SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
People
MACKY RÉAGIT AU DÉCÈS DE TANOR
"Le Sénégal vient de perdre un homme d’Etat d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique"
Le président de la République Macky Sall a déclaré lundi avoir gardé d’Ousmane Tanor Dieng le souvenir d’"un homme d’Etat d’une dimension exceptionnelle", un témoignage rendu public peu après le décès en France du secrétaire général du Parti socialiste (PS), âgé de 72 ans.
"Le Sénégal vient (…) de perdre un homme d’Etat d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique", affirme-t-il dans un message de condoléances adressé à ses compatriotes.
"Avec la disparition du président Ousmane Tanor Dieng, le président Macky Sall, la coalition Benno Bokk Yaakaar, le Parti socialiste et la République viennent de perdre un allié éminent et loyal, un grand militant du Sénégal, et la République un de ses plus grands serviteurs", est-il écrit dans le message de condoléances reçu du service de communication de la présidence.
Le chef de l’Etat "formule ses prières les plus ferventes pour qu’Allah l’accueille au paradis".
Ousmane Tanor Dieng, nommé président du Haut Conseil des collectivités territoriales par Macky Sall, dirigeait cette institution de 2016 à sa mort survenue en France où, selon son entourage, il se faisait soigner depuis des mois.
Il a été conseiller du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, ensuite directeur de cabinet d’Abdou Diouf, le successeur de ce dernier.
Ousmane Tanor Dieng a été ministre d’Etat, chargé des Affaires présidentielles d’Abdou Diouf, auquel il avait succédé à la tête du PS après la défaite de cette formation politique à l’élection présidentielle de février-mars 2000.
Candidat sans succès aux élections présidentielles de 2007 et 2012, Ousmane Tanor Dieng, un des leaders de l’Internationaliste socialiste, était ensuite devenu un allié de Macky Sall. Il le soutenait au second tour de la présidentielle de 2012 et était l’un de ses plus importants alliés au scrutin présidentiel du 24 février dernier.
«QUE LES GENS ARRÊTENT DE DIRE QUE LA SÉRIE DOIT SON SUCCES AUX SCANDALES»
«L’As» a rencontré la scénariste de la série controversée, «Maîtresse d’un homme marié »
«Maîtresse d’un homme marié » est une nouvelle série sénégalaise qui fait couler beaucoup de salives. Comme son nom l’indique, elle met en scène la vie «d’une maîtresse» prête à tout pour garder son amant à ses côtés. Mais, cette série expose surtout la réalité et le quotidien de beaucoup de Sénégalais dans leurs ménages et dans leurs vies de tous les jours. Très critiquée par les organisations islamistes, la série fait objet de plusieurs polémiques à cause de certaines scènes jugées parfois obscènes. «L’As» a rencontré la scénariste de cette série controversée.
D’où vous est venue l’idée d’écrire la série «Maîtresse d’un Homme Marié» ?
KALYSTA SY : A la base, c’était une chronique qui passait sur les réseaux sociaux et qui concernait les personnages de Marème, Lala et Cheikh. Quand j’ai rencontré Mass Ndour le boss de Marodi, l’idée d’en faire une série m’est venue. Je ne voulais pas faire une série basée sur l’infidélité ou la polygamie, il fallait faire une série qui représente ou qui parle des histoires de femmes. Alors c’est dans ce sens là que les personnages de Racky, Dior, de Dialyka et des autres ont été créés, ainsi que les personnages annexes. C’est comme cela que la série a été créée. C’est juste un film qui est comme un miroir pour montrer les femmes, comment elles vivent au quotidien, c’est-à dire dans leurs milieux naturels à savoir à la maison, au travail, entre amies.
Pourquoi un tel titre : «Maîtresse d’un Homme Marié» ?
C’est juste pour faire parler les Sénégalais. Rires… On a choisi un tel titre parce qu’on savait que les gens allaient en parler. Cela pouvait être une histoire de femme ou un autre nom. Mais pour vendre, il faut trouver un nom accrocheur d’où le choix du titre
Comment s’est fait le casting ?
Le casting s’est fait naturellement. Parce que Marodi dans ses productions a une base de données d’acteurs, entre autres. On peut sélectionner là-bas pour trouver des profils adéquats. Mais, pour la série « Maîtresse d’un Homme Marié », on avait organisé un casting au centre culturel Blaise Senghor où il y avait mille deux cents personnes, mais malheureusement, on n’avait pas trouvé les profils idéals. On a été obligé de faire un casting avec les gens qu’on connaît, Marème est venue, elle a amené son frère qui est Birame dans la série, je connaissais bien avant Dialika c’est une amie. De fil en aiguille, on a formé cette équipe. Je ne connaissais pas Cheikh, on m’a donné ses coordonnées. Bref c’est un casting sauvage qui nous a permis d’avoir l’équipe qui a pu faire la série. Les acteurs n’ont pas eu d’appréhension sur la série. Chaque acteur a dès le début adopté son rôle. Il n’ont ni eu peur ni fait de rejet. Ils ne se sont pas posés de questions. Ils me connaissent, ils savent l’engagement que j’ai par rapport au travail. Ils ont joué au mieux leurs rôles c’est pour cela que le public les a adoptés.
Le succès de la série ne vous a pas trop surpris ?
Quand on fait un bon travail, on peut s’attendre à une belle récompense. Mais que ce succès aille au delà des frontières, je ne m’y attendais pas forcément. Je pensais qu’on faisait juste une production pour les Sénégalais et par les Sénégalais. Mais, c’est vrai que cela m’a beaucoup surpris, comme le reste du groupe d’ailleurs de voir que au delà du Sénégal, la série est adoptée. Aujourd’hui que l’international adopte les productions sénégalaises, cela fait rêver et cela me fait plaisir. On se bat pour faire de la qualité et des choses qui sont appréciées par tout le monde.
Maîtresse est une série à polémique. Comment vivez-vous avec toutes ces critiques ?
Les critiques sont tout à fait normales. C’est l’apanage du public, ils ont le droit d’aimer ou de rejeter un produit qu’on leur propose. Nous notre option c’est de leur proposer un produit de qualité. Comment le perçoit le public ? Ils sont dans leurs droits d’émettre un avis favorable ou pas. Aujourd’hui, la grande masse des Sénégalais adhère au projet de cette série. Les chiffres ont augmenté, en moins de deux jours, atteignant le million de vues sur Youtube. Cela veut dire que même si le public nous critique, mais ils nous suit et nous accompagne.
Les scènes jugées obscènes sont-elles intentionnelles?
La question de la sensibilité dépend de celui qui regarde. Aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais ont dans leurs maisons des contenus qui viennent d’ailleurs qui peuvent heurter et choquer, mais il les regardent. Dans la série « Maîtresse », on n’a jamais vu un acteur embrasser une actrice ou une scène purement sexuelle. Les gens ne voient que des esquisses. Qu’ils soient heurtés, on peut les comprendre parce qu’il s’agit d’opinions et de points de vue sur tout. C’est un choc générationnel. Nous tendons à plus d’autonomie, à plus de liberté. Il y a des gens qui sont assez conservateurs, on les comprend, mais c’est un choc générationnel, rien d’autre. On considère qu’on n’a pas de détracteurs, parce que quand on se réveille, on travaille pour aller de l’avant et on laisse aux autres de faire ce qu’ils savent faire le mieux que nous c’est-à dire organiser des campagnes ou des actions de protestations. C’est leur travail. Nous, le nôtre, c’est d’offrir au public des choses qu’il peut regarder tous les lundis et vendredis.
Et les plaintes qui vous ont été adressées ?
Je peux vous dire que je n’ai jamais vu de plaintes. Peut être qu’elles se limitent sur les médias. On a été convoqué au CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel). On y est parti et on a répondu à toutes les questions parce qu’au delà de la série «Maîtresse», c’est une équipe de jeunes qui travaillent. La moyenne d’âge tourne entre 23 et 25 ans. Je ne veux pas entendre les gens dire quand ils parlent « Maîtresse », que c’est un succès dû aux scandales. C’est un succès dû à un travail qui a été effectué par une équipe qui se lève tous les jours pour proposer du contenu que cela soit du côté des acteurs ou du côté de l’équipe technique. Aujourd’hui, Marodi est en train de laisser à des jeunes le soin de faire un travail remarquable, qui au delà du Sénégal, est apprécié par tout le monde.
Comment s’est passée la collaboration avec Marodi ?
Je suis chez Marodi avec le projet. Maintenant, je suis parfaitement intégrée dans l’équipe de Marodi qui est une équipe jeune, dynamique et très ouverte qui fait beaucoup de productions au top aujourd’hui. Notre collaboration s’est très bien passée, c’est une chose merveilleuse. Ici, c’est ma maison.
Quel regard portez-vous sur la prolifération des séries ?
C’est très bien, si ça permet aux jeunes de s’identifier à ce qui est fait ici. Aujourd’hui, je suis fière quand je vois des jeunes filles reproduire les mêmes tresses faites par des actrices, vouloir les mêmes vêtements portés dans les séries. Au delà de la série, on est en train de vendre et d’exporter le label « Made in Sénégal », avec les paysages, le décor, mais avec les costumes faits par des créateurs sénégalais. On participe à vendre la destination Sénégal. Toutes les productions aujourd’hui ont une plus value financière pour le pays. Si vous allez tourner quelque part, même la vendeuse de cacahuètes du coin se frotte les mains. On paie des salaires à des jeunes sénégalais et c’est bon. Il faut accompagner ce processus de développement. Il faut les aider à se former et à se professionnaliser.
Il est dit que Marodi fait des Novelas?
Les gens ici à Marodi sont responsables, ils travaillent. Il y a deux sortes de gens : ceux qui ont du temps pour parler et ceux qui travaillent. Nous, aujourd’hui, on n’a pas le temps de répondre aux gens, on travaille. Vous allez sur notre plateforme, nos vidéos sont traçables. Nous faisons des séries qui atteignent des millions de vues. Cela pour des gens qu’on dit qu’ils font du n’importe quoi c’est bien que les gens nous suivent, ils n’ont qu’à parler nous on travaille.
D’aucuns reprochent aux séries sénégalaises de faire l’apologie du libertinage….
Nous faisons de la fiction. Et dans la fiction, il est permis de rêver. Aujourd’hui, si on veut que les gens viennent au Sénégal, et qu’on a envie que les gens regardent le Sénégal autrement, nous devons montrer une autre facette du Sénégal. Ce pays est très beau, il y a des endroits magnifiques et toutl e monde ne vit pas dans la pauvreté. Il y a des gens qui vivent bien. C’est un choix artistique c’est à dire toutes production a un choix artiste. Le nôtre c’est de donner un contenu qui parle des sénégalais moyens. Si je prends l’exemple de la série Maîtresse, tout le monde n’est pas riche. Ce sont des Sénégalais comme tout le monde qui vivent de gorgorlou, parce qu’ils travaillent et ils ne sont pas là à se plaindre.
Est-ce le titre «Maîtresse» colle toujours à la série vu que la principale maîtresse est devenue deuxième femme de son amant ?
Le terme est très approprié. Si vous regardez la série américaine (How to Get Away with Murder, littéralement « Comment échapper à une condamnation pour meurtre ») alors que la série a cinq saisons, vous voyez au fil de cinq saisons que les meurtres ont dépassé un et il y en a mille meurtres. Aujourd’hui le titre épouse forcément la série parce qu’il y a une maîtresse qui va venir et vous ne savez pas que c’est qui. Il y aura toujours une maîtresse.
Jusqu’à quand votre collaboration avec Marodi ?
On espère le plus longtemps possible. La première saison va se terminer, et il y aura une deuxième saison. Attendez la saison deux, elle sera incroyable. C’est du lourd. La production de la série Maîtresse ça me prend beaucoup de temps. Et c’est difficile de l’associer avec une autre chose. Peut-être pour l’année à venir, je serai sur d’autres projets. On est devenu une famille et on est là pour encore faire parler les Sénégalais.
Qui est la vraie maîtresse ?
Vous ne le saurez pas. Je ne vais pas le dire. La vraie maîtresse, personne ne pourra le deviner. Mais il y aura une seconde maîtresse c’est sûr.
Quelles sont les retombées de la série ?
Les retombées en termes de vues sur Youtube c’est 1,5 millions de vues par épisode. Le premier épisode a fait 2,7 millions de vue. Comme on est au Sénégal, on s’abstient de parler des retombées financières.
Sénégal-Bénin, ‘’c’est la rencontre de ce que je suis’’, déclare le rappeur sénégalais d’origine béninoise Didier Awadi, au sujet du match devant opposer les deux pays pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019.
‘’Cette rencontre, c’est la rencontre de ce que je suis. C’est avec beaucoup de plaisir que je vais vivre cette rencontre des deux pays qui sont en moi’’, dit-il dans un entretien avec l’APS.
Sollicité pour un entretien à ce sujet, deux jours plus tôt, l’artiste avait ri aux éclats, informant que le coup de téléphone du reporter de l’APS était le énième qu’il recevait de la part d’amis et de proches, après la confirmation de la confrontation entre le Sénégal et le Bénin, après la victoire des deux équipes aux huitièmes de finale.
Né à Thiès (ouest) d’un père béninois adopté en Casamance, dans le sud du Sénégal, à Djignaky précisément, l’artiste rencontré dans ses bureaux ‘’Studio Sankara’’, sis à la Sicap Amitié 2, à Dakar, souligne être ‘’le seul qui, dans tous les cas, va sortir victorieux de ce match’’.
Le rappeur dit avoir été assailli par ses amis le sommant de choisir son camp, entre le Sénégal et le Bénin, depuis la qualification des deux équipes pour les quarts de finale de la CAN 2019, mais Didier Awadi refuse d’avoir une ‘’position tranchée’’.
Il note pourtant avoir ‘’forcément (…) beaucoup plus de +thiébou dieun+ (plat national sénégalais) que de +gari+ (plat national du Bénin)’’ en lui.
‘’Tout le monde m’appelait en me demandant quelle équipe j’allais choisir maintenant ? Cela m’a fait rigoler, j’ai reçu des messages de partout, ici au Sénégal et de l’extérieur. Ceux qui savent que j’ai les deux pays en moi, veulent savoir ma position. Pour certains, je suis un traître’’, s’amuse l’artiste, dont la gaîté plonge son interlocuteur dans une ambiance d’avant-match.
Choisir entre le Sénégal et le Bénin est ‘’très compliqué’’ pour lui, mais en même temps ‘’c’est très plaisant’’, relève-t-il.
‘’J’espère que je n’aurai pas d’attaque cardiaque ce jour-là (mercredi 10 juillet)’’, lance-t-il. Awadi compte de toutes les manières suivre ‘’avec beaucoup de pression’’ cette rencontre, ‘’mais pour des raisons de politique et de diplomatie correcte, dit-il, je vais faire pour une fois dans la langue de bois’’
Le producteur audiovisuel et musical vibre ‘’naturellement’’ pour les deux équipes, mais il laisse entendre que la balance semble pencher vers le Sénégal.
Didier Awadi évoque par exemple le ‘’grand respect’’ qu’il éprouve pour Aliou Cissé, le sélectionneur national du Sénégal.
« Evidemment, par rapport à l’équipe du Sénégal, rien que pour Aliou Cissé, j’ai envie qu’elle gagne, parce que j’aime cet homme, j’aime son +diom+, son attitude. Il ne parle pas beaucoup, il avance malgré les polémiques et montre ses résultats’’, souligne l’artiste.
S’y ajoute ‘’la forte personnalité’’ du technicien sénégalais, qui avance inexorablement vers ses objectifs, malgré les critiques et les avis des 16 millions d’‘’entraîneurs’’ sénégalais, ‘’lui, il avance et j’aime cela, il a une forte personnalité et je sens que ses joueurs le respectent, la fédération aussi, j’ai énormément de respecter pour lui’’.
‘’Je le (Aliou Cissé) connais, j’ai beaucoup d’admiration pour cet homme et aussi pour les joueurs évidemment. Je connais mieux cette équipe sénégalaise’’, lâche finalement Didier Awadi.
Toujours est-il que Didier Awadi est accusé d’être un ‘’fayot’’, relativement à son soutien à l’équipe béninoise. ‘’C’est la fibre paternelle qui parle’’, justifie le rappeur.
‘’Dans ce match, la vérité est que dans tous les cas, moi je gagne. Je suis un +Sénégalo-Gnak+ comme dit la rappeuse Mouna. Je suis le seul qui peut jubiler des deux côtés avant, pendant et après le match’’, fait valoir l’interprète du disque ‘’Présidents d’Afrique’’ (2010).
Il concède avoir ‘’beaucoup d’estime’’ pour des pays comme le Bénin qu’il n’attendait pas à ce niveau de la compétition. ‘’Cela a été une belle surprise. Et quand tu regardes le match avec le Maroc, tu te dis ouah !’’ dit-il, presque stupéfait par la performance des Ecureuils.
Aussi souhaite-t-il que des équipes comme le Bénin ou Madagascar aillent loin dans cette CAN 2019, ‘’parce que c’est beau ce qu’elles font, personne ne les attendait, mais elles arrivent à y être avec la manière.’’
Concernant Sénégal-Bénin de ce mercredi, le panafricaniste Awadi, qui s’entoure des portraits de Thomas Sankara, Sékou Touré, Mandela, Léopold Sédar Senghor, Juluis Nyerere, Cheikh Anta Diop, Amílcar Cabral, entre autres, aimerait surtout que le Sénégal gagne pour que Sadio Mané puisse remporter le Ballon d’or africain.
‘’Mais j’aimerais voir les petits Ecureuils bouffeurs de lions aller loin aussi’’, dit-il tout de suite. C’est dire que le rappeur est partagé entre les deux équipes. Didier Awadi conseille tout de même aux Lions du Sénégal de prendre ‘’très au sérieux’’ ce match contre le Bénin.
‘’Il faut faire attention parce que Les lions de l’Atlas (l’équipe du Maroc) sont passés à la casserole, les Lions indomptables (l’équipe du Cameroun) ont été tenus en échec [par le Bénin]. Ce sont de petits Ecureuils, mais attention, car on dirait qu’ils sont venimeux’’.
‘’Je suis mort, car tous les copains vont m’attaquer et m’imposer de faire un choix. Il y a juste des moments où tu ne peux pas faire le choix, ce sont les joueurs sénégalais que je connais, c’est l’entraineur sénégalais qui est mon ami, c’est clair qu’il y a une partie qui penche… Mais des deux côtés, je gagne. Là, c’est on gagne ou on gagne’’, avance-t-il.
Didier Awadi, qui se rend souvent au Bénin pour renouer avec ses racines dont il se dit fier, affiche sa joie d’être la somme de beaucoup de pays africains, du Bénin au Nigeria, du côté de son père, et du Cap-Vert à la Guinée-Bissau pour la partie maternelle.
‘’J’ai beaucoup de sang très différent dans mon corps, et c’est cela ma fierté panafricaniste : savoir que j’ai toutes ces origines en moi. C’est toutes ces origines que j’assume pleinement, et donc je suis fier. Elles m’ont enrichi et ouvert l’esprit. Je ne les renie pas’’, confie Awadi.
A l’image de la famille Awadi, qui vit au Sénégal depuis des générations, de nombreux Béninois d’origine n’ont plus rien de Béninois, si ce n’est la consonance de leur nom : Akibodé, Agboton, Baguidi, etc.
L’artiste fait observer que ces familles sont implantées pour la plupart à Dakar, dans les quartiers Sicap Karack et Sicap Amitié, à Thiès aussi, mais également en Casamance. A ce titre, l’expression ‘’à la Dahomey’’, du nom de l’ancien nom du Bénin, pour qualifier quelque chose de demi teinté, symbolise le mieux pour Didier Awadi la part culturelle des Béninois dans la société sénégalaise et le profond entre les deux pays.
WALY SECK TRADUIT IMAM KANTÉ EN JUSTICE
Les propos de l’imam Kanté à l’encontre de Waly Seck n’ont vraiment pas plu au jeune chanteur qui, lors du dernier match du Sénégal avait porté un tee-shirt à l’effigie du drapeau de la communauté homosexuel pour animer un concert.
Les propos de l’imam Kanté à l’encontre de Waly Seck n’ont vraiment pas plu au jeune chanteur qui, lors du dernier match du Sénégal avait porté un tee-shirt à l’effigie du drapeau de la communauté homosexuel pour animer un concert. Selon les Echos, l’artiste qui est loin de passer l’éponge dans cette affaire qui, selon lui, porte atteinte à son image et à sa réputation, compte saisir la justice. En clair, Wally Seck va traduire en justice le chef religieux. D’après le journal, le chanteur va servir une citation directe à Imam Kanté, via son avocat.
Pour rappel Imam Kanté avait fait une sortie dénonçant le comportement du fils de Thione. Il l’accusait d’être un acteur de la propagande de la communauté LGBT, un levier de la morale et de la déviance qui prépare toujours son « ma ngi djegelu (je m’excuse). »
«J’AI REFUSÉ DE PORTER PLAINTE»
L’obstination de son conjoint divorcé à vouloir présenter ce dossier comme une cabale politique dirigée contre sa personne a convaincu Aminata Diack de sortir de son silence pour remettre les pendules à l’heure
Si cela n’avait tenu qu’à elle, on ne parlerait pas d'Aminata Diack dans les médias. Alors que le contentieux matrimonial qui l’oppose à son ancien mari Abdoul Mbaye entretient les causeries dans les chaumières, la dame s’est pendant longtemps emmurée dans le silence. Néanmoins, l’obstination de son conjoint divorcé à vouloir présenter ce dossier comme une cabale politique dirigée contre sa personne et elle comme un instrument politique destiné à l’abattre, l’a convaincue de sortir de son silence pour remettre les pendules à l’heure.
Votre nom a été cité dans une affaire de divorce vous opposant à votre ex-mari, M. Abdoul Mbaye. Jamais depuis l’éclatement de cette affaire, on ne vous a entendu en parler. D’ailleurs, vous ne vous êtes déplacée qu’une seule fois au Tribunal lors de la première audience. Pourquoi avoir choisi de briser le silence aujourd’hui ?
J’ai gardé le silence parce que pour moi, un divorce est une affaire privée, qui n’a donc pas vocation à se retrouver sur la place publique. J’ai surtout voulu préserver mes enfants et mes proches. Mais j’ai entendu et je continue d’entendre des déclarations non conformes à la réalité, je vais donc m’exprimer une fois, pour retracer les fait set espérer sortir de ce feuilleton médiatique de mauvais goût, dont je suis devenue actrice à mon corps défendant.
Vous auriez exprimé votre refus à votre époux alors qu’il vous avait fait part de son désir d’adopter un enfant avec sa seconde épouse. Qu’est-ce qui motivait votre opposition à son projet ?
Quel parent responsable ne se serait pas opposé à ce projet ?Je me suis renseignée et J’ai compris que même la première adoption qu’il avait faite quelques années au paravent avait été formalisée avec des documents corrompus, notamment un certificat de mariage avec une deuxième épouse, certificat qu’il n’aurait pas dû détenir. L’option du régime monogamique, au-delà du choix à vie d’une seule épouse, impliquait qu’il ne pouvait pas adopter sans mon consentement, consentement que je n’avais évidemment pas donné, et qui n’avait d’ailleurs même pas été sollicité.
Je me suis donc opposée à la seconde adoption en cours de procédure, en introduisant simplement une requête en annulation de placement d’un enfant. Je continue de penser qu’aucun parent responsable ne peut laisser à ses enfants le soin de régler derrière lui, pareille situation.
Votre mari a répliqué en demandant le divorce, arguant qu’il ne pouvait vivre sous le même toit qu’une femme qui a «porté plainte» contre lui. Est-il exact que vous aviez porté plainte contre lui ?
C’est inexact, en réalité c’est en réaction à mon opposition à l’adoption, qu’il a saisi la justice aux fins de divorce et non suite à une plainte de ma part. Le choix d’un divorce au Tribunal était donc le sien. J’avoue que moi, je n’aurais pas opté pour cette voie de règlement, compte tenu de ce que j’avais découvert. J’ai subi cette procédure de divorce, sans aucune intention de faire de vagues et je m’y suis tenue. Pourtant, les choses auraient été beaucoup plus simples pour moi si j’avais porté plainte, parce qu’il y avait de quoi faire : la bigamie, et plus grave, la détention et l’utilisation d’un deuxième certificat de mariage, le faux sur les adoptions : 3 délits pour lesquels j’étais en droit de porter plainte et je ne l’ai pas fait, pas par faiblesse, mais parce que je n’ai pas perdu de vue que c’est le père de mes enfants. Je vous fais observer que personne n’en a entendu parler, ce qui traduit bien l’absence de plainte.
Qu’est-ce qui a alors déclenché la procédure pénale ?
Ce sont les documents que lui a joints à sa requête de divorce. En effet, au cours de cette procédure de divorce, il a produit le livret de famille dont le régime sur les biens était modifié en séparation, que lui détenait, et moi un certificat de mariage récent délivré par l’état-civil, sur lequel nous étions toujours en communauté des biens. Les deux documents étant discordants sur le régime des biens, la présidente du Tribunal a estimé devoir saisir le procureur de la République pour enquête. Après enquête, le Procureur a décidé de le poursuivre. Je dois préciser que je n’ai pas bénéficié de régime de faveur, j’ai moi-même été convoquée à la Dic et entendue par le Doyen des juges d’instruction.
S’agissant de ce certificat, votre ex-époux a déclaré que c’est d’un commun accord que vous aviez décidé en 1994, de modifier la«communauté de biens»pour la «séparation de biens», parce qu’il voulait effectuer des investissements à risques et cherchait à protéger votre patrimoine. Est-ce exact ?Pourquoi dénoncer ce certificat aujourd’hui ?
Peu importe le motif servi pour cette demande, elle a été formulée, j’ai signé la requête conjointe qu’il avait préparée : il avait fait le choix d’une communauté au moment de notre mariage, j’étais étudiante, et quand il a, des années plus tard, souhaité le modifier, je n’ai pas vu d’inconvénient à le lui concéder. Je précise toutefois que je n’ai été associée à aucune démarche, je n’ai jamais été entendue ni même convoquée par aucun juge, jusqu’au jour où il a m’a remis un livret où le régime était modifié en séparation des biens.
Je n’ai pas qualité, moi, pour apprécier la conformité d’un tel document, mais le Parquet en conteste la conformité parce que d’après ce que j’ai compris, l’ordonnance qui aurait servi à modifier le régime des biens avait été rendue par un juge qui n’avait pas compétence pour le faire, et en violation des procédures. Je ne dis pas que lui savait cela, mais j’ai quand même été surprise d’apprendre qu’il se serait renseigné sur la faisabilité de ce changement auprès de ce juge rencontré dans les instances du football, sachant qu’il pouvait aller à la source, son père a tout de même rédigé le code de la famille. J’ai également été surprise parce que l’ordonnance qui a servi pour cette modification, il ne l’a jamais produite, il déclare même ne l’avoir jamais détenue. Or lorsque vous faites la demande d’un document, il vous est normalement remis si on accède à votre requête. Il aurait ainsi conservé notre demande conjointe et non l’ordonnance qui en serait issue?
Votre ex-époux vous accuse d’être coupable de complicité de faux en écritures publiques authentiques, usage de faux en écritures authentiques et tentative d’escroquerie, et il vous a servi une citation directe. Qu’en-a-t-il résulté ?
Oui en effet, il a porté plainte contre moi sur ces faits, sa plainte ayant été classée sans suite par le Parquet, il m’a effectivement servi une citation directe qui m’a valu de comparaitre à ses côtés en 1ère instance. Sur cette citation directe, j’ai été relaxée et il n’a pas fait appel de cette décision.
Vous-même, vous avez eu à consentir à un prêt en votre nom et à la banque vous avez présenté un certificat de mariage avec la mention «séparation de biens»…
Toutes les fois que vous faites une transaction immobilière, le notaire vous demande un acte de mariage ; j’ai utilisé en toute bonne foi le livret que nous détenions ; cela ne fait de moi ni complice ni acteur, je n’avais aucun doute sur la régularité des documents, d’autant qu’un autre membre de leur famille avait bénéficié du même changement de régime sur les biens.
Pourquoi cette volonté de M. Abdoul Mbaye de donner une dimension politique à l’affaire qui vous oppose ? Il agit comme si c’est le pouvoir en place qui vous utiliserait comme bras armé...
C’est de bonne guerre, mais cette affaire relève simplement d’une succession d’entorses à une option matrimoniale librement choisie ; sans me prononcer sur l’ordonnance contestée en cours de procédure au Parquet, pour laquelle je ne présume pas de l’issue, je peux citer sans être démentie : la bigamie, l’enregistrement dans un même centre d’état civil d’un mariage monogamique, et la délivrance d’un second certificat de mariage sachant que la 1ère option est irrévocable, l’adoption plénière d’un enfant qui a nécessité, c’est la loi, une dispense signée par le président de la République, Me Abdoulaye Wade en l’occurrence. Donner une dimension politique à cette affaire me semble plutôt une stratégie de diversion et aussi me dénier la capacité et le droit légitime de me défendre.
Le procureur a requis 1 an ferme à l’égard de votre ex-époux, souhaitez-vous voir le père de vos enfants derrière les barreaux ?
N’entretenez pas la confusion, c’est justement pour lever toute ambiguïté que j’ai accepté cet entretien. Je rappelle qu’il a choisi d’aller au Tribunal, et je pouvais, si j’avais été animée de la moindre colère, porter plainte dès cet instant. C’est la présidente du Tribunal qui a saisi le procureur, pas moi, pour un document que lui-même a produit dans sa requête de divorce. Tout le monde a entendu comme moi à l’audience, le procureur lui signifier que c’est parce que j’ai refusé de porter plainte qu’il n’a pas pu le poursuivre sur la bigamie et les autres délits. Je n’ai donc posé aucun acte pour le faire condamner.
CETTE INSULTE DE KALIDOU KOULIBALY QUI FÂCHE LA PRESSE SÉNÉGALAISE
Le défenseur Kalidou Kouibaly a provoqué une vague de réactions dans les rangs de la presse sénégalaise pour avoir qualifié des journalistes, présents au Caire pour la couverture médiatique de la CAN 2019, de « menteurs »
Le footballeur professionnel s’est arrêté au micro des envoyés spéciaux en zone mixte, à l’issue de la rencontre Sénégal-Kenya (3-0), lundi soir. Interpellé pour donner ses impressions, le joueur de Naples a attaqué la presse, en lâchant, avant d’être poussé à la sortie par un élément de la BIP : « Vous êtes tous des menteurs ». C'est la petite phrase que tout le monde retient.
Si le contenu de ses propos ne reste guère un mystère, la raison de son courroux n’est pas difficile à deviner. En tout cas, le défenseur des Lions n'a pas été très inspiré lundi, face à cette presse qui l’a révélé au monde. Cette presse qui ne cesse de le mettre sous les projecteurs, les regards de tout le continent africain et de toute la planète. Cette presse qui l'a défendu face aux cris de singe des supporters italiens. Sa déclaration déplacée vient ternir sa réputation d’homme correct. Pas de quoi calmer les journalistes qui, au Caire, perçoivent la sortie de Koulibaly comme une sérieuse maladresse, voire un affront.
Il a été le premier à passer devant les caméras en zone mixte. Mais très vite, il a dérapé. « Je le répète : vous êtes tout simplement des menteurs. Comme si vous n’êtes pas des sénégalais », a encore lancé le colosse, à l’endroit des journaliste-reporters. Il faut dire que le natif de Saint-Dié-des-Vosges, en France, n’a pas forcément apprécié l’article paru dans le journal Le Témoin, dans sa livraison de ce vendredi dernier. Le quotidien sénégalais avait parlé de « Pagaille familiale et bamboula financière » en Égypte, faisant allusion à la délégation sénégalaise. Un peu comme lors de la Coupe d'Afrique de Caire 86.
Il n’y avait toutefois pas que ça. Kalidou Koulibaly a surtout peu goûté l’information selon laquelle Sadio Mané « bénéficie de tous les privilèges, jusqu'à être seul dans sa chambre d'hôtel ». Mais, il n’y avait pas de quoi avoir la tête des mauvais jours et mettre tout le monde dans le même sac...
LE DIALOGUE NATIONAL TOUJOURS AU POINT MORT
Rien ne bouge au niveau de ce grand raout lancé en grande pompe par le président de la République le 28 mai dernier, en présence de personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile
Rien ne bouge au niveau du dialogue national lancé en grande pompe par le président de la République le 28 mai dernier. C’était devant un parterre de personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile. Au même moment, le dialogue politique conduit par le Général Mamadou Niang fait son bonhomme de chemin.
Le dialogue national est-il grippé ? La question mérite d’être posée d’autant plus qu’à quasiment un mois jour pour jour depuis son lancement en grande pompe par le président de la République le 28 mai dernier devant un parterre de personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile, l’enthousiasme suscité par la désignation unanime de l’ancien ministre des Finances d’Abdou Diouf, Famara Ibrahima Sagna, pour piloter ses assises, est vite retombé. En effet, ce dernier avait donné rende zvous aux participants dans 15 jours. Les différentes entités avaient convenu d’un délai de 15 jours pour désigner leurs délégués et le signifier à Famara Ibrahima Sagna qui, à son tour, allait convoquer une première rencontre pour voir comment organiser les ateliers et les modalités du dialogue. Si certains acteurs sociaux déclarent tout haut qu’ils ont déjà envoyé les noms de leurs délégués au président Famara Ibrahima Sagna, ce qui est étonnant et incompréhensible, c’est le silence radio du côté de ce dernier, près d’un mois après.
AFFAIRE PETRO-TIM, LA POMME DE DISCORDE
En fait, depuis le 3 juin dernier, avec la diffusion de l’enquête de la chaine britannique : «Un scandale à 10 milliards de dollars » faisant état de cas de corruption impliquant Aliou Sall, frère du président de la République, le landerneau politique est en ébullition. Pouvoir et opposition ne se font plus de cadeaux entre accusations de corruption et contre accusations. La plateforme « Aar Linu Bokk» multiplie les marches, tandis que le pouvoir active la machine judiciaire. Un évènement imprévu qui a le malheur de diviser les acteurs politiques et de casser la confiance qui était sur le point de revenir.
Manifestement, sans que les acteurs le disent ouvertement, cette affaire Pétro-Tim semble avoir grippé le dialogue national, aujourd’hui. En revanche, on ne peut pas en dire autant pour ce qui est du dialogue politique, conduit par le Général Mamadou Niang. Même s’il a failli achoppé avec l’exigence de l’opposition qui veut écarter le ministère de l’Intérieur du processus, la raison a prévalu. Mamadou Diop Decroix et Cie ont décidé de prendre part à la réunion de ce matin qu’ils voulaient boycotter. L’opposition traditionnelle qui refuse de rejoindre la rue, attend impatiemment la publication des décrets du chef de l’Etat transformant le dialogue sur le processus électoral en un Comité sur le dialogue politique qui posera le débat non seulement sur le processus électoral, mais aussi sur le financement des partis et le statut de l’opposition. Des questions qui sortent du champ de compétence du ministère de l’Intérieur.
SOULEYMANE NDÉNÉ REVIENT SUR L'INCIDENT DE SON VÉHICULE CAILLASSÉ AU CAIRE
Très remonté, l’ancien Premier ministre juge indigne cet acte de jeunes supporters sénégalais basés en Egypte
Mamadou Salif GUEYE et Bathie GNING |
Publication 25/06/2019
Son véhicule caillassé, au Caire (Egypte), lors du match Sénégal-Tanzanie (2-0) en Coupe d’Afrique, Souleymane Ndéné Ndiaye est revenu sur les circonstances de cet incident. Très remonté, l’ancien premier ministre du Sénégal juge indigne cet acte de jeunes supporters sénégalais basés en Egypte.
« Ils ont pu jeter des pierres et le pare-brise est cassé. On était dans la voiture avec un autre représentant de Orange et un dirigeant de la Fédération. Des jeunes gens qu’on a trouvés sur place, refusé l’accès du stade sous prétexte qu’ils étaient là depuis 16h et qu’ils n’avaient pas reçu leurs billets. Je n’ai rien à faire avec des billets. Ce n’est pas moi qui organise ou qui donne des billets, mais ils n’ont pas voulu comprendre ce que le membre de la Fédération leur disait. Ce sont des étudiants et des gens qui se disent supporter du Sénégal. En tout cas, c’est indigne de supporters », a-t-il déploré, lundi soir, lors de la séance d’entraînement des Lions du Sénégal.
"ON EST DANS LE GROS MENSONGE"
Au front pour réclamer la lumière dans l’affaire Petro-Tim, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a été pourtant acteur au début - Mais il estime que cela ne fait pas pour autant de lui un complice dans le scandale
Au front pour réclamer la lumière dans l’affaire Petro-Tim, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a été pourtant acteur au début. Mais il estime que cela ne fait pas pour autant de lui un complice dans le scandale soulevé par la Bbc. Dans cet entretien accordé à «L’As», l’ex-Premier ministre soutient qu’il a été berné par le faux rapport de présentation du ministre de l’Energie d’alors, Aly Ngouille Ndiaye. Favorable à l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités des uns et des autres, il considère qu’il existe des indices susceptibles de prouver l’implication du Président Macky Sall dans cette affaire de corruption. La cacophonie au sommet de l’Etat démontre, de l’avis de Abdoul Mbaye, qu’on est dans le gros mensonge. Il demande la déclassification du rapport de l’IGE sa publication devant le corps diplomatique comme l’avait fait Macky Sall dans le cadre des chantiers de Thiès.
Vous réclamez, aux côtés de «Aar Li Nu book», la lumière dans l’octroi des contrats pétroliers et gaziers à Petro-Tim. Ne craignez-vous pas que ce dossier soit vite oublié par les Sénégalais ?
Abdoul Mbaye : Il faut reconnaitre que les Sénégalais ont la mémoire un peu courte, mais il s’agit cette fois-ci d’une affaire qui a atteint une dimension internationale. C’est aussi la plus grosse affaire de corruption que notre pays ait connue depuis 1960. Très sincèrement, je pense qu’il sera très difficile d’empêcher les Sénégalais de lutter pour l’éclatement de la vérité et de tenter d’étouffer l’affaire comme on l’a fait par exemple avec le rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) depuis 2012. C’est ma conviction. Nous sommes face à un scandale d’une telle importance qu’il sera impossible de l’oublier aussi facilement.
Le chargé de communication de la Présidence, El hadji Kassé, a fait une sortie qui remet en cause les déclarations de Aliou Sall. Comment appréciez-vous cette cacophonie ?
Il ne faut pas se limiter uniquement à la sortie de M .Kassé. Il y a quand même des choses particulièrement troublantes qui constituent des indices susceptibles de prouver que le Président Macky Sall est directement concerné par cette affaire de corruption. Car, très vite, il en a fait une affaire d’Etat et a fait intervenir rapidement le porte-parole du Gouvernement pour tenter de rétablir la vérité avec des oublis incroyables que notre parti a dénoncés dans le cadre d’un contre-mémoire. Ce n’est pas la seule erreur de communication. Il est extrêmement difficile de communiquer sur du mensonge.
L’autre erreur de M. Kassé a été de dire que le rapport n’existe pas et pourtant il a été publié. Il revient pour dire que le rapport existe, mais il n’est pas reçu par le président de la République, sept ans après. Qui peut croire à cela ? Ce même El Hadji Hamidou Kassé est quand même le Monsieur communicant de la présidence de la République qui intervient pour contredire Aliou Sall et dire que les 250 000 dollars ont été bien versés, mais que cette fois-ci pour une activité de consultation en agriculture. Cela fait rigoler et démontre simplement qu’ils ne savent plus où donner de la tête et qu’on est dans le gros mensonge. Et à chaque fois qu’il y en aura, on s’approchera de la vérité. D’abord, le concerné Aliou Sall a dit qu’il n’a rien reçu. Il revient ensuite pour dire que même s’il a reçu, cela se justifie avant que n’intervienne ElHadji Kassé pour dire qu’il a bien reçu de l’argent de la part de Frank Timis, mais pour une question agricole. Vous voyez là qu’ils ont reconnu les 25 000 dollars de salaire par mois. Il faut que les journalistes sénégalais soient attentifs et constatent que dans le reportage de la BBC, il y a été fait mention de 1.500.000 dollars sous forme d’actions dans les sociétés pétrolières de Frank Timis.
Ce point est extrêmement grave. Cela veut dire que l’homme d’affaire roumain a soumis un intéressement par action dans les sociétés pétrolières concernées sous réserve de disposer de la signature du président de la République. C’est ce qu’on appelle non seulement un conflit d’intérêt, mais également de la corruption accompagnée de la complicité du président de la République.
Est-ce que le Président Macky Sall n’a pas été induit en erreur ….
Aly Ngouille Ndiaye a présenté un faux rapport de présentation des projets de décrets qui ont validé les contrats de recherche de partage et de production. Je m’interroge même sur les raisons pour lesquelles Macky Sall tarde à répondre à la lettre que je lui avais adressée en 2016. Ce faux rapport a été signé par Aly Ngouille Ndiaye qui, peut-être, a été trompé par ses services. Seules des enquêtes bien faites peuvent montrer cela. Mais elles sont bloquées depuis 2012.
Donc, Aly Ngouille Ndiaye a une énorme part de responsabilité dans cette affaire ?
J’ai écrit une lettre officielle au président de la République dans laquelle j’ai dit: «Monsieur le Président vous et moi avons été trompés par un faux rapport de présentation de décrets». Le président de la République n’a pas répondu jusqu’à présent. Et c’est son ministre de l’Intérieur qui, devant la presse, dit que moi Abdoul Mbaye j’étais au courant. Mais de quoi suis-je au courant ? Cela veut dire qu’il reconnaît qu’il y a du faux. Il faut que les gens reconnaissent d’abord qu’il y a du vrai ou du faux. Jusque-là rien n’a été fait. Ce qui est extrêmement grave. Vous les journalistes, vous devez demander au ministre de l’Intérieur et à son patron ce qu’en est-il réellement. Moi, je pense que le président de la République est au courant depuis 2012. S’il dit qu’il n’a pas reçu ma lettre, c’est faux. Le Premier ministre d’alors, Mahammad Boun Abdallah Dionne, en avait parlé, mais pourquoi le Président n’a pas déclenché une enquête en ce moment-là. Ce qui est incroyable, c’est que pendant trois ans, il n’a pas ordonné une enquête sur le faux document de présentation des décrets. Et lorsque le trafiquant de faux médicaments a été gracié parce qu’il a été trompé par une fausse information, il a demande une enquête.
Aujourd’hui, les gens ont du mal à comprendre votre démarche. Pourquoi, vous n’avez vérifié avant de signer ?
Il y a deux choses que les gens doivent savoir. Moi, je ne refuse pas l’ouverture d’une enquête et la recherche de ma responsabilité dans cette affaire. Je veux que tout le monde (à savoir Aly Ngouille Ndiaye et le président de la République) fasse comme moi. Quand on contresigne un décret présidentiel, cela veut dire qu’on prend en charge l’ordre donné par le chef de l’Etat. Cela ne veut pas dire qu’on cautionne ou qu’on analyse l’ordre donné par ce dernier . On est là pour exécuter des ordres de son supérieur hiérarchique. Mais un ministre qui présente son rapport de présentation est responsable du contenu du rapport et de l’étude du dossier. Quand il donne une information et qu’il avance que ce qu’il dit est conforme à la loi et à la règlementation, cela veut dire que ce qui est écrit dans le rapport de présentation est vrai.
Mais quand il soumet son rapport au président de la République qui va prendre l’ordre, là sa responsabilité est engagée y compris celle pénale. Mais, si les Sénégalais ne perçoivent pas cela de cette manière, c’est parce qu’ils ne connaissent pas le droit public. Que la Justice s’en charge, c’est ce que je réclame depuis trois ans. Parmi les trois (Aly Ngouille Ndiaye, Macky Sall, Abdoul Mbaye, Ndlr), il y a deux signatures engageantes à savoir celles du ministre qui présente le rapport, du Président qui en donne l’ordre et du Premier ministre qui contresigne. Moi j’ai contresigné, et maintenant je dis que c’est faux, je ne vais pas taire la vérité. Ce n’est pas mon rôle de vérifier. Par exemple, quand le ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall a démissionné, le Premier ministre ne pouvait pas signer le rapport qui donne le permis d’exploitation à Total. Il a fallu qu’il soit nommé ministre de l’Energie pour le faire, parce que c’est ce dernier qui est compétent, mais pas le Premier ministre.
Avez-vous espoir que la vérité sera connue, puisque le procureur a lancé un appel à témoins ?
Je ne fais pas confiance à cette personne, surtout que je subis une persécution de la justice depuis quelques années. L’important, c’est de mettre à sa disposition la vérité et de faire savoir au peuple qu’on l’a fait. Et le peuple jugera ce qui va suivre.
Que pensez-vous de l’enquête sur la fuite du rapport de l’IGE?
Ce n’est pas sérieux du tout. Tout cela contribue à montrer leurs faiblesses. Quand un rapport contient des affaires aussi graves, au lieu de vous intéresser à la gravité de son contenu, vous vous en prenez aux lanceurs d’alerte, ceux qui ont fait fuiter le rapport. Lorsqu’il s’est agi d’un autre rapport comme l’affaire Khalifa Sall, il a été vu. Mais puisqu’il s’agit d’un autre Sall, on refuse de voir. Le président de la République a prêté serment devant Dieu et le peuple sénégalais de respecter la loi et de faire observer la loi. Et là, il a signé un décret qui viole la loi dans le but de servir les intérêts de son frère et d’autres qu’on ne connaît pas encore. Il a violé la loi et fait violer la loi. Cela s’appelle de la haute trahison.
C’est l’ancienne patronne de l’IGE, Nafi Ngom Keita qui est soupçonnée d’être à l’origine de la fuite du rapport de l’Ige sur Petro-Tim….
Je ne sais pas pourquoi ils en veulent à cette dame. Mais, la connaissant comme une vraie professionnelle, elle a eu, sans doute, à échanger avec le président de la République sur le rapport. Je fais aussi une relation entre le scandale Petro-tim et Nafi Ngom Keita qui a vu son mandat à la tête de l’Ofnac écourté, car elle enquêtait sur cette affaire. Dans un pays où on s’en prend, malgré la gravité des faits, à celui qui aurait aidé à la révélation de la vérité, plutôt qu’aux fauteurs du scandale, il faut en pleurer. Cela veut dire que Macky Sall n’est plus capable de gouverner ce pays. Je considère que les deux auteurs du rapport, Gallo Samb et Oumar Sarr, doivent être entendus par un jury d’honneur après avoir juré comme le président de la République.
Certains observateurs souhaitent que le rapport de l’IGE soit déclassifié. quelle est votre position par rapport à cette question?
C’est ce que nous avons toujours réclamé. Il faut déclassifier ce rapport et pousser Macky Sall à le lire comme il l’avait fait avec le rapport de l’IGE sur les chantiers de Thiès devant le corps diplomatique. Aujourd’hui, il n’y a plus de Premier ministre, c’est lui le chef de l’Exécutif qui doit le faire.
Comment la BBC est entrée en contact avec vous pour réaliser cette enquête qualifiée à charge contre Alioune Sall ?
Elle m’a contacté comme vous l’avez fait. Je ne ferme pas ma porte. J’ai accepté de recevoir la journaliste après qu’elle a décliné le sujet sur lequel on devait parler, à savoir l’affaire Pétro-tim
«J’AVAIS DÉCONSEILLE À ALIOU SALL DE SE PRÉSENTER À LA PRÉSIDENCE DE L’AMS»
La traditionnelle cérémonie de levée des couleurs à la mairie de Thiès a été l’occasion pour Talla Sylla de se prononcer sur certains sujets de l’actualité
La traditionnelle cérémonie de levée des couleurs à la mairie de la ville de Thiès a été l’occasion pour Talla Sylla de se prononcer sur certains sujets de l’actualité. Il souligne qu’il avait déconseillé à Aliou Sall de se présenter à la présidence de l’Association des Maires du Sénégal (AMS). Et hier, avant que la démission d’Aliou Sall de la tête de la CDC ne soit rendue publique, Talla Sylla lui demandé de mettre à l’aise le Président de la République.
Le maire de Thiès a présidé hier dans l’Hôtel de Ville, la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs. A l’issue de la cérémonie, Talla Sylla s’est prononcé sur certaines questions de l’heure, plus particulièrement le pétrole et le gaz. Il soutient qu’il s’est gardé d’en parler, car, non seulement, il n’est pas un spécialiste, mais aussi il n’en sait pas grand chose. «Et il n’est pas question pour moi de parler de quelque chose, rien que pour plaire à certains. Mais puisqu’il s’agit d’une affaire dont dépend l’avenir de notre pays, chacun a le droit et le devoir de chercher à en savoir davantage, pour en parler utilement le moment venu», affirme Talla Sylla. Selon lui, Aliou Sall (président de l’Association des Maires du Sénégal) a été cité dans cette affaire. Et avant que ce dernier n’annonce sa démission de la CDC, il lui a demandé de mettre à l’aise le Président de la République. «Je ne me permets pas d’entrer dans les accusations qui sont agitées contre lui et sont actuellement entre les mains de la justice ». Il poursuit «au moment de choisir le Président de l’association des Maires du Sénégal, j’avais publiquement pris la parole, pour déconseiller à Aliou Sall de se présenter à la présidence de l’association. Il en avait le droit, mais ce n’était pas joli qu’il occupe le poste de Président de la République décentralisé alors que le Président de la République centralisée.
Je lui avais dit que le Président n’empêchera pas qu’il soit Président, mais cela lui pourrait lui porter préjudice dans l’avenir». Et pour montrer qu’il était contre ce principe, Talla Sylla affirme qu’il s’était présenté contre Aliou Sall, pour que l’histoire retienne son refus de sa candidature pour les raisons évoquées plus haut. Et aujourd’hui se désole Talla Sylla, certains Maires qui soutenaient Aliou Sall à l’époque sont en train de lui jeter des pierres dans le cadre de cette affaire. Selon Talla Sylla, il est clair que ce débat n’est pas soulevé contre Aliou Sall, mais pour atteindre le Président de la République. Revenant sur le débat, il déclare qu’au Sénégal de grands spécialistes du pétrole et du gaz et ils n’ont qu’à parler et que ceux qui n’en savent rien se taisent. Mais de l’avis de Talla Sylla, il y a un autre aspect du problème, qui concerne tous les Sénégalais et relatif au principe du «Aar lignu bokk». A l’en croire, le pétrole et le gaz se situent à la queue de la liste de ce qui appartient à tous et ils ne sont même pas encore disponibles. Pour lui c’est la République, qui est la première appartenance commune et personne ne doit une vision partielle ou parcellaire des principes organisationnels qui fondent son fonctionnement. C’est pourquoi dit-il, ce palier ne doit pas être laissé en rade au profit de ce débat sur le pétrole et le gaz, au point d’inciter les gens à en parler de façon outrancière, comme s’ils étaient actionnés.
De l’avis du Maire de Thiès, les questions que tout le monde doit se poser sont, « pourquoi ce débat aujourd’hui et pourquoi maintenant et pourquoi le seul sujet du pétrole et du gaz». Il s’est par ailleurs interrogé sur le fait que la gestion des ressources dans les collectivités territoriales et les différentes associations n’ait pas suscité autant d’attention. A ses yeux, il urge de protéger toutes les appartenances communes, sans exclusive.
En tout cas rappelle-t-il, ce principe de transparence est consacré dans le mode de fonctionnement de la ville de Thiès, qui est la seule mairie en Afrique de l’Ouest, où une audience publique se tient tous les 6 mois pour rendre compte de la gestion, aux populations. Ce qui à ses yeux, lui a valu le prix de la transparence et de la bonne gouvernance. D’ailleurs dit-il, il avait même demandé à ce que cette initiative soit inscrite dans le code des collectivités locales, même si elle y existe déjà en filigrane.