiser pour être en paix avec moi et avec la mémoire du défunt".
"Mourir à Anoumabo, là ou est né Magic System. C'est des choses fortes (...) quand on fait le découpage philosophique, on peut dire qu'il (Papa Wemba) nous a rendus hommage, il nous a honorés", a-t-il ajouté, habillé dans une chemise blanche, la mine défaite.
L'organisation du programme des obsèques se déroule "bien" et mobilise tout le gouvernement et le président ivoiriens, Alassane Ouattara.
La nation ivoirienne toute entière va lui rendre hommage "mercredi" au palais de la culture d'Abidjan, car "nous souhaitons que la dépouille mortelle de Papa Wemba soit à Kinshasa, avant le week end".
"Nous allons l'enterrer avec dignité" a promis A'Salfo, soulignant que le gouvernement ivoirien était en train de s'activer pour qu'"une grande délégation puisse accompagner la dépouille en RDC".
"Nous y serons pour dire au revoir au grand +M'Zé+ (le chef en lingala, la langue nationale la plus parlée dans le pays de Papa Wemba)", a-t-il conclu.
Abidjan, 25 avr 2016 (AFP) - La Côte d'Ivoire va rendre mercredi un hommage musical au roi de la rumba congolaise Papa Wemba, décédé dimanche à Abidjan, où une délégation est arrivée de République démocratique du Congo pour organiser le rapatriement du corps et les obsèques, ont déclaré des responsables.
"Une grande veillée artistique pour rendre hommage à l'illustre disparu est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi", écrit le commissariat général du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua) auquel le chanteur participait lorsqu'il est mort en plein spectacle.
"Plus de cent artistes chanteurs et musiciens nationaux et internationaux vont se succéder sur la scène de cette veillée de 21 heures à l'aube", ajoute un communiqué du Femua.
Avant cet hommage, les organisateurs devaient établir le programme des obsèques et le rapatriement du corps en RDC. Une délégation composée de six personnes, dont la veuve du chanteur, Marie Rose dit maman Amazone, et le gouverneur de sa région natale de Sankuru, le Pr Ulungu Lukata Berthold, est arrivée en milieu de journée à Abidjan en provenance de Kinshasa, a déclaré un des organisateurs du Femua.
Une rencontre était prévue en compagnie de l'ambassadeur de RDC à Abidjan, rentré précipitamment du Mali en vue d'établir un programme définitif, avait auparavant déclaré à l'AFP Salif Traoré, dit A'Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System, promoteur du Femua.
L'information de la mort du musicien était à la Une de tous les quotidiens ivoiriens de lundi. "Le dernier roi de la rumba se retire de la scène", écrit le journal indépendant Tribune. "Papa Wemba a rangé le micro, hier", selon le quotidien L'Expression.
Le journal gouvernemental Fraternité Matin qui a consacré trois pages à l'artiste, barre sa Une, "Décès de Papa Wemba/ L'icône de la musique tombe micro en main".
Papa Wemba, 66 ans, légende de la musique congolaise, est décédé après un malaise survenu sur scène à Abidjan, dans le quartier populaire d'Anoumabo qui a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne.
Le chanteur avait connu ces dernières années quelques ennuis de santé, selon des sources proches des organisateurs du festival. Les hommages se sont multipliés pour saluer un des chanteurs africains les plus populaires d'Afrique et le prince de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement dont il a été l'un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires.
Le Congolais (RDC) Koffi Olomidé, un chanteur de renom de la trempe de Papa Wemba dit "pleurer un grand frère" sur sa page facebook. "La musique congolaise est décimée, elle a explosé (...) je refuse de croire à la nouvelle" de la mort de Papa Wemba, "un ami très cher", affirme Koffi Olomidé, un adepte de la rumba.
"Souvenir avec Papa Wemba dans un duo de +Ami Oh+ de Manu Dibango. Il avait une voix d'ange", a twitté en anglais la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.
A Paris, le ministère français des Affaires étrangères lui a aussi rendu hommage lundi. "Papa Wemba aura marqué l'histoire de la culture congolaise en réinventant la rumba devenue, grâce à lui, un phénomène artistique et musical universel".
"Avec la création de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, il a également constitué un phénomène social majeur", a estimé le Quai d'Orsay.
"NOUS N'ALLONS PAS À PARIS POUR FAIRE DU 'XAWARÉ', MAIS…"
Baba Hamdy Diawara, auteur, compositeur, arrangeur, producteur
Artiste chanteur, arrangeur, producteur, Baba Hamdy Diawara est encore sorti des sentiers battus pour le lancement de son nouvel album intitulé «Degloul», prévu le 19 mai prochain. L’homme des grands événements - comme il se définit - va convoyer une caravane dans la capitale française, Paris pour cela. Trouvé dans son studio, à la Zone A, avec son staff, l’auteur «Say never say», qui était l’invité de l’ambassadeur du Royaume Uni pour l’anniversaire des 90 ans de la Reine Elisabeth II, nous a accordé un entretien dans lequel il est revenu sur son projet, la musique sénégalaise, sa vision de l’Etat. Mais une fois de plus, le cas Viviane a été passé sous silence par Baba Hamdy.
Pourquoi une caravane de Dakar à Paris pour le lancement de votre nouvel album ?
C’est pour beaucoup de raisons et pas seulement pour innover. Parce que Paris est une capitale qui est très importante. Je l’ai fait aussi pour réunir les deux presses, française et sénégalaise de autour d’une même table, pour défendre tous les quatre produits qu’on a eu à réaliser, mon équipe et moi. Comme nous avions déjà sorti nos trois albums à Dakar, on s’est dit que ce serait bien d’aller vers un peu vers l’international. Avoir la critique de la presse internationale sur l’album et aussi permettre à la presse sénégalaise d’avoir son mot à dire, comme elle l’a toujours fait pour la sortie d’albums. C’est vrai, Paris n’est pas une petite ville. Et pour un artiste, une carrière, c’est également essayé d’innover, penser à beaucoup de choses, essayer d’impliquer le monde extérieur, au lieu de rester dans le locale.
Qu’est-ce qui vous motive. Vous êtes plus homme d’affaires que musicien ?
Moi, homme d’affaires ! C’est trop dire. Je suis un artiste et un artiste doit oser, innover. Nos aînés nous ont tellement montré la voie, ils ont tout fait. Donc, pour notre génération, ce que nous devrions faire c’est innover, créer, apporter notre pierre à l’édifice.
Comment arrivez-vous à sortir autant de moyens pour la promotion de vos albums. Baba Hamdy est-il un homme riche ?
Baba un homme riche… (il cherche ses mots) ? Une fois qu’on est engagé à faire un album, on fait tout pour essayer de réunir les moyens, de toucher les partenaires. Et, généralement, les partenaires nous font confiance. Car, sans eux, rien de cela ne serait possible. Permettez-moi d’ailleurs de citer mes grands partenaires qui ont presque payé les billets d’avion des journalistes qu’on va déplacer. Il s’agit de l’Eau minérale «Plaisir» et «Tam-tam».
Qu’en est-il des thèmes que vous abordez dans ce nouvel opus ?
Prenez votre mal en patience. On va en parler à Paris, lors du lancement de l’album… (Rires…).
Pourquoi aimez-vous faire les choses toujours en grande pompe…
Parce que je ne suis pas petit. Mais toutes les personnes qui ont fait de grand chose sur cette terre, généralement, ne sont pas de grande taille, comme moi qui suis de petite taille. A mon avis, faire les choses en grand, c’est important. Mais je ne me rends même pas compte si c’est grand ou petit. Toujours est-il que nous, nous n’aimons pas la routine. Regardez la conception du studio, c’est différent, nous sommes des artistes pas des hommes d’affaires. Un artiste doit faire les choses en grand, il doit essayer en tout cas. Par contre, ce n’est pas toujours très évident.
Comment comptez-vous relever ce grand défi de Paris ?
Je ne sais même pas si c’est un défi ou pas. C’est vrai que c’est une première dans la musique sénégalaise de faire une conférence de presse en croisière, déplacer des journalistes pour le Lamantin Beach, et maintenant pour Paris dans quelques semaines. Ce n’est pas nouveau chez nous, car nous sommes une équipe dynamique qui parvient à rassembler les idées, à avoir énormément d’aide. J’ai deux sponsors qui m’on dit:" Nous allons prendre en charge les billets d’avion des journalistes". Ce qui est énorme comme aide et nous ne cesserons de les remercier. Alors que c’est mon gouvernement qui devrait le faire, mais il ne l’a pas fait. Pourtant, c’est une innovation dans la musique sénégalaise. Nous n’allons pas à Paris pour faire du «Xawaré». Mais nous allons à Paris pour vendre la destination Sénégal, faire connaître sa culture. Généralement, si on regarde les manifestations qui s’organisent en Europe ou ailleurs, c’est la communauté sénégalaise qui se déplace pour suivre la manifestation. Mais cette fois-ci, on essaye de faire bouger les choses d’une manière où la presse française est impliquée, ainsi que la population. Parce que, si un journaliste français écrit, si la radio française parle de cet album, forcément, un Français va l’entendre, il va découvrir notre musique. Donc, c’est une initiative qui mériterait d’être soutenue et accompagnée par notre gouvernement.
Est-ce que vous avez interpellé les autorités sur vos projets ?
Je n’arrête de les interpeller. Je n’arrête pas d’avoir des rencontres avec elles. Mais j’avoue que je suis tout le temps déçu. Récemment, j’ai été reçu par notre tutelle, le ministre de la Culture. Et sérieusement, le projet que je lui ai exposé était énorme. Je le comprends, peut être qu’il n’a pas eu ce budget et il me l’a dit en me demandant d’aller voir une autre structure. J’étais tellement découragé, parce que, lors de notre rencontre précédente, il m’avait promis, mais je positive en disant qu’il ne peut pas, faute de moyens adéquat. Mais la personne que j’essaie de toucher aujourd’hui, je pense qu’elle est un peu sensible à ces genres d’initiatives, c’est la première dame, Marième Faye Sall. J’ai énormément d’amis dans ce gouvernement, mais je pense que la première dame est plus sensible, même si je ne la connaîs pas personnellement. Je vais essayer de la voir avant l’événement.
Pour parler d’autre chose, on vous prête beaucoup d’aventures avec les femmes avec lesquelles vous travaillez. Est-ce que Baba Hamdy est un tombeur ou un homme à femmes ?
Non, je ne vais pas répondre par rapport à cela. Parce que je suis tellement concentré dans ce travail, que je ne veux pas rentré dans ces détails. Mais je remercie le Bon Dieu «ba duma tocc bene sabar» (il se répète).
Vous êtes quelqu’un qui aime laisser courir les rumeurs. Récemment, vous avez dit que Viviane était une sœur, pourquoi avoir attendu tout ce moment pour en parler…
(Il coupe…) Le défunt marabout Mame Maodo Malick disait «noppi faccna adio», comme le dit l’adage : si la parole est d’argent, le silence est d’or. A mon humble avis, cela n’a aucun sens, aucune importance de répondre à tout le monde. Et je ne veux pas être dans ça. Et ça ne me ressemble pas. J’ai eu un père officier qui était dans l’armée et je n’ai pas été éduqué de la sorte. Je ne suis pas obligé de répondre à toutes ces choses qu’on raconte sur moi. Mais peut-être qu’un jour viendra où je vais le faire. Pourquoi pas lorsque je vais rédiger un livre, car cela fait partie de mes rêves. Quand vous écoutez cet album qui s'intitule «Degloul», vous allez comprendre beaucoup de choses.
Les gens disent que notre musique se porte mal. Etes vous de cet avis ?
Elle se porte très mal même. C’est pourquoi je disais tantôt qu’il incombe au gouvernement d’appuyer ce secteur, même légèrement. Parce que l’objectif visé, à travers ce voyage, ce n’est pas seulement de regrouper la diaspora. C’est d’essayer d’impliquer les chaînes françaises, la population française. Et encore une fois, il est important pour un artiste d’être connu un peu partout à travers le monde. Mais comme on le dit, on n’est jamais prophète chez soi. Certaines personnes n’arrivent pas à comprendre ma musique sur le plan local. Mais à l’extérieur, il y a énormément de personnes qui écoutent ma musique. Et aujourd’hui, c’est l’occasion rêvé pour moi de dire aux journalistes: "Donnez moi votre avis sur le produit que je vais sortir". L’idée c’est de regrouper, de rassembler, de fédérer les deux presses, je dirai même les deux peuples.
Avez-vous un écho de là-bas par rapport à cet événement ?
Normalement, je dois être là-bas la semaine prochaine. Car j’ai mon frère Aboubakry Ba de Canal qui travaille sur ce projet. Il y a aussi Sarah Cissé, Mickaël Soumah et mon grand frère Ndakhté qui ont beaucoup de links, car ayant beaucoup d’amis européens. Une amie aussi, Kiné Ngom, m’a mis en rapport avec un grand monsieur qui, en France, a eu à travailler avec pas mal d’artistes, Fada Freedy, Ayo… Il y a énormément de gens qui sont derrière et qui vont m’appuyer et je suis rassuré. Et je vais appeler Youssou Ndour, car je sais qu’il a le link par rapport à cela. Nous voulons juste que l’affaire soit nice. Nous voulons exporter et laisser aussi l’opinion internationale donner son avis. Parce que nous avons eu à sortir tellement d’albums au niveau national. Nous voyons tout le temps les journalistes qui donnent leur point de vue. Donc, ce serait bien aujourd’hui où nous parlons de mondialisation, nous voulons partager les choses. C’est pourquoi nous voulons nous déplacer physiquement, partager avec eux et ne pas se contenter d’envoyer par mails ou d’autres supports.
Dakar, 21 avr (APS) - "Omar Pène – Un destin en musique" (Fikira, mars 2016, 224 pages), la biographie que l’enseignant-chercheur et critique d’art, Babacar Mbaye Diop, consacre à l’une des figures emblématiques de la musique sénégalaise, est d’abord le témoignage d’un fan qui retrace l’itinéraire d’un artiste dont le choix de vie a été et reste de porter des thématiques parlantes.
Présent sur la scène musicale sénégalaise depuis plus de quarante ans, Omar Pène s’est tout naturellement installé dans la conscience collective de ses compatriotes, parce qu’il a su, avec son groupe, le Super Diamono, créer et faire aimer un style, chanter des thèmes touchant le vécu et la vie d’un très grand nombre de mélomanes.
Le parcours que décrit l’auteur en sept chapitres, n’a pas été un long fleuve tranquille, l’artiste ayant bravé pesanteurs socioculturelles et hostilités dans un contexte où la musique était l’apanage des seuls griots, et affronté très tôt les nombreuses mutations que son groupe a connues au fil des années.
"C’est un choix de vie pour lequel il a opté pour demeurer un artiste, un homme tout à fait libre d’esprit, de tout mouvement, de tout engagement et de tout système. Voilà de longues années qu’Omar Pène a porté, de par sa liberté de ton et d’esprit et son sens élevé des relations humaines et sociétales, la voix à thèmes multidimensionnels et sublimes", écrit son ami Oumar Wade, dans l’avant-propos de l’ouvrage.
Il ajoute qu’on trouve dans les chansons d’Omar Pène "le réconfort, l’utile, la patience, l’insubordination à l’opulence, la dignité, l’amitié, le respect de la parole donnée, l’amour des couches sociales conditions de vie difficiles…".
Babacar Mbaye Diop fait écho à cette analyse de Wade, dès les premières lignes de son introduction : "A chaque fois que j’écoute Omar Pène, c’est comme si la chanson parlait à moi. Sa musique est parfaite, légère, décontractée, raffinée, agréable".
"Elle ne dégoûte pas. Elle est facile et transparente. Elle érige, ordonne et invente (…) Elle délivre mon esprit et j’ai l’impression de collaborer à sa création. Sa musique et sa voix me parlent. Elle est passion, amour et nostalgie", souligne-t-il, précisant d’emblée que même si le livre est le résultat d’enquêtes et de recherches, "c’est d’abord et avant tout un regard de fan sur la marche du Super Diamono".
Alors, itinéraire d’Omar Pène ou du Super Diamono ? "Omar et le Super Diamono sont deux entités différentes", répond Baïla Diagne, le "découvreur" d’Omar Pène, l’homme sans qui il ne serait pas le musicien adulé que l’on connaît.
Il ajoute : "L’une peut évoluer sans l’autre. Omar Pène a une personnalité artistique qui fait que, avec ou sans le Super Diamono, il évolue. Le Super Diamono peut aussi de son côté évoluer sans Omar. Cela est tout à fait compréhensible et très possible".
Omar Pène était un bon footballeur, raconte l’auteur. Son destin prend "une autre tournure lorsque un jour, il croise de chemin de Baïla Diagne, membre fondateur du Super Diamono, dans le quartier où Omar et ses copains avaient l’habitude de chanter et de taper su de vieux bidons pour occuper leurs soirées".
"C’est Baïla Diagne qui a découvert Omar Pène. S’il n’était pas là au bon moment, Omar ne serait pas musicien", tranche le chercheur, qui rapporte le mot de Pène sur ce mentor qui a eu le flair de sentir son talent : "Il est mon père spirituel. C’est à lui qu’on doit l’avènement du Super Diamono. On vivait chez lui, on y répétait, on y mangeait, on y dormait. Aujourd’hui encore, il suit le groupe avec beaucoup d’intérêt et reste le grand frère, le conseiller".
Omar Pène fait ses premiers pas aux côtés de Bassirou Diagne, Baïla Diagne, Baye Diagne, Adama Faye, Khalifa Fall et El Hadji Thiam, "ces personnages historiques qui ont participé à la fondation du Super Diamono", dont Diop dresse la discographie complète. On peut regretter que les chansons sur lesquelles il s’appuie pour faire ressortir les thématiques n’aient pas été retranscrites en wolof d’abord, puis traduites.
A 13 ans, il quitte la demeure familiale pour ne plus y revenir
Omar Pène a dû se jouer du destin pour se forger un caractère et une personnalité ayant surmonté maints obstacles. "C’était un enfant assez libre à Pikine, où il était cajolé par toute la famille ; à Dieuppeul, sa vie a complètement changé : ce fut le début de ses misères. Sa famille était divisée par la polygamie, qui engendre parfois une iniquité parmi les enfants", raconte l’enseignant-chercheur.
C’est dans cet environnement "hostile" qu’il décide de quitter la maison familiale pour ne pas déranger sa belle-mère que sa présence ennuyait. "Il fit ainsi face aux affres de la vie", résume Babacar Mbaye Diop.
L’auteur poursuit : "Il venait d’avoir treize ans en 1968 quand il entreprit de quitter la maison paternelle. Il avait pris soin de le dire à son père, mais ce dernier ne l’avait pas pris au sérieux parce qu’il était très jeune. Un beau matin, au lieu d’aller à l’école, il sortit de la maison avec toutes ses affaires et ne revint plus".
Ainsi, Omar Pène arrêta l’école au niveau du CM2 sans avoir même son diplôme d’études élémentaires et habita "chez un copain à Dieuppeul et rêva d’une carrière de footballeur sans savoir qu’il avait une très belle voix".
Dans son livre, Babacar Mbaye Diop évoque les "nombreux départs" du groupe, relevant que parler d’Omar et du Super Diamono, c’est donc parler de "plusieurs histoires, de plusieurs générations de chanteurs, d’instrumentistes et d’admirateurs qui ont souvent entretenu la flamme et aussi, malheureusement, les polémiques. Chacun a sa propre histoire avec le groupe".
"Celle racontée dans ce livre est recueillie auprès d’Omar Pène et sera discutée selon les témoignages de ses contemporains. Mais c’est d’abord et avant tout un regard de fan sur la marche du Super Diamono", dit-il pour clarifier sa perspective, même si la démarche scientifique est là pour lui donner crédit.
L’Afro-feeling, le style qui donne au Super Diamono son âme
Il se dit convaincu que "sans Omar Pène, le Super Diamono ne sera plus". "Aujourd’hui, c’est lui l’âme du groupe, et personne d’autre, aussi talentueux soit-il, ne pourra le remplacer. Omar Pène a cheminé avec le Super Diamono en mouillant sa chemise. Il a vécu plus de quarante ans avec lui", souligne-t-il.
La naissance du Super Diamono racontée dans les moindres détails est suivie de "plusieurs mois de recherche musicale et de répétitions intenses", un travail de groupe qui a donné naissance au style que Baïla Diagne a baptisé "afro-feeling", "une mélange de toutes les formes musicales".
L’auteur reprend le chemin que les musiciens du Super Diamono – groupe né en 1975 de la fusion du Kadd Orchestra et du Tropical Jazz, après son premier concert (le 31 décembre 1975), ont emprunté, pour aller "à la recherche d’un style musical" dans un contexte sénégalais marqué par le jazz, la salsa, le reggae, des tempos façonnés ailleurs.
Cette quête s’est effectuée à Kaolack, en Gambie et à Ziguinchor, à la recherche de rythmes traditionnels du Saloum, des sonorités mandingues et diolas. Ce long périple qui a duré jusqu’à la fin de l’année 1979, a permis aux membres de mieux se connaître en partageant galères, joies et peines. Cela a surtout été le lieu d’affiner un style propre, reflet de la diversité culturelle de leur pays.
Babacar Mbaye Diop raconte les circonstances dans lesquelles Ismaël Lô et Moussa Ngom ont intégré le Super Diamono, au milieu des années 1980. Il parle aussi – c’est ça l’histoire du groupe – des nombreux départs qui ont éprouvé la formation, mais n’ont rien changé à sa manière de faire de la musique : Bob Sène, Pape Bass, Abdou Mbacké, Lamine Faye, Mamadou Lamine Maïga…Ismaël Lô.
"Philosophe de la vie" et "artiste engagé", Omar Pène "ne fait pas de la musique pour avoir de l’argent. Cela ne l’intéresse pas, écrit Diop. Il ne cherche pas à avoir des milliards. Il fait de la musique par passion. Tout ce qu’il veut, c’est vivre normalement, ne devoir de l’argent à personne".
Le décès de sa mère en 1992 a été à l’origine de son soutien au candidat Abdou Diouf (présidentielle de 1993), que ses jeunes fans, hostiles au régime socialiste, n’avaient pas compris.
"Il a été vraiment à mes côtés quand ma mère est décédée, explique Omar Pène. C’est des moments tellement durs qu’à chaque fois, il y a une main tendue, on ne l’oublie pas. Voilà pourquoi j’ai voulu lui renvoyer l’ascenseur et je ne le regrette pas. Il a été très proche de moi à cette époque."
Cet épisode passé, le Super Diamono se formalise en 1995, avec l’arrivée dans l’équipe de management d’Ousmane Faye, un fan ayant joué un rôle majeur dans la structuration de l’Association des fans du Super Diamono (AFSUD). Babacar Mbaye Diop ne peut parler d’AFSUD sans évoquer la "Génération Euleuk Sibir", du nom de l’album coproduit en 1996 par Omar Pène et Youssou Ndour.
L’enseignant-chercheur rapporte le témoignage de Youssou Ndour, qui parle de ses "relations fortes" avec Pène, de la "bataille naturelle" qu’a constituée la concurrence entre eux. Ndour rappelle que Banna Ndiaye, l’épouse de Omar Pène, a joué "un très grand rôle" dans le projet musical "Euleuk Sibir", qui a été bien accueilli par le public.
Les dix années les plus récentes du parcours de Omar Pène ont été marquées par "une ouverture à l’international", dont le bassiste Dembel Diop explique la raison : "La quintessence de la musique sénégalaise, c’est la rythmique. Mais pour s’ouvrir au marché international, il faut des harmonies exotiques pour toucher un public plus large. Ici au Sénégal, Pène n’a plus rien à prouver. C’est un marché de moins d’un million d’acheteurs de cassettes. Donc, on a innové et apporté plus d’harmonie pour le marché international".
C’est ainsi que les albums "Myamba", "Ndam" et "Ndayaan" ont permis à Omar Pène de proposer au public "une musique très dépouillée", précise Babacar Mbaye Diop, relevant que le chanteur "veut maintenant conquérir la scène internationale, même si, depuis l’album +People+ (1987), il était déjà connu en Europe".
Ces disques provoquent le départ des "derniers inconditionnels" d’Omar Pène, Pape Dembel Diop et Doudou Konaré, tempère l’auteur, précisant que les deux instrumentistes estimaient qu’ils n’étaient pas associés au nouveau projet du leader du Super Diamono.
Mais à l’analyse, le constat est que, cet énième "accident" de parcours n’a en rien altéré l’attachement et l’affection que les fans et mélomanes sénégalais ont pour Omar Pène et sa musique. Au contraire, ils n’ont jamais été aussi forts. En témoigne, le succès retentissant de son retour sur scène, le 30 août 2014, après une maladie d’un an.
Maradona décoré par Ortega de la plus haute distinction du Nicaragua
Diego Maradona a été décoré de la plus haute distinction du Nicaragua en recevant des mains du président Daniel Ortega l'insigne de l'Ordre d'Augusto César Sandino, le plus grand héros du pays, a annoncé mercredi le gouvernement.
Maradona, vainqueur de la Coupe du monde 1986 avec l'Argentine, est en visite au Nicaragua avec sa jeune compagne Rocio Oliva.
Cette distinction résume "toute l'histoire de la pensée anti-impérialiste au Nicaragua", a affirmé Ortega, ajoutant que Maradona était comme un "combattant, un gladiator de la paix et de la justice".
"Merci Daniel. Je vais prendre soin d'elle (la médaille) comme celle de 1986… comme la Coupe" du monde, lui a répondu "El Pibe de Oro".
Dubaï: acquittement d'un policier qui avait publié des photos du passeport de Messi
Une Cour d'appel de Dubaï a finalement acquitté mardi un policier émirati qui avait été condamné à un mois de prison pour avoir publié des images du passeport du footballeur argentin Lionel Messi sur les réseaux sociaux, selon la presse locale.
L'homme avait été condamné début février en première instance sous l'accusation d'avoir "violé la vie privée" du célèbre attaquant du FC Barcelone et d'avoir "abusé du système de télécommunications".
Mais son avocat avait fait appel du verdict en affirmant que son client n'avait causé aucun tort à Messi et qu'il avait tourné les images incriminées avec l'accord de l'agent du footballeur, selon le quotidien anglophone The National.
Le policier émirati --un sergent de 26 ans travaillant à l'aéroport international de Dubaï-- avait plaidé coupable et admis qu'il avait eu tort de poster, via son smartphone, les images et les informations du passeport de Messi sur les réseaux sociaux.
L'incident s'était produit le 27 décembre à l'aéroport international de Dubaï où Lionel Messi venait d'arriver pour recevoir un prix dans le cadre de la septième édition des Globe Soccer Awards.
Le policier voulait initialement prendre un selfie avec Lionel Messi mais, comme celui-ci était fatigué après un long voyage, cela n'avait pas été possible et il s'était alors emparé du passeport du footballeur et avait pris des images du document, qu'il avait postées sur le service de messagerie Snapchat.
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DES CHIFFRES ALAMBIQUÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le leader politique et économiste Mamadou Lamine Diallo questionne le taux de croissance annoncé par le ministre des Finances et repris par le président Macky Sall - SANS DÉTOUR (Partie 3/5)
(SenePlus.Com, Dakar) - La politique économique du Sénégal est bancale de l’avis de Mamadou Lamine Diallo. Invité de l’émission SANS DÉTOUR, l’économiste, leader du Mouvement Tekki, estime que les investissements urgents et pertinents comme la finalisation de l’Aéroport international Balaise Diagne de Dakar auraient dû constituer une prorité. Et le reliquat de 50 milliards de Tigo aurait dû servir à finaliser ce chantier qui a déjà englouti 500 millions d’euros.
Au lieu de cela, relève-t-il pour le regretter, le Président Macky Sall a préféré faire des investissement qui ne sont pas très productis tel que la construction du centre de conférence Abdou Diouf. En clair pour l'invité du 8e numéro de SANS DÉTOUR, l’économie sénégalaise ne prend pas la bonne direction. D'où ses doutes sur le taux de 6,5% avancé par le gouvernement pour l’année 2015. Il parle d'une entreprise de manipulation de l’opinion de la part du ministre de l’Économie et des Finances.
Pour défendre ses positions sur la situation économique du séégal, Mamadou Lamine Diallo convie le Premier ministre, Mahammad Dionne, à un débat sur la question. Un plateau que SenePlus et ses partenaires seraient heureux d'abriter.
Voir la vidéo de la troisième partie de SANS DÉTOUR.
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