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27 novembre 2024
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CE QUI A SAUVÉ THIONE SECK
Le juge Maguette Diop a mis hors cause, ce jeudi, l’artiste Thione Ballago Seck et Alaye Djité, dans l’affaire des faux billets de banque dans laquelle ils ont été impliqués depuis 2015.
Le juge Maguette Diop a mis hors cause, ce jeudi, l’artiste Thione Ballago Seck et Alaye Djité, dans l’affaire des faux billets de banque dans laquelle ils ont été impliqués depuis 2015. Ainsi, tous les deux sont libres de toute poursuite.
La main-levée du dernier nommé, s’il n’est détenu pour aucune autre infraction, a été également ordonnée. Djité était jusque-là dans les liens de la prévention tandis que le père de Wally Seck avait bénéficié d’une liberté provisoire pour, dit-on, des raisons de santé.
Le président du tribunal correctionnel de Dakar a annulé toutes les procédures relatives à ce dossier et ce, depuis l’enquête préliminaire menée par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Il a argumenté sa décision par le fait que les Thione Seck et Alaye Djité n’ont pas été assistés par un avocat dès les premières heures de leur interpellation. Le juge Maguette Diop a, toutefois, renvoyé le parquet à mieux de pourvoir.
"Le juge est parti du fait que les prévenus n’ont pas été assistés par des avocats, explique Me Bamba Cissé, un des avocats de la défense. Lorsqu’ils ont été interpellés au niveau de la gendarmerie, on leur avait refusé le droit d'être assistés d'un conseil. Or, à ce moment, il y avait le règlement numéro 5 Uemoa qui prescrivait l’obligation pour tous les officiers de police judiciaire, dans le cadre d'une enquête pénale, de notifier à la personne mise en cause son droit de se faire assister d'un avocat. Malheureusement ils ont manqué à cette obligation."
Me Cissé ajoute : "Ils ont même refusé l’assistance à ce conseil. Donc, le juge a admis l’importance, aujourd'hui, des droits de la défense et a annulé par conséquent toute la procédure. Et, toutes les pièces ont été également écartées des débats."
Thione Seck et Alaye Djité encouraient respectivement deux ans de prison dont 8 mois ferme et cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs, altération de signes monétaires ayant cours légal à l’étranger, blanchiment d’argent, tentative d’escroquerie et complicité.
La partie civile qu’est la BCEAO avait réclamé le franc symbolique.
«NUL NE TUERA S’IL EST CERTAIN QU’IL SERA TUE JUSTE APRES SON FORFAIT»
La série de meurtre notée ces derniers temps dans le pays a fait sortir le Khalife général des Mourides de sa réserve
La série de meurtre notée ces derniers temps dans le pays a fait sortir le Khalife général des Mourides de sa réserve. Serigne Mountakha, par la voix de son porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre, invoquant le Coran, a indiqué que celui qui tue une personne avec préméditation doit être soumis à la peine capitale.
Par devoir et par responsabilité, le Khalife des Mourides a estimé nécessaire de parler aux Sénégalais, de quelque bord qu’ils soient. En plus de déplorer la série de meurtres (Ndlr : Bineta Camara tuée à Tamba, Coumba Yade tuée à Thiès et le corps sans vie retrouvé au marché Salagne Salagne de Ouakam), le guide religieux a voulu faire prendre conscience aux Sénégalais en leur rappelant ce que le Coran prévoit pour les auteurs de crimes. Serigne Bass Abdou Khadre, qui a porté le message de Serigne Mountakha Mbacké, a d’abord indiqué que quiconque ôte la vie à une personne de manière accidentelle est obligé, s’il est de sexe masculin, d’acheter 100 chameaux en guise d’indemnités pour ses héritiers et 50 si l’auteur est une femme. «Celui qui tue une personne avec préméditation est immédiatement soumise à la peine capitale et l’Enfer sera sa dernière et éternelle demeure. (…) Les intellectuels religieux se sont accordés à dire que nul ne tuera s’il est certain qu’il sera tué juste après son forfait», a-t-il expliqué. Cela étant, le porte-parole de Serigne Mountakha Mbacké a soutenu que les populations doivent prendre conscience de tout cela et savoir que toutes ces règles précitées n’ont pour unique objectif que de protéger aussi bien les victimes que les criminels. Et surtout elles tendent à dissuader les potentiels agents criminels
De la même manière, Serigne Bass Abdou Khadre fait savoir que les voleurs doivent avoir les mains coupées comme le prévoit le Coran. Le guide religieux a en outre exhorté les forces de défense et de sécurité à renforcer davantage la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Il a également demandé à ce que les gens ne fassent pas justice eux-mêmes dans la mesure où il y a des Institutions dédiées. «Le fait de faire justice soi-même mène inéluctablement à des dérives», renchérit-il.
Par ailleurs, Serigne Bass Abdou Khadre a déploré le fait que des gens mal intentionnés s’attaquent à la religion et à la confrérie mouride sur les chaines radios et télés. «Ils essayent de saboter la confrérie mouride sans la citer expressément. Que ces gens-là sachent qu’on ne doit pas jouer avec la foi des uns et des autres. D’autant que cela peut être source de tensions. Donc qu’ils arrêtent de se laisser emporter par Satan. Sinon nous allons prendre notre responsabilité et cela risque de mal se passer pour ceux qui attaquent la confrérie mouride», a-t-il prévenu.
Selon lui, la liberté d’expression ne signifie pas dire tout ce qu’on a dans sa conscience. «Il ne faut pas, sous prétexte de liberté, s’attaquer aux gens. J’exhorte les médias à ne pas diffuser ou promouvoir tout ce qui divise les communautés ou incite à la haine», a-t-il conclu
« DE NOS JOURS, PLUS PERSONNE N’EST EN SÉCURITÉ CHEZ SOI »
Il est de notoriété publique que la chanteuse Coumba Gawlo Seck est une défenseure acharnée des causes féminines - Dernièrement, d’effroyables meurtres ont été notés au Sénégal - “EnQuête’’ lui a tendu le micro pour analyser la situation avec elle
Il est de notoriété publique que la chanteuse Coumba Gawlo Seck est une défenseure acharnée des causes féminines. Dernièrement, d’effroyables meurtres ont été notés au Sénégal. “EnQuête’’ lui a tendu le micro pour analyser la situation avec elle. Pour l’auteure de “Teru Waar’’, les facteurs en cause de la recrudescence de la violence sont nombreux. Elle préconise des solutions et se dit partagée sur la question de la peine de mort.
Vous êtes ambassadrice de l’Unfpa sur certaines questions liées aux femmes et vous vous illustrez souvent dans les combats de femmes. Que vous inspirent tous ces crimes odieux de femmes, de jeunes filles survenus dernièrement au Sénégal ?
Je veux d’abord préciser que je suis ambassadrice de la thématique du Dividende démographique, de l’autonomisation des femmes au Sahel pour l’Unfpa. Je suis également championne de l’Unfpa pour des thématiques ou des combats comme le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, plus connues sous le nom de l’excision. L’institution me confie beaucoup de missions dans le domaine du genre, de la sensibilisation, du plaidoyer, comme d’autres institutions d’ailleurs, à l’image de l’Unicef, de l’Onudi, etc. Pour répondre à la question, je trouve ce qui se passe déplorable. Je suis profondément attristée par toutes ces violences basées sur le genre et dont sont victimes les femmes et les petites filles. Je trouve que quelque chose doit être fait. De nos jours, plus personne n’est en sécurité chez soi. Les femmes particulièrement, car on a l’impression qu’elles sont la cible principale avec les petites filles. Il est important que des mesures fortes soient prises et des sanctions faites afin d’éradiquer ce phénomène.
Etes-vous de ceux qui prônent le retour de la peine de mort ?
Je suis partagée. Pour moi, nul n’a le droit d’ôter la vie à qui que ce soit. Mais quand je pense qu’une personne, sans état d’âme, sans aucun scrupule, peut regarder une autre personne dans les yeux et lui ôter la vie sans hésiter, je me demande ce qu’on doit faire d’elle. Faudrait-il avoir de la compassion pour elle ? Je me pose la question qui mérite qu’on réfléchisse dessus. Elle mérite d’être revue. Aujourd’hui, le taux de criminalité est énorme chez nous et cela n’est pas seulement dû à la violence, mais plutôt à plusieurs facteurs. Il faut définir ces derniers, les analyser et voir comment les maitriser en essayant de trouver des solutions. L’un des remèdes est la sanction. Il faut également plus de dispositions sécuritaires. Je trouve qu’au Sénégal, les frontières sont trop poreuses. Accéder au pays est trop facile. Je suis quelqu’un qui voyage beaucoup. Quand on va ici tout près, en Mauritanie, par voie terrestre, si l’on devait faire 5 heures, on risque d’en faire 7. Parce que chaque 30 minutes, il y a des haltes, des contrôles. On n’y entre pas n’importe comment. Le Sénégal est réputé être un pays d’une grande générosité, d’une grande hospitalité, ce qui nous empêche parfois de faire la part des choses. La générosité n’empêche pas d’être exigeant. Il faut contrôler les frontières, limiter les entrées, vérifier qui entre chez nous et qui en sort. Aujourd’hui, il y a beaucoup de facteurs qui accroissent le taux de criminalité chez nous.
Comme quoi ?
Je peux donner l’exemple des bars. Chez nous au Sénégal, on ouvre les bars n’importe comment et n’importe où. Allez dans certains quartiers du Sénégal, il y a tellement de bars. Ils sont ouverts dans des zones populeuses et à proximité des habitations. Naturellement, face à de pareilles situations, cela pousse les enfants à boire de l’alcool et même certaines filles à se prostituer. Celles-ci encourent davantage le risque d’être exploitées, violées, parce que ce sont des personnes droguées ou ivres qui fréquentent ces bars-là. C’est donc source d’agressivité et de violence. C’est quelque chose qu’il faut bannir. Il y a le dispositif sécuritaire. On peut aller d’un quartier à un autre, faire des kilomètres et ne pas rencontrer de policiers sur la route, à certaines heures de la nuit. Si jamais l’on est attaqué, qui va intervenir ? Personne ! Quand quelqu’un arrive, le mal est déjà fait. Des gens sortent des banques en plein jour et on leur arrache leur sac. Si l’on ne fait pas attention, l’on peut y perdre sa vie.
Est-ce qu’il n’y a pas de problèmes avec la population aussi, parce que maintenant on se fait agresser en plein jour, au su et au vu de tous, mais personne n’aide les victimes ?
Vous savez, le monde change. Il faut reconnaître aujourd’hui que la vie devient de plus en plus dure. Le Sénégal est un pays qui, ces dernières années, connaît beaucoup de difficultés. Elles sont d’ordre économique, sociale, sécuritaire, etc. Ce qui fait que les gens sont amenés, aujourd’hui, bien que le Sénégalais reste toujours généreux, à être méfiants. Parce que quand vousmême risquez d’être agressé, vous vous dites : je préfère protéger ma vie que de venir aider autrui. Ce qui est quand même un peu dommage. C’est une sorte de sauve-qui-peut. Et celui qui décide de ne pas intervenir pour sauver sa vie n’a pas tort. Ce n’est pas à elle de le faire. Ce n’est pas à cette personne de jouer le rôle de la police. Cette personne ne peut que dénoncer, alerter, alarmer de ce qui va arriver ou est arrivé, mais pas de jouer le rôle de la police au risque d’y laisser sa vie.
Que devrait faire, à votre avis, l’Etat pour freiner la recrudescence de la violence ?
Il devrait renforcer les frontières, la sécurité. Chez moi, à Diamalaye, derrière là où j’habite, il y a un groupe de personnes qui y fument du chanvre indien. Ils passent leur temps à la plage. Il n’y a pas de contrôle et pas de sécurité pour nous. Ces gens sont ceux qui enjambent les murs de nos maisons pour nous dévaliser. C’est eux qui agressent les populations en plein jour. Il faut plus de sécurité pour les biens et les personnes. C’est primordial. Il faut renforcer les contrôles au niveau de nos frontières. Nous sommes dans un cercle Cedeao où les gens doivent circuler quand ils veulent, mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas bien contrôler ou laisser n’importe qui et n’importe quoi entrer chez nous. Il faut un minimum de contrôle. Il faut renforcer l’éclairage des rues. Il faut également plus de vigilance de la part des populations.
Vous insistez sur les frontières. Est-ce à dire que vous pensez que ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal est la faute des étrangers ?
Non, je ne dis pas ça. Ce ne sont pas toujours les étrangers qui agressent d’honnêtes citoyens. La grande majorité des gens attrapés ou arrêtés n’est pas forcément constituée d’étrangers. Quand je parle de contrôle, tout le monde est concerné. Les Sénégalais qui voyagent en font partie. Ils sont dans les frontières et peuvent convoyer du chanvre indien, de la drogue avec ou sans des étrangers. Il faut tout contrôler pour que les Sénégalais puissent vivre en sécurité. Il y a un gros problème aujourd’hui de sécurité.
Des Sénégalaises ont décidé d’organiser un sit-in le 25 mai à la place de l’Obélisque, pour dénoncer les violences faites à leurs pairs. Serez-vous tentée d’y prendre part ?
Absolument ! C’est une belle initiative. Moi, je les encourage d’autant plus que ce sont des Sénégalaises. Cela veut dire que les femmes ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Cela me réjouit que ce soit des femmes qui se lèvent pour mener cette action. Elles se sentent concernées, parce que ce sont leurs filles, sœurs qui sont violées. Ce sont leurs semblables qui voient leur honneur bafoué et qui sont touchées dans leur chair. C’est bien qu’elles prennent une telle initiative, de hausser le ton de la manière la plus sereine pour faire cette sensibilisation.
Pensez-vous personnellement faire quelque chose pour dénoncer la situation ?
J’ai toujours été engagée et je pense que c’est la raison pour laquelle vous êtes là. Mon engagement à l’endroit des femmes, des petites filles, des enfants, pour le respect scrupuleux de leurs droits, est connu. C’est grâce à cet engagement que plusieurs institutions font appel à moi pour des plaidoyers pour le respect scrupuleux des droits de la femme. Malheureusement, chez nous, en Afrique, les femmes jouent le rôle le plus difficile. Quand je le dis, les gens me taxent de féministe. Je ne le suis pas ou disons, je suis pour un féminisme modéré. Je suis pour un féminisme qui fait respecter les droits de la femme, la vision de la femme, qui pousse la femme à rester libre, à garder la tête haute et à avoir le regard droit en se disant : moi aussi, j’y ai droit. Elles doivent se dire qu’elles peuvent siéger dans les instances de décision. Qu’elles puissent se dire qu’elles ont le droit de refuser certaines traditions, le mutisme, l’hypocrisie. Je suis pour cela. Pour moi, cela signifie juste se respecter et se faire respecter, reconnaître ses droits. Ce qui n’a rien à voir avec la religion, ni la société. Si on parle de religion, dans le Coran, une sourate est dédiée aux femmes. Donc, c’est Dieu qui célèbre en premier les femmes. Il ne faut donc pas se cacher derrière une quelconque religion pour traiter les femmes d’une certaine manière. Personnellement, je me bats pour l’éducation des filles, le leadership féminin, etc. Il y a des femmes qui vivent dans la douleur et qui ne disent jamais rien. Je pense que cela doit changer. Ce ne sont pas les hommes qui vont changer les choses. C’est aux femmes de le faire comme celles à l’initiative de ce sit-in ou de gens comme moi. C’est nous qui pourrons pousser les femmes à dire non et à se prendre en charge.
Vous êtes également présidente d’une association dénommée Lumière pour l’enfance. Quelle lecture faites-vous de toutes ces disparitions d’enfants ?
On parle de disparition d’enfants ou de petites filles violées. Il y en a beaucoup trop. Ce sont de très petites filles violées. Je pense que cela est aussi lié à un problème de sécurité. Mais je pense aussi qu’il faut que les parents prennent leurs responsabilités. Un enfant de 5 ans ou moins, on ne le laisse pas trainer dans la rue, vraiment. Il faut prendre ses responsabilités. On n’envoie pas un enfant de cet âge à la boutique. C’est vrai que la conjoncture est difficile et qu’il est facile d’être de l’autre côté et dire à l’autre “tu as tort’’. Mais quand même, quand on est parent, quels que soient les moyens que l’on a, quel que soit le niveau de vie, de responsabilité social qu’on a, on doit prendre ses responsabilités. Il faut quand même reconnaître que de nos jours, dans notre pays, il y a quand même beaucoup de négligence et de fuite de responsabilité de la part des parents. L’Etat ne peut pas tout faire et l’Etat n’est pas toujours responsable. L’Etat ne va pas contrôler ce qui se passe dans les maisons. Quand on fait des enfants, on doit pouvoir prendre ses responsabilités. Le minimum de responsabilité, c’est de savoir où se trouve son enfant à toute heure. C’est un contrôle minimum. Les enfants ne sont plus surveillés comme avant. Certes, il y a la pauvreté qui est un facteur extraordinaire dans ce contexte et qui peut créer certains problèmes sociaux, mais elle n’est pas une raison pour ne pas remplir ses devoirs envers sa famille. Quand on sait qu’on n’a pas de moyens de faire autant d’enfants, il y a des mesures à prendre. Il y a l’espacement des naissances, par exemple. Ce qui nous donne la possibilité d’encadrer nos enfants. De nos jours, il faut le dire, les parents, non seulement fuient leurs responsabilités, mais également sont négligents. Ce qui nous amène à la situation à laquelle nous assistons tous les jours.
Au moment où les chanteurs sénégalais se sont presque tous tournés vers l’afrobeat, vous, vous avez choisi de puiser dans les rythmes du terroir. Pourquoi ce choix ?
C’est un retour à la source, pour moi. Il est bien de retourner à ses racines, ses origines. Comme le disait Léopold Sédar Senghor, ouverture et enracinement. Je me suis rendu compte, au cours de mes visites et au fil des ans, de combien notre patrimoine culturel national est riche et comment il a été un peu laissé en rade. C’est consciente de tout cela que j’ai tenu à revisiter ce folklore national, cette musique des racines. Il y a tout une équipe derrière cet album. Et “Teru waar’’ est le résultat de deux ans de travail, de recherche. Pour les différentes ethnies dont je me suis réappropriée les sonorités, je me suis attachée les services de personnes ressources pour travailler sur l’album. Je suis en quelque sorte retournée à l’école et c’était important pour moi de savoir bien réciter la leçon. Il est bien d’apprendre, mais bien restituer ce qu’on a appris est encore mieux.
Vous avez signé un contrat avec Sony Music, il y a quelques mois. Où en êtes-vous dans la collaboration ?
Tout se passe très bien, actuellement. Nous avons de très grands chantiers que je ne peux, malheureusement, pas encore dévoilés ici. Il y a de beaux projets sur lesquels nous travaillons ensemble. Le moment venu, on vous en fera part.
Quels sont les chantiers musicaux sur lesquels vous travaillez personnellement ?
(Elle rit) Je vous ai dit que nous travaillons avec Sony sur des projets, mais je ne peux pas vous en parlez. Je peux juste vous dire que je tourne mon prochain clip “Naby’’ dans quelques jours. On a voulu le faire un peu plus tôt, mais je n’étais pas là. Je suis sur plusieurs fronts en même temps. J’étais entre la Mauritanie, le Niger, la Guinée équatoriale où j’étais partie pour un concert. Là, je suis rentrée et on va faire le nouveau clip qu’on va offrir au public sénégalais, africain et mondial. Nous préparons aussi notre festival annuel “Le chant des Linguères’’. Il est un combat pour le respect des droits des femmes. Il est initié depuis l’année dernière. On a donc organisé la première édition en 2018 et il est une excellente plateforme pour les combats que je mène. Avec ce festival, nous faisons des plaidoyers sur tout ce qui tourne autour du dividende démographique dans le Sahel et l’autonomisation de la femme. Quand on sait que les thématiques du dividende sont vastes, car il y a dedans la lutte contre les violences basées sur le genre, etc. Les thèmes sont assez variés. La prochaine édition est prévue en juin 2019 et verra la participation de plusieurs femmes leaders du Sénégal et d’Afrique.
Espérez-vous que signer avec Sony vous permettra d’atteindre de plus hauts niveaux, vu que certains qui vous suivent depuis longtemps pensent que vous deviez dépasser le stade où vous êtes dans votre carrière musicale ?
J’apprécie la générosité des uns et des autres qui trouvent que je devrais largement dépasser le niveau où je suis aujourd’hui. C’est, de leur part, une sorte de générosité, d’estime, d’admiration et ils se disent aussi, peut-être, que mon niveau est plus élevé que cela. Je m’en réjouis. J’en suis fière. Pour ma part, je considère que j’ai énormément fait de chemin et toute seule d’ailleurs. Et cela dans un continent où presque tout est difficile. Je suis basée en Afrique, je travaille ici et pas en Europe. Ce qui est totalement différent. Je trouve que j’ai fait d’énormes pas dans ma carrière, eu égard à là d’où je viens. Maintenant, il est clair que quand des gens vous aiment bien, ils veulent toujours plus. C’est une sorte d’ambition que je partage avec eux. Je précise tout de même que je partage avec eux l’ambition et non la vision qu’ils ont de ce que j’ai fait. Moi, avec ou sans Sony, ce n’est pas ce qui me définit. Signer avec une maison de disque est une sorte de consolation pour un artiste. J’ai eu, dans le passé, à signer avec une aussi grande maison de disque qui est Bmg France qui a été rachetée après des années par Sony Music. Comme vous le savez, le monde de la musique change et bouge. Aujourd’hui, le fait que Sony reconnaisse mon talent et me signe un contrat en tant qu’artiste de marchandising, de management, cela me touche énormément. C’est flatteur. Je continue à faire mon travail, parce qu’avec ou sans Sony, je travaillais. Je suis satisfaite d’avoir signé avec eux, mais je pense avoir fait pas mal de chemin.
Vous êtes la seule artiste sénégalaise à réellement vous intéresser au marché africain, en organisant des tournées dans le continent. Pourquoi ce choix de rester et de travailler plus en Afrique qu’ailleurs ?
Tout est parti d’ici. Je suis née en Afrique, particulièrement au Sénégal. J’y ai grandi. J’ai tout eu ici. J’ai investi ici. J’ai gagné de l’argent ailleurs, je suis venue l’investir dans mon pays, car je crois fortement en l’Afrique, en l’entrepreneuriat de manière générale et particulièrement à celui féminin. Je n’ai jamais voulu m’exiler, fuir en quelque sorte. Rester ailleurs et décider de ce qui se passe en Afrique à partir d’un autre continent ne m’a jamais rien dit. Moi, je préfère décider de ce qui se passe ici à partir de mon pays. C’est là où j’aurais plus de reconnaissance et de crédibilité à défendre mes arguments, mes idéaux ou tout simplement dire ce qui ne va pas. Il est tout simplement facile d’être de l’autre côté et de critiquer ce qui se passe ailleurs. Je pense qu’il est important d’être impliqué, imprégné. Je trouve qu’au-delà de cela, l’Afrique est un continent fabuleux où il y a énormément de choses à faire. Au lieu d’aller se faire connaître ailleurs, il est important de se faire connaître d’abord dans son propre continent. Tout est après question de plan de carrière, de stratégie de travail et de développement de sa carrière. En Afrique, j’ai pu acquérir une excellente notoriété grâce à la constance et au travail régulier que je fais dans différents pays d’Afrique. Ce qui est une sorte de reconnaissance. Cela me flatte. C’est très bien pour moi et c’est ce qui m’a permis d’exporter ma musique en Occident et de m’y faire connaître.
ADIEU BINTA CAMARA !
Binta Camara, retrouvée morte étranglée dans sa chambre samedi dernier, a été enterrée mardi aux environs de 11h
Binta Camara, retrouvée morte étranglée dans sa chambre samedi dernier, a été enterrée hier aux environs de 11h. Une foule immense l’a accompagnée jusqu’à sa dernière demeure, priant pour son repos éternel, après avoir dénoncé l’atrocité du crime.
Tambacounda a fait hier ses adieux à Binta Camara, enterrée dans la grande émotion. L’élan de compassion qui a escorté sa mort tragique ne s’est pas rompu. A la levée du corps à la mosquée de Sare Guilele, les émotions et les peines se confondaient sur le visage des amis et parents, abasourdis par le décès. Cœur gros, étreint par la douleur, Malal Camara a voulu partager les choses vécues avec sa fille. Et il y est arrivé en versant de chaudes larmes : «Elle était une fille pieuse. Binta respectait les heures de prière et avait foi en Dieu. Son respect pour ses parents ne souffrait d’aucune contestation. Elle était une fille exemplaire. Je ne me rappelle pas lui avoir fait quelque remontrance que cela puisse être. Elle était mon amie, ma confidente…» Il ne terminera pas la phrase. Tout se conjugue au passé comme ce formidable destin qui tendait les bras à cette jeune fille. Jacques Thiaw, directeur de l’école élémentaire Saint Joseph, où Binta a fait ses études, témoigne : «Binta Camara est une fille que je connaissais pour avoir été élève dans mon établissement. Elle était disciplinée et très studieuse. Correcte et respectueuse, elle l’a aussi été. Je me rappelle une fois, en classe de Cm2, elle a représenté l’école et l’académie à la dictée Paul Guérin La Joie (Pgl). Elle était très intelligente. C’est une énorme perte. Nous prions pour le repos éternel de son âme et que la terre lui soit légère.»
Boubacar Sakho, collaborateur du Dg de l’Adl, entonne le même refrain : «C‘est horrible. Une fille pieuse et très respectueuse s’en est allée. Je connaissais personnellement la défunte. Elle était une vraie amie de son père. Elle est enterrée, accompagnée par une foule immense venue lui témoigner son affection et son indignation. Nous sommes atterrés et indignés. Seulement, nous exigeons à ce que toute la lumière soit apportée sur cette affaire. C’est horrible.»
UN PROCHE DU PERE DE LA VICTIME ARRETE, LE GARDIEN LIBERE
Rebondissement dans l’affaire du meurtre de Binta Camara
La vérité aura-t-elle jailli ? Tout porte à le croire après que le présumé tueur de la demoiselle Binta Camara a été identifié. Hier aux environs de 17h, Pape. A. Fall a été arrêté par les policiers. Il a été alpagué avec le portable de la victime qu’il détenait par devers lui à la maison mortuaire même. C’est grâce au système de géolocalisation qu’il a été retrouvé.
Pape. A. Fall serait-il le vrai auteur du meurtre de la fille du Dg de l’Agence de développement local (ADL) Binta Camara. En tout cas, selon les dernières nouvelles, il a été arrêté et aurait avoué son forfait. C’est grâce à la géolocalisation que les limiers l’ont repéré et identifié. Il a été appréhendé au domicile même de la défunte. «C’est lui qui a appelé pour la dernière fois sur le téléphone portable de la victime. Leur dernière conversation aurait même duré 16 secondes», indiquent des sources très au parfum du dossier. Selon les informations recueillies, il n’a pas tardé à passer aux aveux. Très habitué de la maison et militant reconnu du père de la défunte, Pape A. Fall n’avait pas de limites dans la concession. «Il a appelé sur le portable pour dire qu’il a besoin de parler à Binta Camara, la disparue. La victime qui ignorait avoir rendez-vous avec la mort, obtempère et lui ouvrit la porte de la maison», relate toujours notre source. C’est ainsi que le bourreau de la victime accéda dans sa chambre pour commettre l’irréparable. D’autres personnes confient qu’il voulait entretenir avec la victime des relations sexuelles et que cette dernière a refusé, luttant jusqu’à son dernier souffle. «Je tenais à informer que l’autopsie a révélé que la fille n’a pas été violée comme c’était annoncé partout dans la presse. Binta s’est battue pour empêcher que son bourreau ne l’atteigne. Il s’agit d’une tentative de viol», soutiendra Abdoulaye Diouf, proviseur du Lycée Tamba commune et porte-parole de la famille. «La fille n’a pas été retrouvée nue. Elle était retrouvée avec ses habits. Les résultats ont cependant attesté qu’elle aurait reçu des coups qui lui ont été fatals. Des traces de sang ont aussi trouvées dans sa chambre et sur son corps», a fait savoir M. Diouf, ami du père de la défunte. «Fall savait parfaitement qu’à pareils moments, la victime est seule dans la concession parce qu’habitué des locaux», renseignent d’autres personnes. L’annonce de cette dernière information a davantage traumatisé les Tambacoundois qui sont quasi sidérés. «Nous sommes ahuries et très tétanisées», ont affirmé des populations locales. «Qui l’aurait cru ?», ajouteront-elles. «Un garçon habitué de la maison et militant engagé du Dg de l’ADL, Malal Camara. C’est vraiment décevant !», rugissent-elles. D’ailleurs, la moto qu’il conduisait lui a été offerte par le M. Camara lui-même. A chaque fin de mois, le papa de Binta Camara lui offrait 50 000 francs pour son engagement à ses côtés. Seulement, jusque-là, le mobile de son acte reste inconnu. Il est actuellement en garde-à-vue à la police pour les besoins de l’enquête. L’enterrement de Binta Camara est prévu pour aujourd’hui même à 10h au cimetière musulman de Sarré Guilèle de Tambacounda. C’est l’information donnée par les membres de la famille. «Après avoir reçu l’autorisation d’inhumer le corps, nous l’enterrons demain (Ndlr : aujourd’hui)», a expliqué Abdoulaye Diouf, ami de Malal Camara, père de la victime
JAMRA ET DARUL KHURANN RÉCLAMENT UN RÉFÉRENDUM SUR LA PEINE CAPITALE
L'organisation islamique invite les autorités et les défenseurs de droits humains à reconnaître les limites de la Loi 2004-38 du 28 décembre 2004, qui avait aboli la peine de mort
La hausse de la criminalité enregistrée ces derniers temps au Sénégal repose le débat sur l’adoption de la peine de mort pour mettre fin à ces meurtres. Deux organisations islamiques en l’occurrence, Jarma et Darul Khurann, réclament une consultation du peuple à travers un référendum sur le rétablissement de la peine capitale.
Face à la recrudescence de la violence et des meurtres, l’ONG Jamra et Darul Khurann estiment que l’unique solution demeure le rétablissement de la peine de mort. Ces organisations islamiques réclament d’ailleurs un référendum sur le rétablissement de la peine capitale. Dans une déclaration commune, Imam Massamba Diop de l’ONG Jamra et Imam El hadj Aliou Dia de l’ONG Darul khurann invitent les autorités et les défenseurs de droits humains à reconnaître les limites de la Loi 2004-38 du 28 décembre 2004, qui avait aboli la peine de mort au Sénégal. Puisqu’au lieu d’atténuer les agressions et les meurtres, cela a pris des proportions inquiétantes. «Ayons l’humilité de reconnaître, face à la hausse vertigineuse de la criminalité, que nous en soyons réduits à poser la problématique de l’opportunité, ou non, d’abroger la Loi 2004-38, qui avait aboli la peine de mort au Sénégal, constitue en soi un aveu d’échec, en terme d’éducation des masses, de sécurité publique, de chômage endémique, de paupérisation des couches sociales déshéritées, de toxicomanie juvénile, de prolifération des salles de jeux et des bars clandestins… véritables racines du Mal», constatent pour le déplorer les deux organisations islamiques. En d’autres termes, expliquent les deux religieux, «l’application de la peine capitale devrait être la dernière des coercitions, la priorité devant consister à résorber ces maux sociaux qui constituent les véritables terreaux dont se nourrit la criminalité». Selon eux, toutes les jurisprudences confondues sont formelles que la Loi du Talion a pour vocation de constituer un préventif contre les représailles disproportionnées et de prévenir toute escalade de la violence dans la société. En ce sens, disent-ils, elle dissuade surtout les familles éplorées de céder à la tentation de vouloir se faire justice elles-mêmes. Ces organisations islamiques considèrent la loi du talion comme un facteur d’équilibre social. Toutefois, elles s’offusquent de la tentative des défenseurs des droits de l’homme de tronquer le verset qui parle de la peine de mort. «Des droits-de l'hommistes, qui prétendent dénoncer une instrumentalisation de la Charia, ont fait dire au Coran ceci : «Quiconque tue un seul être humain c’est comme s’il a tué toute l’humanité». Ce verset existe, effectivement. C’est la Sourate 5, Al-Maidah, La Table servie, v32. Mais pas comme il a été présenté. On y a tronqué un passage important», précisent les deux imams. A les en croire, «Allah dit exactement : «Quiconque tue un seul être humain, Non convaincu de meurtre [la précision est de taille !], ou de sédition sur la Terre, est considéré comme un meurtrier de l’humanité toute entière». Ce qui est clair, soulignent Jamra et Darul Khurann, Dieu s’oppose certes à l’anéantissement de tout être humain, mais s’est empressé d’ajouter «non convaincu de meurtre». Selon eux, c’est cette condition que les droits de l’hommistes ont occultée dans leur restitution, à leur corps défendant, du verset coranique.
QUE LE TRAITEMENT DU CRIMINEL D'AUJOURD'HUI DISSUADE LE POTENTIEL CRIMINEL DE DEMAIN
Thierno Bocoum exprime sa colère suite aux derniers actes criminels commis dans le pays
«Meurtres et violences au Sénégal : Que le traitement du criminel d’aujourd’hui dissuade le potentiel criminel de demain.» C’est ainsi que le leader du mouvement « Agir » a intitulé la note parvenue à « L’As » et dans laquelle il exprime sa colère suite aux derniers actes criminels commis dans le pays. Pour Thierno Bocoum, les auteurs de crimes doivent être vilipendés.
La succession des meurtres dans le pays inquiète une bonne partie de l’opinion. Le Sénégal a vécu en effet un weekend macabre avec le meurtre samedi de Bineta Camara, fille du Président de l’ADL Malal Camara, suivi de la découverte d’un corps sans vie le dimanche, dans un marché à Ouakam. D’après les premières informations, il s’agit d’une dame qui a été violée avant d’être tuée. En plus de l’émoi et de la compassion, ces deux faits ont suscité une indignation populaire. Les politiciens ne sont pas en reste.
Thierno Bocoum, dans une note parvenue hier à «L’As », a exprimé son courroux face à cette série de meurtres dans le pays. A l’en croire, les Sénégalais n’ont pas une culture de violence ostentatoire et assumée, même si quelques actes par-ci et par-là se font de plus en plus en plein jour. Toutefois, il affirme qu’il y a des vicieux qui profitent de l’omerta des autorités et de la vulnérabilité des populations pour accomplir leurs forfaits. Ainsi, dit-il, il y a des jeunes filles qui sont violées dans les chambres et coins de nos maisons ; des meurtres qui surgissent par le fait de proches, voisins, parents, sans qu’on s’y attende. Ainsi, Thierno Bcoum pense qu’il est temps d’agir. «Le meurtre doit être vulgarisé, commenté. Sa face hideuse et criminelle doit être plaquée sur les écrans de télé et commentée en boucle dans les émissions radiophoniques. Que les autorités se prononcent et bandent les muscles d’un appareil répressif. Que les auteurs des crimes soient vilipendés. Que tuer soit une catastrophe pour soi, pour sa famille, pour son quartier, pour ses proches. Que le traitement du meurtrier d’aujourd’hui dissuade le potentiel meurtrier de demain », a-t-il préconisé. Selon lui, la dissuasion doit être la première arme contre les actes odieux. Il ne sert à rien que le meurtrier se rende compte de la gravité de son acte après avoir ôté la vie, ajoutait-il.
«À côté des meurtriers et des criminels qui sévissent dans notre environnement proche, des agresseurs ont décidé de vivre de la sueur d’autrui, par le sang et la terreur », fait constater l’ancien député qui estime que des malfrats, souvent multirécidivistes, sillonnent nos quartiers et nos routes, jour et nuit, volant, blessant et parfois tuant tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. « Les autorités doivent se saisir vigoureusement du problème de la violence qui est devenu un cancer pour notre société. Si des mesures fermes et pérennes ne sont pas prises, la gangrène nous détruira de l’intérieur », a-t-il prévenu. Poursuivant, il soutient que l’Etat doit assurer un minimum de présence à travers le renforcement des polices de proximité dotées de moyens d’intervention. « Que l’appareil de répression soit doté de moyens suffisants pour que les coupables soient retrouvés dans de brefs délais. Que la justice soit assez indépendante pour que l’impunité ne soit pas un facteur encourageant », a-t-il laissé entrevoir. En définitive, Thierno Bocoum appelle les populations à avoir la culture de la dénonciation et de la prévention. «Les criminels existeront toujours mais ils devront se rendre compte qu’ils vivent dans une société qui ne ménagera aucun effort pour les mettre hors d’état de nuire», a-t-il conclu.
CHEIKH BÉTHIO A TOUJOURS ÉTÉ UN INCOMPRIS
De son vrai nom Cheikh Ibrahima Fam, Free-Style vient de mettre sur le marché un nouvel album dénommé « Thiossane » ou retour aux valeurs anciennes. Le nouveau pensionnaire de l’Orchestra Baobab parle de ses rapport avec son guide.
De son vrai nom Cheikh Ibrahima Fam, Free-Style vient de mettre sur le marché un nouvel album dénommé « Thiossane » ou retour aux valeurs anciennes. Dans cet opus, il déplore l’indiscipline dans le pays. Dans cet entretien avec «L’As», le nouveau pensionnaire de l’Orchestra Baobab parle de ses rapport avec son guide feu Cheikh Béthio Thioune et la polémique autour de sa succession.
Qui est Free-Style ?
Je me nomme Cheikh Ibra Fam, je suis né à Mbour, mais j’ai grandi à Dakar. Je suis né dans une famille mouride Baayfaal, mais dans une famille artiste aussi, puisque ma mère est une artiste ; mon père est un douanier à la retraite. J’ai eu très tôt des parents mélomanes, ils m’ont bercé dans l’atmosphère de la musique Soul, des rétros d’Otis Reading, et cela m’a beaucoup influencé.
Votre mère est-elle une chanteuse ?
Non elle est plutôt artiste styliste, designer. Là, elle était à l’exposition pour le grand prix du Prince de Monaco. D’ailleurs elle a remporté le prix de l’Open des artistes de Monaco, un prix qui était mis en jeu. Et pendant deux mois, il y avait 87 pays qui étaient en compétition pour ce grand prix du Prince de Monaco dédié à la mode.
Vous venez de signer avec le label Prince arts. Comment cela s’est passé ?
Les dirigeants de «Prince arts» sont venus vers moi. Et on a discuté. On a fait une coproduction. J’ai ma boîte de production audiovisuelle, du coup je voulais sortir l’album moi-même, quand Ibou Ndour est venu me voir pour travailler avec lui à «Prince arts». Lui et moi, nos relations datent de bien avant la musique. On se connaît depuis très longtemps. Et au Sénégal on ne peut pas parler de musique sans parler de ce grand label.
Parlez-nous de votre album Thiossane et des thèmes développés ?
L’album Thiossane est un album mixte de douze titres et cela m’a pris quatre ans où j’ai eu à faire plusieurs voyages à travers le monde. Au Sénégal, comme la musique ne nourrit pas son homme, je me suis dit qu’il fallait faire un break pour pouvoir lancer mes activités professionnelles. A la base je suis webmaster j’ai lancé mon propre business. Et après quatre ans, j’ai décidé de réaliser mon album avec mes propres moyens. J’ai réalisé mes propres vidéos et tout ce qui touche à mon image, je peux intervenir grâce à mon équipe. Les interpellations des fans ne m’ont pas laissé indifférent parce qu’ils réclamaient souvent un album après toute cette période où je suis resté loin de la scène. Si ça ne dépendait que de moi, j’allais rester encore un moment avant de sortir ma production. Je suis très patient dans la vie. Le premier morceau composé dans cet album est Thiossane que j’ai écrit depuis 2013. Le clip a été tourné à Saint Louis. Faire une bonne musique nécessite beaucoup de temps. L’album a été réalisé en collaboration avec plusieurs musiciens tels que certains membres du groupe Orchestra Baobab ; je peux citer Thierno Kouyaté, Jean Pierre Senghor, etc. Cet album montre réellement la maturité artistique que j’ai acquise. Ce que je faisais avant, comparé à l’album Thiossane, est différent. On trouve beaucoup de sonorités dans ce nouvel opus. Les thèmes souvent abordés sont la paix, la femme, le spirituel, le social. Je chante aussi l’unité africaine, le courage, etc. L’album Thiossane reflète la société africaine dans son ensemble. J’essaie, à travers cet album, de représenter toutes les couches sociales.
Pourquoi le choix de retourner au « Thiossane » ?
A travers Thiossane, j’invite les jeunes à un retour aux sources des valeurs anciennes. Tous les textes de l’album font référence aux qualités humaines, à la solidarité, à l’hospitalité, à l’entre- aide, au respect absolu de l’autre, et aussi à toujours dire de bonnes choses. Nos ancêtres vivaient ainsi et ils étaient heureux. Je remarque que de nos jours, avec l’avènement des réseaux sociaux, beaucoup de ces valeurs sont quasi inexistantes. Par exemple pour le cas de Cheikh Béthio, il a toujours été insulté à chacune de ses sorties ; pourtant ceux qui l’insultent, il a peut être l’âge de leur grand-père. Personne ne dira à son grand-père qu’il ne dit pas la vérité. Bien vrai qu’ils ont accentué la crise des valeurs, il faut reconnaître aussi qu’ils ont dévoilé la face cachée de beaucoup de Sénégalais. Qu’on se dise la vérité, l’indiscipline de beaucoup de Sénégalais a atteint son summum. A mes débuts, je copiais le style américain ; maintenant je suis plus africain, je m’habille souvent en costume africain ou en wax pour dire que le retour au Thiossane s’impose à tout le monde. Avec l’Orchestra Baobab, on fait les plus grandes scènes au monde, donc il faut vendre à l’occident notre africanité. Ce que je souhaite, c’est la restauration des valeurs anciennes qui faisaient que tout le monde nous estimait.
Vous êtes rare dans les medias, est-ce que cela n’a pas retardé votre reconnaissance auprès du public ?
Oui, je pense que ça a joué un peu dans ma carrière. Après la sortie de mon deuxième album, j’ai observé une longue pause. En fait, je ne suis pas un artiste qui a toujours envie d’occuper l’espace médiatique. Avec l’album Thiossane, je fais toutes les émissions, télés comme radios, parce que j’ai un produit à vendre. Je ne communique que quand le besoin se fait sentir. Aussi je tourne beaucoup avec l’Orchestra Baobab, cela me prend énormément de temps. Avec mes activités personnelles, je voyage beaucoup ; ce qui fait que souvent je suis hors du territoire.
Comment avez-vous intégré l’Orchestra Baobab ?
Par l’aide de Dieu, j’ai pu intégrer cet orchestre. Le style musical que je fais est différent de celui que fait Baobab. Mon album Thiossane est différent du répertoire de l’Orchestra Baobab. Néanmoins les membres de ce mythique groupe ont fait appel à moi grâce à leur chef d’orchestre Thierno Kouyaté. Ils disent que je suis talentueux, et j’ai le potentiel d’être polyvalent avec tous les genres musicaux. Mes chansons avec Baobab sont souvent en créole, en espagnol et même en des langues que je ne maitrise pas. Pour vous dire qu’il faut avoir une certaine maturité musicale pour réussir cela. Si j’ai pu intégrer ce groupe, c’est grâce à la patience et au travail que j’abats sans relâche. J’ai gagné beaucoup d’expérience avec Baobab. N’entre pas qui veut dans ce mythique orchestre.
Beaucoup disent que vous symbolisez le trait d’union entre le passé et l’avenir dans l’orchestra Baobab ?
Oui, c’est exact. C’est la relève. Il faut noter qu’il y a d’autres jeunes dans le Baobab tels que Alpha Dieng, fils de feu Ndiouga Dieng, René Swatch, le guitariste qui est d’ailleurs le plus jeune. Je pense que la relève est assurée. On dit souvent que le Baobab ne meurt jamais, c’est un orchestre qui a fait 50 ans de scène. On tourne beaucoup à travers le monde et on remplit les grandes salles. Récemment, on a joué à guichets fermés à Philharmonie de Paris.
Comment parvenez-vous à gérer votre carrière solo et celle avec l’orchestra Baobab ?
Pour les deux carrières, on essaie juste de s’arranger. J’ai le calendrier intégral des tournées de l’Orchestra Baobab. Déjà on sait quelles sont les dates à faire avec l’orchestre. C’est en fonction de cela que mon staff planifie mes tournées ou mes prestations solo. Mon équipe sait comment gérer ma carrière tout en respectant mes engagements avec Baobab. Il n’y a aucun problème pour le moment.
Comment faites-vous pour être à l’aise dans beaucoup de genres musicaux ?
Je ne sais pas (rires). Peut-être que c’est un don. Je suis très bien à l’aise quand je chante les khassaïdes. Je joue très bien aussi au piano et au violon. Je peux chanter dans beaucoup de langues. Je peux jouer vraiment avec beau- coup de styles de musique. Je pouvais rester des heures devant mon piano. Je me rappelle, il m’est une fois arrivé de jouer du piano à partir de 10h jusqu’au lendemain à midi. Il m’arrivait même de jouer de la guitare ou du piano jusqu’à tomber en transe. Il faut noter que je ne suis pas un rappeur. Au Sénégal, on est très limité musicalement. Si on n’est pas mbalaxman, on est rappeur. J’ai fait un duo avec le rappeur talentueux Dip Doundou Guiss. Il y a d’autres styles de musique qui existent. Je fais de la « world music ». Et pour faire de la « world music », il faut avoir une connaissance large de tous les styles de musique. En plus, je suis parti étudier la musique pendant trois ans en Italie. Cela m’a beaucoup aidé à obtenir cette diversité musicale. Il faut une bonne formation musicale et étudier la musique dans ses rythmes les plus profonds. En Europe, on retrouve une école de musique à chaque coin de rue ; un médecin blanc peut être très bien au piano comme un vrai artiste, alors qu’il est juste un passionné de cet instrument. J’interpelle le ministre de la Culture à penser à promouvoir plus d’écoles de musique dans chaque localité du pays. Il faut que les Sénégalais aient cette culture d’apprentissage de la musique dès le bas âge. Cela fait partie de ce qui peut développer notre musique à l’avenir.
Quel impact ont le piano et le violon dans votre musique ?
C’est l’instrument de musique qui détermine le style de musique. Il sera très difficile pour un artiste de composer un morceau sans pour autant savoir jouer un instrument. Je sors la mélodie de tous mes morceaux avec mon piano avant de passer à l’enregistrement au studio. Quand j’étais en Europe, j’avais remarqué que seuls les blancs jouaient au violon, les noirs ne le faisaient pas. Quand les blancs viennent ici, ils apprennent à jouer au « Sabar (Ndlr : tam-tam). Ils sont toujours animés par cette curiosité intellectuelle. J’ai voulu faire comme eux en allant apprendre à jouer au violon. Cet instrument fait aussi voyager.
Quel regard portez-vous sur la musique au Sénégal ?
Les choses avancent, mais il y a un manque de concentration chez certains artistes. Un artiste ne doit pas se distraire. Il faut obligatoirement être en retrait des fois pour aller chercher cette inspiration qui fera qu’un artiste élève la barre à chacune de ses
productions. On ne peut pas avancer quand on passe tout son temps sur les plateaux médias. Il faut tuer cette obsession pour le buzz, et c’est fréquent chez les artistes. Maintenant pour occuper les médias, les artistes sont prêts même à choquer pour exister. Il faut viser la qualité, c’est important. Il faut aussi être des visionnaires. Pourquoi après plus de 50 ans de carrière, l’Orchestra Baobab joue toujours à guichets fermés dans les plus grandes salles d’Europe avec le même répertoire ? Tout cela n’est possible que grâce à un travail bien fait dès le début. Il ne suffit pas d’avoir mille albums, il suffit juste d’avoir des tubes. La musique est devenue une affaire de quartier, chaque artiste se limite à son quartier pour évoluer. Quand on faisait de la bonne musique, on était apprécie par tous les mélomanes. Il faut transformer les fans en vrais mélomanes. Si on veut que notre musique atteigne le niveau international, il faut la faire passer obligatoirement par les sonorités. Baba Maal a conquis le monde grâce à ses sonorités pulaar, de même que Youssou Ndour.
Est-ce que vous avez d’autres activités à côté de la musique ?
Je gère une société de production audiovisuelle dénommée Free Visual. La structure est basée entre Dakar et Montpellier. On travaille avec des maisons de production à Montpellier. On fait de la publicité, des publi-reportages, des documentaires, etc.
Vos projets ?
On projette de faire beaucoup de « live ». On prépare des tournées dans les villages. C’est un nouveau concept qu’on souhaite mettre en place, des concerts et des prestations internationales aussi sont prévus. Actuellement, on discute avec les sponsors. Aussi tous les morceaux de l’album seront tournés en vidéos clips et chaque deux mois, un nouveau clip sortira.
Vous êtes un disciple de Cheikh Béthio Thioune, quels étaient vos rapports ?
On avait des rapports assez particuliers, puisqu’on était très proches. J’ai grandi au Daara des Hizbut Tarhiya. A un moment, on est allé vers feu Serigne Saliou Mbacké pour faire notre allégeance auprès de lui, mais il nous a réorientés vers Cheikh Béthio. C’est comme ça qu’on est devenu des Thiantacones, toute ma famille et moi. Je me rappelle, ma mère avait offert une voiture Mercedes au Cheikh pour sceller son allégeance. Notre famille et celle du Cheikh sont presque devenues une seule famille. Notre maison était un Daara, on chantait continuellement des Khassaïdes ; les Thiantacones étaient en permanence là-bas. D’ailleurs, il arrivait que des Thiantacones en conflit avec leurs familles viennent loger chez nous. Ma mère les accueillait à bras ouvert. On a œuvré au sein du Thiant pendant très longtemps. En fait, on ne peut pas aimer Serigne Saliou et détester Cheikh Béthio, et vice versa. En plus, pour nous qui sommes à Dakar, Cheikh Béthio était plus accessibles. Je suis le premier artiste qui a osé revendiquer à la télé son appartenance aux Thiantacones et son amour pour Cheikh Béthio.
Que pensez de la polémique autour de sa succession ?
Sur cela, je ne vais pas me prononcer. Je me cantonne toujours sur mon statut de disciple. Je préfère parler des relations qui me liaient à Cheikh Béthio et de mon amour pour lui.
Comment aviez-vous vécu sa dernière condamnation ?
Lors de sa première condamnation, je me rappelle, j’avais fait des interviews, et je pensais à l’époque que c’était juste la volonté divine puisque l’humain doit toujours accepter le sort qui lui arrive. Je faisais de va-et-vient souvent à la prison de Thiès où il a été incarcéré. Je me rappelle, je le trouvais toujours serein et il acceptait ce qui lui arrivait. Son comportement serein devant ce malheur nous rassurait nous les disciples et cela nous donnait plus de courage. Par contre, sa dernière condamnation m’a beaucoup choqué ; par amour pour le Cheikh, on ne souhaitait pas qu’il endure une épreuve aussi pénible. Mais les choses sont parties tellement vite et au final, c’est le verdict divin qui sera appliqué.
Quel appel lancerez-vous à l’endroit de vos condisciples Thiantacones qui sont divisés actuellement?
Je ne souhaite la division dans aucune maison. Je priais souvent Dieu d’accorder une certaine longévité au Cheikh parce que je m’inquiétais pour l’après Cheikh. On ne peut présager de ce qui va se passer après le décès d’un guide aussi important pour la communauté Mouride. Que tout se passe dans l’unité et la paix, c’est mon souhait. La chose que souhaite Cheikh Béthio de là où il se trouve, c’est l’union des cœurs. C’était une personne éprise de paix. Je me rappelle, Cheikh Béthio a toujours été un incompris, mais n’empêche, il avait une certaine grandeur et se rabaissait pour demander pardon. Il n’hésitait jamais à faire des sorties médiatiques pour faire son mea culpa lorsqu’il y avait un problème qui le concernait, et cela malgré sa dimension spirituelle.
«SUIVRE LES TRACES DE SADIO MANE ET PAPIS CISSE»
Formé à Génération Foot, Moussa Seydi fait les beaux jours du FC Fola (D1 Luxembourg) - Il ambitionne de suivre les pas de ses aînés
Formé à Génération Foot, Moussa Seydi fait les beaux jours du FC Fola (D1 Luxembourg). Arrivé dans ce pays depuis 2014, le joueur de 22 ans s’est adapté dans un championnat où évoluent d’autres de ses compatriotes. Dans cet entretien accordé à l’As, l’ancien sociétaire du FC Metz est revenu sur ses relations avec Sadio Mané et Papis demba Cissé, des internationaux sénégalais originaires de la même région que lui. Son rêve, suivre les pas de ses aînés.
Moussa, pouvez-vous nous expliquer les circonstances de votre arrivée au Luxembourg?
Comme tous joueurs sénégalais, j’ai commencé très tôt à pratiquer le football. J’ai débuté dans mon quartier en Navétanes avec l’équipe de Yaakaar. Par la suite, j’ai intégré le centre de formation Ucas de Sédhiou, avec lequel j’ai été vice-champion du Sénégal en 2010. C’est en 2012 que j’ai rejoint l’académie de Génération Foot. J’ai évolué là-bas pendant une saison. En fin 2013, j’avais rejoint le FC Metz (France). J’ai passé là-bas trois saisons. À la fin de mon contrat en 2016, j’ai signé au club de Fola.
Comment s’est déroulé votre transfert à Fola transfert à Fola ?
Mon transfert à Fola s’est passé normalement. Après Metz et une longue concertation, mon agent et les dirigeants m’ont proposé d’aller dans ce club. Je pense que c’était une opportunité, car c’est plus proche des pays comme la France ou encore l’Allemagne.
N’avez-vous pas eu des problèmes d’intégration ?
Je n’avais pas eu de problème pour mon intégration. Je peux même dire que c’était facile. J’ai trouvé des personnes vraiment sympas. D’autant plus que je connaissais quelques joueurs du club. Ils m’ont beaucoup
aidé.
Quelle est la durée de votre contrat ?
En venant ici, j’avais signé un contrat de 2 ans, plus une année d’option. Je ne suis p as venu ici sous forme de prêt. J’étais en fin de contrat avec Metz et les dirigeants de Fola sont venus pour faire les démarches. Ils avaient besoin d’un joueur de mon profil. Du coup, j’ai signé avec ce club. Maintenant, on va voir ce qui va se passer d’ici la fin de la saison. Actuellement, je me concentre sur le terrain et j’essaye d’atteindre mes objectifs.
Quelle appréciation faites vous de votre saison ?
La saison dernière, j’avais eu du mal à enchainer les matchs. C’était ma première année au Luxembourg. Malgré tout, j’avais réussi à inscrire 9 buts et délivrer 5 passes décisives. Aujourd’hui, je me sens bien, je me suis remis de mes blessures. Actuellement, je suis à 8 buts et 4 passes décisives, en 25 journées. Donc je peux dire que cette saison est la meilleure, par rapport à la saison précédente. Le club occupe la deuxième place et on vise l’Europe la saison prochaine. Vous faites partie des trois meilleurs joueurs du mois d’avril.
Qu’est-ce que cela vous fait ?
Je faisais partie des trois meilleurs joueurs du mois d’avril. C’est une source de motivation de plus. Et cela me pousse à redoubler d’efforts en tant que joueur sénégalais. Et c’est important pour mon avenir.
Comment trouvez-vous le niveau de votre championnat ?
Le championnat est élevé. Et il y a beaucoup de joueurs expérimentés qui jouent ici. Mais ce n’est pas la même chose par rapport à la Bundesliga ou encore la Premier League, Ces championnats sont au dessus.
Quelles sont vos ambitions avec Fola ?
Je rêve de gagner des titres et aider mon club à atteindre le tour préliminaire de l’Europa League. Je veux également devenir le meilleur buteur de ce championnat. J’ai les capacités pour le devenir. Je peux le faire et saisir ma chance, si l’opportunité se présente, pour aller dans les autres clubs plus connus. Ce qui pourrait me permettre d’intégrer la sélection A dans les années à venir. Avez-vous des offres venant des autres clubs du championnat ou ailleurs ? Je ne peux rien vous dire pour le moment. C’est mon agent qui s’en charge. Il est en train de travailler sur le mercato et voir les offres les plus raisonnables pour moi. J’en parlerai le moment opportun.
Vous êtes originaire de Sédhiou. avez-vous des contacts avec Sadio Mané et Papis demba Cissé qui viennent de
la même localité?
J’ai de très bons rapports avec Sadio et Papis. Ce sont tous les deux mes frères. Ils m’ont certes devancé dans le milieu, mais ils me donnent beaucoup de conseils. Je veux suivre leurs traces et je vais me donner les moyens d’y parvenir.
Pensez-vous à l’équipe nationale du Sénégal ?
J’ai été en équipe nationale du Sénégal, avec les U17 en 2012. J’ai également joué avec les U23 et remporté la finale des Jeux Africains en 2015. J’avais même marqué l’unique but de la partie. Je travaille pour intégrer l’équipe nationale A du Sénégal. Défendre les couleurs de son pays est toujours un honneur. Chaque joueur en rêve.
Comment voyez-vous la poule du Sénégal pour la Can 2019 ?
Je peux dire que c’est une poule prenable. Le Sénégal est favori, mais les matchs ne se gagnent pas d’avance. Il faut juste s’unir et travailler dans le même sens. Maintenant, c’est au Sénégal de montrer ce dont il est capable. Je pense que l’équipe a les bagages qu’il faut. Je pense bien que cette année sera la bonne et je prie pour que Dieu exauce nos vœux.
DES MALESIENS À DAKAR POUR RECONNECTER LE RÉSEAU
Des Malaisiens sont à Dakar depuis mardi 14 Mai 2019 pour régler le problème de réseau sur la Carte d’identité CEDEAO qui engendre d’énormes lenteurs dans l’obtention du passeport numérisé
Depuis quelques jours, des citoyens désirant obtenir un passeport, qui se rendent à la direction des passeports et des titres de voyage, (dptv), s’entendent dire par des agents qu’ils ne sont pas dans le réseau et sont renvoyés à la direction de l’automatisation des fichiers (DAF) pour être connectés. Ces tracasseries préoccupent les autorités qui ont fait venir depuis mardi des Malaisiens pour mettre à jour le réseau.
Des Malaisiens sont à Dakar depuis mardi 14 Mai 2019 pour régler le problème de réseau sur la Carte d’identité CEDEAO qui engendre d’énormes lenteurs dans l’obtention du passeport numérisé. En effet depuis quelques jours, de nombreux demandeurs de passeports, une fois à la Direction des passeports et des titres de voyage (Dptv), ont été obligés de se rendre à la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF) parce qu’on leur a fait savoir que leurs données ne sont pas dans le réseau et qu’il faut être connecté pour obtenir le sésame. Beaucoup ont même déboursé de l’argent (environ 10.000 FCFA) remis à des agents véreux de la DAF, alors qu’ils avaient déjà payé le timbre de 20.000 FCFA au niveau de la Direction de l’enregistrement des domaines et du timbre. De quoi faire rouspéter des demandeurs de passeport pour qui se procurer ce précieux document constituait déjà un véritable casse-tête.
Jointe au téléphone, une source proche de la Dptv renseigne d’emblée que les textes ne prévoient pas de verser de l’argent à la DAF pour ce cas de figure. «Ce qui se passe est un problème de mise à jour. Normalement, une fois la carte d’identité CEDEAO dans le réseau de la DAF, lorsque la personne vient déposer pour un passeport, les données s’affichent automatiquement dans nos machines. Mais depuis quelques jours, nous constatons des lenteurs, et cela prend un temps considérable. Ce qui nous oblige à renvoyer les demandeurs dans cette situation à la DAF pour qu’ils soient connectés. Ce service est gratuit et ils ne doivent rien payer pour l’obtenir. Et même si on fait débourser de l’argent au demandeur de passeport, l’agent n’est pas en mesure de faire en sorte que les données s’affichent, si le système n’est pas débloqué. Je peux vous assurer que bientôt ce sera réglé parce que les Malaisiens travaillent dessus», explique notre source.
Elle ajoute que la mise à jour est incontournable pour sécuriser le système qui a fait son temps. «Il s’agit de données personnelles à protéger. Il est impératif de procéder à la mise à jour et parer à toute éventualité contre le piratage ; c’est ce qui explique les lenteurs», conclut notre source qui se veut rassurante. Jointe au téléphone, la chargée de communication du ministère de l’Intérieur où est logée la DAF, Mme Mbaye, a soutenu ne pas être au courant de ces lenteurs. Et si elles existaient, elle n’y voit rien d’anormal.