SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
People
BIRAME FAYE NE RENONCE PAS
L’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp) tient toujours au projet d’implantation de son siège national à Rufisque et plus précisément au stade Ngalandou Diouf.
L’érection du siège de l’Asp au stade Ngalandou Diouf de Rufisque est un projet que la direction compte mener à terme, malgré les résistances des Rufisquois.
L’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp) tient toujours au projet d’implantation de son siège national à Rufisque et plus précisément au stade Ngalandou Diouf. Une délibération municipale établie en ce sens en octobre 2018 avait soulevé l’ire des populations de la ville qui décriaient une décision inopportune. On croyait alors le projet enterré, or il n’en est rien. Le directeur de la boîte, Birame Faye, qui était à Rufisque hier, a réitéré cette volonté. «Nous sommes en discussion très avancée pour que Rufisque puisse abriter le siège de l’Asp au niveau de l’enceinte du stade Ngalandou Diouf», a t-il révélé après son entretien avec les autorités préfectorales.
«En tout cas, le Conseil municipal a déjà délibéré et notre présence à Rufisque doit rassurer les Rufisquois parce qu’au-delà de la responsabilité sociétale d’entreprise, nous allons contribuer fortement et de façon significative à assurer davantage la sécurité des personnes et des biens», a-t-il poursuivi, comme pour tenter de rassurer les pourfendeurs du projet. «L’Asp est une grande agence qui compte 13 mille agents (...). Nous avons 2 000 éléments à la police, 1 000 à la gendarmerie, 10 mille dans les collectivités locales et 1 000 dans l’Administration territoriale», a-t-il noté pour donner une idée de l’importance de l’agence qu’il dirige. Cependant, même si la piste du stade ne prospérait pas une fois de plus, le fait certain est que le siège de l’Asp sera dans la vieille cité, selon le souhait de Birame Faye.
«Dans le cadre de notre planification stratégique, nous avons prévu d’ériger notre siège et nous avons pensé à Rufisque qui est entre Dakar et Diamniadio, une position extrêmement stratégique. Rufisque, c’est une ville qui a besoin de sécurité (...). Nous sommes en train de nous battre pour que ce siège soit érigé dans de plus brefs délais», a ainsi fait savoir M. Faye.
Risque de caducité du projet
C’est sans doute en parfaite connaissance de causes que le directeur général de l’Asp veut matérialiser le projet dans les «plus brefs délais». Une clause introduite dans la délibération de la mairie en faveur de l’Asp, dirigée en ce temps par Pape Khaly Niang, risque de faire capoter le projet d’érection du siège dans le stade. «Le terrain qui fait l’objet d’affectation devra être construit et rendu fonctionnel dans un délai de 12 mois, à compter de la date de signature du protocole, faute de quoi le protocole sera nul et non avenu», prévenait ainsi le Conseil municipal. Aucune information n’a filtré de la rencontre entre le maire Daouda Niang et le Dg de l’Asp qui était aussi à Rufisque «dans le cadre d’une visite de courtoisie» aux éléments de l’unité départementale de l’Asp.
«LA SITUATION SOCIALE EST FAVORABLE À DES AFFRONTEMENTS»
Le secrétaire général de la CNTS/FC s'exprime sur l'actualité sociopolitique nationale, dans un contexte tendu
Déclaration controversée du Président du 1er mai dernier, signature d’une convention collective dans le secteur du pétrole, état des lieux des accords dans le secteur de l’éducation, les premiers actes de la présidente du CESE Aminata Touré. Le secrétaire général de la CNTS/FC est revenu sur toutes ces questions dans cet entretien avec «L’As» avant d’alerter sur la situation sociale.
En quoi consiste cette convention collective des travailleurs du secteur du pétrole que vous venez de signer ?
Nous venons il y a deux semaines de signer la convention collective de la branche pétrole et gaz. C’est un travail qui a duré presque 3 ans de négociations et nous venons enfin de conclure la convention pour le pétrole. Une première au Sénégal qui règle en fait beaucoup de problèmes à l’orée de l’économie pétrolière que nous allons connaitre. Donc, il était extrêmement important avant d’engager cette économie pétrolière, de régler la question des textes qui régissent le dialogue social dans le secteur du pétrole étant entendu que le syndicat du secteur du pétrole est un syndicat historiquement responsable, qui a toujours initié des procédures de dialogue social. Il apaise le secteur, parce que nous savons que c’est un secteur stratégique de notre économie nationale. C’est un secteur qui a besoin de stabilité mais également de partager correctement la croissance générée par les travailleurs. C’est la raison pour laquelle, nous avons dans un premier temps négocié ce qu’on appelle l’indexation du coût de la vie au salaire. Cela veut dire deux fois par an, on calculait l’inflation et indexait les salaires à l’inflation. C’est une forme de négociation qui nous épargne de celles sur les augmentations de salaire. Nous avons réussi également ce qu’on appelle le pacte social.
Il a duré 3 ans durant lesquels nous anticipions sur tout ce qui pouvait être revendications et il n’y avait pas de conflits. A l’arrivée du président en 2012, il s’est inspiré du pacte pour effectivement négocier. C’est vous dire que le pétrole a toujours eu des initiatives qui confortent le partage correct des fruits de la croissance. Et aujourd’hui, nous avons ce qui manquait à savoir la convention et nous venons de la signer. Toutefois, il y a une partie du secteur du pétrole qui traine les pieds avec cette convention, c’est la section du transport des hydrocarbures qui ne se retrouvait pas dans la convention collective et qui avait demandé à ce qu’on négocie une convention annexe spécifique au transport d’hydrocarbure et nous l’avons accepté. Mais force est de constater que le gouvernement se rétracte, ce qui risque d’amener une perturbation dans le secteur du pétrole. Le syndicat doit déposer un préavis de grève pour amener les employeurs du transport d’hydrocarbure à poursuivre les négociations faute de quoi, le secteur risque d’être bloqué dans les semaines à venir.
Selon vous aussi, la part de la dette dans le secteur du pétrole est importante et avait un peu bloqué les négociations ?
Effectivement, la dette a impacté sur les négociations et c’est d’ailleurs ce qui a entrainé les lenteurs dans les négociations qui ont trainé sur plusieurs années. La dette dans le secteur du pétrole est devenue extrêmement lourde pour les sociétés importatrices comme La SAR et autres. Elle tourne autour de 300 milliards et c’est devenu insoutenable. C’est la raison pour laquelle nous pensons que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour éponger cette dette qui a rendu très difficile nos négociations et continue à impacter le fonctionnement du secteur. Le secteur du pétrole est un secteur sensible et l’Etat doit aller vers l’apurement de cette dette qui en réalité concerne l’ensemble des entreprises du secteur privé, les BTP en particulier. Un mécanisme a été mis en place, mais il ne fonctionne pas .On avait mis en place le Fonds de Soutien à l’Energie (FSE) qui devait engranger en cas de prix bas sur le plan international des surplus pour alimenter la caisse .Et si les prix se relèvent ou que l’Etat maintienne les prix à la pompe, ce qui serait salutaire, la caisse devait jouer son rôle pour les importateurs et combler le gap Malheureusement cela n’a pas été le cas car les fonds qui devaient alimenter la caisse sont utilisés à d’autres fins.
C’est la raison pour laquelle, les travailleurs pensent que le FSE doit être géré autrement , par les acteurs avec l’Etat qui a un droit de regard .
Vous avez plaidé aussi pour une revalorisation du taux de participation du personnel dans le capital de la SAr ?
La SAR est en train d’être entièrement privatisée et le processus n’est pas encore à son terme. C’est l’Etat qui est majoritaire, mais il y a des actionnaires comme LOCAFRIQUE et ITOC qui sont actionnaires et qui cherchent à avoir le monopole. LOCAFRIQUE, particulièrement doit détenir près de 50% pour pouvoir contrôler entièrement la SAR .Aujourd’hui comme c’est le cas dans beaucoup de secteurs, nous pensons que les travailleurs doivent avoir au moins 10% du capital de la SAR .Ceci peut être une source de motivation, mais également une source de stabilité dans le secteur .Nous devons intéresser les travailleurs dans le capital des sociétés parce que ceci peut participer à booster la production et à apaiser le climat social dans les entreprises mais aussi à générer des négociations collectives de qualité .
Dans un autre registre, vous avez invité le président Macky Sall à épurer le passif social.
Disons que la situation du dialogue social se tourne autour de quelques points essentiels. Le passif social, la crise qui secoue le secteur de l’éducation et de la santé , le faible pouvoir d’achat des travailleurs, les inégalités avérées dans les rémunérations, la recrudescence des violations des droits des travailleurs dans certaines entreprises mais également il y a le retard des entreprises en difficulté .Voilà essentiellement les questions qui plombent le dialogue social .Pour ce qui concerne le passif social et l’Etat c’est d’abord les accords au niveau de l’éducation et de la santé mais également au niveau des ex-travailleurs de la SIAS et des chemins de fer .Ce passif là, l’Etat avait pris des engagements pour les résoudre. Nous avions fait beaucoup de rencontres. Il y avait une réunion interministérielle à l’époque avec le premier ministre le 10 mars 2017. Le président dit souvent que le passif est trop lourd mais celui qui concerne l’Etat n’est pas aussi lourd que ça. Ils ont même commencé à régler des dossiers. Au niveau des chemins de fer il y avait trois dossiers. Et le dossier sur les indemnités de salaire a été réglé. Il ne reste que les dossiers des ex temporaires et du plan social. Pour le secteur de la santé, les techniciens supérieurs de santé ont un problème qui me parait aussi urgent.
Ces techniciens sont sous classés par rapport à des agents qui sont sous leur supervision ou des agents qu’ils encadrent. Nous demandons à l’Etat de régler très rapidement cette question. Pour l’éducation, le chef de l’Etat avait posé un acte fort à la veille du premier mai 2018 en rencontrant les syndicats, en décrétant un monitoring. Mais je pense que la solution demeure le résultat de ces conclusions. Et aujourd’hui nous constatons que cette rencontre n’a pas encore produit tous ses effets. En plus, il y a un maillon très important du secteur de l’éducation qui est le corps des inspecteurs. Ce corps des inspecteurs avait fait plusieurs rencontres avec le Premier ministre de l’époque. Aujourd’hui, nous avons des propositions concrètes de protocole d’accord qui règlent définitivement le conflit qui sévit dans le secteur. Et nous étions en phase avec l’Etat et il ne restait qu’à se retrouver pour signer ce projet.
Mais est-ce que vous êtes optimiste si on sait que le président a dit qu’il ne pourra pas augmenter les salaires?
La déclaration malheureuse du chef de l’Etat lors du premier mai ne règle pas le problème à mon avis. Et il y a eu beaucoup d’incompréhensions à travers cette déclaration, parce que nous pensons que les revendications des organisations syndicales sont très précises. Dans la fonction publique, la question était de régler les accords dans la santé et dans l’éducation. Le passif des accords, c’est également de poursuivre les actes qui ont été posés lors de la rencontre avec le chef de l’Etat. Mais aussi et surtout d’ouvrir des négociations autour du système de rémunération qui est un système inéquitable. Pourquoi le chef de l’Etat met les pieds dans les plats en disant qu’il n’augmente pas les salaires ? Nous ne crachons pas sur la valorisation du taux indiciaire mais nous avons tellement de questions à régler avant de poser ce problème. La déclaration du président a malheureusement plombé les négociations surtout dans le secteur privé qui n’avait aucun problème en réalité.
Vous parliez des crises. A quoi faites- vous allusion ?
La situation est favorable aux affrontements : Faire une inflation tous azimuts tout en bloquant le pouvoir d’achat des travailleurs. Des négociations qui étaient entamées pour l’augmentation généralisée des salaires sont bloquées. Les négociations qui étaient entamées sur la convention collective interprofessionnelle sont bloquées à cause de la déclaration du chef de l’Etat. Donc il y a problème, il faut qu’on s’explique pour qu’on se comprenne sinon on va vers des confrontations. Ce qui n’est pas souhaitable et ce n’est pas aussi notre volonté d’aller vers cela. Notre finalité est de négocier et de trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs. Mais en toute logique, la CNTS/FC est en train de se préparer à cette situation d’affrontements.
Par ailleurs, vous êtes membres du Conseil économique, social et environnemental, comment jugez-vous le baptême du feu de la présidente Mme Aminata Touré ?
En toute sincérité nous n’avons pas l’habitude de jeter des fleurs. Mais aujourd’hui, nous constatons pour cette première session que le Conseil s’inscrit dans une logique nouvelle qui doit produire des avis de qualité. Et la dynamique enclenchée par la présidente est une approche intégrale. Elle est en train de faire beaucoup de consultations, de motiver par des rencontres, par des discussions et par des échanges avec les groupes socio-professionnels pour dire son agenda. Dire son intention de faire travailler plus et mieux notre institution.
Beaucoup de voix s’élèvent pour dire que les leadeurs syndicaux sont devenus des hommes politiques encagoulés. Que répondez-vous ?
Bon cela n’engage que ceux qui le disent. Mais très souvent, les gens apprécient de manière superficielle. Mais nous, en tant que mouvement syndical, nous ne portons pas le complexe de l’opposant c’est-à-dire voir tout négatif. S’opposer coûte que coûte à l’Etat. Nous, encore une fois notre finalité, c’est le progrès social. Mais si l’Etat pose des actes en direction de ce progrès social, pourquoi ne pas accompagner ? Notre action s’inscrit dans celle du peuple.
Il y a une désunion dans le mouvement syndical. N’est ce pas un facteur de fragilisation ?
J’appelle à l’unité. Aujourd’hui, la dispersion des forces syndicales pose un problème. La désunion des entités du mouvement syndical pose problème. Je dois rappeler que le mouvement syndical repose sur deux piliers essentiels : l’élite engagée et le mouvement ouvrier. Pour l’élite engagée, comprenez-les organisations syndicales d’élite mais aussi les intellectuels de haut niveau engagés pour le progrès social. Ces deux piliers ont posé les fondements idéologiques du mouvement syndical. Aujourd’hui, il est malheureux de constater que dans beaucoup de syndicats d’élite, ils n’intègrent pas le mouvement ouvrier qui se retrouve dans les centrales syndicales.
Ils cheminent seuls, et c’est malheureux, parce que c’est développer le corporatisme. Encore que le corporatisme n’est pas le syndicalisme. Nous avons intérêt à inviter les enseignants entre centrales syndicales à se retrouver et à travailler ensemble. C’est un cri du cœur que je lance aux syndicats
DEUX JEUNES GARCONS MORTS PAR NOYADE
Deux jeunes garçons sont morts par noyade à Bambilor suite à la forte pluie dans la nuit du mercredi au jeudi.
A Bambilor, la forte pluie d’hier a provoqué la mort de deux garçons qui sont morts noyés. Secouées par cette tragédie, les populations appellent au secours.
Deux jeunes garçons sont morts par noyade à Bambilor suite à la forte pluie dans la nuit du mercredi au jeudi. Ahmadou Bamba Diop, âgé de 15 ans, et Massakha Diop, 8 ans, n’appartenant pas à la même famille, ont été emportés par les eaux de la pluie nocturne du mercredi. «C’est vers 4 heures du matin que nous avons été tirés du sommeil par les eaux qui avaient envahi la maison. C’était très difficile, mais j’ai pu sortir les deux enfants en les portant sur mes épaules alors qu’en ce moment l’eau m’arrivait à la gorge», a témoigné Amadou Makhtar Gackou chez qui les dégâts ont été d’ordre matériel. «C’était le sauve-qui peut et on a laissé derrière tous nos bagages. Les eaux ont tout détruit», s’est-il désolé. «Nous vivons ici depuis plusieurs années et c’est la première fois que cela arrive», pointant un doigt accusateur sur les cités nouvellement construites dans la zone. Les Gackou ont été cependant plus chanceux que leurs voisins de la famille de l’adolescent Ahmadou Bamba Diop. Affligés par la perte brutale de leur rejeton, ils n’ont pas voulu s’exprimer.
«C’est après avoir sorti les enfants chez moi que j’ai entendu des cris de détresse chez nos voisins. Quand je suis arrivé, ils demandaient après leur enfant qu’ils ne parvenaient pas à retrouver. C’est des heures après qu’il a été retrouvé à côté de la cité Apix (300 mètres du quartier environ)», a fait savoir M. Gackou. «L’autre enfant a été retrouvé après d’intenses recherches effectuées par les éléments des sapeurs-pompiers», a souligné Abdoulaye Sylla. «C’était prévisible que le quartier allait connaître une inondation sans précédent avec tout ce qui a été érigé comme constructions nouvelles. Maintenant, il faut qu’une solution soit trouvée parce que l’on risque de revivre la même mésaventure aux prochaines pluies», a prévenu M. Sylla.
La construction de nouvelles cités à l’origine de la catastrophe
Les nouvelles constructions dans la zone seraient à l’origine de la catastrophe qui a coûté la vie aux deux jeunes garçons. C’est la conviction des habitants de la localité plongés dans une psychose profonde. «Comment peut-on ériger des maisons sur le passage naturel de l’eau ?C’est ce qu’a fait la société Akys. J’avais alerté en parlant au maire et au sous préfet. Le préfet a dit qu’il allait écrire à qui de droit et le maire nous a dit qu’il n’est pas technicien et que les techniciens l’avaient rassuré qu’il n’y aura pas de problème», a rappelé Abdoulaye Sylla, membre du Collectif Sam sa gokh. «En construisant la cité Akys, toutes les voies d’évacuation des eaux ont été bloquées. Aucune planification n’a été faite pour la réalisation des nouvelles cités qui nous entourent et cela c’est la faute à nos autorités», s’est désolé pour sa part Amadou Makhtar Gackou. La réhabilitation du pont traversant le quartier Diassane a aussi été agitée comme une des causes. «L’autre problème, c’est le pont qui a été considérablement réduit par l’Age route lors de sa réhabilitation. Ils ont trouvé un pont sur 5mètres et ils l’ont ramené à 3 ;ce qui fait que l’eau reste bloquée dans nos maisons à chaque fois qu’il pleut», a relevé M. Sylla. Tout cela, à en croire Moustapha Sarr, habitant de la commune, n’est que la résultante d’une politique d’habitat mal planifiée. «La périurbanisation que vit notre zone ces années ci doit tous nous préoccuper.
Nous faisons face à des projets de construction de logements sans une véritable étude d’impact socio environnemental», a-t-il regretté. «La mise en place des niches de la future cité Bicis et les premiers logements de la CDC et ceux de la cité Akysne préoccupent personne, alors que le danger nous guette», a renseigné M. Sarr, appelant les autorités à réagir pour réglementer la politique de l’habitat dans la zone. Le maire trouvé sur les lieux n’a pas voulu se prononcer sur l’affaire. Une délégation gouvernementale est d’ailleurs annoncée pour transmettre les condoléances du gouvernement.
LES «BOURREAUX» DE BOCAR SAMBA DIEYE RISQUENT 15 ANS DE TRAVAUX FORCÉS
Fallou Sène, Ibrahima Ndong, Amadou Sarr, Serigne Niass et les autres, ont été attraits hier à la barre de la Chambre Criminelle de Dakar pour le cambriolage du dépôt de l’importateur de riz
Fallou Sène, Ibrahima Ndong, Amadou Sarr, Serigne Niass, Mignane Diouf et Djiby Dia ont été attraits hier à la barre de la Chambre Criminelle de Dakar pour le cambriolage du dépôt de l’importateur de riz Bocar Samba Dièye. Cambriolage au cours duquel 60 tonnes de riz ont été. Poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de locomotion et port d’armes et complicité de ce chef, les accusés, qui encourent 15 ans de travaux forcés, seront fixés sur leur sort le 3 septembre prochain.
Dans la nuit du 3 au 4 novembre 2013, le célébrissime commerçant Bocar Samba Dièye reçoit, tard dans la nuit, un appel de la part d’un de ses voisins qui l’informe de la présence de voleurs dans son dépôt à la cité Sodida. Aussitôt, il alerte le commissariat du Point E qui dépêche deux de ses éléments sur les lieux. A leur arrive en compagnie de l’importateur de riz, les policiers ont trouvé le dépôt ouvert, les cadenas par terre, des paires de cisailles, des couteaux, une machettes…Pendant ce temps, un camion de 40 tonnes de riz a été déchargé. Tandis que 20 tonnes de riz qui se trouvaient dans le dépôt ont disparu. A la suite de ce constat, Bocar Samba Dièye dépose une plainte contre X. Le lendemain des faits, Amadou Sarr accompagné de son frère Ibrahima Sarr et de Serigne Niass se sont rendus au commissariat de Pikine pour annoncer qu’ils suspectaient un vol de riz. Ibrahima Sarr renseigne que son frère avait transporté la cargaison de riz de Sodida à Pikine. Arrivé à la Sodida, raconte le conducteur Amadou Sarr, Fallou Sène lui a demandé d’éteindre les phares de sa voiture avant de lui dire de masquer sa plaque d’immatriculation.
Munis de ces informations, les policiers effectuent une descente à Pikine où ils interpellent Mignane Diouf, Ibrahima Ndong et Fallou Sène. Pour appréhender Djiby Dia, les enquêteurs ont invité Ibrahima Ndong à marchander avec ce dernier pour une vente de blé et à fixer un rendez-vous au port. Dia qui ne tarde pas à tomber dans le piège est alpagué. A l’enquête préliminaire, les mis en causes ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.
LES ACCUSES SE LCENT LA BALLE
Face aux juges de la chambre criminelle de Dakar pour répondre des chefs d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de locomotion, port d’armes et complicité de ce chef, les accusés ont tenté de se laver à grande eau. Entendu le premier, Amadou Sarr soutient qu’il est le conducteur du camion. Il estime que Serigne Niass l’a mis en rapport avec Fallou Sène qui lui a proposé de transporter un camion entre Sodida et Pikine. Pour les 20 tonnes de riz, on devait lui payer 125.000 Fcfa. «J’ai quitté Thiaroye en compagnie de Serigne Niass. Arrivé à l’entrepôt de Sodida, Fallou Sène m’a emprunté mon portable. J’ai constaté que la lumière de l’entrepôt n’était pas allumée. On m’avait aussi demandé de masquer la plaque d’immatriculation du camion. Lorsque nous nous apprêtions à quitter les lieux à 4 heures du matin, Fallou Sène m’a conseillé de passer par l’autoroute à péage. A Pikine, j’ai vu Ibrahima Sarr et j’ai dit à mon ami Serigne Niass que cette affaire est louche», dit-il. Amadou Sarr déclare à qui veut l’entendre qu’il n’est pas complice dans cette affaire de vol de riz. Sa thèse a été défendue par Serigne Niass. «Arrivé au dépôt de Pikine, j’ai vu sur place Ibrahima Ndong et une autre personne nommée Mignane Diouf. Par la suite, on nous a dit que le riz a été volé. Raison pour laquelle, on est parti à la police pour les dénoncer», assure t-il.
Fallou Sène a donné une autre version de l’histoire. A l’en croire, il n’a jamais su que le riz était volé. «Je n’ai fait que chercher un camion qui pouvait transporter le riz pour un ami. Lorsque Serigne Niass transportait les 20 tonnes, j’étais sorti pour manger. A la demande de mon ami Laye, j’ai dit à Niass de prendre l’autoroute à péage car les flics étaient sur la route nationale. Arrivé à Pikine, j’ai dit à ce dernier que le riz a été volé, car j’ai entendu dire que les autres ont pris la fuite», dit-il. Il a servi une autre version devant le juge d’instruction. «Laye Port m’avait dit que je pouvais m’enrichir suite à ce vol. C’est ainsi qu’il m’a informé avoir repérer un dépôt de riz dont le gardien n’était jamais sur les lieux. Ainsi, nous pourrons voler 60 tonnes de riz répartis en 2 camions», dit-il. Mais Fallou Sène conteste ces accusations.
Commerçant à la Seras, Ibrahima Ndong clame son innocence et soutient qu’il a été interroge par un certain Ousmane qui cherchait un acheteur pour un camion de riz. C’est ainsi qu’il l’a mis en rapport avec son ami Djiby Dia. «Ce dernier a marchandé avec Ousmane au téléphone et m’a demandé de lui chercher un dépôt. J’ai appelé Mignane Diouf pour le dépôt des sacs de riz et il a confirmé. Cinq minutes après plus tard, Fallou Sène est venu au dépôt pour me demander où était l’acheteur de riz», dit-il avant de nier une quelconque relation avec Djiby Dia. Mais ce dernier réfute cette version et soutient que Ibrahima Ndong lui avait demandé une avance pour l’achat de 12 tonnes de blé. «Dès qu’il empoché l’argent, il ne m’a rien remis. C’est par la suite qu’il m’a parlé d’un camion de 40
« JE SUIS INTERESSE, PAR EXEMPLE, PAR OU VONT MES CACAS »
Il s’appelle Almamy Mala Talla, mais tout le monde l’appelle “Fou Malade’’. Il est rappeur et ce sobriquet est son nomde scène. Il se comporte comme un “fou’’ tel que vu par la société. Malal Talla dit tout ce qui lui passe par la tête et ne s’encombre d’aucune fioriture dans le discours. Les choses, il les dit comme il les pense. Vous en saurez quelque chose en parcourant cette interview qu’il a accordée à “EnQuête’’. Il défend Guy Marius Sagna, mais n’affiche pas le même engagement pour le journaliste Adama Gaye dont l’arrestation est jugée arbitraire par beaucoup. Malal Talla évoque sa carrière ratée de journaliste, son coup de foudre pour un livre d’Abasse Ndionne et son statut de polygame. Comme sous l’arbre à palabres !
“Ousseynou ak Assane’’ est le titre de votre dernier album sorti avec Niagass. Où en êtes-vous dans la promotion ?
La promotion se poursuit. Toute cette semaine, avec mon acolyte Niagass, on a fait des interviews radio. La semaine dernière, on était les invités de Sidath dans l’émission “Keur-Gui’’. Pour nous, la promotion d’un album peut s’étendre sur une longue durée. Nous n’avons pas assez de médias. Si l’on décide, juste après la sortie de l’album, de faire une promotion à travers les médias, on peut la boucler en une semaine. C’est pourquoi, dans notre plan de communication, nous avons choisi de faire d’abord une conférence de presse et faire après des tournées. On n’a presque pas fait d’émissions radio. Pour la plupart, entre les questions que nous attendions et celles qui nous étaient posées, il y avait un grand fossé. Souvent, les gens ne connaissent pas les artistes. Ils ne les connaissent que de nom. Ils ne s’intéressent pas à la philosophie de l’artiste, ne creusent pas dans les profondeurs de ses textes ou de sa dimension artistique. Ils ne cherchent pas à savoir le lien que cet album “Ousseynou ak Assane’’ entretient avec les réalités socio-culturelles. Souvent, les émissions deviennent lassantes. On n’a, finalement, pas envie de faire de radios ou de télés parce que, très souvent, il y a un grand décalage entre les animateurs et les artistes, en termes de niveau. Les artistes hip hop sont à un niveau très, très élevé. Les animateurs gagneraient à renforcer leur culture générale.
Il y a beaucoup de rappeurs qui font le même reproche aux journalistes. Finalement, est-ce que ce n’est pas vous qui avez un problème de communication ?
Le problème ne se trouve pas chez l’artiste. Le problème, c’est le journaliste, l’animateur ou le chroniqueur. Un mouvement qui existe depuis plus de 30 ans est un patrimoine. Aujourd’hui, les premiers acteurs du hip hop ont presque la cinquantaine. Ce qui veut dire que c’est du sérieux. Il y a énormément de choses qui ont été réalisées par les acteurs du hip hop, que cela soit dans le rap, le graffiti ou la danse. Pour moi, il est urgent et même indispensable, pour donner à ce mouvement ce qu’il mérite, que les journalistes se ressourcent afin de mieux comprendre le hip hop au Sénégal, aux Usa, en France, dans le monde. Il leur faut comprendre l’interconnexion qui existe entre ces hip hop et surtout les mutations qu’il y a dans ce secteur. Quand on ne les comprend pas, l’artiste fait des interviews qui ne le ravissent pas. On ne discute pas avec lui de ce qui fait la substance de son art. Moi, j’aime que la personne qui m’invite sache qui je suis ; c’est quoi ma trajectoire ; c’est quoi mon rapport avec le hip hop et, de manière générale, c’est quoi le hip hop. Trente ans, ce n’est pas une année. Le hip hop au Sénégal a résisté et les acteurs, de quels que bords qu’ils soient, ont très bien travaillé pour imposer cette culture. Aujourd’hui, on ne peut pas faire sans le hip hop. Le hip hop est partout. Il influence des décisions politiques. On a vu le mouvement Buul Faalé. On a vu le mouvement Y en a marre. On a vu, en 2019, des rappeurs soutenir Sonko. C’est dire que le hip hop est impliqué, il a son mot à dire. Même pour les problèmes sociaux. Le hip hop est un baromètre assez sérieux. Il faut voir aussi là où la nouvelle génération est en train d’amener le hip hop. Des artistes talentueux sont en train d’explorer la dimension créative et économique du hip hop. Tout cela a été possible grâce aux anciens acteurs qui ont décidé de se reconvertir, en mettant en place des structures comme Guédiawaye hip hop, Africulturban, Optimist Production, Jolof for Life, etc. Ces anciens ont senti qu’il y avait un besoin de formation de leurs acteurs. D’un point de vue professionnel, les hiphoppeurs se professionnalisent beaucoup plus que les acteurs des autres secteurs de la musique (…). Les hip-hoppeurs s’informent et regardent ce qui se fait de bien ailleurs. Après, il y a les Old School qui veillent au grain pour que le hip hop ne perde pas de sa substance, de ce qui fait effectivement son âme au Sénégal. Cette dernière est politico-sociale. Ce caractère doit forcément être associé à ce côté économique qu’apporte la nouvelle génération. Ce qui fait qu’il y a un pont entre les deux générations qui crée un lien d’interdépendance et de complémentarité entre les deux.
Cette âme politico-sociale vous a amené à intégrer Y en a marre. Le mouvement a organisé dernièrement un forum sur “Jeunesse et assainissement’’. Quel était l’objectif de cette rencontre ?
Y en a marre, en collaboration avec Niel, qui est une agence et en même temps une Ong, a jugé nécessaire de mettre en place un forum sous régional sur l’assainissement Les questions d’assainissement ne sont pas connues et les jeunes ne se les approprient pas. Ils peuvent dire que le gouvernement pille nos ressources, le pétrole est volé. Mais les questions prioritaires, quotidiennes, immédiates, proches ne sont pas abordées. Pourtant, tout le monde, par exemple, est concerné par la question de l’assainissement. Je suis intéressé, par exemple, par où vont mes cacas. Je dois me poser cette question. Que deviennent-ils ? Sont-ils réduits à arroser des pommes de terre ? Est-ce qu’ils peuvent être transformés en eau potable ? Ne dois-je pas, moi qui habite un quartier comme Guédiawaye où il y a véritablement des problèmes d’assainissement, où des voitures peinent à pénétrer dans certains quartiers à cause de leur exiguïté, me poser ces questions-là ? Moi qui me réveille et qui voit qu’après la pluie, toutes les eaux usées sont reversées dans la rue et après elles entrainent des maladies. Moi qui habite dans un quartier où beaucoup de familles n’ont pas de toilettes, je suis intéressé par cette question. Savions-nous que nous produisons des milliers de cacas par jour ? C’est une question très sérieuse. Il faut qu’on la pose. Les artistes comme les mouvements sociaux doivent s’intéresser à toutes les questions. La question alimentaire est importante, mais celle liée aux matières fécales également l’est. Ce forum nous a permis de comprendre qu’il y a beaucoup de choses qui sont dites sur les matières fécales et qui ne sont pas exactes. On nous a dit que les Américains sont en train de nous pousser à consommer de l’eau potable issue de nos matières fécales. Nous sommes allés jusqu’à l’usine et nous avons même compris que la matière dure issue des matières fécales peut être utilisée comme combustible. Cela peut produire de l’énergie. C’est de la connaissance. Cela peut permettre à des jeunes de travailler. Cela nous renvoie à une célèbre citation qui dit : “Rien ne se gâche, rien ne se perd, tout se recrée.
La citoyenneté ou le social est important, mais les gens vous reprochent de ne pas être très actifs dans les luttes, comme ce fut le cas en 2012…
Nous ne nous définissons pas comme des activistes, nous nous définissons comme des militants pour le bien-être social des Sénégalais. Y en a marre, c’est deux ailes. Il y a celle contestataire et celle de la proposition. Les gens nous ont vus plusieurs fois mener des actions sur le terrain, nous indigner contre des forfaitures, des malversations de nos hommes politiques, etc. Il faut quand même noter qu’après Y en a marre, beaucoup de mouvements sont nés et veulent se faire une place. Pour cela, il faut critiquer Y en a marre. Le politique, au moment où le mouvement s’organise pour devenir beaucoup plus fort aussi, s’organise pour ne pas laisser la place à un mouvement, parce que ce dernier est contre l’action du politique. Il le surveille et éveille les consciences. Le politique n’est pas intéressé par l’éveil des consciences. Les politiques se vantent de gérer la cité. Une cité, on ne la gère pas, c’est une entreprise qu’on gère. Une cité, elle est entretenue avec les populations. Les populations, elles, sont gérées parce qu’on ne leur demande pas leurs avis sur des questions d’assainissement et bien d’autres qui pourtant les concernent. Y en a marre est né en 2011. Le président Macky Sall, qui a vu Y en a marre naître, ne voudrait pas qu’il continue à se renforcer. Le président s’organise avec ses éléments pour discréditer le mouvement. Ça, c’est connu. On dit qu’on ne nous voit plus sur le terrain, mais ce qui définit la force d’un mouvement est le contexte. Il y a eu des contextes qui ont été favorables pour le mouvement et d’autres qui ne l’ont pas été. C’est cela la réalité et les mutations qui existent (…).
Pensez-vous que le contexte actuel est favorable au mouvement et pourrait faire resurgir le Y en a marre de 2011 ?
Ce que les gens ne comprennent pas, c’est que Y en a marre, son rôle, c’est de dire des choses. C’est à partir de ce que Y en a marre dit que les populations décident de se lever ou pas. En 2011, il y a eu en permanence des coupures d’électricité, la cherté de la vie, une volonté de dévolution monarchique affichée, etc. Il y avait un problème autour duquel les Sénégalais étaient fédérés : les coupures d’électricité. Elles concernent le tailleur, la vendeuse de poissons, le grand intellectuel, etc. Ce qui veut dire que, quel que bord où l’on est, ce problème nous fédère. Aujourd’hui, il y a l’initiative Aar Li NuBokk. Y en a marre a été le premier à dire “fédérons-nous’’, après le reportage de Bbc. Après, il y a eu une dynamique autour de cela. Mais l’Etat, pour que la dynamique naissante ne l’écrase pas, travaille à l’écraser. C’est ce qui explique l’arrestation de Guy Marius Sagna. Ils ont eu la chance qu’il y ait la Coupe d’Afrique des nations au beau milieu du tollé. Après, il y a eu cette histoire du t-shirt de Wally Seck qui détourne l’attention des Sénégalais de l’essentiel. Les questions de sauvegarde sociale sont prioritaires chez les Sénégalais. Vous avez entendu parler des deux jeunes licenciés à la pharmacie Guigon, parce qu’ils tenaient à prier aux heures indiquées. Vous avez vu toutes les réactions que cela a suscitées sur les réseaux sociaux. Certains même sont allés jusqu’à appeler au boycott de cette pharmacie. Tous ces débats là effritent la mobilisation autour de la question du pétrole. Mais Aar Li Nu Bokk a réussi sa communication. Aliou Sall était récemment a stade Amadou Barry et les jeunes chantaient “Sunu 400 mille’’. A l’accueil des Lions, devant les grilles du palais, les jeunes scandaient “Sunu 400 mille’’. Ils ont profité de l’accueil des Lions pour s’adresser à leur président. La question qu’on doit se poser aujourd’hui, c’est “sommes-nous en train d’assister à une autre manière de nous mobiliser ?’’. Ce qui faisait une mobilisation en 2012, peut ne pas le faire en 2019. Nous avons l’effervescence et la force des réseaux sociaux et une autre manière de décliner les questions sociales. Aujourd’hui, toute la communication autour du pétrole se résume à un hymne : “Sunu 400 mille’’. Je ne sais pas qui l’a créé, mais il marche bien. En tant que mouvement, ce que nous pouvons, c’est de poser le débat sur la place publique. Après, c’est à chaque citoyen de décider de sa manière de communiquer autour de la question posée.
Vous avez parlé de l’arrestation de Guy Marius Sagna. Mais comment analysez-vous celle d’Adama Gaye ?
Adama Gaye est un expert sur les questions du pétrole et il a une culture générale très importante. Pour moi, il aurait dû mettre beaucoup plus l’accent sur ce qu’il connait, sur les questions du pétrole au lieu d’évoquer des questions liées au sexgate. C’est là où je l’attendais. Pour moi, les Sénégalais ont encore besoin qu’on leur explique des choses sur la question du pétrole. Il y a un non-dit dans cette affaire. Pourquoi dit-il “je sais des choses’’ ? Pourquoi parle-t-il de “yolom guenio’’ ? Je ne l’aurais pas dit comme ça. Il y a un côté privé du président, il ne faut pas l’oublier.
Soupçonneriez-vous, à travers certains de ses écrits, une volonté de régler des comptes personnels ?
Plus ou moins ! Pour Guy Marius Sagna, je ne pense pas qu’il soit arrêté pour des problèmes de fausse alerte. Il est tout simplement arrêté parce qu’il est un grand leader, très sincère et très engagé dans son combat et qui gêne. Et il gêne peut-être beaucoup plus que Malal. Pour moi, Guy Marius Sagna a touché du doigt le problème. Il s’agit de la dilapidation de nos ressources. Nos hôpitaux ne sont pas équipés. On a encore des abris provisoires dans des écoles, en 2019. Il y a cette histoire du pétrole. Guy Marius Sagna parle de tout cela avec clarté et précision. Il est régulier et constant dans sa lutte. On lui cherche des puces et des punaises qu’on ne trouve pas. C’est pourquoi il faut prétexter de quelque chose pour l’envoyer en prison. Mais nous le soutenons et nous sommes avec lui.
Alors, Malal Talla aurait pu être un confrère d’Adama Gaye. Vous avez tenté le concours d’entrée au Cesti…
(Il coupe) J’ai passé le concours et j’ai échoué en 2000. J’ai réussi la présélection, mais je n’ai finalement pas été retenu. Au moment où je le faisais, je n’étais pas tellement convaincu quand même. Ma mère me disait que je ne pouvais pas continuer à faire du rap. J’étais dans un dilemme. Mes amis avec qui j’étais à l’université avaient réussi au concours d’entrée à l’Ena, d’autres devenaient professeurs. Alors que pour moi, rien n’était encore clair avec le rap. Il y avait une sorte de peur qui me gagnait. Il me fallait me caser quelque part. C’est ainsi que j’avais tenté le concours du Cesti sans conviction. C’est “Catapulte’’, Demba Malick Mbodj, notre ancien Dj, qui est passé et est sorti major de sa promotion. J’avais choisi le Cesti, parce que j’ai grandi dans une famille de journalistes. Cela a commencé avec notre papa Mamadou Baïla Talla. Il a beaucoup servi au Mali en travaillant aux côtés de Modibo Keita avec lequel il a d’ailleurs été emprisonné pendant 10 ans. Baïla Talla est le frère de mon père. Il a transmis le virus du journalisme à Racine Talla qui l’aurait transmis à Mamadou Thierno Talla, qui l’aurait à son tour transmis à Badou Talla, notre frère décédé, qui l’aurait également transmis à El Hadj Talla qui était conseiller en communication de l’exPremier ministre. Le virus a été aussi transmis à Mamoudou Wane qui est mon oncle. J’ai grandi dans ça.
Quel était votre rêve d’enfant, quand vous pensiez à une profession ?
Moi, j’ai toujours voulu devenir artiste. J’ai grandi en jouant avec mon grand frère Abdoul Wahab Talla qui est professeur d’anglais au lycée de Yeumbeul. Il voulait chanter, mais ne savait pas chanter. J’ai grandi en voyant mon grand frère Badou Talla, qui était journaliste et musicien, dans ses œuvres. Nous, c’est Badou qui nous a émancipés. Nous sommes une famille “torodo’’ très exigeante et très conservatrice. C’est Badou qui a commencé à chanter et quand on lui disait “a wanna gawlo’’ (tu n’es pas un griot, en langue pular), il disait “komin gawlo miskinabé’’ (je suis le griot du bas peuple). C’est cette approche que j’ai reprise de Badou pour me défendre des critiques qui pourraient venir de mes parents, en me disant “tu es torodo’’. Aussi, puisque le journaliste parle, il dénonce, c’est un militant, il est entre le peuple et les autorités publiques. Le rappeur aussi est un journaliste urbain, subversif. Il décline son article à travers une chanson, une performance graphique ou un spectacle de danse. De la mélodie musicale, on peut entendre le cri du cœur. Pour moi, nous sommes des parleurs de ceux qui ne parlent pas. A côté de cela, j’ai eu toute mon éducation politique l’oreille collée aux discussions de mes grands frères. Ils étaient des militants de gauche. Ils dirigeaient des grèves à l’université, dans les lycées. Grandir dans cet environnement m’a aidé à construire aussi quelque chose qui m’est propre et en relation avec ma génération.
On imagine que vous avez beaucoup lu. Quel livre vous a le plus marqué ?
J’ai lu “La ville en spirale’’ d’Abasse Ndionne. Ce livre m’a beaucoup marqué. Il m’a été suggéré par mon grand frère Abdoul Wahab Talla. Quand j’ai lu ce livre-là, j’ai tout de suite voulu rencontrer Abasse Ndionne. En lisant le livre, j’avais l’impression que c’était moi qu’on racontait. C’est comme si c’était mon quartier qui y était représenté et des gens que je connaissais. C’est un livre magnifique (il le répète). J’aimerais reprendre quelques passages de son livre pour en faire des chansons.
Qui est votre artiste préféré ?
Mamadou Lamine Maïga ! C’est lui qui m’a poussé à percer mon oreille en 1992. En 1991, j’avais créé le fan club Mamadou Lamine Maïga, quand il avait quitté le Super Diamono. Quand il a été exclu du Super Diamono, j’ai pleuré pendant presque une semaine, parce que je l’aimais beaucoup. C’est encore mon frère Abdoul Wahab Talla qui m’avait fait découvrir le Super Diamono. Maïga habitait Guédiawaye et était l’ami d’un de mes grands frères qui s’appelait Pathé Kâ. Quand j’entendais Mamadou Lamine Maïga chanter, j’avais des frissons. Mon titre préféré était “Lu Baax’’ (il commence à le fredonner avec le sourire). Il avait une voix magnifique. Ce que j’aimais chez le Super Diamono, c’était leur côté freestyle. Quand le Super Diamono a accepté d’être formaté par la société et s’appeler Super Diamono New-Look, cela m’a dégoûté du Super Diamono. C’est quand ils ont arrêté les tresses pour dire oui, maintenant nous sommes sérieux. Un artiste n’accepte pas le formatage social. C’est un marginal et il doit l’assumer jusqu’à la fin.
Dans le hip hop, quand vous pensez à la relève, vous pensez à qui ?
Je n’ai pas envie de dire Iss 814. On dira que c’est mon frère. Il a beaucoup de talent, énormément de talent. Je trouve que les Dip sont déjà là. On ne peut dire que Dip sera la relève. Il est le number one. Et ce qui est très intéressant, Iss 814 est une bonne symbiose de toutes les générations. Sa culture politique est multidimensionnelle. La manière dont il aborde la musique est exceptionnelle. Mais à côté de ça, quand j’écoute Samba Peuzzi, c’est un fou lui. Il y a un grand qui va venir et qui s’appelle As The Best.
Vous vous voyez en Samba Peuzzi ?
J’aime beaucoup Samba Peuzzi. Il a une voix, une technique… c’est inexplicable. Samba Peuzzi, c’est un fou, c’est véritablement un fou.
Mala Talla polygame, vous vous en tiendrez à deux ou vous allez en prendre une troisième, voire quatrième ?
Dieu seul sait. En prenant une première femme, je ne savais pas que j’allais en prendre une autre. Dieu seul sait. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Toi, tu ne sais même pas si, en sortant d’ici, tu vas arriver à ton journal. Je ne le souhaite pas, mais je peux me retrouver un jour sans femme. Mes femmes peuvent se fâcher contre moi et décider de partir.
Vous êtes le premier rappeur polygame ?
Non ! Il y avait le rappeur de Man du yaw qui avait trois femmes. Dieu seul sait si j’en aurais trois. Je peux me retrouver avec quatre, cinq ou six.
Ce n’est pas possible ça !
(Il sourit) Je peux me retrouver, j’ai dit. Dieu seul sait de quoi demain sera fait.
MODE A
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
LES TENDANCES VESTIMENTAIRES À L'HEURE DE LA TABASKI
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le premier numéro de notre émission consacrée à la mode, Faby notre animatrice vedette, vous entraîne au marché HLM de Dakar, à la découverte des pagnes et autres coquetteries en vogue à la veille de l'Aïd el-Kebir
Fatou Bintou Dione, Aminata Diallo et Youssouf Ba |
Publication 09/08/2019
Dans le premier numéro de notre émission ''Mode A'', consacrée à l'uniers de la mode, Faby notre animatrice vedette, vous fait entraîne au marché HLM de Dakar, pour la découverte des pagnes, tissus et autres coquetteries en vogue en prélude à l'Aïd el-Kebir.
IL TUE D’UNE BRIQUE SON NEVEU ÂGÉ DE 5 MOIS
Le suspect ne supportait pas que sa sœur se trimballe dans la maison avec deux enfants naturels.
Un drame familial s’est produit dans la localité de Wodobéré (région de Matam). Mardi dernier, un jeune homme âgé de 22 ans a fracassé par inadvertance la tête de son neveu âgé de 5 mois, alors que ce dernier était sur le dos de sa mère. Le suspect ne supportait pas que sa sœur se trimballe dans la maison avec deux enfants naturels. Pour la corriger, il l’a copieusement frappée avant de ramasser une brique qu’il lui a lancée. Le projectile a atterri sur la tête du pauvre bébé, qui est son neveu. Au terme de l’enquête, le mis en cause a été déféré devant le Procureur pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
SUJETTE A DES TROUBLES PHYCHIQUES A NDIACK RETROUVE PENDUE AVEC UN CABLE DE TELLE
Vendeuse de beignets au marché Ndoumbé Diop de Diourbel, la dame Alarba Ndiack a été retrouvée pendue dans la cour de leur maison familiale, mercredi nuit, vers 3 h au quartier Keur Baye Laye de Diourbel. Selon des sources proches de l’enquête, la victime, mariée et la trentaine sonnante, souffrait depuis quelques temps de troubles psychiques. Ses parents et son époux qui avaient mis son état de santé sous le compte de mauvais esprits, l’avaient conduite, il y a trois mois auprès d’un guérisseur et elle semblait aller mieux à son retour. Ses proches penchaient pour ce diagnostic lié aux réalités culturelles sénégalaises d’autant qu’un membre de la famille d’Alarba Ndiack a aussi perdu la vie dans des conditions dramatiques, qui laissent penser qu’il était possédé par un démon. Elle s’est pendue avec un fil utilisé par les câblodistributeurs. Une enquête a été ouverte.
LA LP REFUSEE A GUY MARIUS SAGNA PAR LE DJI
Le Doyen des juges d’instruction (Dji) du Tribunal de Grande instance de Dakar, qui est en congé pour 45 jours, continue de travailler. Il a rejeté hier, jeudi 8 Août 2019, la demande de mise en liberté provisoire introduite par les conseils de Guy Marius Sagna. Le juge Samba Sall a motivé son refus par le fait que l’activiste n’a pas encore été entendu dans le fond. Par ailleurs, estimant que les faits sont graves, il en conclut que la libération de Guy Marius Sagna pourrait troubler l’ordre public.
Un argumentaire qui est loin de convaincre Me Khoureychi Ba qui déclare : «Nous allons faire appel de cette décision et la chambre d’accusation va statuer. La motivation est tirée par les cheveux. Trouble à l’ordre public ! La gravité ou non des faits n’a rien à voir avec la liberté. Dans un premier temps, quand ils ont arrêté Guy Marius Sagna, ils se sont rendus compte que l’article 429 du Code pénal n’était pas solide pour ce qu’ils voulaient et ils ont ajouté 139, qui parle de diffusion de fausses nouvelles».
Pour rappel, Guy Marius Sagna est en prison depuis le 19 juillet 2019 pour «fausse alerte au terrorisme», suite à un de ses posts sur Facebook intitulé : «La France prépare un attentat terroriste contre le Sénégal».
«MACKY A COUPÉ LES PONTS AVEC MOI DEPUIS QU’IL EST DEVENU PRÉSIDENT»
L'artiste-comédien, Kouthia revient sur sa carrière, explique les soubassements de sa candidature avortée à dernière la présidentielle et se confie sur sa nouvelle vie de polygame ainsi que sur ses projets
Artiste-comédien, Kouthia, de son vrai nom Samba Sine, a débuté sa carrière dans les années 90 à la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS). Humoriste hors pair, il a fait les beaux jours de Walf Télé et Walf Fm avant de rejoindre le Groupe Futurs Médias (Gfm) où il parodie les hommes. Ce qui lui a conféré une certaine notoriété. Pour les lecteurs de «L’AS», il revient sur sa carrière, explique les soubassements de sa candidature avortée à dernière la présidentielle et se confie sur sa nouvelle vie de polygame et ses projets.
PARCOURS
Ma carrière a démarré en 1989 lors des évènements sénégalomauritaniens. Je m’apprête à célébrer mes trente ans de carrière au Musée des Civilisations Noires. D’autant que la salle du Grand Théâtre est trop petite pour accueillir cet événement. Je suis le rare comédien qui, depuis trois décennies, est présent sur la scène. Beaucoup de générations m’ont trouvé là. Il est important que tout le monde sache que Kouthia est un patrimoine national. Le Musée des Civilisations Noires est dédié à nos héros que l’on considère comme notre patrimoine.
CHOIX DE LA COMEDIE
A l’époque où je débutais ma carrière, le Sénégal ne comptait qu’un seul comédien connu du nom de Sanokho. Ce dernier faisait, dans les langues nationales (diola, sérère, pulaar et autres), des blagues calquées sur les réalités de la société sénégalaise. Donc pour créer la différence avec lui, j’ai apporté une coloration politique à ma comédie. C’est ainsi que j’ai commencé à imiter Me Abdoulaye Wade, le Président Abdou Diouf, El hadji Mansour Mbaye, feu Me Babacar Niang qui avait une voix comique. A l’image d’un journaliste, j’ai décidé de relater aussi les faits de manière comique.
LONGEVITE ARTISTIQUE
Le seul secret de ma longévité professionnelle, c’est que je suis en permanence les informations et l’actualité. Mon niveau de culture générale m’a beaucoup aidé également. J’ai fréquenté l’école jusqu’en classe de 1èreau lycée Blaise Diagne. Grâce à mon niveau intellectuel, j’essaie toujours de donner toujours aux Sénégalais l’information relayée par la presse mais de façon humoristique. Chaque jour, je présente un journal satirique. Et cela est facilité par l’apparition, au-devant de la scène, de nouvelles célébrités politiques. Cela m’aide à diversifier mon répertoire et à le rendre vivant. Il arrive que la personne que j’interprète dise une chose qui n’est pas marrante, mais à c’est à moi alors que revient la tâche de rendre cela comique. En version humour j’essaie de reconduire les faits et de les coller à l’actualité. C’est cela qui fait que mes émissions résistent toujours au temps. En suivant uniquement mes émissions, on peut savoir, de façon globale, l’actualité du pays, sans écouter la radio ni lire les journaux. Tant que les journaux paraitront, Kouthia Show existera.
KOUTHIA, UN HOMME A PROBLEMES ?
Ce sont les gens qui me taxent d’être un homme à problèmes. Pourtant, durant tout mon passage à la RDV, je n’ai jamais eu de problèmes avec mes supérieurs. Je suis entré à Walfadjri grâce à Boubacar Diallo alias Dj Boubs. A l’époque, il devait aller en congé et il m’avait demandé de le remplacer. Ayant fait mes preuves, j’ai été recruté par Walf où je suis resté jusqu’au jour où j’ai eu des problèmes. Tout le monde se souvient de cette brouille. En tant qu’artiste, je ne tolère pas certaines choses. C’est par la suite que j’ai rejoint la RFM, puis la TFM. Je ne me considère pas comme un employé simple, parce que moi je suis un artiste qui pouvait faire des spectacles privés et gagner le double ou le triple de mon salaire. Youssou Ndour a compris cela. C’est pourquoi, il m’a octroyé un traitement spécial à la Tfm. Il me laisse m’exprimer librement.
J’ai ma liberté d’expression et et je n’accepterai jamais qu’une personne profane à l’art me dicte ce que je dois faire. Souvent, mes problèmes découlent de ces genres d’incident. Je veux toujours que les conditions dans lesquelles se passent mes émissions soient nettes et acceptables. Je veux avoir les mains libres pour exprimer tout mon talent. Mes revendications n’ont jamais été syndicales ou autres. Mon souhait est qu’on respecte toujours les heures de diffusions de mes émissions. Kouthia est devenu une institution et beaucoup de gens l’attendent à 18h.
RELATIONS ONFLICTUELLES AVEC SES ANCIENS PROTEGES
Je prends Dieu à témoin que je ne peux pas jalouser une personne que j’ai sortie de l’anonymat et propulsée au-devant de la scène. Si une personne sollicite mon aide, je le fais de façon naturelle. Mais ce sont les gens qui créent des rumeurs pour alimenter la polémique. Certains te demandent de l’aide et se laissent influencer, plus tard, par des gens de l’extérieur qui cultivent l’idée de concurrence dans leur esprit. Je n’ai jamais forcé qui que ce soit à rester à mes côtés et je ne ferai jamais. Il faut que les gens arrêtent de rivaliser avec ceux qui les ont sortis de l’ombre, et cela même après leur compagnonnage. C’est insensé de dire que je bloque les personnes que j’ai aidé à se faire connaitre. Maintenant, je n’accepte plus de prendre les comédiens hommes qu’on me propose, parce qu’ils sont souvent susceptibles d’être influencés. Je préfère travailler avec les femmes, elles sont plus rigoureuses et plus sincères dans le travail. En plus, elles sont vulnérables. Tant qu’on peut les aider à échapper aux tentations, il faut le faire en leur donnant une occupation. Et c‘est ce que j’essaie de faire.
CONSEILS A LA NOUVELLE GENERATION D‘HUMORISTES
Je conseille aux jeunes d’aller étudier. Les études sont fondamentales, car une bonne comédie doit toujours coller à l’actualité. En fait, c’est vraiment facile de passer son temps à raconter des histoires. Tous les Sénégalais sont des comédiens. La preuve, chaque jour on reçoit beaucoup de messages audios sur WhatsApp sur des histoires les unes aussi marrantes que les autres. Pour être comme Kouthia, il faut aller étudier. A mon avis, je suis le seul comédien en Afrique qui fait encore les guignols de l’info. C’est pourquoi, je conseille aux jeunes d’arrêter de faire des blagues. Ceux qui souhaitent faire une longue carrière dans la comédie doivent inclure l’information dans leur job.
LA COMEDIE, SECTEUR RENTABLE ?
Si nous les pionniers, nous n’avions pas fait un travail sérieux et correct, les jeunes n’auraient pas eu le courage de se lancer dans le milieu et de faire du rire un business. Le théâtre est devenu maintenant un métier, parce que les anciens ont assaini le milieu. Cela dit, il faut reconnaître que les télévisions n’ont pas encore donné aux comédiens tout le respect qu’ils méritent. A la différence des autres comédiens, c’est que je ne vais jamais là où on ne m’a pas invité. Je n’accepte pas qu’on me paye 50.000 Fcfa pour un spectacle de trente minutes, au moment où on paie 500.000 Fcfa à un artiste juste pour un playback. Je dis toujours aux jeunes humoristes de se rapprocher des anciens pour mieux profiter de leur expérience. On peut gagner beaucoup d’argent avec le rire, mais il faut savoir diversifier son répertoire.
RELATIONS AVEC LES CHEFS RELIGIEUX
Les chefs chefs religieux m’aiment beaucoup. Et je leur voue un respect et une considération sans faille. J’essaie de ne jamais les heurter avec des propos vulgaires ou offensants. Dans chacune de mes émissions, je prends une dizaine de minutes pour les saluer tous. C’est pourquoi, même le khalife général des Tidianes Serigne Mbaye Sy Mansour recommande à ses disciples de suivre Kouthia, compte tenu des thèmes qu’il aborde dans ses émissions, j’en suis très fier. Pourtant, tout le monde connaît la rigueur de Serigne Mbaye Sy Mansour. Ses enfants disent qu’ils ne le voient rire que quand Kouthia Show passe à la télé. Ses propos sont similaires à ceux de Thierno Samassa et Thierno Bocar Alpha Ba qui sont de grands érudits et me portent en estime. Thierno Bocar Alpha Ba rit toujours en regardant mes émissions, alors qu’il ne comprend rien de la langue Wolof. Cela a surpris sa famille et ses disciples. Il leur répond toujours que malgré le fait de ne pas comprendre le Wolof, il sait toujours, avec l’aide de Dieu, ce Kouthia dit. C’est un honneur pour moi. J’ai les mêmes rapports avec le cardinal Theodore Adrien Sarr, l’Archevêque Benjamin Ndiaye et tant d’autres prêtres.
«LE PS EST DEVENU UN INSTRUMENT AU SERVICE DES INTÉRÊTS D’UN GROUPE»
Babacar Diop parle de ses relations avec Ousmane Tanor Dieng, son alliance manquée avec le parti Pastef d’Ousmane Sonko et des retrouvailles socialistes
Dialecticien, Dr Babacar Diop est un féru de la philosophie qu’il enseigne à L’UCAD. Mais le président du parti FDS est aussi un homme politique au discours percutant. Ses diatribes contre le régime résonnent surtout lorsqu’il a proposé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au lendemain de la présidentielle. Dans cet entretien avec «L’As», il parle des ses relations avec le défunt secrétaire général du Ps Ousmane Tanor Dieng, sur son alliance manquée avec le parti Pastef d’Ousmane Sonko et sur les retrouvailles socialistes entre autres.
Que retenez-vous de feu Ousmane Tanor Dieng dont vous étiez un proche ?
J’ai connu Ousmane Tanor Dieng après la défaite de 2000.Cela signifie que je n’ai pas connu le Tanor au pouvoir, celui que j’ai connu et que j’ai fréquenté c’est le Tanor d’après la défaite. Ce que je retiens de lui, c’est qu’après la défaite, le Sénégal a découvert un homme digne, debout droit dans ses bottes pour tenir la barque comme un vrai timonier et pour défendre le legs du président Senghor. C’est ce qui a permis au parti de survivre après la défaite, parce que rappelez-vous, cela a correspondu avec la grande épopée de la transhumance. Et pratiquement tous les barons avaient abandonné la maison pour rejoindre les prairies bleues de Me Abdoulaye Wade et c’est toujours dans cette période que Tanor a tenu et a eu l’intelligence d’ouvrir le parti à des cadres, des jeunes Barthélémy Dias, Malick Noel Seck et moi. Je pense que nous avons réussi à donner un nouveau souffle au parti. Et c’est ce qui lui a valu un nouveau visage et lui a permis de revenir au premier plan pour être le leader de l’opposition .Donc il a joué un rôle décisif, important dans les grands rendez-vous de l’époque. Aussi, rappelez-vous du rôle joué par le parti dans les assises nationales, de celui aux élections locales de 2009 où il avait permis à l’opposition de gagner beaucoup de municipalités.
Il en est de même de son rôle au sein de Benno Siguil Sénégal à l’époque. Et j’ai l’habitude de dire peut-être que n’eût été les querelles au sein de Benno, qui sait Tanor serait aujourd’hui président de la république. Et on doit avoir l’honnêteté de reconnaître le rôle joué par Tanor entre 2000 et 2012. Mes divergences avec Tanor sont politiques et sont apparues à partir de 2012, après la défaite. Le parti avait une ligne qui était de soutenir M. Macky Sall, de participer au gouvernement, d’aller sur une même liste avec le parti du président Macky Sall. Et je considérais que si le parti persistait dans cette ligne, il pouvait perdre son identité et sa crédibilité. C’est ce qui a été à l’origine de notre divergence. Mais nous avions des relations très correctes et j’avais beaucoup de respect pour ce monsieur. L’autre qualité que je dois reconnaître de Tanor est qu’il est un homme franc et sincère. Il n’était pas un menteur Tanor ! Mais quelles que soient les divergences, il campe toujours sur sa position, avec ou sans votre accord.
Ses dernières volontés sont relatives à la reconstruction du Parti socialiste.
Que reste t-il aujourd’hui du parti socialiste. Ce parti tel qu’il fonctionne actuellement n’a plus d’avenir. Le parti refuse de se moderniser et de se démocratiser et de se reformer. Ces gens-là doivent comprendre que le bureaucratisme politique est suranné et dépassé. Tout tourne autour d’un clan et on serait tenté de dire que le parti est devenu un instrument au service des intérêts partisans d’un groupe, ou d’un clan politique. Et c’est ce qui est regrettable. Dans ce parti, on ne parle plus de projet politique, de socialisme ni de gauche ou d’avenir. Tout tourne autour de postes, de places, de positions et de privilèges.
Ne pensez-vous pas que c’est pourquoi, OTD a voulu des retrouvailles socialistes ?
Reconstruire autour de quoi ? Autour de quelle valeur ? Autour de quel projet ? S’il s’agit de reconstruire simplement parce que nous sommes des nostalgiques, il n’y a aucun sens. Le plus important dans un parti de gauche c’est de parler de projet. Souvenez vous que le Parti socialiste vient de loin .Au début c’était au mois de septembre 1948 avec à la tête Senghor, Mamadou Dia, Boissier Palun, Ibrahima Seydou Ndaw et Ibrahima Sarr. Et à cette époque, le parti était le parti du peuple, et des masses laborieuses. Il avait un projet politique pour défendre les gens invisibles. Les sans voix, les exclus, les abandonnés et les victimes. C’était un parti qui s’identifiait aux paysans, aux pêcheurs mais aujourd’hui, il est devenu un parti de clan, de famille, et d’opportunistes qui ont abandonné les idéaux de départ .Le parti ne parle plus de projet. Alors où seraient donc passées les grandes idées défendues par Senghor comme l’humanisme, le socialisme ? .Le parti ne débat plus.
Mais pourtant vous avez soutenu un libéral, Idrissa Seck, quelqu’un qui assume son amitié avec Jacques Attali, un des produits les plus aboutis du libéralisme ?
Si j’en viens au contexte dans lequel s’est déroulée l’élection, je pense que l’idéal était d’avoir un candidat socialiste, issu des rangs socialistes avec un projet de gauche renouvelé et axé sur des problématiques modernes et contemporaines. Malheureusement il n’y a pas eu de candidat socialiste .Nous avons un parti politique très jeune, qui a été créé le 8 avril 2018, à quelques mois de la présidentielle .On avait pas encore les moyens politiques, humains financiers et infrastructurels de nous engager dans une présidentielle. Nous avions jusqu’ici toujours lutté contre la politique de corruption menée par le président Macky Sall et je pense qu’il nous fallait un candidat en mesure de nous écouter et de prendre en compte nos préoccupations .L’essentiel en 2019 c’était de se regrouper pour mettre fin à la politique de corruption de Macky Sall.
Vous faites partie de la plateforme ‘’AAR Liniou Book ‘’.Est ce- que votre mouvement n’est pas en train de s’effriter ?
Vous savez, il faut toujours revenir au contexte .La plateforme a été bien lancée avec des manifestations à Dakar, à l’intérieur du pays et dans la Diaspora. Mais avec la CAN nous n’avons pas eu un moment favorable de mobilisation. Pendant plusieurs semaines, les sénégalais ne respiraient que par et pour la CAN et les lions. Politiquement, il y a ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. L’euphorie de la Can n’est pas compatible avec une mobilisation des masses et il fallait donc la Can passer. Je pense qu’il fallait attendre la fin de la Can pour reprendre le travail et c’est ce que nous sommes en train de faire .On est dans une phase d’évaluation et de remobilisation .Mais Aar Liniou Bokk est loin d’avoir abdiqué et nous sommes déterminés à continuer la lutte pour la transparence dans la gestion du pétrole et du gaz.
Vous faites partie de l’aile dure de l’opposition. Pourquoi cette radicalisation ?
Le discours est radical parce que la situation l’exige .Si au 21 siècle, malgré les conquêtes démocratiques et les acquis, on peut permettre à une famille de s’enrichir sur le dos des citoyens, de contrôler les ressources économiques d’un pays ou à des hommes politiques de détourner les deniers publics pendant qu’on a besoin d’électrification, de centres de santé un peu partout .Pendant que nous avons une jeunesse désœuvrée qui chôme. Peut on permettre à un clan, à une caste politique de continuer de s’enrichir sur le dos des honnêtes citoyens ? Ce qui fait que nous déclarons la guerre à cette mafia au pouvoir .c’est ce qui explique ce discours que nous développons parce que nous voulons que les problèmes des citoyens soient pris en charge par les politiques.
Une radicalisation qui a perdu Guy Marius Sagna qui a maille à partir avec la justice…
Cette arrestation est arbitraire. C’est un scandale .Guy Mary Sagna est un prisonnier politique, un otage politique entre les mains de Macky Sall. Il a simplement participé aux manifestations de Arr Liniou Book et a simplement exigé et réclamé la transparence dans la gestion du pétrole, rien d’autre .Parler de fausse alerte au terrorisme c’est ridicule et je pense que c’est une stratégie de diversion et Arr Linou Book va prendre en charge cette question des libertés publiques fondamentales, inaliénables et imprescriptibles qui doit être respectée par le régime .Guy doit être libéré .Il ne peut pas rester en prison pendant que Aliou Sall est dehors. Guy est un symbole pour cette jeunesse de refus qui lutte pour un ordre politique nouveau et plus juste et plus égalitaire et je suis d’accord avec le Pr Djibril Samb quand il dit qu’une belle jeunesse, c’est une jeunesse indocile et Guy est un symbole de cette jeunesse de refus.
Après avoir soutenu le président du Rewmi, quelles sont les nouvelles perspectives pour votre parti FDS ?
C’est d’organiser le parti et on est en train d’évaluer le travail qui a été fait jusque-là depuis la création du parti en 2018 .Nous avons participé à l’élection présidentielle dans la coalition de Idrissa Seck .Et depuis lors on a fait des tournées à l’intérieure du pays pour renforcer la présence du parti .Notre objectif est d’en faire le premier parti politique du pays dans les prochaines années.
LA FIFPRO TIRE LA SONNETTE D’ALARME POUR SADIO MANE !
Quasiment titulaire tous les matches, le joueur n’a eu de repos après la finale de Ligue des champions. La CAN prévue cette année en été, le joueur a enchaîné avec Lions. Et il s’est même retrouvé au bout de la compétition, en finale.
Sadio Mané a connu une longue, très longue saison. Après avoir participé à la Coupe du monde 2018 (stage de préparation y compris), le joueur de Liverpool n’a eu que quelques jours de vacances avant d’entamer la saison avec les Reds. Une très longue et rude saison, ou Liverpool a été à la bataille sur plusieurs tableaux. Quasiment titulaire tous les matches, le joueur n’a eu de repos après la finale de Ligue des champions. La CAN prévue cette année en été, le joueur a enchaîné avec Lions. Et il s’est même retrouvé au bout de la compétition, en finale.
c’est le syndicat des joueurs, la Fifpro, qui tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport intitulé « At the Limit : Player Workload in Elite Professional Men’s Football », la Fifpro évoque la charge de travail des joueurs dans le football professionnel masculin d’élite. Il y est question de l’enchaînement des matches, qui fait courir un risque énorme sur la santé des joueurs. C’est le cas de Sadio Mané, dont la Fifpro a même pris comme exemple dans son rapport.
En effet, le joueur de Liverpool, comme expliqué en haut, a enchaîné 70 matches entre le 25 mai 2018 et le 19 juillet 2019. Ce qui est énorme pour un footballeur. De plus, le syndicat fait remarquer que 68% des matches de Sadio Mané ont été disputés avec moins de 5 jours de récupération entre chaque rencontre. Et ça ne s’arrête pas là. Pour disputer les matches, les joueurs se déplacent. Avec la sélection sénégalaise, Mané aura fait plus de 100 000 km de vol. C’est plus de 2 fois le tour de la terre.
« La saison à 13 mois de Sadio Mané »
Un cocktail qui pourrait causer une profonde fatigue (physique et même mentale) chez le joueur sénégalais. D’ailleurs, récemment, Jurgen Klopp avait fait part de son inquiétude sur la saison à 13 mois de Sadio Mané, qui pouvait lui être préjudiciable. « Je ne veux pas avoir l’air d’un râleur, mais la saison de Sadio Mané aura duré 13 mois. Avez-vous déjà entendu parler d’une année de 13 mois ? C’est difficile, c’est long ! », avait lancé le technicien allemand de Liverpool. Pour lui laisser quelques jours de repos, il a décidé de ne pas le convoquer pour le match de Community Shield face à Manchester City.